100 ans d’engagements communistes en Finistère: Pierre Berthelot (1924-1986): résistant, déporté au camp de concentration de Oranienbourg  Sachsenhausen

Pierre Berthelot (1924-1986)
100 ans d’engagements communistes en Finistère
Pierre Berthelot (document sur le site internet de l’ANACR 29: site des amis de la résistance du Finistère: http://www.lesamisdelaresistancedufinistere.com)
Pendant la Deuxième guerre mondiale, notre camarade Pierre Berthelot a eu un rôle important dans la Résistance. Il est né le 16 janvier 1920 à St Ségal dans le Finistère.
Il a été adopté par la Nation le 23 janvier 1924 suivant jugement du Tribunal civil de Châteaulin, en tant que fils d’un grand blessé de guerre. Son père Louis Berthelot, Officier de la Légion d’Honneur,  Médaille Militaire, Croix de Guerre 1914/1918, Croix de Guerre 1939/1945 , était revenu du front  amputé d’une jambe.
Pierre est entré à l’Arsenal de Brest en 1935.
Il est engagé volontaire pour la durée de la guerre le 17 JUIN 1940 à Brest.
Embarqué le 18 JUIN 1940 à Brest à bord du pétrolier ravitailleur rapide  » le Tarn », avec toute la Flotte de Guerre, il prend la mer direction l’Angleterre. Sous la mitraille des avions allemands, au milieu des mines flottantes, près du Conquet, il voit l’aviso « le Vauquois » exploser, se couper en deux au contact d’une mine dérivante lâchée la veille par des avions allemands. Plusieurs de ses camarades travaillant avec lui à l’Arsenal de Brest périrent avec environ 132 autres marins. Ordre fût donné de changer de cap ! Direction le Maroc !
Devant St Nazaire , le cuirassé « Jean Bart « rejoint la Flotte. Son Commandant , le Capitaine de Vaisseau Ronac’h avait réussi l’exploit de faire sortir le cuirassé du fin fond de l’arsenal.
Malgré les tirs de l’aviation ennemie le « Tarn  » ravitailla en munitions, en mazout  et en eau le  « Jean Bart « .
Après  Casablanca avec Georges Abalain , frère de Albert , tous les deux du Pont de Buis comme Pierre Berthelot , Toulon et les Camps de Jeunesse du côté de Aix en Provence, à Meyrargues, puis à Gap,
en janvier 1941, Albert Abalain vint du Pont de Buis en Finistère  jusqu’à Gap dans les Hautes Alpes (près de 1200 kms ), contacter son frère Georges Abalain et Pierre Berthelot pour qu’ils quittent leur camp de jeunesse.
Ils se firent libérés le 30 janvier 1941 et rejoignirent le Finistère pour combattre l’occupant nazi et ses collaborateurs français.
Au Pont de Buis, son père Louis Berthelot et Albert Abalain (fusillé au Mont Valérien avec 18  de ses camarades le 17 septembre 1943 ) avait créé un groupe de Résistance du Parti Communiste Français,les futurs Francs Tireurs et Partisans (FTPF ) .
Après de nombreuses actions offensives avec ses camarades, Venise Gosnat Responsable inter régional des FTPF pour la Bretagne le nomma  responsable de la direction des opérations armées des Francs Tireurs et Partisans  (FTPF ) pour le Sud Finistère, avec Jean Louis Prima et Pierre Corre (fusillés en 1943).
Organisateur de nombreux attentats ….
Vol d’explosifs à la Poudrerie nationale de Pont de Buis, dans les entreprises de carrière … Destruction par explosifs du téléphérique de la poudrerie nationale du pont de Buis . Envoi de valises d’explosifs à ses camarades dans tout le Finistère, le Morbihan et les Côtes du Nord. Vol de métaux pour la revente.
Destructions de dépôts de fourrage de l’armée allemande dans les gares.
Attaques de perceptions , bureaux de poste, pour se procurer de l’argent, des tickets d’alimentation afin de subvenir aux besoins de son organisation de Résistance et  acheter du ravitaillement pour nourrir les  camarades entrés dans l’illégalité et les familles des emprisonnés. Fabrication , distribution de tracts ,et inscriptions murales contre le gouvernement de Pétain et l’armée d’Occupation….
C’est Pierre Berthelot qui approvisionnait  en  explosifs  ses camarades brestois. A chaque envoi , 50 kilos de dynamite, 2 valises de 25 kilos .
Les FTP ont fait la plupart de leurs attentats avec cette dynamite.
Arrêté le 21 octobre 1942 à Landévénnec, transféré à la gendarmerie de Argol , puis  au commissariat de St Martin à Brest, il est incarcéré à la prison de Pontaniou. Torturé par des policiers français sous le portrait de Pétain, en présence et sous l’autorité du juge Piton du tribunal de Rennes, il nia farouchement toute participation à la Résistance.
Le 20 janvier 1943 il est transféré de Brest au camp de Royalieu à Compiègne au Front Stalag 122 sous administration allemande.
Le 24 janvier 1943 il est déporté au camp de concentration de Oranienbourg  Sachsenhausen dans le même train que 230 femmes venant du camp de Romainville: Danielle Casanova, Marie Claude Vaillant Couturier qui témoigna au procès des criminels de guerre nazis à Nuremberg,  Hélène Langevin , fille du Professeur  Paul Langevin, épouse de Jacques Solomon, Maï Politzer ,épouse de Georges Politzer (Jacques Solomon et Georges Politzer ont été fusillés le 23 mai 1942 au Mont Valérien), Charlotte Delbo, Suzanne Momon ,la mère de Gilbert Brustlein, qui avec Pierre Georges (plus connu sous le nom de Fabien ) participa à l’attentat du métro Barbès, puis à l’exécution de Karl Hotz Feld Kommandant de la place de Nantes avec 2 autres militants communistes ,Marcel Bourdarias et Spartaco Guisco.
Les 4 wagons des femmes furent détachés à Halle et dirigés vers Auschwitz .
Le train des 1600 hommes continua vers Berlin et le sinistre camp de Oranienbourg Sachsenhausen .
Pierre Berthelot a été transféré au camp de Dachau le 18 juillet 1944.
Libéré le 27 mai 1945, il est rapatrié le 28 mai 1945 à Paris hôtel  » Lutétia  » .
Pierre Berthelot en raison de sa bravoure a reçu de nombreuses distinctions et décorations:
Chevalier de la Légion d’Honneur
Croix de Guerre avec Palme et Citation à l’Ordre de l’Armée
Croix du Combattant Volontaire
Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
Croix du Combattant
Médaille de la Déportation et de l’Internement pour faits de Résistance
Médaille de la France Libérée
Médaille des Bléssés Militaires
Médaille Commémorative de la Guerre 1939/1945 avec Barrette  « Engagé volontaire »
Il est mort pour la France le 7 avril 1986 à Brest  des séquelles de sa Déportation.
Pierre Berthelot est revenu des camps  Grand Invalide de Guerre à la suite des privations et des sévices subis.

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