Crise agricole : des solutions justes pour les éleveurs et les consommateurs

confpays

Sur les prix et les marges

1. Avec des prix moyens des fruits et des légumes de plus en plus élevés, la recommandation « Mangez 5 fruits & légumes » est tout à fait inaccessible pour un très grand nombre de familles. 43 % des français en mangent insuffisamment.

2. Pourtant nombreux sont les producteurs qui n’arrivent pas à joindre « les deux bouts. » Les revenus des agriculteurs ont diminué de 25 % ces deux dernières années.

3. Les marges excessives de la grande distribution en sont la principale cause. Les grandes enseignes réalisent des marges de 30 à 50 % sur les produits frais : un kilo de cerises, vendues 6 € le kilo, rapporte seulement 0,90 € au paysan.

4. Les parlementaires , Députés et Sénateurs du PCF/Front de Gauche ont déposé une proposition de loi permettant l’encadrement des marges de la grande distribution et garantissant un juste prix aux consommateurs et une juste rémunération aux paysans.

Crise porcine
Concentration effrénée des filières de production et de transformation, démantèlement des outils de régulation du marché européen au profit d’une concurrence soit disant libre et non faussée, travailleurs sur exploités dans les abattoirs, dumping social et environnemental, cours du d’achat du porc inférieurs aux coûts de production…Tous les ingrédients de la crise de l’agriculture capitaliste sont réunis.

Le gouvernement s’est installé dans les annonces incantatoires et la réunionite. La droite, subitement amnésique, tente de faire oublier que c’est elle qui a fait le choix de la non régulation des prix agricoles en France et au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) il y a maintenant 30 ans. C’est elle aussi qui, du temps de Sarkozy, a inventé la mal nommée « Loi de Modernisation Économique » qui permet, depuis 2008, à la grande distribution d’étrangler ses fournisseurs.

Parce qu’il faut de vraies réponses pour sortir de la libre concurrence, du dumping social et rémunérer le travail paysan, le Parti Communiste Français, par la voix de ses députés, déposera à l’Assemblée Nationale une proposition de loi qui prévoit notamment :

  • l’obligation d’indication d’origine des produits alimentaires,
  • la tenue d’une Conférence annuelle sur les prix agricoles,
  • l’encadrement des marges distributeur avec coefficient multiplicateur en seront les outils.

Pour affronter avec courage l’Europe de la spéculation, la proposition de loi visera notamment à instaurer des prix indicatifs rémunérateurs et des stocks de sécurité alimentaire.

Les communistes avancent 4 propositions :
1. Produire en quantités suffisantes une alimentation saine et accessible. Face au défi alimentaire, la production agricole doit être soutenue par de nouvelles politiques publiques. L’indépendance alimentaire doit être garantie. La relocalisation des productions doit privilégier la satisfaction des besoins humains.

2. Vivre dignement de son travail. Des paysans justement rémunérés sont la condition d’installation de jeunes. Cette exigence vaut pour les salariés de l’agroalimentaire. Cela passe par des prix rémunérateurs garantis, la planification de la production et la régulation des marchés, la production et la répartition des terres agricoles, le soutien public aux exploitations et aux filières les plus fragiles. La redistribution de la valeur ajoutée au bénéfice des producteurs est essentielle.

3. Engager la transition écologique de l’agriculture.

À la culpabilisation d’un secteur empêtré dans le productivisme nous préférons une sortie par le haut :

  • promotion de bonnes pratiques agronomiques, aptes à maintenir durablement des rendements équilibrés et réalistes ;
  • diversification des productions ;
  • amélioration de la complémentarité entre culture et élevage.
  • orientation de la recherche agronomique vers ce nouveau développement.

4. Promouvoir un aménagement équilibré des territoires. Les paysans sont des acteurs économiques et sociaux majeurs des espaces ruraux européens. Le rôle qui est le leur dans l’aménagement des territoires doit être reconnu, soutenu et encouragé par une politique de maintien des services publics.

Les enjeux alimentaires interpellent nos civilisations. Ils appellent un nouveau mode de développement. C’est le sens de la contribution à l’écriture du projet d’émancipation humaine que vient de formuler le PCF : « La France en commun ».

Nous invitons le monde agricole, les salariés, les citoyens, à construire des majorités d’idées et de projets alternatifs sans attendre.

Il est temps d’encourager l’agriculture paysanne et la transition écologique en relocalisant nos productions alimentaires.

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