Préfecture de Quimper, 2 mars: Une délégation de la fédération du PCF Finistère et des 50 élu.e.s communistes du Finistère interpellent l’État sur ses responsabilités vis-à-vis du service public postal de proximité

À M. PHILIPPE MAHÉ, PRÉFET DU FINISTÈRE , REPRÉSENTANT DU GOUVERNEMENT
STOP À LA DÉGRADATION DU SERVICE PUBLIC POSTAL DE PROXIMITÉ
DANS NOS TERRITOIRES !
Fermetures annoncées ou en cours de bureaux de poste, réductions des horaires d’ouverture, fermetures inopinées à répétition et sans préavis, diminution du nombre de bureaux de plein exercice, passage en force vers des agences postales communales, qui répercutent les coûts sur les mairies, ou des points relais, avec moins de services pour l’usager, et perte de conseil et de confidentialité, provoquent à juste titre émotion et colère dans notre département car le service public postal de proximité est essentiel pour l’accès aux droits, pour l’égalité, pour le lien social, déjà mis à mal par la pandémie, pour la solidarité intergénérationnelle.
La Poste est aussi bien souvent la banque des milieux populaires, au cœur des quartiers et des bourgs, c’était un lieu de conseil, de vie sociale, de service : la course à la rentabilité, l’abandon des bureaux de poste jugés non rentables est une perte sèche pour le lien social et républicain.
Selon les syndicats, ce sont 38 bureaux de poste du département qui sont en cours de suppression ou menacés dans un proche avenir.
Sur le Finistère Sud, si on avait il y a 15 ans environ 130 bureaux et agences postales, aujourd’hui on ne compte plus qu’une trentaine de bureaux et seulement une dizaine avec plusieurs agents sur un même site ; on y comptabilise à ce jour environ 15 à 20 facteurs-guichetiers, plus d’une soixantaine d’ Agences Postales Communales et plus d’une quinzaine de Relais Poste Commerçant.
La disparition d’un bureau de poste ici, la réduction des plages d’ouverture ailleurs, signifie plus de difficultés pour tous les habitants, en zone rurale ou urbaine, une perte de droits pour ceux qui ont le plus besoin du service public en raison de la précarité de leurs ressources, de l’isolement, de l’âge, du handicap, de la maladie.
C’est l’aggravation de la fracture numérique et le recul de l’égalité.
C’est un handicap supplémentaire pour des territoires déjà fragilisés par le poids des difficultés sociales, ou par le vieillissement de leur population, un pas de plus vers une mort lente.
C’est une charge financière pour les communes obligées de suppléer aux défaillances de la Poste.
Pourtant la Poste a des obligations de service public, en tant que prestataire du service postal universel, et par le Contrat de présence postale territoriale dont elle est signataire. Elle reçoit une aide financière annuelle de l’État pour cela, jusqu’à 674 millions d’euros en 2021, 500 millions pour le service postal universel et 174 millions pour la mission d’aménagement du territoire.
Le Groupe La Poste vient même de se déclarer « entreprise à mission » et d’inscrire dans ses statuts l’engagement de contribuer au développement et à la cohésion des territoires, celui d’œuvrer pour l’inclusion sociale et la transition écologique !
Comment concilier de telles affirmations avec les réductions d’ouverture et la disparition programmée d’un bureau comme celui de Kermoysan à Quimper, classé quartier prioritaire de la politique de la ville ; avec la fermeture du bureau de Guilers, zone urbaine en pleine expansion ; avec la désorganisation permanente des bureaux de poste du Cap Sizun, très menacés, dans un territoire excentré, socialement et démographiquement fragile. Avec la fermeture du bureau de Roscoff, ou celle du bureau de Tréboul à Douarnenez, transformé en agence postale communale, comme ceux de Plozévet, de Plogonnec…Avec l’amputation des horaires d’ouverture dans plusieurs communes du pays de Morlaix, ou dans le quartier de Kerfeunteun à Quimper.
Nous pourrions énumérer tous les bureaux supprimés cette année ou menacés de l’être, ou affaiblis dans leur fonctionnement, chaque cas contredit les engagements de la Poste.
Et que dire de la démarche écologique de la Poste quand elle supprime les bureaux de proximité générant ainsi toujours plus de déplacements ?
On peut faire la même observation pour le courrier.
L’impact désastreux des « réorganisations » de ces 2 dernières années avec la diminution du nombre de tournées et leur allongement, le manque de personnel, se fait sentir pour les usagers qui reçoivent un service dégradé et toujours plus coûteux, et pour les salariés précarisés et en souffrance.
« Récupérer » une lettre recommandée quand on était absent au moment du passage du facteur se transforme parfois en jeu de piste.
La distribution de la presse aux abonnés, indispensable à notre démocratie, est aussi affectée.
La Poste argumente sur la baisse de fréquentation des bureaux, mais elle l’organise avec des fermetures épisodiques sans préavis, des horaires inadaptés aux besoins de la population.
Quant à la diminution du courrier, si elle repose sur une évolution réelle, elle est fortement accélérée par l’explosion des tarifs postaux, plus 68 % depuis 2017 pour la lettre prioritaire !
En réalité au cœur du problème, il y a la stratégie de financiarisation de la Poste, sa course à la rentabilité au détriment du service public. La politique de l’État, actionnaire à hauteur de 34 %, est en cause qui sacrifie les activités les moins rentables de la Poste, au détriment de ses missions d’intérêt général, de service public, d’aménagement du territoire.
Nous interpellons le Président de la République et le Gouvernement sur l’extrême gravité de la situation.
Dans l’immédiat nous demandons l’arrêt de toutes les restructurations et des suppressions d’emplois .
Comme nous l’avons déjà fait en luttant avec les salariés et les usagers ces dernières années, en refusant les restructurations accomplies au détriment du service public, nous réaffirmons notre détermination à agir pour un véritable service public postal de proximité, accessible à tous, avec des personnels sécurisés dans leur emploi et en nombre suffisant, des bureaux de poste de plein exercice irriguant notre territoire, avec un accueil physique, répondant aux attentes des habitants.
La fédération du Finistère du PCF et les 50 élu-e-s communistes du Finistère, directement confrontés aux besoins et aux aspirations de la population.

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