Samedi 30 , Mobilisation contre les lois Blanquer, Horaires et Lieux.

Les manifestations en Bretagne  :

Côtes d’Armor :

St Brieuc 10h30 Parc des Promenades

Dinan 15h Esplanade de la Résistance

Finistère :

Quimper 10h30 Place de la Résistance

Brest 10h30 Place de la Liberté

Ille-et-Vilaine : Rennes 14h30 Esplanade Ch de Gaulle

Morbihan : Vannes 10h30 à la Rabine

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L’« École de la confiance », un projet de société

Le projet de loi « pour une école de la confiance », dite loi Blanquer, a été adopté en première lecture par l’Assemblée nationale, alors qu’il suscite une large opposition dans la communauté éducative (rejet quasi unanime par le CSE le 15 octobre).

L’École de la concurrence et de la soumission

La loi Blanquer s’inscrit dans la continuité des politiques libérales menées depuis le début des années 2000, et en accélère le rythme. Il s’agit d’en finir avec le projet égalitaire de l’éducation nationale – projet déjà bien malmené – pour le remplacer par une école du tri et de la concurrence, où chaque jeune est individuellement responsable de ses choix, de sa réussite ou de son échec. L’école construite par la loi Blanquer, c’est une école de la concurrence et de la soumission.

Concurrence

La casse des cadres collectifs (programmes, diplômes) au profit de parcours individualisés, associée à une sélection de plus en plus précoce isole les jeunes et les met en concurrence les uns avec les autres. À chaque étape ils doivent « choisir » les « bonnes » options, les « bons » établissements dans un vaste marché éducatif, sous peine d’être relégués en marge du système. Et bien sûr, ces « bons » choix ne sont pas accessibles à tout le monde.

Soumission

Ce système fait porter aux individus – aux jeunes, à leurs familles – la responsabilité de leur réussite ou de leur échec. Comment mieux les amener à accepter leur situation, sans se révolter ? Parallèlement, la transformation des enseignants en exécutants (par la précarisation, mais aussi par la restriction de leur liberté d’expression) dans un système éducatif de plus en plus autoritaire vise à empêcher la construction d’une éducation émancipatrice.

La question du rôle de l’école

À ce projet, nous opposons l’exigence d’une école de l’égalité et de l’émancipation : une école qui permette à toutes et tous de s’approprier les savoirs complexes nécessaires pour être pleinement acteur de sa vie, de la vie de son entreprise, de son pays et de la planète.

Nous avons édité une brochure présentant notre projet et nos propositions, L’École en commun, disponible en ligne et utilisable pour nourrir les campagnes et les débats : http://www.pcf.fr/argumentaire_ecole.

Une reprise en main autoritaire

Ce que contient le projet de loi Blanquer

  • L’article 1 réduit la liberté d’expression des enseignants en introduisant la possibilité de les sanctionner, voire de les révoquer, s’ils critiquent publiquement l’institution.
  • L’article 9 s’attaque à l’organisme indépendant chargé d’évaluer le système éducatif, le CNESCO, pour le remplacer par un organisme à la botte du ministère.
  • Les articles 10 à 12 portent sur la formation des enseignants : les directeurs des nouveaux instituts de formation (les INSP) seront choisis par le ministre et plus par la procédure universitaire normale.

Notre position

Nous nous opposons résolument à cet autoritarisme et défendons la liberté pédagogique et le pluralisme. Contre toutes les tentatives d’imposer des « bonnes pratiques » ou une « pédagogie officielle », nous voulons rendre aux enseignants la maîtrise de leur métier : une formation initiale ambitieuse, une formation continue relancée, plus de temps pour réfléchir sur leurs pratiques, un statut protecteur.

Nous devrons être particulièrement attentifs à la manière dont la réforme de la formation et du recrutement des enseignants va se concrétiser dans les prochains mois.

L’obligation scolaire au service des inégalités

L’instruction obligatoire dès l’âge de 3 ans

  • Les articles 2 à 4 avancent l’âge de l’instruction obligatoire à 3 ans.

Un cadeau aux écoles privées

Cela ne changera rien à la réalité de la scolarisation : seulement 2,4% des enfants de 3 ans ne fréquentent pas l’école maternelle. À 4 et 5 ans, ce sont 100% des enfants qui sont scolarisés, et ce depuis les années 1970.

La principale conséquence de ce changement, c’est que les municipalités seront contraintes de financer les écoles maternelles privées via le forfait communal. C’est un cadeau pour les écoles privées existantes, mais c’est aussi l’ouverture d’un nouveau marché. Cette mesure est à rapprocher de la manière dont Blanquer promeut certaines pédagogies portées par des fondations privées (Montesori, Espérances Banlieue…). Il s’agit de s’appuyer sur le désir de certaines familles de scolariser leur enfant au sein d’une population « triée » pour développer un marché scolaire qui favorisera la ségrégation sociale dès le plus jeune âge.

Nous réaffirmons que l’enseignement privé, en favorisant la ségrégation sociale et scolaire, contribue à la dégradation du service public d’éducation nationale. L’argent public doit aller à l’école publique.

En finir avec le statut de fonctionnaire et le cadre national du service public

Expérimentation et dérogations contre le service public

  • L’article 8 ouvre la possibilité d’expérimentations dérogeant au cadre national du service public comme au statut des personnels.

Les principales réactions portent sur la possibilité ouverte par cet article d’annualiser le service des enseignants. Mais il s’agit d’un véritable cheval de Troie qui mine tout le cadre du service public national.

Un accroissement de la précarité dans l’Éducation nationale

  • L’article 13 prévoit que les assistants d’éducation (les « surveillants ») inscrits dans une formation préparant aux concours d’enseignement pourront se voir confier des fonctions pédagogiques. Ils pourront donc faire le travail des enseignants sans en avoir ni la formation, ni le statut, ni le salaire.

Cette dernière mesure est présentée par le ministre comme un moyen d’améliorer l’attractivité du métier d’enseignant. Elle permettra en fait de gérer la pénurie tout en poursuivant la précarisation de l’Éducation nationale.

Nous défendons au contraire la revalorisation des salaires et un plan de recrutement pluri-annuel. Surtout, nous proposons la mise en place d’un pré-recrutement sous statut de la fonction publique.

Une restructuration du système éducatif au service du tri

L’école du socle

  • La majorité a introduit par amendement – c’est-à-dire sans consultation des organisations professionnelles ni du Conseil d’État et sans étude d’impact – une restructuration profonde du système éducatif : des « établissements publics des savoirs fondamentaux » regroupant des classes de primaire et de collège pourront être créés, sur simple décision du recteur ou des collectivités locales.

Une école à deux vitesses

Ces regroupements permettront de faire des économies en personnels, voire de fermer des écoles (en particulier dans les zones rurales, qui expérimentent déjà ce type de regroupements).

Mais cette mesure vise aussi à créer une école à plusieurs vitesses : pour les uns, les « établissements des savoirs fondamentaux », pour les autres, le collège puis le lycée et la possibilité de mener des études longues. Avec un tri de plus en plus précoce : avant Parcoursup, avant même l’entrée au lycée, il y aura une première phase de tri et de mise en concurrence au moment de l’entrée en primaire !

Nous voulons au contraire en finir avec la sélection pour construire une école véritablement commune : relance du collège unique, scolarité obligatoire prolongée jusqu’à 18 ans, renforcement du caractère national du baccalauréat et garantie pour tous les bacheliers de pouvoir intégrer l’enseignement supérieur dans une filière choisie.

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