La 33e édition de la Fête de l’Humanité Bretagne, au parc des expositions de Lorient à Lanester, a réuni 5 000 personnes sur 2 jours, les samedi 23 et dimanche 24 novembre.
Des débats au cœur de l’actualité politique et sociale ont eu lieu tout le week-end : sur la résistance des Ehpad publics avec Xavier Compain et Philippe Jumeau ; sur la santé et la défense des hôpitaux et maternités de proximité, le combat pour pouvoir faire appel aux médecins cubains, avec l’atelier citoyen santé, et Jean-Marc Durand, un débat sur la sécurité sociale de l’alimentation ; la Palestine et la solidarité des villes jumelées avec les camps de réfugiés palestiniens avec l’AJPF ; sur l’agriculture et le « modèle agricole breton » avec Jonathan Dubrulle, responsable de la commission Agriculture, pêche, forêt du Parti communiste ; sur le plan climat du PCF avec Amar Bellal, responsable de la commission Écologie ; et sur les enjeux actuels du Nouveau Front populaire, avec quatre parlementaires bretons des principaux partis composant le NFP, dont Gérard Lahellec, sénateur communiste des Côtes-d’Armor.
Après la visite de Sofia Boutrih, nouvelle directrice de la Fête de l’Humanité, et de la direction de l’Humanité, un très beau concert de Cali le samedi soir et une soirée très festive, c’est Fabien Roussel qui a été l’invité vedette du dimanche. Il a d’abord effectué, avec les dirigeants du Parti communiste en Bretagne, une visite de nombreux stands, rencontrant des militants du comité Armor Cuba Coopération, de l’AFPS, des militants de l’auto-détermination du Sahara occidental, de l’association « Avec les grecs », de SOS Méditerranée, des militants communistes turcs et kurdes, les dirigeants de la CGT et d’autres syndicalistes présents sur la fête, ainsi que des centaines de camarades avec qui Fabien a pu échanger quelques mots, des sourires, et beaucoup de chaleur humaine, cinq ans après sa dernière venue à la Fête de l’Humanité Bretagne.
Puis il a passé une heure trente d’une rencontre très appréciée et fraternelle avec les syndicalistes et ouvriers de Michelin et de la Fonderie de Bretagne, qui travaille essentiellement pour Renault, mais aussi des syndicalistes des services publics. Tapant du poing sur la table par rapport au manque d’honnêteté des patrons de Michelin et sa stratégie de délocalisation en Pologne et Roumanie avec l’aide de l’argent public du CICE, Fabien Roussel a marqué les esprits et fait les gros titres de la presse régionale, Ouest-France et Télégramme, qui ont salué son écoute des ouvriers. « Enfin quelqu’un qui nous entend », a salué le délégué syndical de Michelin à Vannes, où près de 300 emplois sont sur la sellette : « Quand on touche 28 milliards de profits, comment peut-on choisir de fermer et laisser les travailleurs sur le carreau ? »
Fabien Roussel, après le discours de la présidente de la Fête de l’Huma Bretagne Catherine Quéric, a pu défendre le principe de l’interdiction des licenciements boursiers, des luttes contre les délocalisations liées à la course aux profits financiers maximums pour servir les actionnaires, et du contrôle des aides publiques aux entreprises et de leur remboursement quand elles ne profitent pas à l’emploi et à l’activité productive, comme aux travailleurs.
Mots d’ordre qui ont aussi émaillé son discours sur la grande scène à 16 h le dimanche, un meeting centré sur le travail, la lutte contre l’exploitation capitaliste, pour la défense de l’industrie et des services publics, pour la paix et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et à être protégés de l’oppression coloniale, en Palestine, pour les Kurdes et les Sahraouis, et en Ukraine où la France et l’Europe doivent construire les voies d’une négociation et d’une paix rapide pour mettre fin à un conflit barbare qui a déjà fait des centaines de milliers de morts plutôt que d’entretenir l’escalade guerrière.
La fête s’est magnifiquement terminée avec le cabaret chanté de la joyeuse troupe des Goguettes, tandis que Cédric Villani faisait un carton à l’espace culture et à sa dédicace, l’espace librairie ayant été pris d’assaut cette année.
Carrefour de la gauche bretonne, des associations solidaires et internationalistes, des forces vives du syndicalisme, de la culture, du cinéma et des musiques dans leur diversité, cette Fête de l’Humanité Bretagne, qui a débuté par une formation du Cidefe sur la gratuité des transports, fut décidément un très bon cru, avec de nombreuses adhésions au Parti communiste pour couronner le tout.
Ismaël Dupont
membre du CN
Article publié dans CommunisteS, numéro 1020 du 27 novembre 2024