Un mouvement de grève a débuté le 31 octobre, chez les agents de nettoyage de la société ISS, dans l’arsenal de Brest. Les salariés mobilisés, qui travaillent parfois au contact du nucléaire, réclament des hausses de salaires et une réévaluation des primes.
L’Humanité, 7 novembre 2023
Ils sont indispensables à l’entretien de la dissuasion nucléaire française et sont en grève depuis une semaine. Ce mardi 7 novembre, les agents de nettoyage de la société ISS, dans l’Arsenal de Brest, entamaient leur 8e jour de mobilisation. Le mouvement de protestation, qui a débuté le 31 octobre, porte principalement sur les salaires.
« Selon la convention collective, ce travail en milieu sensible doit être rémunéré au 3e échelon des agents de service », mesure Anthony Le Meur, chef d’équipe dans la propreté à ISS et délégué syndical CGT.
Or, selon l’élu cégétiste, les salariés en grève sont rémunérés au premier échelon, « alors que la convention collective ne prévoit pas l’usage de nacelles ou de chariots élévateurs », lors des services. « Nous réclamons simplement une juste rémunération », insiste Anthony Le Meur, avec une réévaluation de 5 niveaux dans la grille salariale du personnel.
Potentiel contact au plomb et à des produits abrasifs
Pour l’heure, selon la CGT, les négociations avec la direction n’ont pas abouti. Le dialogue n’est pas rompu : une nouvelle rencontre était prévue ce 7 novembre en fin d’après-midi.
Au sein de l’arsenal de Brest, les agents de nettoyage mobilisés interviennent sur les sous-marins et navires de la marine en IPER (Indisponibilité périodique pour entretien et réparation). « Un arrêt des vaisseaux pur et simple entre 6 mois et 1 ans. Pour les sous-marins, par exemple, on enlève la coque pour vérifier la corrosion. Les combustibles nucléaires sont retirés, précise Anthony Le Meur. Les agents doivent passer à travers des petites trappes pour nettoyer et dégraisser les lances missiles. » Un potentiel contact au nucléaire, au plomb et à des produits abrasifs qui valent à ces salariés une prime de risque, que la CGT veut porter à 140 euros mensuels.
Une autre revendication concerne aussi la prime « traversée », qui compense le voyage (non compris dans les heures de travail) des agents de nettoyage à la base sous-marine sur l’île Longue. Cette traversée nécessite 45 minutes en bateau. Les grévistes entendent qu’elle soit portée de 4 à 10 euros par jours travaillés sur l’île.