Brexit: les enjeux avec Patrick Le Hyaric, député européen PCF, à Roscoff au Restaurant – Bar à Vin C’est ici sur le port du Bloscon le samedi 2 mars à 15h (Ouest-France, Mercedi 27 février 2019)
Trois questions à Patrick Le Hyaric, député européen, Parti communiste français (PCF), directeur de l’Humanité et n°3 sur la liste européenne communiste. – Recueilli par Maëlle Denis
Vous allez parler des conséquences du Brexit pour les ports bretons, quelles sont-elles?
Il y a des conséquences à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne sur l’ensemble de nos côtes. En matière de pêche, il existait une sorte de mer ouverte, sans frontière. On va revenir à des zones de pêche. Il n’est pas du tout exclu que revienne l’interdiction d’aller pêcher dans certaines zones. Et inversement. ça va à l’encontre de la coopération maritime. Il y a là un enjeu sérieux qui peut avoir des répercussions sur toute la façade atlantique, et sur celle de la Manche, jusqu’à la Belgique.
Où en est l’Europe aujourd’hui, selon vous?
On se trouve dans une situation inédite. D’abord, la crise de l’idée européenne parce que la construction de l’UE, sous l’égide de la loi des marchands et de l’argent, a abouti à beaucoup de déceptions. Aucun souhait n’a été exaucé. On n’a jamais eu autant d’inégalités et aucun effort n’a été fait en matière d’harmonisation sociale, notamment salariale. Aucun effort non plus en matière de protection sociale, on constate même le démantèlement du système de protection sociale de retraite.
Quels sont les enjeux de ces européennes 2019?
Il y a plusieurs gros enjeux qui concernent la vie quotidienne en matière de rémunération du travail, en matière de service public, de répartition de l’argent et en matière d’environnement. A ceci s’ajoutent de gros défis. Celui du climat, on ne peut l’affronter qu’ensemble. Celui du numérique, aujourd’hui une industrie dominée par l’Amérique du Nord, par des gens qui payent très peu de fiscalité sur le sol européen. L’évasion fiscale, enfin, qui coûte près de 1000 milliards d’euros qui seraient une source de financement considérable pour le budget européen.
On est en train d’entrer dans une nouvelle réforme de la PAC (politique agricole commune), on sait en Bretagne la manière dont sont traités nos petits et moyens paysans qui sont confrontés à une concurrence acharnée. Il faut aborder une autre politique agricole européenne.
Ne pas aller voter aujourd’hui, c’est donner carte blanche au Conseil européen qui est à majorité de droite, allié à l’extrême-droite. Donc, il faut que les électeurs se mêlent de cette affaire pour refonder profondément l’Union européenne.
Samedi 2 mars, au pot de plaisance de Bloscon, à 15h, au bar-restaurant « C’est ici ». Glenn Le Saoût, candidat finistérien du PCF aux élections européennes, sera également présent.