Le candidat du PCF à la présidentielle, Fabien Roussel, était, ce vendredi, l’invité de l’émission Extra Local ». Donné à 5 % dans les sondages, celui qui se décrit comme un « thug » (un rebelle) a défendu un programme écologiste, malgré les critiques des Verts et Insoumis.
Adepte du « steak frites », « d’une bonne bière, d’un bon rouge ou de l’eau de Saint-Amand-les-Eaux », Fabien Roussel cultive son image de bon vivant et s’amuse toujours autant d’agacer ses « camarades » Insoumis et écologistes.
Sur le plateau de l’émission Extra Local, entouré des journalistes de La Voix du Nord, du Télégramme et de Public Sénat, le candidat du PCF s’est cependant défendu d’être la caricature de « viandard » qu’une certaine gauche dessine de lui. Manger de la viande ? Oui, mais moins et de la meilleure, « issue des systèmes herbagés en plein air ». « Je défends les usines, je défends les fermes, mais pas les fermes usines », souligne le natif de Béthune, qui veut fermer le pays aux moutons de Nouvelle-Zélande ou aux poulets du Brésil. « Mon système est révolutionnaire, écologiste… écolo-coco ! »
De quoi apaiser les écologistes ? Pas sûr. Car Fabien Roussel plaide toujours pour la construction de six nouveaux réacteurs EPR au moins.
Le candidat assume cette voix discordante de la gauche, qui parle de nucléaire, de la tranquillité publique, et de laïcité exigeante. Ce qui l’amène, en réponse à la polémique sur le hijab dans le football, à demander le « respect de la charte du CIO » interdisant les signes ostentatoires politiques ou religieux dans les compétitions sportives. « Admettez que mes idées sont singulières et originales. Personne d’autre ne le fait », plaide-t-il, comme pour justifier sa non-alliance avec La France insoumise.
Insoumis chez qui il ne détonerait pas, vu ses propositions : retraite à 60 ans, Smic à 1 500 euros net… Financés comment ? Pas de problème, « l’argent est là, il coule à flots. Il doit couler de la Banque centrale européenne » et des poches des plus riches.
Rapatrier des productions
Interrogé sur le scandale Orpea, le député du Nord veut créer « un service public du grand âge » pour voir disparaître les Ehpad privés. Sur la réindustrialisation, il est tout autant dirigiste. Avec lui, non seulement la production des batteries reste en France (comme à Dunkerque avec la gigafactory Verkor) mais on rapatrie la production des véhicules électriques, tels la C5 ou la Dacia Spring. Car, tape-t-il, lorsque Renault et Peugeot partent en Chine, ce n’est rien d’autre que « de la haute trahison, un coup de poignard dans le dos de l’industrie française ».
En politique internationale, chasse gardée du Président, Fabien Roussel prône le non-alignement autant que la fermeté à l’égard de la Russie, aux portes de l’Ukraine. « Je cherche la voie d’équilibre qui permettrait à la France de retrouver une indépendance pour garantir la sécurité collective », assume-t-il.
Quant au Mali, il constate l’échec de l’opération Barkhane et invite à réinventer une nouvelle coopération avec le peuple malien et à abandonner la réponse militaire.
Publié le 18 février 2022 à 21h32 sur le site du télégramme
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