Dans le Pays bigouden, le PCF réagit à la liste de chalutiers publiés par Bloom
Dans le pays bigouden, la section locale du Parti communiste français (PCF) a tenu à réagir, dans un communiqué, à la publication, par l’ONG Bloom, d’une liste rouge des navires destructeurs. Elle déplore notamment que « l’ONG amalgame la pêche côtière, la pêche hauturière et la pêche industrielle capitalistique, spéculative, propriété de multinationales ». Pour les communistes bigoudens, « la principale menace n’est pas le chalutage pratiqué de façon raisonné par nos marins mais bien la pêche industrielle menée sans discernement ».
« Si le chalutage disparaît de nos ports, toute l’économie des territoires concernés serait impactée, notre souveraineté alimentaire souffrirait grandement et les importations issues de pays moins vertueux risqueraient de croître encore », poursuivent-ils, avant de souligner l’effort réalisé par la filière locale. « Selon le baromètre Ifremer, près de 60 % des volumes de poissons débarqués en 2023 proviennent de populations exploitées conformément aux normes du rendement maximum durable » contre « 18 % en 2000 ». Ils invitent à « poursuivre les efforts collectifs pour tendre vers les 100 % de biomasse pêchées durablement ».
Le Télégramme, 5 avril 2025
Communiqué complet:
Communiqué du PCF vendredi 4 avril 2025
Défondons nos pêcheurs et la filière halieutique
Le PCF s’élève contre les déclarations péremptoires de l’ONG Bloom parues ces derniers jours dans les médias à l’encontre des chalutiers de nos ports qui travailleraient à l’intérieur des aires marines protégées.
Ces allégations formelles et dogmatiques omettent que des progrès sensibles ont été réalisés pour la préservation de la ressource principalement au niveau du chalutage grâce aux nouvelles techniques de pêche et à la volonté des marins de toujours mettre en œuvre les outils les mieux appropriés pour capter la ressource.
Selon le baromètre IFREMER, près de 60 % des volumes de poissons débarqués en 2023 proviennent de populations exploitées conformément aux normes du rendement maximum durable (RMD). A titre de comparaison, en 2000, 18 %.
Les résultats s’améliorent, les mesures engagées (quotas de pêche, restriction du nombre de bateaux, nouvelles règlementations) portent leurs fruits, mais il faut poursuivre les efforts collectifs pour tendre vers les 100 % de biomasse pêchée durablement.
Cependant, il faut aussi nuancer ce bilan, car la surpêche concerne encore 1/5e des volumes. Treize populations de poissons sont considérées effondrées, dont la sole en Manche et le merlu en Méditerranée.
Par ailleurs, même si les espèces de poissons sont exploités durablement, elles restent fragiles à cause du dérèglement climatique, du réchauffement des océans, de l’acidification des eaux et de l’activité humaine terrestre engendrant toutes sortes de pollutions charriées par les cours d’eau. Ces pollutions influent directement le développement des œufs et des larves.
Et à ce niveau, le chalutage n’est en rien responsable.
De plus, l’ONG amalgame la pêche côtière, la pêche hauturière et la pêche industrielle capitalistique, spéculative, propriété de multinationales, principalement hollandaises et dont l’objectif est le profit.
Or la pêche côtière et hauturière au chalut sont des pratiques vertueuses, soucieuses de suivre les protocoles règlementaires et l’évolution des techniques, différemment du segment de la pêche industrielle qui capte une ou deux espèces à la fois (maquereaux, harengs, anchois) de façon massive en toute légalité au regard de la réglementation européenne mais en dégradant la biomasse et la chaîne alimentaire.
Si le chalutage disparaissait de nos ports toute l’économie des territoires concernés serait impactée, notre souveraineté alimentaire souffrirait grandement et les importations issues de pays moins vertueux risqueraient de croître encore.
Pour toutes ces raisons, les communistes bigoudens estiment que la principale menace n’est pas le chalutage pratiqué de façon raisonné par nos marins mais bien la pêche industrielle menée sans discernement au profit de grandes multinationales, au détriment de la ressource et des habitats marins.