Discours de Gladys Grelaud de la fête du Viaduc le 1er mai 2025 à Morlaix

Bonjour à toutes et à tous,

Chers camarades, un grand merci pour l’invitation et pour l’organisation de cette belle fête du Viaduc.

En ce 1er mai, journée internationale des travailleurs et des travailleuses, je suis ravie de me trouver parmi vous.

Je tenais tout d’abord à revenir sur la situation internationale préoccupante. Face aux guerres militaires et économiques en cours sur la planète, les communistes sont mobilisés partout en France pour la paix. Nous devons collectivement refuser les logiques de guerre qui pourraient entraîner la France vers une confrontation globale meurtrière et qui inquiètent évidemment nos concitoyens et concitoyennes à juste titre.

Choisir la paix est possible, et c’est maintenant qu’il faut le faire. La France doit agir sans tarder et en toute indépendance de l’OTAN et des États-Unis, en réinvestissant pleinement les espaces de négociation internationale pour un désarmement global et partagé.

« Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage ! » disait Jaurès. Cette phrase résonne encore aujourd’hui. Face à la politique de prédation menée par le Président américain, nous, communistes, affirmons notre solidarité avec tous les peuples menacés. Nous nous tenons aussi aux côtés des forces sociales, syndicales, politiques et citoyennes américaines qui résistent à cette logique destructrice, terreau des tensions et des conflits qui ravivent les guerres dans le monde.

Dans ce contexte international troublé, il faut rappeler la lourde responsabilité de Vladimir Poutine, qui mène depuis trois ans une guerre sanglante contre l’Ukraine. Mais cette guerre ne surgit pas de nulle part. L’élargissement de l’OTAN vers l’Est, le non-respect des accords de Minsk et l’absence de règlement du conflit dans le Donbass depuis 2014 ont aussi contribué à l’escalade.

En tant que communistes, nous sommes aux côtés des peuples ukrainien et russe, qui ont droit à la paix et à la sécurité, et dont beaucoup souhaitent mettre fin à cette guerre fratricide. Mais parce que notre solidarité ne peut pas être à géométrie variable je veux exprimer également toute ma solidarité avec les peuples du Soudan et de la République Démocratique du Congo, victimes des luttes pour l’exploitation de leurs ressources, ainsi qu’avec les peuples de Syrie, Kurdes et Alaouites, qui aspirent à une Syrie démocratique.

Partout en Europe, les va-t-en-guerre profitent du contexte pour faire entendre leur voix. Nous, au contraire, affirmons que la paix doit rester l’objectif, et la diplomatie, le premier réflexe. Une voie de paix est possible — mais elle suppose du courage politique. Comme le disait Benjamin Franklin : « Il n’y a jamais eu de bonne guerre ni de mauvaise paix. »

L’instauration d’une économie de guerre souhaitée par M Macron et le gouvernement est un nouveau prétexte pour s’attaquer à la sécurité sociale, aux retraites, au temps de travail, aux salaires ou aux politiques environnementales.

Mais puisque visiblement l’heure est à débattre de notre conception de la défense nationale et des moyens à y consacrer, alors allons-y. L’Union européenne prévoit 800 milliards d’euros de dépenses militaires supplémentaires. Un jackpot pour les marchands d’armes, une faute stratégique pour l’Europe. Nous refusons cette logique de surarmement, alors que la France consacre déjà plus de 50 milliards d’euros à son budget militaire.

Nous défendons une autre vision : une défense nationale indépendante de l’OTAN et des États-Unis, adossée à un pôle public, au service des besoins du pays, et non des intérêts privés de l’industrie de l’armement. Cette ambition doit s’accompagner d’une véritable stratégie industrielle publique tournée vers l’emploi, la formation, et la recherche. Alors que l’industrie de l’armement représente en Bretagne près de 30 000 militaires et civils et plus de 400 entreprises.

Aux politiques d’austérité qui veulent faire payer la crise capitaliste aux peuples et à la montée de l’extrême droite, nous apportons d’autres réponses. Les priorités doivent être claires : les dépenses sociales et écologiques doivent passer avant le surarmement. Une défense nationale digne de ce nom peut coexister avec des politiques ambitieuses pour la justice sociale, la transition écologique et la protection de la biodiversité.

Face à la crise industrielle en cours, nous devons agir pour la souveraineté de la France sur des productions essentielles et pour la coopération en Europe et dans le monde : c’est pourquoi nous nous tenons toujours aux côtés des salariées de Vencorex ou de Michelin, c’est aussi pour cette raison que nous appelons à la nationalisation des entreprises de secteurs stratégiques comme Arcelor-Mittal pour la production d’acier !

C’est aussi pour cette raison que nous devons réinvestir massivement dans les services publics de proximité. La santé, l’éducation, les transports, l’énergie, l’environnement, la sécurité et la justice, le logement, la culture et de nombreux domaines doivent sortir du marché capitaliste ! Les services publics sont essentiels pour le progrès social et écologique : créons un fonds de développement des services publics, démocratique et financé par la Banque centrale européenne et des comités locaux d’usagers pour construire l’avenir des services publics avec les agents !

Tout cela suppose une réorientation massive de l’argent public, du crédit bancaire, et du rôle de la Banque centrale européenne. Il faut sortir des règles budgétaires absurdes imposées par l’Union européenne, mener une réforme fiscale plus juste, et construire un pôle public de défense.

Il est temps de dépasser la logique de domination et de concurrence, pour faire naître un nouvel ordre mondial fondé sur la paix, la solidarité et la souveraineté des peuples.

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