Oui à un parc éolien en mer au large de la baie de Morlaix
mais dans un cadre de maîtrise publique et démocratique (communiqué de presse PCF)
La maison Terre brûle…
On est face à une urgence climatique qui impose des mesures d’urgence pour garder la terre habitable, ne pas creuser encore les inégalités face aux bouleversements climatiques, empêcher une chute brutale de la biodiversité, un recul de l’agriculture, et des incendies et épisodes de canicule à répétition.
Une augmentation de 4 degrés de la température moyenne en France serait une catastrophe. L’augmentation des 1,5 degrés, on y est déjà, et c’était à ne pas dépasser avant 2030 !
Face à ça nous n’avons pas d’autres solutions que de chercher à décarboner nos modes de vie et nos moyens de transport comme notre économie.
Le PCF à travers son ambitieux « Plan climat, Empreinte 2050 », étayé scientifiquement et adopté il y a deux ans, a pris la mesure de cet enjeu.
On devient adulte quand on comprend qu’on a besoin de faire des choix, de faire des arbitrages. Ne rien faire, c’est laisser une situation catastrophique pour les générations à venir.
Pour que la France fasse sa part dans la limitation du réchauffement climatique, il nous faut éliminer l’utilisation des sources fossiles (charbon, pétrole, gaz) et produire plus d’électricité décarbonée, sans doute deux fois plus d’ici 20 ans si on prend en compte la re-industrialisation du pays.
Bien sûr, le PCF est pour le mix énergétique et pense qu’il faut renouveler notre parc nucléaire, dans des conditions de sécurité maximale et de maîtrise publique.
Mais cette modernisation de notre parc nucléaire, qui passe de notre point de vue par la création de 20 EPR sur des sites où il existe déjà des centrales nucléaires, puis par la construction de réacteurs de nouvelle génération plus économes d’uranium, prendra du temps. D’ici là, et de manière complémentaire, il est de notre responsabilité de développer de manière très volontariste les énergies renouvelables et notamment nos éoliennes, particulièrement les éoliennes offshores qui sont très productives.
Même si nous demandons un débat public approfondi, un temps de concertation qui ne soit pas que formel sur les modalités, le temps de la démocratie, et si nous voulons aussi que le parc éolien en mer soit le plus éloigné des côtes possibles pour limiter les impacts visuels, et prenne en compte les intérêts légitimes des pêcheurs, le PCF soutient donc le principe de l’installation d’un parc éolien en mer au large de la baie de Morlaix, dans le cadre de la création de dizaines de parcs éoliens maritimes et de l’accélération de la production d’énergies renouvelables au niveau de la France. Il est normal que la Bretagne qui ne produit actuellement qu’un quart de l’électricité qu’elle consomme prenne sa part. S’il n’y a de production d’énergie sans inconvénients, l’éolien en mer est une source d’énergie qui ne produit pas ou peu de CO2 et peut être une partie de la réponse au réchauffement climatique.
Mais nous soutenons cet effort d’investissement industriel dans un cadre d’un service public, indispensable pour ne pas alimenter la spéculation et la cherté de l’énergie.
- Nous sommes contre les logiques de l’économie capitaliste casino dans le champ de la production et de la distribution d’énergie, qui est un bien essentiel, un bien commun relevant du service public et de la souveraineté de la nation.
- Nous sommes opposés à ce que l’État passe des appels d’offre internationaux pour offrir à des groupes financiers privés, parfois engagés également dans l’extraction pétrolière et gazière, le développement de l’économie productrice de CO2, des concessions de 30 ans sur des parcs éoliens, tout en rachetant cette énergie éolienne 3 à 4 fois plus cher que le coût de l’électricité nucléaire, ce qui a un impact sur le coût de l’énergie pour l’usager et pour les entreprises.
- Nous nous opposons au fait que le développement nécessaire des énergies renouvelables soit un cheval de Troie de la marchandisation et de la privatisation du secteur de l’énergie qui n’est pas une garantie d’une production au juste prix.
A notre sens, si c’est l’intérêt écologique, économique et social qui est en cause, il faut que l’État, garant de l’intérêt général, s’investisse lui-même dans la planification écologique pour développer les énergies renouvelables plutôt que des groupes financiers privés qui se rémunèrent grâce à nos impôts et grâce à une électricité vendue plus cher pour enrichir les actionnaires.
- Cela peut se faire via l’entreprise publique, EDF, et via des prêts passés auprès de banques publiques d’investissement. Cet investissement de l’état est critique non seulement pour la réalisation de grands projets d’infrastructures, qui correspondent à nos besoins mais aussi pour développer nos compétences scientifiques, professionnelles et techniques, qui sont aujourd’hui insuffisantes. Le PCF revendique un pôle public de l’énergie regroupant EDF, Engie et Total.
- Par ailleurs, il serait complètement illusoire de penser lutter contre le réchauffement climatique en produisant ces parcs éoliens offshore si parallèlement l’État ne met pas en place des mesures incitatives pour reporter vers l’électricité nos modes de chauffage et de transport et développer des usages plus sobres notamment le train comme alternative à la voiture, comme par exemple la ligne Morlaix-Roscoff. Cela passe aussi par de vrais moyens financiers donnés aux aux collectivités pour agir pour les mobilités non carbonées.