Jeudi 22 août 2019 avait lieu la troisième fête du travailleur de la mer organisée par la section PCF du pays bigouden où plus de 400 personnes sont venues y participer et une bonne vingtaine de signatures pour la demande d’un référendum sur la privatisation d’ADP ont pu être récolté.
Merci encore pour ce grand moment de fraternité et de convivialité et rendez-vous à l’année prochaine.
Le discours prononcé par notre camarade André Leroux
« Bonsoir à toutes et à tous,
Au nom du Comité de section du PCF bigouden, je vous souhaite la bienvenue.
Il y a toujours un paradoxe, au cœur de l’été, en ces moments de détente, où l’on pense à « autre chose » de rappeler la réalité de notre époque, celle que nous allons tous devoir affronter dans quelques jours.
Alors, parlons un peu de nous, travailleurs, retraités, chômeurs, tous ceux dont on parle mal dans les médias, ou qu’on réduit au silence, souvent par la violence… parlons de nos conditions de vie, de travail, de nos aspirations, de nos revendications.
Et parlons de notre pays… Car la réalité, celle qu’on évoque à peine, c’est qu’il se situe parmi les plus riches du monde.
La France est en effet un pays très riche… dont la richesse se concentre entre quelques mains. Ainsi, pour s’en faire une idée, la fortune du patron de LVMH Bernard Arnault a atteint les 100 milliards de dollars, soit –– autant que la richesse totale de pays comme l’Angola, l’Equateur ou la Slovaquie.
La réalité est que ces fortunes se construisent au détriment du plus grand nombre de nos concitoyens. Et rien ne change… de Sarkozy à Hollande et de Hollande à Macron : les politiques qui sont menées n’ont fait qu’accentuer ce partage inégal des richesses, les riches deviennent ultra riches et les pauvres de plus en plus pauvres.
Depuis l’accession de Macron au pouvoir, les politiques menées depuis des décennies non seulement n’ont pas changé, mais au contraire accentuent ce déséquilibre.
Avec cynisme, l’ultra libéralisme macronien s’attache méthodiquement à détruire ce qui constitue le fondement social de la République, à détruire les solidarités…
Or dans cette situation NOUS AVONS notre mot à dire des revendications urgentes A FAIRE VALOIR !
Ces politiques menées aujourd’hui, c’est la loi du fric, celle « des eaux glacées du calcul égoïste » qui ne laisse subsister d’autre lien social que le froid intérêt, les dures exigences du profit maximum.
Lorsque des entreprises et non des moindres sont menacées sans que le gouvernement ne lève le petit doigt, s’agit-il de faillites ou défaillances ? pas du tout ! Toujours la recherche du maximum de productivité, du maximum de profit sur le dos des salariés qui deviennent la variable d’ajustement, en délocalisant là où le « coût » du travail est le moins élevé, alimentant ici chez nous le chômage et la pauvreté.
Avec cynisme. Regardez par exemple la pénurie actuelle de certains médicaments vitaux dont on diminue la production parce que jugés non rentables !
Il faut redéfinir des politiques ambitieuses pour notre pays : protéger les filières stratégiques, produire local, des politiques qui s’opposent à la grande braderie de nos activités essentielles pour nourrir les fonds de pension et les dividendes des plus riches…
Chacun peut agir. Simplement. Et vous pouvez dès ce soir au stand du PCF faire entendre votre voix en allant signer la pétition pour faire annuler la privatisation d’un bien commun : les aéroports de Paris.
Il y a également urgence pour la santé. Il faut revenir sur les fermetures de lits, de services d’urgences et de maternité organisés depuis l’arrivée de Macron au pouvoir ! Et en y mettant les moyens financiers mettre en place un plan d’embauche pour répondre aux besoins, que ce soit dans nos hôpitaux publics et dans nos EPHAD: il manque au moins 100 000 emplois, à pourvoir au plus vite !
Il y a également urgence pour le pouvoir d’achat. C’est la lutte contre la vie chère, ces factures qui ne cessent d’augmenter ! + de 7% sur la facture d’électricité, c’est insupportable ! D’autant que là aussi les actionnaires touchent le pactole. L’exaspération fiscale vient de ce sentiment d’être pris sans cesse pour des vaches à lait, quand une infime minorité s’en met plein les poches. La TVA sur l’électricité doit être ramenée à 5,5%, comme pour de nombreux produits de première nécessité.
Quant aux hausses de salaires, elles doivent venir des entreprises et non pas des impôts ou de la baisse des cotisations sociales. Les grandes entreprises en ont largement les moyens.
Ces entreprises-là, dit-on « qui ont enfin tourné la page de la crise financière » : il est grand temps que les salariés puissent le faire eux-aussi.
Quant aux allègements d’impôts et aux exonérations diverses que l’Etat distribue sans compter et sans contrepartie, aux pollueurs, aux géants du numérique, ils doivent bénéficier aux entreprises en fonction de leurs engagements pour l’emploi et la planète. Il faut créer le CDI du 21eme siècle, intégrant la formation et un vrai contrat de travail, qui soit autre chose que ces contrats courts synonymes de précarisation.
La justice pour tous, c’est aussi la justice pour les plus fragiles, comme pour les retraités.
Il faut aligner au niveau du SMIC les allocations de solidarité en faveur des plus démunis, des personnes handicapées, des retraités pour que plus personne ne vive en dessous du seuil de pauvreté.
Il faut une réforme des retraites qui, contrairement à celle que l’on s’apprête à nous servir, soit à la hauteur des enjeux de notre siècle. Avoir pour objectif une pension dès 60 ans, avec 75% de son dernier salaire ou au niveau du SMIC.
Leur retraite par point n’est qu’une vaste escroquerie, le moyen de faire baisser massivement le niveau des pensions.
Il y a l’urgence démocratique. Aller rapidement vers la mise en place du référendum d’initiative citoyenne.
Mais l’enjeu, c’est aussi de renforcer le pouvoir du Parlement, mettre en place une assemblée constituante pour écrire, avec nos concitoyens, la nouvelle République tant attendue et tourner la page de la monarchie présidentielle. Mettre les citoyens au centre de la République, les citoyens et la commune comme l’échelon principal de la démocratie, le premier service public de France.
Il faut répondre à l’exigence de justice fiscale par la révolution fiscale. Elle est indispensable pour financer toutes les mesures d’urgences, rétablir l’ISF et annuler une série de mesures d’exonérations et de niches fiscales, établir un impôt juste, progressif, sur tous les revenus, y compris ceux du capital.
Pour que les gros paient gros et que les petits paient petit ; pour que les richesses que nous produisons soient plus justement réparties
Enfin, il y a urgence, pour le climat. Revenir sur la privatisation de la SNCF et baisser la TVA sur les transports collectifs.
Là où les choix du gouvernement conduisent à la fermeture de petites lignes et à la multiplication des cars et des camions sur la route, il faut instaurer un doublement du fret ferroviaire et généraliser la gratuité des transports en commun.
Oui la planète est en danger, oui le 21ème siècle a mal commencé avec ses dérèglements climatiques, ses guerres, ses sanctions économiques, ses murs anti-migrants, ses ventes d’armes records !
Il n’y a pas d’alternative à la société actuelle disent-ils. Mais ce chemin conduit à une impasse, à une catastrophe pour les générations futures. C’est bien là la conséquence directe d’un capitalisme débridé. Qu’il s’agisse des vacances, du temps de travail, des retraites, de l’éducation ou de la culture, l’enjeu politique est toujours le même : c’est toute la place que nos sociétés choisissent d’accorder aux activités humaines qui échappent au profit. Se fait jour partout l’exigence de protéger la planète, le vivant, l’exigence de partager la richesse et de promouvoir l’émancipation, l’exigence que ceux qui n’ont que leur travail à vendre pour vivre de ne plus être soumis à l’exploitation forcenée…
Chers amis, chers camarades, profitez bien de notre fête en attendant les grands rendez-vous festifs et revendicatifs de la rentrée : la Fête de l’Humanité des 13, 14 et 15 septembre les grandes mobilisations du 24 septembre à l’appel de la CGT au sujet de la réforme des retraites.
Enfin dans une telle situation vous comprendrez que nous ne pouvons pas rester les bras croisés, si nous voulons enrayer d’une manière ou d’une autre cette politique mortifère, nous devons nous rassembler et nous mobiliser en toute occasion.
Le combat pour les droits sociaux, la justice sociale, la liberté et la paix ne sera perdu que s’il n’est pas mené et rien ne peut se faire sans vous : « Il ne suffit plus de s’indigner, il faut s’engager ».
C’est tout le sens de l’appel de notre Parti.
Je vous remercie de votre attention. »
Loctudy le 22 août 2019