Texte d’hommage à Jean-François Pibouleau par Ronan Tanguy, trésorier de la fédération PCF Finistère, à l’occasion de ses obsèques à Guipavas.
Jean-François PIBOULEAU
C’est avec une forte émotion que je rends hommage à Jean-François aujourd’hui.
L’annonce de son décès a fait remonter tout un tas de souvenirs dont les premiers datent de 1979 ; c’est cette année-là que j’ai fait la connaissance de Paul et Maguy et de leur famille. Jean-François avait 13 ans à cette époque et ça fait donc 44 ans que nous nous sommes rencontrés et cette rencontre aura duré au fil de temps, notamment quand j’ai exercé mon activité d’employé de banque à Guipavas. Jean-François était un des clients que je tâchais de conseiller au mieux jusqu’à lui accorder le prêt immobilier lui permettant d’acquérir son appartement en région parisienne.
Ce moment de nos relations est loin d’avoir été le seul puisque nous avions tous les deux les mêmes engagements, politique et syndical, à la CGT et au PCF.
Lorsqu’il est entré chez RENAULT, en 1990, Jean-François a adhéré à la CGT et au Parti Communiste dans le même mouvement et il n’a jamais renié ce double engagement qui était aussi celui de ses parents.
S’il est resté depuis cette date un militant communiste, Jean-François a choisi de renforcer ses responsabilités au sein de la CGT jusqu’à devenir délégué syndical central de RENAULT en 2020, après avoir exercé les mandats d’élu délégué du personnel, au CHSCT, au CE et au CCE. Membre de la Commission Exécutive de la Fédération CGT des Métaux, il a, dans le même temps assumé des responsabilités au sein de l’Union des Syndicats de la Métallurgie parisienne, ainsi qu’à l’Union Fraternelle des Métallos et s’est investi dans le groupe de protection sociale Humanis.
Je ne passerai pas sous silence la passion sportive qui l’animait dans la lutte bretonne dont il fut un champion reconnu et respecté.
Pas question de suivre de loin la scolarité de ses enfants, donc Jean-François a aussi milité au sein de la FCPE.
Une vie bien remplie, c’est évident, mais beaucoup, beaucoup, beaucoup trop courte.
Quelle immense tristesse accompagnée d’un effet coup de poing à l’estomac d’apprendre son décès si brutal. Tellement inattendu. Et, du coup , les souvenirs se bousculent, dans le désordre, comme celui de la dernière rencontre, il y a seulement quelques semaines dans une manif à BREST. La rencontre précédente, tout à fait fortuite s’est déroulé dans un super marché de Plouarzel quand j’ai vu, au bout d’un rayon, apparaître un caddie dans lequel l’Huma était délicatement posé. Bien sûr , c’était Jean-François, en vacances au camping, en famille, comme tous les étés, comme du temps de Paul et Maguy.
Comme d’hab, nos bises furent fraternelles parce qu’on était toujours contents de se voir.
Parler de Jean-François sans évoquer La Famille PIBOULEAU serait totalement anachronique, tant ce groupe a toujours été soudé, indissociable les uns des autres. Il faut dire que les malheurs renforcent les liens et les malheurs n’ont pas épargné Les Pibouleau, je m’abstiendrai d’en faire le récit.
Alors, après l’annonce du départ de Jean-François, on cherche une sorte de réconfort pour atténuer notre tristesse et on se rassure un peu en se disant qu’il dormait et qu’il n’a pas vu venir la faucheuse qui fabrique tant de peine.
Je revois son regard qui pétillait quand il allait sortir une plaisanterie, on sentait venir le bon mot, le moment de déconnade.
Tu nous manques déjà Jean-Fanch, mon ami, mon camarade et tu nous manqueras pour toujours. Alors, bien sûr, le temps fera son œuvre et le chagrin laissera place aux souvenirs des bons moments de vie partagés.
Regardez, Monsieur Macron, votre idée de retraite à 64 piges, il y a des travailleurs qui ne la verront pas, ils seront morts avant, comme Jean-François qui s’en est allé à seulement 57 ans.
Justine, Gaétane et Loïc, vous êtes, plus que n’importe qui, noyés de tristesse mais vous garderez dans vos cœurs et dans vos pensées, bien au chaud, le papa et l’homme honnête et droit qu’il fut.
Je te salue au nom de tous, ici, mon ami Jean-François, je ne suis pas le seul à être content d’avoir croisé ta route. Tu aurais mérité de la continuer plus longtemps.