Photos Jean-Philippe Le Deunff, discours de Gladys Grelaud, 26 novembre 2023, Fête de l’Humanité Bretagne
Fête de l’humanité Bretagne 26 novembre 2023.
Intervention de Gladys Grelaud, porte-parole du PCF Bretagne, membre de l’exécutif national du PCF, conseillère régionale sur la grande scène pendant le meeting et avant le discours de Ian Brossat.
Bonjour à tout.e.s,
Nous sommes ravis de nous retrouver à Lanester pour cette 32ème fête de l’humanité Bretagne. D’abord, remercions Catherine et Joël et l’ensemble des organisateurs morbihannais et bretons pour les débats et les concerts.
Au nom de tous les communistes bretons, nous exprimons notre pleine et entière solidarité avec les Palestiniens de Gaza et Cisjordanie, victimes des bombardements et des attaques israéliennes dans le cadre d’une vengeance aveugle et d’une volonté d’amplifier la colonisation. Bien sûr, nous disons aussi toute notre solidarité avec les otages kidnappés par le Hamas et qui doivent être libérées et avec les familles israéliennes en deuil après les attaques du 7 octobre. Il y a urgence à construire une solution politique pour la paix au Proche-Orient pour le droit à l’existence et à l’autodétermination du peuple palestinien et à la fin de la colonisation
Je souhaitais revenir sur ce qui nous a secoué début novembre à la pointe bretonne : la tempête Ciaran. L’actualité passe et zappe des drames encore à vif dans le Finistère et les Côtes d’Armor principalement touchés : des bretons sans toit, des milliers d’arbres couchés, des maraîchers, des pépiniéristes et les ouvriers qui y travaillent qui ont perdu leurs outils de travail.
Et des annonces en grandes pompes à Plougastel quelques jours plus tard du Président Macron et puis, 1 mois plus tard. Rien. Pas de classement en catastrophe naturelle. Alors qu’à la suite de celle de 1987, cela avait été le cas. Encore faut-il qu’au-delà des annonces, il y ait une véritable volonté politique d’intervenir. Je pense concrètement aux petits maraîchers récemment installés de la presqu’île de Crozon, leurs serres plastiques non couvertes par les assurances. Les forces de gauche bretonne portent ces voix, à tous les niveaux pour alerter, remonter interpeller le gouvernement. Se faire entendre. Défendre l’intérêt de tous, qui s’avèrent être le plus grand nombre et balayé d’en haut.
Je souhaite revenir sur les luttes que nous menons aux quatre coins de la Bretagne pour des services publics hospitaliers en tout point du territoire, pour un droit à la sécurité et des conditions de travail dignes dans nos entreprises. et cela n’est pas une mince affaire. Les communistes et plus largement la gauche portent ces combats au quotidien dans ses mandats et sur le pavé et c’est grâce à ces combats, ces rapports de force à créer que nous élargirons, convaincrons.
Et souligner ici cette lutte que l’État criminalise, insupportable, que nous vivons en France et malheureusement aussi en Bretagne à l’image des 15 syndicalistes et militants dont Fabris Cadou de la FSU à Morlaix lors des manifestations contre la réforme des retraites. Mais aussi Manuel Caramante de la CGT à Vannes et les aide- soignantes de Riantec. Nous les soutenons.
Pendant de nombreux mois, sur le front des retraites mais aussi face à la menace des fermetures des hôpitaux et maternités des villes moyennes. Tous les collectifs locaux de Bretagne se sont retrouvés à Guingamp en juin où nous avons convergé, plus de 3000 manifestants, sujet encore brûlant d’actualité aujourd’hui comme a pu le souligner ce matin avec Gael Roblin des Côtes d’Armor dans le débat sur les médecins cubains et la coopération possible.
Comment ne pas évoquer la mobilisation régionale des « Ephad public en résistance » porté par Xavier Compain, maire de Plouha, monté à la capitale pour le congrès des maires cette semaine, avec une quarantaine de maires pour porter le sujet, le marteler. Et le projet d’Ephad 100% public porté ici par Philippe Jumeau avec la municipalité de gauche. Quand la prise en charge de nos aînées est fragilisée, c’est l’équilibre de nos territoires et le sens de notre société qui sont menacés.
En Bretagne les élus, les militants de gauche, les syndicalistes portent de valeurs d’égalité ; d’accès à des services publics pour tous et de qualité. Ils se battent quotidiennement, et c’est cette force qu’il faut faire monter, populariser. Pour toutes. Sur le terrain.
Comment ne pas évoquer aussi, le travail mené sur le droit à vivre en sécurité comme un droit fondamental que les camardes de la section de fougères défendent, comme la semaine dernière suite à la succession de violences, de trafics de drogue et d’incendies criminels sur Fougères et qui inquiète toute la population : Vivre en sécurité est une condition indispensable à l’exercice des libertés individuelles et collectives. Sur le terrain, avec les habitants. C’est notre place.
Comment intervenir sans parler des travailleurs eux-mêmes, qui revendiquent, qui subissent l’inflation de plein fouet, mobilisations nombreuses, qui en dit long sur la dégradation des conditions de travail, des conditions de vie des travailleurs, même ici en Bretagne, où nous sommes avec un taux de chômage, l’un des moins élevés mais aussi avec les salaires les moins élevés, et où nous sommes aussi touchés par cette inflation sur notre caddie, notre chauffage, notre logement, nos déplacements. Et c’est bien de cela dont nous parle nos voisins, nos collègues, nos aînés … nos camarades, chaque jour. Nous en faisons la priorité.
Je pense à la grève des ouvriers des Remorques Rolland à Treflevenez. Ce groupe qui expose ses remorques dans les jardins de l’Élysée, leader français des véhicules remorqués agricoles, présents dans plus d’une trentaine de pays et qui emploient plus de 200 personnes. Ouvriers qui n’avaient jamais fait grève et qui en septembre dernier après un travail syndical de fond de Guy Kirkbride de la CGT et de la CFDT se sont mobilisées pour le rétablissement d’une prime supprimée unilatéralement par la direction « familiale » et « historique » en juillet dernier, en plein été…. Et qui aujourd’hui, ces mêmes syndicalistes, menacés de licenciement par cette même direction qui ne reconnaît par le droit de grève. Nous les soutenons et nous sommes à leurs côtés. Et je remercie d’ailleurs les syndicats de leurs présence sur cette fête de l’humanité.
Je crois que tous ces combats, si âpres soient ils , ici nous les menons et nous devons les amplifier, les soutenir les rendre visible comme le porte Fabien Roussel dans le nord … et à Paris, bien sur, nous devons remettre au cœur du débat l’humain, le travail au service de l’émancipation collective.
Et j’en terminerais par les femmes. En ce lendemain de journée de lutte contre les violences faites aux femmes. Les violences augmentent. Chez moi à Landerneau, pas d’accueil pour une écoute, pas d’hébergement d’urgence pas de logement spécifiques. Invisible. Des femmes qui viennent sur le stand de femmes solidaires Landerneau au forum des associations en allant inscrire leurs enfants aux sports et qui à la dérobée viennent chercher une écoute, de l’aide. Des souffrances étouffées. Des réponses absentes.
Se faire entendre, défendre nos idées, nos valeurs de gauche élargir, rassembler pour un travail digne, pour des services publics accessibles et de qualité, lutter pied à pied, voilà le projet que les communistes ont porté, portent et continueront de porter coûte que coûte.
Il y a que ceux qui ne se battent pas qui ont déjà perdu.
Kenavo ar’vechal
Photos Jean-Luc Le Calvez, discours de Gladys Grelaud, 26 novembre 2023, Fête de l’Humanité Bretagne