Groupe des élues communistes et progressistes
Conseil Régional
Réunion des 14 et 15 octobre 2021
Intervention de Gladys Grelaud
Avec ce gouvernement quand ce n’est pas le budget de l’Etat qui est contraint, c’est son calendrier.
Si le CPER est un outil de cadrage politique et financier important, il n’y a aucune obligation à le signer et donc, aucune raison de nous précipiter.
Le dernier contrat s’est arrêté au 31 décembre dernier, et si nous pouvons ressentir de l’impatience quant à la réalisation du prochain, rien ne nous oblige non plus à signer une version incomplète.
De notre point de vue, une somme d’éléments technocratiques qui fait quand même l’impasse sur de nombreuses questions auxquelles sont confrontées quotidiennement les Bretonnes et les Bretons et qui nécessitent des moyens.
Je souhaitais juste rappeler que comme à l’habitude du gouvernement, ce n’est ni sa communication ni ses applaudissements pour les premiers de cordées bretonnes, qui rempliront leur frigo et qui ont davantage besoin et d’un salaire digne et d’investissements publics forts pour les accompagner tout au long de leur vie.
Ensuite, aujourd’hui, de nombreuses bretonnes et bretons sont en emploi. Effectivement. Ces caissières, ces aides-soignantes, ces magasiniers, ces livreurs qui doivent vivre, comme dans le reste de la France, avec un smic à 1258€ et pour qui avoir une politique ambitieuse en matière de transport en commun est incontournable et pourra l’être davantage avec l’investissement de l’Etat dans le CPER. Pourquoi ? et bien parce que plus que jamais pour éviter que les premiers de cordées préfèrent mettre leur maigre salaire autre part que dans leur réservoir. Et je n’évoque pas, par décence, la charité, proposée par Emmanuel Macron avec les défiscalisations des pourboires.
Il y a aussi ceux qui sont privés d’emploi et pour qui les politiques en matières d’insertion et d’emploi sont essentiels. Le Contrat de plan état région finance cette ambition et si l’Etat réduit sa part, toutes les Bretonnes et tous les Bretons sont impactés.
Aujourd’hui, le gouvernement baisse et brouille les budgets identifiés du CPER Bretagne.
Les enjeux sont de taille.
Notre responsabilité est de faire de ce CPER un outil d’aménagement solidaire et équilibré des territoires en réponse aux besoins des Bretonnes et des Bretons.
Ils ne doivent pas faire les frais d’un Etat qui contraint les budgets, comme je viens de l’argumenter, sur les plus fragiles d’entre nous.
Pour faire face aux nombreux défis qui nous attendent, et auxquels nous avons déjà à répondre, nous avons besoin que l’État se réengage pleinement à nos côtés. La Bretagne de demain, celle du monde d’après, est indissociable du maintien et du renfort des services publics, d’une politique industrielle ambitieuse qui se construit avec et pour les territoires.
Et pour finir, sur le soutien au monde de l’entreprise, nous portons un point de vigilance particulier sur les aides publiques qui leur sont apportées. Les exemples sont légions d’entreprises et d’industrie, décidant du jour au lendemain de licencier leurs salariés pour augmenter leurs dividendes alors même qu’elles ont été largement subventionnées par de l’argent public.
Nous demandons à ce que soit intégrée la conditionnalité de ces aides, qu’elles soient octroyées contre des contreparties sociales et environnementales, de maintien et de renfort de l’emploi et d’engagements clairs pour la préservation de notre environnement.
Monsieur le Président, pour tout ce travail encore à mener les prochaines semaines et les prochains mois sur ce sujet, vous pourrez compter sur le soutien et les propositions des élues communistes et progressistes.