
Conseil régional de Bretagne 12 décembre –
Intervention de Gladys Grelaud, conseillère régionale finistérienne et communiste de Bretagne
Monsieur le Président, mes cher·es collègues, je m’exprime aujourd’hui au nom de la majorité régionale.
Avant de rentrer un peu plus dans le détail, je voudrais tout d’abord saluer l’important travail des services autour de cette carte pluriannuelle des formations professionnelles initiales mais aussi le tien, chère Forough.
Tout d’abord, je tiens à souligner la démarche qui permet d’avoir une carte pluriannuelle qui offre une bien meilleure visibilité à moyen terme pour l’ensemble des acteurs concernés. C’était un souhait de l’ensemble des partenaires notamment des partenaires sociaux, et nous pouvons nous féliciter collectivement d’avoir réussi à mettre cela en œuvre.
Cette « pluri annualité », au-delà de permettre une meilleure appréciation des enjeux démographiques permet également de concentrer nos efforts sur les métiers de demain. Sur ces aspects, nous nous félicitons de la priorité donnée aux formations professionnelles initiales, dans le domaine de l’industrie, les formations ciblées sont les formations en maintenance et en usinage, tout comme, sur les formations agricoles. Comme nous le répétons régulièrement, au sein de la majorité régionale, les enjeux de réindustrialisation et de souveraineté alimentaire sont cruciaux pour l’avenir de la Bretagne. Former les ouvrières et les ouvriers de demain est une nécessité à laquelle nous nous attelons ainsi.
Cependant, après ces belles paroles, je voudrais tout de même noter, à mon sens, une difficulté importante ou plutôt une incohérence, à laquelle nous conduit le partage de la compétence des formations professionnelles dans la mise en œuvre de cette carte, et principalement, concernant les fermetures de formation.
Cette carte, nous la travaillons en partenariat étroit avec le rectorat, l’état, qui pilote évidemment l’enseignement des formations et les personnels enseignants et qui propose les fermetures et ouvertures. Or, pour qu’un partenariat fonctionne, il faut de la bonne volonté de part et d’autre et l’on ne peut pas dire que cela soit toujours le cas du côté du rectorat.
Le manque de transparence, de concertation et seulement déjà d’information sur les choix faits par le rectorat doit à minima nous poser question.
Pour remettre les choses, tranquillement mais sûrement, à leur place, que je sache sur la fiche de paie des professeurs il est toujours écrit en haut à gauche « éducation nationale » et non Région Bretagne. Le rôle devrait donc incomber au rectorat d’échanger avec ses enseignants en amont d’éventuelle fermeture. Or, et je parle d’expérience, bien souvent les professeurs et même les chefs d’établissement ne sont prévenus que quelques semaines, voire quelques jours, avant que le couperet ne tombe.
C’est ainsi que, par exemple, l’annonce de la fermeture du CAP marqueterie du lycée de l’Elorn n’a été communiquée à l’enseignante qui dispense la formation, depuis plus de 20 ans, que 2 semaines avant son officialisation. 20 ans d’un côté, 2 semaines de l’autre.
Je tiens d’ailleurs à te remercier Forough pour l’écoute et la mobilisation dont tu as fait preuve dans le cadre de nos compétences en proposant d’intégrer cette formation dans notre dispositif Qualif’Emploi. J’en profite également pour saluer ta proposition, Forough, de mettre en place un groupe de travail qui puisse anticiper plus en amont les sujets de fermeture de formations pour l’année prochaine.
Une fois de plus nous assumons nos choix et nous faisons le boulot en trouvant des solutions concrètes sur le terrain. C’est pourquoi il nous paraît essentiel que le rectorat en fasse de même et revoit sa méthode sur la façon dont les premiers concernés, professeurs, élèves, chefs d’établissement, partenaires sociaux sont mis dans la boucle des décisions de fermeture. Derrière ces choix se sont des êtres humains qui sont concernés et affectés et les décisions ne peuvent pas être prises depuis un tableur excel dans le bureau de la rectrice.
Gladys Grelaud


