Ils avaient pourtant fixé la présence d’une liste à Morlaix comme objectif départemental et régional, Marine Le Pen faisant même une étape non annoncée publiquement le 30 janvier dernier à Morlaix, associée à sa visite aux militants brestois, pour soutenir la liste du Rassemblement National à Brest, conférence de presse contre laquelle 18 organisations de gauche et 250 personnes avaient manifesté, suscitant les propos menaçants de Gilles Pennelle, le leader régional du parti d’extrême-droite: « Au pouvoir, nous les mettrons hors d’état de nuire » .
Nous savons depuis hier que le parti xénophobe et autoritaire des Le Pen ne sera pas en mesure de réunir 33 noms pour présenter une liste à Morlaix, une ville de 14 700 habitants dont les difficultés sociales pouvait en faire une « cible » de choix pour tester les capacités de progression du Rassemblement National qui avait fait 7,5% aux Municipales de 2014 où il avait pu présenter une liste, mais était en progrès, comme partout en France et Bretagne, avec 13% des voix aux dernières européennes sur la ville (2% aux Régionales de 2010 pour le FN sur la ville).
Le RN n’avait pas distribué un seul tract pour les municipales et n’avait pas organisé une seule réunion publique. Il n’avait pas de programme et aurait été en peine de réunir suffisamment de candidats, surtout un tant soit peu « crédibles ».
Son absence au 1er tour des municipales à Morlaix est une bonne nouvelle dans la mesure où cela témoigne de sa faible implantation militante dans notre ville, même si une partie de ses idées sont partagées par des électeurs.
En 2014, déjà, ils n’avaient pas été en mesure de faire une campagne municipale locale digne de ce nom et avaient réuni leur liste à la hâte et dans des conditions pas très académiques (recrutement dans les bistrots, très vieilles personnes sur la liste, etc.).
Pour autant, il nous faut rester vigilants sur la progression des idées et préjugés racistes, xénophobes, intolérants, dans notre ville.
Le Rassemblement National, pour faire bonne figure, a tenté de maquiller la déconvenue de son incapacité à faire une liste à Morlaix en niant cette incapacité et en disant qu’ils n’en feraient pas « pour faire barrage à la gauche ».
Ce soutien à peine déguisé, et non voulu ni négocié par l’intéressée au demeurant, à la candidature de droite de la maire sortante Agnès Le Brun et de son équipe, doit conduire à un sursaut de l’électorat de gauche pour pouvoir mettre aux responsabilités et une équipe aux valeurs humanistes, sociales, écologistes.
Les citoyens peuvent encore faire en sorte qu’en donnant le maximum de voix à « Morlaix Ensemble » conduite par Jean-Paul Vermot (et soutenue par 220 citoyens actuellement, et les partis Génération.s, le PCF, le PS, les Radicaux de Gauche, avec 50% de citoyens engagés non adhérents de partis politiques sur la liste) au premier tour, la liste qui a une chance de l’emporter sur Agnès Le Brun et son équipe, un second tour soit gagnable pour la gauche, ce que souhaitent une grande partie des Morlaisiens, associations, personnels communaux.