Madame, Monsieur le-la député(e),
Vous allez vous prononcer sur la « loi travail ».
Ce texte suscite un rejet fort dans l’opinion publique – trois français sur quatre y sont opposés -particulièrement dans le monde du travail et dans la jeunesse.
Mais sa logique reste la même : affaiblissement de l’ordre social public, notamment par l’ inversion de la hiérarchie des normes, dégradation des conditions de travail des salariés, recul des droits de protection sociale.
Mais ce n’est pas la seule dérive. En voici quelques autres :
On travaillerait plus pour gagner moins, jusqu’à douze heures par jour par simple « accord ».
Les licenciements seraient facilités.
Les risques encourus par les patrons pour licenciement abusif seraient réduits.
Les femmes seraient particulièrement pénalisées, notamment à travers la déréglementation des temps partiels.
Les employeurs auraient toute liberté pour décider de l’ordonnancement de la semaine et contourner la majoration du dimanche.
La médecine du travail, les prud’hommes, les institutions représentatives du personnel seraient laminées.
Contrairement à un principe fondateur de notre droit social destiné à protéger les salariés, des accords d’entreprises pourraient contenir des dispositions plus défavorables aux travailleurs que ce que prévoit la loi.
Les dispositifs, adoptés pendant cette mandature -CICE qui devait créer 1 million d’emplois, ANI, Loi Macron- tous en faveurs du patronat, n’ont fait qu’aggraver le chômage et la précarité. Il est grand temps pour vous de tirer les enseignements de cette politique d’orthodoxie libérale, d’en dresser le vrai bilan et d’agir en conséquence.
Vos électrices, vos électeurs, dont nous sommes d’ailleurs, ne vous ont pas donné mandat pour imposer au monde du travail, à toute la société, une telle conception régressive des rapports sociaux, des rapports au travail.
Nous vous demandons d’écouter les voix qui s’élèvent partout dans le pays, et de vous opposer à ce projet de loi.