Photos de Julien Poupon, conseiller départemental Finistère et Solidaires et PS, maire de Saint-Urbain
Prise de paroles Femmes solidaires, 11 mars 2023
Je voudrais dire quelques mots pour Femmes solidaires.
D’abord dire tout notre soutien.
Quand je vois l’article du télégramme de la semaine dernière titré « Bretagne, ces 6 maternités où il ne faudrait plus accoucher » avec une carte de Bretagne gommant Landerneau, Carhaix, Lannion, Guingamp, Ploërmel et Redon.
Mais sommes-nous des citoyennes de seconde zone, qu’il faut invisibiliser, qu’on ne saurait voir. Qu’on ne considère plus ?
Et bien je crois que nous sommes, chacune d’entre nous, des citoyennes à part entière, et j’utilise le féminin à dessein, car oui, ce sont encore les femmes qui sont frappées dans ces situations. Les femmes qui sont les moins mobiles, et pour qui une fermeture de maternité, voudrait dire une voiture qui ne tombe pas en panne de batterie pour un rdv obstétrique, dans laquelle vous pouvez mettre de l’essence, ce qui est tellement difficile aujourd’hui.
Et bien nous défendons nos services publics en tout point de la Bretagne pour un aménagement équilibré et accessible pour tous et encore plus pour les femmes.
Alors le gouvernement, nous prépare insidieusement à leur fermeture. Oui insidieusement. Il y a quelques semaines, à noël, la fermeture des urgences. Seconde étape, un rapport la semaine dernière, et qui, j’y reviens, argumente que la maternité de Landerneau peut perdre son « activité accouchante ». Le week end dernier, c’est ce qui nous réunit aujourd’hui, la réduction du recours à l’intérim car cela coute trop cher avec une date couperet du 3 avril. Cela coute trop cher, mais qu’est ce qui coute cher ? notre santé ?
Maternité, activité accouchante, intérim… mais de quoi parle-t-on ?
En cette journée internationale pour les droits des femmes, nombreuses sont les femmes présentes ici ce matin qui savent, qui savent, à quel point les personnels de la maternité de Landerneau de l’aide soignante à la sage femme, de l’anesthésiste à l’ASH sont des piliers dans notre maternité, et là je ne parle pas, vous l’aurez compris, de l’institution mais de notre corps.
En tant que femme, nous savons, qu’être entourée, accompagnée, rassurée, conseillée, soignée tout au long de sa grossesse et de son accouchement est tellement mais tellement essentiel. Ce personnel qui nous accompagne dans notre plus profonde intimité de femme, dans notre intimité physique, dans notre intimité familiale, dans nos douleurs, dans nos pleurs, dans nos rires, dans nos plus beaux moments de bonheur. Nous, les femmes, nous savons tellement tout cela.
Et puis parce que ce personnel, c’est aussi 50 emplois à la maternité de Landerneau, 50 emplois et de nombreuses femmes encore. Des femmes qui font aussi vivre notre territoire, qui venant d’Hanvec, de la roche Maurice, de la Forest-landerneau. Nous les défendons. Et nous les défendrons.
Et parce que je suis une femme, une mère, une femme politique, une militante féministe.
Fermer une maternité n’est pas une obligation comme nous voudrions nous le faire croire, c’est un choix de société. C’est un choix politique.
Et ça n’est pas le mien. C’est un choix de femme, de mère, de femme politique, de militante féministe de défendre sa maternité, son personnel, ses emplois.
Et n’oublions jamais : quand tout sera privé, nous serons privés de tout. Et les premières touchées, ici, ça sera les femmes.
Je vous remercie.