Le gouvernement doit stopper immédiatement l’opération Wuambushu
Le PCF s’oppose au choix unique de la force par l’État français et dénonce l’absence de réponses réelles aux problèmes vécus par Mayotte, les mahorais et cette zone de l’Océan Indien. La répression et les expulsions ne résoudront rien sur le long terme. La décision du tribunal judiciaire de Mamoudzou est un signal : le gouvernement français doit annuler immédiatement l’opération Wuambushu.
Cette opération qui vise à la destruction de bidonvilles et à l’expulsion de milliers de femmes et d’hommes est une menace pour le respect des droits fondamentaux à Mayotte. Il s’agit d’une véritable opération de ratissage orchestrée par le gouvernement français, appuyée sur un déploiement massif de forces militaires et policières, qui vise à détruire des dizaines de quartiers d’habitat informel et à expulser des centaines, voire des milliers de ressortissant·es comorien·nes en « situation irrégulière ». Des personnes en situations régulières se retrouveront elles même sans logement ou expulsées.
Des centaines de policier·ères et gendarmes ont d’ores-et-déjà été acheminé·es dans l’île depuis la métropole. Des affrontements ont déjà eu lieu, exacerbées par des déclarations ignobles et honteuses du premier vice président de la majorité présidentielle chargé de l’aménagement du territoire, infrastructures et foncier du conseil départemental de Mayotte. Jusqu’où le gouvernement est-il prêt à aller dans l’ignominie ?
De nombreuses agences internationales, institutions nationales ou associations (UNICEF, CNCDH, LDH, Cimade) ont alerté sur les graves atteintes aux droits fondamentaux des personnes visées par cette opération, en particulier les enfants. De plus, les expulsions massives vers les Comores représentent un risque réel de déstabilisation sociale et économique d’un pays déjà confronté à de profondes difficultés dans ces domaines, ce qui ne pourra en retour qu’alimenter l’émigration. En expulsant vers les Comores des personnes attachées, parfois depuis leur naissance, à Mayotte pour des raisons familiales ou professionnelles, Wuambushu augmente mécaniquement le risque de traversées clandestines et donc de noyades en mer de celles qui chercheront à y retourner.
Les préoccupations en matière d’ordre public à Mayotte sont réelles. Cette situation est à remplacer dans le contexte plus large du processus tronqué de décolonisation et de marginalisation des Outre-mer par les autorités françaises. Il y a besoin d’une discussion globale sur la zone portant sur le développement économique allié à la nécessité de répondre aux besoins en termes de services publics de l’eau, de la santé, de l’éducation et du logement. Loin de contribuer à résoudre durablement les difficultés, l’opération d’expulsion massive Wuambushu ne vise qu’à servir le discours anti-immigré·es promu nationalement par un gouvernement isolé et sourd aux revendications populaires.
Le PCF, qui réaffirme son attachement au respect du droit international dans toutes ses dimensions, appelle à la suspension et à l’annulation immédiate de l’opération Wuambushu et à la mise en œuvre de solutions pérennes pour assurer des voies légales et sécurisées de migrations et permettre le développement social et économique de Mayotte, tout en soutenant celui de la zone géographique de l’océan Indien.
La fédération du PCF appellait au rassemblement le vendredi 5 Mai à 18H place de la Liberté à BREST et Place des Otages devant la Mairie à Morlaix
contre les politiques migratoires du gouvernement et contre l’opération WUAMBUSHU à MAYOTTE