Aujourd’hui, bien trop d’agriculteurs n’arrivent pas à se dégager un revenu décent de leur travail, pourtant écrasant, et sont tenus à la gorge par l’incertitude de l’avenir et la difficulté de vivre de son travail aujourd’hui, leur niveau d’endettement, l’instabilité des prix de leurs productions et de leurs matières premières de travail (engrais, carburants, prix du gaz et de l’électricité), quand ils ne sont pas touchés fortement par les conséquences du dérèglement climatique (manque d’eau, inondations, tempêtes, destruction de serres et de hangars).
La colère des agriculteurs et leur mobilisation sont fortes et légitimes. Le gouvernement ne doit pas se contenter de communiquer mais doit les écouter réellement et leur apporter des solutions pour un mieux vivre, une meilleure reconnaissance de leur travail.
Les agriculteurs sont aussi touchés par une dégradation de leur pouvoir d’achat comme les autres citoyens du fait de la politique du président Macron, de la hausse des tarifs de l’électricité et du gaz, de la hausse des franchises médicales, de l’inflation.
Depuis le temps, le PCF et ses élus au Parlement réclame une intervention de l’État pour des prix plus rémunérateurs pour les agriculteurs. La colère des agriculteurs est d’autant plus justifiée avec l’explosion de leurs coûts de production et la suppression de la détaxe sur le gazole non routier. Les scandales du livre-échange et du libéralisme viennent s’ajouter à ces difficultés avec la concurrence déloyale intra et extra-européenne d’agricultures soumises à des normes préservant la santé, l’environnement ou le bien-être animal moins contraignantes, et à des rémunérations des travailleurs moins fortes.
Nous refusons cette logique, portée par les traités de libre-échange, les règles des marchés publics aussi parfois, qui nous impose d’importer des produits agricoles, que nous pouvons produire chez nous, et de qualité meilleure. Nous refusons l’alignement vers le bas de la rémunération des agriculteurs et de la qualité des produits agricoles imposés par les grandes centrales de distribution, l’agro-industrie et un certain nombre de grossistes et d’intermédiaires. Il faut s’attaquer aux marges scandaleuses de la grande distribution et des industriels. Au lieu d’encourager les agriculteurs à développer l’agroécologie, ils défendent des pratiques qui dégradent les ressources des sols et la santé de tous.
Nous voulons des prix rémunérateurs pour les agriculteurs, l’harmonisation par le haut des normes environnementales et de santé publique à l’échelle européenne, la refonte de la PAC au service d’un système plus juste, garantissant le maintien des exploitations agricoles familiales et à taille humaine, mais aussi plus favorable à la santé et à la protection des ressources naturelles et du climat. Nous défendons le maintien de la détaxe sur le gazole non routier, le gel des factures d’énergie. Oui, il est urgent de protéger nos agriculteurs face à l’inflation, face à la concurrence déloyale permise par les traités de libre échange de l’Union Européenne, qui les placent aujourd’hui au bord de l’asphyxie. Oui, il est urgent de changer de politique nationale et européenne pour construire une véritable souveraineté alimentaire. Mais face à l’ampleur du phénomène de la flambée des coûts, plutôt que de conforter les profits des industriels et des distributeurs, l’État doit agir avec force pour instaurer des prix qui soient dignement rémunérateurs pour les paysans producteurs, pour accompagner sérieusement les nécessaires besoins d’investissements en matière agricole. Tous les agriculteurs, tous nos concitoyens, doivent vivre décemment de leur travail.
Là où ils sont en responsabilité, au sein de majorité d’union de la gauche, les élus communistes travaillent pour promouvoir une agriculture locale saine et respectueuse de l’environnement à travers les outils de restauration publique.
Le PCF Finistère, le 30 janvier 2024