Déclaration de la section du pays de Quimper du PCF
Référendum local du 3 mars sur les Halles : pourquoi nous voterons non
Face à la perplexité des Quimpérois devant les incertitudes qui entourent le référendum du 3 mars, Ludovic Jolivet et sa majorité municipale, une partie de celle-ci se tenant d’ailleurs prudemment à l’écart, font appel aux Quimpérois par affiches pour donner leur « idée Halles ».
Sauf que la question posée ne le permet pas, le maire ayant par avance tranché entre les options possibles et n’en soumettant qu’une au référendum, la sienne, une démolition-reconstruction qui ne porte d’ailleurs pas son nom puisque le mot « démolition » est soigneusement évité.
Ce choix pose déjà question.
Par son coût financier, + 44 % au m2, et encore en se basant sur les chiffres du maire, par rapport à une restructuration des Halles actuelles, dont 23 architectes, dans une tribune publiée mardi matin affirment la qualité architecturale et technique, avec sa nef évoquant une coque renversée, et le potentiel de régénération.
Par son coût humain avec les risques que feront peser des travaux très lourds et longs sur les petits commerces des Halles et du quartier, l’emploi de leurs salariés, d’autant que rien n’est proposé concrètement pour en assurer la continuité.
Ludovic Jolivet insiste beaucoup sur la revalorisation du patrimoine, mais ce qu’il veut détruire fait partie justement du patrimoine de la ville et contribue à son image, et on ne sait pas ce qu’il entend y substituer.
Quant aux exemples qu’il donne de sa « stratégie patrimoniale », ce n’est pas rassurant, car il énumère les cessions au privé de bâtiments publics de qualité qui vont servir à développer l’immobilier très haut de gamme, éloignant encore plus du centre ville les habitants aux revenus modestes ou moyens, les familles, les jeunes.
Sans parler des fermetures d’écoles et de services publics, de celle du Quartier, musée d’art contemporain, de l’étranglement du Dupleix, cinéma d’art et d’essai de Quimper.
Et de la disparition, dans le projet de nouvelles Halles, des salles de réunion et d’exposition du 1er étage, équipement très utilisé de vie associative et culturelle, de rencontre, d’échange, de citoyenneté.
Ludovic Jolivet veut faire du centre de Quimper un ghetto de riches truffé de caméras et un centre commercial sans âme proposant des produits standardisés, avec les mêmes enseignes qu’on retrouve partout en France.
Et rien ne nous garantit que les Halles elles-mêmes, une fois payé par les citoyens le coût de leur destruction-reconstruction, ne vont pas passer sous la gestion d’un grand groupe privé.
Le maire n’a toujours pas donné de réponse à cette question d’autant plus pertinente qu’il évoque « des modalités de gestion qui doivent évoluer ».
Nous voulons au contraire des Halles qui soient un lieu de vie, d’animation, de découverte, de partage, en lien avec notre territoire, ouvertes aussi à d’autres univers, avec des petits commerces de proximité, des producteurs locaux, accessibles à tous les habitants, où se rencontrent jeunes et anciens, attractives pour toute la région quimpéroise comme pour les visiteurs.
Cela répond aux attentes de nouvelles formes de consommation avec des produits de qualité, des circuits courts, au besoin aussi de convivialité, d’échange, de lien social.
C’est pourquoi nous dirons non le dimanche 3 mars au projet du maire de Quimper.