Réforme des retraites: un référendum est possible pour le PCF du Finistère (interview d’Ismaël Dupont par Alexis Souhard, Le Télégramme, 27 mars 2023)

https://www.letelegramme.fr/bretagne/politique/reforme-des-retraites-un-referendum-d-initiative-partagee-est-possible-pour-le-pcf-du-finistere-26-03-2023-13305044.php

 

Réforme des retraites : « Un référendum d’initiative partagée est possible » pour le PCF du Finistère
Propos recueillis par Alexis Souhard le 26 mars 2023
Ismaël Dupont, secrétaire départemental du Parti communiste français (PCF) du Finistère (850 adhérents en 2023), appelle à l’abandon de la réforme des réformes. (Photo Le Télégramme/Alexis Souhard)
La tenue d’un référendum d’initiative partagée est « plus que possible » pour contester la réforme des retraites, selon Ismaël Dupont, secrétaire du PCF finistérien, réélu ce dimanche 26 mars, à Pont-de-Buis.
Que vous inspire la réforme des retraites telle qu’adoptée le 20 mars ?
Je crois qu’il faut se féliciter de l’ampleur de la mobilisation des Français face à la contre-réforme de Macron. C’est un recul en arrière de telle sorte qu’on peine à appeler ça une réforme. En 1982, une décennie de lutte avait permis d’abaisser la retraite à 60 ans. Là c’est 64 ans, mais en réalité, ce sera plus : beaucoup partiront plus tard car leur nombre d’annuités ne sera pas suffisant. Le report de l’âge légal et l’allongement de la durée de cotisation vont fabriquer des retraités pauvres et abaisser les pensions de retraite. Ceux qui pourront s’en sortir se tourneront vers des fonds de pension et de l’assurantiel privé. Mais la grande partie de la population restera sur la touche.
Que vous inspire la réponse du chef de l’Etat, mercredi,  à la télévision ?
Les propos d’Emmanuel Macron ne passent pas. Dire que les syndicats agissent comme des factieux, comparer les grévistes et manifestants aux partisans de Trump ou Bolsonaro, et dire qu’il ira à marche forcée sans rencontrer les syndicats… C’est le signe que le sentiment de son autoritarisme, de son exercice solitaire du pouvoir se généralise. Il se met lui-même en danger sans avoir de légitimité. Les gens n’ont pas voté Macron pour ça mais pour faire barrage à l’extrême droite. S’il applique cette réforme, il risque, en plus, de fragiliser les institutions démocratiques.
Comment votre parti entend-il continuer le combat face à cette réforme ?
On est déterminés afin d’obtenir le retrait de la réforme. Nous avons déjà déposé un recours au Conseil constitutionnel pour voir si elle est conforme à la Constitution. Nos députés ont aussi déposé un projet de loi avec la Nupes, pour soumettre cette réforme à un référendum d’initiative partagée (RIP). Si le principe est validé par le Conseil constitutionnel, sa tenue dépend de l’approbation de 4,87 M signataires dans un délai de 9 mois. C’est beaucoup mais plus que possible dans une bataille politique de haute intensité. Il faut encourager les citoyens à se mobiliser. Occupations de ronds-points, barrages filtrants, grève… On ne cautionnera néanmoins pas la violence dans les manifestations. Une préfecture ou une mairie restent nos maisons communes.

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