Signez et partagez la pétition de soutien à un jeune malien de la région de Scaër-Rosporden, Mody:
Mody a besoin de votre soutien, il le mérite.
Mody Traoré est fils unique de parents agriculteurs dans un village du sud Mali. Jamais scolarisé et ne parlant que le bambara, il décide de quitter le Mali en 2016 pour fuir la misère et l’absence d’avenir.
Le Mali, l’Algérie, la Libye, la Méditérranée, l’Italie … il arrive en France en avril 2017 et pose son sac à Quimper, il a alors 16 ans.
Pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance de Quimper, il démarre des stages de découverte avec Olivier, maçon de la région.
C’est en fin 2017 que débute un acharnement administratif contre Mody. La police des douanes et des frontières estime que ses documents d’identité ne sont pas authentiques. En plus, Mody est grand et paraît très mature. Sa minorité est refusée, il se retrouve à la rue.
Il est hébergé dans deux familles à Scaër et Rosporden et accompagné par une association de Scaër « Bretons solidaires ». Mody n’est ni majeur, ni mineur. Il n’a le droit, ni d’aller à l’école, ni de travailler. Il poursuit des stages de découverte chez son maçon et suit des cours d’apprentissage du français à la MJC de Scaër.
En fin 2018, il devient majeur et fait une demande de titre de séjour. Il démarre une formation de CAP maçonnerie à l’EREA de Ploemeur près de Lorient. Il est interne et effectue ses stages toujours avec le même maçon.
En juillet 2019, il signe un contrat d’apprentissage pour un CAP de maçon avec le CFA de Quimper et Olivier, très content de trouver un apprenti motivé. Mody est euphorique, il trouve un petit appartement à Quimper et l’année 2019 se déroule au mieux.
En début 2020, le préfet de Quimper lui délivre une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF). Son contrat d’apprentissage s’arrête, ses projets s’écroulent. Le confinement qui suit l’enferme encore plus dans une impasse.
L’argument principal du préfet est encore la suspicion qui existe sur l’authenticité de ses documents d’identité. Par contre, la terminologie a évolué, maintenant on parle de falsification. Le tribunal administratif suit la décision du préfet.
L’année 2021 est difficile du fait des nombreuses restrictions et retards dans toutes les démarches administratives, mais Mody obtient auprès de l’ambassade du Mali à Paris, l’authentification de ses papiers d’identité.
En début 2022, Mody obtient enfin un rendez-vous à la préfecture pour y déposer sa demande de titre de séjour. Ce n’est pas simple, mais fin mai, il obtient une attestation de dépôt qui l’autorise à travailler.
Mody conclu en début juillet un contrat de professionnalisation avec le GEIC de Quimper. La formation théorique est assurée par l’AFPA de Lorient et la partie pratique s’exerce dans la société de travaux publics Colas de Quimper. La formation de maçon de travaux publics est une formation diplômante. Le contrat est un CDD de 19 mois avec pour objectif de le convertir en CDI à l’issue de la formation.
Deux mois après le début de sa formation, Mody reçoit une nouvelle OQTF. La préfecture fonde cette décision sur un nouveau rapport de la police aux frontières. Ce rapport ne parle plus du tout de falsification de documents d’identité. En outre, la police des frontières valide dans ce rapport, l’authenticité des documents d’identité. Elle ne conteste plus l’authenticité, mais la régularité de ces documents !!
Malgrè la production de documents authentiques, comme l’exige la loi, le tribunal administratif suit la décision du préfet et rend sa décision de rejet juste avant noël.
Son contrat de travail est suspendu depuis octobre, les candidats maçons dans les travaux publics sont très difficiles à trouver et l’intérêt de tous est la régularisation de la situation de Mody.
Depuis six ans, Mody a montré sa volonté tenace d’intégration, de formation et de travail. Très apprécié de ses formateurs, de ses employeurs et de tous ceux qui le côtoient à l’école, dans l’entreprise ou en dehors, Mody a su construire un solide réseau de relations à Quimper, Scaër et au delà.
Selon des propos récents du ministre de l’intérieur il convient d’être « gentil avec les gentils », aussi nous nous interrogeons sur la définition de l’expression « gentils migrants ». Mody n’est pas le seul migrant sur lequel les autorités s’acharnent et qui, malgré la violence des coups portés, conservent leur « gentillesse » naturelle.
Nous, membres de « Bretons solidaires » ainsi que tous ses amis, demandons l’abandon de la mesure d’OQTF prise par le préfet du Finistère à l’encontre de Mody Traoré et exigeons sa régularisation.