Au moment où s’achevait la campagne pour les élections européennes, on avait bien peu parlé des Balkans. Certains pays de la région ont déjà rejoint l’Union, comme la Bulgarie, la Croatie, la Roumanie ou la Slovénie, les autres pays sont tous candidats, comme l’Albanie, la Bosnie Herzégovine ou la Serbie.
Depuis 2 ans, la France d’Emmanuel Macron s’oppose à la relance du processus d’intégration, au risque de voir des courants nationalistes autoritaires reprendre de plus en plus d’influence dans ces pays.
Dans le même temps, alors que les pays des Balkans se vident de leurs forces vives, qui partent travailler en Europe occidentale, l’UE assigne à ces Etats une nouvelle fonction de « gardiens » de ses frontières extérieures.
En 2015, plus d’un million de migrants et de réfugiés avaient emprunté la « Route des Balkans », et les flux ne cessent à nouveau d’augmenter en ce printemps 2019.
Parler des Balkans, c’est en fait parler d’une Europe périphérique, de plus en plus marginalisée, mais c’est aussi parler des nouveaux équilibres économiques, sociaux, politiques et sécuritaires qui se dessinent à l’échelle du continent tout entier.
Jean-Arnault Dérens est historien, journaliste et écrivain. Rédacteur en chef du « Courrier des Balkans », il collabore régulièrement à Médiapart, au Monde Diplomatique et à Ouest France.
Conférence enregistrée dans le cadre des Jeudis Rouges de Quimperlé .