Décès de notre camarade Michel DERRIEN, élu communiste à Morlaix pendant 4 mandats, ancien dirigeant du PCF, de la CGT et du Secours Populaire à Morlaix

Alain David – Annie Bergot – et Michel Derrien au local de section de Morlaix. C’était pendant le mandat de 83 à 89, du temps de Jean-Jacques Cléac’h, maire PS. Il y avait à l’époque 7 élus communistes dans la majorité. Marie-Paul Kerebel Adjointe aux affaires Sociales, Alain David Adjoint aux affaires scolaires, Lucien Le Leuc’h Adjoint aux Travaux, Michel Derrien Adjoint aux Transports, Jean-Luc Le Calvez à la commission logement et urbanisme, Annie Bergot aux Affaires Sociales, Scolaires et Culturelles, et Jean-Charles Le Naour à la commission Travaux.

Notre camarade Michel DERRIEN vient de décéder à l’âge de 90 ans le 27 décembre 2020.

Michel a été un militant de longue date de notre parti : il a été responsable de la section de Morlaix ; élu à la Mairie de Morlaix.

Comme élu, son premier mandat date de 1976-1983. Il a accompli notamment un gros travail comme adjoint aux transports à Morlaix. Michel Derrien a été élu pendant 4 mandats. Michel Derrien est resté jusqu’au bout très impliqué dans la vie politique et militante. Il y a quelques mois, il avait participé pour soutenir financièrement la campagne de Morlaix Ensemble aux élections municipales. Il est resté un militant communiste concerné jusqu’à la fin de sa vie, attaché à l’union de la gauche. Tout un symbole: il est décédé la semaine du centenaire du Parti communiste français né lors du Congrès de Tours.

Cet habitant du quartier de la Boissière était un sage, quelqu’un de très pondéré et réfléchi. Michel Derrien était secrétaire de la section du PCF pays de Morlaix au moment de la création de la fête du Viaduc en 1964 et de l’achat d’un premier local de la section de Morlaix. Alain David lui a ensuite succédé comme secrétaire de section en 1968 (jusqu’en 1976). La première fête du Viaduc a eu lieu en septembre 1964 à Kernéguès. Avec François Paugam, Louis Ollivier, Alain David, et bien d’autres encore, Michel Derrien faisait partie des artisans de la montée en puissance de la section de Morlaix dans les années 60-70.

Michel n’a pas ménagé sa peine dans bien d’autres activités au service de la population et des plus fragiles en particulier : responsable du Secours Populaire Morlaix ; responsable syndical ; …

Au nom de la section, comme en mon nom personnel, je présente nos sincères condoléances à toute sa famille.

Michel repose à l’espace funéraire rue du Docteur Kergaradec à Plourin les Morlaix de 14 h à 17 h.

Un hommage lui sera rendu le jeudi 31 décembre à 10 h 15, au pôle funéraire de Saint Thégonnec.

Merci à chacun de s’associer à la peine de la famille.

Bien cordialement.

Daniel RAVASIO, secrétaire de section du PCF pays de Morlaix

Voici une partie de l’émouvant hommage que Alain David a dédié  à ses obsèques à Saint-Thégonnec à son camarade et ami Michel Derrien, dont il avait pris la suite à la tête de la section de Morlaix en 1968. Un grand homme, un grand militant vient de nous quitter! Merci à Alain d’avoir su mettre en relief sa vie d’engagement et de solidarité avec des mots si justes.

HOMMAGE A MICHEL DERRIEN

Avec la disparition de Michel le parti communiste perd un militant aux qualités humaines unanimement reconnues qui s’est investi sans relâche dans toutes ses activités pendant des années. Mais la ville de Morlaix et ses habitants perdent aussi un élu, un soutien qui n’a ménagé ni son temps ni son énergie pour améliorer la vie de ses concitoyens particulièrement les plus fragiles.
J’ai connu Michel en 1968, l’année de mon adhésion au Parti. J’ai tout de suite été frappé par la qualité de sa réflexion, de son apport à la réflexion collective en tant que secrétaire de section de Morlaix et au rayonnement des idées communistes. De la qualité et de la bienveillance de son écoute aussi Cette année- là Michel, qui militait déjà syndicalement au SNI y prit des responsabilités départementales et je me retrouvai propulsé au secrétariat de section. Il avait pris soin de rassurer le néophyte que j’étais en disant qu’il ne laisserait pas tomber la section …et contrairement à ce qui arrive parfois , il tint bien entendu parole et continua à participer activement à notre vie.
Michel avait beaucoup lu et avait donc une culture très étendue, même s’il ne l’étalait pas. Il avait un souci permanent d’ouverture du Parti invitant à participer aux réunions, au-delà de nos rangs sur des sujets divers, de l’éducation populaire sans en dire le nom au 5, rue haute donc.
Parmi les activités qu’il ne manquait jamais il y avait, comme temps fort, la préparation des congrès. Michel tenait à ce que le maximum de camarades puisse participer aux échanges, à la réflexion et aux propositions. Là encore sa réflexion, son expérience, sa rigueur étaient précieuses .Il était toujours soucieux de la précision des choses et de l’accessibilité des formulations. Je l’entends encore me dire : « tu sais, nous les communistes, il faut que nous soyons compris par tout le monde. S’il y a plusieurs façons de dire les choses, sans en altérer le sens, choisis toujours la plus simple, la plus compréhensible ». A une période où le jargon étant loin d’être absent de notre expression le conseil était particulièrement pertinent.
C’est aussi ce qui motivait son attachement à ce que nous appelions à cette époque les écoles du parti qui ont été développées à Morlaix. C’est de cet « intellectuel collectif « que nous tirions notre efficacité .Je me souviendrai de ces leçons lorsque j’aurai la responsabilité de la Formation des militants au niveau départemental.
Bien sûr je ne saurais oublier tout ce que Michel nous a apporté en ce qui concerne la réflexion sur l’enseignement et la défense de l’école publique. Utilisation précieuse de son expérience syndicale. Même si ses voyages vers Châteaulin n’étaient pas sans danger dans les Monts d’Arrée en hiver, la nuit par temps de brouillard.
Me reviennent à l’esprit les ventes exceptionnelles de l’Huma Dimanche que nous faisions tous les deux à Plourin ,les échanges riches avec la population et les discussions enrichissantes pendant le trajet entre les fermes dont Michel connaissait tous les occupants et leur histoire: ainsi allaient les choses en ce temps-là.
Mais l’apport de Michel n’était pas qu’intellectuel. Il ne rechignait jamais à mettre la main à la pâte. Dans les deux sens du terme. Beaucoup se souviennent encore de ses talents de cuisinier lors des fêtes du parti.
Et puis il y eut 1977 : depuis des dizaines d’années il n’y avait pas eu d’élus communistes à Morlaix et bien entendu nous n’avions pas d’expérience en ce domaine. Michel effectua quatre mandats successifs. Apportant dans le domaine dont il avait la charge (la circulation, le transport et le stationnement) son sérieux, son travail, sa connaissance des dossiers. Mais aussi sa volonté de tenir compte des avis de la population, de prioriser avant toute chose le service au public. Pendant toutes ces années Michel a apporté beaucoup plus que sa compétence ; il a été pour beaucoup dans la cohésion et dans la cohérence du groupe que nous formions y compris lorsque soufflaient sur l’union des vents mauvais.
Le 3ème mandat a été particulier, puisque la majorité sortante ayant été battue, nous nous sommes retrouvés dans l’opposition. A deux communistes sur 8 élus. Une nouvelle expérience où il s’agissait plus de contrôler et de s’opposer que de construire. Avec Michel nous jouions notre rôle même si je voyais bien que ce n’était pas celui qu’il préférait. Il fut certainement plus à l’aise lorsqu’il put à nouveau construire dans la nouvelle municipalité.
Ce mandat terminé, Michel ne resta pas pour autant l’arme au pied. Il s’investit encore davantage au Secours Populaire qui, du coup, prit de l’ampleur. D’autres, diraient mieux que moi tout ce qu’il y a apporté à la fois comme rigueur et comme chaleur humaine avec toujours la volonté de préserver la dignité des personnes accueillies. Car, évidemment, Michel ne faisait rien à moitié.
En cette année où l’on fête le 100ème anniversaire du PCF, on célèbre beaucoup et c’est bien normal, les grandes avancées sociales à son actif et toutes celles et tous ceux qui y ont joué un grand rôle. Mais le rôle du PCF c’est aussi le résultat du combat de centaines de milliers de militants et d’élus qui, comme Michel, ont toute leur vie lutté pour bâtir cette France fraternelle que chantait Jean FERRAT.
A l’heure où l’humanité est confrontée à des défis colossaux pour dépasser cette société d’exploitation, de domination et d’aliénation qui sème tant de drames et de misère, à l’heure où la vie même est menacée sur la planète, il est temps que les choses changent. Cela a été le combat de la vie de Michel.
Nous, ses camarades, prenons l’engagement de le poursuivre sans relâche.
Alain DAVID

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :