Écoles : reprise en mode mineur et dégradé – Communiqué de la section PCF du pays de Quimper.

Écoles : reprise en mode mineur et dégradé

La décision d’Emmanuel Macron de fixer la réouverture des écoles au lundi 11 mai, prise d’en haut et sans aucune concertation, a provoqué à juste titre inquiétude et colère.

Parce qu’elle fait peu de cas des exigences de sécurité sanitaire et vise à faire endosser par les maires , les enseignants, les familles,  la responsabilité de ce qui pourrait advenir.

Parce qu’elle a été suivie d’une véritable cacophonie de déclarations contradictoires de ses ministres, de modalités sans cesse modifiées, de protocoles irréalisables, le dernier étant tombé dimanche 3 mai, ce qui ne contribue pas à établir le climat de sérénité et de confiance indispensable.

À Quimper, les écoles élémentaires rouvriront progressivement par niveaux à partir du jeudi 14 mai ainsi que  les écoles maternelles, uniquement pour les grandes sections,

C’est un pas dans la bonne direction, qui laisse un peu plus de temps pour la concertation et l’organisation, cela va dans le sens de ce qui était demandé par le conseiller municipal communiste de Quimper.

Pour autant, est-ce vraiment suffisant pour répondre aux multiples problèmes à résoudre au plan sanitaire d’autant que les moyens humains et matériels nécessaires ne sont pas donnés ?

Depuis le début du confinement, les enseignants n’ont pas négligé leurs efforts, malgré le manque d’accompagnement, et c’est peu dire, du ministère, malgré les difficultés résultant des inégalités sociales, pour maintenir le lien éducatif avec les élèves et leurs familles, et assurer au mieux la poursuite du travail scolaire.

Enseignants, familles, enfants, aspirent à la reprise de l’école « pour de vrai », à condition que cela se fasse dans un environnement sécurisé, ce qui est loin d’être acquis.

Car l’école fait partie de la vie des familles, des territoires ; lieu des apprentissages, d’acquisition de l’autonomie, elle participe à la socialisation, à l’émancipation, à l’épanouissement de chaque enfant.

Mais elle va reprendre en mode dégradé, sans inclure tous les élèves, sans satisfaire à l’exigence d’égalité et à l’ambition éducative pour tous qui devraient être les siennes.

Mode dégradé, cette expression est malheureusement familière aux personnels hospitaliers qui ont subi les déshabillages successifs de l’hôpital public, les suppressions de lits et de services, les non-recrutements de personnels au nom des politiques d’austérité.

Et c’est bien un fonctionnement en mode dégradé, abandonnant des élèves sur le bord du chemin,  qui est prévu par Macron, Philippe et Blanquer pour cette reprise scolaire.

Ce sera une école qui ne s’adressera qu’aux enfants de familles « volontaires », mot biaisé car elles n’ont pas toutes le choix.

Au-delà de 15 inscrits, les groupes seront dédoublés et n’auront classe que 2 jours sur 4. Faute de locaux et de maîtres supplémentaires, la directrice académique du Finistère vient d’ailleurs d’enterrer pendant le confinement le dispositif « plus de maîtres que de classes », ceux qui n’auront pas classe resteront sans doute chez eux. Compte-t-on que les enseignants qui n’ont pas le don d’ubiquité seront à la fois face aux élèves présents, avec la vigilance de tous les instants que requiert la situation sanitaire,  et en train d’assurer l’enseignement à distance pour les autres ?

C’est déraisonnable.

Enseignants, personnels territoriaux, familles, élus, se trouvent écartelés entre des contradictions insolubles.

Pas plus qu’ils ne répondent aux exigences de sécurité sanitaire, le président et son gouvernement n’assument la responsabilité qui est la leur en matière d’éducation, ils accentuent par leurs choix les inégalités sociales et territoriales.

Les communistes sont au côté des personnels et des familles pour exiger que soient satisfaites les conditions d’une reprise sécurisée pour tous, et que l’Éducation nationale soit dotée à la prochaine  rentrée des moyens humains et matériels permettant de travailler à la réussite de tous les élèves.

Ce qui coûte un « pognon de dingue », ce n’est pas l’éducation, c’est la financiarisation de l’économie, l’évasion fiscale, la flambée des dividendes versés aux actionnaires.

Le premier enseignement de cette crise est qu’il faut redonner à l’humain, à la planète, à l’intérêt général, aux services publics, la prépondérance sur les appétits privés, et l’éducation est au premier rang des dépenses utiles pour maintenant et pour le monde à venir qui ne doit plus être celui de la mondialisation capitaliste.

 

 

Quimper, le 7 mai 2020

Section PCF du pays de Quimper.

 

 

 

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