Intervention sur la nécessaire relance de la ligne Morlaix-Roscoff au Conseil Départemental du 15 décembre

Mon intervention  en résumé sur la nécessaire relance de la ligne Morlaix-Roscoff au Conseil Départemental du 15 décembre- entre la minute 3:09 et la minute 3:16
Ismaël Dupont, élu départemental Finistères et Solidaires, parmi les 3 élus communistes et apparentés au département avec Jacqueline Héré et Isabelle Maugeais
« Pour compléter les propos de Michel Loussouarn et également réagir aux vôtres Monsieur le président, au sujet des mobilités, je trouve dommage que le rapport d’orientation budgétaire ne parle que de mettre Brest et Quimper à 3h de Paris et à 1h30 de Rennes. Et dans la dialectique accessibilité du territoire- attractivité du territoire, je regrette qu’il ne soit pas fait allusion aux lignes ferroviaires de proximité et singulièrement à la ligne ferroviaire Morlaix-Roscoff, à l’arrêt depuis 2018, mais dont l’attractivité avait déjà été réduite précédemment par une chute de la vitesse des trains. Morlaix-Roscoff, ça n’a pas été qu’une petite ligne, ça a été relié à un réseau européen et c’était la deuxième ligne pour le fret ferroviaire des primeurs, très actif jusqu’au début début des années 80. C’est dommage d’avoir fait l’impasse sur la ligne Morlaix-Roscoff et les nécessaires investissements à prévoir dans le courrier que vous avez adressé au préfet de Région, que je vous remercie de nous avoir fait suivre par souci de transparence, dans la mesure où précisément la Région engage une nouvelle étude après celle de 2018, l’étude socio-économique, envisageant plusieurs scénarios pour le devenir de cette ligne, étude chiffrée à 500 000 euros et dont Morlaix-Communauté est la collectivité pilote. De notre côté, nous pensons que pour les transports du quotidien, pour les transports réguliers domicile-travail, ou plus occasionnels, le train et les lignes ferroviaires de proximité sont l’avenir. En raison de la crise écologique et climatique tout d’abord: les transports qui produisent le moins de CO2, les transports durables, ce sont les transports en commun, et d’abord les trains. Or, la France a un train de retard dans l’investissement sur les mobilités ferroviaires: on y consacre 45 euros par habitant, contre 103 euros par habitant en Italie, 124 euros par habitant en Allemagne, ou 271 euros par habitant en Autriche. Les chiffres datent de 2021. C’est un transport d’avenir également en raison de la crise sociale, de l’inflation qui touche nos concitoyens, touchant notamment le carburant, mais aussi des inégalités devant la mobilité, qui touchent particulièrement les ruraux, les jeunes, les personnes âgées, les moins fortunés. Un abonnement TER, c’est 22,5 euros par mois, c’est à relier avec le coût d’un plein d’essence ou de gasoil. 9000 véhicules en moyenne en basse saison roulent sur la route entre Morlaix et Roscoff. 3500 personnes vivent à Roscoff à l’année et 3500 y travaillent. Cette ligne Morlaix-Roscoff a une vraie raison d’être. Au niveau économique: en raison du poids de l’enseignement supérieur à Roscoff, de la station biologique, de Perharidy et de la fondation Ildys, mais aussi des travailleurs et stagiaires de l’AFPA, du GRETA, des lycéens et étudiants qui pourraient se déplacer quotidiennement sur cette ligne, mais aussi du potentiel pour le fret ferroviaire. A notre avis il faut qu’un investissement pour réouvrir cette ligne inclue le fret ferroviaire même si la demande n’est pas forcément exprimée tout de suite. Il n’y a pas de port d’importance sans raccordement ferroviaire. La SICA a une des plateformes de primeurs parmi les plus importantes d’Europe, et il serait absurde de se résigner à ce qu’elle ne soit que reliée par camion. Il faut concevoir un accès par le fer au port et à cette plateforme de la Sica. Il y a également un risque pour la gare de Morlaix d’avoir des suppressions d’arrêts de TGV s’il n’y a pas de raccordement ferroviaire au littoral et à Roscoff et aux communes du Léon. On parle souvent du coût de la réouverture de cette ligne. 50 millions d’euros au maximum, c’est quoi, lissés sur les 50 ans d’amortissement d’une ligne ferroviaire refaite. Un million par an, c’est le coût d’un rond-point anglais, à titre de comparaison, le contournement routier de Châteauneuf-du-Faou, c’était 69 millions. On sait trouver de l’argent pour la route. Sur le financement, je suis d’accord pour dire que ce devrait être d’abord une responsabilité de l’État et de la SNCF, et que ce n’est pas essentiellement la compétence du département, mais nous avons une responsabilité dans la construction d’une vision stratégique d’aménagement du territoire et de développement économique passant par des infrastructures de transports. Nous devons jouer notre rôle vis-à-vis de l’Etat et de la Région, dire que nous sommes hautement intéressés par la relance de la ligne Morlaix-Roscoff. Il est probable que les collectivités locales, les communautés d’agglo, soient mises à contribution elles aussi. C’est pas forcément légitime en principe mais en général l’État ne contractualise pas avec les régions sans implication des collectivités locales. L’État sait trouver des ressources actuellement pour le deuxième réseau de métro et de transport en commun sur le grand Paris, par une fiscalité dédiée, et de nouvelles recettes. On peut le faire aussi pour la Bretagne. »

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