Ce matin, Fabien Roussel et Léon Deffontaines ont présenté notre plan de réconciliation nationale par l’égalité républicaine.
Mardi dernier, à Nanterre dans les Hauts-de-Seine, un contrôle routier opéré par deux policiers a débouché sur la mort de Nahel, tué par un tir au thorax de l’un d’eux.
Face à ce décès d’un jeune de 17 ans, l’émotion des communistes du pays est immense. Nous adressons nos condoléances à la famille et aux proches de la victime. Nous saluons la mobilisation massive, digne et sereine, de jeudi dernier à Nanterre et apportons notre soutien au maire, Patrick Jarry et à toute l’équipe municipale.
Après les premières auditions, le policier auteur du tir a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention préventive. Nous appelons à ce que toute la lumière soit faite sur le contrôle et le tir meurtrier du policier dans les meilleurs délais pour que la justice soit rendue.
Un refus d’obtempérer ne doit pas entraîner la mort ! La loi de 2017, qui élargit la possibilité d’utilisation de leur arme par les agents de police, doit être abrogée. Les parlementaires communistes avaient voté contre en dénonçant les dérives possibles. Les actes et propos racistes, pointés par le Haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, à l’encontre de jeunes par certains policiers doivent être sévèrement sanctionnés. Le débat public doit s’ouvrir pour engager au plus vite une politique progressiste, de proximité, pour la tranquillité publique avec une police républicaine proche des citoyens, au service de leurs attentes et de leurs besoins.
Sur la sécurité, comme sur l’ensemble des politiques publiques, des millions d’habitantes et d’habitants, de jeunes, de salarié·es, sont abandonnés par la République et n’ont pas droit au respect, à la dignité, à la justice, à un logement décent, à une éducation, à la culture et aux loisirs, et un emploi de qualité.
Cette situation n’est plus supportable ! Elle est le résultat de décennies de politiques néolibérales, au service du capital et au détriment des travailleuses et travailleurs du pays, et de discriminations.
Le PCF soutient « l’appel pour la jeunesse populaire » porté par plusieurs syndicats et associations exigeant « un plan ambitieux » pour répondre à l’ensemble des problèmes auxquels elle est confronté.
Le PCF appelle à un Grenelle pour l’égalité des territoires et contre toutes les discriminations, rassemblant tous les acteurs et actrices des communes et quartiers concernés, pour qu’enfin une politique à la hauteur des enjeux soit décidée et mise en œuvre avec eux.
Nous présenterons mardi 4 juillet les premières propositions que nous mettons en débat, comprenant :
· Une politique progressiste de proximité de tranquillité publique.
· Un plan pour l’égalité républicaine pour tou·tes les habitant·es par le retour des services publics dans toutes nos communes.
· Un pacte pour la jeunesse qui engage la nation sur des enjeux majeurs tels que l’éducation, le travail et l’emploi, les politiques sociales.
Nous partageons la colère de toutes celles et ceux qui ont vu les images terribles du contrôle et du tir diffusées sur les réseaux sociaux.
Elle appelle une mobilisation puissante et pacifique pour obtenir la vérité et la justice pour Nahel.
Elle ne peut en aucun cas légitimer les violences de ces derniers jours !
Nous condamnons fermement toutes les violences contre les personnes et les biens, les tirs de mortiers et de cocktails Molotov, qui ont bouleversé la vie de milliers d’habitantes et d’habitants de quartiers populaires, et les pillages des commerces.
La dégradation des mairies et du mobilier urbain de nos communes, des écoles de nos enfants et d’autres services publics, des équipements associatifs (maison de quartier, centre social…), des commissariats de nos quartiers, des voitures personnelles de salarié·es, pénalisent gravement les familles directement touchées et l’ensemble de la population.
Les auteurs de ces délits doivent être arrêtés et traduits en justice.
Non seulement ces violences ne servent en rien la vérité et la justice, mais l’on voit comment aujourd’hui elles sont utilisées par les forces réactionnaires, au pouvoir, à droite et à l’extrême droite, pour stigmatiser des quartiers entiers qualifiés par certains « d’enclaves étrangères » alors qu’ils sont, comme tous les territoires, une part de la France, de ses richesses, de sa force ; considérer comme délinquants l’ensemble des jeunes quand seuls quelques-uns dégradent, saccagent, pillent au détriment de tous ; réduire la vie de ces quartiers à la seule manifestation de la violence ; ou encore semer les germes de la guerre civile, comme l’ont récemment fait deux syndicats de policiers, déclaration aux accents séditieux qui doit déboucher sur des sanctions. Nous sommes opposés aux interdictions de manifestations, qui ne visent pas la fin des violences, mais un coup d’arrêt au mouvement social, ainsi qu’au recours à l’État d’urgence qui loin de mettre fin aux tensions actuelles, les attisera.
Le PCF apporte son soutien et sa solidarité à l’ensemble des habitant·es touché·es par les violences, aux familles pénalisées par la destruction des services, aux secours, aux fonctionnaires de police et à tou·tes les bénévoles des associations, les agents publics et élu·es locaux mobilisés pour protéger et répondre aux demandes de la population.
L’heure est à garantir la sécurité de nos concitoyen·nes et à répondre aux besoins sociaux des habitantes et des habitants.
L’heure est à la République partout et pour toutes et tous. Une république avec un développement massif de ses services publics qui en garantissent l’effectivité de ses principes : Liberté, Égalité, Fraternité.
Pour la vérité et la justice pour Nahel, contre toutes les violences, unissons-nous !
Paris, le 1er juillet 2023