Presque à l’unisson, la gauche brestoise appelle à voter Macron

Sans joie, et même à contrecœur, la gauche brestoise quasi au complet était réunie ce mardi soir, au Vauban, pour appeler à voter Macron au second tour. À deux nuances près, celle des Insoumis et de Brest nouvelle citoyenneté (BNC) qui se contentent de bannir le vote Le Pen.

C’est l’effet Marine. Trois mois après avoir déjà fait bloc contre la venue de la candidate du Rassemblement national à Brest, à l’initiative du PCF, les partis de gauche qui pèsent (hormis le Parti radical de gauche excusé) se sont retrouvés à nouveau pour exprimer leur position en vue du second tour de la présidentielle. Si la politique d’Emmanuel Macron n’a jamais été leur tasse de thé, tous s’accordent pour affirmer avec force le risque que ferait peser l’élection de Marine Le Pen pour les libertés.

« On n’essaie pas le régime fasciste »

Pour Jean-Paul Cam, secrétaire de section du PCF brestois, « on n’essaie pas le régime fasciste. Marine Le Pen à l’Élysée serait un grave danger pour la démocratie, l’État de droit, notre modèle social et les droits humains. Or, pour la première fois en France, sous la cinquième République, le courant raciste et xénophobe est en capacité de remporter la présidentielle. Le danger est réel », alerte-t-il.

« À contrecœur », les communistes appellent clairement à voter Macron pour évacuer la menace. En se disant qu’il sera toujours temps après de retrouver la rue pour s’opposer au rallongement de l’âge de départ en retraite que défend le président sortant.

Même consigne du côté du Parti Socialiste. Sandrine Perhirin ne cache pas que voter Emmanuel Macron va lui coûter. « Mais aucune voix ne doit lui manquer pour empêcher Marine Le Pen d’arriver au pouvoir. Voter blanc et s’abstenir, c’est donner une voix de plus à Marine Le Pen ».

« Ne pas laisser les autres faire le sale boulot »

L’Union démocratique bretonne (UDB) votera aussi Macron « sans enthousiasme ». Pour Anne-Marie Kervern, « on a le choix entre le pire et le détestable, mais on ne veut pas du pire. À ceux qui en ont marre de voter par défaut, oui Macron, c’est la droite qui, pendant cinq ans, a mené une guerre sociale aux classes populaires. Mais attention : là, on parle de sauver la démocratie, l’État de droit et l’intérêt général ».

« Je voterai Macron. Pas par plaisir. Mais parce qu’en face, c’est une droite sécuritaire, identitaire, raciste qui mettra à mal le pays », poursuit Xavier Hamon, pour Génération.s. Pour Christiane Migot, des Radicaux de gauche, « l’enjeu est de maintenir à tout prix la démocratie. La menace est sérieuse, un choix responsable s’impose pour ne pas installer le fascisme dans le pays ». Membre d’Europe Écologie Les Verts, Gwendal Guiguer votera Macron lui aussi. Il entend ceux qui affirment que c’est au-dessus de leurs forces. « Cela revient à laisser le sale boulot aux autres. On sait quand les fascistes prennent le pouvoir, on ne sait jamais quand ils le rendent ».

« Pas une voix à Le Pen »

Ces injonctions successives laissent de marbre Brest Nouvelle citoyenneté, où faute de consensus pour appeler clairement à voter Macron, Vefa Kerguillec résume la position de son parti qui est « de ne donner aucune voix pour Marine Le Pen ». Sans surprise, dans la droite ligne de leur chef Jean-Luc Mélenchon, les Insoumis appliquent le même mot d’ordre. Christophe Osswald rappelle que face à ce duel annoncé Macron-Le Pen, « il y avait la possibilité d’un vote barrage au premier tour. Certains ont fait l’effort, mais ça n’a pas suffi. On peut faire mieux. Mais en attendant, le plus important, c’est que pas une voix n’aille à Madame Le Pen ». Une stratégie sans risque ? Réponse dimanche soir, à 20 h.

 

Le Télégramme, Publié le 19 avril 2022, article Jean-Luc Padellec

https://www.letelegramme.fr/dossiers/brest-et-la-presidentielle-2022/presque-a-l-unisson-la-gauche-brestoise-appelle-a-voter-macron-19-04-2022-12993788.php

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