Suicide de la directrice d’école de Pantin, Christine Renon : rassemblement à Brest et à Quimper jeudi 3 octobre à 17h

 

L’intersyndicale Éducation du Finistère appelle les personnels à se rassembler, jeudi 3 octobre à Brest et à Quimper, après le suicide de la directrice d’école de Pantin.

L’intersyndicale Éducation du Finistère appelle à un rassemblement des personnels à Brest (rue Yves-Collet devant l’antenne de la DSDEN) et à Quimper (Cité administrative, devant la DSDEN), jeudi 3 octobre 2019 à 17 h, après le suicide d’une directrice d’école de Pantin, survenu lundi 23 septembre dans le hall de son établissement.

Dans les lettres envoyées à plusieurs directeurs d’école de la ville de Pantin, Christine Renon, 58 ans et trente ans d’enseignement, évoque le manque de soutien de la part de l’État, le rythme scolaire des enfants, le manque d’outils de travail ou encore les pratiques « chronophages ».

 

Vendredi 27 septembre, des parents d’élèves ont adressé un courrier au ministre de l’Éducation nationale. Ils veulent l’alerter sur « un dramatique cri d’alerte ».

« L’institution est responsable »

L’intersyndicale finistérienne (FSU, Snudi-FO, SNFOLC, Sud éducation, CGT Educ’action, SE-UNSA, CNT et Sgen-CFDT, interpelle : « Combien sommes-nous à nous retrouver peu ou prou dans ce qu’elle décrit ? Dans le premier comme dans le second degré, et quelle que soit notre poste dans l’Éducation nationale, nous sommes toutes et tous, à des degrés divers et dans nos missions respectives, concerné-es par la souffrance au travail et le risque d’épuisement professionnel. »

Elle poursuit : « L’institution est responsable. Il faut des réponses concrètes pour garantir la santé, l’intégrité morale et physique des personnels. Ce geste dramatique nous touche profondément : tristesse et émotion, colère aussi ! Nous devons traduire cette colère en action. Nous construirons avec les collègues les perspectives de mobilisations sur le long terme afin que cela ne se reproduise plus jamais. »

Ouest-France, 1er octobre


Communiqué du SNES-FSU:

Le SNES-FSU exprime sa plus profonde émotion après le suicide de Christine Renon, adresse tout son soutien à sa famille et ses proches et assure de sa solidarité ses collègues, son syndicat.

Son geste, sur son lieu de travail, la lettre qu’elle laisse pour l’expliquer, tout indique que les motivations de notre collègue sont d’ordre essentiellement professionnel. L’émotion et le mouvement de protestation des enseignants du premier degré sont révélateurs des difficultés auxquelles sont confrontés les directeurs d’école, surchargés de travail et accablés d’injonctions hiérarchiques

Au-delà, c’est toute la communauté scolaire, dans sa diversité de métiers, qui se reconnait dans le sentiment d’abandon exprimé par Christine Renon : les personnels sont laissés seuls face aux difficultés toujours plus aiguës que connaît l’Ecole. Ils composent avec l’absence de soutien d’une hiérarchie plus prompte à mettre en œuvre les nouvelles politiques publiques managériales qu’à faire corps avec la profession, à imposer des réformes pensées sans et contre les personnels.

Ces pratiques managériales méconnaissent les réalités de l’enseignement, dessaisissent les personnels de leur expertise, et ne leur accordent ni reconnaissance ni les moyens nécessaires à l’exercice de leur métier. Aujourd’hui, les personnels sont tiraillés entre le sens de leur engagement et la réalité qu’ils vivent au quotidien. Ce sont ces situations professionnelles qui sont responsables d’une grande souffrance et sont à l’origine de ce drame.

Un an après le mouvement #pasdevague la colère légitime des personnels de l’Education est intacte. Le gouvernement n’a rien fait pour y répondre.

Le SNES-FSU appelle les personnels à participer aux hommages rendus à la mémoire de Christine Renon (rassemblements jeudi 3 octobre, minute de silence collective dans les établissements, signatures de motions etc). Un préavis de grève a été déposé.

Des personnels de l’Education Nationale meurent au travail et de leur travail. Cette situation est intolérable. Le Ministre doit prendre la mesure de l’émotion et la colère des personnels et apporter des réponses sans tarder.

la FSU, avec les autres organisations syndicales siégeant au CHSCT ministériel s’est adressée au Ministre pour demander la tenue d’un CHSCT extraordinaire sur la prévention des actes suicidaires. Lire le courrier unitaire

 


Déclaration de CGT Educ Action

C’est avec une profonde tristesse que la CGT Éduc’action a appris le décès d’une collègue directrice d’école de Pantin qui a mis fin à ses jours sur son lieu de travail le 21 septembre dernier.
Notre organisation tient avant tout à adresser ses plus sincères condoléances à sa famille, ses proches et ses collègues.

Mettre fin à ses jours n’est jamais anodin et ces terribles événements, comme ce fut le cas déjà pour le collègue des Bouches du Rhône en juin dernier, touchent l’ensemble de la communauté éducative. Notre collègue avait pris soin d’adresser un long courrier à ses collègues afin d’expliquer son geste désespéré. Par ce courrier, largement diffusé depuis plusieurs heures, notre collègue souhaite dénoncer largement notre Institution sur ce qui use les personnels et les pousse trop souvent à commettre l’irréparable.

Le constat porté par cette enseignante est sans appel et reflète parfaitement le sentiment de très nombreux-ses collègues : un métier et des missions largement vidés de leur sens, une accumulation excessive des tâches, des attentes-exigences administratives et hiérarchiques qui nient l’humain et le lien social… La longueur de la liste des reproches suffit à comprendre pourquoi les collègues craquent.
Face à de tels actes tragiques, la CGT Éduc’action dénonce le silence du ministère de l’Éducation nationale ou sa volonté de minimiser leurs origines et leur portée. Il n’est jamais anodin qu’un personnel mette fin à ses jours sur son lieu de travail. Cela indique clairement une souffrance au travail que l’Institution doit entendre et prendre en compte. Concernant le suicide de notre collègue, nous estimons que les réponses des autorités académiques de Seine Saint Denis ne sont pas à la hauteur. L’intersyndicale du 93 a demandé à ce qu’un CHSCT exceptionnel soit convoqué et nous soutenons son appel à la grève et la mobilisation le jour de ce CHSCT.
La CGT dénonce une politique gouvernementale qui, avec la quasi disparition des CHSCT inscrite dans la loi Fonction publique, vise à réduire les lieux et les moments où la question de la santé au travail est traitée. Plus que jamais, il est temps de développer la médecine préventive dans l’Education nationale et de mettre fin aux pressions (visibles et invisibles) que subissent les personnels.

La CGT Éduc’action demande au ministre de prendre en considération de tels gestes qui révèlent une violence institutionnelle. Elle demande des mesures d’urgence et un changement profond de politique afin que tous les collègues retrouvent du sens à leur métier et n’aient plus peur de l’exercer.
Montreuil, le 27 septembre 2019

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Illustrations : https://www.facebook.com/casdecoleofficiel/

Pétition : https://plus-jamais-ca.fr/

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