Depuis 80 ans, le PCF organise avec les communes et les autorités civiles et officielles des hommages à la Résistance dans le 1er village résistant de France, de Tredudon-le-Moine. Depuis 80 ans, on commémore l’héroïsme et les martyrs du premier village résistant de France. Plongée dans les archives de Pierre Plassart, ancien dirigeant local communiste et FTP de la résistance à Tredudon, et de sa fille Marguerite Plassart.
Tredudon le Moine, discours des 40 ans de l’hommage avec Daniel Trellu ancien chef de la résistance FTP du Finistère
Pierre Plassart (photo prise à Vannes) avant guerre, en tenue d’appelé. Il crée le premier triangle de direction de l’organisation clandestine de résistance du parti communiste dans le canton de Huelgoat avec ses deux frères.
Le jeune frère de Pierre Plassart, Jean-Marie Plassart, arrêté à la feuillée, déporté dans le dernier convoi vers les camps de concentration au départ de Fresnes. Il succombera au bout de 13 mois de détention et de déportation à Melk non loin du camp de Mathausen où il a aussi enduré le calvaire des déportés nuit et brouillard
Pierre Grall, arrêté le 5 juin 1944, après avoir servi comme militant communiste dans les FTPF et avoir effectué plusieurs sabotages, attaques, actions armées, qui sera affreusement torturé par les soldats allemands à qui il avait été dénoncé après un parachutage d’armes alliées, et qui mourut en déportation à Dora, le sinistre camp enterré où l’on construisait les fusées secrètes des nazis, les V2 de l’ingénieur Werner Van Braun, qui servit ensuite le programme aérospatial américain pour aller sur la Lune, et n’eut pas de compte à rendre sur sa participation aux crimes contre l’Humanité infligés aux déportés.
Le frère de Pierre Grall, Marcel Grall, de Berrien lui aussi, agriculteur puis terrassier communiste, dirigeant des FTP de la région du Faou, dénoncé et torturé par la police française avant d’être fusillé en même temps que 28 de ses camarades le 8 juin 1944, 2 jours après le débarquement allié de Normandie.
Un lieu de mémoire méconnu de la résistance en Bretagne. Une maison isolée, à 2 km de Tredudon-le-Moine, le long d’un chemin pierreux et raviné menant à un site archéologique médiéval. Goanidou, cette vieille ferme qui appartenait pendant l’Occupation à la famille Plassart a servi de refuge temporaire aux plus grands résistants communistes nationaux et régionaux, Charles Tillon, Waldeck Rochet, colonel Fabien probablement, et d’autres dirigeants régionaux des FTP. Les jeunes agriculteurs finistériens Pierre Plassart et ses deux frères – Jean-Marie Plassart notamment, déporté et mort en camp de concentration en Autriche près de Mathausen, dans le camp de Melk, ont été à l’origine d’une dynamique de résistance populaire incroyable à Tredudon-le-Moine et Berrien (refuge pour les résistants et aviateurs anglais, rédaction des tracts du PCF, de la Jeunesse communiste, des FTPF, accueil des parachutages d’armes, sabotages, actions symboliques contre la collaboration d’État et des collectivités, et actions armées contre l’occupant, etc). Dans cette ferme, refuge de maquis FTP et communiste, une patrouille allemande débarque avec un feldgendarme et son ordonnance à cheval, le 3 février 1944, et surprend les jeunes résistants qui se cachent dans le grenier. C’est un officier et un soldat allemand qui font le tour du secteur pour demander à la population d’évacuer temporairement les lieux en raison de séances de tirs de mortiers à Roc’h Trédudon. Curieux, l’allemand insiste pour visiter la ferme, il lui en coûte la vie, abattu par Marcel Boucher. Le soldat allemand qui l’accompagne est lui abattu par Jean Coguiec. Marcel Boucher et André Garrec, communistes de l’arsenal de Brest, déjà présents dans les OS du PCF avant la création des FTP, présents dans la maison avec Albert Yvinec, futur chef du bataillon FTP Giloux de Callac qui va libérer Morlaix et Plouigneau avec les Alliés (il deviendra commandant de la place de Morlaix à la Libération, puis élu à Brest), et son petit groupe de maquisard, seront abattus le lendemain après un combat avec les soldats allemands à La Forêt-Landerneau en février 1944, quelques heures après avoir abattu de nouveau deux soldats allemands lors d’un contrôle alors qu’ils étaient chargés de mitraillettes.