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27 mai 2020 – Place Rol-Tanguy à Morlaix, le PCF Pays de Morlaix salue l’engagement des résistants et l’esprit du CNR.

Photo Le Télégramme, 27 mai 2020

Le Télégramme 27 mai 2020, Morlaix

Un hommage appuyé aux Résistantes

En cette journée Nationale de la Résistance du 27 mai, plusieurs cérémonies commémoratives ont permis de rendre hommage aux Résistants, et plus encore aux Résistantes. A 11h, les participants au dépôt de gerbe, place Rol-Tanguy, devant la gare de Morlaix, ont salué la mémoire de cet ancien homme politique mais également celle de sa compagne, Cécile Rol-Tanguy, disparue en début de mois, tout comme une autre militante communiste rescapée du camp d’Auschwitz (Paulette Sarcey).

Le Conseil national de la Résistance en 1943

Ismaël Dupont, secrétaire départemental du Parti communiste français pour le Finistère, est revenu sur l’historique de l’engagement et le courage, dès les premières heures, des Résistants bretons. Il a aussi rappelé que, alors « le pays, mis à l’arrêt par la pandémie, est à reconstruire », que cette journée a valeur de symbole, de par la célébration de la création du Conseil National de la Résistance en 1943, en plein conflit de la seconde guerre mondiale. A noter qu’à 11h45, une autre cérémonie attendait les participants, cette fois square de la Résistance à Morlaix.

Discours lu par Ismaël Dupont place Rol-Tanguy à Morlaix le 27 mai 2020 pour la Journée Nationale de la Résistance.

Réunis ce jour en cette place, quasiment un an après notre hommage du 12 juin 2019 le jour anniversaire des 111 ans de la naissance de Henri Tanguy, futur Rol-Tanguy, dirigeant de la CGT, du PCF, des Brigades Internationales et de la Résistance, en gare de Morlaix, nous avons une pensée émue pour sa compagne, Cécile Rol-Tanguy, décédée le 8 mai 2020 à 101 ans, tout un symbole pour cette grande résistante communiste, issue de la famille bretonne des Le Bihan, militante CGT, du Secours Rouge International, de la solidarité avec l’Espagne Républicaine, membre de l’Organisation Spéciale du Parti communiste pendant l’Occupation, agent de liaison des F.T.P, Francs Tireurs et Partisans. Nos camarades brestois à la même heure lui rendent hommage place Rol-Tanguy devant la gare de Brest.

Nous pensons aussi fort à Paulette Sarcey cette rescapée d’Auschwitz, militante communiste juive parisienne de la FTP-MOI, compagnon d’arme sous l’Occupation d’Henri Krasucki, décédée à l’âge de 96 ans en début de mois.

Ces femmes résistantes ont longtemps été tenus en lisière de la mémoire de la Résistance et des hommages, des honneurs officielles, et pourtant, dans le Finistère comme ailleurs, elles étaient très nombreuses.

Le Chiffon Rouge et la Fédération du PCF du Finistère leur ont rendu hommage en cette année centenaire du PCF : Marie Lambert, résistante brestoise, députée du Finistère à la Libération, Corentine Tanniou et Denise Firmin-Larnicol, résistantes du Pays Bigouden, Denise Lazul-Goyat, résistante quimpéroise, Jeanne Goasguen-Cariou, dite Tante Jeanne, une des dirigeantes de la résistance communiste brestoise, membre du triangle de direction à Brest, et tant d’autres : Raymonde Vadaine, déportée, Marie Le Cam-Salou , déportée, Angèle Le Nédellec, déportée, Yvette Castel Richard, Aline de Bortoli, Simone Moreau, Virginie Bénard, Marie Miry, Germaine Le Lièvre, Francine Poulichet et Rosine Kersulec de Scaër…

Nous voulons aussi avoir une pensée d’hommage pour Ernest Mazé, résistant communiste brestois né au Relecq-Kerhuon, décédé ce week-end à Douarnenez, à l’âge de 97 ans, et dont Syndicaliste, comme le frère Édouard Mazé a été tué à Brest d’une balle en pleine tête lors d’une manifestation à Brest en 1950 à l’âge de 26 ans, en pleine guerre froide. Une histoire racontée par René Vautier dans le documentaire « Un homme est mort », puis dans la BD de Chris et Davodeau.

Nous voulons simplement rappeler ce que notre pays, notre liberté et nos droits sociaux doivent à ces résistants et à ces femmes et hommes communistes, prêts à sacrifier leur vie, leur confort et leur sûreté pour leur idéal de générosité humaine et de justice sociale !!! Et qui l’ont fait tout naturellement, sans trop se poser de questions.

Ce 27 mai, journée nationale de la Résistance, célèbre la création du Conseil National de la Résistance.

Né en 1943, en pleine guerre, il réunit, sous la direction de Jean Moulin, huit mouvements de Résistance, six partis politiques et deux centrales syndicales. Le PCF y était représenté pour le Front National de Libération de la France par Pierre Villon (dont le vrai nom est Roger Ginsburger, juif alsacien, fils de rabbin et communiste depuis 1932) et Fernand Grenier qui le 21 avril 1944 déposera l’amendement accordant enfin le droit de vote aux femmes, après deux siècles de suffrage universel tronqué en régime républicain.

Cette journée rend hommage, aussi, à toutes celles et ceux qui ont combattu et à celles et ceux morts durant cette guerre : 50 à 70 millions de personnes.

La Bretagne a été avec des régions comme le Dauphiné, le Nord, le Limousin, la banlieue parisienne, une grande terre de résistance. On estime à 35 000 le nombre de FFI en activité après le 6 juin 1944 en Bretagne. On compte 3743 déportés dans la Bretagne à 5 départements (à l’époque, avec la Loire-Inférieure) dont la moitié périrent, autour de 2700 résistants bretons fusillés, des milliers de tués au combat. Dans le Finistère, plus de la moitié du millier de déportés est morte dans les camps nazis (549 sur 1091 déportés) après d’indicibles souffrances et tortures. Rien qu’à Morlaix, on compte à la fin des tristes années de la guerre une centaine de déportés dans les camps nazis, dont moins de la moitié reviendront de Buchenwald, Flossenburg, Ravensbruck, Bergen Belsen, Mathausen, Dachau, Auschwitz qui sont devenus les symboles de la barbarie nazie.

Parmi ces combattants de la résistance, une grande diversité d’opinions, de classes sociales, d’itinéraires personnels, d’idéologies, une même France courageuse et déterminée, qui dit « non » à l’envahisseur, qui refuse l’abjection de la collaboration et du régime de Vichy, qui dit « oui » à la Liberté. Ils ont refusé le caractère irrévocable de la défaite, la servitude, l’humiliation et le pillage systématique imposés par l’ennemi, le racisme, l’antisémitisme d’Etat, un régime obscurantiste de Réaction, de persécution, de corruption profonde des valeurs derrière un vernis de « moralisme chrétien ».

Au sein de cette diversité, les communistes et la classe ouvrière en général ont joué un rôle déterminant dans la résistance intérieure, l’action de propagande patriotique et la lutte armée, un rôle que beaucoup tendent à effacer aujourd’hui.

Dans la région de Morlaix, le village de Trédudon-les-Moines, en Berrien, dans les Monts d’Arrée, témoigne de la force de cette résistance populaire. Nous nous y rendrons cet après-midi à 16h avec la section de Carhaix-Huelgoat. Un village comme Berrien a payé un très lourd tribut à la libération de la France et sa résistance, très forte, animée principalement par des communistes, sera lourdement réprimée: 22 résistants fusillés, 16 déportés, 11 résistants tués au combat dans ce village rouge des Monts d’Arrée.

« Seule la classe ouvrière dans sa masse aura été fidèle à la France profanée », a dit l’écrivain catholique François Mauriac » dans le Cahier noir en août 43 aux éditions de Minuit. L’opinion de Pierre Mendès France en 1943, résistant, condamné et évadé, clandestin sous de faux papiers, observateur de la France occupée, est la même.

Et pourtant, les autorités officielles, le discours médiatique meanstream ont tendance à minimiser le rôle de la résistance communiste. Pour des raisons de bataille idéologique et de lutte des classes évidentes. Et cela ne date pas d’hier !

Pas un seul résistant communiste, pas un seul ouvrier au panthéon, par exemple, et pourtant les personnalités emblématiques de manquent pas : Marie-Claude Vaillant-Couturier, Danielle Casanova, Martha Desrumaux, Lucie Aubrac, Charlotte Delbo, Madeleine Riffaud, Rol Tanguy, le libérateur de Paris, chef des FFI lors du soulèvement dans la capitale, Missak Manouchian fusillé le 21 avril 1944, le poète arménien chef de la FTP-MOI, rescapé du génocide, Guy Moquêt, Ambroise Croizat, le créateur de la Sécurité Sociale dans le gouvernement d’union issu du Conseil National de la Résistance, Charles Tillon, l’auteur du Premier Appel à la résistance le 17 juin 1940, Georges Guingouin, le libérateur du Limousin et de Limoges, à la tête d’une véritable armée populaire chassant les Allemands…

L’esprit de la Résistance… Une France courageuse et déterminée, qui dit « non » à l’envahisseur et « oui » à la Liberté. Le 18 juin 1940, alors qu’une partie de notre pays est occupée par les Allemands, le Général de Gaulle lance depuis la BBC son appel à la Résistance.

La veille, à Draguignan, le rennais Charles Tillon, un des organisateurs des grèves des sardinières de Douarnenez et du Pays Bigouden en 1925, membre de la direction du PCF, lançait lui aussi contre le fascisme hitlérien et ses valets en France son appel au « peuple des usines, des champs, des magasins, des bureaux, les commerçants, les artisans, les intellectuels, les soldats, les marins, les aviateurs encore sous les armes à s’unir dans l’action ». « Les gouvernements bourgeois ont livré à Hitler et Mussolini l’Espagne, l’Autriche, l’Albanie et la Tchécoslovaquie, et maintenant ils livrent la France, ils ont tout trahi »…

Contrairement à ce que prétendent les révisionnistes, l’entrée dans la résistance des communistes n’a pas commencé avec l’invasion de l’URSS à l’été 1941. A Brest, par exemple, et dans le Pays Bigouden, elle commence dès l’été 40.

Des centaines de militants communistes, femmes et hommes, souvent très jeunes, d’une vingtaine d’années, vont s’engager dans la résistance dans le Finistère dès 1940-1941-1942, s’engageant dans des attentats, des sabotages, des actions armées directes contre l’occupant et les collaborateurs dès le printemps 1941.

Ainsi, André Guéziec, d’une famille protestante de Tremel, peintre, membre du PCF clandestin dans les Côtes-du-Nord. En octobre 1940, il travaillait à l’aérodrome de Morlaix situé sur la commune de Ploujean contrôlé par les Allemands. Arrêté le 22 janvier 1941, il fut condamné à mort le 14 avril 1941 à Brest par les Allemands (K 752 de Quimper) « pour intelligence avec l’ennemi et pour avoir favorisé l’ennemi ». Il est fusillé à 19 ans le 12 mai 1941 à Brest.

En octobre 42, une vague de répression menée notamement par la SPAC, une unité spéciale anti-communiste de la police française et la préfecture s’abat contre la résistance communiste. Jean Kerautret, 24 ans, tapissier, responsable de la CGTU et du Parti communiste dans la région brestoise, et Vincent Guivarc’hbrestois de 24 ans, soudeur à l’Arsenal de Brest, membre des FTPF du Parti communiste clandestin, sont fusillés à Morlaix le 14 octobre 1942.

Ces Résistants communistes, fusillés par les Allemands, sont souvent d’abord traqués, arrêtés et torturés, par des policiers français, avant d’être livrés aux Allemands. Cela aussi, nous ne l’oublions pas !

De la prison Jacques Cartier de Rennes, Albert Rannou, dont nous avons eu en possession une quinzaine de lettres manuscrites confiées par Jacques Guivarc’h, le marbrier de Saint Martin des Champs, ancien militant communiste comme son père, Jean, résistant, Albert Rannou, arrêté en octobre 1942 et qui sera fusillé le 17 septembre 1943 au Mont Valérien avec 18 autres camarades communistes finistériens, originaire de Guimiliau, ouvrier maçon, né le 5 mars 1914, écrit à ses parents :

 

Albert Rannou qui écrit le jour de son exécution de la Prison de Fresnes le 17 septembre 1943

 

Cher Papa et chère Maman

Il est 11 heures moins le quart, on vient de nous prévenir qu’on va être fusillés à 16 heures. Je vais donc donner ma vie à la France, pour ma patrie que j’ai toujours aimée et pour laquelle j’ai combattu. Je meurs content car mon sacrifice (j’en ai la certitude) n’aura pas été vain. J’ai lutté durant ma courte existence pour le bonheur des travailleurs et pour que la paix règne en ce monde.

Mes chers parents, vous savez que je vous ai toujours aimés et que vous me le rendez bien ainsi qu’Yfic. Ça me fait une peine immense de vous quitter à jamais. Je ne sais comment vous exprimer toute ma gratitude pour ce que vous avez fait pour moi. Vous m’avez choyé depuis mon enfance jusqu’à ma dernière heure. Si quelquefois je vous ai fait de la peine, vous m’avez pardonné. Je n’oublie pas non plus ma belle-sœur. Grand-mère et toute la famille auxquels vous voudrez bien envoyer mes amitiés dernières. Je pense à vous tous en ce moment qui est plus pénible pour vous que pour moi. Je viens de voir l’aumônier, j’ai refusé la communion. Donc aucun service religieux à mon intention. Mes amitiés aussi à tous les voisins et camarades, qu’ils sachent que j’ai fait mon devoir de Français et de communiste.

Papa, Maman, ma dernière pensée sera pour vous et pour mon frère. Je vous embrasse tous dans un même élan.

Soyez courageux.

Adieu tous.

Votre fils Albert.

Vive la France, Vive le parti communiste

Paix- Liberté- Justice »

 

Ces résistants sont l’orgueil de notre peuple qui ne plie pas devant l’abominable.

Ce 27 mai 2020, nous voulons célébrer la naissance du Conseil National de la Résistance et l’incroyable défi que se sont fixés des hommes et des femmes d’imaginer la France dans laquelle ils rêvaient de vivre pour restaurer la République des Lumières, pour créer une France nouvelle, plus juste, plus égalitaire.

Deux ans après, dans une France en ruine, un gouvernement réunissant des ministres gaullistes, de la SFIO et du PCF, reconstruisent le pays en faisant le choix de mettre en œuvre des avancées sociales, économiques et politiques majeures, complétant les conquêtes, quelques années plus tôt, du Front populaire : les femmes votent pour la première fois le 29 août 1945, la Sécurité sociale est inventée et mise en place, tout comme notre système de retraite par répartition, le gouvernement nationalise les Houillères, Renault, les banques de dépôt et la Banque de France, l’électricité et le rail. Le droit à l’éducation et à la culture pour tous est instauré.

Manifestant l’unité profonde des réformes accomplies par les gouvernements néo-libéraux en France depuis le milieu des années 1980, avec une accélération dans les années 2000-2010, Denis Kessler, n°2 et idéologue du MEDEF (au côté d’Ernest-Antoine Seillières) de 1994 à 1998, écrivait dans un éditorial du journal Challenge (04/10/2007) :

« Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie.

Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme…

A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ».

L’actualité du Conseil National de la Résistance et de son programme de réformes sociales et démocatiques, signé le 15 mars 1944, à l’unanimité des membres du Conseil national de la Résistance, c’est celui d’un effort créateur et de rassemblement pour imaginer un avenir de société vivable par-delà la noirceur du temps présent, c’est celui d’un retour à l’esprit du Front Populaire pour assurer le bonheur et la sécurité dans la vie de tous et abattre les féodalités économiques.

Oui il est temps de relancer un effort de rassembler des bonnes volontés et des forces politiques progressistes pour faire face aux défis du temps.

Cette actualité de la Résistance est tellement vivante aujourd’hui:

– Parce que l’idéologie de l’extrême-droite revient en force en France, en Europe et dans le monde.

– Parce que la progression et la diffusion des idées des partis qui s’en réclament et en héritent est de plus en plus banalisée, normalisée.

– Parce que notre démocratie est de plus en plus dénaturée et minée par l’influence des puissances financières et des milliardaire, souvent exilés fiscaux, qui possèdent ou guident les hommes et les partis politiques,la bourgeoisie d’Etat des technocrates inspirant les gouvernements, les médias audiovisuels, de presse écrite, du numérique, les principales entreprises, tout en faisant jouer à l’interventionnisme d’Etat un rôle de défenseur de leurs intérêts privés capitalistes, comme au bon vieux temps du 19e siècle.

– Parce que nous avons plus que jamais besoin d’une inspiration de rassemblement, et de création politique, d’une force d’espoir pour conjurer les menaces très fortes auxquelles notre société est exposée et la reconstruire sur des bases plus justes et durables.

A l’heure ou tout le monde s’interroge sur les moyens de reconstruire nos pays, mis à l’arrêt par la pandémie, fragilisé par des années de politiques néo-libérales et capitalistes qui ont battu en brèche l’héritage du Conseil National de la Résistance, et affaibli notre pays dans sa capacité à faire face à des défis comme celui de l’épidémie du coronavirus.

Car cette pandémie que nous continuons d’affronter, dans toute sa brutalité, met elle aussi au cœur du débat le choix de société dans lequel nous voulons vivre, en portant l’exigence de traiter en profondeur les racines du mal. Elle révèle au grand jour les conséquences de ce modèle économique sur nos vies; un modèle dédié à la finance qui a misé sur la course au profit, l’exploitation des êtres humains, des ressources naturelles, choisissant d’affaiblir le rôle des États et de ses services publics.

Pays Bigouden, 27 Mai – Hommage à la résistance.

A l’occasion de la Journée Nationale de la Résistance, deux manifestations se sont déroulées dans le Pays Bigouden, l’une organisée par la Municipalité nouvellement élue de Plobannalec-Lesconil devant le Monument aux Morts de la Commune, et l’autre à l’initiative de la section du Pays bigouden du Parti communiste français au Monument des Fusillés de Poulguen sur la commune de Penmarc’h.

Pour cette première manifestation – restreinte – pour tenir compte des contraintes liées à la pandémie, le drapeau du PCF était présent pour souligner le lourd tribut payé par le PCF pendant l’Occupation à Lesconil.

Une vingtaine de personnes ont participé à la cérémonie de Poulguen à Penmarc’h, portant un masque et respectant les règles de distanciation physique : les drapeaux, appel aux Morts, Chant des Partisans, allocution, dépôt de gerbe et Marseillaise…

Toutes les informations historiques sur la Résistance en Pays bigouden son peuvent êtres consultées sur le site https://bigouden1944.wordpress.com/

Allocution de Philippe Moreau, secrétaire de la section PCF du Pays bigouden

Merci à vous tous chers amis, chers camarades d’avoir répondu à notre invitation pour célébrer ce 27 mai, journée nationale de la Résistance, journée également consacrée aux valeurs portées par le programme du Conseil National de la Résistance, né en 1943 en pleine guerre.

Cette journée rend hommage à celles et à ceux qui ont combattu, à celles et à ceux qui sont morts durant cette guerre, selon l’estimation la plus répandue entre 50 et 70 millions, soit plus de 2% de la population mondiale à cette époque.

Avec près de 26 millions de morts, dont une majeure partie de militaires de l’armée rouge, l’Union soviétique a payé le tribut humain le plus élevé de la Seconde Guerre mondiale.

Le paroxysme de la barbarie nazi est atteint quand tuer l’ennemi ne suffit plus. Il faut l’exterminer, le rayer de la carte, au nom d’une insupportable théorie de la race supérieure.

Dans les camps de la mort l’horreur se répand, parce qu’ils sont juifs, 6 millions d’entre eux y furent exterminés, tziganes, communistes, socialistes, syndicalistes, homosexuels ou handicapés ; des hommes, des femmes et des enfants sont éliminés méthodiquement.

C’est face à cette idéologie délirante qu’une certaine France s’est levée.

Une France courageuse et déterminée, qui dira « non » à l’envahisseur et « oui » à la Liberté. Le 18 juin 1940, alors qu’une partie de notre pays est occupée par les Allemands, le Général de Gaulle lance depuis la BBC son appel à la Résistance.

La veille, à Draguignan, Charles Tillon, membre de la direction du Parti Communiste Français, lançait lui aussi son appel au « peuple des usines, des champs, des magasins, des bureaux, les commerçants, les artisans, les intellectuels, les soldats encore sous les armes à s’unir dans l’action ».

Dès lors, de nombreux hommes et femmes de confessions politiques, syndicales ou religieuses différentes se sont mobilisés pour combattre le nazisme, les armes à la main au péril de leur vie. C’est à eux qu’il nous faut penser aujourd’hui.

Parmi eux de nombreux communistes et d’antifascistes, qui avaient refusé le putsch de Franco et la capitulation de Munich, ceux-là se sont engagés dans les « Francs-tireurs et partisans » (les FTP) crée par la direction nationale du Parti Communiste pour défendre la classe ouvrière et le bonheur commun.

Dans ce combat beaucoup y ont laissé leur vie comme ici à Poulguen où 35 patriotes presque tous communistes furent enfouis dans le sable après avoir été fusillés par les bourreaux hitlériens. Ce qui frappe en lisant leur âge sur ce monument c’est leur jeunesse, si l’on met à part le doyen le docteur Nicolas qui aurait pu être le père ou même le grand-père de beaucoup d’entre eux.

La plupart sont Finistériens, certains sont de l’Ille-et-Vilaine, d’autres de l’Eure-et-Loir et de la Région parisienne.

Le nom d’un Républicain espagnol y est aussi gravé. Il a sacrifié sa vie pour son pays d’accueil, au nom d’un idéal partagé, celui de la liberté et de la République. Dix de ses camarades du groupe de résistant espagnole « Los Deportistas » ont été déportés à Dachau.

Y figurent également quatre anonymes – terrible de ne pouvoir mettre un nom sur des victimes de la bête immonde – qu’ils demeurent à jamais le symbole de tous les mouvements de pensée qui ont combattu le nazisme.

Ils sont tous l’orgueil de notre peuple qui ne plie pas devant l’abominable.

Ce 27 mai 2020, nous voulons aussi célébrer la naissance du Conseil National de la Résistance ; et l’incroyable défi que se sont fixés des hommes et des femmes, d’imaginer la France dans laquelle ils rêvaient de vivre, pour restaurer la République des Lumières.

Deux ans après, dans une France en ruine, un gouvernement réunissant des ministres gaullistes, de la SFIO et du PCF, reconstruisent le pays en faisant le choix de mettre en œuvre des avancées sociales, économiques et politiques majeures, complétant ainsi les conquêtes établies quelques années plus tôt par le Front populaire :

Les femmes votent pour la première fois le 29 août 1945, la Sécurité sociale est inventée et mise en place, tout comme notre système de retraite par répartition, le gouvernement nationalise les Houillères, Renault, les banques de dépôt et la Banque de France, l’électricité et le rail. Le droit à l’éducation et à la culture pour tous est instauré.

Cette actualité de la Résistance est tellement vivante aujourd’hui. A l’heure où tout le monde s’interroge sur les moyens de reconstruire son pays mis à l’arrêt par la pandémie.

Car cette pandémie que nous continuons d’affronter, dans toute sa brutalité, met également au cœur du débat le choix de société dans lequel nous voulons vivre, en portant l’exigence de traiter en profondeur les racines du mal.

Elle révèle au grand jour les conséquences de ce modèle économique sur nos vies ; un modèle dédié à la finance qui a misé sur la course au profit, l’exploitation des êtres humains et des ressources naturelles, qui a choisi d’affaiblir le rôle des États et de ses services publics.

Plouigneau le 27 mai : Hommage du PCF à la résistance au monument aux morts.

 

Hommage du PCF à la résistance au monument aux morts de Plouigneau le 27 mai à 11h sur la place de la mairie avec un discours lu par notre jeune camarade, nouvel adhérent des JC de 16 ans, Walden Gauthier. En présence de Roger Héré, Jean-Claude Le Fer, Michel Prigent, Jean-Claude Postic, Guy Darol.

MERCREDI 27 MAI 2020 : HOMMAGE DES COMMUNISTES DU PAYS DE QUIMPER A LA RÉSISTANCE.

Ce mercredi 27 Mai, une dizaine de communistes dont deux élus de Quimper et Briec, rendaient hommage au Comité National de la Résistance, au square Jean Moulin et y ont déposé une gerbe de fleurs.

MERCREDI 27 MAI 2020 : HOMMAGE DES COMMUNISTES DU PAYS DE QUIMPER A LA RÉSISTANCE.

Ce mercredi 27 mai est jour d’hommage à la Résistance, dont l’esprit et les valeurs inspirent bien des combats d’aujourd’hui, et au Conseil National de la Résistance qui tint le 27 mai 1943 sa 1ère réunion sous la présidence de Jean Moulin, Max dans la Résistance, car il avait pris comme nom de clandestinité le prénom de son ami Max Jacob avec qui il se lia alors qu’il était sous-préfet de Châteaulin.
Le CNR, né en 1943 en pleine guerre, réunissait les 8 grands mouvements de Résistance, 6 partis politiques et deux centrales syndicales.
Il était l’émanation d’une France courageuse et déterminée, celle qui dit non au nazisme et à l’occupation, non au régime collaborationniste fascisant et raciste de Pétain, oui à une République où la Liberté, l’Égalité, la Fraternité ne soient pas de vains mots.
Cette France qui se dressa contre l’inacceptable, ce fut pour une grande part celle des « humbles », celle qui tient debout notre pays dans les moments les plus difficiles, comme ceux que nous venons de vivre.
C’était un incroyable défi dans la France occupée, d’avoir rêvé le monde à venir en jetant les bases du programme du CNR, les Jours Heureux.
Deux ans après cette réunion fondatrice, dans une France libérée mais en ruine, gaullistes, communistes, socialistes, rassemblés dans le gouvernement du général De Gaulle relevèrent ce défi de reconstruire le pays en mettant en œuvre des avancées sociales, économiques, politiques majeures : invention de la Sécurité Sociale, gérée par les salariés eux-mêmes, mise en place par le ministre communiste Ambroise Croizat ; droit de vote des femmes, sur proposition du représentant du PCF au sein du gouvernement provisoire ; nationalisation de Renault, des Houillères, des grandes banques, des assurances, de l’électricité, du rail, avec des droits nouveaux pour leurs salariés ; comités d’entreprise ; statut de la Fonction Publique ; démocratisation de l’école, de la culture ; lois pour soustraire la presse aux puissances d’argent ; coopératives pour la production, la distribution des produits agricoles…et bien d’autres choses encore.
Ce fut un grand moment d’invention sociale et démocratique qui garde toute son actualité aujourd’hui.
Parce que l’idéologie de l’extrême-droite porteuse de haine, de racisme, de rejet de l’autre, revient en force en France, en Europe, dans le monde.
Parce que les féodalités économiques et les oligarchies contre lesquelles luttait le CNR n’ont eu de cesse de reconquérir et d’étendre leur domination, battant en brèche l’héritage de la Résistance, ses valeurs d’égalité et de justice, de solidarité, au détriment de notre démocratie, de nos droits sociaux, de nos services publics.
L’épidémie du coronavirus a mis au grand jour les ravages du modèle économique libéral fondé sur l’exploitation des êtres humains et le pillage des ressources, au mépris de nos vies et de l’avenir de la planète, qui a partout semé pauvreté et précarité, fait exploser les inégalités, mis en concurrence les hommes et les territoires, jusqu’aux conflits armés.
Des années de politiques dictées par ces dogmes libéraux ont fragilisé notre société, affaibli notre pays, et s’il a tenu bon au plus fort de la pandémie, nous le devons avant tout à l’engagement de nos soignants, à nos services publics même amoindris, à celles et ceux qui souvent dans l’ombre ont permis de maintenir les activités essentielles, à nos réseaux de solidarité qui tissent notre vivre-ensemble.
Comme au sortir de la guerre, il s’agit aujourd’hui de s’attaquer aux racines du mal qui a miné notre société, de la refonder sur des bases plus justes et durables, d’inventer ensemble un nouveau chemin d’espoir.
C’est dans cet esprit que la section PCF du pays de Quimper honorera la mémoire du CNR et celle des résistants et résistantes de la région quimpéroise, et parmi eux de nombreux communistes qui ont laissé leur trace dans notre ville, comme Émile Le Page et Pierre Jolivet, deux jeunes postiers communistes de 19 et 20 ans, les premiers résistants fusillés à Quimper en juin et juillet 1942, ou Denise Goyat-Larzul, jeune résistante qui rejoignit le maquis et participa aux combats de la Libération à Quimper et dans le Sud Finistère.

 

Cher-e-s camarades,

Ce mercredi 27 mai, avec une dizaine de camarades, munis des drapeaux du PCF,nous avons rendu hommage  à la Résistance et à l’héritage du CNR, d’une grande actualité en ces temps de pandémie où, devant les ravages des politiques libérales, monte l’idée du « plus jamais ça! » et la volonté d’ouvrir une autre voie pour des « Jours heureux » de notre temps.

Merci aux camarades qui étaient présents, parmi lesquels nos élus Piero et Jean-Claude, nouvel élu de Briec, et à tous ceux qui nous ont accompagnés par la pensée, car nous étions tenus par les limitations imposées aux regroupements.

Étaient là avec nous, Jean-Yves Mazo, représentant de l’ANACR, et Solenn, petit-fille de Denise Larzul, l’une des résistantes communistes  dont nous avons évoqué la mémoire. Solenn représentait aussi son oncle Claude (son père Michel vient de nous quitter le 15 mars).

Notre camarade Alain Le Bec dont la femme est la petite-fille de Pierre Guéguin, le maire communiste de Concarneau fusillé à Châteaubriant, était excusé.

Des journalistes du Télégramme et d’Ouest-France s’étaient aussi déplacés.

Bien des lieux évoquent dans notre ville la mémoire de la Résistance, et la part décisive qu’y ont prise les communistes, mais en ce jour anniversaire de la 1ère réunion du CNR le 27 mai 1943 sous la présidence de Jean Moulin, nous avions choisi pour cet hommage la stèle honorant Jean Moulin qui fut avant la guerre sous-préfet de Châteaulin, et fréquenta à cette occasion notre ville de Quimper, siège de la préfecture du Finistère.

Il s’y lia d’amitié avec Max Jacob dont la maison natale est toute proche sur les quais de l’Odet (des dessins de Jean Moulin figurent d’ailleurs dans la salle Max Jacob du musée de Quimper) et c’est en pensant à Max Jacob que Jean Moulin prit dans la clandestinité le nom de Max. La barbarie nazie réunit dans la mort les deux amis, Max Jacob, mort en février 1944 avec l’étoile jaune au camp d’internement de Drancy, et Jean Moulin, tombé entre les mains du sinistre Barbie en juin 1943 dans la région lyonnaise.

Nous avons déposé une gerbe de roses rouges au pied de la stèle où nous avions disposé l’Affiche Rouge et le portrait de Guy Môquet par Ernest Pignon Ernest, ainsi que la Une de l’Huma du 22 novembre 1945 annonçant la formation du gouvernement du général De Gaulle avec les 5 ministres communistes dont Ambroise Croizat qui allait révolutionner notre protection sociale avec la création de la Sécu.

Bien fraternellement,

Yvonne

Ci-dessous l’intervention que j’ai prononcée au nom de notre section et qui fut suivie d’une minute de silence puis du chant des partisans.

« Nous sommes réunis ce 27 mai pour rendre hommage à la Résistance, dont l’esprit et les valeurs inspirent bien des combats aujourd’hui, et au Conseil National de la Résistance qui tint sa 1ère réunion le 27 mai 1943 sous la présidence de Jean Moulin.
Cette commémoration se fait dans des conditions très particulières puisque la pandémie qui a frappé notre pays et n’est pas éteinte nous impose des conditions restrictives que nous respectons, la sécurité sanitaire est notre première priorité.

Jean Moulin, Max dans la Résistance, fut avant la guerre sous-préfet de Châteaulin et devint l’ami de Max Jacob qui est né à quelques pas d’ici, il lui emprunta son prénom comme nom de clandestinité.
Jean Moulin, artisan de l’unification de la Résistance, et bref président du CNR car il allait tomber en juin 1943 entre les mains du sinistre Barbie, et Max Jacob, poète et artiste, parmi les plus grands, mort en 1944 avec son étoile jaune au camp d’internement de Drancy, prélude aux camps de la mort.

Ces deux noms nous disent beaucoup sur ce qui était en jeu dans le combat que menaient les femmes et les hommes de la Résistance.

Le CNR, né en 1943 en pleine guerre, quelques mois après que les nazis aient connu à Stalingrad leur 1ère défaite, dont le prix humain fut immense, réunit les 8 grands mouvements de Résistance, 6 partis politiques et deux centrales syndicales.
Il était l’émanation d’une France courageuse et déterminée, celle qui dit non au nazisme et à l’Occupation, non au régime collaborationniste fascisant et raciste de Pétain, oui à une République où la Liberté, l’Égalité, la Fraternité ne soient pas de vains mots.
Cette France qui se dressa contre l’inacceptable ce fut pour une grande part celle des « humbles », expression qu’employa en d’autres temps Victor Hugo, celle qui tient debout notre pays dans les temps difficiles, comme ceux que nous avons vécu et vivons encore en ce moment.
Dans cette France résistante, nombreux étaient les communistes, François Mauriac parlait après la guerre du parti des fusillés, nous en évoquerons plusieurs tout à l’heure.

C’était un incroyable défi que se lançaient dans la France occupée, en proie à la barbarie nazie, loin encore de sa libération, les mouvements de Résistance, les partis démocratiques, les syndicats libres, que de rêver le monde à venir en jetant les bases du programme du CNR, les Jours Heureux.
Deux ans après cette réunion fondatrice, dans une France libérée mais en ruine, gaullistes, communistes, socialistes, rassemblés dans le gouvernement du général De Gaulle relevèrent ce défi de reconstruire le pays en mettant en œuvre des avancées sociales, économiques, politiques majeures : invention de la Sécurité Sociale, gérée par les salariés eux-mêmes, mise en place par le ministre communiste Ambroise Croizat ; allocations familiales ; droit de vote des femmes, sur proposition du représentant du PCF au sein du gouvernement provisoire d’Alger; nationalisation de Renault, des Houillères, des grandes banques, des assurances, de l’électricité, du rail ; comités d’entreprise et droits nouveaux pour les salariés; statut de la Fonction Publique ; démocratisation de l’école, de la culture ; lois pour soustraire la presse aux puissances d’argent ; coopératives pour la production, la distribution des produits agricoles…et tant d’autres choses encore.
5 ministres communistes figuraient dans ce gouvernement et pesèrent de tout leur poids, forts du soutien d’une large part de la population.

Ce fut un grand moment d’invention sociale et démocratique qui garde toute son actualité aujourd’hui.
Parce que l’idéologie de l’extrême-droite porteuse de haine, de racisme, de rejet de l’autre, revient en force en France, en Europe, dans le monde.
Parce que les féodalités économiques et les oligarchies contre lesquelles luttait le CNR n’ont eu de cesse de reconquérir et d’étendre leur domination au détriment de notre démocratie, de nos droits sociaux, de nos services publics, battant en brèche l’héritage de la Résistance, ses valeurs d’égalité et de justice, de solidarité.
N’oublions pas les propos d’un ancien vice-président du MEDEF, Denis Kessler, il y a quelques années : « Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945 et de défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance».

L’épidémie du coronavirus a mis au grand jour les ravages du modèle économique libéral fondé sur l’exploitation des êtres humains et le pillage des ressources, au mépris de nos vies et de l’avenir de la planète, qui a partout semé pauvreté et précarité, fait exploser les inégalités, mis en concurrence les hommes et les territoires, aiguisant les conflits jusqu’à la guerre.
Des années de politiques dictées par ces dogmes libéraux ont fragilisé notre société, affaibli notre pays, et s’il a tenu bon au plus fort de la pandémie, nous le devons avant tout à l’engagement de nos soignants, à nos services publics même amoindris, à celles et ceux qui souvent dans l’ombre ont permis de maintenir les activités essentielles, à nos réseaux de solidarité qui tissent notre vivre-ensemble.
Comme au sortir de la guerre, il s’agit aujourd’hui de s’attaquer aux racines du mal qui a miné notre société, de la refonder sur des bases plus justes et durables, d’inventer ensemble un nouveau chemin d’espoir.

C’est dans cet esprit que la section PCF du pays de Quimper honore ce jour la mémoire du CNR et celle des résistants et résistantes, dans la diversité de leurs origines, de leurs opinions philosophiques, religieuses ou politiques, de leurs engagements, gaullistes, socialistes, communistes, syndicalistes, ceux qui croyaient au ciel comme ceux qui n’y croyaient pas.
Parfois jeunes, et même très jeunes résistants en culottes courtes comme Michel Mazéas, ancien maire communiste de Douarnenez, ou René Vautier, élève de la Tour d’Auvergne, Croix de guerre à 16 ans avec son groupe des Éclaireurs de France, le futur cinéaste communiste dont la caméra fut au long de sa vie au service des combats émancipateurs.
D’autres plus anciens, certains avaient déjà l’expérience de la guerre antifasciste dans les brigades internationales en Espagne, comme le Morlaisien Henri Rol-Tanguy, acteur décisif de la Libération de Paris, dont la femme Cécile elle aussi grande résistante vient de nous quitter.
Certains venus d’ailleurs, comme ces réfugiés espagnols qui ont rejoint la Résistance dans la région brestoise, ou Charles de Bortoli, l’Italien communiste de Brest, né près de Venise, fusillé en août 1942 au stand de tir de Balard.
Ils étaient ouvriers, employés, cheminots, postiers, instituteurs, marins, paysans, lycéens ou jeunes travailleurs, femmes au foyer…

Très tôt le Finistère a connu des actions de résistance, de simples gestes individuels, ou des actes déjà organisés.
Le préfet du Finistère dans un rapport d’avril 1941 place les communistes au premier rang des adversaires de la Révolution nationale de Pétain, précisant : « aussi actifs qu’irréductibles…doivent être considérés comme rebelles à toute propagande ».
Et en août 1941, les autorités militaires allemandes le somment d’agir contre la recrudescence des attentats et sabotages.
Arrestations, tortures, exécutions, déportations ne purent mettre fin à ces actes de résistance.
« Ami, si tu tombes, un ami sort de l’ombre à ta place… »

Parmi les résistants qui payèrent un lourd tribut à la répression, beaucoup de communistes.
Henri Texier, qui fut responsable du PCF et secrétaire du syndicat des métaux CGT à Quimper de 1936 à 1939, fusillé au Mont Valérien en septembre 1941.
Le jeune cheminot Charles Le Port d’Ergué-Armel, le ferblantier Arthur Quéinec de Penhars, le facteur auxiliaire Marcel Volant de Quimper, tous trois fusillés sur les dunes de Poulguen en avril 1944, comme Marcel Kergonna, d’Ergué-Armel.
Jean Bernard, capitaine FTP, arrêté et déporté, comme son jeune frère Yves arrêté en classe au lycée de Pont L’Abbé en octobre 1942 à tout juste 18 ans.
André Quiniou, employé du trésor public, un des responsables du PCF clandestin à Quimper, arrêté et torturé par des policiers français, meurt à l’hôpital de Lorient en août 1942. Son camarade Yves Deredec, arrêté en même temps que lui et déporté, survivra.
Louis Bernard et Martial Corcuff, jeunes communistes du quartier de Locmaria, déportés en mars 1944 à Mauthausen.
Mathias Le Louet employé aux Ponts et Chaussées, responsable d’une imprimerie clandestine, arrêté en mars 1943, s’évade et reprend le combat.
René Tressard, l’instituteur communiste arrêté dans sa classe, mourra à Buchenwald.
Alain Quiniou, employé de banque, militant communiste et cégétiste, résistant dès juin 1940, versé dans les FTP en 1942, arrêté et torturé lui aussi par des policiers français avant d’être livré aux Allemands, meurt en déportation en mai 1944.
Le cheminot François Harré, mort sous la torture à la prison de Mesgloaguen, et sa fille Yvette, jeune communiste, résistante elle aussi.
Et tant d’autres qui perdirent la vie, ou survécurent.

Je voudrais évoquer tout particulièrement Émile Le Page et Pierre Jolivet, deux jeunes postiers de 19 et 20 ans, les premiers résistants fusillés à Quimper en juin et juillet 1942, au stand de tir de la Tourelle, dont l’exécution marqua les esprits, une plaque évoque leur souvenir.
Membres de la Jeunesse communiste et du PCF dès 1939, ils avaient fait partie des premiers groupes de résistants communistes et participé dès janvier 1941 à des actions de sabotage contre l’armée allemande, ils préparaient une action contre la LVF quand ils tombèrent en mai 1942, leur groupe l’exécuta sans eux en juin. Eux aussi furent arrêtés et torturés par des policiers français avant d’être remis aux Allemands.

Ainsi que Denise Goyat-Larzul, dont la petite-fille est présente parmi nous. Denise, engagée à 21 ans en 1943 dans la Résistance, rejoint le maquis de Langolen en 1944 quand la Gestapo est sur ses traces, elle y retrouve son père dont elle ne savait pas qu’il était lui aussi dans la Résistance ; elle est alors intégrée dans la 1ère compagnie FTP et prend part à des actions contre des trains de munitions, de ravitaillement, elle participe aux combats de la Libération à Quimper et dans le Sud-Finistère, à Concarneau, dans la presqu’île de Crozon ; elle reçut la Croix de guerre. Denise fut jusqu’à la fin de sa vie adhérente de notre section.

Et une pensée aussi pour Ernest Mazé, l’ancien résistant qui vient de mourir à Douarnenez, Ernest Mazé était le frère d’Édouard Mazé, qui fut tué par les gendarmes lors des grandes manifestations d’avril 1950 à Brest, René Vautier lui consacra son film « Un homme est mort ».

Pour finir, je voudrais évoquer encore le souvenir de deux résistants nés dans le Finistère où ils ont passé leur jeunesse, tous les deux ont été mousses sur des bateaux de pêche, puis partis travailler dans la région parisienne, qui ont joué un rôle important dans le mouvement syndical : Corentin Celton né à Ploaré, aujourd’hui intégrée à Douarnenez, et Corentin Cariou de Loctudy, tous les deux communistes et syndicalistes, Corentin Celton, infirmier des hôpitaux, secrétaire de la fédération CGT des services publics et de la santé , fusillé au Mont Valérien en décembre 1943 ; Corentin Cariou, dirigeant du syndicat CGT des gaziers, ancien membre du comité central du PCF, fusillé au camp de Compiègne en février 1942. La santé, les services publics, l’énergie, cela nous renvoie à l’héritage du CNR et aux enjeux d’aujourd’hui. »

Quimper, le 27 mai 2020

 

27 mai- Cimetière de Guimiliau : hommage à Albert Rannou, engagé volontaire des Brigades Internationales, résistant communiste finistérien exécuté par les Allemands au Mont Valérien.

Pour cette Journée nationale de la Résistance, ce 27 mai 2020 entre 14h30 et 15h30, un moment d’une grande intensité avec Dominique Derrien dans le cimetière de Guimiliau auprès de sa magnifique église et de son enclois paroissial et son calvaire exceptionnel de la Renaissance, pour évoquer la vie de lutte et d’engagements généreux d’Albert Rannou, ouvrier maçon du Léon, militant cégétiste et communiste, engagé volontaire dans les Brigades Internationales (il croisera Rol-Tanguy et sera blessé deux fois pendant la guerre d’Espagne qu’il terminera avec le grade de lieutenant), héros de la résistance communiste brestoise arrêté en octobre 1942 après plusieurs sabotages et attentats, et fusillé avec 18 autres résistants communistes brestois au Mont-Valérien (son corps ne reviendra au cimetière de Guimiliau que 3 ans plus tard).

Un héros de la Résistance dont nous avons retrouvé les lettres écrites de prison, bouleversantes, grâce à Jacques Guivarc’h, l’ancien marbrier de la barrière à St Martin des Champs et sur lequel enquête assidûment Dominique Derrien, professeur d’histoire et chercheur.

De la prison Jacques Cartier de Rennes, Albert Rannou, dont nous avons eu en possession une quinzaine de lettres manuscrites confiées par Jacques Guivarc’h, le marbrier de Saint Martin des Champs, ancien militant communiste comme son père, Jean, résistant, Albert Rannou, arrêté en octobre 1942 et qui sera fusillé le 17 septembre 1943 au Mont Valérien avec 18 autres camarades communistes finistériens, originaire de Guimiliau, ouvrier maçon, né le 5 mars 1914, écrit à ses parents :

« Nous attendons toujours le jugement. Certains disent qu’il aura lieu à Paris et d’autres parlent qu’il aura lieu dans peu de temps à Rennes. Enfin, rien ne presse pour ce qu’on a à en tirer, de l’instruction. J’ai demandé à l’inspecteur allemand quelle serait ma peine. Il m’a dit que je pouvais espérer mais que la loi est dure. On cause aussi de nous envoyer dans un camp de travaux en Allemagne. Mais je prends ça pour un calmant qu’on donne à un malade sur le point de calancher.
Quand j’ai fait mon boulot, je savais à chaque fois à quoi je m’exposais, et maintenant j’attends stoïque qu’on décide de mon sort. Les premiers camarades arrêtés ont été cravaché sur tout le corps, leurs fesses étaient rendu comme du pâté de foie par la police française au service de l’ennemi (c’est joli ça). Par ça ils ont dû avouer. Ce qui m’a fait arrêter, ainsi que beaucoup d’autres.
(…) Nous sommes ici 45 de Brest avec les 5 femmes, donc certains ont déjà été jugés par les Français, mais qui doivent encore l’être par un tribunal Allemand. La moitié d’entre nous risquons le grand paquet. Le pire, c’est qu’il y a beaucoup de mariés et de pères de famille. Pour moi, si ça m’arrive j’aurai seulement le grand désespoir de vous quitter ainsi que mon frère et sa femme. Mais rien ne m’inquiète à votre sujet, votre santé est bonne et rien ne vous manque par ailleurs. Donc s’il faut se résigner un jour ça sera avec calme et fierté que je marcherai. J’ai fait mon devoir de Français et de communiste. Je suis allé en Espagne parce que là-bas se jouait le sort de la France et que l’Espagne Républicaine vaincue, c’était la guerre pour notre Pays. A présent le capitalisme est en train de creuser sa propre tombe, malheureusement qu’avant de disparaître il peut encore faire beaucoup de mal. Je viens d’apprendre que 3 jeunes classes vont partir pour l’Allemagne sur ordre de Pétain-Laval. Une fois là-bas, ils seront déguisés en mannequins du 3ème Reich et envoyez sur le Front pour combattre leurs camarades Russes contre leur propre liberté. La bête agonise mais elle a du mal à crever. J’aurais bien voulu pouvoir assister à sa fin. Si je n’y suis pas, vous pourrez dire que votre fils a maintes fois risqué sa vie pour le triomphe de son idéal et pour la victoire de notre juste cause. La défense de la République française que nous voulons voir prospérer dans une union des Républiques mondiale. Peut-être que les Alliés arriveront à temps mais ils n’ont pas l’air de se presser, quoi qu’il advienne ils ne perdent pas pour attendre, car les peuples anglo-américains ont aussi compris que leur salut est aux côtés de leurs camarades bocheviques, qu’il faut qu’ils luttent, pour écraser à jamais le fascisme fauteur de guerre et de misère.
« Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage » (Karl Marx*) ».

Albert Rannou qui écrit le jour de son exécution de la Prison de Fresnes le 17 septembre 1943

Cher Papa et chère Maman
Il est 11 heures moins le quart, on vient de nous prévenir qu’on va être fusillés à 16 heures. Je vais donc donner ma vie à la France, pour ma patrie que j’ai toujours aimée et pour laquelle j’ai combattu. Je meurs content car mon sacrifice (j’en ai la certitude) n’aura pas été vain. J’ai lutté durant ma courte existence pour le bonheur des travailleurs et pour que la paix règne en ce monde.
(censuré)

Mes chers parents, vous savez que je vous ai toujours aimés et que vous me le rendez bien ainsi qu’Yfic. Ça me fait une peine immense de vous quitter à jamais. Je ne sais comment vous exprimer toute ma gratitude pour ce que vous avez fait pour moi. Vous m’avez choyé depuis mon enfance jusqu’à ma dernière heure. Si quelquefois je vous ai fait de la peine, vous m’avez pardonné. Je n’oublie pas non plus ma belle-sœur. Grand-mère et toute la famille auxquels vous voudrez bien envoyer mes amitiés dernières. Je pense à vous tous en ce moment qui est plus pénible pour vous que pour moi. Je viens de voir l’aumônier, j’ai refusé la communion. Donc aucun service religieux à mon intention. Mes amitiés aussi à tous les voisins et camarades, qu’ils sachent que j’ai fait mon devoir de Français et de communiste.
Papa, Maman, ma dernière pensée sera pour vous et pour mon frère. Je vous embrasse tous dans un même élan.
Soyez courageux.
Adieu tous.
Votre fils Albert.
Vive la France, Vive le parti communiste
Paix- Liberté- Justice »

 

27 Mai- Brest – JOURNÉE NATIONALE DE LA RÉSISTANCE – HOMMAGE À CÉCILE ROL-TANGUY.

Ce mercredi 27 mai est la journée d’hommage à la Résistance et à la naissance du Conseil National de la Résistance dont l’esprit et les valeurs inspirent bien des combats d’aujourd’hui.

Ce matin, la section du PCF du Pays de Brest et les élus communistes de la ville de Brest ont salué la mémoire de Cécile Rol-Tanguy, résistante communiste décédée récemment, et de toutes ces femmes et ces hommes qui, engagés dans la Résistance, ont dit non à l’envahisseur fasciste, oui à Liberté, oui à une République rénovée, plus fraternelle, plus égalitaire, plus démocratique.

Dans le respect des consignes sanitaires, l’hommage rendu par Jean-Paul CAM, secrétaire de section, s’est suivi d’un dépôt de gerbe sur le rond-point Rol-Tanguy, face à la gare de Brest.

« Ce mercredi 27 mai, journée nationale de la Résistance, célèbre la création du Conseil National de la Résistance.
Né en 1943, en pleine guerre, il réunit huit mouvements de Résistance, six partis politiques et deux centrales syndicales. Une France courageuse et déterminée, qui dit « non » à l’envahisseur, à un régime fascisant, réactionnaire, raciste et antisémite, et « oui » à la Liberté, à une République rénovée, plus fraternelle, égalitaire et démocratique.
Ce 27 mai 2020, nous voulons célébrer la naissance du Conseil National de la Résistance et l’incroyable défi que se sont fixés des hommes et des femmes d’imaginer la France dans laquelle ils rêvaient de vivre pour restaurer la République des Lumières.
Deux ans après, dans une France en ruine, un gouvernement réunissant des ministres gaullistes, de la SFIO et du PCF, reconstruisent le pays en faisant le choix de mettre en œuvre des avancées sociales, économiques et politiques majeures, complétant les conquêtes, quelques années plus tôt, du Front populaire : les femmes votent pour la première fois le 29 août 1945, la Sécurité sociale est inventée et mise en place, tout comme notre système de retraite par répartition, le gouvernement nationalise les Houillères, Renault, les banques de dépôt et la Banque de France, l’électricité et le rail. Le droit à l’éducation et à la culture pour tous est instauré.
Cette actualité de la Résistance est tellement vivante aujourd’hui :
Parce que l’idéologie de l’extrême-droite revient en force en France, en Europe où comme en Croatie les oustachis amis de Hitler sont réhabilités.
Parce que notre démocratie est de plus en plus dénaturée et minée par le poids des féodalités économiques, oligarchies et inégalités contre lesquelles luttait le Conseil National de la Résistance au nom d’une vision d’une société rénovée et plus juste, avec son programme magnifiquement baptisé « Les jours heureux ».
Parce que nous avons plus que jamais besoin d’une inspiration de rassemblement, et de création politique, d’une force d’espoir pour conjurer les menaces très fortes auxquelles notre société est exposée et la reconstruire sur des bases plus justes et durables.
A l’heure où tout le monde s’interroge sur les moyens de reconstruire nos pays, mis à l’arrêt par la pandémie, fragilisé par des années de politiques néo-libérales et capitalistes qui ont battu en brèche l’héritage du Conseil National de la Résistance, et affaibli notre pays dans sa capacité à faire face à des défis comme celui de l’épidémie du coronavirus.
Car cette pandémie que nous continuons d’affronter, dans toute sa brutalité, met, elle aussi, au cœur du débat le choix de société dans lequel nous voulons vivre, en portant l’exigence de traiter en profondeur les racines du mal. Elle révèle au grand jour les conséquences de ce modèle économique sur nos vies ; un modèle dédié à la finance qui a misé sur la course au profit, l’exploitation des êtres humains, des ressources naturelles, choisissant d’affaiblir le rôle des États et de ses services publics. »

 


27 Mai – Berrien : hommage des section PCF de Carhaix-Huelgoat et de Morlaix au premier village résistant de France de Tredudon-les-Moines.

A Berrien, hommage des section PCF de Carhaix-Huelgoat et de Morlaix au premier village résistant de France de Tredudon-les-Moines en compagnie de la famille de Pierre et Jean-Marie Plassart. Un rassemblement chaleureux pour la Journée Nationale de la Résistance ce 27 mai 2020 avec encore une mémoire très vivante de la résistance populaire et communiste des Monts d’Arrée, la présence de Jean Guyomarc’h dont le père et les oncles ont tous été résistants. Photos de Patrick Gambache.

Pierre Plassart est né en 1912 et mort à Berrien en novembre 1983.Militant communiste de Berrien. Sous l’occupation allemande, il est propagandiste de la résistance, il diffuse les tracts et journaux clandestins du PCF, du Front National de Libération de la France. Il avait chez lui, à Trédudon-les-Moines, un important dépôt d’armes et de munitions des FTP. Il sera conseiller municipal de Berrien à la libération.

Berrien a payé un très lourd tribut à la libération de la France et sa résistance, très forte, animée principalement par des communistes, sera lourdement réprimée: 22 résistants fusillés, 16 déportés, 11 résistants tués au combat dans ce village rouge des Monts d’Arrée.

Parmi eux, à Berrien Jean-Marie Plassart, communiste depuis 1936, résistant, sera arrêté par la police française et mourra dans un camp de concentration de Mathausen. Jean Créoff, cultivateur communiste de Berrien, FTP, sera aussi déporté en camp de concentration en Allemagne, Joseph Créoff aussi, communiste depuis 1936, qui meurt en camp de concentration. Pierre Grall, autre résistant communiste de Berrien, né le 7 mai 1921 et qui adhère au PCF pendant l’occupation, prenant part à des actions armées, sabotages, attaques, etc, sera déporté en Allemagne après son arrestation le 5 juin 1944. Il meurt au camp de Dora en avril 45. Son frère Marcel Grall, agriculteur, puis terrassier, qui adhère au PCF clandestin le 3 juillet 41 après avoir assisté à l’arrestation du communiste Jean Coant avec Jean Créoff, chef des FTP de la région du Faou, puis commandant FTP des Côtes-d’Armor, arrêté le 17 septembre 1943, sera fusillé à Rennes avec 28 de ses camarades le 8 juin 1944.

Eugène Kerbaul, 1918-1945: 1640 militants du Finistère

Article du Ouest-France, 27 mai 2014:

Trédudon, premier village résistant de France

Il y a à Berrien, en plein cœur du centre-Bretagne, au pied des crêtes des Monts d’Arrée, un hameau qui a joué un rôle déterminant dans l’organisation de la Résistance sous l’Occupation : c’est Trédudon-le-Moine. Dès les premiers jours de l’occupation allemande, tout le hameau, situé à 6 km de Berrien, sur la route de La Feuillée, entre en résistance.

Ce village, qui comptait à l’époque près de deux cents âmes a maintenu de juin 1940 à août 1944 une parcelle de France libre. Le 16 juin 40, dès le départ des troupes anglaises du camp de Saint-Thégonnec, une organisation clandestine du Parti communiste français, dirigée localement par Pierre Plassart, y stocke des armes britanniques parachutées. Avec non seulement le soutien, mais aussi la complicité de toute la population. Trédudon-le-Moine sera à la fois un dépôt d’armes, un refuge pour les résistants traqués, un lieu de réunion pour les dirigeants nationaux et régionaux des FTP.

Le 17 mai 1943, un avion britannique est abattu par la défense allemande au-dessus des Monts d’Arrée et tombe en flammes au nord de Plonévez-du-Faou. Les pilotes trouvent refuge à Trédudon.

Hélène Plassard, qui avait 20 ans à l’époque, se souvient : « Il y en a eu du passage ! Les jeunes maquisards arrivaient de Lorient, de Brest… De partout. Il y en avait du monde ici. »

22 résistants fusillés

Après des opérations de sabotage menées notamment contre les lignes ferroviaires, des missions de récupération d’armes, ou encore des attaques des troupes ennemies, les résistants, qui fuyaient à travers la montagne, venaient se cacher dans les greniers et écuries du village : « Ils arrivaient alors vers 5 h du matin. »

Dans la journée, ils étaient occupés aux travaux des champs. Trédudon nourrissait toute cette population de passage. « Nous faisions le tour des fermes pour ramener du beurre, des patates et du lard. Jamais personne n’a refusé de donner. » Le village était devenu un point d’appui pour ceux qui coordonnaient les différentes actions, donc appelés à faire de fréquents déplacements, souvent périlleux.

Le village paiera un lourd tribut lors des représailles de l’occupant. Vingt-deux résistants seront fusillés, onze tués au combat, seize déportés. Dix d’entre eux mourront en déportation. À la Libération, Trédudon-le-Moine se verra décerner le titre de Premier village résistant de France. Une stèle sera érigée à la sortie du hameau et inaugurée en 1947 par Marcel Prenant, chef d’État-major des FTPF.

 

 

27 mai 2020 – la commission féminisme du PCF Finistère rend hommage à la résistante communiste brestoise Simone Moreau en rebaptisant symboliquement une rue.


Ce 27 mai 2020, la commission féministe 29 rend hommage à Simone MOREAU en rebaptisant la rue de Brest où Simone et Henri Moreau ont habité et abrité des caches d’armes et du matériel d’imprimerie pour la presse clandestine.

Un discours fut lu en son honneur :

Ce 27 mai, journée nationale de la Résistance, célèbre la création du Conseil National de la Résistance. Né en 1943, en pleine guerre, il réunit huit mouvements de Résistance, six partis politiques et deux centrales syndicales.

Cette journée rend hommage, aussi, à toutes celles et ceux qui ont combattu et à celles et ceux morts durant cette guerre.

Face à l’idéologie nazie, une certaine France va se lever. : la France de la Resistance.

Parmi ces femmes et ces hommes, nous rendons hommage ce jour à notre camarade, Simone MOREAU, résistante communiste.

 

Simone Moreau (1908-1962)

 

Née en 1908, Simone Moreau, adhère au PCF clandestin sous l’occupation allemande, en 1941.

Elle avait participé aux activités illégales de la Resistance avec son mari, Henri Moreau, dès 1940.

 

Le domicile de Simone et Henri Moreau , ici même rue Portail, devint un dépôt de matériel léger d’imprimerie : stencils pour ronéo (petite machine à imprimer de bureau), papier, encre, etc.

En mai 1942, à la suite de la mise sur pied des FTPF (Francs Tireurs et partisans Français) dans le département, leur appartement servit aussi de dépôt d’armes et d’explosifs.

Simone Moreau devient responsable à la propagande du comité brestois de l’Union des Femmes Patriotes. L’Union des Femmes Patriotes est alors une organisation clandestine créée par le PCF, qui en fait à Brest, en fin 1941 et en 1942, ne regroupe que des femmes communistes. Elle transporte du matériel de propagande à travers toute la Bretagne.

Elle participe à l’organisation de manifestations de femmes :

  • En avril 1942, manifestation des femmes pour un meilleur ravitaillement, d’autres résistantes dont notamment Jeanne Goasguen-Cariou
  • Manifestation des femmes communistes de l’U.F.P (Union des Femmes Patriotes) conte le STO (Service de Travail Obligatoire) créé par Pétain pour fournir de la main-d’œuvre aux usines de guerre allemandes.

 

Simone Moreau travaillait aussi avec Henri à l’impression des journaux et tracts clandestins dans leur petite maison de la rue André Portail à Brest.

 

Arrêtée le 4 octobre 1942, elle fit preuve d’un grand courage. Relâchée en août 1943, faute de preuves et d’aveux, elle resta sous une étroite surveillance policière.

Elle fait alors des démarches pour essayer de sauver son mari de la peine capitale, en vain.

Simone Moreau, après la Libération, continue de militer au PCF.

Elle meurt à Brest en 1962.

 

En hommage à notre camarade résistante Simone Moreau, nous allons chanter ensemble le chant des partisans, et le premier couplet de l’Internationale.

Le chant des partisans et l’International clôturèrent cette action.

 

 

Hommage au programme du Conseil National de la Résistance ce mercredi 27 mai 2020 à Morlaix, square de la résistance.

A midi square de la résistance entre la place du Poulliet et la place René Cassin à Morlaix, avec pour témoin les drapeaux du Parti communiste, de la JC, et le drapeau tricolore, mais surtout le portrait de Rol-Tanguy par Guy Denning peint l’année dernière à l’occasion de l’hommage que le PCF Pays de Morlaix lui avait rendu sur son lieu de naissance en gare de Morlaix, en cette journée d’anniversaire de la création du conseil national de la résistance, journée nationale d’hommage à la résistance, Corentin Derrien, tout jeune élu conseiller municipal à Saint-Thegonnec, 18 ans, militant du PCF, et Walden Gauthier, 16 ans, nouvel adhérent aux jeunesses communistes, qui avait lu le discours d’hommage à la résistance une heure plus tôt à Plouigneau, son lieu de résidence, devant le Monument aux morts, à l’honneur pour commémorer au côté des camarades du PCF et de Catherine Tréanton de Génération.s, cette France belle, rebelle, digne qui a combattu l’occupation et la barbarie nazie et le régime collaborateur, réactionnaire, liberticide et criminel de Vichy.

Corentin Derrien a lu la deuxième partie du programme du Conseil national de la résistance magnifiquement appelée « Les jours heureux », publié le 5 mars 1944, et dont l’actualité reste prégnante dans des ambitions même si les gouvernements néo-libéraux font tout pour abattre son héritage dans le modèle social et démocratique français, comme l’avait affirmé très clairement et avec beaucoup de cynisme Denis Kessler, n°2 du MEDEF, en 2007. Le rassemblement était organisé par le PCF, dans le respect des recommandations sanitaires, pour la Journée nationale de la Résistance.

 

 MESURES À APPLIQUER DÈS LA LIBÉRATION DU TERRITOIRE

Unis quant au but à atteindre, unis quant aux moyens à mettre en oeuvre pour atteindre ce but qui est la Libération rapide du territoire, les représentants des mouvements, groupements, partis ou tendances politiques, groupés au sein du C.N.R. proclament qu’ils sont décidés à rester unis après la Libération :

1 ) Afin d’établir le gouvernement provisoire de la République formé par le Général de Gaulle pour défendre l’indépendance politique et économique de la nation, rétablir la France dans sa puissance, dans sa grandeur et dans sa mission universelle ;

2 ) Afin de veiller au châtiment des traîtres et à l’éviction dans le domaine de l’administration et de la vie professionnelle de tous ceux qui auront pactisé avec l’ennemi ou qui se seront associés activement à la politique des gouvernements de collaboration ;

3 ) Afin d’exiger la confiscation des biens des traîtres et des trafiquants de marché noir, l’établissement d’un impôt progressif sur les bénéfices de guerre et plus généralement sur les gains réalisés au détriment du peuple et de la nation pendant la période d’occupation, ainsi que la confiscation de tous les biens ennemis y compris les participations acquises depuis l’armistice par les gouvernements de l’Axe et par leurs ressortissants dans les entreprises françaises et coloniales de tout ordre, avec constitution de ces participations en patrimoine national inaliénable ;

4 ) Afin d’assurer :

- l’établissement de la démocratie la plus large en rendant la parole au peuple français par le rétablissement du suffrage universel ;
- la pleine liberté de pensée, de conscience et d’expression ;
- la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’État, des puissances d’argent et des influences étrangères ;
- la liberté d’association, de réunion et de manifestation ;
- l’inviolabilité du domicile et le secret de la correspondance ;
- le respect de la personne humaine ;
- l’égalité absolue de tous les citoyens devant la loi ;

5) Afin de promouvoir les réformes indispensables :

a) Sur le plan économique :

• l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie ;
• une organisation rationnelle de l’économie assurant la subordination des intérêts particuliers à l’intérêt général et affranchie de la dictature professionnelle instaurée à l’image des États fascistes ;
• l’intensification de la production nationale selon les lignes d’un plan arrêté par l’État après consultation des représentants de tous les éléments de cette production ;
• le retour à la nation des grands moyens de production monopolisés, fruit du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurances et des grandes banques ;
• Le développement et le soutien des coopératives de production, d’achats et de ventes, agricoles et artisanales ;
• Le droit d’accès, dans le cadre de l’entreprise, aux fonctions de direction et d’administration, pour les ouvriers possédant les qualifications nécessaires, et la participation des travailleurs à la direction de l’économie.

b) Sur le plan social :

• le droit au travail et le droit au repos, notamment par le rétablissement et l’amélioration du régime contractuel du travail.
• un rajustement important des salaires et la garantie d’un niveau de salaire et de traitement qui assure à chaque travailleur et à sa famille la sécurité, la dignité et la possibilité d’une vie pleinement humaine.
• la garantie du pouvoir d’achat national par une politique tendant à la stabilité de la monnaie ;
• la reconstitution, dans ses libertés traditionnelles, d’un syndicalisme indépendant, doté de larges pouvoirs dans l’organisation de la vie économique et sociale ;
• un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’État ;
• la sécurité de l’emploi, la réglementation des conditions d’embauchage et de licenciement, le rétablissement des délégués d’atelier ;
• l’élévation et la sécurité du niveau de vie des travailleurs de la terre par une politique de prix agricoles rémunérateurs, améliorant et généralisant l’expérience de l’Office du blé, par une législation sociale accordant aux salariés agricoles les mêmes droits qu’aux salariés de l’industrie, par un système d’assurance contre les calamités agricoles, par l’établissement d’un juste statut du fermage et du métayage, par des facilités d’accession à la propriété pour les jeunes familles paysannes et par la réalisation d’un plan d’équipement rural ;
• une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours ;
• le dédommagement des sinistrés et des allocations et pensions pour les victimes de la terreur fasciste.

c) Une extension des droits politiques, sociaux et économiques des populations indigènes et coloniales.

d) La possibilité effective pour tous les enfants français de bénéficier de l’instruction et d’accéder à la culture la plus développée quelle que soit la situation de fortune de leurs parents, afin que les fonctions les plus hautes soient réellement accessibles à tous ceux qui auront les capacités requises pour les exercer et que soit ainsi promue une élite véritable, non de naissance mais de mérite, et constamment renouvelée par les apports populaires.

Ainsi sera fondée une République nouvelle qui balaiera le régime de basse réaction instauré par Vichy et qui rendra aux institutions démocratiques et populaires l’efficacité que leur avaient fait perdre les entreprises de corruption et de trahison qui ont précédé la capitulation. Ainsi sera rendue possible une démocratie qui unisse au contrôle effectif exercé par les élus du peuple la continuité de l’action gouvernementale.

L’union des représentants de la RÉSISTANCE pour l’action dans le présent et dans l’avenir, dans l’intérêt supérieur de la patrie, doit être pour tous les Français un gage de confiance et un stimulant. Elle doit les inciter à éliminer tout esprit de particularisme, tout ferment de division qui pourraient freiner leur action et ne servir que l’ennemi.

En avant donc, dans l’union de tous les Français rassemblés autour du C.F.L.N et de son président, le général De Gaulle !

En avant pour le combat, en avant pour la victoire, afin que VIVE LA FRANCE !

LE CONSEIL NATIONAL DE LA RÉSISTANCE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quimper, 27 Mai-HOMMAGE DES COMMUNISTES DU PAYS DE QUIMPER A LA RÉSISTANCE.

MERCREDI 27 MAI 2020 : HOMMAGE DES COMMUNISTES DU PAYS DE QUIMPER A LA RÉSISTANCE.

Ce mercredi 27 mai est jour d’hommage à la Résistance, dont l’esprit et les valeurs inspirent bien des combats d’aujourd’hui, et au Conseil National de la Résistance qui tint le 27 mai 1943 sa 1ère réunion sous la présidence de Jean Moulin, Max dans la Résistance, car il avait pris comme nom de clandestinité le prénom de son ami Max Jacob avec qui il se lia alors qu’il était sous-préfet de Châteaulin.
Le CNR, né en 1943 en pleine guerre, réunissait les 8 grands mouvements de Résistance, 6 partis politiques et deux centrales syndicales.


Il était l’émanation d’une France courageuse et déterminée, celle qui dit non au nazisme et à l’occupation, non au régime collaborationniste fascisant et raciste de Pétain, oui à une République où la Liberté, l’Égalité, la Fraternité ne soient pas de vains mots.


Cette France qui se dressa contre l’inacceptable, ce fut pour une grande part celle des « humbles », celle qui tient debout notre pays dans les moments les plus difficiles, comme ceux que nous venons de vivre.
C’était un incroyable défi dans la France occupée, d’avoir rêvé le monde à venir en jetant les bases du programme du CNR, les Jours Heureux.


Deux ans après cette réunion fondatrice, dans une France libérée mais en ruine, gaullistes, communistes, socialistes, rassemblés dans le gouvernement du général De Gaulle relevèrent ce défi de reconstruire le pays en mettant en œuvre des avancées sociales, économiques, politiques majeures : invention de la Sécurité Sociale, gérée par les salariés eux-mêmes, mise en place par le ministre communiste Ambroise Croizat ; droit de vote des femmes, sur proposition du représentant du PCF au sein du gouvernement provisoire ; nationalisation de Renault, des Houillères, des grandes banques, des assurances, de l’électricité, du rail, avec des droits nouveaux pour leurs salariés ; comités d’entreprise ; statut de la Fonction Publique ; démocratisation de l’école, de la culture ; lois pour soustraire la presse aux puissances d’argent ; coopératives pour la production, la distribution des produits agricoles…et bien d’autres choses encore.


Ce fut un grand moment d’invention sociale et démocratique qui garde toute son actualité aujourd’hui.
Parce que l’idéologie de l’extrême-droite porteuse de haine, de racisme, de rejet de l’autre, revient en force en France, en Europe, dans le monde.


Parce que les féodalités économiques et les oligarchies contre lesquelles luttait le CNR n’ont eu de cesse de reconquérir et d’étendre leur domination, battant en brèche l’héritage de la Résistance, ses valeurs d’égalité et de justice, de solidarité, au détriment de notre démocratie, de nos droits sociaux, de nos services publics.


L’épidémie du coronavirus a mis au grand jour les ravages du modèle économique libéral fondé sur l’exploitation des êtres humains et le pillage des ressources, au mépris de nos vies et de l’avenir de la planète, qui a partout semé pauvreté et précarité, fait exploser les inégalités, mis en concurrence les hommes et les territoires, jusqu’aux conflits armés.


Des années de politiques dictées par ces dogmes libéraux ont fragilisé notre société, affaibli notre pays, et s’il a tenu bon au plus fort de la pandémie, nous le devons avant tout à l’engagement de nos soignants, à nos services publics même amoindris, à celles et ceux qui souvent dans l’ombre ont permis de maintenir les activités essentielles, à nos réseaux de solidarité qui tissent notre vivre-ensemble.


Comme au sortir de la guerre, il s’agit aujourd’hui de s’attaquer aux racines du mal qui a miné notre société, de la refonder sur des bases plus justes et durables, d’inventer ensemble un nouveau chemin d’espoir.

C’est dans cet esprit que la section PCF du pays de Quimper honorera la mémoire du CNR et celle des résistants et résistantes de la région quimpéroise, et parmi eux de nombreux communistes qui ont laissé leur trace dans notre ville, comme Émile Le Page et Pierre Jolivet, deux jeunes postiers communistes de 19 et 20 ans, les premiers résistants fusillés à Quimper en juin et juillet 1942, ou Denise Goyat-Larzul, jeune résistante qui rejoignit le maquis et participa aux combats de la Libération à Quimper et dans le Sud Finistère.

Cet hommage se déroulera ce mercredi 27 mai à 16 h devant la stèle dédiée à Jean Moulin, square Jean Moulin à Quimper, dans le respect des règles sanitaires.

 

 

Lesconil, 27 mai – Hommage à la Résistance .

  

La section participera à LESCONIL à la cérémonie « restreinte » (pandémie) au monument aux morts (11 h).  Quatre camarades seront  présents avec le drapeau du parti.

 

La section organise un rassemblement, dépôt de gerbe, et discours à 10 h 30 au Monument des Fusillés de Poulguen à Penmarc’h.

 

Fraternellement,

 

Section PCF du Pays Bigouden

 

Source Photo : https://bigouden1944.files.wordpress.com/

27 Mai- 14h Discours de Fabien Roussel à l’occasion de la Journée nationale de la Résistance.

Demain, mercredi 27 mai à l’occasion de la Journée nationale de la Résistance, les communistes partout en France rendront hommage à la mémoire des Résistant·e·s et à toutes celles et ceux qui ont combattu, à celles et ceux qui ont donné leur vie pour notre liberté.

Nous célébrerons également durant cette journée, la création du Conseil National de la Résistance. Son esprit et sa visée de transformation sociale sont plus que jamais d’actualité, en ce moment où le choix de la société dans laquelle nous voulons vivre est au cœur des débats.

A cette occasion, Fabien Roussel prendra la parole pour un discours depuis le siège du PCF,

diffusé à partir de 14h sur la page Facebook du PCF, et via ses comptes Twitter et You Tube.

https://www.facebook.com/Particommuniste/

 

Trédudon-le-Moine en Berrrien, 27 mai-Hommage à la Résistance et au programme du Conseil National de la Résistance.

Le mercredi 27 mai, à 16 h, à Trédudon-le-Moine en Berrrien, devant la stèle du premier village résistant de France, le PCF rendra hommage à la Résistance et au programme du Conseil National de la Résistance dont l’esprit doit animer les combats et rassemblements d’aujourd’hui pour refonder la démocratie française.

Ce mercredi 27 mai, journée nationale de la Résistance, célèbre la création du Conseil National de la Résistance.

Né en 1943, en pleine guerre, il réunit huit mouvements de Résistance, six partis politiques et deux centrales syndicales. Une France courageuse et déterminée, qui dit « non » à l’envahisseur, à un régime fascisant, réactionnaire, raciste et antisémite, et « oui » à la Liberté, à une République rénovée, plus fraternelle, égalitaire et démocratique.

Ce 27 mai 2020, nous voulons célébrer la naissance du Conseil National de la Résistance et l’incroyable défi que se sont fixés des hommes et des femmes d’imaginer la France dans laquelle ils rêvaient de vivre pour restaurer la République des Lumières.

Deux ans après, dans une France en ruine, un gouvernement réunissant des ministres gaullistes, de la SFIO et du PCF, reconstruisent le pays en faisant le choix de mettre en œuvre des avancées sociales, économiques et politiques majeures, complétant les conquêtes, quelques années plus tôt, du Front populaire : les femmes votent pour la première fois le 29 août 1945, la Sécurité sociale est inventée et mise en place, tout comme notre système de retraite par répartition, le gouvernement nationalise les Houillères, Renault, les banques de dépôt et la Banque de France, l’électricité et le rail. Le droit à l’éducation et à la culture pour tous est instauré.

Cette actualité de la Résistance est tellement vivante aujourd’hui:

Parce que l’idéologie de l’extrême-droite revient en force en France, en Europe et dans le monde.  Parce que la progression et la diffusion des idées des partis qui s’en réclament et en héritent est de plus en plus banalisée, normalisée.

Parce que notre démocratie est de plus en plus dénaturée et minée par le poids des féodalités économiques, oligarchies et inégalités contre lesquelles luttait le Conseil National de la Résistance au nom d’une vision d’une société rénovée et plus juste, avec son programme magnifiquement baptisé « Les jours heureux ».

Parce que nous avons plus que jamais besoin d’une inspiration de rassemblement, et de création politique, d’une force d’espoir pour conjurer les menaces très fortes auxquelles notre société est exposée et la reconstruire sur des bases plus justes et durables.

A l’heure où tout le monde s’interroge sur les moyens de reconstruire nos pays, mis à l’arrêt par la pandémie, fragilisé par des années de politiques néo-libérales et capitalistes qui ont battu en brèche l’héritage du Conseil National de la Résistance, et affaibli notre pays dans sa capacité à faire face à des défis comme celui de l’épidémie du coronavirus.

Car cette pandémie que nous continuons d’affronter, dans toute sa brutalité, met elle aussi au cœur du débat le choix de société dans lequel nous voulons vivre, en portant l’exigence de traiter en profondeur les racines du mal. Elle révèle au grand jour les conséquences de ce modèle économique sur nos vies; un modèle dédié à la finance qui a misé sur la course au profit, l’exploitation des êtres humains, des ressources naturelles, choisissant d’affaiblir le rôle des États et de ses services publics.

Le 27 mai, le PCF organisera un hommage à la résistance à 16h à Trédudon-le-Moine, devant la stèle d’hommage au premier village résistant de France, sur la commune de Berrien et la route de la Feuillée.

Brest, 27 mai : Journée de la Resistance – Hommage de la commission féministe à Simone Moreau.

A l’occasion de la Journée de la Resistance du 27 mai, la Commission féministe du PCF 29 vous invite à rendre hommage à la mémoire de notre camarade résistante et communiste, Simone MOREAU.
L’hommage se déroulera mercredi 27 mai à 12h30, rue André PORTAIL à Brest.
Simone et Henri Moreau ont habité cette rue pendant la guerre, et ont abrité dans leur maison des caches d’armes et de matériel d’imprimerie pour la presse clandestine.

 

Nous nous donnons rendez-vous à 12h30.
Nous vous demandons de bien vouloir porter un masque, et d’amener les drapeaux , badges du Parti  etc… que vous avez.

 

Nous rebaptiserons symboliquement la rue, puis lirons la biographie de Simone.
Enfin, nous entonnerons le Chant des Partisans et le 1er couplet de l’Internationale.

 

L’hommage ne durera pas plus de 20 minutes.

 

Compte tenu des restrictions sur les rassemblements, inscription impérative par retour de mail ou par tel.
femmespcf29@gmail.com

 

Gloire à nos camarades !
Vive le Conseil national de la Resistance !

 

Brest : Ce mercredi 27 mai, nous rendrons hommage à la Résistance et au programme du conseil national de la résistance dont l’esprit doit animer les combats et rassemblements d’aujourd’hui pour refonder la démocratie française

Ce mercredi 27 mai, journée nationale de la Résistance, célèbre la création du Conseil National de la Résistance.

Né en 1943, en pleine guerre, il réunit huit mouvements de Résistance, six partis politiques et deux centrales syndicales. Une France courageuse et déterminée, qui dit « non » à l’envahisseur, à un régime fascisant, réactionnaire, raciste et antisémite, et « oui » à la Liberté, à une République rénovée, plus fraternelle, égalitaire et démocratique.

Ce 27 mai 2020, nous voulons célébrer la naissance du Conseil National de la Résistance et l’incroyable défi que se sont fixés des hommes et des femmes d’imaginer la France dans laquelle ils rêvaient de vivre pour restaurer la République des Lumières.

Deux ans après, dans une France en ruine, un gouvernement réunissant des ministres gaullistes, de la SFIO et du PCF, reconstruisent le pays en faisant le choix de mettre en œuvre des avancées sociales, économiques et politiques majeures, complétant les conquêtes, quelques années plus tôt, du Front populaire : les femmes votent pour la première fois le 29 août 1945, la Sécurité sociale est inventée et mise en place, tout comme notre système de retraite par répartition, le gouvernement nationalise les Houillères, Renault, les banques de dépôt et la Banque de France, l’électricité et le rail. Le droit à l’éducation et à la culture pour tous est instauré.

Cette actualité de la Résistance est tellement vivante aujourd’hui:

Parce que l’idéologie de l’extrême-droite revient en force en France, en Europe où comme en Croatie les oustachis amis de Hitler sont réhabilités .

Parce que notre démocratie est de plus en plus dénaturée et minée par le poids des féodalités économiques, oligarchies et inégalités contre lesquelles luttait le Conseil National de la Résistance au nom d’une vision d’une société rénovée et plus juste, avec son programme magnifiquement baptisé « Les jours heureux ».

Parce que nous avons plus que jamais besoin d’une inspiration de rassemblement, et de création politique, d’une force d’espoir pour conjurer les menaces très fortes auxquelles notre société est exposée et la reconstruire sur des bases plus justes et durables.

A l’heure ou tout le monde s’interroge sur les moyens de reconstruire nos pays, mis à l’arrêt par la pandémie, fragilisé par des années de politiques néo-libérales et capitalistes qui ont battu en brèche l’héritage du Conseil National de la Résistance, et affaibli notre pays dans sa capacité à faire face à des défis comme celui de l’épidémie du coronavirus.

Car cette pandémie que nous continuons d’affronter, dans toute sa brutalité, met elle aussi au cœur du débat le choix de société dans lequel nous voulons vivre, en portant l’exigence de traiter en profondeur les racines du mal. Elle révèle au grand jour les conséquences de ce modèle économique sur nos vies; un modèle dédié à la finance qui a misé sur la course au profit, l’exploitation des êtres humains, des ressources naturelles, choisissant d’affaiblir le rôle des États et de ses services publics.
Le 27 mai, la section PCF du pays de Brest rendra hommage aux  résistantes et résistants dans le respect des consignes sanitaires.
Pour saluer la mémoire de notre camarade Cécile Rol-Tanguy qui vient de décéder  récemment et en hommage à toutes les femmes résistantes parfois invisibles nous serons présents à 11 h 30 au Rond point Rol-Tanguy de la gare.
Merci aux camarades de prévenir de leur présence

Le 27 mai, nous rendrons hommage à la Résistance et au programme du conseil national de la résistance dont l’esprit doit animer les combats et rassemblements d’aujourd’hui pour refonder la démocratie française (PCF pays de Morlaix)

Le mercredi 27 mai, nous rendrons hommage à la Résistance et au programme du conseil national de la résistance dont l’esprit doit animer les combats et rassemblements d’aujourd’hui pour refonder la démocratie française

Section PCF pays de Morlaix – 23 mai 2020

Ce mercredi 27 mai, journée nationale de la Résistance, célèbre la création du Conseil National de la Résistance.

Né en 1943, en pleine guerre, il réunit huit mouvements de Résistance, six partis politiques et deux centrales syndicales. Une France courageuse et déterminée, qui dit « non » à l’envahisseur, à un régime fascisant, réactionnaire, raciste et antisémite, et « oui » à la Liberté, à une République rénovée, plus fraternelle, égalitaire et démocratique.

Ce 27 mai 2020, nous voulons célébrer la naissance du Conseil National de la Résistance et l’incroyable défi que se sont fixés des hommes et des femmes d’imaginer la France dans laquelle ils rêvaient de vivre pour restaurer la République des Lumières.

Deux ans après, dans une France en ruine, un gouvernement réunissant des ministres gaullistes, de la SFIO et du PCF, reconstruisent le pays en faisant le choix de mettre en œuvre des avancées sociales, économiques et politiques majeures, complétant les conquêtes, quelques années plus tôt, du Front populaire : les femmes votent pour la première fois le 29 août 1945, la Sécurité sociale est inventée et mise en place, tout comme notre système de retraite par répartition, le gouvernement nationalise les Houillères, Renault, les banques de dépôt et la Banque de France, l’électricité et le rail. Le droit à l’éducation et à la culture pour tous est instauré.

Cette actualité de la Résistance est tellement vivante aujourd’hui:

Parce que l’idéologie de l’extrême-droite revient en force en France, en Europe et dans le monde.  Parce que la progression et la diffusion des idées des partis qui s’en réclament et en héritent est de plus en plus banalisée, normalisée.

Parce que notre démocratie est de plus en plus dénaturée et minée par le poids des féodalités économiques, oligarchies et inégalités contre lesquelles luttait le Conseil National de la Résistance au nom d’une vision d’une société rénovée et plus juste, avec son programme magnifiquement baptisé « Les jours heureux ».

Parce que nous avons plus que jamais besoin d’une inspiration de rassemblement, et de création politique, d’une force d’espoir pour conjurer les menaces très fortes auxquelles notre société est exposée et la reconstruire sur des bases plus justes et durables.

A l’heure ou tout le monde s’interroge sur les moyens de reconstruire nos pays, mis à l’arrêt par la pandémie, fragilisé par des années de politiques néo-libérales et capitalistes qui ont battu en brèche l’héritage du Conseil National de la Résistance, et affaibli notre pays dans sa capacité à faire face à des défis comme celui de l’épidémie du coronavirus.

Car cette pandémie que nous continuons d’affronter, dans toute sa brutalité, met elle aussi au cœur du débat le choix de société dans lequel nous voulons vivre, en portant l’exigence de traiter en profondeur les racines du mal. Elle révèle au grand jour les conséquences de ce modèle économique sur nos vies; un modèle dédié à la finance qui a misé sur la course au profit, l’exploitation des êtres humains, des ressources naturelles, choisissant d’affaiblir le rôle des États et de ses services publics.

Le 27 mai, la section PCF du pays de Morlaix appelle à rendre hommage aux résistants et au programme social et démocratique de rénovation profonde du Conseil National de la Résistance en déposant des fleurs, des bouquets devant les monuments aux morts, plaques et stèles d’hommage, lieux symboliques et porteurs de la mémoire de la résistance.

Le 27 mai, les communistes organiseront des hommages à la résistance dans le respect des consignes sanitaires:

– à 11h place Rol-Tanguy devant la gare à Morlaix

– à 11h devant le monument aux morts à Plouigneau

– à 11h45 square de la résistance entre la place du Poulliet et la place René Cassin à Morlaix

– à 14h30 devant la tombe d’Albert Rannou à Guimiliau, héros des Brigades Internationales et de la résistance communiste finistérienne, fusillé avec 18 autres communistes finistériens le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien

– à 16h à Trédudon-le-Moine, devant la stèle d’hommage au premier village résistant de France, sur la commune de Berrien et la route de la Feuillée.

Les communistes finistériens organiseront le 27 mai d’autres rassemblements de moins de 10 personnes d’hommage à la résistance à Brest, Quimper, et dans d’autres communes du Finistère, comme partout en France, en cette journée d’hommage à la Résistance.

La section PCF du Pays de Morlaix – 23 mai 2020

25 avril 1975 – Mort de Jacques Duclos – en 1972, le dirigeant communiste était à Quimper par Piero Rainero.

1972 – Jacques Duclos, Jean-Franois Hamon, secrétaire de section de Quimper, et Piero Rainero

Le 25 avril 1975 disparaissait l’une des grandes figures du mouvement communiste français et international : Jacques Duclos.

Ci-joint une photo de l’un de ses passages dans le Finistère en 1972 pour un meeting au théâtre de Quimper devant une salle archi-comble, et il y avait autant de monde dehors qui suivait son propos car nous avions sonorisé l’extérieur. Je me souviens qu’un ancien député de droite du Finistère, Hervé Nader qui avait connu Jacques Duclos à l’Assemblée, était venu au meeting pour rencontrer son ancien collègue qu’il avait interpellé publiquement à cette occasion de façon fort civile, ce qui avait conduit à un échange sans concession mais très courtois avec Jacques Duclos sous les applaudissements d’une salle enthousiaste.

La photo où l’on voit aux côtés de Jacques Duclos, Jean-François Hamon secrétaire de la section de Quimper et moi-même a été prise à l’Hôtel Pascal de Quimper lors du point de presse. Les propriétaires, Rosa et Jean Quéré, des amis que nous connaissions très bien gardèrent longtemps le souvenir de cette rencontre et ne manquaient jamais de rappeler combien ils avaient été honorés d’avoir accueilli Jacques Duclos en montrant le livre d’or portant sa signature aux côtés de bien d’autres prestigieuses.

Pour mémoire à l’élection présidentielle de 1969 Jacques Duclos avait obtenu 67 141 suffrages, 17% dans notre département.

Il y avait alors 2 926 adhérents à notre parti (1 202 dans ce qui allait devenir la Fédé-Nord l’année suivante et 1 724 ans la partie du Sud-Finistère) répartie en 190 cellules, 32 sections, 27 cellules isolées (localisées en secteur rural) et 282 adhésions avaient réalisées dans le département cette année là.

La JC et l’UEC étaient alors aussi des mouvements importants car pour le grand meeting national de jeunes qui s’était tenu à Saint-Ouen en mai 1969 dans le cadre de la campagne électorale de notre candidat nous avions organisé le déplacement de 7 cars, bien remplis, de jeunes finistériens pour s’y rendre au départ de Brest, Morlaix, du centre Finistère, de Quimper, du Pays Bigouden, de Concarneau et de Scaër-Roporden.

Cela ravivera sans doute de bons souvenirs aux camarades ayant participé à ces grands moments de la vie politique dans notre pays.

Piero Rainero

Décès de camarades et sympathisants de la fédération du PCF Finistère – l’hommage de la Fédération.

Plusieurs camarades et sympathisants du PCF Finistère nous ont quittés ces derniers jours.

– Suzanne Douarinou, membre du Parti depuis 1972 et âgée de 91 ans.

– Bernadette Champon, qui habitait Fouesnant mais était désormais en maison de retraite. Elle avait 96 ans et était adhérente depuis au moins une quarantaine d’années (Denise Blanche l’a connue à son arrivée en 86). Elle était institutrice à Pleuven avant d’être en retraite.

– Jessie Charlot. Ancienne secrétaire de la cellule Alain Le Lay de Lesconil jusqu’en 2010, elle fut conseillère municipale PCF de Plobannalec Lesconil. Elle avait adhéré au PCF en 1955 et était le fer de lance des fêtes d’été du PCF Pays Bigouden, surtout celle du Travailleur de la mer.

– Michel Larzul décédé en mars d’une longue maladie. Michel, médecin psychiatre et avait travaillé notamment à l’hôpital Gourmelen de Quimper, était le fils de Denise et Basile Larzul, le frère de l’avocat Claude Larzul. Il n’était pas adhérent mais avait toujours apporté son soutien au PCF, le parti de ses parents, par des souscriptions tous les ans.

Je voudrais exprimer toute la reconnaissance des communistes du Finistère à ces camarades pour leurs décennies d’engagement pour la cause d’une société plus égalitaire, plus juste et fraternelle.

 

Nous transmettons notre sympathie aux membres des sections du Cap Sizun, de Fouesnant, de Quimper, du Pays Bigouden, aux familles et amis de Suzanne Douarinou, Bernadette Champon, Jessie Charlot, Michel Larzul.

 

Fraternellement,

 

Ismaël Dupont, secrétaire départemental du PCF Finistère.

 

Hommage à Jessie Charlot, militante communiste et cégétiste du Pays Bigouden, décédée début avril 2020 à 87 ans.

Ce matin, jeudi 16 avril 2020, des camarades du PCF Pays Bigouden nous ont informé du décès la semaine dernière, samedi 11 avril, de notre camarade de Plobannalec Lesconil Jessie Charlot, à l’âge de 87 ans.

Elle souffrait d’une maladie et de problèmes respiratoires depuis plusieurs années.
Une cérémonie sera organisée avec la famille et ses camarades du pays bigouden pour un hommage après le confinement à la salle de l’amicale laïque à Lesconil.
 

Jessie Charlot à une réunion du PCF dans le Pays Bigouden au côté de Guy Laurent (photo Patrick Gloaguen)

Ancienne secrétaire de la cellule Alain Le Lay de Lesconil jusqu’en 2010, où elle fut alors remplacée par Patrick Gloaguen, ancien pêcheur, elle fut adjointe et conseillère municipale PCF de Plobannalec Lesconil. C’était « Madame la Rouge » de Lesconil, nous dit Patrick Gloaguen, très connue et reconnue par tout le monde, une combattante.

 

Embauchée à 14 ans à l’usine Billet de Lesconil où l’on « traitait » la langoustine, le thon, le maquereau, le crabe, elle est devenue déléguée syndicale CGT et a participé au congrès national de l’alimentation à Paris en 1951. Elle est restée 7 ans dans cette conserverie jusqu’à ce que des problèmes de santé l’obligent à cesser, à 21 ans. Ensuite, elle a fait de la couture et de la broderie, des poupées de petits marins, des bigoudènes qui étaient ensuite commercialisées.

 

Elle avait adhéré au PCF en 1955 et était le fer de lance des fêtes d’été du PCF Pays Bigouden, surtout celle du Travailleur de la mer. Elle s’occupait aussi de la loterie de la CGT.

 

Toute la reconnaissance des camarades communistes du Finistère pour ses décennies d’engagement, son dévouement à la cause d’une société plus égalitaire et fraternelle.

 

Nous transmettons notre sympathie à Nelly, sa fille, bénévole sur nos fêtes d’été, à nos camarades de la section PCF du Pays Bigouden et de la cellule de Lesconil, aux bénévoles des fêtes d’été du PCF pays bigouden, toutes nos condoléances à sa famille et ses amis.
 

Hommage d’Alain Vigouroux, ancien élu communiste de Plobannalec-Lesconil, à Jessie Charlot, lui qui avait enregistré son témoignage de vie très riche en 2017: Jessie était quelqu’un de très ouvert qui avait fait des émissions avec Roger Gicquel

Samedi 29 février – Lucienne Nayet participait à l’inauguration du nouveau musée de la résistance de Champigny-sur-Marne.

Notre amie et camarade Lucienne Nayet a participé en tant que présidente du Réseau du Musée de la Résistance nationale à l’inauguration du nouveau Musée national de la Résistance de Champigny-sur-Marne ce matin, l’aboutissement d’un très long chemin, d’un gros travail.

Bravo à toute l’équipe et merci à Patrick Gambache et Jean-Luc Le Calvez, nos camarades du PCF pays de Morlaix présents aux côtés de Lucienne, les deux envoyés spéciaux à qui nous devons ces quelques photos témoignages de cet événement important pour la mémoire de la Résistance.







Plus de photos sur Le Chiffon Rouge Morlaix

Liens :

 

L’activité communiste finistérienne de Résistance vue et combattue par la préfecture du Finistère, rapport de juin-juillet 1942 – un document exceptionnel transmis par Piero Rainero

 

ÉTAT FRANCAIS

PREFECTURE DU FINISTERE

RAPPORT n°10 – Mois de juin-Juillet 1942

Chapitre D concernant la Police

Prudente, insidieuse, l’action communiste continue. Si l’efficacité n’en apparaît pas toujours – par suite notamment de la rareté ou de l’échec des manifestations extérieures ( 31 Mai – 22 Juin – 14 Juillet – 1er Août) – il serait peu sage de la croire inexistante. Constamment des distributions massives de tracts ont lieu (entre autres des exemplaires fort bien édités de « L’Humanité » clandestine, ou, sur papier plus mauvais, des manifestes d’inspiration locale, tendant à ruiner l’effort du Gouvernement et discréditer et menacer des personnes nommément désignées; à chaque occasion aussi des tentatives sont faites. En voici la liste:

– 11 juin – Lambezellec – explosion d’une bombe dans le sous-sol d’un café-tabacs

– 21 juin – Quimper – explosion au siège du M.S.R. *

– Le même jour à Plounéour-Lanvern: sabotage d’un transformateur

– Nuit du 17 au 28 juin à Quimper: Dépôt de quinze pétards de tolémite à la porte de M.Moreux, délégué départemental à la Propagande, qui habite avec sa famille une maison isolée de la banlieue. La charge d’explosif était considérable et suffisante pour détruire l’immeuble. Les siens et lui n’ont échappé que par suite d’un hasard; système d’allumage défectueux, seule la mèche de rela n’a pas pris feu.

– 28 juin à Beuzec-Conq – Sabotage d’un poteau en béton armé d’une ligne électrique à haute tension.

– Nuit du 12 au 13 juillet à Brest: Explosion d’une bombe au local du M.S.R

– Nuit du 14 au 15 juillet à Brest: à l’Arsenal, sabotage assez important dans différents ateliers, pour rendre les machines momentanément inutilisables.

– 21-22 juillet, toujours à l’Arsenal. Effervescence et cessation concertée du travail, etc. Les services de la Marine (Amiral Lenormand) ont évité de justesse l’intervention des Autorités d’occupation et obtenu que désormais des hommes (200 m’assure-t-on) de la gendarmerie maritime reçoivent armes et munitions.

Si à BREST, il ne semble pas que M.COURCOUX, Commissaire des Renseignements Généraux, ait été bien secondé par ses collaborateurs pour l’information ou la diligence dans l’exécution, par contre, à QUIMPER, j’enregistre avec satisfaction des résultats appréciables à l’actif de l’excellente brigade des Renseignements Généraux.

Le 14 Juillet, grâce à l’initiative de M. SOUTIF, le nouveau commissaire spécial – qui a de la police une longue expérience – une importante manifestation, organisée par les communistes au cimetière d’ERGUE-ARMEL, a pu être neutralisée. L’occasion, pour les perturbateurs, était cependant fort bien choisie. Ils comptaient exploiter l’émotion publique sur la tombe de deux jeunes communistes de la localité, fusillés, la veille, par les Autorités allemandes, pour diffusion de tracts du 1er Mai.

La liaison réalisée par M. MOREAU, prédécesseur immédiat de M. SOUTIF, et actuellement de la Brigade de la Police Judiciaire de RENNES, détaché à LORIENT auprès de l’excellent Inspecteur MITAINE, du Commissariat des Renseignements Généraux, d’une part, et de l’autre, par M. SOUTIF et ses très actifs inspecteurs, a permis l’arrestation du nommé DEREDEC Yves, 27 ans, employé de l’Enregistrement, responsable de l’organisation communiste pour la plus grande partie du Finistère et auteur de bien des factums et lettres de menace. Une perquisition au domicile de cet individu a permis la découverte et la saisie d’une grande quantité de tracts imprimés et ronéotypés, ainsi que celle de son matériel d’impression.

Ont été, en outre, arrêtés:

QUINIOU André, 24 ans, commis de perception, responsable des Jeunesses communistes, et agent de liaison du parti pour la région du Sud-Finistère, auteur de nombreuses distributions de tracts, notamment lors du 14 Juillet dernier,

CORCUFF Martial, 23 ans, employé de commerce, membre des Jeunesses communistes

BERNARD Louis, 22 ans, peintre, également membre des Jeunesses communistes, au même titre que le précédent,

Au cours de perquisitions effectuées préventivement dans les milieux communistes, le dénommé BAREL Marcel, 17 ans, apprenti de la SNCF, a été trouvé détenteur de tracts. Il est écroué.

Tous ces militants seront jugés par la Cour Spéciale de RENNES et on peut penser que l’appareil clandestin du parti communiste souffrira momentanément de la disparition d’agents d’exécution aussi zélés.

Mais si depuis leur arrestation un ralentissement s’observe en effet, il ne faut pas oublier qu’une telle activité demeure protéiforme et sans cesse renaissante. Les Troïka sont difficiles à déceler. Elles se multiplient et se recrutent souvent parmi les jeunes fanatisés, encore inconnus des services de police.

LISTE DES DIRIGEANTS DE L’EX-PARTI COMMUNISTE

BERNARD Louis, Joseph: né le 23 janvier 1920 à ERGUE ARMEL (Finistère), domicilié chez sa mère (veuve), rue Haute à Locmaria en Ergué Armel, QUIMPER. Peintre en bâtiment – sans fortune è ex-depositaire du journal « La Bretagne communiste ».

Signalement: Taille 1m66 environ – corpulence assez forte – cheveux chatains rejettés en arrière, sourcils chatains, front large et découvert, nez rectiligne, rasé, teint café au lait, visage ovale, légèrement voûté

COSQUERIC Guénolé: né le 13 février 1906 à PLONEIS (Finistère), menuisier, domicilié 26 bis rue des Reguaires à Quimper – actuellement employé par les Autorités occupantes, aux environs de Brest – ne possède aucune fortune – marié – 3 enfants (est en instance de séparation de corps)

Signalement: Taille 1m70 environ – voûté – cheveux châtains foncés – sourcils épais châtains foncés – front large – nez rectiligne – yeux marrons – bouche moyenne – menton rond – barbe rasée – moustache noire – teint mat – visage rond et plein – corpulence forte.

Ex-secrétaire du syndicat unitaire des ouvriers du bâtiment.

D’HERVE Jean: né le 4 Décembre 1897 à ERGUE ARMEL (Finistère), couvreur, domicilié 8 bis rue Pen ar Stang à Quimper, marié – 5 enfants. Actuellement employé par les Autorités occupantes et travaille dans les environs de BREST.

Ex-secrétaire de la cellule communiste de QUIMPER (aurait quitté vers 1933).

Signalement: Taille 1m68 environ – cheveux châtains clairs – sourcils chatains clairs – nez ordinaire légèrement concave et retroussé – yeux bleus – bouche moyenne – menton ordinaire – rasé – visage ovale – corpulence moyenne

ILLIOU François: né le 7 mars 1907 à Lambézellec (Finistère), cordonnier artisan, domicilié 17 rue de Rosmadec en Penhars, marié, 2 enfants. Sa femme est employée des PTT… Ne possède pas d’autres ressources que les gains du ménage. Ex-secrétaire du syndicat unitaire des galochiers à Rosporden.

Signalement: Taille 1 m70, cheveux châtains clairs – sourcils châtains clairs – front haut – nez rectiligne – yeux bleus – bouche moyenne – menton moyen – rasé – teint pâle – visage allongé assez fin – corpulence moyenne – santé précaire.

JAOUEN Albert: né le 4 mars 1904 à Quimper (Finistère), plombier zingueur artisan, domicilié avenue Kergoat ar Lez en Ergue Armel, marié un enfant – ne possède aucune fortune.

Ex – secrétaire de la cellule communiste de Quimper – Interné administrativement à Chartres.

Signalement: 1, 70 m – cheveux châtains clairs – sourcils châtains clairs – front haut – nez rectiligne – teint ordinaire – visage ovale petit –

Signe particulier: ne peut lever le bras par suite d’une blessure reçue en Espagne, en combattant dans les rangs de l’Armée Républicaine avec le grade de lieutenant.

* M.S.R: Mouvement social révolutionnaire d’Eugène Deloncle, parti fasciste, collaborateur, et pro-allemand issu de la Cagoule qui va fusionner ensuite avec le RNP de Marcel Déat

Quand la mairie d’Ergué Armel (rattachée à Quimper en 1960) dénonçait ses Etrangers, apatrides, juifs aux autorités allemandes en juillet 1941.

Piero Rainero nous a transmis ce document, triste témoignage de la collaboration d’une mairie finistérienne avec l’occupant, la mairie d’Ergué Armel dénonçant aux autorités d’occupation ses étrangers, apatrides, juifs de la commune, liste de réfugiés où figure le nom du père de Piero Rainero, Pierre Rainero, d’origine italienne, né en 1901, habitant cette commune rattachée à Quimper en 1960.

La persécution des juifs et des réfugiés en France pendant l’Occupation a été grandement facilitée par la collaboration des autorités officielles.

Hommage à Jean-Marc Nayet.

Il y avait foule hier à l’espace funéraire de Saint Thégonnec pour dire adieu à notre ami Jean-Marc, une foule d’amis et de parents de toute la France, et d’abord du Pas-de-Calais, et une foule d’amis, de copains, de connaissances, de camarades de la région de Morlaix et du Finistère, une fanfare magnifique avec Pierre Chanteau, une balade irlandaise bouleversante chantée par sa petite-fille, et bien sûr les mots poignants de ses petits-enfants et enfants. Ce fut une magnifique cérémonie d’hommage malgré la douleur. Voici les textes que j’y ai lus, quand Daniel Roussel rendait lui aussi un hommage très drôle et aérien à son ami Jean-Marc, comme Philippe Grincourt en reprenant les mots très profonds et sentis de Jean-Marc Nayet sur les racines de son goût pour l’art de la photographie.

Ismaël Dupont

Obsèques de Jean-Marc, 8 février

Hommage lu par Ismaël Dupont –

Les mots d’amitié et de soutien de Fabien Roussel

 

Jean-Marc, notre ami, malgré tout, malgré notre peine, je t’imagine très bien jeter un regard ironique et amusé sur ce moment.

Tu étais à l’affut du cocasse et de l’absurde, histoire d’en rire.

Tu préférais, je crois, la dérision à la sentimentalité.

Tu n’avais pas l’esprit de sérieux, tu aimais ce qui, dans la vie, était la marque du vivant, du créatif, contre le figé, l’abandon émotionnel ou la posture.

Tu étais du côté de la raison de sourire contre l’effusion facile. Du côté du bonheur malgré tout plutôt que de la plainte.

Tu étais un matérialiste généreux. Un homme lucide. La mort n’était sans doute pas un sujet d’étonnement et de scandale pour toi … Comme si nous ne savions pas !!!

Mais tu avais la sagesse d’entreprendre toujours sans y penser trop, sans angoisse, mais en sachant qu’elle était là qui pouvait survenir un jour ou l’autre. « Carpe diem ».

Tu avais la pudeur des sentiments même si au fond tu étais aussi un grand sensible, un écorché vif m’ont dit certains, le survivant surtout, comme Lucienne, ta compagne, d’une entrée dans l’existence par une drôle de porte pourrie.

Résilience…

Orphelin, tu sais que tout est fragile, qu’on ne peut être vraiment protégé de rien, que la vie et les hommes sont durs, orphelin, tes joies et ta soif de vivre sont rendus plus intenses sans doute par la connaissance du précipice à côté de toi et en toi, par le souvenir de la douleur et de la mort.

Tu tisses des liens, tu te récrées des familles avec tes amis, tes compagnons de lutte, les causes au service desquels tu te mets.

Tu disais « je n’aime pas le discours des racines, je ne suis pas un arbre mais un homme, libre »

Car tu craignais les politiques de l’identité, l’assignation communautaire, le racisme et le nationalisme, et étais partisan d’un véritable universalisme faisant la part de nos identités multiples et individuelles, .

Enraciné dans le réel oui, accueillant à ses surprises, son infinie diversité, mais pas enfermé dans les illusions et les prisons de la Terre Patrie.

Ton pays natal, c’était le Pas-de-Calais, le pays ch’ti, minier et ouvrier, un pays à l’identité forte nourrie paradoxalement d’exil, de cosmopolitisme et de « déracinement ».

Tu as aimé être un peu partout chez toi et partout un peu étranger aussi sans doute, être dans l’intensité des rencontres et la découverte de l’autre plutôt que la répétition. A Chevilly-la-Rue, à Champigny-sur-Marne, deux villes communistes de région parisienne, à Locquénolé et dans la région de Morlaix, avec toujours le vaste monde en ligne de mire : le monde et ses fractures, le monde et ses combats pour la liberté, l’égalité, la justice, la Palestine, le Liban, l’Irlande.

Tu t’es beaucoup battu pour le peuple palestinien, son droit à la dignité et à la terre.

Jean-Marc, en onze ans, nous avons appris à nous connaître, à nous apprécier et à nous aimer.

Tu étais très présent, dans nos manifestations, initiatives d’éducation populaire, campagnes électorales, fêtes du 1er mai, la fameuse fête du Viaduc où tu représentais Morlaix-Wavel, et apportais ta touche culturelle, artistique et internationaliste, en exposant souvent tes photos.

Ton arrivée avec Lucienne dans la région de Morlaix nous a apporté beaucoup, comme l’a écrit Alain David le jour de ton décès.

Tu n’étais plus adhérent du PCF, tu l’as été pendant une dizaine d’années de 1968 et 1978 – adhérant au moment de la « Tchéco », encore un pied de nez (!!!) et quittant le PC aussi sans doute en raison d’histoires « professionnelles » et syndicales compliquées sur ton lieu de travail, à Air France

Mais le Parti communiste, Lucienne nous l’a dit, était assurément le seul parti qui comptait pour toi, ta famille politique et idéologique même si tu n’avais pas forcément la fibre militante.

Trop indépendant, rétif aux disciplines et à toute forme de sectarisme, tu préférais rester compagnon de route, tout proche, solidaire et critique. Tu étais partisan du rassemblement de la gauche pour pouvoir exister et peser et tu ne voulais pas que le PCF se dissolve des constructions politiques nouvelles où son originalité et son apport spécifique disparaitraient.

Je me souviens très bien d’un repas avec Pierre Outteryck, historien du Nord, après une conférence sur Martha Desrumaux l’an passé, où vous étiez intarissables tous les deux sur la galaxie coco, dans le Nord et le Pas-de-Calais. Quelle joie aussi ce voyage et ce week-end ensemble en Touraine en mars dernier, avec nos camarades communistes finistériens, et ceux de St Pierre-des-Corps, cette inauguration de la fédé PCF de Tours avec notre nouveau secrétaire national, ton ami, Fabien Roussel. Un moment solaire de franches rigolades!

Tu as été le photographe de nos campagnes électorales, un des piliers assurés de nos comités de soutien, un ami, une aide toujours précieuse et discrète.

Nous aimions ton esprit, ta culture, ton humour, ta créativité et ton sens des bons mots et … plus encore des belles images. J’ai collaboré aussi avec toi et Philippe Grincourt dans un cadre professionnel pour des expositions sur la Grande Guerre et ses traces dans les collèges. Car tu étais aussi un passeur de mémoire, comme Lucienne.

Tu vas nous manquer énormément, Jean-Marc. Au nom des communistes du Finistère, et des communistes de la section du pays de Morlaix, en mon nom personnel, je voudrais dire combien je m’associe à la peine de Lucienne, de vos enfants, de tes amis dont nous sommes.

Je voudrais dire à Lucienne combien sa force morale, son expérience et sa hauteur de vues sont des balises pour nous et un moyen aussi de toujours hisser notre niveau politique pour rester le parti qui tient la gauche debout et maintient le combat historique d’émancipation humaine vivant en France.

Pour rester, ou plutôt redevenir le Parti de l’éducation populaire, de la politisation des dominés et exploités, le parti qui tient tête aux hydres de l’extrême-droite, du racisme et du fascisme, nos ennemis naturels, dont Lucienne a tant souffert, parmi d’autres dans sa jeunesse, et qui ont encore tout récemment empoisonné son existence avec des discours d’incitation à la haine antisémite.

Nous sommes à tes côtés Lucienne, dans cette épreuve et nous serons toujours à tes côtés. Tu peux compter sur nous. Notre parti est bien une grande famille humaniste et solidaire comme tu me l’as écrit hier.

Maintenant, je vais lire à sa demande le très vibrant hommage que notre secrétaire national du PCF, député du Nord, Fabien Roussel, a écrit pour notre et son ami, Jean-Marc Nayet :

Fabien Roussel:

Si pour beaucoup Jean Marc Nayet était un militant du bonheur, il était bien plus pour moi, il était également un membre de ma famille.

Son père a été tué dans le même bombardement que mon arrière grand-père et leurs deux noms figurent sur le même monument aux morts en hommage aux victimes civiles de la seconde guerre mondiale.

Jean Marc, avec mon parrain, mon père et d’autres, tous de Bethune et des environs ont fait les 400 coups ensemble, bons vivants, pêcheurs à la ligne comme devant l’Éternel, militants communistes comme de la CGT. Ils ont manifesté ensemble, écumés ensemble les bals, les discothèques et les étangs du bassin minier du Pas de Calais où j’ai grandi, avec eux comme horizon.

Ils rêvaient ensemble d’un autre monde, plus juste, plus fraternel. Ils ont mené tellement de combats, de campagnes électorales, défendu des salariés, des entreprises.

Vous imaginez dans quel environnement nous, leurs enfants, Flo, Delphine, mon frère et moi et tous les autres, avons grandi !!

A tel point qu’entre nous est né ce même lien de parenté, forgé par des liens d’une amitié de longue durée, exceptionnelle. C’est pourquoi je voudrai aussi associer Olivier, Christelle, Zouzou, Djo et tant d’autres qui pensent à toi, Lucienne et à vous Flo, Delphine, Patrick et Natacha.

Jean Marc était un homme toujours souriant et fier de son indépendance, de sa libre pensée. Cette liberté, il la voulait autant pour lui que pour les autres. Et c’est certainement pour cela qu’il a été de tous les combats pour l’indépendance et le respect de la souveraineté des peuples, comme le peuple palestinien.

Cette liberté il la défendait en partageant sa vie avec Lucienne. Deux caractères bien trempés mais unis par la même aspiration au bonheur de tous. Avec Dorothée, mon épouse, nous étions encore ensemble pour parler de tous nos combats communs lors de ma venue en décembre dans la région pour la fête de l’Huma Bretagne.

Cette liberté, il la défendait aussi  à travers l’objectif de son appareil photo, toujours admiratif devant la beauté de ce monde, de chaque être humain, de chaque regards d’enfants.

Au revoir Jean Marc

Fabien et Dorothée

 

Vidéo : 75ème cérémonie de commémoration des « Fusillés de la Torche »

 

Le 15 juin 2019 se déroulait au cimetière de Lesconil au Carré des Fusillés la 75 ème cérémonie d’hommage aux « Fusillés de la Torche ». La période Avril-Juin 1944 fut terrible pour notre pays bigouden. Des résistants furent fusillés par l’occupant allemand sur le site de La Torche, commune de Plomeur, et sur le site de Poulguen, commune de Penmarc’h.

Les uns comme les autres ont été condamnés à mort par le même Tribunal militaire.Les fusillés de La Torche 15 jeunes de Lesconil ont été abattus les 15 juin et 23 juin sur la dune de La Torche, en Plomeur.

Le 6 juin 1944, jour du débarquement anglo-américain en Normandie, les Francs-tireurs et partisans de Lesconil reçurent d’un « jeune chef », Alex ou Jean-Marie, l’ordre d’investir, dans la soirée le bourg de Plomeur, carrefour de routes venant du Guilvinec et de Penmarc’h où stationnaient de fortes garnisons allemandes, au port et au champ de tir.

Vidéo : « Histoire de la Guerre et de la Résistance dans le pays Bigouden 1940 -1944 » Gaston Balliot et Jean Kervision.

La grande salle de l’Amicale Laïque au port de Lesconil avait fait le plein. 250 personnes se sont retrouvées14 juin 2019 pour assister à la conférence de Gaston BALLIOT et Jean KERVISION consacrée à la Résistance en Pays Bigouden de 1940 à 1944. Preuve s’il en est que la mémoire et l’intérêt historique restent vifs chez de nombreux bigoudens.

Gaston Balliot et Jean Kervision sont les auteurs du site internet « bigouden1944 » https://bigouden1944.wordpress.com/ site sur lequel on peut retrouver les très nombreux documents, biographies et photos qu’ils ont pu recueillir concernant cette époque. Cette conférence a pu être réalisée en liaison avec la municipalité de Plobannalec-Lesconil dont nous remercions particulièrement le maire Bruno JULLIEN ainsi que son adjoint Guy LEMOIGNE.

De nombreux membres de la municipalité étaient présents vendredi soir. Nous remercions également Mme Desnos de l’Amicale Laïque de Lesconil, pour avoir accepté d’accueillir cette manifestation dans leur magnifique salle. Joël HEDDE au nom de la section bigoudène du PCF a tiré la conclusion de cette soirée en appelant à une indispensable vigilance face à la montée du fascisme en Europe et en France, tant il est vrai – comme le rappelait Berthold Brecht que « Le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde.». Il n’est pas inutile non plus de souligner que les « Fusillés de 1944 », ces martyrs de la Résistance, étaient nos camarades… des communistes.

Morlaix 12 juin, hommage à Henri Rol-Tanguy en présence de son fils Jean Rol-Tanguy.

Le Parti communiste appelle à rendre hommage à Henri Rol-Tanguy en présence de son fils Jean Rol-Tanguy, à l’occasion de l’anniversaire de sa naissance à Morlaix en 1908, et à célébrer les valeurs de la Résistance.

Mercredi 12 juin, 16h

Place Rol-Tanguy, devant la gare de Morlaix.

Place Rol-Tanguy, gare de Morlaix, mercredi 12 juin, à 16h, hommage commémoratif pour l’anniversaire des 111 ans de sa naissance au colonel Rol-Tanguy, militant ouvrier, héros de la Résistance et des Brigades Internationales.  

Le 12 juin 1908, Henri Rol-Tanguy naissait en gare de Morlaix d’un accouchement précipité. Ses parents habitaient Brest et son père travaillait dans la marine. Il est décédé à Paris le 8 septembre 2002 après une vie d’engagement bien remplie.

111 ans plus tard, alors que l’extrême-droite est redevenue une menace véritable pour les valeurs humaines et démocratiques en France et en Europe, au moment où le président Macron, après d’autres présidents au service du monde de la finance, détruit méthodiquement l’héritage de la République sociale issue des combats de la Résistance, l’héritage social et démocratique du Conseil national de la Résistance, le Parti Communiste Français – la section du pays de Morlaix et la Fédération du Finistère – appellent à rendre hommage à ce héros de la Résistance et des Brigades Internationales que fut Henri Rol-Tanguy, et à travers lui, aux idéaux de la Résistance, si actuels et plus que jamais nécessaire aujourd’hui, dans cette époque de basculement extrêmement troublée et dangereuse.

Tous les citoyens, élus, associations, militants syndicaux et des droits de l’homme, anciens combattants, amis de la Résistance qui veulent rendre hommage à Rol-Tanguy et se reconnaissent dans ces valeurs qu’il a défendu par ses combats aux premières loges de l’Histoire à participer à l’hommage rendu à Henri Rol-Tanguy le 12 avril 2019 à 16h.

Cet hommage à Rol-Tanguy le jour de l’anniversaire de sa naissance est d’autant plus nécessaire que, malgré la rénovation de la Gare de Morlaix, qui a pourtant coûté des millions d’euros, la petite plaque d’hommage datant de l’inauguration de la place, est aujourd’hui très dégradée et dans un triste état, cantonnée dans un endroit éloigné et peu reluisant, alors même que  nous avons alerté sur ce problème et demandé à ce qu’une installation mémorielle digne de ce nom, avec pourquoi pas le financement d’une œuvre d’artiste dédiée à Rol-Tanguy et à la mémoire de la Résistance, puisse accompagner l’arrivée de la nouvelle esplanade de la gare.

***

Henri Rol-Tanguy  fut un des dirigeants de la Résistance qui a organisé la Libération de Paris. Paris libéré par l’insurrection de son peuple.  Après quatre ans sous le joug allemand. L’action armée des résistants unis au sein du F.F.I. conjuguée avec le soulèvement de la population parachevée par les blindés  de Leclerc a chassé l’occupant et conduit à la signature de l’acte de la capitulation auquel participe Rol-Tanguy. « Nous avons donné le coup de grâce à l’ennemi, mais Paris était déjà aux mains des Parisiens »   (Eisenhower, commandant en chef des forces alliées en Europe). Le premier détachement Leclerc et celui du Capitaine Dronne étaient composés de républicains espagnols. Juste retour des choses… Comme des milliers d’autres militants français, Henri Tanguy, alors syndicaliste CGT de la métallurgie, ouvrier chez Citroën, et communiste, s’ est engagé dans les Brigades Internationales pour défendre la république espagnole contre Franco qui était appuyé par les nazis et les fascistes italiens. Son courage, son combat pour un monde de Liberté, d’Egalité, de Fraternité sont des exemples pour notre époque et il importe que les générations présentes, jusque-là épargnées par les tempêtes de l’histoire, n’oublient pas ce que le rétablissement de la démocratie et la lutte contre le fascisme doivent au dévouement de ces hommes pétris d’idéal et d’altruisme qui ont su dire non à la fatalité de la régression et de la barbarie. Henri Rol Tanguy a su aussi s’engager dans les batailles de l’après-guerre: la reconstruction et l’application du programme de transformation sociale et économique bâti par le CNR. Henry Rol-Tanguy fut longtemps président de l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance et il eut l’occasion de revenir de nombreuses fois à Morlaix à ce titre. La femme de Rol-Tanguy, Cécile, résistante elle aussi, est encore vivante, et à 100 ans, continue à porter les valeurs de la résistance et du devoir de mémoire.

Rol-Tanguy à la fête de la Bretagne du PCF dans le Sud Finistère, avec Alain Signor, Paul Le Gall, Pierre Le Rose, dirigeants communistes départementaux dans l’après-guerre,et des résistantes bigoudènes (archives Pierre Le Rose)

 

Mémoire du PCF, don d’affichettes à la section de Morlaix.

Merci à Christine Bernas pour le don au PCF Morlaix de ces tracts qu’avait conservés son père, militant communiste.