Fabien Roussel sera dans le Finistère les 5 et 6 décembre dans le cadre de son tour de France

 

Dans le cadre de son tour de France, Fabien Roussel sera dans le Finistère et la région de Morlaix les 5 et 6 décembre 2022. Une réunion publique-forum avec Fabien Roussel est prévue au Roudour de Saint-Martin-des-Champs, commune voisine de Morlaix, le lundi 5 décembre, le soir (horaire exacte à déterminer encore, probablement à 19h)

Fabien Roussel : « S’Il y a du carburant à mettre, c’est bien dans les salaires ».

Gauche Le secrétaire national du PCF a présenté à la presse, lundi, son Tour de France « avec vous sans tabou », commencé dans le Pas de Calais, le 3 octobre. Face à la flambée des prix de l’énergie, et au risque de récession, le communiste alerte sur les délocalisations en cascade à venir.

Publié le Lundi 10 Octobre 2022 -L’Humanité

« Je souhaite que le PCF soit en phase avec ce qu’attendent les Français. » Fabien Roussel a présenté ce lundi, lors d’une conférence de presse, son tour de France « avec vous sans tabou ». Commencée le 3 octobre dernier, dans le Pas-de-Calais, cette tournée de 13 étapes thématiques, dans chacune des régions métropolitaines, permettra au secrétaire national du PCF d’ouvrir un dialogue avec les Français, ponctué de rencontres avec les habitants, les élus, les militants et les syndicalistes. « Ils viendront avec leurs questions, moi avec mes réponses », glisse le député, qui se refuse à tenir des meetings. Un exercice déjà expérimenté durant la campagne présidentielle par l’ex-candidat du PCF, lors des « Rencontre des jours heureux ». Dorénavant pour Fabien Roussel, l’enjeu est double : « savoir ce que les Français attendent de la gauche et du PCF », assure-t-il, mais aussi « parler à nouveau à la France périphérique pour que la gauche devienne majoritaire demain », glisse Ian Brossat, le porte-parole de la formation.

« Total a versé 2,5 milliards d’euros de dividendes exceptionnels à ses actionnaires. Cela représente 300 euros d’augmentation mensuelle pendant 12 ans pour les salariés. S’Il y a du carburant à mettre, c’est bien dans les salaires »

Après une halte dans le Pas-de-Calais sur le thème de l’industrie, la prochaine étape de ce tour de France se tiendra les 24 et 25 octobre, dans les Drôme et dans l’Isère, pour évoquer les enjeux du mix énergétique. Un sujet central en pleine crise climatique et de l’énergie, qui couplée à la menace nucléaire en Ukraine s’apparente à un « un cocktail explosif », selon Fabien Roussel. De plus, le communiste dit « craindre » une récession liée à la crise de l’énergie dans les mois, provoquant une vague de délocalisations. « Certaines entreprises pourraient accélérer des plans de suppression de postes déjà dans les cartons, poursuit le député, elles anticipent une augmentation durable de l’énergie, avec des coûts de production au final deux ou trois fois plus élevés qu’en Asie ou Amérique ». Le 3 octobre dernier, il avait d’ailleurs rencontré les syndicalistes et dirigeants de l’usine Arc Internationale, dans laquelle 4 800 emplois sont menacés par l’explosion de la facture énergétique, passant de 17 millions à 75 millions. En outre, Fabien Roussel a rappelé son soutien aux mobilisations en cours dans la pétrochimie, visant, selon la CGT à obtenir une hausse de 10 % des salaires  : « Total a versé 2,5 milliards d’euros de dividendes exceptionnels à ses actionnaires. Cela représente 300 euros d’augmentation mensuelle pendant 12 ans pour les salariés. S’il y a du carburant à mettre, c’est bien dans les salaires ».

Ce tour de France, en parallèle des mobilisations sociales et syndicales, doit aussi permettre au secrétaire national du PCF de porter la voix de sa formation, à côté du rassemblement à gauche . « Nous faisons partie de la Nupes, mais nous avons notre propre originalité et nous la faisons vivre, mesure Fabien Roussel, nous continuerions à nous faire entendre car à gauche, nous avons besoin de nous additionner ». Des rencontres avec les travailleurs sont notamment prévues, le député assure vouloir s’en « nourrir », afin d’incarner « une gauche qui défend le travail ». Une expression qui fait écho au débat suscité lors de la Fête de L’Humanité, où le député a jugé que la gauche ne devait pas être « celle des allocations et des minima sociaux. » Un mois plus tard, Fabien Roussel se dit « conforté » dans ses propos, satisfait des nombreux « témoignages de soutiens et d’encouragements » reçus lors de ses rencontres avec les Français.

Le secrétaire national du PCF a en tout cas marqué des points en termes d’incarnation. Selon un sondage Odoxa pour le Figaro, publié la semaine dernière, Fabien Roussel est la personnalité de gauche la plus populaire dans le pays, avec 29 % de bonnes opinions. Dans son camp, le député communiste (42 %) se classe second, derrière Jean-Luc Mélenchon (49 %), mais devant François Ruffin (34 %) et le socialiste Olivier Faure (28 %). Par ailleurs, à gauche, le secrétaire national du PCF (33 %) recueille moins de mauvaises opinions que Jean-Luc Mélenchon (45 %) ou encore Sandrine Rousseau (37 %).

« Le PCF ne se résume pas à ma personne, nous pouvons compter sur un grand nombre de militants et de personnalités qui ont émergé durant la campagne présidentielle »

Le député du Nord a également précisé, lors de la conférence de presse, qu’il sera bien présent au rassemblement nordiste contre la vie chère, prévu le samedi 15 octobre, mais qu’il sera en revanche absent du défilé parisien, le dimanche 16 octobre. « Le PCF ne se résume pas à ma personne, nous pouvons compter sur un grand nombre de militants et de personnalités qui ont émergé durant la campagne présidentielle », insiste l’élu de Saint-Amand-les-Eaux, qui assure être, comme tous les week-ends, retenu dans sa circonscription.

Fabien Roussel engage un tour de France à la rencontre du monde du travail

PCF Le député du Nord Fabien Roussel entame une tournée qui fera escale dans 14 départements pour un dialogue « sans filtre et sans tabou » avec les Français. Première étape dans le Pas de Calais, lundi, autour des enjeux industriels et énergétiques. Reportage.

Publié le Mardi 4 Octobre 2022 – L’Humanité

Arques, Avion et Sallaumines (Pas de Calais), envoyé spécial.

« Je me fais poser une prothèse à la hanche dans 10 jours. J’ai 59 ans et je suis physiquement et mentalement usé. Impossible pour moi de tenir jusqu’à 65 ans pour avoir une retraite ». Jean-Luc est ouvrier chez Faurecia. Après 37 années à enchaîner les horaires décalés, sa rémunération ne décolle pas du Smic. Un salaire qui ne lui permet plus de faire face à l’inflation, d’autant que son entreprise, un sous-traitant dans l’automobile, a placé ses employés au chômage technique plusieurs jours par mois, entraînant une baisse de revenu 100 euros. Ce, « alors que le groupe a versé 90 millions de dividendes aux actionnaires », soupire ce syndicaliste CGT, en interpellant Fabien Roussel, lors d’une réunion publique à Sallaumines, lundi. Depuis le Pas-de-Calais, le secrétaire national du PCF a tenu la première des 14 étapes de son « Tour de France du monde du travail ». « Cette tournée des régions va nous permettre de nous confronter à la réalité de nos concitoyens, assure le député du Nord. Je ne suis pas là pour faire un meeting, mais pour dialoguer sans tabou ni filtre, car je me nourris de ces échanges. »

Christophe était le premier, salle Maurice Thorez, à interpeller l’ex-candidat du PCF à l’Élysée. « Nous sommes des citrons pressés et jetés à la poubelle », tance, les larmes aux yeux, l’ancien secrétaire de la CGT de l’usine Bridgestone à Béthune, qui a fermé ses portes il y a 17 mois. « Les dégâts sont irréparables, le seul responsable c’est le capital », ajoute le référent du cabinet de reclassement, alors que seulement 30 employés ont pu être recasés. « Notre crainte est que la crise énergétique entraîne de nouvelles vagues de délocalisation », pointe Fabien Roussel. Un sujet de taille dans les Hauts-de-France.

«  Les gens doivent vivre dignement avec un salaire, nous refusons l’affrontement entre les chômeurs et ceux qui travaillent, favorisé par la politique des chèques. » Fabien Roussel.

Dans la matinée, le communiste avait rencontré les syndicats et dirigeants de l’usine Arc Internationale. 4 800 emplois sont en jeu, alors que la facture énergétique a explosé de 341 %, dépassant pour la première fois la masse salariale de l’entreprise des arts de la table. Pour faire face, le député réclame à plan d’envergure de soutien à l’industrie : « L’Allemagne, qui n’est pourtant pas un pays socialiste, l’a fait en débloquant 200 milliards d’euros. » Et, à l’issue de la rencontre, il raconte comment il a été interpellé par un ouvrier qualifié, qui malgré 34 ans d’ancienneté, ne touche que 1 448 euros mensuels, l’obligeant à s’en remettre à la prime d’activité et au chèque énergie pour boucler les fins de mois. « Les travailleurs pauvres, cela ne devrait pas exister. Que les ouvriers fassent fortune !, lance le dirigeant du PCF. Les gens doivent vivre dignement avec un salaire, nous refusons l’affrontement entre les chômeurs et ceux qui travaillent, favorisé par la politique des chèques. »

Une référence au débat que le député a suscité lors de la Fête de l’Humanité, en affirmant vouloir incarner « une gauche qui défend le travail et non pas celle des allocations et des minima sociaux ». Parmi les 250 participants venus aborder les questions du quotidien, lundi soir, cette position trouve de l’écho. Comme chez Frédéric, ouvrier chez Arkema, pour qui « Fabien Roussel et François Ruffin s’emparent de la grande absente de l’élection présidentielle : le travail ». Un moyen selon l’employé dans l’industrie chimie « de poser les bases de la lutte des classes ». « Moi je suis fier de créer la richesse. Le problème c’est qu’elle n’est pas partagée et les oisifs ne sont pas les chômeurs, et l’enjeu est bien de valoriser le travail », poursuit Jean-Luc.

« Quelles sont les propositions du PCF pour enrayer la crise de l’énergie ? »

Raphaël, lui, s’inquiète des conséquences de la flambée des prix de l’énergie, malgré le bouclier tarifaire. « Quelles sont les propositions du PCF pour enrayer la crise de l’énergie ? », interroge ce salarié d’Enedis. « Recréer un service public, défendre le nucléaire et sortir de l’ARENH (qui contraint EDF à vendre de l’énergie nucléaire aux fournisseurs privés, N.D.L.R.) et du marché européen de l’énergie », lui répond le parlementaire. Plus tôt dans la journée, le communiste avait d’ailleurs visité l’entreprise Gazonor, qui produit de l’énergie verte, à partir du méthane relâché naturellement par les anciennes mines de Charbon. Outre le gaz et l’électricité, le site produira de quoi chauffer les équipements municipaux de la ville d’Avion, d’ici 2025. « D’entrée de jeu, c’est minimum 50 % d’économie pour la ville », souligne l’édile PCF Jean-Marc Tellier. L’entreprise prévoit de passer de 4 à 22 transformateurs électriques, dans le Nord et le Pas-de-Calais. Mais sans les autorisations gouvernementales, le projet est pour l’heure bloqué. « Il est assez invraisemblable d’importer du gaz de schiste des États-Unis alors qu’avec le gaz de mines nous pourrions fournir 200 000 foyers dans le bassin minier », insiste Fabien Roussel. Le secrétaire national du PCF poursuivra son tour de France jusqu’en avril, date à laquelle se tiendra le congrès de sa formation.

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