Depuis des mois le Brexit a fait l’objet de négociations laborieuses qui ont évolué entre crainte du « No deal » et espoir vain du statu quo. Ces négociations viennent d’aboutir ce 24 décembre 2020 à un accord, disons-le franchement qui s’est fait sur le dos des pêcheurs, ils vont devoir affronter de nouveaux défis qu’ils n’arriveront pas à surmonter s’ils ne sont pas aidés de façon équitable (de manière à ne pas laisser la part belle aux gros armements de la pêche industrielle).
Les premiers échos de cet accord laissent en effet présager que le monde de la pêche , déjà gravement perturbé par la crise pandémique, va s’en trouver encore plus bouleversé, notamment dans les 8 pays de l’UE les plus concernés que sont la France, l’Irlande, l’Espagne, la Belgique, les Pays-Bas, la Suède, l’Allemagne et le Danemark.
Or dans le temps des négociations ce qui a caractérisé le plus l’attitude des gouvernements, tant de l’Union européenne que du Royaume-Uni, c’est leur incapacité à anticiper l’avenir.
Car enfin dans cet accord, quid des emplois ?, quid des conditions de vie et de travail des marins pêcheurs ? quid de l’évaluation et de la gestion des ressources halieutiques* ?, quid de la pêche artisanale et des petits armements qui, livrés à eux-mêmes ne feront pas le poids face aux gros armements dont l’objectif est la rentabilité à court terme avec le pillage des fonds marins sans vision d’avenir ?
C’est le grand bordel en mer qui s’annonce avec des zones de pêche de plus en plus fréquentées et restreintes, avec les risques d’accrochages qui ont déjà commencé entre marins pêcheurs, côtiers, artisanaux, hauturiers, navires-usines… Verra-t-on se profiler des batailles navales tandis que la Royal Navy fera le gendarme aux abords des côtes britanniques ?
Si nous voulons véritablement permettre aux marins pêcheurs, ainsi qu’aux emplois qu’ils induisent à terre, de vivre dignement et correctement de leur travail, déjà une remise à plat des règles européennes (TAC, quotas, licences, autorisations spéciales…) ainsi qu’une redéfinition du rôle de l’OMC s’imposent.
Mais on le voit bien, il est de plus en plus difficile de s’en remettre à l’Union Européenne dont la technostructure est entièrement tournée vers la mondialisation néolibérale, (la forme actuelle la plus élaborée du capitalisme) *.
Mais on le voit bien, il est de plus en plus difficile de s’en remettre à l’Union Européenne dont la technostructure est entièrement tournée vers la mondialisation néolibérale, (la forme actuelle la plus élaborée du capitalisme) *.
La « gestion » de la crise sanitaire de la Covid 19 l’a bien montré. L’ Europe est devenue incapable de jouer collectif, c’est le règne du chacun pour soi, chacun chez soi. Le peuple grec et ses hôpitaux sacrifiés, l’Italie abandonnée en pleine épidémie et qui en porte rancune, l’extrême droite nationaliste aux commandes ici ou là et les égoïsmes nationaux en plein essor, et aujourd’hui une coopération quasi nulle pour la recherche et la diffusion des vaccins.
Si les mesures préconisées dans cet accord post-brexit sont traitées de la même manière que la crise sanitaire, c’est-à-dire le chacun pour soi alors il y a du soucis à se faire :
Il y a donc matière à rassembler dés maintenant tous les acteurs de la filière pêche, les Organisations de Producteurs (OP), les syndicalistes, les organismes de recherche scientifique, les organisations de consommateurs… pour réfléchir à comment faire face aux nouveaux défis qui s’annoncent, pour sauver la seule espèce vraiment menacée aujourd’hui, celle des marins pêcheurs.
Il y a donc matière à rassembler dés maintenant tous les acteurs de la filière pêche, les Organisations de Producteurs (OP), les syndicalistes, les organismes de recherche scientifique, les organisations de consommateurs… pour réfléchir à comment faire face aux nouveaux défis qui s’annoncent, pour sauver la seule espèce vraiment menacée aujourd’hui, celle des marins pêcheurs.
Les communistes sont prêt à en débattre (notamment ceux du Pays Bigouden frustrés de n’avoir pu tenir l’été dernier leurs 3 fêtes du « Travailleur de la mer, Travailleur Bigouden » (Guilvinec, Lesconil et Loctudy) à cause de la Covid19.
En attendant la possibilité de reprise de débats publics que nous pourrions co-organiser quand les conditions sanitaires s’y prêteront, la page Facebook « Défense de la pêche artisanale du Pays Bigouden » est d’ores et déjà à la disposition de tous ceux qui ont envie d’apporter leur contribution à l’émergence d’idées nouvelles tournées vers l’avenir. Le monde de la pêche en a besoin car les menaces qui pèsent actuellement particulièrement sur la pêche artisanale, sur les petits armements et sur la vie des territoires en général n’ont jamais été aussi fortes et aussi précises que maintenant.
* Cette orientation néolibérale : s’est accélérée lorsqu’après le référendum de 2005 où les peuples français et néerlandais avaient dit « NON » au projet de traité constitutionnel, le Conseil européen de Lisbonne de 2007 a adopté en catimini un nouveau traité constitutionnel élaboré au mépris de la démocratie.
* l’évaluation et de la gestion des ressources halieutiques :Le Brexit ne signifiera pas repos biologique favorisant le renouvellement des espèces bien au contraire et la surpêche industrielle ne sera pas freinée. Mais la pêche n’est pas le seul facteur à intervenir sur l’abondance ou non du poisson, le réchauffement avéré en degré de la mer a déjà une forte incidence sur les zones où certaines espèces sont plus ou moins aptes à se nourrir et à se reproduire.
PCF Section du Pays Bigouden (29)
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