Secrétaire de section du PCF au Relecq-Kerhuon depuis deux ans (une section de 45 adhérents), Pierre-Yves Liziar venait d’achever une campagne de 1er tour dynamique avec « L’union pour le Relecq-Kerhuon » (PS, PCF, UDB, Citoyens) conduite par Laurent Péron, campagne qui a permis à l’équipe renouvelée de la majorité sortante de faire un score de 47%, contre 27% à la LREM, et 26% à la liste soutenue par EELV. Sans l’abstention liée au Coronavirus, la liste serait sans doute passée au 1er tour, avec plus de 50%, ce qui aurait permis d’installer le nouveau conseil municipal fin mai probablement. Là, les cartes sont un peu rebattues mais la liste d’union de la gauche, avec des forces politiques qui gèrent la ville ensemble à gauche depuis plusieurs mandats dans cette belle commune littorale active de 12 000 habitants, limitrophe de Brest, où le PCF est bien implanté – le père de Pierre-Yves, Guy, ayant d’ailleurs lui-même été élu maire du Relecq en 77 devrait être réélue quand les élections seront à nouveau organisées.
Les communistes y auront entre six et huit élus en fonction des scenarii, dont trois adjoints, des conseillers délégués, un mandat communautaire, comme dans le mandat qui se termine.
Cette présence communiste est utile pour consolider la politique sociale, mais aussi associative et culturelle (Isabelle Mazelin à la culture a eu par exemple une action très reconnue depuis plusieurs mandats, avec de nombreuses réalisations). Le Relecq-Kerhuon par exemple, dans cette période de Coronavirus, a décidé assez vite, à l’exemple de Brest, de verser un chèque bon d’achat alimentaire de 150€ par enfant (225€ en comptant mars/avril), pouvant être dépensé dans les magasins locaux du Relecq-Kerhuon, pour faire des courses alimentaires, à destination des familles les moins favorisés qui bénéficiaient de tarifs dégressifs à la cantine.
Pierre-Yves Liziar, 48 ans, exerce par ailleurs la profession d’enseignant. Il est professeur des écoles à Guipavas. Dans ce cadre, dès le 16 mars, il a assuré pendant un mois la continuité pédagogique et l’enseignement à distance avec ses élèves par temps de confinement. Il s’est porté volontaire pour encadrer les enfants de soignants dans son école un jour par semaine et sinon, son temps a été bien occupé, à préparer ses leçons, exercices, révisions, à mettre en ligne pour que les parents et enfants y aient accès, à éviter que l’enseignement à distance n’aggrave les inégalités scolaires, à gérer l’hétérogénéité des élèves, entre ceux qu’il ne faut pas submerger de travail et ceux qui sont demandeurs et ont plus de facilités, à qui il faut donner du grain à moudre. Répondre aux questions des enfants, des familles, communiquer avec les familles des enfants qui allaient moins travailler, ou avaient plus de difficultés, fut son lot quotidien pendant un mois. Le travail sur informatique impose à tous du matériel à disposition, pas évident quand on partage son poste d’ordinateur avec ses enfants, pas évident non plus pour bon nombre de familles qui ne sont pas tous bien équipées (ordinateur, imprimante). Il a fallu s’habituer à un nouveau rythme et à des nouvelles contraintes de travail, avec des préparations différentes, plus de suivi individualisé.
Parallèlement, en tant que conseiller municipal délégué, au handicap, Pierre-Yves a pris contact avec les associations en lien avec le handicap, leur demandant si elles avaient besoin d’une spécifique, et comme ses collègues élus, en lien aussi avec les services municipaux du Relecq-Kerhuon, ils ont organisé la solidarité vis-à-vis des personnes âgées les plus isolées ou les plus fragiles, dans un premier temps celles qui avaient été déjà identifiées lors du plan canicule, puis toutes les personnes âgées volontaires. Concrètement, cela consiste à appeler environ 3 à 4 fois par semaine 2 à 3 personnes pour vérifier qu’elles aillent bien et à faire les courses aussi pour les anciens qui ne peuvent le faire. Pierre-Yves fait ainsi les courses pour deux ou trois personnes tous les vendredis. Il apprécie ce rapport d’élu de terrain et ce lien de proximité avec les personnes âgées et assure qu’avec la majorité municipale, ils réfléchissent à comment garder le lien avec eux après le confinement. Le travail municipal est quelque peu perturbé évidemment par le confinement mais l’équipe se réunit quand même avec les services par viséoconférence toutes les semaines pour s’adapter à l’évolution des directives et aux problématiques de vie quotidienne liées au Covid-19, au confinement et à la continuité du service public.
C’est aussi par viséoconférence que Pierre-Yves Liziar a participé en tant qu’élu de la CGT Educ’action au CTSD le premier mercredi des vacances, le 15 avril, sur la carte scolaire, ne votant pas le projet de la DASEN et se disant très déçu par le peu d’écoute que l’institution a pour la parole des représentants syndicaux, toutes tendances confondues. Une parodie de démocratie sociale, regrette-t-il de constater. La rentrée des élèves le 11 mai? Cela lui parait très problématique. Comment gérer les distances barrières avec une classe entière, comment assurer les distances et les gestes qui protègent contre la propagation du virus à la cantine, à la récré quand il pleut, en maternelle, quand les gamins vont aux toilettes? Pierre-Yves est donc interrogatif sur le bien-fondé et les modalités de la sortie du confinement pour l’école le 11 mai alors que les étudiants ne reprendront qu’en septembre. Évidemment, il fera tout pour que les enfants continuent à apprendre dans des conditions les plus protectrices possibles.
D’ici là, ce sont des vacances scolaires en famille, qui vont continuer à être rythmées par le travail municipal et le lien aux adhérents car la période nécessite beaucoup de communication, de réflexion et d’échanges.
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Cocos, confinés et actifs! Témoignage de Pierre-Yves Liziar au Relecq-Kerhuon.