Communiqué du PCF Finistère : De la liquidation du Fret SNCF aux 140 ans de la ligne Morlaix – Roscoff, mobilisons-nous pour la défense du rail!

A Brest, le 08 / 06 / 2023

Communiqué du PCF Finistère : De la liquidation du Fret SNCF aux 140 ans de la ligne Morlaix – Roscoff, mobilisons-nous pour la défense du rail!

En application des traités de Maastricht et Lisbonne, suivant avec zèle les injonctions des directives européennes libérales de laisser faire les marchés capitalistes, nos gouvernements successifs ont progressivement libéralisé nos services publics.

Ainsi, le fret ferroviaire a été ouvert à la concurrence en 2006 en France sous la mandature de Nicolas Sarkozy.

De 2002 à 2018, les volumes transportés par le train sont passés de 50 milliards de tonnes.km (GTK) à seulement 33 GTK. L’essentiel du tonnage abandonné ou perdu par la SNCF est allé directement à la route.

Depuis 20 ans. la part modale du transport ferroviaire sur l’ensemble des marchandises transportées en France est passée de 14,6 % en 2002 à 10,7 % en 2021 et, la part modale du transport routier de marchandises est aujourd’hui de 94% en Bretagne. Fondés sur une politique libérale (dérégulation, baisse des coûts), Fret SNCF a perdu plus de 10 000 emplois sur la même période et il ne reste plus aujourd’hui que 15 agents pour toute la Bretagne !!!

Les plans de relance (2003, 2007, 2009, 2011, 2016, 2021) se sont révélés totalement stériles du fait des spécificités ferroviaires et de la distorsion de concurrence persistant avec le mode routier qui fait supporter ses coûts à la collectivité (infrastructures, pollution…) et qui conduit les marchés à choisir le moins-disant social et environnemental.

Après les deux réformes du ferroviaire en 2014 et 2018 portant prétendument déclinaison des différents paquets ferroviaires, la Commission européenne a ouvert, le 18 janvier dernier, une procédure contre l’État français relative au prétexte de soutien financier dont Fret SNCF aurait bénéficié sur la période 2007–2019.

Loin des discours de façade et des bonnes intentions affichées, le gouvernement et la direction de Fret SNCF, anticipant une décision défavorable, se préparent à renoncer à une partie conséquente de l’activité de Fret SNCF et à créer une nouvelle structure juridique pour que la Commission conclue à une transformation majeure de l’entreprise et donc à la discontinuité.

Cette procédure pourrait conduire à une faillite du transport ferroviaire de marchandises en France, en portant un coup fatal à l’opérateur public avec de nouvelles suppressions massives d’emplois et un nouveau report des trafics ferroviaires sur la route.

Après 15 ans de libéralisation du Fret ferroviaire, le verdict est sans appel : les marchés ont choisi le transport routier !

Pour le PCF cette situation est inacceptable et les attaques contre l’opérateur public Fret SNCF doivent prendre fin immédiatement !

L’État ne peut définitivement abandonner Fret SNCF et laisser le secteur entre les mains du marché. Dans notre pays le secteur du transport représente le 1er émetteur de gaz à effet de serre (GES) avec 30 % d’ émissions de CO2. De fait, l’objectif de la neutralité carbone à l’horizon 2050, telle que reprise dans la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), est inatteignable sans diminuer l’impact des transports.

Fret SNCF est d’utilité publique et doit se développer pour répondre à l’intérêt général ! Nous réclamons une politique et des subventions dédiées pour répondre à l’urgence climatique et sanctuarisées dans un budget de programmation ferroviaire jusqu’en 2050. Le fret ferroviaire nécessite une action publique forte pour sortir de la rentabilité immédiate.

L’entreprise publique ne doit pas être démantelée mais protégée des aléas et du court-termisme du marché et des mesures sérieuses et incitatives urgentes pour la relance du transport ferroviaire doivent être prises le plus rapidement possible.

Les modes de transports (rail, routes, voies fluviales, aérien) doivent être, organisés, régulés sans distorsion de concurrence, complémentaires selon les tonnages, les distances, les délais, et un engagement sérieux en liaison avec les Régions doit être pris pour relier les infrastructures stratégiques entre elles (MIN, ports, grands sites logistiques…) et réorienter les flux de marchandises vers des solutions ferroviaires.

Concernant notre département, les ports en eau profonde de Brest et de Roscoff doivent être inscrits et raccordés au réseau européen RTE-T.

La ligne Morlaix – Roscoff, dont nous célébrons les 140 ans ce samedi 10 juin à Saint-Pol-de-Léon, doit être rénovée entièrement, inscrite au prochain contrat Etat-Région avec une participation financière de l’Europe compte tenu de la liaison maritime la plus proche avec l’Irlande.

L’histoire des 140 ans de la ligne Morlaix – Roscoff l’a démontré, la zone légumière du Léon, très importante ou principale région productive de légumes d’hiver d’Europe, doit pouvoir être raccordée à nouveau par le ferroviaire au MIN de Rungis et pourquoi pas bénéficier en hiver du train des primeurs Perpignan-Rungis qui lui circule principalement au printemps et en été. D’autres liaisons ferroviaires étant possibles selon les besoins, comme la ligne Landerneau-Quimper via Nantes , afin de desservir le sud de la France, l’Espagne , l’Italie…

Par la mobilisation des citoyens et la volonté politique, avec l’aide de l’État le Perpignan-Rungis a été relancé. Un train Roscoff-Rungis est également possible très rapidement.

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