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Elections Guimaëc : Jérémy Laine réélu adjoint PCF.

Félicitations à notre camarade du PCF Jérémy Laine réélu adjoint au maire à Guimaëc dans l’équipe de Pierre Le Goff.

27 mai 2020 – Place Rol-Tanguy à Morlaix, le PCF Pays de Morlaix salue l’engagement des résistants et l’esprit du CNR.

Photo Le Télégramme, 27 mai 2020

Le Télégramme 27 mai 2020, Morlaix

Un hommage appuyé aux Résistantes

En cette journée Nationale de la Résistance du 27 mai, plusieurs cérémonies commémoratives ont permis de rendre hommage aux Résistants, et plus encore aux Résistantes. A 11h, les participants au dépôt de gerbe, place Rol-Tanguy, devant la gare de Morlaix, ont salué la mémoire de cet ancien homme politique mais également celle de sa compagne, Cécile Rol-Tanguy, disparue en début de mois, tout comme une autre militante communiste rescapée du camp d’Auschwitz (Paulette Sarcey).

Le Conseil national de la Résistance en 1943

Ismaël Dupont, secrétaire départemental du Parti communiste français pour le Finistère, est revenu sur l’historique de l’engagement et le courage, dès les premières heures, des Résistants bretons. Il a aussi rappelé que, alors « le pays, mis à l’arrêt par la pandémie, est à reconstruire », que cette journée a valeur de symbole, de par la célébration de la création du Conseil National de la Résistance en 1943, en plein conflit de la seconde guerre mondiale. A noter qu’à 11h45, une autre cérémonie attendait les participants, cette fois square de la Résistance à Morlaix.

Discours lu par Ismaël Dupont place Rol-Tanguy à Morlaix le 27 mai 2020 pour la Journée Nationale de la Résistance.

Réunis ce jour en cette place, quasiment un an après notre hommage du 12 juin 2019 le jour anniversaire des 111 ans de la naissance de Henri Tanguy, futur Rol-Tanguy, dirigeant de la CGT, du PCF, des Brigades Internationales et de la Résistance, en gare de Morlaix, nous avons une pensée émue pour sa compagne, Cécile Rol-Tanguy, décédée le 8 mai 2020 à 101 ans, tout un symbole pour cette grande résistante communiste, issue de la famille bretonne des Le Bihan, militante CGT, du Secours Rouge International, de la solidarité avec l’Espagne Républicaine, membre de l’Organisation Spéciale du Parti communiste pendant l’Occupation, agent de liaison des F.T.P, Francs Tireurs et Partisans. Nos camarades brestois à la même heure lui rendent hommage place Rol-Tanguy devant la gare de Brest.

Nous pensons aussi fort à Paulette Sarcey cette rescapée d’Auschwitz, militante communiste juive parisienne de la FTP-MOI, compagnon d’arme sous l’Occupation d’Henri Krasucki, décédée à l’âge de 96 ans en début de mois.

Ces femmes résistantes ont longtemps été tenus en lisière de la mémoire de la Résistance et des hommages, des honneurs officielles, et pourtant, dans le Finistère comme ailleurs, elles étaient très nombreuses.

Le Chiffon Rouge et la Fédération du PCF du Finistère leur ont rendu hommage en cette année centenaire du PCF : Marie Lambert, résistante brestoise, députée du Finistère à la Libération, Corentine Tanniou et Denise Firmin-Larnicol, résistantes du Pays Bigouden, Denise Lazul-Goyat, résistante quimpéroise, Jeanne Goasguen-Cariou, dite Tante Jeanne, une des dirigeantes de la résistance communiste brestoise, membre du triangle de direction à Brest, et tant d’autres : Raymonde Vadaine, déportée, Marie Le Cam-Salou , déportée, Angèle Le Nédellec, déportée, Yvette Castel Richard, Aline de Bortoli, Simone Moreau, Virginie Bénard, Marie Miry, Germaine Le Lièvre, Francine Poulichet et Rosine Kersulec de Scaër…

Nous voulons aussi avoir une pensée d’hommage pour Ernest Mazé, résistant communiste brestois né au Relecq-Kerhuon, décédé ce week-end à Douarnenez, à l’âge de 97 ans, et dont Syndicaliste, comme le frère Édouard Mazé a été tué à Brest d’une balle en pleine tête lors d’une manifestation à Brest en 1950 à l’âge de 26 ans, en pleine guerre froide. Une histoire racontée par René Vautier dans le documentaire « Un homme est mort », puis dans la BD de Chris et Davodeau.

Nous voulons simplement rappeler ce que notre pays, notre liberté et nos droits sociaux doivent à ces résistants et à ces femmes et hommes communistes, prêts à sacrifier leur vie, leur confort et leur sûreté pour leur idéal de générosité humaine et de justice sociale !!! Et qui l’ont fait tout naturellement, sans trop se poser de questions.

Ce 27 mai, journée nationale de la Résistance, célèbre la création du Conseil National de la Résistance.

Né en 1943, en pleine guerre, il réunit, sous la direction de Jean Moulin, huit mouvements de Résistance, six partis politiques et deux centrales syndicales. Le PCF y était représenté pour le Front National de Libération de la France par Pierre Villon (dont le vrai nom est Roger Ginsburger, juif alsacien, fils de rabbin et communiste depuis 1932) et Fernand Grenier qui le 21 avril 1944 déposera l’amendement accordant enfin le droit de vote aux femmes, après deux siècles de suffrage universel tronqué en régime républicain.

Cette journée rend hommage, aussi, à toutes celles et ceux qui ont combattu et à celles et ceux morts durant cette guerre : 50 à 70 millions de personnes.

La Bretagne a été avec des régions comme le Dauphiné, le Nord, le Limousin, la banlieue parisienne, une grande terre de résistance. On estime à 35 000 le nombre de FFI en activité après le 6 juin 1944 en Bretagne. On compte 3743 déportés dans la Bretagne à 5 départements (à l’époque, avec la Loire-Inférieure) dont la moitié périrent, autour de 2700 résistants bretons fusillés, des milliers de tués au combat. Dans le Finistère, plus de la moitié du millier de déportés est morte dans les camps nazis (549 sur 1091 déportés) après d’indicibles souffrances et tortures. Rien qu’à Morlaix, on compte à la fin des tristes années de la guerre une centaine de déportés dans les camps nazis, dont moins de la moitié reviendront de Buchenwald, Flossenburg, Ravensbruck, Bergen Belsen, Mathausen, Dachau, Auschwitz qui sont devenus les symboles de la barbarie nazie.

Parmi ces combattants de la résistance, une grande diversité d’opinions, de classes sociales, d’itinéraires personnels, d’idéologies, une même France courageuse et déterminée, qui dit « non » à l’envahisseur, qui refuse l’abjection de la collaboration et du régime de Vichy, qui dit « oui » à la Liberté. Ils ont refusé le caractère irrévocable de la défaite, la servitude, l’humiliation et le pillage systématique imposés par l’ennemi, le racisme, l’antisémitisme d’Etat, un régime obscurantiste de Réaction, de persécution, de corruption profonde des valeurs derrière un vernis de « moralisme chrétien ».

Au sein de cette diversité, les communistes et la classe ouvrière en général ont joué un rôle déterminant dans la résistance intérieure, l’action de propagande patriotique et la lutte armée, un rôle que beaucoup tendent à effacer aujourd’hui.

Dans la région de Morlaix, le village de Trédudon-les-Moines, en Berrien, dans les Monts d’Arrée, témoigne de la force de cette résistance populaire. Nous nous y rendrons cet après-midi à 16h avec la section de Carhaix-Huelgoat. Un village comme Berrien a payé un très lourd tribut à la libération de la France et sa résistance, très forte, animée principalement par des communistes, sera lourdement réprimée: 22 résistants fusillés, 16 déportés, 11 résistants tués au combat dans ce village rouge des Monts d’Arrée.

« Seule la classe ouvrière dans sa masse aura été fidèle à la France profanée », a dit l’écrivain catholique François Mauriac » dans le Cahier noir en août 43 aux éditions de Minuit. L’opinion de Pierre Mendès France en 1943, résistant, condamné et évadé, clandestin sous de faux papiers, observateur de la France occupée, est la même.

Et pourtant, les autorités officielles, le discours médiatique meanstream ont tendance à minimiser le rôle de la résistance communiste. Pour des raisons de bataille idéologique et de lutte des classes évidentes. Et cela ne date pas d’hier !

Pas un seul résistant communiste, pas un seul ouvrier au panthéon, par exemple, et pourtant les personnalités emblématiques de manquent pas : Marie-Claude Vaillant-Couturier, Danielle Casanova, Martha Desrumaux, Lucie Aubrac, Charlotte Delbo, Madeleine Riffaud, Rol Tanguy, le libérateur de Paris, chef des FFI lors du soulèvement dans la capitale, Missak Manouchian fusillé le 21 avril 1944, le poète arménien chef de la FTP-MOI, rescapé du génocide, Guy Moquêt, Ambroise Croizat, le créateur de la Sécurité Sociale dans le gouvernement d’union issu du Conseil National de la Résistance, Charles Tillon, l’auteur du Premier Appel à la résistance le 17 juin 1940, Georges Guingouin, le libérateur du Limousin et de Limoges, à la tête d’une véritable armée populaire chassant les Allemands…

L’esprit de la Résistance… Une France courageuse et déterminée, qui dit « non » à l’envahisseur et « oui » à la Liberté. Le 18 juin 1940, alors qu’une partie de notre pays est occupée par les Allemands, le Général de Gaulle lance depuis la BBC son appel à la Résistance.

La veille, à Draguignan, le rennais Charles Tillon, un des organisateurs des grèves des sardinières de Douarnenez et du Pays Bigouden en 1925, membre de la direction du PCF, lançait lui aussi contre le fascisme hitlérien et ses valets en France son appel au « peuple des usines, des champs, des magasins, des bureaux, les commerçants, les artisans, les intellectuels, les soldats, les marins, les aviateurs encore sous les armes à s’unir dans l’action ». « Les gouvernements bourgeois ont livré à Hitler et Mussolini l’Espagne, l’Autriche, l’Albanie et la Tchécoslovaquie, et maintenant ils livrent la France, ils ont tout trahi »…

Contrairement à ce que prétendent les révisionnistes, l’entrée dans la résistance des communistes n’a pas commencé avec l’invasion de l’URSS à l’été 1941. A Brest, par exemple, et dans le Pays Bigouden, elle commence dès l’été 40.

Des centaines de militants communistes, femmes et hommes, souvent très jeunes, d’une vingtaine d’années, vont s’engager dans la résistance dans le Finistère dès 1940-1941-1942, s’engageant dans des attentats, des sabotages, des actions armées directes contre l’occupant et les collaborateurs dès le printemps 1941.

Ainsi, André Guéziec, d’une famille protestante de Tremel, peintre, membre du PCF clandestin dans les Côtes-du-Nord. En octobre 1940, il travaillait à l’aérodrome de Morlaix situé sur la commune de Ploujean contrôlé par les Allemands. Arrêté le 22 janvier 1941, il fut condamné à mort le 14 avril 1941 à Brest par les Allemands (K 752 de Quimper) « pour intelligence avec l’ennemi et pour avoir favorisé l’ennemi ». Il est fusillé à 19 ans le 12 mai 1941 à Brest.

En octobre 42, une vague de répression menée notamement par la SPAC, une unité spéciale anti-communiste de la police française et la préfecture s’abat contre la résistance communiste. Jean Kerautret, 24 ans, tapissier, responsable de la CGTU et du Parti communiste dans la région brestoise, et Vincent Guivarc’hbrestois de 24 ans, soudeur à l’Arsenal de Brest, membre des FTPF du Parti communiste clandestin, sont fusillés à Morlaix le 14 octobre 1942.

Ces Résistants communistes, fusillés par les Allemands, sont souvent d’abord traqués, arrêtés et torturés, par des policiers français, avant d’être livrés aux Allemands. Cela aussi, nous ne l’oublions pas !

De la prison Jacques Cartier de Rennes, Albert Rannou, dont nous avons eu en possession une quinzaine de lettres manuscrites confiées par Jacques Guivarc’h, le marbrier de Saint Martin des Champs, ancien militant communiste comme son père, Jean, résistant, Albert Rannou, arrêté en octobre 1942 et qui sera fusillé le 17 septembre 1943 au Mont Valérien avec 18 autres camarades communistes finistériens, originaire de Guimiliau, ouvrier maçon, né le 5 mars 1914, écrit à ses parents :

 

Albert Rannou qui écrit le jour de son exécution de la Prison de Fresnes le 17 septembre 1943

 

Cher Papa et chère Maman

Il est 11 heures moins le quart, on vient de nous prévenir qu’on va être fusillés à 16 heures. Je vais donc donner ma vie à la France, pour ma patrie que j’ai toujours aimée et pour laquelle j’ai combattu. Je meurs content car mon sacrifice (j’en ai la certitude) n’aura pas été vain. J’ai lutté durant ma courte existence pour le bonheur des travailleurs et pour que la paix règne en ce monde.

Mes chers parents, vous savez que je vous ai toujours aimés et que vous me le rendez bien ainsi qu’Yfic. Ça me fait une peine immense de vous quitter à jamais. Je ne sais comment vous exprimer toute ma gratitude pour ce que vous avez fait pour moi. Vous m’avez choyé depuis mon enfance jusqu’à ma dernière heure. Si quelquefois je vous ai fait de la peine, vous m’avez pardonné. Je n’oublie pas non plus ma belle-sœur. Grand-mère et toute la famille auxquels vous voudrez bien envoyer mes amitiés dernières. Je pense à vous tous en ce moment qui est plus pénible pour vous que pour moi. Je viens de voir l’aumônier, j’ai refusé la communion. Donc aucun service religieux à mon intention. Mes amitiés aussi à tous les voisins et camarades, qu’ils sachent que j’ai fait mon devoir de Français et de communiste.

Papa, Maman, ma dernière pensée sera pour vous et pour mon frère. Je vous embrasse tous dans un même élan.

Soyez courageux.

Adieu tous.

Votre fils Albert.

Vive la France, Vive le parti communiste

Paix- Liberté- Justice »

 

Ces résistants sont l’orgueil de notre peuple qui ne plie pas devant l’abominable.

Ce 27 mai 2020, nous voulons célébrer la naissance du Conseil National de la Résistance et l’incroyable défi que se sont fixés des hommes et des femmes d’imaginer la France dans laquelle ils rêvaient de vivre pour restaurer la République des Lumières, pour créer une France nouvelle, plus juste, plus égalitaire.

Deux ans après, dans une France en ruine, un gouvernement réunissant des ministres gaullistes, de la SFIO et du PCF, reconstruisent le pays en faisant le choix de mettre en œuvre des avancées sociales, économiques et politiques majeures, complétant les conquêtes, quelques années plus tôt, du Front populaire : les femmes votent pour la première fois le 29 août 1945, la Sécurité sociale est inventée et mise en place, tout comme notre système de retraite par répartition, le gouvernement nationalise les Houillères, Renault, les banques de dépôt et la Banque de France, l’électricité et le rail. Le droit à l’éducation et à la culture pour tous est instauré.

Manifestant l’unité profonde des réformes accomplies par les gouvernements néo-libéraux en France depuis le milieu des années 1980, avec une accélération dans les années 2000-2010, Denis Kessler, n°2 et idéologue du MEDEF (au côté d’Ernest-Antoine Seillières) de 1994 à 1998, écrivait dans un éditorial du journal Challenge (04/10/2007) :

« Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie.

Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme…

A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ».

L’actualité du Conseil National de la Résistance et de son programme de réformes sociales et démocatiques, signé le 15 mars 1944, à l’unanimité des membres du Conseil national de la Résistance, c’est celui d’un effort créateur et de rassemblement pour imaginer un avenir de société vivable par-delà la noirceur du temps présent, c’est celui d’un retour à l’esprit du Front Populaire pour assurer le bonheur et la sécurité dans la vie de tous et abattre les féodalités économiques.

Oui il est temps de relancer un effort de rassembler des bonnes volontés et des forces politiques progressistes pour faire face aux défis du temps.

Cette actualité de la Résistance est tellement vivante aujourd’hui:

– Parce que l’idéologie de l’extrême-droite revient en force en France, en Europe et dans le monde.

– Parce que la progression et la diffusion des idées des partis qui s’en réclament et en héritent est de plus en plus banalisée, normalisée.

– Parce que notre démocratie est de plus en plus dénaturée et minée par l’influence des puissances financières et des milliardaire, souvent exilés fiscaux, qui possèdent ou guident les hommes et les partis politiques,la bourgeoisie d’Etat des technocrates inspirant les gouvernements, les médias audiovisuels, de presse écrite, du numérique, les principales entreprises, tout en faisant jouer à l’interventionnisme d’Etat un rôle de défenseur de leurs intérêts privés capitalistes, comme au bon vieux temps du 19e siècle.

– Parce que nous avons plus que jamais besoin d’une inspiration de rassemblement, et de création politique, d’une force d’espoir pour conjurer les menaces très fortes auxquelles notre société est exposée et la reconstruire sur des bases plus justes et durables.

A l’heure ou tout le monde s’interroge sur les moyens de reconstruire nos pays, mis à l’arrêt par la pandémie, fragilisé par des années de politiques néo-libérales et capitalistes qui ont battu en brèche l’héritage du Conseil National de la Résistance, et affaibli notre pays dans sa capacité à faire face à des défis comme celui de l’épidémie du coronavirus.

Car cette pandémie que nous continuons d’affronter, dans toute sa brutalité, met elle aussi au cœur du débat le choix de société dans lequel nous voulons vivre, en portant l’exigence de traiter en profondeur les racines du mal. Elle révèle au grand jour les conséquences de ce modèle économique sur nos vies; un modèle dédié à la finance qui a misé sur la course au profit, l’exploitation des êtres humains, des ressources naturelles, choisissant d’affaiblir le rôle des États et de ses services publics.

Parole à Corentin Derrien, 18 ans, élu communiste à Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec.

A l’issue de ces municipales 2020, Corentin Derrien sera sans doute un des élus les plus jeunes de France et de Bretagne.

Corentin Derrien est un jeune très mature, un amoureux de la nature et de la Bretagne. Au bout de 15 jours passés loin de son Finistère, il a le mal du pays. A 18 ans, étudiant brillant, il finit sa première année de Sciences Politiques à Rennes, tout en revenant tous les week-end et les vacances dans le Finistère.

Il a adhéré en 2019 au PCF et au MJCF, après une participation à la fête de l’Humanité sur le stand du Finistère en 2018 (il avait fait la course à pied de l’Humanité avec son père), et a déjà participé à l’université d’été du Parti communiste en août 2019 à Aix-en-Provence, une très belle expérience qu’il est prêt à renouveler dès cette année si la crise du Covid-19 permet d’organiser à nouveau notre Université d’été, prévue à Marseille. Pour quelqu’un qui ne prise guère les vacances dans le Sud et qui craint la chaleur, cela témoigne de l’intérêt qu’il a trouvé à la rencontre des camarades de toute la France, des intellectuels et universitaires du parti ou sympathisants, des ateliers théoriques et pratiques sur le militantisme, la société, l’économie, l’histoire, la philosophie, l’art. Corentin est déjà très cultivé et est venu au Parti communiste par un choix réfléchi et intellectualisé. Lecteur du Manifeste du Parti communiste et des textes historiques de Marx, comme de Schopenhauer et de Nietzsche, il a l’habitude de prendre du recul sur les faits sociaux et est très bien informé. Ce qui n’empêche cet intellectuel d’être aussi un sportif accompli. Sa passion est la plongée et la « promenade sous-marine », pour la contemplation autant que pour la tâche, l’été comme l’hiver dans la Manche auprès de la maison de ses grands-parents maternels à Plouguerneau. Il adore aussi marcher et courir en forêt, sur les sentiers dans la campagne du Léon et des Monts d’Arrée, et participe régulièrement à des courses à pied et des trails, tout en continuant en s’entraîner au tir à l’arc, même s’il n’a plus le temps de prendre des cours et de faire de la compétition.

Corentin se décrit comme assez casanier et l’idée de s’engager durablement pour sa commune à 18 ans, d’y revenir toutes les semaines pour assumer ses responsabilités de conseiller municipal, est pour lui toute naturelle.

Corentin, comment as-tu occupé tes deux mois de confinement?

J’avais du travail pour préparer mes partielles, rendre des devoirs, lire les cours dans le cadre d’une continuité pédagogique qui a été bien assurée à Sciences-Po Rennes? J’ai fait des lectures historiques – La République de Maurice Agulhon, Platon, etc. Je me suis aussi beaucoup promené dans la nature.

A quel moment tu as pensé à t’engager dans la campagne des municipales à Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec?

Vers la fin octobre. La section PCF de Morlaix m’a proposé de m’investir dans cette campagne. J’ai rencontré Solange Creignou en mairie en novembre et le courant est bien passé. On avait de nombreuses convergences dans notre façon de voir la politique locale et la commune. J’ai participé à du porte-à-porte, à des réunions de construction du programme, à la réunion publique de Saint-Thégonnec. Nous avons fait une vraie campagne comme si une liste concurrente était présentée. C’est important de respecter les électeurs, de communiquer sur les réalisations du mandat précédent, de faire connaître le programme, de le montrer. J’ai rencontré des citoyens contents de nous voir, ouverts sur la discussion. Au centre de notre projet, il y a 3 axes:

– L’attention à la place de l’humain au sein de tous les projets

– La transition écologique

– La démocratie participative

Il y avait assez peu de candidats affiliés politiquement sur notre liste: un ou deux au PS, dont le maire, Solange Creignou, un militant écologiste, Josselin Boireau, et moi, au PCF. Nous avons fait notre première séance d’installation du Conseil Municipal, principalement consacrée à la gestion de la crise sanitaire et de la crise économique, sociale, humaine qu’elle engendrera et dont nous devons limiter les effets. Cet enjeu aura une grande importance dans les années à venir. On s’est aussi penché sur la sortie du confinement des écoles. L’installation des commissions se fera au conseil municipal du 4 juin. Je vais m’engager sur la commission transition écologique, développement durable, une thématique transversale à tout notre projet, et sur le projet « Territoire zéro chômeur de longue durée ». Je serai aussi à la commission bâtiment et patrimoine historique.

On va s’appuyer sur la formation, la mise en contact des demandeurs d’emplois avec les employeurs. Le Conseil municipal est composé de deux tiers d’anciens ayant déjà un ou quelques mandats au compteur et d’un tiers de nouveaux. L’ambiance de travail est très bonne. La fusion entre Saint Thégonnec et Loc-Eguiner est réussie aux yeux de tous. Françoise Raoult et Solange Creignou s’entendent bien. Il y a 5 km entre les deux bourgs mais la fusion de communes profite à tous. Des investissements sont réalisés sur les bâtiments.

Qu’est-ce que cela change pour toi d’être élu à Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec, à 18 ans?

Cela change l’emploi du temps. Pendant la campagne, j’ai réussi à tenir les deux bouts, en me déplaçant souvent entre Rennes et Saint-Thégonnec. Mes activités d’étudiant à Sciences-Po et d’élu local vont se nourrir mutuellement. Je vais apporter l’expérience de la politique locale et de ses contraintes dans mes études politiques et l’expérience de la connaissance des institutions dans ma pratique d’élu. Je suis le plus jeune de l’équipe, le plus jeune après moi à une trentaine d’années. Ce que je peux apporter à 18 ans, c’est aussi un contact direct avec les jeunes et leurs attentes. Ayant fait mon début de collège à Saint-Thégonnec, je connais un certain nombre de jeunes de ma génération dans ma commune. Nous voulons créer un conseil des jeunes, dans la continuité d’un axe directeur de notre équipe qu’est la consultation citoyenne. Dans une petite commune comme Loc-Eguiner Saint-Thégonnec, les élus sont naturellement proches des habitants et à l’écoute de leurs préoccupations. Même en dehors d’une institutionnalisation de la démocratie participative. Vis-à-vis de moi et de mon jeune âge, j’ai senti d’abord de la bienveillance dans l’équipe. Je connaissais déjà plusieurs élus, comme Olivier Le Bras, un ami de mon père dans sa jeunesse, avec lequel j’ai fait des courses à pied. Il y a une grande diversité sociale et professionnelle dans cette liste: des agriculteurs, des professeurs, des cadres, des ouvriers. En tant qu’étudiant, je participe de cette diversité. J’ai hâte de commencer le travail. Je pense pouvoir m’organiser avec des conseils municipaux tous les un mois et demi, deux mois. Je ne vais pas faire passer le travail d’élu local derrière mon travail d’étudiant. Je pense pouvoir avoir droit à des dispenses administratives à Sciences Po. Ce serait un paradoxe qu’on ne puisse exercer correctement un mandat d’élu dans cette enceinte?

Comment décrirais-tu ta commune?

C’est une commune en grande partie rurale, avec un très beau bourg, une église, un enclos paroissial et un calvaire magnifique, un beau patrimoine architectural en général. Nous avons aussi un beau patrimoine rural et agricole, des bois. La commune a également pris une dimension péri-urbaine, avec beaucoup d’habitants qui travaillent le long de la RN12, à Morlaix, Brest, Landivisiau, Landerneau.

Quel sont les rôles de l’action municipale et de l’échelon communal pour toi?

Ils sont essentiels, particulièrement en ces temps de crise, devant les défaillances de l’Etat. Les politiques néo-libérales menées depuis des années ont fragilisé les capacités d’intervention planificatrice et régulatrice de l’État, les communes ont pallié à toutes ses carences comme elles l’ont pu. En même temps, on a vu aussi à l’œuvre le plus mauvais de la centralisation dans cette crise du Covid-19 comme quand l’État interdisait pour tous les territoires, mêmes ruraux, l’accès aux sentiers de randonnée, aux plages, aux bois, l’interdiction de faire du vélo pour compenser par un surcroît de restriction de liberté son imprévoyance et la casse des outils de santé publique.  On a vu dans cette crise du coronavirus une accumulation de décisions déconnectées du terrain. On aurait pu avoir des décisions plus rationnelles, plus efficaces, plus proches de la réalité à l’échelle locale. Quoi de commun dans ce contexte entre les problèmes posés dans les grandes métropoles et à Paris, dans les villes moyennes, et dans les petites communes? Les maires et élus des collectivités locales peuvent avoir une approche plus pragmatique, même si on a aussi besoin d’un État plus efficace dans la planification, ce que j’appellerai une forme de socialisme au meilleur sens du terme, celui de la gestion collective des biens communs.

Propos recueillis par Ismaël Dupont – 28 mai 2020

Parole à Eugène Davillers Caradec, 22 ans, possible futur élu communiste à Morlaix.

Eugène Davillers Caradec a 22 ans. Après son collège au Château, son lycée à Tristan Corbière et des études d’anglais à l’UBO de Brest, il est actuellement service civique en collège. Sa mère est morlaisienne, mais il est né à Nogent-sur-Marne dans le 94. Il arrive à Morlaix, il y a douze ans. Passionné de musique, guitariste, s’intéressant aussi au cinéma et à toutes les formes d’art, aux sciences, à la philosophie, et à la littérature, ses grands livres du moment sont « Sur la route » de Jacques Kerouac, « Le Roi des Aulnes » de Michel Tournier, « Crime et châtiment » et « L’Idiot » de Dostoïevski, et « L’Étranger » d’Albert Camus.  Eugène est militant communiste et candidat sur la liste de Morlaix Ensemble.

Eugène, pourquoi tu as adhéré au Parti communiste?

La recherche de justice, d’équité dans la répartition des richesses. Les communistes portent depuis toujours des valeurs dont je me sens proche, et qui s’incarnent dans les gens et leurs actes. Je pense notamment à ces grands noms qui ont porté des réformes telles que la mise en place du système des retraites par répartition, la sécurité sociale. Je me sens proche aussi des valeurs socialistes d’avant-guerre qui ont construit un monde de solidarités et de biens communs que l’on est en train de casser méthodiquement aujourd’hui. Il y a quelque chose qui me plaît dans le PCF, c’est la stabilité temporelle. On sait à qui et à quoi on a affaire. Ce n’est pas un parti volatile, hétéroclite, d’intrigues pour le pouvoir. Il est ancré dans des valeurs saines. Il y a de nombreux partis nouveaux à l’identité hybride, qui se cherchent, sont subordonnés à des ambitions individuelles, minés par les conflits. Ce n’est pas le cas du PCF. Je me reconnais dans l’image de la politique que peuvent véhiculer Ian Brossat ou Fabien Roussel. Je déteste l’identification du PCF au stalinisme, c’est tellement énorme comme raccourci, tellement oublieux des riches personnalités qui ont apporté plein de choses à la société française. Je ne suis pas là par hasard, les valeurs de mes parents, mon arrière-grand père communiste, un grand-père socialiste bon teint, partisan de la laïque. Lors de la première réunion du PCF à laquelle j’ai assisté comme nouvel adhérent, j’avais la boule au ventre. C’était il y a 2 ans. J’avais 19 ans. Mais on ne m’a jamais mis dans une case « jeune branleur », mais j’ai rencontré des gens à l’écoute, attentifs aux idées nouvelles, mais si ils ont de l’expérience et des bases solides. Les gueules du PCF à Morlaix sont bien connues, présentes à toutes les manifestations, elles se définissent dans leurs actes. Beaucoup de ces militants sont engagés aussi dans le monde associatif, la solidarité. Ils ont un souci formateur sans vouloir nous modeler à leur image. Il y a la possibilité d’être libre dans cette organisation qui pousse à s’émanciper intellectuellement. Les gens ont l’impression que l’engagement partisan rime avec contraintes de pensée, de choix, d’actes, alors que c’est complètement l’opposé si j’en croie mon expérience.  Conseils, dialogue, bienveillance. J’ai voté FI en 2017 mais j’ai été séduit depuis par la stabilité temporelle, l’expérience, l’absence de culture de la personnalité au PCF.

Pourquoi as-tu accepté d’être candidat sur la liste de Morlaix Ensemble?

Je suis d’un naturel curieux, cela m’intéressait de vivre cette aventure collective de l’intérieur. Morlaix Ensemble m’apparaît comme un groupe très divers, avec des connaissances et des expériences complémentaires dans des domaines différents (l’écologie, le social, l’économie, la gestion de la mairie), un groupe où les gens sont humains avant tout, pas étrangers à eux-mêmes et à leurs valeurs. Derrière l’engagement politique, il y a les vies quotidiennes, les difficultés sociales, la communauté, les intérêts. Le but n’est pas que de gagner sur une élection. Gagner, pourquoi, à quelles fins, voilà ce qui compte, et surtout réaliser ce sur quoi on s’est engagé. Faire des choses pour les plus démunis notamment, penser la ville comme un tout, un organisme. Morlaix Ensemble, pour moi, c’est un ensemble de personnes engagées dans l’associatif, le social, avec un souci de l’humain et du respect de l’autre inhérent à ce groupe. La vraie victoire, elle se connaîtra au bout de 6 mois de mandat. L’important, c’est de gagner le cœur des habitants.

Jean-Paul Vermot, c’est un bon gars, un mec qui est calé en gestion et en économie, qui est prêt à gérer la mairie, a le respect des habitants. Je me fais fort de dire qu’il ne va pas tromper nos attentes. C’est quelqu’un d’agréable, il a l’oreille, les yeux, le sourire. Il ne prend pas les gens de haut.

Quelles doivent être les priorités du mandat si on gagne les élections à Morlaix pour toi?  

– La jeunesse. On a une jeunesse qui se perd un peu à Morlaix. Il faut les aider à trouver un emploi, un logement, des études.

– Ploujean. Le bourg est en train de mourir. Cela me paraît super important de mettre en œuvre une politique volontariste pour le revitaliser.

– La bonne gestion économique de la ville. Assurer sur l’essentiel: transport en commun, infrastructures, écoles. Le projet de rénovation intégrale du musée a un coût énorme pour la ville. Il y avait peut-être d’autres priorités. Il faut en finir avec des investissements qui ne visent qu’à améliorer la vitrine, à attirer le tourisme.

Que révèle pour toi la crise du Covid?

Qu’on est incapables de gérer nos relations avec mère-nature. Les virus viennent de la destruction des habitats naturels, de la mise en contact avec des milieux que l’on a pas connu habituellement. Ils risquent de se multiplier avec la destruction de la biodiversité, les abattoirs et élevages industriels.. La preuve que l’effet papillon existe.

Quels sont pour toi les défis du 21e siècle?  

– L’accès à l’énergie, le nerf de la guerre. D’ici 2050, il n’y aura presque plus de pétrole. D’ici 10 ans, Canada et Brésil vont déterrer jusqu’à 40% de la production mondiale d’hydrocarbures. Derrière cela, il y a des questions scientifiques et technologiques – comment trouver de nouvelles sources d’énergie? – des questions sociales, économiques et écologiques.

– L’éducation. Il n’y a jamais eu de révolution dans un domaine quelconque sans révolution d’abord dans l’éducation. Il y a des modèles éducatifs qui permettent de développer les potentiels créatifs, intellectuels et humains des enfants et des jeunes sans tout miser sur la compétition, en développant la coopération.

– La limitation de la course aux armements

De quoi rêves-tu pour toi?

Depuis mes douze ans, cela n’a pas changé: être une rock star!

Propos recueillis par Ismaël Dupont, 29 mai 2020

Félicitations à Joëlle Huon, Roger Héré, et la gauche unie à Plouigneau, avec le nouveau conseil municipal installé le 27 mai 2020

oëlle Huon – nouvelle maire de Plouigneau (photo Le Télégramme – 27 mai 2020)

C’était l’installation du nouveau conseil municipal de Plouigneau le 27 mai. 

Félicitations à Joëlle Huon, la nouvelle maire de Plouigneau, à Roger Heré, le 1er adjoint PCF, à Christophe Boudrot, Mariane Gauthier Destable, Patrick Beguivin, Julie Hamon, etc, et tous les colistiers et artisans de cette victoire historique de la gauche unie à Plouigneau, une victoire qui, comme celle de la liste de centre-gauche à Carantec, en appelle une autre sur le territoire.

Morlaix, qui vote à 56 % à gauche au premier tour des municipales, ne peut rester sous la direction de la droite de l’équipe d’Agnès le Brun. Surtout si cela devait prolonger encore pendant 6 ans l’incohérence des directions prises et la guéguerre politicienne stérilisante entre la majorité de Morlaix et Morlaix communauté.

C’est maintenant! Le moment de mettre fin a une parenthèse de gestion de droite de 12 ans à Morlaix qui n’ont pas fait que du bien à la ville… C’est un euphémisme.

A Plouigneau, cela faisait 40 ans qu’une commune votant à gauche aux élections nationales était gérée par la droite. Et quelle droite! Une campagne particulièrement violente animée par le 1er adjoint et élu droite de la droite Bernard Le Vaillant.  Une aberration auxquels a mis fin la belle équipe de la liste conduite par Joëlle Huon et Roger Héré.

Vidéo : Sans Domicile Fisc » Alain et Eric Bocquet à l’assault de l’évasion fiscale.


Quimper, 5 avril 2017.

Voilà deux parlementaires qui font honneur à la politique et à l’engagement communiste, de grands pédagogues appuyés sur la longue enquête et le travail de rencontres.
Pendant deux heures, Alain et Eric Bocquet ont fait le travail de porter à connaissance du public, avec beaucoup d’anecdotes truculentes et d’humour malgré le caractère sombre et plus qu’inquiétant du sujet, le fonctionnement du capitalisme financiarisé en tant qu’il repose, sur l’évasion fiscale et le pillage des nations.Pour Alain Bocquet, « Sans domicile fisc » est un « livre de combat afin de ramener cette finance folle à la raison ».Pour Eric Bocquet, il est la preuve que « l’argent du monde nouveau existe« .

Ce livre constitue, selon Jean Ziegler, « une arme formidable dans la phase paroxystique de la lutte des classes que les oligarchies du monde financier globalisé livrent aux peuples du monde ».

 

Pays Bigouden, 27 Mai – Hommage à la résistance.

A l’occasion de la Journée Nationale de la Résistance, deux manifestations se sont déroulées dans le Pays Bigouden, l’une organisée par la Municipalité nouvellement élue de Plobannalec-Lesconil devant le Monument aux Morts de la Commune, et l’autre à l’initiative de la section du Pays bigouden du Parti communiste français au Monument des Fusillés de Poulguen sur la commune de Penmarc’h.

Pour cette première manifestation – restreinte – pour tenir compte des contraintes liées à la pandémie, le drapeau du PCF était présent pour souligner le lourd tribut payé par le PCF pendant l’Occupation à Lesconil.

Une vingtaine de personnes ont participé à la cérémonie de Poulguen à Penmarc’h, portant un masque et respectant les règles de distanciation physique : les drapeaux, appel aux Morts, Chant des Partisans, allocution, dépôt de gerbe et Marseillaise…

Toutes les informations historiques sur la Résistance en Pays bigouden son peuvent êtres consultées sur le site https://bigouden1944.wordpress.com/

Allocution de Philippe Moreau, secrétaire de la section PCF du Pays bigouden

Merci à vous tous chers amis, chers camarades d’avoir répondu à notre invitation pour célébrer ce 27 mai, journée nationale de la Résistance, journée également consacrée aux valeurs portées par le programme du Conseil National de la Résistance, né en 1943 en pleine guerre.

Cette journée rend hommage à celles et à ceux qui ont combattu, à celles et à ceux qui sont morts durant cette guerre, selon l’estimation la plus répandue entre 50 et 70 millions, soit plus de 2% de la population mondiale à cette époque.

Avec près de 26 millions de morts, dont une majeure partie de militaires de l’armée rouge, l’Union soviétique a payé le tribut humain le plus élevé de la Seconde Guerre mondiale.

Le paroxysme de la barbarie nazi est atteint quand tuer l’ennemi ne suffit plus. Il faut l’exterminer, le rayer de la carte, au nom d’une insupportable théorie de la race supérieure.

Dans les camps de la mort l’horreur se répand, parce qu’ils sont juifs, 6 millions d’entre eux y furent exterminés, tziganes, communistes, socialistes, syndicalistes, homosexuels ou handicapés ; des hommes, des femmes et des enfants sont éliminés méthodiquement.

C’est face à cette idéologie délirante qu’une certaine France s’est levée.

Une France courageuse et déterminée, qui dira « non » à l’envahisseur et « oui » à la Liberté. Le 18 juin 1940, alors qu’une partie de notre pays est occupée par les Allemands, le Général de Gaulle lance depuis la BBC son appel à la Résistance.

La veille, à Draguignan, Charles Tillon, membre de la direction du Parti Communiste Français, lançait lui aussi son appel au « peuple des usines, des champs, des magasins, des bureaux, les commerçants, les artisans, les intellectuels, les soldats encore sous les armes à s’unir dans l’action ».

Dès lors, de nombreux hommes et femmes de confessions politiques, syndicales ou religieuses différentes se sont mobilisés pour combattre le nazisme, les armes à la main au péril de leur vie. C’est à eux qu’il nous faut penser aujourd’hui.

Parmi eux de nombreux communistes et d’antifascistes, qui avaient refusé le putsch de Franco et la capitulation de Munich, ceux-là se sont engagés dans les « Francs-tireurs et partisans » (les FTP) crée par la direction nationale du Parti Communiste pour défendre la classe ouvrière et le bonheur commun.

Dans ce combat beaucoup y ont laissé leur vie comme ici à Poulguen où 35 patriotes presque tous communistes furent enfouis dans le sable après avoir été fusillés par les bourreaux hitlériens. Ce qui frappe en lisant leur âge sur ce monument c’est leur jeunesse, si l’on met à part le doyen le docteur Nicolas qui aurait pu être le père ou même le grand-père de beaucoup d’entre eux.

La plupart sont Finistériens, certains sont de l’Ille-et-Vilaine, d’autres de l’Eure-et-Loir et de la Région parisienne.

Le nom d’un Républicain espagnol y est aussi gravé. Il a sacrifié sa vie pour son pays d’accueil, au nom d’un idéal partagé, celui de la liberté et de la République. Dix de ses camarades du groupe de résistant espagnole « Los Deportistas » ont été déportés à Dachau.

Y figurent également quatre anonymes – terrible de ne pouvoir mettre un nom sur des victimes de la bête immonde – qu’ils demeurent à jamais le symbole de tous les mouvements de pensée qui ont combattu le nazisme.

Ils sont tous l’orgueil de notre peuple qui ne plie pas devant l’abominable.

Ce 27 mai 2020, nous voulons aussi célébrer la naissance du Conseil National de la Résistance ; et l’incroyable défi que se sont fixés des hommes et des femmes, d’imaginer la France dans laquelle ils rêvaient de vivre, pour restaurer la République des Lumières.

Deux ans après, dans une France en ruine, un gouvernement réunissant des ministres gaullistes, de la SFIO et du PCF, reconstruisent le pays en faisant le choix de mettre en œuvre des avancées sociales, économiques et politiques majeures, complétant ainsi les conquêtes établies quelques années plus tôt par le Front populaire :

Les femmes votent pour la première fois le 29 août 1945, la Sécurité sociale est inventée et mise en place, tout comme notre système de retraite par répartition, le gouvernement nationalise les Houillères, Renault, les banques de dépôt et la Banque de France, l’électricité et le rail. Le droit à l’éducation et à la culture pour tous est instauré.

Cette actualité de la Résistance est tellement vivante aujourd’hui. A l’heure où tout le monde s’interroge sur les moyens de reconstruire son pays mis à l’arrêt par la pandémie.

Car cette pandémie que nous continuons d’affronter, dans toute sa brutalité, met également au cœur du débat le choix de société dans lequel nous voulons vivre, en portant l’exigence de traiter en profondeur les racines du mal.

Elle révèle au grand jour les conséquences de ce modèle économique sur nos vies ; un modèle dédié à la finance qui a misé sur la course au profit, l’exploitation des êtres humains et des ressources naturelles, qui a choisi d’affaiblir le rôle des États et de ses services publics.

Plouigneau le 27 mai : Hommage du PCF à la résistance au monument aux morts.

 

Hommage du PCF à la résistance au monument aux morts de Plouigneau le 27 mai à 11h sur la place de la mairie avec un discours lu par notre jeune camarade, nouvel adhérent des JC de 16 ans, Walden Gauthier. En présence de Roger Héré, Jean-Claude Le Fer, Michel Prigent, Jean-Claude Postic, Guy Darol.

MERCREDI 27 MAI 2020 : HOMMAGE DES COMMUNISTES DU PAYS DE QUIMPER A LA RÉSISTANCE.

Ce mercredi 27 Mai, une dizaine de communistes dont deux élus de Quimper et Briec, rendaient hommage au Comité National de la Résistance, au square Jean Moulin et y ont déposé une gerbe de fleurs.

MERCREDI 27 MAI 2020 : HOMMAGE DES COMMUNISTES DU PAYS DE QUIMPER A LA RÉSISTANCE.

Ce mercredi 27 mai est jour d’hommage à la Résistance, dont l’esprit et les valeurs inspirent bien des combats d’aujourd’hui, et au Conseil National de la Résistance qui tint le 27 mai 1943 sa 1ère réunion sous la présidence de Jean Moulin, Max dans la Résistance, car il avait pris comme nom de clandestinité le prénom de son ami Max Jacob avec qui il se lia alors qu’il était sous-préfet de Châteaulin.
Le CNR, né en 1943 en pleine guerre, réunissait les 8 grands mouvements de Résistance, 6 partis politiques et deux centrales syndicales.
Il était l’émanation d’une France courageuse et déterminée, celle qui dit non au nazisme et à l’occupation, non au régime collaborationniste fascisant et raciste de Pétain, oui à une République où la Liberté, l’Égalité, la Fraternité ne soient pas de vains mots.
Cette France qui se dressa contre l’inacceptable, ce fut pour une grande part celle des « humbles », celle qui tient debout notre pays dans les moments les plus difficiles, comme ceux que nous venons de vivre.
C’était un incroyable défi dans la France occupée, d’avoir rêvé le monde à venir en jetant les bases du programme du CNR, les Jours Heureux.
Deux ans après cette réunion fondatrice, dans une France libérée mais en ruine, gaullistes, communistes, socialistes, rassemblés dans le gouvernement du général De Gaulle relevèrent ce défi de reconstruire le pays en mettant en œuvre des avancées sociales, économiques, politiques majeures : invention de la Sécurité Sociale, gérée par les salariés eux-mêmes, mise en place par le ministre communiste Ambroise Croizat ; droit de vote des femmes, sur proposition du représentant du PCF au sein du gouvernement provisoire ; nationalisation de Renault, des Houillères, des grandes banques, des assurances, de l’électricité, du rail, avec des droits nouveaux pour leurs salariés ; comités d’entreprise ; statut de la Fonction Publique ; démocratisation de l’école, de la culture ; lois pour soustraire la presse aux puissances d’argent ; coopératives pour la production, la distribution des produits agricoles…et bien d’autres choses encore.
Ce fut un grand moment d’invention sociale et démocratique qui garde toute son actualité aujourd’hui.
Parce que l’idéologie de l’extrême-droite porteuse de haine, de racisme, de rejet de l’autre, revient en force en France, en Europe, dans le monde.
Parce que les féodalités économiques et les oligarchies contre lesquelles luttait le CNR n’ont eu de cesse de reconquérir et d’étendre leur domination, battant en brèche l’héritage de la Résistance, ses valeurs d’égalité et de justice, de solidarité, au détriment de notre démocratie, de nos droits sociaux, de nos services publics.
L’épidémie du coronavirus a mis au grand jour les ravages du modèle économique libéral fondé sur l’exploitation des êtres humains et le pillage des ressources, au mépris de nos vies et de l’avenir de la planète, qui a partout semé pauvreté et précarité, fait exploser les inégalités, mis en concurrence les hommes et les territoires, jusqu’aux conflits armés.
Des années de politiques dictées par ces dogmes libéraux ont fragilisé notre société, affaibli notre pays, et s’il a tenu bon au plus fort de la pandémie, nous le devons avant tout à l’engagement de nos soignants, à nos services publics même amoindris, à celles et ceux qui souvent dans l’ombre ont permis de maintenir les activités essentielles, à nos réseaux de solidarité qui tissent notre vivre-ensemble.
Comme au sortir de la guerre, il s’agit aujourd’hui de s’attaquer aux racines du mal qui a miné notre société, de la refonder sur des bases plus justes et durables, d’inventer ensemble un nouveau chemin d’espoir.
C’est dans cet esprit que la section PCF du pays de Quimper honorera la mémoire du CNR et celle des résistants et résistantes de la région quimpéroise, et parmi eux de nombreux communistes qui ont laissé leur trace dans notre ville, comme Émile Le Page et Pierre Jolivet, deux jeunes postiers communistes de 19 et 20 ans, les premiers résistants fusillés à Quimper en juin et juillet 1942, ou Denise Goyat-Larzul, jeune résistante qui rejoignit le maquis et participa aux combats de la Libération à Quimper et dans le Sud Finistère.

 

Cher-e-s camarades,

Ce mercredi 27 mai, avec une dizaine de camarades, munis des drapeaux du PCF,nous avons rendu hommage  à la Résistance et à l’héritage du CNR, d’une grande actualité en ces temps de pandémie où, devant les ravages des politiques libérales, monte l’idée du « plus jamais ça! » et la volonté d’ouvrir une autre voie pour des « Jours heureux » de notre temps.

Merci aux camarades qui étaient présents, parmi lesquels nos élus Piero et Jean-Claude, nouvel élu de Briec, et à tous ceux qui nous ont accompagnés par la pensée, car nous étions tenus par les limitations imposées aux regroupements.

Étaient là avec nous, Jean-Yves Mazo, représentant de l’ANACR, et Solenn, petit-fille de Denise Larzul, l’une des résistantes communistes  dont nous avons évoqué la mémoire. Solenn représentait aussi son oncle Claude (son père Michel vient de nous quitter le 15 mars).

Notre camarade Alain Le Bec dont la femme est la petite-fille de Pierre Guéguin, le maire communiste de Concarneau fusillé à Châteaubriant, était excusé.

Des journalistes du Télégramme et d’Ouest-France s’étaient aussi déplacés.

Bien des lieux évoquent dans notre ville la mémoire de la Résistance, et la part décisive qu’y ont prise les communistes, mais en ce jour anniversaire de la 1ère réunion du CNR le 27 mai 1943 sous la présidence de Jean Moulin, nous avions choisi pour cet hommage la stèle honorant Jean Moulin qui fut avant la guerre sous-préfet de Châteaulin, et fréquenta à cette occasion notre ville de Quimper, siège de la préfecture du Finistère.

Il s’y lia d’amitié avec Max Jacob dont la maison natale est toute proche sur les quais de l’Odet (des dessins de Jean Moulin figurent d’ailleurs dans la salle Max Jacob du musée de Quimper) et c’est en pensant à Max Jacob que Jean Moulin prit dans la clandestinité le nom de Max. La barbarie nazie réunit dans la mort les deux amis, Max Jacob, mort en février 1944 avec l’étoile jaune au camp d’internement de Drancy, et Jean Moulin, tombé entre les mains du sinistre Barbie en juin 1943 dans la région lyonnaise.

Nous avons déposé une gerbe de roses rouges au pied de la stèle où nous avions disposé l’Affiche Rouge et le portrait de Guy Môquet par Ernest Pignon Ernest, ainsi que la Une de l’Huma du 22 novembre 1945 annonçant la formation du gouvernement du général De Gaulle avec les 5 ministres communistes dont Ambroise Croizat qui allait révolutionner notre protection sociale avec la création de la Sécu.

Bien fraternellement,

Yvonne

Ci-dessous l’intervention que j’ai prononcée au nom de notre section et qui fut suivie d’une minute de silence puis du chant des partisans.

« Nous sommes réunis ce 27 mai pour rendre hommage à la Résistance, dont l’esprit et les valeurs inspirent bien des combats aujourd’hui, et au Conseil National de la Résistance qui tint sa 1ère réunion le 27 mai 1943 sous la présidence de Jean Moulin.
Cette commémoration se fait dans des conditions très particulières puisque la pandémie qui a frappé notre pays et n’est pas éteinte nous impose des conditions restrictives que nous respectons, la sécurité sanitaire est notre première priorité.

Jean Moulin, Max dans la Résistance, fut avant la guerre sous-préfet de Châteaulin et devint l’ami de Max Jacob qui est né à quelques pas d’ici, il lui emprunta son prénom comme nom de clandestinité.
Jean Moulin, artisan de l’unification de la Résistance, et bref président du CNR car il allait tomber en juin 1943 entre les mains du sinistre Barbie, et Max Jacob, poète et artiste, parmi les plus grands, mort en 1944 avec son étoile jaune au camp d’internement de Drancy, prélude aux camps de la mort.

Ces deux noms nous disent beaucoup sur ce qui était en jeu dans le combat que menaient les femmes et les hommes de la Résistance.

Le CNR, né en 1943 en pleine guerre, quelques mois après que les nazis aient connu à Stalingrad leur 1ère défaite, dont le prix humain fut immense, réunit les 8 grands mouvements de Résistance, 6 partis politiques et deux centrales syndicales.
Il était l’émanation d’une France courageuse et déterminée, celle qui dit non au nazisme et à l’Occupation, non au régime collaborationniste fascisant et raciste de Pétain, oui à une République où la Liberté, l’Égalité, la Fraternité ne soient pas de vains mots.
Cette France qui se dressa contre l’inacceptable ce fut pour une grande part celle des « humbles », expression qu’employa en d’autres temps Victor Hugo, celle qui tient debout notre pays dans les temps difficiles, comme ceux que nous avons vécu et vivons encore en ce moment.
Dans cette France résistante, nombreux étaient les communistes, François Mauriac parlait après la guerre du parti des fusillés, nous en évoquerons plusieurs tout à l’heure.

C’était un incroyable défi que se lançaient dans la France occupée, en proie à la barbarie nazie, loin encore de sa libération, les mouvements de Résistance, les partis démocratiques, les syndicats libres, que de rêver le monde à venir en jetant les bases du programme du CNR, les Jours Heureux.
Deux ans après cette réunion fondatrice, dans une France libérée mais en ruine, gaullistes, communistes, socialistes, rassemblés dans le gouvernement du général De Gaulle relevèrent ce défi de reconstruire le pays en mettant en œuvre des avancées sociales, économiques, politiques majeures : invention de la Sécurité Sociale, gérée par les salariés eux-mêmes, mise en place par le ministre communiste Ambroise Croizat ; allocations familiales ; droit de vote des femmes, sur proposition du représentant du PCF au sein du gouvernement provisoire d’Alger; nationalisation de Renault, des Houillères, des grandes banques, des assurances, de l’électricité, du rail ; comités d’entreprise et droits nouveaux pour les salariés; statut de la Fonction Publique ; démocratisation de l’école, de la culture ; lois pour soustraire la presse aux puissances d’argent ; coopératives pour la production, la distribution des produits agricoles…et tant d’autres choses encore.
5 ministres communistes figuraient dans ce gouvernement et pesèrent de tout leur poids, forts du soutien d’une large part de la population.

Ce fut un grand moment d’invention sociale et démocratique qui garde toute son actualité aujourd’hui.
Parce que l’idéologie de l’extrême-droite porteuse de haine, de racisme, de rejet de l’autre, revient en force en France, en Europe, dans le monde.
Parce que les féodalités économiques et les oligarchies contre lesquelles luttait le CNR n’ont eu de cesse de reconquérir et d’étendre leur domination au détriment de notre démocratie, de nos droits sociaux, de nos services publics, battant en brèche l’héritage de la Résistance, ses valeurs d’égalité et de justice, de solidarité.
N’oublions pas les propos d’un ancien vice-président du MEDEF, Denis Kessler, il y a quelques années : « Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945 et de défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance».

L’épidémie du coronavirus a mis au grand jour les ravages du modèle économique libéral fondé sur l’exploitation des êtres humains et le pillage des ressources, au mépris de nos vies et de l’avenir de la planète, qui a partout semé pauvreté et précarité, fait exploser les inégalités, mis en concurrence les hommes et les territoires, aiguisant les conflits jusqu’à la guerre.
Des années de politiques dictées par ces dogmes libéraux ont fragilisé notre société, affaibli notre pays, et s’il a tenu bon au plus fort de la pandémie, nous le devons avant tout à l’engagement de nos soignants, à nos services publics même amoindris, à celles et ceux qui souvent dans l’ombre ont permis de maintenir les activités essentielles, à nos réseaux de solidarité qui tissent notre vivre-ensemble.
Comme au sortir de la guerre, il s’agit aujourd’hui de s’attaquer aux racines du mal qui a miné notre société, de la refonder sur des bases plus justes et durables, d’inventer ensemble un nouveau chemin d’espoir.

C’est dans cet esprit que la section PCF du pays de Quimper honore ce jour la mémoire du CNR et celle des résistants et résistantes, dans la diversité de leurs origines, de leurs opinions philosophiques, religieuses ou politiques, de leurs engagements, gaullistes, socialistes, communistes, syndicalistes, ceux qui croyaient au ciel comme ceux qui n’y croyaient pas.
Parfois jeunes, et même très jeunes résistants en culottes courtes comme Michel Mazéas, ancien maire communiste de Douarnenez, ou René Vautier, élève de la Tour d’Auvergne, Croix de guerre à 16 ans avec son groupe des Éclaireurs de France, le futur cinéaste communiste dont la caméra fut au long de sa vie au service des combats émancipateurs.
D’autres plus anciens, certains avaient déjà l’expérience de la guerre antifasciste dans les brigades internationales en Espagne, comme le Morlaisien Henri Rol-Tanguy, acteur décisif de la Libération de Paris, dont la femme Cécile elle aussi grande résistante vient de nous quitter.
Certains venus d’ailleurs, comme ces réfugiés espagnols qui ont rejoint la Résistance dans la région brestoise, ou Charles de Bortoli, l’Italien communiste de Brest, né près de Venise, fusillé en août 1942 au stand de tir de Balard.
Ils étaient ouvriers, employés, cheminots, postiers, instituteurs, marins, paysans, lycéens ou jeunes travailleurs, femmes au foyer…

Très tôt le Finistère a connu des actions de résistance, de simples gestes individuels, ou des actes déjà organisés.
Le préfet du Finistère dans un rapport d’avril 1941 place les communistes au premier rang des adversaires de la Révolution nationale de Pétain, précisant : « aussi actifs qu’irréductibles…doivent être considérés comme rebelles à toute propagande ».
Et en août 1941, les autorités militaires allemandes le somment d’agir contre la recrudescence des attentats et sabotages.
Arrestations, tortures, exécutions, déportations ne purent mettre fin à ces actes de résistance.
« Ami, si tu tombes, un ami sort de l’ombre à ta place… »

Parmi les résistants qui payèrent un lourd tribut à la répression, beaucoup de communistes.
Henri Texier, qui fut responsable du PCF et secrétaire du syndicat des métaux CGT à Quimper de 1936 à 1939, fusillé au Mont Valérien en septembre 1941.
Le jeune cheminot Charles Le Port d’Ergué-Armel, le ferblantier Arthur Quéinec de Penhars, le facteur auxiliaire Marcel Volant de Quimper, tous trois fusillés sur les dunes de Poulguen en avril 1944, comme Marcel Kergonna, d’Ergué-Armel.
Jean Bernard, capitaine FTP, arrêté et déporté, comme son jeune frère Yves arrêté en classe au lycée de Pont L’Abbé en octobre 1942 à tout juste 18 ans.
André Quiniou, employé du trésor public, un des responsables du PCF clandestin à Quimper, arrêté et torturé par des policiers français, meurt à l’hôpital de Lorient en août 1942. Son camarade Yves Deredec, arrêté en même temps que lui et déporté, survivra.
Louis Bernard et Martial Corcuff, jeunes communistes du quartier de Locmaria, déportés en mars 1944 à Mauthausen.
Mathias Le Louet employé aux Ponts et Chaussées, responsable d’une imprimerie clandestine, arrêté en mars 1943, s’évade et reprend le combat.
René Tressard, l’instituteur communiste arrêté dans sa classe, mourra à Buchenwald.
Alain Quiniou, employé de banque, militant communiste et cégétiste, résistant dès juin 1940, versé dans les FTP en 1942, arrêté et torturé lui aussi par des policiers français avant d’être livré aux Allemands, meurt en déportation en mai 1944.
Le cheminot François Harré, mort sous la torture à la prison de Mesgloaguen, et sa fille Yvette, jeune communiste, résistante elle aussi.
Et tant d’autres qui perdirent la vie, ou survécurent.

Je voudrais évoquer tout particulièrement Émile Le Page et Pierre Jolivet, deux jeunes postiers de 19 et 20 ans, les premiers résistants fusillés à Quimper en juin et juillet 1942, au stand de tir de la Tourelle, dont l’exécution marqua les esprits, une plaque évoque leur souvenir.
Membres de la Jeunesse communiste et du PCF dès 1939, ils avaient fait partie des premiers groupes de résistants communistes et participé dès janvier 1941 à des actions de sabotage contre l’armée allemande, ils préparaient une action contre la LVF quand ils tombèrent en mai 1942, leur groupe l’exécuta sans eux en juin. Eux aussi furent arrêtés et torturés par des policiers français avant d’être remis aux Allemands.

Ainsi que Denise Goyat-Larzul, dont la petite-fille est présente parmi nous. Denise, engagée à 21 ans en 1943 dans la Résistance, rejoint le maquis de Langolen en 1944 quand la Gestapo est sur ses traces, elle y retrouve son père dont elle ne savait pas qu’il était lui aussi dans la Résistance ; elle est alors intégrée dans la 1ère compagnie FTP et prend part à des actions contre des trains de munitions, de ravitaillement, elle participe aux combats de la Libération à Quimper et dans le Sud-Finistère, à Concarneau, dans la presqu’île de Crozon ; elle reçut la Croix de guerre. Denise fut jusqu’à la fin de sa vie adhérente de notre section.

Et une pensée aussi pour Ernest Mazé, l’ancien résistant qui vient de mourir à Douarnenez, Ernest Mazé était le frère d’Édouard Mazé, qui fut tué par les gendarmes lors des grandes manifestations d’avril 1950 à Brest, René Vautier lui consacra son film « Un homme est mort ».

Pour finir, je voudrais évoquer encore le souvenir de deux résistants nés dans le Finistère où ils ont passé leur jeunesse, tous les deux ont été mousses sur des bateaux de pêche, puis partis travailler dans la région parisienne, qui ont joué un rôle important dans le mouvement syndical : Corentin Celton né à Ploaré, aujourd’hui intégrée à Douarnenez, et Corentin Cariou de Loctudy, tous les deux communistes et syndicalistes, Corentin Celton, infirmier des hôpitaux, secrétaire de la fédération CGT des services publics et de la santé , fusillé au Mont Valérien en décembre 1943 ; Corentin Cariou, dirigeant du syndicat CGT des gaziers, ancien membre du comité central du PCF, fusillé au camp de Compiègne en février 1942. La santé, les services publics, l’énergie, cela nous renvoie à l’héritage du CNR et aux enjeux d’aujourd’hui. »

Quimper, le 27 mai 2020

 

27 mai- Cimetière de Guimiliau : hommage à Albert Rannou, engagé volontaire des Brigades Internationales, résistant communiste finistérien exécuté par les Allemands au Mont Valérien.

Pour cette Journée nationale de la Résistance, ce 27 mai 2020 entre 14h30 et 15h30, un moment d’une grande intensité avec Dominique Derrien dans le cimetière de Guimiliau auprès de sa magnifique église et de son enclois paroissial et son calvaire exceptionnel de la Renaissance, pour évoquer la vie de lutte et d’engagements généreux d’Albert Rannou, ouvrier maçon du Léon, militant cégétiste et communiste, engagé volontaire dans les Brigades Internationales (il croisera Rol-Tanguy et sera blessé deux fois pendant la guerre d’Espagne qu’il terminera avec le grade de lieutenant), héros de la résistance communiste brestoise arrêté en octobre 1942 après plusieurs sabotages et attentats, et fusillé avec 18 autres résistants communistes brestois au Mont-Valérien (son corps ne reviendra au cimetière de Guimiliau que 3 ans plus tard).

Un héros de la Résistance dont nous avons retrouvé les lettres écrites de prison, bouleversantes, grâce à Jacques Guivarc’h, l’ancien marbrier de la barrière à St Martin des Champs et sur lequel enquête assidûment Dominique Derrien, professeur d’histoire et chercheur.

De la prison Jacques Cartier de Rennes, Albert Rannou, dont nous avons eu en possession une quinzaine de lettres manuscrites confiées par Jacques Guivarc’h, le marbrier de Saint Martin des Champs, ancien militant communiste comme son père, Jean, résistant, Albert Rannou, arrêté en octobre 1942 et qui sera fusillé le 17 septembre 1943 au Mont Valérien avec 18 autres camarades communistes finistériens, originaire de Guimiliau, ouvrier maçon, né le 5 mars 1914, écrit à ses parents :

« Nous attendons toujours le jugement. Certains disent qu’il aura lieu à Paris et d’autres parlent qu’il aura lieu dans peu de temps à Rennes. Enfin, rien ne presse pour ce qu’on a à en tirer, de l’instruction. J’ai demandé à l’inspecteur allemand quelle serait ma peine. Il m’a dit que je pouvais espérer mais que la loi est dure. On cause aussi de nous envoyer dans un camp de travaux en Allemagne. Mais je prends ça pour un calmant qu’on donne à un malade sur le point de calancher.
Quand j’ai fait mon boulot, je savais à chaque fois à quoi je m’exposais, et maintenant j’attends stoïque qu’on décide de mon sort. Les premiers camarades arrêtés ont été cravaché sur tout le corps, leurs fesses étaient rendu comme du pâté de foie par la police française au service de l’ennemi (c’est joli ça). Par ça ils ont dû avouer. Ce qui m’a fait arrêter, ainsi que beaucoup d’autres.
(…) Nous sommes ici 45 de Brest avec les 5 femmes, donc certains ont déjà été jugés par les Français, mais qui doivent encore l’être par un tribunal Allemand. La moitié d’entre nous risquons le grand paquet. Le pire, c’est qu’il y a beaucoup de mariés et de pères de famille. Pour moi, si ça m’arrive j’aurai seulement le grand désespoir de vous quitter ainsi que mon frère et sa femme. Mais rien ne m’inquiète à votre sujet, votre santé est bonne et rien ne vous manque par ailleurs. Donc s’il faut se résigner un jour ça sera avec calme et fierté que je marcherai. J’ai fait mon devoir de Français et de communiste. Je suis allé en Espagne parce que là-bas se jouait le sort de la France et que l’Espagne Républicaine vaincue, c’était la guerre pour notre Pays. A présent le capitalisme est en train de creuser sa propre tombe, malheureusement qu’avant de disparaître il peut encore faire beaucoup de mal. Je viens d’apprendre que 3 jeunes classes vont partir pour l’Allemagne sur ordre de Pétain-Laval. Une fois là-bas, ils seront déguisés en mannequins du 3ème Reich et envoyez sur le Front pour combattre leurs camarades Russes contre leur propre liberté. La bête agonise mais elle a du mal à crever. J’aurais bien voulu pouvoir assister à sa fin. Si je n’y suis pas, vous pourrez dire que votre fils a maintes fois risqué sa vie pour le triomphe de son idéal et pour la victoire de notre juste cause. La défense de la République française que nous voulons voir prospérer dans une union des Républiques mondiale. Peut-être que les Alliés arriveront à temps mais ils n’ont pas l’air de se presser, quoi qu’il advienne ils ne perdent pas pour attendre, car les peuples anglo-américains ont aussi compris que leur salut est aux côtés de leurs camarades bocheviques, qu’il faut qu’ils luttent, pour écraser à jamais le fascisme fauteur de guerre et de misère.
« Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage » (Karl Marx*) ».

Albert Rannou qui écrit le jour de son exécution de la Prison de Fresnes le 17 septembre 1943

Cher Papa et chère Maman
Il est 11 heures moins le quart, on vient de nous prévenir qu’on va être fusillés à 16 heures. Je vais donc donner ma vie à la France, pour ma patrie que j’ai toujours aimée et pour laquelle j’ai combattu. Je meurs content car mon sacrifice (j’en ai la certitude) n’aura pas été vain. J’ai lutté durant ma courte existence pour le bonheur des travailleurs et pour que la paix règne en ce monde.
(censuré)

Mes chers parents, vous savez que je vous ai toujours aimés et que vous me le rendez bien ainsi qu’Yfic. Ça me fait une peine immense de vous quitter à jamais. Je ne sais comment vous exprimer toute ma gratitude pour ce que vous avez fait pour moi. Vous m’avez choyé depuis mon enfance jusqu’à ma dernière heure. Si quelquefois je vous ai fait de la peine, vous m’avez pardonné. Je n’oublie pas non plus ma belle-sœur. Grand-mère et toute la famille auxquels vous voudrez bien envoyer mes amitiés dernières. Je pense à vous tous en ce moment qui est plus pénible pour vous que pour moi. Je viens de voir l’aumônier, j’ai refusé la communion. Donc aucun service religieux à mon intention. Mes amitiés aussi à tous les voisins et camarades, qu’ils sachent que j’ai fait mon devoir de Français et de communiste.
Papa, Maman, ma dernière pensée sera pour vous et pour mon frère. Je vous embrasse tous dans un même élan.
Soyez courageux.
Adieu tous.
Votre fils Albert.
Vive la France, Vive le parti communiste
Paix- Liberté- Justice »

 

27 Mai- Brest – JOURNÉE NATIONALE DE LA RÉSISTANCE – HOMMAGE À CÉCILE ROL-TANGUY.

Ce mercredi 27 mai est la journée d’hommage à la Résistance et à la naissance du Conseil National de la Résistance dont l’esprit et les valeurs inspirent bien des combats d’aujourd’hui.

Ce matin, la section du PCF du Pays de Brest et les élus communistes de la ville de Brest ont salué la mémoire de Cécile Rol-Tanguy, résistante communiste décédée récemment, et de toutes ces femmes et ces hommes qui, engagés dans la Résistance, ont dit non à l’envahisseur fasciste, oui à Liberté, oui à une République rénovée, plus fraternelle, plus égalitaire, plus démocratique.

Dans le respect des consignes sanitaires, l’hommage rendu par Jean-Paul CAM, secrétaire de section, s’est suivi d’un dépôt de gerbe sur le rond-point Rol-Tanguy, face à la gare de Brest.

« Ce mercredi 27 mai, journée nationale de la Résistance, célèbre la création du Conseil National de la Résistance.
Né en 1943, en pleine guerre, il réunit huit mouvements de Résistance, six partis politiques et deux centrales syndicales. Une France courageuse et déterminée, qui dit « non » à l’envahisseur, à un régime fascisant, réactionnaire, raciste et antisémite, et « oui » à la Liberté, à une République rénovée, plus fraternelle, égalitaire et démocratique.
Ce 27 mai 2020, nous voulons célébrer la naissance du Conseil National de la Résistance et l’incroyable défi que se sont fixés des hommes et des femmes d’imaginer la France dans laquelle ils rêvaient de vivre pour restaurer la République des Lumières.
Deux ans après, dans une France en ruine, un gouvernement réunissant des ministres gaullistes, de la SFIO et du PCF, reconstruisent le pays en faisant le choix de mettre en œuvre des avancées sociales, économiques et politiques majeures, complétant les conquêtes, quelques années plus tôt, du Front populaire : les femmes votent pour la première fois le 29 août 1945, la Sécurité sociale est inventée et mise en place, tout comme notre système de retraite par répartition, le gouvernement nationalise les Houillères, Renault, les banques de dépôt et la Banque de France, l’électricité et le rail. Le droit à l’éducation et à la culture pour tous est instauré.
Cette actualité de la Résistance est tellement vivante aujourd’hui :
Parce que l’idéologie de l’extrême-droite revient en force en France, en Europe où comme en Croatie les oustachis amis de Hitler sont réhabilités.
Parce que notre démocratie est de plus en plus dénaturée et minée par le poids des féodalités économiques, oligarchies et inégalités contre lesquelles luttait le Conseil National de la Résistance au nom d’une vision d’une société rénovée et plus juste, avec son programme magnifiquement baptisé « Les jours heureux ».
Parce que nous avons plus que jamais besoin d’une inspiration de rassemblement, et de création politique, d’une force d’espoir pour conjurer les menaces très fortes auxquelles notre société est exposée et la reconstruire sur des bases plus justes et durables.
A l’heure où tout le monde s’interroge sur les moyens de reconstruire nos pays, mis à l’arrêt par la pandémie, fragilisé par des années de politiques néo-libérales et capitalistes qui ont battu en brèche l’héritage du Conseil National de la Résistance, et affaibli notre pays dans sa capacité à faire face à des défis comme celui de l’épidémie du coronavirus.
Car cette pandémie que nous continuons d’affronter, dans toute sa brutalité, met, elle aussi, au cœur du débat le choix de société dans lequel nous voulons vivre, en portant l’exigence de traiter en profondeur les racines du mal. Elle révèle au grand jour les conséquences de ce modèle économique sur nos vies ; un modèle dédié à la finance qui a misé sur la course au profit, l’exploitation des êtres humains, des ressources naturelles, choisissant d’affaiblir le rôle des États et de ses services publics. »

 


27 Mai – Berrien : hommage des section PCF de Carhaix-Huelgoat et de Morlaix au premier village résistant de France de Tredudon-les-Moines.

A Berrien, hommage des section PCF de Carhaix-Huelgoat et de Morlaix au premier village résistant de France de Tredudon-les-Moines en compagnie de la famille de Pierre et Jean-Marie Plassart. Un rassemblement chaleureux pour la Journée Nationale de la Résistance ce 27 mai 2020 avec encore une mémoire très vivante de la résistance populaire et communiste des Monts d’Arrée, la présence de Jean Guyomarc’h dont le père et les oncles ont tous été résistants. Photos de Patrick Gambache.

Pierre Plassart est né en 1912 et mort à Berrien en novembre 1983.Militant communiste de Berrien. Sous l’occupation allemande, il est propagandiste de la résistance, il diffuse les tracts et journaux clandestins du PCF, du Front National de Libération de la France. Il avait chez lui, à Trédudon-les-Moines, un important dépôt d’armes et de munitions des FTP. Il sera conseiller municipal de Berrien à la libération.

Berrien a payé un très lourd tribut à la libération de la France et sa résistance, très forte, animée principalement par des communistes, sera lourdement réprimée: 22 résistants fusillés, 16 déportés, 11 résistants tués au combat dans ce village rouge des Monts d’Arrée.

Parmi eux, à Berrien Jean-Marie Plassart, communiste depuis 1936, résistant, sera arrêté par la police française et mourra dans un camp de concentration de Mathausen. Jean Créoff, cultivateur communiste de Berrien, FTP, sera aussi déporté en camp de concentration en Allemagne, Joseph Créoff aussi, communiste depuis 1936, qui meurt en camp de concentration. Pierre Grall, autre résistant communiste de Berrien, né le 7 mai 1921 et qui adhère au PCF pendant l’occupation, prenant part à des actions armées, sabotages, attaques, etc, sera déporté en Allemagne après son arrestation le 5 juin 1944. Il meurt au camp de Dora en avril 45. Son frère Marcel Grall, agriculteur, puis terrassier, qui adhère au PCF clandestin le 3 juillet 41 après avoir assisté à l’arrestation du communiste Jean Coant avec Jean Créoff, chef des FTP de la région du Faou, puis commandant FTP des Côtes-d’Armor, arrêté le 17 septembre 1943, sera fusillé à Rennes avec 28 de ses camarades le 8 juin 1944.

Eugène Kerbaul, 1918-1945: 1640 militants du Finistère

Article du Ouest-France, 27 mai 2014:

Trédudon, premier village résistant de France

Il y a à Berrien, en plein cœur du centre-Bretagne, au pied des crêtes des Monts d’Arrée, un hameau qui a joué un rôle déterminant dans l’organisation de la Résistance sous l’Occupation : c’est Trédudon-le-Moine. Dès les premiers jours de l’occupation allemande, tout le hameau, situé à 6 km de Berrien, sur la route de La Feuillée, entre en résistance.

Ce village, qui comptait à l’époque près de deux cents âmes a maintenu de juin 1940 à août 1944 une parcelle de France libre. Le 16 juin 40, dès le départ des troupes anglaises du camp de Saint-Thégonnec, une organisation clandestine du Parti communiste français, dirigée localement par Pierre Plassart, y stocke des armes britanniques parachutées. Avec non seulement le soutien, mais aussi la complicité de toute la population. Trédudon-le-Moine sera à la fois un dépôt d’armes, un refuge pour les résistants traqués, un lieu de réunion pour les dirigeants nationaux et régionaux des FTP.

Le 17 mai 1943, un avion britannique est abattu par la défense allemande au-dessus des Monts d’Arrée et tombe en flammes au nord de Plonévez-du-Faou. Les pilotes trouvent refuge à Trédudon.

Hélène Plassard, qui avait 20 ans à l’époque, se souvient : « Il y en a eu du passage ! Les jeunes maquisards arrivaient de Lorient, de Brest… De partout. Il y en avait du monde ici. »

22 résistants fusillés

Après des opérations de sabotage menées notamment contre les lignes ferroviaires, des missions de récupération d’armes, ou encore des attaques des troupes ennemies, les résistants, qui fuyaient à travers la montagne, venaient se cacher dans les greniers et écuries du village : « Ils arrivaient alors vers 5 h du matin. »

Dans la journée, ils étaient occupés aux travaux des champs. Trédudon nourrissait toute cette population de passage. « Nous faisions le tour des fermes pour ramener du beurre, des patates et du lard. Jamais personne n’a refusé de donner. » Le village était devenu un point d’appui pour ceux qui coordonnaient les différentes actions, donc appelés à faire de fréquents déplacements, souvent périlleux.

Le village paiera un lourd tribut lors des représailles de l’occupant. Vingt-deux résistants seront fusillés, onze tués au combat, seize déportés. Dix d’entre eux mourront en déportation. À la Libération, Trédudon-le-Moine se verra décerner le titre de Premier village résistant de France. Une stèle sera érigée à la sortie du hameau et inaugurée en 1947 par Marcel Prenant, chef d’État-major des FTPF.

 

 

27 mai 2020 – la commission féminisme du PCF Finistère rend hommage à la résistante communiste brestoise Simone Moreau en rebaptisant symboliquement une rue.


Ce 27 mai 2020, la commission féministe 29 rend hommage à Simone MOREAU en rebaptisant la rue de Brest où Simone et Henri Moreau ont habité et abrité des caches d’armes et du matériel d’imprimerie pour la presse clandestine.

Un discours fut lu en son honneur :

Ce 27 mai, journée nationale de la Résistance, célèbre la création du Conseil National de la Résistance. Né en 1943, en pleine guerre, il réunit huit mouvements de Résistance, six partis politiques et deux centrales syndicales.

Cette journée rend hommage, aussi, à toutes celles et ceux qui ont combattu et à celles et ceux morts durant cette guerre.

Face à l’idéologie nazie, une certaine France va se lever. : la France de la Resistance.

Parmi ces femmes et ces hommes, nous rendons hommage ce jour à notre camarade, Simone MOREAU, résistante communiste.

 

Simone Moreau (1908-1962)

 

Née en 1908, Simone Moreau, adhère au PCF clandestin sous l’occupation allemande, en 1941.

Elle avait participé aux activités illégales de la Resistance avec son mari, Henri Moreau, dès 1940.

 

Le domicile de Simone et Henri Moreau , ici même rue Portail, devint un dépôt de matériel léger d’imprimerie : stencils pour ronéo (petite machine à imprimer de bureau), papier, encre, etc.

En mai 1942, à la suite de la mise sur pied des FTPF (Francs Tireurs et partisans Français) dans le département, leur appartement servit aussi de dépôt d’armes et d’explosifs.

Simone Moreau devient responsable à la propagande du comité brestois de l’Union des Femmes Patriotes. L’Union des Femmes Patriotes est alors une organisation clandestine créée par le PCF, qui en fait à Brest, en fin 1941 et en 1942, ne regroupe que des femmes communistes. Elle transporte du matériel de propagande à travers toute la Bretagne.

Elle participe à l’organisation de manifestations de femmes :

  • En avril 1942, manifestation des femmes pour un meilleur ravitaillement, d’autres résistantes dont notamment Jeanne Goasguen-Cariou
  • Manifestation des femmes communistes de l’U.F.P (Union des Femmes Patriotes) conte le STO (Service de Travail Obligatoire) créé par Pétain pour fournir de la main-d’œuvre aux usines de guerre allemandes.

 

Simone Moreau travaillait aussi avec Henri à l’impression des journaux et tracts clandestins dans leur petite maison de la rue André Portail à Brest.

 

Arrêtée le 4 octobre 1942, elle fit preuve d’un grand courage. Relâchée en août 1943, faute de preuves et d’aveux, elle resta sous une étroite surveillance policière.

Elle fait alors des démarches pour essayer de sauver son mari de la peine capitale, en vain.

Simone Moreau, après la Libération, continue de militer au PCF.

Elle meurt à Brest en 1962.

 

En hommage à notre camarade résistante Simone Moreau, nous allons chanter ensemble le chant des partisans, et le premier couplet de l’Internationale.

Le chant des partisans et l’International clôturèrent cette action.

 

 

Hommage au programme du Conseil National de la Résistance ce mercredi 27 mai 2020 à Morlaix, square de la résistance.

A midi square de la résistance entre la place du Poulliet et la place René Cassin à Morlaix, avec pour témoin les drapeaux du Parti communiste, de la JC, et le drapeau tricolore, mais surtout le portrait de Rol-Tanguy par Guy Denning peint l’année dernière à l’occasion de l’hommage que le PCF Pays de Morlaix lui avait rendu sur son lieu de naissance en gare de Morlaix, en cette journée d’anniversaire de la création du conseil national de la résistance, journée nationale d’hommage à la résistance, Corentin Derrien, tout jeune élu conseiller municipal à Saint-Thegonnec, 18 ans, militant du PCF, et Walden Gauthier, 16 ans, nouvel adhérent aux jeunesses communistes, qui avait lu le discours d’hommage à la résistance une heure plus tôt à Plouigneau, son lieu de résidence, devant le Monument aux morts, à l’honneur pour commémorer au côté des camarades du PCF et de Catherine Tréanton de Génération.s, cette France belle, rebelle, digne qui a combattu l’occupation et la barbarie nazie et le régime collaborateur, réactionnaire, liberticide et criminel de Vichy.

Corentin Derrien a lu la deuxième partie du programme du Conseil national de la résistance magnifiquement appelée « Les jours heureux », publié le 5 mars 1944, et dont l’actualité reste prégnante dans des ambitions même si les gouvernements néo-libéraux font tout pour abattre son héritage dans le modèle social et démocratique français, comme l’avait affirmé très clairement et avec beaucoup de cynisme Denis Kessler, n°2 du MEDEF, en 2007. Le rassemblement était organisé par le PCF, dans le respect des recommandations sanitaires, pour la Journée nationale de la Résistance.

 

 MESURES À APPLIQUER DÈS LA LIBÉRATION DU TERRITOIRE

Unis quant au but à atteindre, unis quant aux moyens à mettre en oeuvre pour atteindre ce but qui est la Libération rapide du territoire, les représentants des mouvements, groupements, partis ou tendances politiques, groupés au sein du C.N.R. proclament qu’ils sont décidés à rester unis après la Libération :

1 ) Afin d’établir le gouvernement provisoire de la République formé par le Général de Gaulle pour défendre l’indépendance politique et économique de la nation, rétablir la France dans sa puissance, dans sa grandeur et dans sa mission universelle ;

2 ) Afin de veiller au châtiment des traîtres et à l’éviction dans le domaine de l’administration et de la vie professionnelle de tous ceux qui auront pactisé avec l’ennemi ou qui se seront associés activement à la politique des gouvernements de collaboration ;

3 ) Afin d’exiger la confiscation des biens des traîtres et des trafiquants de marché noir, l’établissement d’un impôt progressif sur les bénéfices de guerre et plus généralement sur les gains réalisés au détriment du peuple et de la nation pendant la période d’occupation, ainsi que la confiscation de tous les biens ennemis y compris les participations acquises depuis l’armistice par les gouvernements de l’Axe et par leurs ressortissants dans les entreprises françaises et coloniales de tout ordre, avec constitution de ces participations en patrimoine national inaliénable ;

4 ) Afin d’assurer :

- l’établissement de la démocratie la plus large en rendant la parole au peuple français par le rétablissement du suffrage universel ;
- la pleine liberté de pensée, de conscience et d’expression ;
- la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’État, des puissances d’argent et des influences étrangères ;
- la liberté d’association, de réunion et de manifestation ;
- l’inviolabilité du domicile et le secret de la correspondance ;
- le respect de la personne humaine ;
- l’égalité absolue de tous les citoyens devant la loi ;

5) Afin de promouvoir les réformes indispensables :

a) Sur le plan économique :

• l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie ;
• une organisation rationnelle de l’économie assurant la subordination des intérêts particuliers à l’intérêt général et affranchie de la dictature professionnelle instaurée à l’image des États fascistes ;
• l’intensification de la production nationale selon les lignes d’un plan arrêté par l’État après consultation des représentants de tous les éléments de cette production ;
• le retour à la nation des grands moyens de production monopolisés, fruit du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurances et des grandes banques ;
• Le développement et le soutien des coopératives de production, d’achats et de ventes, agricoles et artisanales ;
• Le droit d’accès, dans le cadre de l’entreprise, aux fonctions de direction et d’administration, pour les ouvriers possédant les qualifications nécessaires, et la participation des travailleurs à la direction de l’économie.

b) Sur le plan social :

• le droit au travail et le droit au repos, notamment par le rétablissement et l’amélioration du régime contractuel du travail.
• un rajustement important des salaires et la garantie d’un niveau de salaire et de traitement qui assure à chaque travailleur et à sa famille la sécurité, la dignité et la possibilité d’une vie pleinement humaine.
• la garantie du pouvoir d’achat national par une politique tendant à la stabilité de la monnaie ;
• la reconstitution, dans ses libertés traditionnelles, d’un syndicalisme indépendant, doté de larges pouvoirs dans l’organisation de la vie économique et sociale ;
• un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’État ;
• la sécurité de l’emploi, la réglementation des conditions d’embauchage et de licenciement, le rétablissement des délégués d’atelier ;
• l’élévation et la sécurité du niveau de vie des travailleurs de la terre par une politique de prix agricoles rémunérateurs, améliorant et généralisant l’expérience de l’Office du blé, par une législation sociale accordant aux salariés agricoles les mêmes droits qu’aux salariés de l’industrie, par un système d’assurance contre les calamités agricoles, par l’établissement d’un juste statut du fermage et du métayage, par des facilités d’accession à la propriété pour les jeunes familles paysannes et par la réalisation d’un plan d’équipement rural ;
• une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours ;
• le dédommagement des sinistrés et des allocations et pensions pour les victimes de la terreur fasciste.

c) Une extension des droits politiques, sociaux et économiques des populations indigènes et coloniales.

d) La possibilité effective pour tous les enfants français de bénéficier de l’instruction et d’accéder à la culture la plus développée quelle que soit la situation de fortune de leurs parents, afin que les fonctions les plus hautes soient réellement accessibles à tous ceux qui auront les capacités requises pour les exercer et que soit ainsi promue une élite véritable, non de naissance mais de mérite, et constamment renouvelée par les apports populaires.

Ainsi sera fondée une République nouvelle qui balaiera le régime de basse réaction instauré par Vichy et qui rendra aux institutions démocratiques et populaires l’efficacité que leur avaient fait perdre les entreprises de corruption et de trahison qui ont précédé la capitulation. Ainsi sera rendue possible une démocratie qui unisse au contrôle effectif exercé par les élus du peuple la continuité de l’action gouvernementale.

L’union des représentants de la RÉSISTANCE pour l’action dans le présent et dans l’avenir, dans l’intérêt supérieur de la patrie, doit être pour tous les Français un gage de confiance et un stimulant. Elle doit les inciter à éliminer tout esprit de particularisme, tout ferment de division qui pourraient freiner leur action et ne servir que l’ennemi.

En avant donc, dans l’union de tous les Français rassemblés autour du C.F.L.N et de son président, le général De Gaulle !

En avant pour le combat, en avant pour la victoire, afin que VIVE LA FRANCE !

LE CONSEIL NATIONAL DE LA RÉSISTANCE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère-20/ Emile Le Page (1922-1942) et Pierre Jolivet (1921-1942)

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère:

77/ Emile Le Page (1922-1942) et Pierre Jolivet (1921-1942): les premiers résistants fusillés à Quimper étaient des postiers communistes.  

 » Ils furent à un mois d’intervalle fusillés au stand de tir de La Tourelle à Quimper où une plaque commémorative rappelle leur mémoire : Pierre Jolivet le 5 juin 1942, Émile Le Page le 8 juillet 1942, le premier avait 20 ans, le second 19 ans. Tous deux, militants des Jeunesses communistes, adhèrent au parti communiste en 1939, au moment de son interdiction. Ces jeunes postiers auxiliaires de Quimper sont des résistants de la première heure.  Ils font partie des premiers groupes résistants du parti communiste dans l’Organisation Spéciale (O.S.) reconnue comme unité combattante dès octobre 1940 et mise en place en Bretagne par Robert Ballanger, puis dans les FTPF, qui prennent la suite de l’O.S.  Dans un rapport d’avril 1941, le préfet du Finistère place au premier rang des « adversaires de la Révolution Nationale » les communistes « aussi actifs qu’irréductibles ». En août 1941 les autorités militaires allemandes le somment d’agir contre la recrudescence des attentats et des sabotages dans le département.

Avec leur groupe, Émile Le Page et Pierre Jolivet participent aux distributions de tracts et journaux clandestins et dès janvier 1941 aux premières actions directes contre l’occupant : sabotages, attentats contre la caserne de la Wehrmacht, contre le Soldatenheim, foyer du soldat allemand, de Quimper. Ils préparent l’attentat contre le siège de la LVF, leur groupe l’exécutera sans eux en juin 1942. Car entretemps ils ont été repérés, sur dénonciation, lors d’une distribution de tracts appelant à manifester le 1er mai 1942. Arrêtés par des policiers français et torturés à la prison de Mesgloaguen, ils sont remis aux Allemands, condamnés à mort et fusillés, Pierre Jolivet le 5 juin, Émile Le Page, le chef de groupe, le 8 juillet. Leur groupe FTP continuera sans eux ses actions : contre le local de la LVF en juin 1942, contre le bureau d’embauche pour l’Allemagne en octobre, contre la Kommandantur et la poste militaire allemande en janvier 1943.

Alain Le Grand, dans son ouvrage sur la Résistance dans le Finistère, faisait état de nombreux témoignages disant que, loin de donner un coup d’arrêt à la résistance locale, leur exécution poussa d’autres jeunes à suivre leur exemple ».

Yvonne Rainero, secrétaire de section du PCF pays de Quimper

***

Pierre Jolivet et Emile Lepage furent les premiers patriotes quimpérois qui tombèrent sous les balles d’un peloton d’exécution. D’autres résistants communistes furent aussi victimes de l’occupant et des autorités de collaboration: Charles Le Port, d’Ergué-Armel, le ferblantier de Penhars, Arthur Quéinnec, Kergornna, Jean Bernard, résistant de la première heure, capitaine FTP, condamné par la section spéciale de Rennes et déporté, comme son jeune frère Yves, arrêté en classe au lycée de Pont L’Abbé en octobre 194, André Quiniou, dirigeant de la JC avant guerre, un des responsables avec Jean Bernard du PCF clandestin à Quimper, arrêté et torturé par des policiers français.

Émile Le Page est né le 19 août 1922 à Quimper (Finistère). Fils de Émile Marie Lepage, zingueur, et de Jeanne Émilie Hopp, ménagère, Émile Le Page, ou Lepage d’après son acte de naissance, célibataire, était aide postier à Quimper. Selon Eugène Kerbaul il fut l’un des dirigeants finistériens en 1939 des Jeunesses communistes, avant d’intégrer en 1939 le Parti communiste. Participant d’abord à la restructuration dans l’illégalité du parti, il fit partie des premiers groupes de l’Organisation spéciale (OS), branche militaire du Parti communiste clandestin en septembre 1941.

Pierre Jolivet est né le 6 septembre 1921 à Quimper (Finistère). Fils de Jean Laurent Jolivet, boulanger, et de Marie Signor, ménagère, Pierre Jolivet, employé comme postier auxiliaire, il adhéra en 1937 aux Jeunesses communistes, avant d’intégrer en 1939 le Parti communiste, année de sa mise au ban de la politique française par le gouvernement Daladier. Il continua la lutte en participant d’abord à la restructuration dans l’illégalité du parti puis entra à l’Organisation spéciale du PCF avant de s’engager dans les Francs-tireurs et partisans (FTP) dès leur création dans le département du Finistère. 

Avec leur groupe, dont Émile Le Page était le responsable, ils ont participé dès janvier 1941 à des sabotages, des attentats contre la caserne de la Wehrmarcht, contre le Soldatenheim de Quimper, ils ont préparé l’action contre le siège de la LVF que leurs camarades effectuèrent sans eux en juin 1942. Ils furent arrêtés le 8 mai 1942 à Quimper par des policiers français: ils avaient été repérés distribuant des tracts appelant à manifester le 1er mai 1942. Ils distribuaient des tracts clandestins du PCF appelant à la résistance tout en distribuant le courrier.

Chef de groupe en mai 1942, Émile Le Page fut arrêté par la police française pour infraction aux décrets lois du 26 septembre 1939 concernant l’activité du Parti communiste. Sa mère réussit à prévenir les membres de son groupe lors de son arrestation.

Interné à la prison de Quimper, Émile Le Page fut torturé comme Pierre Jolivet, arrêté le 5 mai à Paris, où il venait de partir occuper un emploi aux P.T.T également, puis livré à l’autorité allemande d’occupation par la police française collaboratrice, à nouveau torturé, et changea de quartier à partir du 5 mai. Il fut condamné à mort par le tribunal militaire allemand FK 752 de Quimper le 30 mai 1942 pour « propagande communiste ».

Défiant les juges, Pierre Jolivet leur a jeté: « Vous allez tuer un communiste, mais vous ne tuerez pas l’idée et vous perdrez la guerre ». Lors des visites que lui rend sa mère, il parle de l’armée soviétique qui écrasera les hitlériens. Durant les entretiens, il gardait toujours les mains derrière le dos. Il ne voulait pas que sa maman voie ses doigts déformés par la torture.

Pierre Jolivet a été fusillé le 5 juin 1942 (ou le 6 juin selon le DAVCC) au stand de tir de La Tourelle à Quimper. Les habitants demeurant aux alentours du champ de manœuvres entendirent chanter « La Marseillaise ». Quelques jours plus tard, Madame Jolivet se voyait remettre ses vêtements à la prison. « Il est parti dans un camp », lui dirent les nazis.

Émile Le Page a été fusillé 8 juillet 1942 au stand de tir de La Tourelle à Quimper, un mois après son camarade Pierre Jolivet.  Émile Le Page et Pierre Jolivet étaient les premiers résistants fusillés à Quimper. 

Le 14 juillet 1942, un rassemblement est convoqyé au cimetière d’Ergué-Armel auprès de la fosse commune où leurs corps avaient été jetés, les gendarmes sont là pour empêcher les familles et les courageux patriotes d’accéder au cimetière pour célébrer les résistants.  La tombe des deux héros devient un lieu de pélerinage. Chaque jour, des mains anonymes y déposent des bouquets. 

Leurs corps ne furent rendus aux familles que le 2 octobre 1944 pour des obsèques officielles auxquels participa une foule impressionnante.

Depuis, les corps d’Émile Le Page et Pierre Jolivet reposent au cimetière Saint-Marc à Quimper dans une sépulture commune

La stèle en mémoire de Pierre Jolivet et Emille Le Page avait été dressée à la demande des camarades du PCF Quimper et nous ceux-ci avaient aussi obtenu en 1985 que 2 rues contigües dans le quartier de Créach Gwen où est la direction départementale de La Poste portent les noms de nos deux camarades. L’inauguration de la stèle eut lieu en novembre 1990 avec Gaston Plissonnier et Daniel Trellu.

Pierre Jolivet et Emile Le Page ont donné aussi leur nom à la cellule des PTT du PCF dont sont encore issus plusieurs de nos camarades.

Le 27 mai 2015, la section communiste de Quimper invitait à se retrouver devant la stèle dédiée à Emile Le Page et Pierre Jolivet pour un hommage à toute la Résistance:

« Ces deux jeunes postiers communistes engagés très tôt dans la Résistance, appartenaient aux FTPF (Francs Tireurs et Partisans Français). Arrêtés par des policiers français, torturés, puis remis aux occupants, ils ont été fusillés à Quimper, au champ de tir de la Tourelle, en juin et juillet 1942. Ils avaient 19 et 20 ans. Ce sont les premiers résistants fusillés à Quimper. Au cours de cette cérémonie, une gerbe sera déposée et un jeune lycéen lira un poème de Paul Éluard » (Ouest-France, 26 mai 2015)

Sources:

Yvonne Rainero et Piero Rainero, site de la section PCF de Quimper:  http://quimper.pcf.fr/71327

Dictionnaire des militants du Finistère d’Eugène Kerbaul,

La Résistance dans le Finistère d’Alain Le Grand

Le dictionnaire des fusillés du Maitron: Alain Prigent, Serge Tilly sur Emile Le PageBiger Brewalan, René-Pierre Sudre sur Pierre Jolivet

 

 

Stèle dédiée à Pierre Jolivet et Émile Le Page, place Blaise-Pascal à Quimper (à la Tourelle, en haut de la rue Pen Ar Stang). Cette stèle avait été dressée à la demande du PCF et nous avions aussi obtenu en 1985 que 2 rues contigües dans le quartier de Créach Gwen où est la direction départementale de La Poste portent les noms de nos deux camarades. L’inauguration de la stèle eut lieu en novembre 1990 avec Gaston Plissonnier et Daniel Trellu.

 

 

Quimper, 27 Mai-HOMMAGE DES COMMUNISTES DU PAYS DE QUIMPER A LA RÉSISTANCE.

MERCREDI 27 MAI 2020 : HOMMAGE DES COMMUNISTES DU PAYS DE QUIMPER A LA RÉSISTANCE.

Ce mercredi 27 mai est jour d’hommage à la Résistance, dont l’esprit et les valeurs inspirent bien des combats d’aujourd’hui, et au Conseil National de la Résistance qui tint le 27 mai 1943 sa 1ère réunion sous la présidence de Jean Moulin, Max dans la Résistance, car il avait pris comme nom de clandestinité le prénom de son ami Max Jacob avec qui il se lia alors qu’il était sous-préfet de Châteaulin.
Le CNR, né en 1943 en pleine guerre, réunissait les 8 grands mouvements de Résistance, 6 partis politiques et deux centrales syndicales.


Il était l’émanation d’une France courageuse et déterminée, celle qui dit non au nazisme et à l’occupation, non au régime collaborationniste fascisant et raciste de Pétain, oui à une République où la Liberté, l’Égalité, la Fraternité ne soient pas de vains mots.


Cette France qui se dressa contre l’inacceptable, ce fut pour une grande part celle des « humbles », celle qui tient debout notre pays dans les moments les plus difficiles, comme ceux que nous venons de vivre.
C’était un incroyable défi dans la France occupée, d’avoir rêvé le monde à venir en jetant les bases du programme du CNR, les Jours Heureux.


Deux ans après cette réunion fondatrice, dans une France libérée mais en ruine, gaullistes, communistes, socialistes, rassemblés dans le gouvernement du général De Gaulle relevèrent ce défi de reconstruire le pays en mettant en œuvre des avancées sociales, économiques, politiques majeures : invention de la Sécurité Sociale, gérée par les salariés eux-mêmes, mise en place par le ministre communiste Ambroise Croizat ; droit de vote des femmes, sur proposition du représentant du PCF au sein du gouvernement provisoire ; nationalisation de Renault, des Houillères, des grandes banques, des assurances, de l’électricité, du rail, avec des droits nouveaux pour leurs salariés ; comités d’entreprise ; statut de la Fonction Publique ; démocratisation de l’école, de la culture ; lois pour soustraire la presse aux puissances d’argent ; coopératives pour la production, la distribution des produits agricoles…et bien d’autres choses encore.


Ce fut un grand moment d’invention sociale et démocratique qui garde toute son actualité aujourd’hui.
Parce que l’idéologie de l’extrême-droite porteuse de haine, de racisme, de rejet de l’autre, revient en force en France, en Europe, dans le monde.


Parce que les féodalités économiques et les oligarchies contre lesquelles luttait le CNR n’ont eu de cesse de reconquérir et d’étendre leur domination, battant en brèche l’héritage de la Résistance, ses valeurs d’égalité et de justice, de solidarité, au détriment de notre démocratie, de nos droits sociaux, de nos services publics.


L’épidémie du coronavirus a mis au grand jour les ravages du modèle économique libéral fondé sur l’exploitation des êtres humains et le pillage des ressources, au mépris de nos vies et de l’avenir de la planète, qui a partout semé pauvreté et précarité, fait exploser les inégalités, mis en concurrence les hommes et les territoires, jusqu’aux conflits armés.


Des années de politiques dictées par ces dogmes libéraux ont fragilisé notre société, affaibli notre pays, et s’il a tenu bon au plus fort de la pandémie, nous le devons avant tout à l’engagement de nos soignants, à nos services publics même amoindris, à celles et ceux qui souvent dans l’ombre ont permis de maintenir les activités essentielles, à nos réseaux de solidarité qui tissent notre vivre-ensemble.


Comme au sortir de la guerre, il s’agit aujourd’hui de s’attaquer aux racines du mal qui a miné notre société, de la refonder sur des bases plus justes et durables, d’inventer ensemble un nouveau chemin d’espoir.

C’est dans cet esprit que la section PCF du pays de Quimper honorera la mémoire du CNR et celle des résistants et résistantes de la région quimpéroise, et parmi eux de nombreux communistes qui ont laissé leur trace dans notre ville, comme Émile Le Page et Pierre Jolivet, deux jeunes postiers communistes de 19 et 20 ans, les premiers résistants fusillés à Quimper en juin et juillet 1942, ou Denise Goyat-Larzul, jeune résistante qui rejoignit le maquis et participa aux combats de la Libération à Quimper et dans le Sud Finistère.

Cet hommage se déroulera ce mercredi 27 mai à 16 h devant la stèle dédiée à Jean Moulin, square Jean Moulin à Quimper, dans le respect des règles sanitaires.

 

 

Vidéo : « Histoire de la Guerre et de la Résistance dans le pays Bigouden 1940 -1944 » Gaston Balliot

14 juin 2019

La grande salle de l’Amicale Laïque au port de Lesconil avait fait le plein. 250 personnes se sont retrouvées14 juin 2019 pour assister à la conférence de Gaston BALLIOT et Jean KERVISION consacrée à la Résistance en Pays Bigouden de 1940 à 1944. Preuve s’il en est que la mémoire et l’intérêt historique restent vifs chez de nombreux bigoudens.

Gaston Balliot et Jean Kervision sont les auteurs du site internet « bigouden1944 »
https://bigouden1944.wordpress.com/
site sur lequel on peut retrouver les très nombreux documents, biographies et photos qu’ils ont pu recueillir concernant cette époque.

Cette conférence a pu être réalisée en liaison avec la municipalité de Plobannalec-Lesconil dont nous remercions particulièrement le maire Bruno JULLIEN ainsi que son adjoint Guy LEMOIGNE. De nombreux membres de la municipalité étaient présents vendredi soir. Nous remercions également Mme Desnos de l’Amicale Laïque de Lesconil, pour avoir accepté d’accueillir cette manifestation dans leur magnifique salle.

Joël HEDDE au nom de la section bigoudène du PCF a tiré la conclusion de cette soirée en appelant à une indispensable vigilance face à la montée du fascisme en Europe et en France, tant il est vrai – comme le rappelait Berthold Brecht que « Le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde.».

Il n’est pas inutile non plus de souligner que les « Fusillés de 1944 », ces martyrs de la Résistance, étaient nos camarades… des communistes.

Lesconil, 27 mai – Hommage à la Résistance .

  

La section participera à LESCONIL à la cérémonie « restreinte » (pandémie) au monument aux morts (11 h).  Quatre camarades seront  présents avec le drapeau du parti.

 

La section organise un rassemblement, dépôt de gerbe, et discours à 10 h 30 au Monument des Fusillés de Poulguen à Penmarc’h.

 

Fraternellement,

 

Section PCF du Pays Bigouden

 

Source Photo : https://bigouden1944.files.wordpress.com/

27 Mai- 14h Discours de Fabien Roussel à l’occasion de la Journée nationale de la Résistance.

Demain, mercredi 27 mai à l’occasion de la Journée nationale de la Résistance, les communistes partout en France rendront hommage à la mémoire des Résistant·e·s et à toutes celles et ceux qui ont combattu, à celles et ceux qui ont donné leur vie pour notre liberté.

Nous célébrerons également durant cette journée, la création du Conseil National de la Résistance. Son esprit et sa visée de transformation sociale sont plus que jamais d’actualité, en ce moment où le choix de la société dans laquelle nous voulons vivre est au cœur des débats.

A cette occasion, Fabien Roussel prendra la parole pour un discours depuis le siège du PCF,

diffusé à partir de 14h sur la page Facebook du PCF, et via ses comptes Twitter et You Tube.

https://www.facebook.com/Particommuniste/

 

Trédudon-le-Moine en Berrrien, 27 mai-Hommage à la Résistance et au programme du Conseil National de la Résistance.

Le mercredi 27 mai, à 16 h, à Trédudon-le-Moine en Berrrien, devant la stèle du premier village résistant de France, le PCF rendra hommage à la Résistance et au programme du Conseil National de la Résistance dont l’esprit doit animer les combats et rassemblements d’aujourd’hui pour refonder la démocratie française.

Ce mercredi 27 mai, journée nationale de la Résistance, célèbre la création du Conseil National de la Résistance.

Né en 1943, en pleine guerre, il réunit huit mouvements de Résistance, six partis politiques et deux centrales syndicales. Une France courageuse et déterminée, qui dit « non » à l’envahisseur, à un régime fascisant, réactionnaire, raciste et antisémite, et « oui » à la Liberté, à une République rénovée, plus fraternelle, égalitaire et démocratique.

Ce 27 mai 2020, nous voulons célébrer la naissance du Conseil National de la Résistance et l’incroyable défi que se sont fixés des hommes et des femmes d’imaginer la France dans laquelle ils rêvaient de vivre pour restaurer la République des Lumières.

Deux ans après, dans une France en ruine, un gouvernement réunissant des ministres gaullistes, de la SFIO et du PCF, reconstruisent le pays en faisant le choix de mettre en œuvre des avancées sociales, économiques et politiques majeures, complétant les conquêtes, quelques années plus tôt, du Front populaire : les femmes votent pour la première fois le 29 août 1945, la Sécurité sociale est inventée et mise en place, tout comme notre système de retraite par répartition, le gouvernement nationalise les Houillères, Renault, les banques de dépôt et la Banque de France, l’électricité et le rail. Le droit à l’éducation et à la culture pour tous est instauré.

Cette actualité de la Résistance est tellement vivante aujourd’hui:

Parce que l’idéologie de l’extrême-droite revient en force en France, en Europe et dans le monde.  Parce que la progression et la diffusion des idées des partis qui s’en réclament et en héritent est de plus en plus banalisée, normalisée.

Parce que notre démocratie est de plus en plus dénaturée et minée par le poids des féodalités économiques, oligarchies et inégalités contre lesquelles luttait le Conseil National de la Résistance au nom d’une vision d’une société rénovée et plus juste, avec son programme magnifiquement baptisé « Les jours heureux ».

Parce que nous avons plus que jamais besoin d’une inspiration de rassemblement, et de création politique, d’une force d’espoir pour conjurer les menaces très fortes auxquelles notre société est exposée et la reconstruire sur des bases plus justes et durables.

A l’heure où tout le monde s’interroge sur les moyens de reconstruire nos pays, mis à l’arrêt par la pandémie, fragilisé par des années de politiques néo-libérales et capitalistes qui ont battu en brèche l’héritage du Conseil National de la Résistance, et affaibli notre pays dans sa capacité à faire face à des défis comme celui de l’épidémie du coronavirus.

Car cette pandémie que nous continuons d’affronter, dans toute sa brutalité, met elle aussi au cœur du débat le choix de société dans lequel nous voulons vivre, en portant l’exigence de traiter en profondeur les racines du mal. Elle révèle au grand jour les conséquences de ce modèle économique sur nos vies; un modèle dédié à la finance qui a misé sur la course au profit, l’exploitation des êtres humains, des ressources naturelles, choisissant d’affaiblir le rôle des États et de ses services publics.

Le 27 mai, le PCF organisera un hommage à la résistance à 16h à Trédudon-le-Moine, devant la stèle d’hommage au premier village résistant de France, sur la commune de Berrien et la route de la Feuillée.

Vidéo : 75 ème cérémonie de commémoration des « Fusillés de la Torche » -Lesconil


Le 15 juin 2019 se déroulait au cimetière de Lesconil au Carré des Fusillés la 75 ème cérémonie d’hommage aux « Fusillés de la Torche ».

La période Avril-Juin 1944 fut terrible pour notre pays bigouden. Des résistants furent fusillés par l’occupant allemand sur le site de La Torche, commune de Plomeur, et sur le site de Poulguen, commune de Penmarc’h. Les uns comme les autres ont été condamnés à mort par le même Tribunal militaire.Les fusillés de La Torche 15 jeunes de Lesconil ont été abattus les 15 juin et 23 juin sur la dune de La Torche, en Plomeur.

Le 6 juin 1944, jour du débarquement anglo-américain en Normandie, les Francs-tireurs et partisans de Lesconil reçurent d’un « jeune chef », Alex ou Jean-Marie, l’ordre d’investir, dans la soirée le bourg de Plomeur, carrefour de routes venant du Guilvinec et de Penmarc’h où stationnaient de fortes garnisons allemandes, au port et au champ de tir.

 

1920-2020 – 100 ans d’engagements communistes en Finistère. 19/La résistance FTP à Morlaix: le témoignage d’Eugène Le Luc .

le 8 août 1944, Morlaix est libérée. Les autorités organisent une remise de diplômes FTPF en présence notamment d’Eugène Le Luc, quatrième en partant de la gauche, de Mme Coquin, la marraine de Tanguy-Prigent, et de M. Masson, maire de Morlaix. (photo Le Télégramme)

1920-2020 – 100 ans d’engagements communistes en Finistère.

19/ La résistance FTP à Morlaix: le témoignage d’Eugène Le Luc .

La résistance FTP à Morlaix: le témoignage d’Eugène Le Luc recueilli par le Télégramme et Jeannine Guichoux (mémoire universitaire)

 

Eugène Le Luc, la mémoire des résistants morlaisiens

Article du Télégramme, publié le 5 mai 2001, avec le témoignage d’Eugène Le Luc, responsable du réseau FTP « Justice » de Morlaix

« Réhabiliter la mémoire des résistants fusillés durant la Seconde guerre mondiale ». Dernier survivant du groupe de résistants du pays de Morlaix, Eugène Le Luc y pense sans cesse. Témoignage d’un homme qui, en compagnie de ses camarades, a combattu l’occupant allemand au péril de sa vie.

A la veille du 56 e anniversaire de la fin de la Seconde guerre mondiale, Eugène Le Luc, aujourd’hui âgé de 80 ans, n’a rien oublié de son passé de résistant. Et lorsqu’il en parle, c’est avec beaucoup de passion et d’émotion. Ce Morlaisien pure souche vient tout juste d’atteindre la vingtaine d’année lorsqu’il décide de s’engager dans la Résistance. «Voir les Allemands défiler avec leurs grandes bottes dans les rues de Morlaix, le drapeau nazi e t la croix gammée flotter sur la mairie, ça me glaçait. Il fallait faire quelque chose».

Des tracts aux sabotages 

Au début de l’année 1942, avec son ami horloger morlaisien, Georges Frelin, il lance les bases de la résistance sur le pays de Morlaix, en créant un groupuscule d’exécution et de sabotage qui deviendra le groupe « Justice». Tracts et journaux clandestins dénonçant les collaborateurs font immédiatement sensation. Ils sont très vite suivis par des actes tous azimuts : sabotage de lignes téléphoniques, de voies ferrées, attentats contre les dépôts de munition allemands ou contre les écluses de Morlaix, pour n’en citer que quelques-uns. Tout était bon pour contrer l’occupant. «On a dévalisé plusieurs camions allemands remplis de vêtements», raconte Eugène. Le cambriolage des mairies de Ploujean, Plourin, Henvic et Commana figure aussi à leur tableau de chasse. «On y récupérait des tickets d’alimentation et le matériel pour fabriquer de faux papiers d’identité».

«On en a caché beaucoup»

En 1944, fort désormais de 24 hommes, le groupe «Justice», émanation des francs tireurs et partisans français (FTPF), est désormais bien organisé. Il s’applique également au camouflage de familles juives et de réfractaires, principalement dans les fermes. «On en a caché beaucoup dans le canton de Sizun», explique Eugène. Avec ses amis, notamment le docteur Léon Le Janne, dit le commandant Noël, président des maquisards et résistants de l’arrondissement, il va constamment se battre pour la liberté de son pays. Jusqu’à la libération de Morlaix, le 8 août 1944.

A leur mémoire 

Aujourd’hui, il demeure le dernier survivant du groupe de résistants du pays de Morlaix. Avec l’aide de sa fille, c’est en mémoire de ses amis fusillés ou disparus depuis la guerre qu’il témoigne, notamment dans les écoles. «Pour que chacun sache bien ce qu’il s’est réellement passé à Morlaix. Pour que l’honneur des 14 membres du groupe « Justice» morts pour la France ne passe pas aux oubliettes.

 

Le Télégramme

J’ai lu tout dernièrement un mémoire intéressant présenté par Jeannine Guichoux, fille d’enseignants de St Martin des Champs, à la faculté des lettres et sciences humaines de Brest sous la direction de Monsieur Néré en 1970. Ce mémoire ne pouvait s’appuyer sur les archives (non déclassifiés à l’époque) mais il s’est appuyé sur des témoignages et des documents originaux.

Morlaix est occupée par les Allemands le 19 juin 1940. Les éléments motorisés allemands arrivent par la Madeleine, puis la rampe St Nicolas, la place Cornic et le quai du Léon, après que le pont de Trevidy sur la route de Paris ait été partiellement démoli. Le 20 juin à minuit, l’heure allemande est instaurée. Le couvre-feu est édicté entre 23h et 5 heures du matin dans un rayon de 10 km autour de Morlaix, avec interdiction de circuler sauf laisser-passer exceptionnels de la Kommandantur.

Le lundi 24 juin, le drapeau à croix gammée fut hissé sur l’hôtel de ville.

Le 8 juillet, les commerçants se voient contraints d’accepter les paiements en monnaie allemande. L’armée allemande ne tarde pas à vider les magasins. Peu à peu, toutes les denrées sont rationnées: tabac, pain, vin, charbon, bois. Le beurre et la viande seront très vite introuvables sur le marché.

Le 23 juillet, la kommandantur ordonne de céder à l’armée allemande toutes les chambres à coucher non utilisées, puis le 13 août, ce sont les maisons et appartements inoccupés qui sont mis à disposition de force de l’armée d’occupation allemande en fonction de ses besoins.

La Kreiskommandantur de Morlaix était dirigée au départ par le commandant Radowki, puis par le commandant Klein, sarrois d’origine et juriste, remplacé ensuite par un dénommé Keller, beaucoup plus dur.

Les Allemands occupaient à Morlaix, précise Jeannine Guichoux, de nombreux bâtiments:

–  l’Aussenstelle (les postes extérieurs) et le Standartaelteste rue de Brest

– la Feldgendarmerie quai de Léon face au pont tournant avant la rue Villeneuve

– le siège du Soldatenheim (foyer du soldat) dans les salons Quiviger rue de Brest, puis, après l’attentat et l’incendie du 24 décembre 1943, à l’hôtel de l’Europe

– la Kriegsmarine quai de Tréguier face au pont tournant

– la cantine du Modern’café: place Thiers (place des Otages actuelle) au pied du Viaduc côté gauche par rapport à la mairie

– l’état-major au collège des garçons

A Morlaix, les premières inscriptions à la peinture rouge apparaissent dès la fin 1940. On y lit à différents endroits de la ville: « A bas les traîtres de Vichy », « Thorez au pouvoir », « Vive de Gaulle ».

La fondation du groupe FTPF à Morlaix remonte à juin 1942.

Jeannine Guichoux reprend le témoignage d’Eugène Le Luc:

« Ce fut à cette date, nous a dit Eugène Le Luc, morlaisien, que je fis la connaissance de William et de Bob. Le réseau des Francs-Tireurs et Partisans Français, dont l’existence se signala dès septembre 1941, nous avait annoncé l’arrivée à Morlaix de deux chefs venant de Paris pour y former un groupe de résistance. Au jour et à l’heure indiquée, je m’étais donc rendu à la gare. Deux jeunes gens passèrent devant moi, et firent le signal convenu. Je m’avançais; il n’y eut pas de longues présentations. William et Bob transportaient des grenades, des mitraillettes et des revolvers. J’ai d’abord caché les chefs dans un hangar de la ville.

Comme le réseau des FTP préconisait l’action à outrance, William me chargea de recruter tous les jeunes gens susceptibles d’entrer dans notre groupe. Nous étions d’abord quatre qui assistions à une réunion organisée par Mr Caron, dit William, dans un local mis à notre disposition par Me Mahéo.

Etaient présents: Caron (William Henri)

Fontet Robert, dit Bob

Le Luc (Eugène) de Ploujean

Frelin (Emile) horloger à Morlaix, et des inconnus étrangers à Morlaix, dont William répondait.

Au cours de cette réunion, il fut décidé que les premières missions du groupe Justice consisteraient à faire de la propagande patriotique. Des tracts, tapés à la machine à écrire, au domicile de M. Frelin, furent distribués, et devinrent par la suite un petit journal régulier, ayant pour titre « Le Combattant ».

« Des indiscrétions furent commises et la personnalité de Mr Frelin faisant l’objet de commentaires fâcheux risquant d’être captés par les services de la police de l’occupant, il fut décidé que la machine à écrire serait provisoirement placée chez un membre du groupe, possédant une chambre meublée, chez M. Sillau, au lieu-dit « Pont-Bellec », en St Martin des Champs.

Notre quartier général se trouvait chez Mme Mahéo, 3, Place Thiers, chez laquelle nous entrions par le four St-Mélaine. C’est là que William et Bob avaient leur chambre gratuitement depuis octobre 1943.

Venelle du Four St Mélaine, donnant sur la place Thiers en 1943 (actuellement place des Otages)

Nous nous réunissions aussi chez Mr et Mme Le Bras, au café-restaurant Le Viaduc, Place Cornic, et aussi au café de Mme Coquin. Ces gens nous encourageaient dans notre lutte, contre les Allemands, et nous donnaient bien souvent des renseignements forts utiles. La police morlaisienne aussi, nous aidait beaucoup.

Les Allemands ne tardèrent pas à sentir les premiers agissements de notre section. Nous avions en effet commencé par les attaquer pour récupérer leurs armes et nous avons entrepris le sabotage systématique des voies ferrées. Nous fûmes bientôt 15 dans le groupe, ce qui nous permet d’étendre nos opérations ».

(Témoignage d’Eugène Le Luc, cité par Jeannine Guichoux).

Résumé des principales actions du groupe Justice

« Sous l’impulsion de William, poursuit Jeannine Guichoux p 71 de son mémoire, chef du groupe, de nombreuses fausses cartes d’identité, destinées aux réfractaires du STO et plus tard, aux maquisards, furent établies. Un cachet disparu du commissariat de Morlaix servit à établir de faux documents.

Un service de placement pour les réfractaires, et plus tard pour les maquisards, fut créé. Le responsable de ce nouveau service fut Eugène Le Luc, qui devint par la suite, recruteur de volontaires pour les coups de main.

Le premier acte de sabotage, effectué sans armes par quelques hommes du groupe, fut exécuté au cours d’une nuit d’octobre 1942. Les moteurs de quatre camions allemands garés sur la place du Pouliet, à Morlaix, furent gravement détériorés à grands coups de masses.

En janvier 1943, la famille Athem, d’origine juive, fut camouflée par le groupe Justice et placée à St Sauveur munie de faux papiers.

En février et mars 1943, une trentaine d’hommes, réfractaires du S.T.O ou recherchés par la police d’occupation vinrent grossir les rangs du groupe et chercher un refuge qui leur fut procuré. En présence de ces effectifs, il fut décidé que les attaques et les coups de main allaient commencer.

En avril 1943, deux soldats allemands attardés furent attaqués sur le territoire de la commune de St Martin des Champs. Leurs mitraillettes constituèrent un armement précieux.

En mai 1943, après avoir récupéré les deux jeux de clefs de la gare de Plouigneau, le groupe Justice se proposa de se livrer au sabotage des voies ferrées. Mais ces opérations ne purent être menées à bien à cette époque.

En juin 1943, « récupération » de bottes de cuir et en caoutchouc destinée à la Wehrmacht , et aux chantiers Todt dans un wagon stationné en gare de Morlaix.

En juillet 1943, « récupération » sans effusion de sang d’un fusil sur un soldat allemand en sentinelle à la gare de Morlaix.

Août 1943: William se déplace à Paris, Rennes, Quimper, Lamballe, St Brieux, Brest, etc. , établissant la liaison avec de nombreux chefs de la résistance FTP, et organisant un groupe de résistants à Plédeliac, près de Lamballe.

Septembre 1943: attaque surprise d’une patrouille allemande de 4 hommes sur la Nationale 12 (Paris-Brest) sur la commune de Plouigneau. « Récupération » de fusils et de grenades après la fuite des Allemands qui disparurent à bicyclette sans combattre.

Octobre 1943: M. Messager, secrétaire de police à Morlaix, est contacté par William. Par la suite, le commissaire Le Du et les inspecteurs de la sûreté, suivirent son exemple, ainsi que le brigadier Charles, et de nombreux gardiens de la Paix. Le groupe fut ainsi doté d’un service de renseignements efficace et indispensable. En accord avec William, il fut décidé que les jeunes français désignés d’office par le STO seraient avertis au moins 24 heures à l’avance par les services de la sûreté qu’ils devaient se rendre en Allemagne au titre du Travail Obligatoire. Tous, ou à peu près tous, se cachèrent et demeurèrent introuvables pour les Allemands. Selon les statistiques du Préfet du Finistère, à l’époque, Morlaix fut considérée comme une des villes les plus réfractaires du département, au point de vue du recrutement pour le STO.

Novembre 1943: les réfractaires du S.T.O devenant de plus en plus nombreux, gonflèrent considérablement les effectifs du groupe Justice. Vers la mi-novembre, il faut décider de faire gagner l’Angleterre, au moyen d’embarcations, aux patriotes volontaires pour combattre dans les rangs des Forces Françaises Libres. Un premier bateau fut affrété au Dourduff. Après une minutieuse préparation, le départ de cette opération est fixé dans la nuit du 23 au 24 novembre 1943. Malheureusement, un traître à la solde de l’ennemi, après avoir procuré le bateau destiné au transport des patriotes, dénonça la tentative de départ à la Gestapo. Les Allemands en nombre considérable, armés jusqu’aux dents, procédèrent à l’arrestation de treize patriotes sans défense, cachés dans un château, attendant la marée pour gagner l’Angleterre. Les patriotes furent tous déportés. Cette opération s’étant soldé par un échec complet, aucun autre départ de volontaires pour l’Angleterre ne fut tenté par les responsables du groupe justice.

Décembre 1943: Route de Commana, et de Plounéour-Menez, au lieu-dit « Roch-Trévezel », attaque d’un soldat allemand isolé, abattu d’un coup de pistolet et immédiatement inhumé pour éviter des représailles contre la population civile. « Récupération d’armes ».

Janvier 1944: au début de janvier 1944, plusieurs membres du groupe Justice furent arrêtés puis relâchés, grâce à l’intervention de la police de Morlaix, et à la complicité courageuse du parquet, à la tête duquel se trouvait l’honorable procureur Dramart. Vers la fin de janvier 1944, un agent de la Gestapo, domicilié à Guingamp, dans les Côtes-du-Nord, au lieu-dit Rustang, de passage à Morlaix, dénonça et fit arrêter quatre patriotes chez une commerçante de la place au Lait. Avisé par les services de renseignements, William envoya deux jours plus tard, deux membres du groupe Justice à Guingamp, avec mission d’abattre le traître. Celui-ci, après avoir avoué sa trahison, fut exécuté à proximité d’un cimetière à Guingamp.

février 1944: dénoncé par une femme à la solde de la Gestapo, pratiquant double jeu, William est arrêté en pleine ville de Morlaix par nos ennemis. Cette arrestation causa une vive émotion en ville, lorsque la population apprit qu’il s’agissait du chef de la Résistance. William fut incarcéré à la prison St-Charles à Quimper, réservée aux détenus politiques; les hommes de main du groupe Justice attaquèrent courageusement cette prison, leur tentative désespérée fut infructueuse. L’opération se solda par la mort d’une douzaine de soldats allemands. Un patriote blessé put être emporté au moment du « décrochage ».

mars 1944: attaque de nombreuses mairies: Ploujean, St Martin-des-Champs, Plourin-les-Morlaix, Commana. Enlèvement de tickets d’alimentation, de cachets pour la fabrication de fausses cartes d’identité. Un aviateur anglais ayant sauté en parachute sur le territoire de la commune de Plourin-les-Morlaix, à la suite de la destruction de son avion par la D.C.A ennemie, fut dissimulé et remis en mains sûres.

avril 1944: attaque en pleine ville de Morlaix, près des halles, de plusieurs miliciens, à la grenade et au plastic qui furent fournis par le capitaine Marzin (Alexandre dit Merlin), chef local de Libération-Nord, sous les ordres du commandant Noël (commandant régional des F.F.I pour le Finistère) Nord). Bilan: deux miliciens blessés, l’un de ces miliciens fut abattu quelques jours plus tard, par un membre du groupe, à Quimper. Arrestation dans les Côtes-du-Nord de Bordolous (Paul), et de Le Luc (Maurice), par des fonctionnaires non patriotes. Le parquet de Lannion, composé à l’époque de magistrats dévoués aux Allemands et à Vichy, fut saisi de cette affaire et remit les deux résistants aux mains de la nouvelle milice de Darnand, qui venait d’être créée. Transférés à Angers et incarcérés à la prison du Pré-Pigeon réservée aux détenus politiques, les deux patriotes y furent, soi-disant, jugés devant une cour martiale dite française, puis fusillés immédiatement, à l’intérieur de la prison.

mai 1944: à l’aide de jeux de clefs prises à la gare de Plouigneau, dont l’un fut cédé à un groupe des Côtes-du-Nord, deux sabotages furent effectués sur l’importante voie ferrée Paris-Brest. Bilan: déraillement de deux trains de marchandises ennemis à St Pol de Léon et Pleyber-Christ. Sabotage à la dynamite des écluses, du port de Morlaix, qui ne furent que légèrement détériorés. Cet exploit avorta, en raison de la faiblesse de la puissance explosive; si l’opération avait réussi, douze chalutiers allemands auraient été bloqués dans le bassin.

Attaque du magasin d’habillement du camp d’aviation de Ploujean-Morlaix, afin de se procurer des uniformes allemands. Trente tenues furent ainsi récupérées nuitamment, à l’insu des Allemands. Elles permirent aux membres du groupe de s’habiller en « vert de gris », lors des nombreux coups de main effectués depuis le débarquement jusqu’à la libération.

– Débarquement des alliés impatiemment attendu: suivant les instructions reçues, de nombreux attentats en groupe ou isolés, furent perpétrés, notamment contre les dépôts de munitions, d’essence, les déplacements des troupes ennemies etc… Les fils téléphoniques aériens et souterrains, furent détruits. Un grand nombre de panneaux routiers allemands et français furent sabotés. Les panonceaux indiquant, par exemple, la direction Quimper, furent tournés, et la pointe de la flèche dirigée vers Brest. La confusion totale régna dans les rangs de l’ennemi, démoralisé, harcelé, aux abois, pendant les 8 jours qui suivirent le débarquement, grâce à l’activité insoupçonné des F.F.I et F.T.P?

A la fin de juin, Pontet Robert, dit Bob, qui prit la tête du groupe Justice après l’arrestation de William, fut appréhendé à Rennes, par les Allemands. Armé, il tenta de se défendre et fut exécuté immédiatement. Dénoncé en même temps que William, et recherché par l’ennemi, il avait dû quitter Morlaix, pour leur échapper.

Juillet 1944: Le Luc (Eugène) prit le commandement du groupe Justice. Quelques jours après, il fut arrêté en même temps que son adjoint qui fut torturé et exécuté à Sizun, par les troupes du maréchal nazi, destructeur de la ville de Brest. Avant qu’il ne fut interrogé, et torturé, le nouveau chef du groupe Justice, Le Luc, invoquant un malaise, réussit à s’évader au nez et à la barbe d’une sentinelle allemande. Il regroupa sa formation, et continua à harceler l’occupant, dans la région de Brennilis, et de Commana.

En juillet 1944, les réactions des Allemands puisées dans la fièvre de leur inévitable défaite furent à leur comble. De nombreux civils isolés et inoffensifs, rencontrés incidemment et ne faisant partie d’aucune formation de résistance, furent abattus sur place, sans aucun motif, par les Allemands, décimés et terrorisés. De son côté, la Résistance assénait coup sur coup à l’ennemi.

Les Waffen S.S, des soldats de la Wehrmacht, des parachutistes isolés ou en petits groupes furent exécutés. Les résistants encouragés par l’avance des Alliés en Normandie, redoublent leurs actes de sabotage. L’important câble téléphonique souterrain Paris-Brest fut coupé en plusieurs endroits. Un pylône et un transformateur électrique alimentant les positions allemandes des Monts d’Arrée furent détruits. D’audacieux coups de main perpétrés contre les convois et cantonnements ennemis permirent la récupération d’un armement important qui servit pour la bataille finale.

Ancienne prison du Créach-Joly, à Morlaix

Août 1944:  délivrance de nombreux patriotes à la prison de Créach-Joly, cette opération fut menée à bien grâce à l’appui du commissaire de police et à la complicité du gardien chef de la maison d’arrêt dont l’attitude patriotique fut connue de tous les résistants. M. Le Roy, qui remplaçait le gardien-chef en congé, avait reçu d’un des chefs du groupe Justice la mission de relâcher les prisonniers. Les deux gardiens de la paix de service approuvèrent après consultation.
4 août: les Allemands incendient les bâtiments occupés par eux à la barrière de Brest, à St Nicolas, chez Cam: route de Callac, chez Quéinnec et Guillou: voie d’accès au Port, à Traon-ar-Velin. Dans la soirée, ils font sauter les portes du bassin à flot, détruisant un des bateaux du port, coulant un chaland à l’extérieur du chenal et endommageant l’usine à gaz et l’usine électrique. Les pompiers courageusement éteignent l’incendie sans savoir si les Allemands ne vont pas les canarder. Des bruits divers courent en ville: on dit que les Américains approchent de Morlaix. C’est la ruée vers les drapeaux français que l’on vent au grand Bazar, il fallait faire la queue pour être servi. On s’arrache dans les magasins les morceaux de papier de couleur et les lanternes vénitiennes. Le 4 août Keller armé d’une hache avec des soldats allemands détruit le mobilier de la salle de la Renaissance place du Dossen.

Le 6 août; une reconnaissance américaine est signalée à St Martin des champs. La D.C.A allemande ne réagit plus quand les avions alliés survolent Morlaix à basse altitude.

7 août 1944: participation à la Libération de Morlaix, et Ploujean. De nombreux Allemands se rendirent sans combattre et furent fait prisonniers par le groupe. Dans la nuit, ils ont fait sauter des dépôts de munition, évacué leurs locaux de l’allée du Poan Ben. D’abord évacué, la Propriété du général Weygand, route de Paris, est à nouveau occupée par un groupe d’irréductibles soldats allemands. Elle fut assiégée par des résistants.

8 août 1944: Libération définitive de Morlaix, sans combat, les troupes ennemies s’étant repliées dans la poche de Brest. Les Américains arrivent après les véhicules de la résistance qui les annoncent dans l’enthousiasme général, après qu’on ait hissé un drapeau français sur la mairie à 15h, par la rue de Paris à 16h, avec leurs blindés et leurs automobiles.  La foule se rassembla à l’hôtel de ville. Pendant que se déroulaient ces manifestations enthousiastes, la Résistance attaquait au Créou, à l’entrée du Viaduc, un groupe d’Allemands, qui, chassé de la propriété Weygand, avançait sur deux colonnes de chaque côté de la voie ferrée. Les Allemands battirent en retraite vers la Madeleine, traversèrent le cimetière St-Charles ou les Américains intervinrent et obligèrent les Allemands à se rendre.

Les prisonniers allemands, parfois battus et rudoyés, traversèrent la ville sous les huée de la foule. Les groupes de résistance défilèrent le 10 août. Des collaborateurs furent arrêtés et emprisonnés, des femmes jugées trop proches des Allemands furent tondues, 6 d’entre elles emmenées de Pleyber-Christ dans un camion furent conduites à la prison du Créach-Joly le 13 août. Il y eut plusieurs scènes de ce genre, assez sinistres, à Morlaix.

Il y eut en dehors du groupe Justice des FTP d’autres groupes de résistance courageux qui eurent une action importante dans la région de Morlaix:

– le groupe d’évasion des chantiers Sibiril de Carantec qui permit le passage en Angleterre de près de deux cent résistants ou aviateur alliés

– le réseau Libération-Nord dirigé à Morlaix par le docteur Le Janne dit « Noël » et par Tanguy-Prigent. C’est à ce réseau que fut affilé le maquis de St Laurent qui eut des actions héroïques contre l’occupant dans les semaines de la libération, en se déployant au Ponthou, à Plouigneau (groupes FFI).

– le réseau Var à Beg-an-Fry près de Guimaëc: réseau de protection et d’évasion des aviateurs et agents de liaison, des résistants

Basé essentiellement sur le témoignage d’Eugène Le Luc, propos recueillis par Jeannine Guichoux dans son mémoire universitaire de juin 1970 « La Résistance dans la région morlaisienne sous l’occupation allemande ». 

 

 

 

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère. 18/ Simone Moreau (1908-1962)

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère.

18/ Simone Moreau (1908-1962)

Simone Moreau, née Pineau le 24 novembre 1908 à Bourgueil (Indre-et-Loire), adhère au PCF clandestin dans les conditions les plus dangereuses, sous l’occupation allemande, le 9 janvier 1941. Mais elle avait déjà aidé et participé aux activités illégales de son mari dès 1940: Henri Moreau. Le local de la fédération du PCF Finistère est installé dans une petite rue, entre la rue Jean Jaurès et le cimetière Saint Martin, qui porte le nom de ce grand résistant communiste brestois.

Fils d’Alexandre Moreau, charcutier puis facteur des PTT, revenu très malade de la 1ère guerre mondiale, et d’Adrienne Leroux, sans profession puis couturière, Henri Moreau fut adopté par la Nation en 1925. Il s’engagea jeune dans la « Musique des Équipages de la Flotte ». D’après Eugène Kerbaul, il était l’un des deux militaires de carrière en activité qui furent membre du Parti communiste à Brest à la fin des années 30, l’autre étant Georges Cadiou. Simone Pineau et lui se marièrent à 22 ans, le 9 septembre 1931, à Chouzé-sur-Loire (Indre-et-Loire)  le couple avait un enfant. Henri Moreau aida la Jeunesse communiste de Brest à constituer une chorale et une société de musique, « La Lyre Populaire Brestoise », à la fin des années 40 mais elle eut peu l’occasion de se manifester.À la fin de 1940 il fut démobilisé en zone non-occupée, et devenu retraité de la marine nationale, il revint à Brest. Il y reprit aussitôt le contact avec le PCF clandestin depuis son interdiction par le gouvernement Daladier.

Le domicile d’Henri et Simone Moreau de la rue Portail devint un dépôt de matériel léger d’imprimerie : stencils pour ronéo (petite machine à imprimer de bureau), papier, encre, etc. En mai 1942, à la suite de la mise sur pied des FTPF dans le département, leur appartement servit aussi de dépôt d’armes et d’explosifs. Il participera personnellement à de nombreux sabotages.

Simone Moreau devient responsable à la propagande du comité brestois de l’Union des Femmes Patriotes (organisation clandestine créée par le PCF, qui en fait à Brest, en fin 1941 et en 1942, ne regroupe que des femmes communistes). Elle transporte du matériel de propagande à travers toute la Bretagne. Elle participe à l’organisation et au déroulement de la manifestation des femmes pour un meilleur ravitaillement, en avril 1942, avec Jeanne Goasguen-Cariou notamment, et à celles des femmes communistes de l’U.F.P conte le STO (Service de Travail Obligatoire) créé par Pétain pour fournir de la main-d’œuvre aux usines de guerre allemandes. Simone Moreau travaillait aussi avec Henri à l’impression des journaux et tracts clandestins dans leur petite maison de la rue André Portail à Brest. Arrêtée le 4 octobre 1942, elle fit preuve d’un grand courage. Relâchée en août 1943, faute de preuves et d’aveux, elle resta sous une étroite surveillance policière. Elle fait alors des démarches pour essayer de sauve son mari de la peine capitale, en vain.

Henri Moreau, qui s’occupait du matériel de propagande et d’impression de la propagande résistante des communistes brestois et du Front National de Libération de la France à Brest, puis de cacher les armes, munitions et explosifs, dans le domicile qu’il partageait avec Simone et leur fille, puis qui était devenu responsable pour le Finistère de la propagande du PCF, avait été arrêté le 4 octobre 1942, peu de temps après cette nomination, par des policiers brestois. Il sera interrogé avec brutalité et jugé… deux fois! Et deux fois condamné. Une fois par la section spéciale (française) de Rennes, en décembre 1942, puis par un tribunal allemand – auquel les juges vichystes l’ont livré – à Fresnes, le 28 août 1943. Il avait été emmené de prison en prison, de celle du Château à Brest à celles de Vitré, Fontrevrault – où il est responsable d’un groupe clandestin de détenus – Jacques Cartier à Rennes, Fresnes, près de Paris. Henri Moreau est fusillé le 17 septembre 1943 en même temps que 18 autres communistes brestois (Albert Rannou, Albert Albalain, Andé Berger, Eugène Lafleur, Joseph Ropars, Paul Monot, Louis-Marie Le Guen, Louis Departout, Etienne Rolland, Albert Rolland, Jean-Marie Teurroc, Lucien Argouarch, Charles Vuillemin, Yves Giloux, Louis Le Bail, Jean-Louis Primas) au Mont Valérien près de Paris.

Simone Moreau, après la Libération, continue de militer au PCF. Elle meurt à Brest en 1962.

 

Brest, 27 mai : Journée de la Resistance – Hommage de la commission féministe à Simone Moreau.

A l’occasion de la Journée de la Resistance du 27 mai, la Commission féministe du PCF 29 vous invite à rendre hommage à la mémoire de notre camarade résistante et communiste, Simone MOREAU.
L’hommage se déroulera mercredi 27 mai à 12h30, rue André PORTAIL à Brest.
Simone et Henri Moreau ont habité cette rue pendant la guerre, et ont abrité dans leur maison des caches d’armes et de matériel d’imprimerie pour la presse clandestine.

 

Nous nous donnons rendez-vous à 12h30.
Nous vous demandons de bien vouloir porter un masque, et d’amener les drapeaux , badges du Parti  etc… que vous avez.

 

Nous rebaptiserons symboliquement la rue, puis lirons la biographie de Simone.
Enfin, nous entonnerons le Chant des Partisans et le 1er couplet de l’Internationale.

 

L’hommage ne durera pas plus de 20 minutes.

 

Compte tenu des restrictions sur les rassemblements, inscription impérative par retour de mail ou par tel.
femmespcf29@gmail.com

 

Gloire à nos camarades !
Vive le Conseil national de la Resistance !

 

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère. 17/ Henri Tanguy dit Rol-Tanguy (1908-2002)

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère:

49/ Henri Tanguy dit Rol-Tanguy (1908-2002)

Henri Tanguy est né un peu par hasard en gare de Morlaix. Sa mère, blanchisseuse, a accouché précipitamment alors qu’elle devait probablement regagner Brest en train, Brest où le père de Henri était officier marinier. La famille a aussi été installée temporairement dans d’autres ports, Toulon et Cherbourg pendant l’enfance de Henri Rol-Tanguy.

C’est à Brest à 13 ans que Henri arrête l’école. Il devient télégraphiste pour les PTT à Brest mais il n’est pas titularisé. Il est embauché dans une entreprise de taxis, puis comme téléphoniste, et enfin comme apprenti mécanicien.

Sa mère estime que son avenir et celui de son frère Joseph n’est pas assuré à Brest à l’hiver 1923-1924, elle rejoint Paris avec ses enfants. Ayant été tourneuse d’obus pendant la guerre de 14 à l’arsenal de Toulon, elle se fait embaucher chez Renault comme métallurgiste tandis qu’Henri est engagé chez Talbot.

Puis en 1925 Henri Tanguy est embauché comme métallier chez Renault à Boulogne Billancourt et la même année il adhère aux Jeunesses Communistes, à l’âge de 17 ans, et au syndicat CGTU. Sa participation à la grève générale chez Renault Billancourt entraîne son licenciement en mai 1926. Il travaillera ensuite comme métallo dans différentes usines, dont Breguet où il crée après les émeutes nationalistes et anti-parlementaires de 1934 menaçant la République une cellule communiste et un syndicat CGTU.

En 1935 il membre du bureau des Jeunesses communistes à Paris et participe à des affrontements avec l’extrême-droite.

C’est dans son entreprise de chaudronnerie à Montrouge que Rol Tanguy vit la grève de mai-juin 1936 et il est licencié à la fin du conflit. A l’automne hiver 1936, et début 37, il est un des animateurs de la solidarité avec l’Espagne républicaine face au coup d’état franquiste. En février 1937, il peut enfin rejoindre l’Espagne comme volontaire des Brigades Internationales après plusieurs demandes infructueuses, compte tenu de la dégradation de la situation militaire pour les Républicains.

En raison des compétences acquises pendant son service militaire (notamment en Algérie, dans un bataillon disciplinaire, en 1929), il est nommé commissaire politique de l’arsenal d’Albacete, du parc auto des Brigades internationales, enfin de l’usine n° 1 où l’on fabriquait les grenades et réparait les automobiles. Puis il fut désigné, avec grade de capitaine, responsable à la main-d’œuvre étrangère dans les usines qui se montaient en zone républicaine.

Les Brigades Internationales recrutées en France, c’était 15 000 volontaires, dont 8000 Français et 7000 étrangers, environ 250 Bretons.

Mais, en octobre 1937, il fut rappelé en France, pour accomplir une période de réserve. A son issue, il reprit ses fonctions syndicales, notamment les actions de solidarité avec la République espagnole. De retour à Albacete en février 1938, André Marty l’ayant réclamé, il fut nommé commissaire politique du Bataillon d’instruction des volontaires francophones, à Villanueva de la Jara. En avril 1938, pendant la marche à la mer des troupes franquistes, Henri Tanguy fut chargé de l’acheminement à Barcelone des volontaires internationaux présents à Albacete et dans sa région (environ 1 200), mission qu’il accomplit la veille de la coupure en deux de l’Espagne républicaine, le 15 avril. Il assura ensuite le commissariat politique de la nouvelle base des Brigade internationales mise en place à Olot, mais quelques semaines plus tard, cette dernière ayant été dissoute, André Marty le désigna commissaire politique de la 14e Brigade, « La Marseillaise ».

Blessé le 18 juin 1938 d’une balle dans la poitrine, au retour d’une visite de bataillon, il reprit son poste après quelques jours passés à l’hôpital, refusant d’attendre l’extraction du projectile. Il participa à la grande offensive de l’Ebre, à Tortosa et dans la Sierra Caballs, de juillet à septembre 1938, date de relève des Brigades.

Revenu en France en novembre, à la dissolution des Brigades, Henri Tanguy reprit ses responsabilités au syndicat des Métaux et au Comité de la Région de Paris du Parti communiste. En avril 1939, l’ancien brigadiste épousa sa marraine d’Espagne, Cécile Le Bihan, fille du militant syndicaliste et communiste, résistant FTP mort en déportation, François Le Bihan*. Le couple eut quatre enfants.

Après avoir accompli son devoir militaire, Rol-Tanguy rentre dans la clandestinité en 1940 après les premières arrestations de militants communistes suite au pacte germano-soviétique et aux décrets d’interdiction et de répression du mouvement communiste sous Daladier. Dès août 41, il organise la mise en place des groupes armés en région parisienne qui donnent naissance en février 42 aux FTP. Rol-Tanguy devient le responsable militaire dans la direction des FTP en région parisienne. Identifié après l’arrestation d’autres dirigeants en mai 42, il migre dans la région Anjou-Poitou où il commande les FTP. A cette époque, il est aussi chargé de mission en Bretagne et à Bordeaux.

Fin 43 Henri Tanguy passa en octobre à l’état-major des FFI de la région Parisienne qui regroupait onze départements autour de Paris, où il représentait les FTP. Successivement responsable de l’action immédiate, du troisième bureau (« opérations »), puis sous-chef de l’état-major, enfin chef régional en mai 1944, il était à la veille du débarquement allié du 6 juin 1944, colonel chef de la région P1 (Seine, Seine-et-Oise, Seine-et-Marne, Oise), qu’il baptisa « Ile-de-France ».

Il prit alors son dernier pseudonyme Rol, nom d’un militant d’Épinay-sur-Seine, combattant des Brigades internationales, tué pendant la bataille de l’Ebre peu de temps après avoir été nommé commandant du bataillon « Commune-de-Paris ».

Le 19 août 1944, en qualité de chef régional des FFI, Rol-Tanguy donna l’ordre de l’insurrection parisienne. Il reçut, avec le général Leclerc, la reddition du général Von Choltitz — commandant la garnison allemande du Grand-Paris — le 25 août.

Le 18 juin 1945, il est élevé au rang de compagnon de la Libération par le Général de Gaule qui le respectait beaucoup.

Avant le passage du Rhin, le 31 mars 1945, Rol-Tanguy rejoignit le 151e régiment d’infanterie issu de la Brigade de Paris formée par le colonel Fabien, participa à la campagne Rhin-Danube en tant que lieutenant-colonel.

A la fin de la guerre, Rol-Tanguy rentre dans l’armée même si, dans le climat de guerre froide, après 48, ses engagements communistes vont contribuer à ce qu’il soit partiellement placardisé et bloqué dans son avancement.

 Invité occasionnel du Comité central du PCF à partir de 1947 — en tant que militaire il ne pouvait y intervenir — Henri Rol-Tanguy en devint membre de 1964 à 1987. Il avait été candidat du PCF aux élections législatives de 1962 à Paris (XXe arr.).

 

Élu en juillet 1946, lors du 23e congrès, président d’honneur de l’ARAC (Association républicaine des anciens combattants), il assura également la coprésidence de l’ANACR (association nationale des anciens combattants de la résistance) et la présidence de l’AVER (association des volontaires de l’Espagne Républicaine).

Rol-Tanguy à la fête de la Bretagne du PCF dans le Sud Finistère, avec Alain Signor, Paul Le Gall, Pierre Le Rose, dirigeants communistes départementaux dans l’après-guerre,et des résistantes bigoudènes (archives Pierre Le Rose)

 

 

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère. 16/ Pierre Plassart (1912-1983)

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère:

16/ Pierre Plassart (1912-1983) 

Pierre Plassart est né en 1912 et mort à Berrien en novembre 1983.

Militant communiste de Berrien. Sous l’occupation allemande, il est propagandiste de la résistance, il diffuse les tracts et journaux clandestins du PCF, du Front National de Libération de la France. Il avait chez lui, à Trédudon-les-Moines, un important dépôt d’armes et de munitions des FTP. Il sera conseiller municipal de Berrien à la libération.

Berrien a payé un très lourd tribut à la libération de la France et sa résistance, très forte, animée principalement par des communistes, sera lourdement réprimée: 22 résistants fusillés, 16 déportés, 11 résistants tués au combat dans ce village rouge des Monts d’Arrée.

Parmi eux, à Berrien Jean-Marie Plassart, communiste depuis 1936, résistant, sera arrêté par la police française et mourra dans un camp de concentration en Allemagne. Jean Créoff, cultivateur communiste de Berrien, FTP, sera aussi déporté en camp de concentration en Allemagne, Joseph Créoff aussi, communiste depuis 1936, qui meurt en camp de concentration. Pierre Grall, autre résistant communiste de Berrien, né le 7 mai 1921 et qui adhère au PCF pendant l’occupation, prenant part à des actions armées, sabotages, attaques, etc, sera déporté en Allemagne après son arrestation le 5 juin 1944. Il meurt au camp de Dora en avril 45. Son frère Marcel Grall, agriculteur, puis terrassier, qui adhère au PCF clandestin le 3 juillet 41 après avoir assisté à l’arrestation du communiste Jean Coant avec Jean Créoff, chef des FTP de la région du Faou, puis commandant FTP des Côtes-d’Armor, arrêté le 17 septembre 1943, sera fusillé à Rennes avec 28 de ses camarades  le 8 juin 1944.

Eugène Kerbaul, 1918-1945: 1640 militants du Finistère

Article du Ouest-France, 27 mai 2014:

Trédudon, premier village résistant de France

Il y a à Berrien, en plein cœur du centre-Bretagne, au pied des crêtes des Monts d’Arrée, un hameau qui a joué un rôle déterminant dans l’organisation de la Résistance sous l’Occupation : c’est Trédudon-le-Moine. Dès les premiers jours de l’occupation allemande, tout le hameau, situé à 6 km de Berrien, sur la route de La Feuillée, entre en résistance.

Ce village, qui comptait à l’époque près de deux cents âmes a maintenu de juin 1940 à août 1944 une parcelle de France libre. Le 16 juin 40, dès le départ des troupes anglaises du camp de Saint-Thégonnec, une organisation clandestine du Parti communiste français, dirigée localement par Pierre Plassart, y stocke des armes britanniques parachutées. Avec non seulement le soutien, mais aussi la complicité de toute la population. Trédudon-le-Moine sera à la fois un dépôt d’armes, un refuge pour les résistants traqués, un lieu de réunion pour les dirigeants nationaux et régionaux des FTP.

Le 17 mai 1943, un avion britannique est abattu par la défense allemande au-dessus des Monts d’Arrée et tombe en flammes au nord de Plonévez-du-Faou. Les pilotes trouvent refuge à Trédudon.

Hélène Plassard, qui avait 20 ans à l’époque, se souvient : « Il y en a eu du passage ! Les jeunes maquisards arrivaient de Lorient, de Brest… De partout. Il y en avait du monde ici. »

22 résistants fusillés

Après des opérations de sabotage menées notamment contre les lignes ferroviaires, des missions de récupération d’armes, ou encore des attaques des troupes ennemies, les résistants, qui fuyaient à travers la montagne, venaient se cacher dans les greniers et écuries du village : « Ils arrivaient alors vers 5 h du matin. »

Dans la journée, ils étaient occupés aux travaux des champs. Trédudon nourrissait toute cette population de passage. « Nous faisions le tour des fermes pour ramener du beurre, des patates et du lard. Jamais personne n’a refusé de donner. » Le village était devenu un point d’appui pour ceux qui coordonnaient les différentes actions, donc appelés à faire de fréquents déplacements, souvent périlleux.

Le village paiera un lourd tribut lors des représailles de l’occupant. Vingt-deux résistants seront fusillés, onze tués au combat, seize déportés. Dix d’entre eux mourront en déportation. À la Libération, Trédudon-le-Moine se verra décerner le titre de Premier village résistant de France. Une stèle sera érigée à la sortie du hameau et inaugurée en 1947 par Marcel Prenant, chef d’État-major des FTPF.

 

 

Brest : Ce mercredi 27 mai, nous rendrons hommage à la Résistance et au programme du conseil national de la résistance dont l’esprit doit animer les combats et rassemblements d’aujourd’hui pour refonder la démocratie française

Ce mercredi 27 mai, journée nationale de la Résistance, célèbre la création du Conseil National de la Résistance.

Né en 1943, en pleine guerre, il réunit huit mouvements de Résistance, six partis politiques et deux centrales syndicales. Une France courageuse et déterminée, qui dit « non » à l’envahisseur, à un régime fascisant, réactionnaire, raciste et antisémite, et « oui » à la Liberté, à une République rénovée, plus fraternelle, égalitaire et démocratique.

Ce 27 mai 2020, nous voulons célébrer la naissance du Conseil National de la Résistance et l’incroyable défi que se sont fixés des hommes et des femmes d’imaginer la France dans laquelle ils rêvaient de vivre pour restaurer la République des Lumières.

Deux ans après, dans une France en ruine, un gouvernement réunissant des ministres gaullistes, de la SFIO et du PCF, reconstruisent le pays en faisant le choix de mettre en œuvre des avancées sociales, économiques et politiques majeures, complétant les conquêtes, quelques années plus tôt, du Front populaire : les femmes votent pour la première fois le 29 août 1945, la Sécurité sociale est inventée et mise en place, tout comme notre système de retraite par répartition, le gouvernement nationalise les Houillères, Renault, les banques de dépôt et la Banque de France, l’électricité et le rail. Le droit à l’éducation et à la culture pour tous est instauré.

Cette actualité de la Résistance est tellement vivante aujourd’hui:

Parce que l’idéologie de l’extrême-droite revient en force en France, en Europe où comme en Croatie les oustachis amis de Hitler sont réhabilités .

Parce que notre démocratie est de plus en plus dénaturée et minée par le poids des féodalités économiques, oligarchies et inégalités contre lesquelles luttait le Conseil National de la Résistance au nom d’une vision d’une société rénovée et plus juste, avec son programme magnifiquement baptisé « Les jours heureux ».

Parce que nous avons plus que jamais besoin d’une inspiration de rassemblement, et de création politique, d’une force d’espoir pour conjurer les menaces très fortes auxquelles notre société est exposée et la reconstruire sur des bases plus justes et durables.

A l’heure ou tout le monde s’interroge sur les moyens de reconstruire nos pays, mis à l’arrêt par la pandémie, fragilisé par des années de politiques néo-libérales et capitalistes qui ont battu en brèche l’héritage du Conseil National de la Résistance, et affaibli notre pays dans sa capacité à faire face à des défis comme celui de l’épidémie du coronavirus.

Car cette pandémie que nous continuons d’affronter, dans toute sa brutalité, met elle aussi au cœur du débat le choix de société dans lequel nous voulons vivre, en portant l’exigence de traiter en profondeur les racines du mal. Elle révèle au grand jour les conséquences de ce modèle économique sur nos vies; un modèle dédié à la finance qui a misé sur la course au profit, l’exploitation des êtres humains, des ressources naturelles, choisissant d’affaiblir le rôle des États et de ses services publics.
Le 27 mai, la section PCF du pays de Brest rendra hommage aux  résistantes et résistants dans le respect des consignes sanitaires.
Pour saluer la mémoire de notre camarade Cécile Rol-Tanguy qui vient de décéder  récemment et en hommage à toutes les femmes résistantes parfois invisibles nous serons présents à 11 h 30 au Rond point Rol-Tanguy de la gare.
Merci aux camarades de prévenir de leur présence

Le 27 mai, nous rendrons hommage à la Résistance et au programme du conseil national de la résistance dont l’esprit doit animer les combats et rassemblements d’aujourd’hui pour refonder la démocratie française (PCF pays de Morlaix)

Le mercredi 27 mai, nous rendrons hommage à la Résistance et au programme du conseil national de la résistance dont l’esprit doit animer les combats et rassemblements d’aujourd’hui pour refonder la démocratie française

Section PCF pays de Morlaix – 23 mai 2020

Ce mercredi 27 mai, journée nationale de la Résistance, célèbre la création du Conseil National de la Résistance.

Né en 1943, en pleine guerre, il réunit huit mouvements de Résistance, six partis politiques et deux centrales syndicales. Une France courageuse et déterminée, qui dit « non » à l’envahisseur, à un régime fascisant, réactionnaire, raciste et antisémite, et « oui » à la Liberté, à une République rénovée, plus fraternelle, égalitaire et démocratique.

Ce 27 mai 2020, nous voulons célébrer la naissance du Conseil National de la Résistance et l’incroyable défi que se sont fixés des hommes et des femmes d’imaginer la France dans laquelle ils rêvaient de vivre pour restaurer la République des Lumières.

Deux ans après, dans une France en ruine, un gouvernement réunissant des ministres gaullistes, de la SFIO et du PCF, reconstruisent le pays en faisant le choix de mettre en œuvre des avancées sociales, économiques et politiques majeures, complétant les conquêtes, quelques années plus tôt, du Front populaire : les femmes votent pour la première fois le 29 août 1945, la Sécurité sociale est inventée et mise en place, tout comme notre système de retraite par répartition, le gouvernement nationalise les Houillères, Renault, les banques de dépôt et la Banque de France, l’électricité et le rail. Le droit à l’éducation et à la culture pour tous est instauré.

Cette actualité de la Résistance est tellement vivante aujourd’hui:

Parce que l’idéologie de l’extrême-droite revient en force en France, en Europe et dans le monde.  Parce que la progression et la diffusion des idées des partis qui s’en réclament et en héritent est de plus en plus banalisée, normalisée.

Parce que notre démocratie est de plus en plus dénaturée et minée par le poids des féodalités économiques, oligarchies et inégalités contre lesquelles luttait le Conseil National de la Résistance au nom d’une vision d’une société rénovée et plus juste, avec son programme magnifiquement baptisé « Les jours heureux ».

Parce que nous avons plus que jamais besoin d’une inspiration de rassemblement, et de création politique, d’une force d’espoir pour conjurer les menaces très fortes auxquelles notre société est exposée et la reconstruire sur des bases plus justes et durables.

A l’heure ou tout le monde s’interroge sur les moyens de reconstruire nos pays, mis à l’arrêt par la pandémie, fragilisé par des années de politiques néo-libérales et capitalistes qui ont battu en brèche l’héritage du Conseil National de la Résistance, et affaibli notre pays dans sa capacité à faire face à des défis comme celui de l’épidémie du coronavirus.

Car cette pandémie que nous continuons d’affronter, dans toute sa brutalité, met elle aussi au cœur du débat le choix de société dans lequel nous voulons vivre, en portant l’exigence de traiter en profondeur les racines du mal. Elle révèle au grand jour les conséquences de ce modèle économique sur nos vies; un modèle dédié à la finance qui a misé sur la course au profit, l’exploitation des êtres humains, des ressources naturelles, choisissant d’affaiblir le rôle des États et de ses services publics.

Le 27 mai, la section PCF du pays de Morlaix appelle à rendre hommage aux résistants et au programme social et démocratique de rénovation profonde du Conseil National de la Résistance en déposant des fleurs, des bouquets devant les monuments aux morts, plaques et stèles d’hommage, lieux symboliques et porteurs de la mémoire de la résistance.

Le 27 mai, les communistes organiseront des hommages à la résistance dans le respect des consignes sanitaires:

– à 11h place Rol-Tanguy devant la gare à Morlaix

– à 11h devant le monument aux morts à Plouigneau

– à 11h45 square de la résistance entre la place du Poulliet et la place René Cassin à Morlaix

– à 14h30 devant la tombe d’Albert Rannou à Guimiliau, héros des Brigades Internationales et de la résistance communiste finistérienne, fusillé avec 18 autres communistes finistériens le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien

– à 16h à Trédudon-le-Moine, devant la stèle d’hommage au premier village résistant de France, sur la commune de Berrien et la route de la Feuillée.

Les communistes finistériens organiseront le 27 mai d’autres rassemblements de moins de 10 personnes d’hommage à la résistance à Brest, Quimper, et dans d’autres communes du Finistère, comme partout en France, en cette journée d’hommage à la Résistance.

La section PCF du Pays de Morlaix – 23 mai 2020

Vidéo / Les Jeudis Rouges-Alain PAGANO-« Climat, du constat aux solutions… du technique au politique »

Les Jeudis Rouges-Alain PAGANO-« Climat, du constat aux solutions… du technique au politique »

8 nov. 2019

Alan PAGANO est maître de conférence en écologie, membre du CN du PCF, responsable adjoint de la commission écologie et conseiller municipal PCF à la ville d’Angers

« La COP 23 s’est tenue dans un contexte très médiatisé, de nouvelle alerte de 15 000 scientifiques sur les conséquences dramatiques du réchauffement climatique.. Le temps nous est compté. Il faut réagir vigoureusement, collectivement. Et vite ! Eh bien, au regard du bilan de la COP 23, on a le sentiment que c’est raté! Une fois de plus… Une fois de trop !

La sortie des Etats Unis de l’Accord de Paris, est un coup rude pour la dynamique vertueuse internationale…même si la résistance de l’opinion américaine et d’un certain nombre de collectivités territoriales de ce pays représente un espoir d’inflexion partielle comme de pression sur le gouvernement américain! En Allemagne, autre gros pollueur, les émissions de CO2 ne régressent pas. On touche aux limites de la sortie trop rapide du nucléaire dans un contexte où la sobriété énergétique ne suffit pas à compenser la perte de production, non plus que les énergies renouvelables. Du coup, les centrales à charbon tournent à bloc et le réchauffement climatique n’est pas enrayé.

Il n’est pas sorti d’avancée majeure de la COP 23. Le financement promis par les pays riches pour aider les pays pauvres n’est pas réglé…Bref ça patine sévèrement au moment où il faudrait accélérer le mouvement!
Le seul motif d’espoir : les opinions publiques sont de plus en plus sensibles à cette question.
Il faut les mettre en mouvement sur une alternative de changement.
C’est une des clefs de la réussite.

Notre pays stagne lui aussi sur les émissions carbone. Nous devons donc donner l’exemple en pressant le gouvernement Macron de prendre des mesures efficaces :
-réduction de la part des énergies carbonées
-investissement dans les énergies renouvelables ( en recherche comme en investissement)
-réduction des émissions de CO2 en provenance du transport en imposant la gratuité des transports en commun….
Voilà quelques pistes que nous devons rendre incontournables. »

Alain PAGANO – Planète Humanité- 2017 (extrait)

 

 

Le réseau écologie est un espace de débats pour l’action au service des adhérent·e·s sur les enjeux sociaux et environnementaux, du local au mondial. Il regroupe 800 membres. C’est le lieu de l’élaboration des parti-pris écologiques au cœur des rapports homme / nature. Le réseau est animé par un collectif national et impulse le groupe Environnement du PGE. Nous éditons des communiqués, une lettre « Planète Humanité », des brochures de référence, nous organisons des auditions et des manifestations thématiques annuelles…

https://www.pcf.fr/le_secteur_ecologie

Hommage à Jean Le Dû, professeur émérite de Breton et Celtique à l’Université de Bretagne Occidentale.

Jean Le Dû – Crédit Photo : Actu.fr

Jean Le Dû, professeur émérite de Breton et Celtique à l’Université de Bretagne Occidentale, à Brest, est décédé subitement le mercredi 6 mai à Saint-Quay-Portrieux (Côtes-D’Armor), à l’âge de 82 ans.

Linguiste de réputation internationale, il laisse une œuvre considérable. En particulier un Nouvel Atlas Linguistique de la Basse-Bretagne (2001) ; l’Atlas Linguistique des Petites Antilles (2011-2013) ; Lectures de l’Atlas Linguistique de la France (2005, avec Guylaine Brun-Trigaud et Yves Le Berre) et Métamorphoses : trente ans de sociolinguistique à Brest (1984-2004) (2019, avec Yves Le Berre) et nombre d’autres publications de moindre ampleur.

Il était devenu membre du PCF en 1973 et n’avait jamais depuis renié cet engagement profond. Il considérait le travail scientifique et la diffusion du savoir comme des combats militants contre toutes les entreprises d’aliénation des consciences.

La section du Pays de Brest et la la fédération du Finistère du PCF présentent à sa famille leurs sincères condoléances.

75e anniversaire de la Victoire sur le nazi-fascisme


Au nom de la liberté, de la paix et de la vérité — contre le fascisme et la guerre

La victoire sur le nazi-fascisme dans la Seconde Guerre Mondiale est un événement majeur de l’Histoire, dont la mémoire doit être préservée et défendue contre les tentatives répétées de falsification historique visant à faire oublier le rôle décisif qu’y ont joué l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, les communistes et les antifascistes du monde entier.

Généré par le capitalisme, le nazi-fascisme a été l’expression la plus terroriste du capital monopoliste. Il a été responsable du déclenchement de cette guerre d’agression et de rapine qui a causé près de 75 millions de morts, dont près de 27 millions de citoyens soviétiques, d’innombrables souffrances et l’horreur des camps de concentration nazis. Les peuples ne peuvent pas non plus oublier des pages noires telles que les bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki par les États-Unis, sans aucune justification militaire, qui représentaient une démonstration de leur puissance et de leurs objectifs hégémoniques au niveau mondial.

La Seconde Guerre Mondiale (1939-1945) a été le résultat de l’aggravation des contradictions inter-impérialistes et, simultanément, de l’objectif de détruire le premier État socialiste, l’URSS, exprimé, entre autres, par le soutien et la connivence du Royaume-Uni, de la France et des États-Unis avec le réarmement et l’ambition expansionniste de l’Allemagne nazie.

En commémorant le 75e anniversaire de la Victoire le jour historique du 9 mai 1945, les partis communistes et ouvriers soussignés, convaincus qu’ils interprètent les sentiments et les aspirations des travailleurs et des peuples du monde entier:

– Rendent hommage à tous ceux qui ont donné leur vie sur les champs de bataille contre les hordes nazi-fascistes, et en particulier aux résistants et combattants antifascistes héroïques et au peuple soviétique et à l’Armée rouge héroïques, dirigés par le Parti Communiste, dont la contribution, écrite sur des pages héroïques comme les batailles de Moscou, Leningrad ou Stalingrad, a été décisive pour la Victoire sur la barbarie;

– Considèrent que la victoire sur l’Allemagne nazie et ses alliés du Pacte Anti-Komintern a été obtenue grâce à la contribution décisive de l’URSS, à la nature de classe du pouvoir soviétique, avec la participation des masses populaires, au rôle dirigeant du Parti Communiste, à la supériorité démontrée par le système socialiste. Cette victoire constitue un énorme patrimoine historique du mouvement révolutionnaire;

– Apprécient les avancées extraordinaires dans le processus d’émancipation sociale et nationale des travailleurs et des peuples que la Victoire et l’avancée des forces du progrès social et de la paix ont rendus possibles, avec l’extension du camp des pays socialistes à l’Europe, l’Asie et l’Amérique latine, les conquêtes du mouvement ouvrier dans les pays capitalistes, le développement impétueux du mouvement de libération nationale et la liquidation conséquente des empires coloniaux;

– Dénoncent et condamnent les campagnes visant à diminuer, déformer et même nier le rôle de l’URSS et des communistes dans la défaite du nazi-fascisme et, en outre, même blâmer injustement et faussement l’Union soviétique pour le début de la Seconde Guerre Mondiale, à effacer les responsabilités du grand capital et des gouvernements à son service dans la promotion et la montée du fascisme et dans le déclenchement la guerre, et à blanchir et réhabiliter le fascisme, en même temps qu’on détruit les monuments et la mémoire de l’Armée soviétique libératrice, on promeut l’anticommunisme et on criminalise les communistes et autres antifascistes;

– Dénoncent et condamnent les résolutions anticommunistes de l’UE et la tentative de falsification historique et calomnieuse d’assimiler le socialisme au monstre du fascisme;

– Avertissent que l’impérialisme mise de plus en plus sur le fascisme et la guerre comme «issue» à l’approfondissement de la crise du système capitaliste, dont le caractère inhumain devient particulièrement évident lorsque, même face à la très grave épidémie de Covid-19, l’impérialisme, les États-Unis, l’OTAN, l’UE et les puissances capitalistes leurs alliés, poursuit une politique criminelle de blocus et d’agression contre des pays et des peuples;

– Considèrent que la lutte pour la paix, le progrès social et le socialisme sont inséparables; et s’engagent à contribuer au renforcement de l’action commune de la classe ouvrière, des travailleurs e des peuples du monde entier, des forces politiques intéressées à barrer la route au fascisme et à lutter contre l’impérialisme, les agressions impérialistes et une nouvelle guerre aux proportions tragiques.

La situation à laquelle les travailleurs et les peuples du monde sont confrontés souligne l’importance de renforcer la lutte anti-impérialiste, pour la souveraineté des peuples et l’indépendance des États, pour les droits des travailleurs et des peuples, sur la voie du dépassement révolutionnaire du système capitaliste, qui engendre le fascisme, la guerre, les injustices, les dangers et les contradictions d’aujourd’hui. Tout comme il y a 75 ans, c’est la lutte des communistes et de tous ceux qui combattent contre l’exploitation et l’oppression capitalistes qui ouvrira à l’Humanité les voies de l’avenir.

 

Signataires :

Communist Party of Argentina
Communist Party of Armenia
Communist Party of Australia
Party of Labour of Austria
Communist Party of Azerbaidjan
Communist Party of Bangladesh
Communist Party of Belarus
Communist Party of Belgium
Communist Party of Brazil
Communist Party of Britain
New Communist Party of Britain
Communist Party of Canada
Communist Party of Chile
Colombian Communist Party
Socialist Worker’s Party of Croatia
Communist Party of Cuba
Communist Party of Bohemia and Moravia
The Progressive Party of the Working People – AKEL
Communist Party in Denmark
Egyptian Communist Party
Communist Party of Finland
French Communist Party
Pole of Communist Revival in France
Communist Revolutionary Party of France
Unified Communist Party of Georgia
German Communist Party
Communist Party of Greece
Hungarian Worker’s Party
Communist Party of India (Marxist)
Communist Party of India
Tudeh Party of Iran
Iraqi Communist Party
Kurdistan Communist Party – Iraq
Communist Party of Ireland
Workers’ Party of Ireland
Communist Party of Israel
Italian Communist Party
Party of the Communist Refoundation – European Left (Italy)
Socialist Movement of Kazakhstan
Workers’ Party of Korea
Socialist Party (Lithuania)
Communist Party of Luxembourg
Communist Party of Malta
Popular Socialist Party – National Political Association (México)
Communist Party of Mexico
Party of the Communists (Mexico)
New Communist Party of the Netherlands
New Communist Party of Aotearoa (New Zealand)
Communist Party of Macedonia
Communist Party of Norway
Communist Party of Pakistan
Palestinian Communist Party
Paraguayan Communist Party
Peruan Communist Party
Philippine Communist Party (PKP – 1930)
Portuguese Communist Party
Communist Party of the Russian Federation
Union of Communist Parties – CPSU
Communist Party of the Soviet Union
New Communist Party of Yugoslavia
Communist of Serbia
Communist Party of Slovakia
South African Communist Party
Communist Party of Spain
Communist Party of the Peoples of Spain
Communists of Catalonia
Galizan People’s Union
Communist Party of the Workers of Spain
Galician Nationalist Bloc
Communist Party of Sri Lanka
Sudanese Communist Party
Communist Party of Swaziland
Communist Party (Switzerland)
Syrian Communist Party
Syrian Communist Party (Unified)
Communist Party of Turkey
Communist Party of Ukraine
Union of Communists of Ukraine
Communist Party USA
Communist Party of Venezuela

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75e anniversaire de la Victoire sur le nazi-fascisme

 

Au nom de la liberté, de la paix et de la vérité — contre le fascisme et la guerre

 

La victoire sur le nazi-fascisme dans la Seconde Guerre Mondiale est un événement majeur de l’Histoire, dont la mémoire doit être préservée et défendue contre les tentatives répétées de falsification historique visant à faire oublier le rôle décisif qu’y ont joué l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, les communistes et les antifascistes du monde entier.

Généré par le capitalisme, le nazi-fascisme a été l’expression la plus terroriste du capital monopoliste. Il a été responsable du déclenchement de cette guerre d’agression et de rapine qui a causé près de 75 millions de morts, dont près de 27 millions de citoyens soviétiques, d’innombrables souffrances et l’horreur des camps de concentration nazis. Les peuples ne peuvent pas non plus oublier des pages noires telles que les bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki par les États-Unis, sans aucune justification militaire, qui représentaient une démonstration de leur puissance et de leurs objectifs hégémoniques au niveau mondial.

La Seconde Guerre Mondiale (1939-1945) a été le résultat de l’aggravation des contradictions inter-impérialistes et, simultanément, de l’objectif de détruire le premier État socialiste, l’URSS, exprimé, entre autres, par le soutien et la connivence du Royaume-Uni, de la France et des États-Unis avec le réarmement et l’ambition expansionniste de l’Allemagne nazie.

En commémorant le 75e anniversaire de la Victoire le jour historique du 9 mai 1945, les partis communistes et ouvriers soussignés, convaincus qu’ils interprètent les sentiments et les aspirations des travailleurs et des peuples du monde entier:

– Rendent hommage à tous ceux qui ont donné leur vie sur les champs de bataille contre les hordes nazi-fascistes, et en particulier aux résistants et combattants antifascistes héroïques et au peuple soviétique et à l’Armée rouge héroïques, dirigés par le Parti Communiste, dont la contribution, écrite sur des pages héroïques comme les batailles de Moscou, Leningrad ou Stalingrad, a été décisive pour la Victoire sur la barbarie;

– Considèrent que la victoire sur l’Allemagne nazie et ses alliés du Pacte Anti-Komintern a été obtenue grâce à la contribution décisive de l’URSS, à la nature de classe du pouvoir soviétique, avec la participation des masses populaires, au rôle dirigeant du Parti Communiste, à la supériorité démontrée par le système socialiste. Cette victoire constitue un énorme patrimoine historique du mouvement révolutionnaire;

– Apprécient les avancées extraordinaires dans le processus d’émancipation sociale et nationale des travailleurs et des peuples que la Victoire et l’avancée des forces du progrès social et de la paix ont rendus possibles, avec l’extension du camp des pays socialistes à l’Europe, l’Asie et l’Amérique latine, les conquêtes du mouvement ouvrier dans les pays capitalistes, le développement impétueux du mouvement de libération nationale et la liquidation conséquente des empires coloniaux;

– Dénoncent et condamnent les campagnes visant à diminuer, déformer et même nier le rôle de l’URSS et des communistes dans la défaite du nazi-fascisme et, en outre, même blâmer injustement et faussement l’Union soviétique pour le début de la Seconde Guerre Mondiale, à effacer les responsabilités du grand capital et des gouvernements à son service dans la promotion et la montée du fascisme et dans le déclenchement la guerre, et à blanchir et réhabiliter le fascisme, en même temps qu’on détruit les monuments et la mémoire de l’Armée soviétique libératrice, on promeut l’anticommunisme et on criminalise les communistes et autres antifascistes;

– Dénoncent et condamnent les résolutions anticommunistes de l’UE et la tentative de falsification historique et calomnieuse d’assimiler le socialisme au monstre du fascisme;

– Avertissent que l’impérialisme mise de plus en plus sur le fascisme et la guerre comme «issue» à l’approfondissement de la crise du système capitaliste, dont le caractère inhumain devient particulièrement évident lorsque, même face à la très grave épidémie de Covid-19, l’impérialisme, les États-Unis, l’OTAN, l’UE et les puissances capitalistes leurs alliés, poursuit une politique criminelle de blocus et d’agression contre des pays et des peuples;

– Considèrent que la lutte pour la paix, le progrès social et le socialisme sont inséparables; et s’engagent à contribuer au renforcement de l’action commune de la classe ouvrière, des travailleurs e des peuples du monde entier, des forces politiques intéressées à barrer la route au fascisme et à lutter contre l’impérialisme, les agressions impérialistes et une nouvelle guerre aux proportions tragiques.

La situation à laquelle les travailleurs et les peuples du monde sont confrontés souligne l’importance de renforcer la lutte anti-impérialiste, pour la souveraineté des peuples et l’indépendance des États, pour les droits des travailleurs et des peuples, sur la voie du dépassement révolutionnaire du système capitaliste, qui engendre le fascisme, la guerre, les injustices, les dangers et les contradictions d’aujourd’hui. Tout comme il y a 75 ans, c’est la lutte des communistes et de tous ceux qui combattent contre l’exploitation et l’oppression capitalistes qui ouvrira à l’Humanité les voies de l’avenir.

 

Signataires :

Communist Party of Argentina
Communist Party of Armenia
Communist Party of Australia
Party of Labour of Austria
Communist Party of Azerbaidjan
Communist Party of Bangladesh
Communist Party of Belarus
Communist Party of Belgium
Communist Party of Brazil
Communist Party of Britain
New Communist Party of Britain
Communist Party of Canada
Communist Party of Chile
Colombian Communist Party
Socialist Worker’s Party of Croatia
Communist Party of Cuba
Communist Party of Bohemia and Moravia
The Progressive Party of the Working People – AKEL
Communist Party in Denmark
Egyptian Communist Party
Communist Party of Finland
French Communist Party
Pole of Communist Revival in France
Communist Revolutionary Party of France
Unified Communist Party of Georgia
German Communist Party
Communist Party of Greece
Hungarian Worker’s Party
Communist Party of India (Marxist)
Communist Party of India
Tudeh Party of Iran
Iraqi Communist Party
Kurdistan Communist Party – Iraq
Communist Party of Ireland
Workers’ Party of Ireland
Communist Party of Israel
Italian Communist Party
Party of the Communist Refoundation – European Left (Italy)
Socialist Movement of Kazakhstan
Workers’ Party of Korea
Socialist Party (Lithuania)
Communist Party of Luxembourg
Communist Party of Malta
Popular Socialist Party – National Political Association (México)
Communist Party of Mexico
Party of the Communists (Mexico)
New Communist Party of the Netherlands
New Communist Party of Aotearoa (New Zealand)
Communist Party of Macedonia
Communist Party of Norway
Communist Party of Pakistan
Palestinian Communist Party
Paraguayan Communist Party
Peruan Communist Party
Philippine Communist Party (PKP – 1930)
Portuguese Communist Party
Communist Party of the Russian Federation
Union of Communist Parties – CPSU
Communist Party of the Soviet Union
New Communist Party of Yugoslavia
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http://www.pcp.pt/en/name-freedom-peace-and-truth-against-fascism-and-war

1920-2020 – 100 ans d’engagements communistes en Finistère. 15/ Résistance et répression des communistes brestois de 1939 à 1943.

1920-2020 – 100 ans d’engagements communistes en Finistère. 15 / Résistance et répression des communistes brestois de 1939 à 1943 à partir des souvenirs et des enquêtes d’Eugène Kerbaul, résistant communiste.

Après la signature le 23 août 1939 du pacte germano-soviétique, une vague d’anti-communisme déferle sur la France, portée par la bourgeoisie, l’Etat et le gouvernement, les médias. Les organisations communistes sont dissoutes le 26 septembre. A ce moment, le PCF compte sur Brest environ 200 adhérents, mais beaucoup sont mobilisés.

Le Parti Communiste se réorganise de manière clandestine à Brest, sous la direction de l’interrégional Auguste Havez: les groupes de trois camarades responsables de ville ou de secteur contactent les militants que la mobilisation n’a pas touchés et qui n’ont pas « lâché » le PCF pour les regrouper par groupes de trois ou quatre militants. Ces groupes n’ont pas de contact entre eux. Les camarades choisis pour former le « triangle » responsable de Brest sont Jeanne Goasguen-Cariou, Roger Chaigneau et Eugène Kerbaul. Carlo De Bortoli et Jules Lesven, responsable du secteur syndical de l’Arsenal, font parti des cadres intermédiaires.

La répression contre les syndiqués communistes à l’Arsenal bat son plein du côté des dirigeants réformistes de la CGT, unifiée depuis 1935, et de la direction. Marcel Paul, futur ministre à la Libération, secrétaire général de la Fédération des Gaziers et Electriciens CGT, élu communiste déchu, vient prêter main forte aux ouvriers communistes de l’Arsenal. Des tracts sont imprimés et distribués clandestinement à des centaines d’exemplaires par les communistes avec une ronéo artisanale. Début novembre, le premier numéro de l’Humanité clandestine donne matière à continuer leur action auprès des citoyens et ouvriers aux militants communistes brestois. Le 28 novembre, Kerbaul part pour l’armée et Jeanne Goasguen-Cariou reste seule au triangle avec Jules Lesven. Les numéros de L’Humanité clandestines dénonçant « la guerre capitaliste » sont récupérées en gare de Brest par des femmes et distribués sous le manteau, de main en main.

Le 30 novembre 1939, la Chambre des Députés décide la levée de l’immunité parlementaire des députés communistes qui avaient formé après l’interdiction du PCF « un groupe ouvrier et paysan ». L’invasion de la Finlande le même jour va intensifier la répression contre les communistes et le climat d’anti-communisme. Déjà, tout le mois de novembre 1939, la propagande anti-communiste s’était déchaînée.

En février 1940, les députés communistes sont envoyés devant un tribunal militaire. Ils seront condamnés à 5 ans de prison et la privation de leurs droits civiques le 3 avril – Ambroise Croizat est du lot, qui ira moisir dans un bagne en Algérie. En mars, les perquisitions et les arrestations vont bon train contre les communistes. En avril 1940, Jeanne Goasguen-Cariou et Jules Lesven, qui a remplacé Chaigneau dans le triangle de direction, protestent énergiquement de l’absence de ronéo (la leur était partie dans le sud-Finistère avec Alain Signor) pour localiser leurs tracts.

L’armée allemande atteint Brest le 19 juin après que le 17 juin, Pétain ait appelé à la radio à cesser le combat. Début juillet, les militaires brestois ou stationnés à Brest sont appelés à régulariser leur situation auprès de l’occupant: le 5 juillet, 2000 hommes sont envoyés dans les stalags d’outre-Rhin, dont Henri Moreau, militaire de carrière et musicien du 2e Dépôt, communiste, qui se libérera et retrouvera Brest en fin d’année.

Le parti se restructure. « Tante Jeanne »- Jeanne Goasguen-Cariou, Jules Lesven, De Bortoli, Mathurin Le Gôf entreprennent de contacter un à un tous ces militants afin de restructurer l’organisation clandestine de la ville et les environs. A l’arsenal, des camarades s’interrogent: « Est-il juste d’aller travailler dans cet établissement mis totalement au service des Allemands par Pétain? ». Ils en concluent qu’il faut continuer à agir politiquement auprès des ouvriers qui s’y trouvent et contre l’occupant selon les moyens et méthodes à déterminer au gré des circonstances.

 

Le 17 juillet est connu le contenu de l’appel à la résistance de Maurice Thorez et Jacques Duclos:

« La France encore toute sanglante, veut vivre libre et indépendante… jamais un grand peuple comme le nôtre ne sera un peuple d’esclaves… La France, au passé si glorieux, ne s’agenouillera pas devant une équipe de valets prêts à toutes les besognes… C’est dans le peuple que résident les grands espoirs de libération nationale et sociale. Et c’est autour de la classe ouvrière, ardente et généreuse… que peut se constituer le front de la liberté, de l’indépendance, de la renaissance de la France » …

Il faudra attendre août 1940, précise Eugène Kerbaul, pour en avoir un paquet à distribuer à Brest. Et encore, ce n’était pas un gros paquet. Mais il avait été publié dans un numéro de « L’Humanité » clandestine.

En août 1940, des inscriptions sont faites sur les murs pour stigmatiser la trahison de Pétain  » A bas Pétain le traître, vive Thorez ». Les petits groupes qui les font sont emmenés par Lesven, Le Nédellec et des cheminots communistes. En août, les slogans de l’Humanité sont très méfiants vis-à-vis du général de Gaulle mais appellent à l’Union du peuple de France pour l’indépendance et la liberté de la France. Le 16 août, la CGT est dissoute par le traître Belin, ancien dirigeant réformiste de la CGT. Le droit de grève est supprimé à l’Arsenal en septembre 1940. Les communistes multiplient les inscriptions sur les murs, les papillons, ils cherchent à repérer des anti-fascistes dans les rangs militaires allemands.

En octobre 1940, alors que les Allemands commencent à mettre en oeuvre leurs gros travaux militaires sur Brest, un triangle de direction du bâtiment pour les opérations de résistance et de sabotage s’organise autour de Jean Goasguen, Jacob Mendrès et Germain Riou, secondé par Charles de Bortoli. La propagande contre Vichy se poursuit, s’intensifie en novembre 1940 contre les « traîtres de Vichy » et le pillage allemand. Le n°93 de L’Humanité clandestine explique:

« Le gouvernement de Vichy, c’est le gouvernement des trusts. Plus que jamais, les 200 familles sont maîtresses de l’économie et de la politique de la France, tandis que les ouvriers sont privés de tous les droits, que les chômeurs sont affamés, que les petits commerçants sont menacés de ruine et que les paysans sont traités comme au temps du servage ».

Le journal anglais « Daily Telegraph » reconnaît qu’en France:

« … le seul parti existant quoiqu’étant illégal est le Parti communiste et plus de mille de ses militants ont été arrêtés le mois dernier; ils distribuent des tracts anti-allemands qui font appel au sentiment patriotique des Français ».

En décembre, Venise Gosnat remplace Auguste Havez comme inter-régional du PCF clandestin et réside à Brest périodiquement sous un faux nom, « Pichard ». Ballanger et Gosnat considèrent que Brest et Nantes à l’une et l’autre des extrémités de la Bretagne sont les villes où la force de résistance du Parti communiste est la plus importante. Fin décembre, des tracts anti-nazis en langue allemande signés du PCF parviennent à Brest. En janvier 1941, Ballanger organise l’organisation spéciale à Brest, des groupes de communistes chargés d’abord de protéger les militants dans leurs actions de propagande, qui seront bientôt chargés des sabotages et des représailles contre les soldats allemands. Le 8 février 1941, on peut lire dans L’Humanité:

« En février 1934 le peuple de France fit échec aux fascistes, agents de l’étranger. En février 1941, ces mêmes hommes, profitant de la défaite qu’ils ont préparée, asservissent notre pays sous la protection des occupants (…)

UNISSONS-NOUS POUR LA GRANDE REVANCHE ».

Preuve que l’esprit de résistance du Parti Communiste précède de loin l’invasion de l’URSS par les nazis. Un soldat allemand est jeté à l’eau dans le port de Brest à l’hiver 1941. En mars 1941, trois soldats allemands sont tués par des membres armés de l’O.S à Brest suite à une bagarre dans un café de Saint-Marc.

Cinq militants communistes sont arrêtés en mars 1941 pour propagande subversive: Yves Jacotot du Bourg-Blanc, René Corre, Yves Labous, Louis Morvan de Brest et Jean Marc de Saint-Marc.

A la mi-mars, des jeunes de l’O.S du PCF tuent trois soldats allemands à la suite d’une bagarre. Leurs corps disparaissent dans la rade sur la suggestion de Jules Lesven.

D’autres soldats allemands sont molestés les fin mars après le couvre-feu alors qu’ils s’apprêtaient à arrêter des militants. Le 27 mars, un tract du PCF brestois appelle à la résistance pour l’indépendance de la France pour la première fois avec une visée d’union de classe patriotique et sans lier cet objectif de libération nationale à l’objectif de révolution sociale.

En avril 1941, le préfet du Finistère, dans son rapport mensuel sur l’état d’esprit de la population, pointe l’esprit de résistance des communistes:

« Parmi les adversaires de la Rénovation nationale, on peut distinguer:

1°) Les communistes qui sont aussi actifs qu’irréductibles. Ceux qui n’ont pas quitté le Parti après la signature du pacte germano-soviétique de 1939 doivent être considérés comme rebelles à toute propagande

2°) Les tenants de l’ancien régime (Front Populaire), ce sont les plus nombreux, ils sont guidés par l’intérêt, d’autres intoxiqués par l’idéologie. On y trouve pêle-mêle des francs-maçons, des politiciens, des membres des anciens partis qui ne peuvent s’habituer à la disparition de ceux-ci.

3°) Les gaullistes proprement dits. C’est une déviation du patriotisme. Ils oublient momentanément les anciennes querelles par haine de l’occupant. Anti-communistes, anti-maçons, beaucoup seraient sur le plan intérieur, très proches de la Révolution Nationale.

4°) Enfin un assez grand nombre d’hésitants… ».

Fin mars, les militants communistes brestois distribuent des tracts en langue allemande appelant à rejoindre le mouvement anti-nazi. Le tract est intitulé « Soldaten der Besatzungstruppen ». Les groupes O.S du Parti Communiste continuent leurs sabotages à Kerguillo, à la S.N.C.F, et à l’arsenal (une grue abattue à l’atelier des torpilles). Une locomotive déraille au port de commerce par un coin de fer bloquant un aiguillage. Des sabotages ont lieu aussi sur des chantiers du bâtiment.

Gosnat va à Pont-de-Buis et demande à Pierre Berthelot d’y former un groupe de l’Organisation Spéciale. L’intérêt est la récupération d’explosifs à la Poudrerie. Masson, le secrétaire du syndicat de la Poudrerie de Pont-de-Buis, licencié à la suite des grèves de novembre 1938, rejoint à ce moment le Parti Communiste clandestin Brest. Charles Cadiou prend la direction des opérations clandestines de résistance communiste à l’arsenal.

Venise Gosnat et Ballanger envoient fin mars des questionnaires aux groupes de base du Parti Communiste dans les départements bretons pour mesurer les effectifs et la structuration du Parti Communiste clandestin.

Avec le retour de ces questionnaires, on peut établir le nombre de groupes de base du Parti communiste clandestin au printemps 1941 à 300, soit environ 1200 à 1500 membres du Parti Communiste clandestin. « Il faut probablement compter, précise Eugène Kerbaul, sur un chiffre du même ordre pour les isolés et ceux que les péripéties du moment ont coupé de l’organisation ».

A Brest, « L »Huma » clandestine arrive en grandes quantités par la gare à partir d’avril 1941, en caissettes, récupérées par Yvette Richard-Castel, Jeanne Goasguen-Cariou, comme s’il s’agissait de colis ordinaires. Parallèlement, Jules Lesven et Pierre Corre ont terminé la presse nécessaire au tirage brestois de « La Bretagne ouvrière, paysanne et maritime » , le journal communiste, et l’amènent à Kerichen. C’est Kerbaul qui est chargé par Ballanger de la direction du journal.

De terribles bombardements détruisent l’hôpital civil de Brest le 14 avril 1941 (78 morts et 200 blessés) et peu avant l’Hôtel Continental où logeait l’Etat-major de la marine allemande le 4 avril. Au port de commerce, le groupe d’Ernest Mazé fait dérailler une locomotive après avoir bloqué un aiguillage avec un caillou. Au château de Kerguillo, les suites du sabotage d’un tableau électrique incitent Eugène Kerbaul à prendre le large. Il avait été vu par une des Françaises qui travaillaient pour la Luftwaffe, dont Kerguillo allait être le siège de l’état-major pour le Nord de la Bretagne.

Le 8 mai, Chaigneau, le chef des résistants communistes cheminots, est arrêté alors qu’il s’apprêtait à mettre le feu à un chargement militaire allemand, dans un wagon ouvert par des résistants communistes, qui n’avaient pas le temps de voler les armes et les effets. Il est arrêté avec Morvan. François Tournevache, qui avait pris la succession de Chaigneau immédiatement après son arrestation, est arrêté à son tour. On le conduit au commissariat de la place Anatole France où il retrouve Pierre Mazé, le fils d’Ernest Mazé, un autre militant arrêté alors qu’il cherchait à récupérer des plaquettes incendiaires non brûlées jetées par les bombardiers anglais. Le juge d’instruction Le Braz, qui sera abattu plus tard par un groupe de FTP, fait inculper Tournevache, poursuivi pour propagande au profit de la IIIe Internationale et action au service d’une puissance étrangère (l’URSS).

En mai, Eugène Kerbaul organise les sabotages à l’arsenal avec Jules Lesven, Le Nédellec, Pierre Corre et Mathurin Le Gôf. Des wagons prévus pour dix tonnes de fer en reçoivent vingt afin que leurs ressorts plient et que le matériel s’use très vite. De la poudre d’émeri est déposée dans les boîtes de graissage des essieux des wagons.

A la mi-mai 1941, le parti communiste diffuse un tract qui, une fois de plus, invite les travailleurs à résister à l’occupant et à Vichy dans le cadre de leurs organisations de classe en les mettant en garde contre les aspects réactionnaires des organisations se réclamant de de Gaulle. Les ouvriers sont appelés à combattre dans les organisations de Résistance qui veulent d’une libération nationale assortie de profondes réformes sociales. Ce qui ne signifie pas pour autant le refus de l’union, le parti reconnaît à la fois la pluralité de la Résistance et la nécessité de l’union dans la lutte.

« La Bretagne ouvrière, paysanne et maritime » n°3, qui sort en début mai, appelle ainsi à un:

« …véritable Front populaire de lutte qui demain fera flotter à nouveau sur notre pays et cette fois pour toujours, le grand drapeau du pain, de la liberté et de la paix, le drapeau de la France libre et indépendante »,

accompagné d’un appel aux socialistes et aux radicaux.

Dans la troisième semaine de mai 1941, Ballanger et Gosnat arrivent à Brest porteurs d’une grande nouvelle: le 15 mai, le Comité Central du Parti Communiste a lancé un appel à la formation d’un « Front National de Lutte pour le Salut et l’Indépendance de la France ». Ballanger et Gosnat recommandent aux militants communistes brestois la prise de contact avec toutes les formations patriotiques qui résistent, y compris de droite.

A la fin du mois de mai, 38 membres du groupe de résistance brestois « Elie » sont arrêtés quand le réseau est démantelé à la suite d’une dénonciation. Ce groupe était à l’origine d’une violente bagarre avec des militaires allemands, provoquée le 28 avril par plusieurs ouvriers de l’arsenal, membres de ce réseau.

En juin 1941, un tract clandestin du parti communiste brestois fait connaître la grande grève résistante et revendicative de 100 000 mineurs du Nord et du Pas-de-Calais, organisée et dirigée par le Parti Communiste, entre le 28 mai et le 9 juin. L’occupant se vengera de la perte de 500 000 tonnes de charbon en fusillant 50 travailleurs et en faisant décapiter à la hache à Cologne une des femmes qui participait à la direction du mouvement, Emilienne Mopty, une communiste.

Le 22 juin, l’Allemagne commence son invasion de l’URSS. Dans un supplément au numéro de juin de « La Bretagne ouvrière, paysanne et maritime » cette nouvelle est annoncée par l’interrégion du PCF, associée à l’appel du 15 mai pour la constitution d’un Front National de Lutte pour l’Indépendance:

« BRETONS, BRETONNES, de toutes conditions, de toutes opinions, de toutes croyances, répondez « présent » à l’appel que vous lance le Parti Communiste Français. UNISSEZ-VOUS dans chaque ville et chaque village pour que la France reste la France, pour qu’elle puisse vivre LIBRE et INDEPENDANTE, délivrée du joug de l’oppression nationale qui pèse sur elle.

VIVE LE FRONT NATIONAL DE LUTTE POUR L’INDEPENDANCE DE LA FRANCE!!

VIVE LA FRANCE LIBRE ET INDEPENDANTE!! »

Dans cet appel, le PCF se dit prêt:

« …à soutenir tout gouvernement français, toute organisation et tous les hommes dont les efforts seront orientés dans le sens d’une lutte véritable contre l’oppression nationale subie par la France et contre les traîtres au service de l’envahisseur ».

Au mois de juillet 1941, de grandes rafles de personnes suspectes d’être communistes ont lieu partout en France et amènent les militants dans des camps de concentration gentiment baptisés « camps de séjour surveillé » ou « d’internement administratif ».

A Landerneau, Lucien Kerouanton est arrêté, Henri Bénard à Brest, Fanch Paul, un sympathisant communiste, à Kérinou. Ils sont envoyés au camp de Châteaubriant, lequel ne va pas tarder à se voir préciser son véritable rôle: camp d’otages. Ils y retrouvent nombre de militants du Finistère et du Morbihan. Le docteur Jacq d’Huelgoat, Jean-Désiré Larnicol, Lucas, Marc Scouarnec, Albert Jaouen, Jean Coant, etc. Eugène Kerbaul est lui aussi arrêté, roué de coups au commissariat, et envoyé au camp de Châteaubriant. C’est la fin de l’imprimerie clandestine de Kerichen. François Prigent, ex-secrétaire de l’Union Départementale CGT, tout récemment rapatrié d’un camp de prisonniers de guerre, accepte de mettre l’Imprimerie Coopérative de la rue Kléber dont il a repris la direction au service de la presse de résistance du PCF. Il sera secondé par son ancien typographe au chômage, le communiste Albert Cadiou.

Le 14 juillet 1941, les ouvriers de l’arsenal, sous l’influence des résistants communistes, se mettent spontanément en grève dès le matin, brandissant des drapeaux français dans plusieurs ateliers. Les Allemands n’osent pas réprimer le mouvement le jour de la fête nationale et déclarent l’après-midi libérée de travail.

Les actions de résistance des militants communistes, l’invasion de l’URSS et le climat d’anti-communisme violent dans la presse et les milieux officiels, contribuent à un renouveau de l’influence communiste en milieu ouvrier. Des « Vive l’URSS », « Vive le P.C », « Vive Thorez » apparaissent sur les murs de Brest qui ne doivent rien aux militants du PCF.

Le 14 août, Vichy promulgue coup sur coup l’obligation de fidélité à Pétain et la création de tribunaux spéciaux où seront déférés les communistes. Le même jour, le haut commandement allemand annonce que l’activité communiste sera punie de mort. Le 22 août 1941, le haut commandement allemand promulgue la loi des otages: tous les Français arrêtés sont considérés comme otages et peuvent être fusillés en cas d’attentat contre l’armée allemande.

C’est à ce moment que la lutte terroriste du Parti Communiste contre l’occupant nazi va vraiment s’engager (en dehors des actes spontanés d’attentats par les O.S, comme à Brest) par des assassinats ciblés. Le futur colonel Fabien, Pierre Georges, abat ainsi un officier allemand à la station de métro Barbès à Paris le 23 août.

A Brest, depuis l’arrestation de Chaigneau et Kerbaul, ce sont Jeanne Goasguen-Cariou et Jules Lesven qui dirigent l’organisation communiste. Ils relancent un Secours Populaire clandestin avec Jean Le Nédellec, Pierre Corre, Marie Miry. Dès août 1941, les familles en difficulté recevront une aide. A l’arsenal, sur les chantiers, des quêteurs efficaces et discrets du Secours populaire reçoivent un bon accueil.

En juillet 1941, le triangle de direction brestois envisage un projet de libération des prisonniers du camp de Châteaubriant, gardé par quelques dizaines de gendarmes français. Venise Gosnat, sollicité pour accord par Jeanne Goasguen-Cariou, manifeste son opposition au projet, de crainte que les centaines de militants prisonniers venus de région parisienne ne parviennent pas à se repérer dans la campagne bretonne de nuit ni à bénéficier de caches. Néanmois, Venise Gosnat reprend l’organisation d’un projet d’évasion collective et l’infiltration des gardiens du camp de Châteaubriant.

A l’été 41, la jeunesse communiste se reconstitue avec Yves Prigent, « triangle » du Parti à l’Arsenal (et avec qui Kerautret récupère un pistolet sur un officier allemand préalablement assommé, ce sera la première arme du groupe), Guy Drogou, Jean Ansquer, André Berger.

Dans les derniers jours de septembre, à l’arsenal, Charles Cadiou, mécanien à l’usine distillatoire chargée du ravitaillement des accus de sous-marins, glisse du sel dans les cuves accompagné d’un groupe O.S qu’il dirige. Cela empêche l’apparaillage de cinq sous-marins de la Kriegsmarine. On signale aussi en cette fin septembre la distribution par un groupe de femmes communistes de tracts anti-allemands en français et de tracts anti-nazis en allemand effectuée aux abords de l’arsenal et de la pyrotechnie de Saint-Nicolas.

L’ex-secrétaire du syndicat de l’arsenal, Ernest Miry, est arrêté en octobre. L’imprimerie clandestine est rapatriée chez Henri Moreau, militaire de carrière de la Marine Nationale, communiste avec sa femme Simone. Pierre Berthelot à Pont-de-Buis fabrique aussi des tracts communistes alimentant les groupes clandestins du centre-Finistère. En octobre, Lucien Kerouanton est libéré – faute de preuves et d’aveux- du camp de Châteaubriant, et reprend du service pour le PCF à l’arsenal.

Après les massacres de 27 militants communistes et syndicalistes à Châteaubriant le 22 octobre 1941, de 21 à Nantes, et de 50 à Bordeaux, les communistes brestois organisent une grève de protestation à l’arsenal et un dépôt de gerbe au Monument aux Morts. C’est Jean Goasguen qui porte la gerbe à déposer, sa femme Jeanne Goasguen-Cariou marche à une vingtaine de mètres derrière lui avec dans son sac le ruban où est inscrit « Aux victimes de Châteaubriant ». Lesven donne l’alerte quand arrivent des policiers en civil et les militants parviennent à s’enfuir.

La grève des ouvriers de l’arsenal est organisée le 25 octobre. Des militants se laissent enfermer pendant la nuit pour coller papillons et affiches. Un soldat allemand est blessé grièvement par des militants communistes aux abords de l’arsenal.

En novembre 1941, à l’école navale, le groupe que dirige Charles de Bortoli crève les tuyauteries provoquant l’inondation des entrepôts.

Le 22 novembre, 11 condamnations à mort sont prononcées contre les résistants du groupe « Elie », dont 3 ouvriers de l’arsenal. Ces 11 condamnés à mort seront exécutés le 10 décembre 1941 au Mont Valérien.

Simone Bastien, dite « Monique », une jeune militante communiste champenoise envoyée dans le Finistère pour réorganiser départementalement les Jeunesses Communistes, travaille à Brest depuis le domicile de Jeanne Goasguen-Cariou.

Suite à l’exécution des onze membres du groupe Elie condamnés à mort, un nouveau mouvement de grève de protestation est organisé à l’arsenal et le maire de Brest, Victor Le Gorgeu, qui avait déjà refusé de voter les pleins pouvoirs à Pétain en 1940, refuse de voter une motion de confiance au Maréchal, ce qui lui vaut la suspension de ses fonctions de maire. A l’hiver 41, Simone Moreau prend la direction d’un groupe de « Femmes patriotes » organisé par le parti communiste.

En janvier 42, Venise Gosnat organise à Brest un nouveau « triangle militaire » composé de Jules Lesven, Pierre Corre et Lucien Kerouanton, chargé d’organiser et de coordonner l’activité des O.S.

En janvier 42, toujours, des femmes communistes brestoises, avec notamment Marie Salou et Jeanne Goasguen-Cariou, font évader des militants républicains espagnols enfermés au fort de Montbarrey sur le lieu de travail forcé, sur la base sous-marine qu’ils creusent dans des conditions terribles. Ceux-ci reçoivent de faux papiers d’identité et sont employés dans des entreprises du bâtiment avant leur départ grâce à Jacob Mendrès et Jean Jézéquel, deux militants du Parti. On sut que parmi ces évadés, il avait 3 membres du Comité Central du PC espagnol qui rejoindront l’Espagne.

Les femmes communistes sous la direction de Marie Miry, sage-femme, de Angèle Le Nédellec, de Marie Salou, de Simone Bastien, d’Aline de Bortoli, d’Yvette Richard-Castel, organisent des soins, des manifestations pour la libération des prisonniers de guerre et contre la fin des restrictions alimentaires.

Les stations électriques de l’arsenal sont sabotées en mars sous la direction de Pierre Corre et Lucien Kerouanton. Paul Monot, parmi d’autres militants, fait parti des saboteurs.

Le 28 avril 1942, Albert Abalain est arrêté avec des valises bourrées d’explosif qu’il a récupérées auprès de Pierre Berthelot à Pont-de-Buis. A leur tour, De Bortoli, Charles Cadiou, Mathurin Le Gôf, Yves Prigent sont arrêtés alors qu’ils devaient tenir une réunion de direction communiste chez Henri Moreau, rue André-Portail. Des policiers accompagnés de la Gestapo perquisitionnent chez les militants communistes, persuadés de l’imminence d’un sabotage accompagnant le 1er mai. Jeanne Goasguen-Cariou, Joséphine Le Roux, soeur du premier maire communiste de France, Daniel Le Flanchec, passé chez Doriot avant-guerre.

En mai 42, Robert Ballanger quitte la direction de l’interrégion de Bretagne, pour devenir interrégional du Centre, et cède la direction à Venise Gosnat.

Le 14 mai 1942, un des policiers français qui avait arrêté Charles Cadiou, De Bortoli, Yves Prigent et Le Gôf, cité comme témoin par le tribunal allemand devant lequel ils comparaissaient, déclare sous serment que ces hommes sont bien des terroristes. De Bortoli est celui sur lequel pèsent les plus graves menaces. Ce ressortissant italien à qui l’on avait refusé la naturalisation française, était celui qui portait la valise remplie de papier blanc destiné aux tracts clandestins. De Bortoli, devant l’acharnement montré contre lui, perd toutes ses illusions. Alors devant le tribunal, debout, il s’écrie « Vive le Parti Communiste ». Il sera condamné à mort, quand ses camarades s’en tireront avec des peines de prison. Les militants sont enfermés à la prison de Potaniou. Aline de Bortoli, apprenant qu’un service allemand embauche des femmes pour effectuer des travaux ménagers, s’y présente et est embauchée, mais elle ne parvient pas à établir le contact avec son mari, trop gardé.

Le 21 mai, le tribunal spécial (français!) de Rennes condamne Jean Goasguen à trois ans de prison et sa femme Jeanne Goasguen-Cariou à deux années de prison, Jeanne Le Roux-Le Flanchec est elle condamnée à un an de prison.

Sitôt connue, la condamnation à mort de De Bortoli provoque une réunion des responsables du PCF et des FTP à Brest. Albert Abalain rédige devant ses camarades le texte d’un tract dans lequel il est publiquement demandé au policier G… de se rétracter en avouant son faux témoignage devant le tribunal militaire allemand (il avait prétendu avoir vu les militants condamnés coller des affiches appelant à la lutte contre l’occupant), en l’avertissant que s’il ne le fait pas, il sera jugé, et probablement condamné à mort par le tribunal de la Résistance de Brest.

Rien ne se passe. Le policier est condamné à mort par Albert Abalain, Pierre Corre, Eugène Lafleur, le « tribunal » désigné par le PCF et la sentence est applicable en cas d’exécution de la condamnation à mort de De Bortoli.

En avril 42, Joseph Ropars et Albert Rolland, avec un groupe de FTP, font sauter le central téléphonique de la rue de Verdun à Saint-Marc. Albert Rannou et Jacob Mendrès parviennent à se faire embaucher à la base sous-marine pour des activités d’espionnage et de sabotage. Là ils apprendront que des réunions vont y rassembler des membres des états-majors allemand et italien. Il y a là aussi un sous-marin japonais. Ces camarades demandent des explosifs pour faire sauter l’immeuble où ces officiers doivent se réunir. Seulement, quand l’explosif arriva, la réunion était terminée depuis plusieurs jours. Alors les résistants communistes se rabattirent sur le sabotage de deux gros moteurs diesel de la base sous-marine. Les Allemands furieux arrêtèrent une trentaine d’ouvriers français qui travaillaient dans ce secteur. Rannou et Mendrès se séparèrent alors, par prudence. Quant aux ouvriers arrêtés, ils furent incarcérés et interrogés sans relâche pendant une semaine. Aucun d’entre eux ne parla.

Au début de l’été 42, Venise Gosnat nomme Pierre Corre responsable des FTP brestois, avec Pierre Berthelot comme adjoint. Henri Moreau est chargé de planquer chez lui la ronéo et le stock de papier.

En juillet 42, jusqu’au 14 juillet, les femmes communistes organisent de nouvelles manifestations de la faim de femmes à Brest contre les réquisitions et les restrictions. Des sabotages effectués par des groupes communistes sur les chantiers du bâtiment allemands dans et autour de Brest se multiplient.

Dans la nuit du 13 au 14 juillet 1942, un attentat touche le siège du parti pro-nazi M.S.R (Mouvement Social Révolutionnaire). C’est l’oeuvre d’un groupe de FTP dirigé par le Morbihannais Jean-Louis Primas, ancien des Brigades Internationales. La devanture est détruite mais la déflagration a aussi causé la perte des vitres aux alentours. Déjà un attentat avait été organisé en mai contre cette permanence de collabos par un groupe qu’animait Jean Kerautret. Mais la bombe, identifiée, avait pu être désamorcée. La propagande orale du PCF met en parallèle l’efficacité de ces sabotages qui n’ont coûté aucune vie humaine et le bombardement du 24 juillet 1941 qui a fait plus de cents morts, dont 40 à Recouvrance pour un résultat militaire nul ou presque. Les actes de résistance commencent à être de plus en plus approuvés par les Brestois.

Un groupe de femmes communistes emmenée avec Raymonde Vadaine, Angèle Le Nedellec, Yvette Richard-Castel et Marie Salou infiltrent l’arsenal pour servir de relais au niveau des consignes du Parti Communiste et de la propagande. Pierre Corre prend le titre de commandant des FTP de l’arsenal. Jean-Louis Primas et Louis Le Bail, deux militants communistes Morbihanais envoyés en Finistère, vont montrer un courage remarquable dans l’action directe des FTP contre les Allemands. Quand Jean-Louis Primas sera jugé par un tribunal allemand, il devra répondre de 47 inculpations pour attentats à main armée contre les troupes allemandes!

Charles De Bortoli est exécuté le 22 août 1942 au champ de tir d’Issy-les-Moulineaux, près de la porte de Versailles. C’est Jean-Louis Primat qui doit se charger d’exécuter le policier collaborateur, mais aucun de ses coups de feu ne sera mortel pour le brigadier G.

En août, la vitrine de la L.V..F (Ligue des Volontaires Français contre le bolchevisme) vole en éclat rue de Siam, à deux pas de la préfecture maritime occupée par la Kriegsmarine. Raymonde Vadaine, Marie Salou, Venise Gosnat, Pierre Corre, André Berger, Joseph Ropars, Albert Abalain, A. Rolland, Albert Rannou, Etienne Rolland, participent aux opérations.

Peu de temps après, le 31 août 42, Jean Kerautret, responsable des J.C brestois, et un autre J.C, Vincent Guivarc’h, se heurtent à un groupe de soldats allemands alors qu’ils étaient en opération. Ils tirent sur eux. Dans l’échange de tir, les résistants sont grièvement atteints et tombent aux mains des allemands. Ils seront fusillés le 14 octobre 1942 après avoir été abominablement torturés.

C’est à ce moment que paraissent sur les murs des affiches menaçant de représailles les parents des résistants. Ainsi, Albert Cadiou, oncle de Jean Kerautret et membre du Parti Communiste, est arrêté par la Gestapo qui menace de fusiller son beau-frère Bourhis s’il quitte Brest.

Le 3 septembre 1942, 3 transformateurs sautent à l’arsenal grâce à l’explosif fourni par le groupe FTP du Pont-de-Buis, composé des membres du groupe local du PCF. Ils feront eux-mêmes un sabotage important, celui du téléphérique qui dessert la poudrerie, le 5 septembre.

Peu après un groupe FTP de l’arsenal dirigé par François Joncour tente de provoquer un incendie à l’atelier de chaudronnerie et manque de peu de réussir. Albert Rannou et son groupe, Joseph Ropars, Albert Rolland, etc. tentent, eux, de faire sauter des bureaux allemands, 17 rue Jean Jaurès, et dont la vitrine affiche de grands portraits de dignitaires nazis, d’où son surnom de « Maison à Hitler »… mais le système de mise à feu ne fonctionne pas. Quelques jours plus tard le groupe a plus de chance en faisant sauter un pylône supportant une ligne de 120 000 volts.

Le 16 septembre, Yvette Richard-Castel , solidement encadrée par des FTP, prend la parole, place de l’Harteloire dans le flot des ouvriers sortant de l’arsenal qui s’arrêtent pour écouter ses exhortations à refuser tout départ pour l’Allemagne. Car on veut déporter des ouvriers de l’arsenal, notamment, dit-on, à Hambourg.

Les FTP à Brest en ce mois de septembre 1942 ne sont toujours composés que de communistes et de sympathisants très proches. J.L Primas et Pierre Corre mettent sur pied deux attentats, le premier contre le « Gasthaus », cercle pour officier allemands et « Maison de rendez-vous », un bordel fréquenté par les Allemands 93 rue Jean Jaurès, face à l’église Saint-Martin et qui avait déjà fait l’objet d’une tentative qui avorta en mai. La bombe est préparée au domicile tout proche d’Adolphe Le Roux et elle est déposée sur le rebord de la devanture principale par le groupe de Joseph Ropars, Adolphe Le Roux, Albert Rolland et J.P Le Rest. L’engin explose le 20 septembre à 0h30 quand à l’intérieur la soirée est des plus joyeuses. Les autorités allemandes vont nier contre toute vraisemblance qu’il y ait eu des victimes mais plusieurs ambulances sont nécessaires pour évacuer les corps qui gisent à l’intérieur. Il y eut peut-être 28 morts, Allemands et Françaises.

L’autre attentat (groupe Primas ou groupe Rannou?) a lieu au même moment et dans des conditions similaires contre l’hôtel abritant l’état-major de la Kriegsmarine. Il provoque aussi de gros dégâts et des pertes chez les Allemands, on parle de 12 officiers tués.

Quelques jours plus tard un groupe de FTP abat un major-général allemand dans sa voiture au bord de la route entre Landerneau et Landivisiau. Nous n’avons pas eu d’autres précisions.

Les communistes constatent un glissement très net dans l’attitude de la population brestoise en faveur des actions les plus dures de la Résistance.

L’exécution du juge d’instruction Le Bras à Nantes, qui était connu à Brest pour y avoir procédé à des interrogatoires de résistants, notamment du groupe « Elie » suivie de près par l’attentat contre le brigadier G qui avait porté un faux témoignage contre Charles De Bortoli, responsable de son exécution, va entraîner une formidable activité policière dans toute la Bretagne.

De juin à fin septembre 1942, on compte déjà 247 arrestations de communistes et de sympathisants très proches dans le seul département du Finistère. L’enquête est confiée à la SPAC (Section de Protection anticommuniste) et dure du 26 septembre 1942 à février 1943. Elle va porter des coups très durs à l’organisation communiste comme à ses FTP, notamment à Brest. Des policiers de la SPAC viennent à Brest, les policiers collaborateurs locaux leur remettent les rapports des enquêtes passées ou en cours.

Le premier arrêté dans cette affaire est Raoul Derrien, alors qu’il vient retirer à la consigne de la gare son vélo que Primas lui renvoie après l’avoir utilisé lors d’opération dans le Morbihan, où l’engin a été repéré. A peu près à la même heure, Albert Rolland, adjoint de Pierre Corre, reçoit la visite de la police à son domicile. Il est arrêté tandis que Eugène Lafleur (« Charpentier ») qui se trouve chez lui s’échappe pour être rattrapé peu de temps après par la meute des policiers et des gendarmes français qui ont investi les lieux. La police se présente au domicile de Jules Lesven, mais celui-ci a eu le temps de prendre la fuite. La police embarque sa femme, Mme Lesven, qui laisse dans l’appartement un enfant malade.

Pendant ce temps là, à Quimper, 700 personnes, dont des notables, suivent le convoi funéraire d’André Quiniou, ancien trésorier régional des J.C., mort en prison des tortures endurées de la part de policiers, français surtout. Et une planque d’explosifs est faite au domicile de Joseph Ropars, 28, rue Richelieu.

Dans la nuit du 1er au 2 octobre 1942, la police frappe un grand coup.

Ils sont cette nuit-là 17 militants arrêtés répartis dans trois commissariats de la ville pour être plus tard regroupés dans une cellule du commissariat de Saint-Martin. Parmi les arrêtés, André Vadaine qui a vu le matin Albert Rannou pour discuter d’une action projetée.

Adolphe Le Roux, Louis Le Guen sont arrêtés. Pierre Le Corre, sur qui les policiers tirent, parvient à s’échapper.

Les résistants communistes arrêtés sont conduits à Pontaniou. Les Allemands ont exigé que les « terroristes » soient amenés là. De là, ils sont transférés à la prison du Château, toujours à grand renfort de gendarmes. Une cinquantaine de résistants y sont détenus, communistes pour la plupart ou sympathisants très proches connus dans leurs activités militantes dans diverses organisations du Front Populaire. A la fin de ces opérations policières, le nombre total de détenus patriotes à la prison allemande du Château s’élèvera à 70 environ.

Beaucoup de ces détenus sont torturés par des policiers français. Certains abominablement tel Lafleur: pendu par les mains, il est frappé pendant cinq heures sans qu’il soit détaché une seule minute. Les policiers se relaient à la cravache en présence d’un commissaire qui encourage ses hommes. Les policiers menacent les résistants arrêtés de nuire à leurs proches, femmes et enfants.

Joseph Ropars est arrêté dans sa « planque » de la rue de Verdun à Saint-Marc, par cinq policiers français. Albert Rolland et Albert Rannou à Saint-Marc, Louis Departout à Kerhuon sont aussi arrêtés.

Le bilan de ces arrestations est très lourd, touchant des résistants très actifs:

le 1er octobre 42: Albert Abalain, Marie Salou, Charles Bénard, Théo Drogou, François Joncour, Pierre Le Bec, Adolphe Le Roux, Yves Lesteven, etc.

le 2 octobre: Yves Richard

le 3 octobre: Georges Abalain

le 4 octobre: Henri Moreau et sa femme Simone,

le 5 octobre: Armand Le Bihan. Et aussi Eugène Lafleur, Théo Salès, Yves Gourmelon, Raoul Derrien, André Vadaine, Albert Rannou, etc.

Jean Kerautret et V. Guivarc’h sont fusillés à Morlaix le 14 octobre 1942.

Ces arrestations massives vont gravement ralentir l’activité des FTP mais sans arriver totalement à l’éteindre. Le lundi 5 octobre, en pleine vague d’arrestations, J.L. Primas avec deux camarades, E. Rolland et J. Le Nédellec sauvent un dépôt d’armes de la Résistance. Un peu plus tard, une bombe fabriquée par Primas et déposée par Le Bail explose devant le siège de la Kommandantur. Elle avait été placée sur le rebord d’une fenêtre, rue d’Algésiras. Les autres organisations du PCF dans le Finistère sont durement touchées. Parmi celles qui ont eu des contacts avec Brest, citons: au Pont-de-Buis, Pierre Berthelot et son père, un invalide de la guerre 14-18, sont transférés en prison à Brest. A Quimper, le courageux cheminot Harré subit d’atroces tortures qui entraîneront sa mort le 13 octobre 1942, après huit jours de supplices.

Le Parti Communiste réussit tout de même à organiser une grande manifestation devant l’arsenal contre le départ de 600 ouvriers vers Hambourg, avec Yvette Richard-Castel qui harangue la foule. Les ouvriers partent mais les wagons sont saccagés et une partie des ouvriers parvient à s’enfuir en route. Selon un rapport du préfet, 6 000 personnes participaient à cette manifestation, criant entre autres « A bas Pétain » et « Aux chiottes le vieux ».

Un nouveau triangle de direction clandestine du PCF se met en place avec J.P Le Rest, Gabriel Paul, Jacob Mendrès.

Les arrestations sous l’égide de la SPAC vont se poursuivre jusqu’à fin novembre 1942. Sur les 127 personnes liés au Parti Communiste identifiés et poursuivis par la brigade anti-communiste, seuls 17 parviennent à échapper à la police.

Cela n’empêche pas les attentats FTP de se poursuivre: contre un train de permissionnaires allemands, contre des poteaux indicateurs allemands, le 19 novembre contre le Foyer de la Kriegsmarine. Le 30 novembre, une explosion retentit à 5h25 du matin contre des bureaux militaires allemands.

Après l’échec d’une tentative d’évasion avec la complicité de Mme Poitou-Duplessis, présidente de la Croix-Rouge, qui fait parvenir des scies à métaux aux prisonniers, et de nombreux sévices infligés par les policiers, les résistants arrêtés en octobre et en novembre 42 sont envoyés à Rennes pour y être jugés, puis à Paris.

En décembre 1942, Jean Le Nédellec, responsable départemental du Secours Populaire, est arrêté à son tour. Jean-Louis Primas et Jules Lesven sont contraints de quitter l’agglomération brestoise. Venise Gosnat, menacé d’arrestation, s’enfuit du Finistère par Morlaix et retrouve Robert Ballanger à Paris.

La direction des FTPF à Brest est désormais assumée par Charles Vuillemin et Yves Giloux.

Fin décembre, les FTP avec Charles Vuillemin, Louis Le Bail, J.P Le Rest, Yves Giloux, font exploser une bombe au cinéma « Eden » où beaucoup de soldats allemands se divertissaient.

J.L Primas et Yves Giloux sont arrêtés à Nantes en janvier 1943. Jules Lesven et Pierre Corre sont arrêtés en mars, et fusillés, après avoir encore descendu un collaborateur en janvier 43 au Mans.

Eugène Kerbaul s’évade lui du camp de concentration de Voves en janvier 43. L’année 1943 va être marquée par un redoublement des activités résistantes, par un redoublement de la répression aussi. Ainsi, dans l’été 1943 les Allemands pensant terroriser les communistes vont extraire de plusieurs lieux de détention 19 communistes brestois pour les amener au Mont-Valérien où ils sont fusillés le 17 septembre.

Voici la liste des résistants communistes brestois tombés en tout jusqu’en 1943:

32 fusillés: Albert Abalain, Lucien Argouac’h, Alex Auvinet, André Berger, Pierre Corre, Marcel Cosquer, Charles De Bortoli, Louis Departout, Yves Giloux, Vincent Guivarc’h, Alfred Jouan, Jean Kerautret, Eugène Lafleur, Bernard Laurent, Louis Le Bail, Ernest Le Borgne, Paul Le Gent, Louis Le Guen, Jean-Pierre Le Rest, Paul Lescop, Jules Lesven, Jean Loyen, Paul Monot, Henri Moreau, Jean-Louis Primas, Jean Quintric, Albert Rannou, Albert Rolland, Etienne Rolland, Joseph Ropars, Jean-Marie Teuroc, Charles Vuillemin

8 morts en déportation ou de la torture: Albert Cadiou, Georges Cadiou, Yves Gourmelen, Yvon Le Berre, Charles Le Bris, Jean Marc, Jean Masson, Ténénan Monot

7 tués en opérations dans les rangs des FTP: Marcel Boucher, Pierre Cariou, André Garrec, Jean-Pierre Gourlaouen, Georges Melou, Jean Nicolas, Guy Raoul.

Synthèse à partir du travail d’Eugène Kerbaul, ancien résistant et membre du PCF à Brest, dans « Chronique d’une section communiste de province. Brest, janvier 1935-janvier 1943 – publié en 1992) » reprises par Ismaël Dupont

– 1er avril 2017

 

 

 

Écoles : reprise en mode mineur et dégradé – Communiqué de la section PCF du pays de Quimper.

Écoles : reprise en mode mineur et dégradé

La décision d’Emmanuel Macron de fixer la réouverture des écoles au lundi 11 mai, prise d’en haut et sans aucune concertation, a provoqué à juste titre inquiétude et colère.

Parce qu’elle fait peu de cas des exigences de sécurité sanitaire et vise à faire endosser par les maires , les enseignants, les familles,  la responsabilité de ce qui pourrait advenir.

Parce qu’elle a été suivie d’une véritable cacophonie de déclarations contradictoires de ses ministres, de modalités sans cesse modifiées, de protocoles irréalisables, le dernier étant tombé dimanche 3 mai, ce qui ne contribue pas à établir le climat de sérénité et de confiance indispensable.

À Quimper, les écoles élémentaires rouvriront progressivement par niveaux à partir du jeudi 14 mai ainsi que  les écoles maternelles, uniquement pour les grandes sections,

C’est un pas dans la bonne direction, qui laisse un peu plus de temps pour la concertation et l’organisation, cela va dans le sens de ce qui était demandé par le conseiller municipal communiste de Quimper.

Pour autant, est-ce vraiment suffisant pour répondre aux multiples problèmes à résoudre au plan sanitaire d’autant que les moyens humains et matériels nécessaires ne sont pas donnés ?

Depuis le début du confinement, les enseignants n’ont pas négligé leurs efforts, malgré le manque d’accompagnement, et c’est peu dire, du ministère, malgré les difficultés résultant des inégalités sociales, pour maintenir le lien éducatif avec les élèves et leurs familles, et assurer au mieux la poursuite du travail scolaire.

Enseignants, familles, enfants, aspirent à la reprise de l’école « pour de vrai », à condition que cela se fasse dans un environnement sécurisé, ce qui est loin d’être acquis.

Car l’école fait partie de la vie des familles, des territoires ; lieu des apprentissages, d’acquisition de l’autonomie, elle participe à la socialisation, à l’émancipation, à l’épanouissement de chaque enfant.

Mais elle va reprendre en mode dégradé, sans inclure tous les élèves, sans satisfaire à l’exigence d’égalité et à l’ambition éducative pour tous qui devraient être les siennes.

Mode dégradé, cette expression est malheureusement familière aux personnels hospitaliers qui ont subi les déshabillages successifs de l’hôpital public, les suppressions de lits et de services, les non-recrutements de personnels au nom des politiques d’austérité.

Et c’est bien un fonctionnement en mode dégradé, abandonnant des élèves sur le bord du chemin,  qui est prévu par Macron, Philippe et Blanquer pour cette reprise scolaire.

Ce sera une école qui ne s’adressera qu’aux enfants de familles « volontaires », mot biaisé car elles n’ont pas toutes le choix.

Au-delà de 15 inscrits, les groupes seront dédoublés et n’auront classe que 2 jours sur 4. Faute de locaux et de maîtres supplémentaires, la directrice académique du Finistère vient d’ailleurs d’enterrer pendant le confinement le dispositif « plus de maîtres que de classes », ceux qui n’auront pas classe resteront sans doute chez eux. Compte-t-on que les enseignants qui n’ont pas le don d’ubiquité seront à la fois face aux élèves présents, avec la vigilance de tous les instants que requiert la situation sanitaire,  et en train d’assurer l’enseignement à distance pour les autres ?

C’est déraisonnable.

Enseignants, personnels territoriaux, familles, élus, se trouvent écartelés entre des contradictions insolubles.

Pas plus qu’ils ne répondent aux exigences de sécurité sanitaire, le président et son gouvernement n’assument la responsabilité qui est la leur en matière d’éducation, ils accentuent par leurs choix les inégalités sociales et territoriales.

Les communistes sont au côté des personnels et des familles pour exiger que soient satisfaites les conditions d’une reprise sécurisée pour tous, et que l’Éducation nationale soit dotée à la prochaine  rentrée des moyens humains et matériels permettant de travailler à la réussite de tous les élèves.

Ce qui coûte un « pognon de dingue », ce n’est pas l’éducation, c’est la financiarisation de l’économie, l’évasion fiscale, la flambée des dividendes versés aux actionnaires.

Le premier enseignement de cette crise est qu’il faut redonner à l’humain, à la planète, à l’intérêt général, aux services publics, la prépondérance sur les appétits privés, et l’éducation est au premier rang des dépenses utiles pour maintenant et pour le monde à venir qui ne doit plus être celui de la mondialisation capitaliste.

 

 

Quimper, le 7 mai 2020

Section PCF du pays de Quimper.

 

 

 

Le Travailleur Bigouden – Crise du coronavirus : le scandale de la pénurie de masques.

Lettre ouverte à Monsieur Raynald Tanter Président de la Communauté de Communes du Pays Bigouden Sud CCPBS.

A propos de la mise à disposition des masques pour la protection de la population.

 

Monsieur le Président,

Le Premier Ministre a annoncé le « déconfinement » pour le 11 mai. Or nombre de nos concitoyens sont inquiets pour leur santé, ne sachant si les conditions seront à cette date remplies pour se déplacer, travailler et envoyer leurs enfants à l’école en toute sécurité ; la question de la mise à disposition de masques que personne ne voit venir est donc au cœur de leur préoccupation.

La CCPBS a décidé récemment de distribuer gratuitement 39 000 masques à tous les habitants du Pays Bigouden-Sud, mais la livraison est prévue dans la semaine du 18 au 22 mai, à charge ensuite pour les communes d’organiser leur distribution.

Cette initiative va dans le bon sens, mais nous constatons que plus de 15 jours vont s’écouler à compter du 11 mai pendant lesquels beaucoup nos concitoyens pourraient ne disposer d’aucune protection. De plus cette disposition ne s’appliquerait qu’une seule fois, le temps que les circuits de distribution grand public soient garantis…

S’agissant justement de cette distribution grand public, on nous annonce que des millions de masques vont être mis sur le marché. Il est anormal que le secteur marchand profite de la pénurie actuelle de masques pour en faire un objet de spéculation et de profit sur le dos des citoyens, dont la santé des moins aisés serait mise en danger à cause d’un problème financier.

Au Pays Bigouden la grande distribution s’apprête à vendre des masques qui pourraient coûter parfois plus de 5 € l’unité ! mais aussi des enseignes comme Le Minor à Pont-l’Abbé (qui veut faire du masque un article de mode vendu à 8€ !) sont une parfaite illustration de cette recherche de profit à tout prix ! Alors que dans le même temps la solidarité s’organise et de nombreuses associations – à l’image de l’Amicale Laïque de Plobannalec-Lesconil – se mobilisent pour produire gratuitement des masques.

Actuellement ceux-ci sont toujours comptés dans les services hospitaliers, les EHPAD, les ADMR… et pour beaucoup de travailleurs de la santé. Le Parti Communiste Français du Pays Bigouden se joint à leur voix unanime pour dénoncer cette situation.

Monsieur le Président, forts de ces constats et dans la mesure où notre collectivité a été à l’initiative dans ce domaine de la santé publique, nous vous demandons en urgence d’intervenir auprès de Monsieur le Préfet du Finistère pour réquisitionner des stocks de masques prêts à être vendus par certaines enseignes et leur distribution gratuite aux personnels soignants à qui il en manque encore ainsi qu’à l’ensemble de nos concitoyens.

Les communistes du Pays Bigouden rappellent avec force que dans les circonstances dramatiques actuelles, la mission essentielle de l’Etat et des collectivités doit être d’assurer la protection de la vie et de la santé des citoyens.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, nos sincères salutations.

 

Section PCF du Pays Bigouden

Pont-l’Abbé, le 05 mai 2020

Lettre ouverte à la CCPBS

http://pcbigouden.over-blog.com/2020/05/crise-du-coronavirus-le-scandale-de-la-penurie-de-masques.html

Nous voulons d’une reprise d’école qui fasse sens. Communiqué du PCF Finistère – 6 mai 2020.

Nous voulons d’une école qui fasse sens, c’est pourquoi nous remettons en cause le bien-fondé d’une reprise de l’école prématurée, dans des conditions dégradées et inégalitaires, anxiogènes pour les enfants, les équipes éducatives et les familles.

L’épidémie du Covid-19 et la fermeture des établissements scolaires liées aux contraintes de confinement ont mis en avant toute l’importance de l’école. L’école doit être reconnue comme bien commun indispensable à tous, et doit faire l’objet d’investissements qui permettent de faire face aux inégalités d’accès à la réussite et à l’ambition collective d’une culture commune de bon niveau pour tous nos jeunes. Ce ne sont pas les choix budgétaires et économiques du gouvernement actuel.

En ce sens, l’attitude de Macron et de son gouvernement est irresponsable : l’annonce d’une date de réouverture des écoles ne s’accompagne d’aucune véritable politique pour rendre cette reprise possible dans des conditions acceptables et égales pour toutes et tous ! L’État se défausse sur les collectivités territoriales, les directions d’écoles, les enseignant.es, les familles et laisse les enseignant.e.s dans l’inquiétude la plus profonde. La situation est chaotique, dantesque: les préconisations se suivent et ne cessent de se contredire, à l’image d’un gouvernement qui a fait la preuve de son incompétence et qui confond communication à l’emporte pièce et action sérieuse dans toute cette crise du Covid-19.

A chacun de bricoler avec les moyens du bord, quitte à provoquer une relance de l’épidémie…

Les avis du Comité scientifique sur le caractère prématuré de la date du 12 mai pour une reprise de l’école n’ont pas été pris en compte, pas plus que l’avis des organisations syndicales enseignantes en France, en Bretagne et dans le Finistère, ou l’avis du CHSCT (comité hygiène et sécurité) et d’une association de parents importante comme la FCPE.

Les équipes éducatives se sentent trahies par l’éducation nationale et leur ministre. On ne répond à aucune de leurs interrogations, par exemple sur la comptabilité d’un maintien du travail à distance avec les temps d’apprentissage en présence des élèves. Les directeurs-ices d’école vivent une période très douloureuse où ils/elles sont balloté.es entre des discours très éloignées de leurs problématiques de terrain et des réalités pédagogiques.

Le retour des enfants en classe est avant tout pour le gouvernement un levier de la reprise générale de l’activité économique dans le pays et un moyen de contrainte sur les salariés. Mais il ne faut pas mentir aux parents, aux enfants et aux équipes éducatives… En vérité, ce n’est pas pour des raisons de lutte contre le décrochage scolaire, d’efficacité pédagogique, d’intérêt des enfants, que l’école reprend à la mi mai. Sinon, comment expliquer que ce gouvernement n’ait absolument rien fait en matière sociale pour les familles en situation de grande précarité et de fragilité depuis le début du confinement alors qu’il débloque des dizaines de milliards pour les acteurs économiques ? Il y a une imposture et un mensonge fondamental à vouloir investir l’école d’une fonction que l’Etat est incapable d’assumer.

Quelle mobilisation exceptionnelle des aides, des services sociaux, des éducateurs, des moyens de liens avec les familles et les jeunes par la puissance publique pour répondre à la question de l’isolement et de la précarité des familles ? L’État n’a même pas été capable de mobiliser des moyens contre la fracture numérique pour rendre possible pour tous les enfants, toute les familles, le travail à distance pendant la durée du confinement, par l’aide à la mise à disposition de matériel informatique.

Quel sens cela a t-il d’un point de vue éducatif de faire reprendre les plus jeunes et pas les 4e et 3e, les lycéens, les étudiants, dont la rentrée n’interviendra pas avant juin ou septembre ? Quelle liberté laisse t-on vraiment aux parents si l’ouverture de l’école de leurs enfants leur enlève toute possibilité de dérogation et d’aménagement de travail à distance pour garder leurs enfants ? Comment se propose t-on d’assurer une continuité de la prise en charge scolaire des enfants en situation de handicap ?

Le gouvernement, tout à sa volonté de ré-ouvrir au plus vite les écoles fait reposer sur les équipes pédagogiques et sur les parents d’élèves l’entière responsabilité de la reprise des cours.

Il se contente de faire circuler un protocole sanitaire de 54 pages qui montre bien à quel point la « rentrée » des classes pose, dans la situation actuelle, un problème majeur. Ce protocole sanitaire qui s’impose aux directions d’école et aux collectivités de référence est par bien des aspects inapplicable dans des conditions réelles, et il est basé sur l’hypothèse d’une reprise d’une partie des élèves seulement. Les moyens d’application ne sont aucunement garantis par l’État, par la mise à disposition de personnels et de locaux adaptés, de matériel de protection, ce qui fait que les dispositions prises localement, y compris sur l’offre de scolarité proposée aux enfants et aux familles d’une école à l’autre, vont être extrêmement disparates et inégalitaires.

Ce protocole sanitaire apparaît comme un  parapluie géant et illusoire dressé par l’État et le ministère de l’éducation nationale pour dire aux écoles, aux collectivités locales, confrontées aux injonctions les plus contradictoires : « c’est pas moi, c’est votre responsabilité, c’est votre faute ».

Et cela en dehors de tous moyens supplémentaires attribués encore une fois… Ce protocole sanitaire risque de conduire à vider de nombreux enseignements d’une grande part de leur sens, comme en EPS (éducation physique et sportive), et à brouiller le sens de l’école pour les enfants, les familles, les enseignant.es, particulièrement pour les classes du premier degré. 

En maternelle par exemple : distance d’un mètre entre les élèves, pas de jeux collectifs, pas de coins jeux pour les petits, pas de proximité physique possible, lavages de mains à répétition, désinfection des objets, de locaux… D’emblée, il apparaît évident que les conditions d’accueil seront impossibles à tenir quand on connait la vie réelle d’un établissement qui reçoit des enfants., ce que dénoncent les syndicats de l’enseignement dans une courrier adressé le 4 mai à la Directrice académique du Finistère (SNUIPP, SUD Éducation, CGT éduc-action, SNUDI-FO). Quelle empathie a t-on vis-vis des petits en leur imposant ces conditions de reprise stressantes qui ruinent les efforts de construction pédagogique inclusive des enseignant.es ?

L’école transformée en caserne ou colonie pénitentiaire, est-ce encore l’école? Les équipes éducatives ont besoin de temps pour organiser une rentrée pour tous les élèves, et qui fasse sens. Les conditions de la reprise à la mi mai vont encore accroître les inégalités et les déséquilibres sociaux et territoriaux face à l’école. Il se pourrait même que le gouvernement cherche à instrumentaliser la crise sanitaire pour imposer son projet néo-libéral pour l’éducation : une école à la carte, différente d’un territoire à l’autre, d’un élève à l’autre.

Le Parti communiste qui a proposé un plan d’urgence pour l’éducation en 17 propositions veut d’une reprise scolaire qui n’exclue pas plus de la moitié des élèves et ne conduise pas à une caricature d’ « école » , et d’une rentrée dans des conditions préparées par les acteurs de l’éducation qui savent ce qu’est un élève et une classe, discutées démocratiquement, sans exclure les familles, les personnels, les collectivités.

Les communes tentent de s’adapter comme elles le peuvent dans le Finistère, en se souciant d’impliquer les conseils d’école, les personnels éducatifs et les parents dans la réflexion sur la reprise des écoles dans le premier degré. Nous saluons l’effort actuel de nombre d’entre elles dans des conditions rendues complexes par les responsabilités que n’assume plus l’État. Il serait souhaitable qu’elles soient prochainement en mesure de débloquer des moyens, avec l’appui de l’État, pour l’organisation des temps périscolaires, la mobilisation des éducateurs et animateurs des villes, des locaux et infrastructures des activités culturelles et sportives, et l’intégration progressive du maximum d’enfants.

Fédération du Parti Communiste Français du Finistère.

Des masques gratuits pour tou.te.s ! : Communiqué PCF de Carhaix-Huelgoat

L’indignation est à la hauteur du scandale. La grande distribution a stocké depuis 5 semaines 500 millions de masques chirurgicaux.

Alors que les professionnel(le)s de santé en sont dépourvu il est ahurissant, violent, que ces enseignes, sans vergogne, les mettent sur le marché.

Le fric toujours le fric ! Où sont leurs belles envolées, remerciant ceux et celles qui sont en première ligne, les assurant de leur soutien.

Décidemment aujourd’hui est comme hier et augure mal de demain.

Les communistes de la section PCF de Carhaix Huelgoat appellent les consommateurs à boycotter l’achat de ces masques. L’État devrait intervenir et saisir ces stocks car le manque de masques est toujours d’actualité pour le personnel soignant.

Pour les communistes, face au risque sanitaire, la santé n’a pas de prix : L’Etat doit prendre en charge la gratuité des masques.

Le 04/05/2020,

Section PCF de Carhaix-Huelgoat.

https://www.letelegramme.fr/finistere/carhaix/masques-en-vente-dans-les-grandes-surfaces-le-pc-indigne-05-05-2020-12547980.php

 

 

Les conditions qu’il faut pour reprendre l’école et accroître l’égalité :  c’est tout le contraire de ce que fait le gouvernement !

Voici les conditions qu’il faut pour reprendre l’école et accroître l’égalité :  c’est tout le contraire de ce que fait le gouvernement

Personnels de l’Education nationale, élus, parents d’élèves, citoyens, nous sommes convaincus de l’utilité du service public d’éducation. La crise sanitaire a révélé aux yeux de tous les inégalités scolaires que nous dénonçons depuis tant d’années. Les élèves ont besoin d’école, d’être en classe avec des adultes formés, dans des conditions favorables aux apprentissages.

Nous voulons être entendus sur les questions d’urgence pour l’école. Si les agents des hôpitaux et des Ehpad avaient été entendus depuis tant d’années de luttes et de mobilisations, nous n’en serions certainement pas là.

Oui, l’école doit reprendre pour tous dès que les conditions le permettront. Si la date du 11 mai a été annoncée par le président de la République, nous avons des exigences fortes de vérité, de conditions sanitaires et de moyen pour permettre une réouverture qui ne soit ni la réouverture d’une école au rabais, ni de nouveaux foyers de développement de l’épidémie. Sans ces conditions indispensables à la sécurité des élèves, des personnels et de la société toute entière, cette date annoncée par E. Macron devra être repoussée.

Des conditions de sécurité sanitaire pour une vraie école

Le reprise de l’école doit être une reprise effective pour tous les élèves, pas seulement pour ceux et celles qui n’ont pas le choix.

Il faut dans les jours qui viennent entendre les personnels, leurs organisations syndicales, les associations de parents, les élus des territoires, les agents des collectivités et du périscolaire, experts du quotidien et garants d’un fonctionnement efficace du service public.

Comme tous nos concitoyens, nous voulons la vérité.

A quel prix pour les élèves et leurs familles l’école va-t-elle rouvrir quand on sait que le virus sera toujours là et que les classes sont des foyers de diffusion importante de toutes les épidémies ? A quel prix les personnels de l’éducation vont-ils reprendre le travail ? La réouverture des écoles a-t-elle pour objectif de s’attaquer réellement au décrochage scolaire, ou sera-t-elle un mode de garde pour permettre aux parents de reprendre le travail et satisfaire ainsi les intérêts du patronat ? Comme tous travailleurs, les personnels de l’éducation et agents territoriaux veulent reprendre le travail en toute sécurité et avec les moyens pour exercer leur métier. Nous voulons des masques, des tests pour tout le monde, des effectifs réduits par classe et des conditions d’accueil permettant de respecter au mieux les gestes barrières.

L’école pour toutes et tous, c’est indispensable

Le PCF met ses propositions avec celles de toutes les forces (syndicats, parents, lycéens, élus, etc.) qui veulent se rassembler pour trouver une issue.

Il va falloir dédoubler les classes. Les suppressions massives de postes de remplaçants suite à 30 ans de politiques d’austérité ne le permettent pas, c’est pourquoi il est nécessaire de lancer un plan massif de recrutement dès les concours 2020. Nous demandons également la titularisation de tous stagiaires, de tous les contractuels et personnels précaires ayant eu une appréciation positive et travaillant dans l’éducation depuis plus de deux ans.

Il va falloir des locaux, nettoyés et désinfectés régulièrement. Nous demandons que des moyens nouveaux soient alloués aux collectivités pour répondre à cette exigence sanitaire et pour trouver de nouveaux locaux nécessaires au dédoublement des classes.

Nous demandons l’abandon des nombreuses fermetures de classes ou de postes prévues à la carte scolaire de cette année.

Nous demandons le recrutement de psychologues, d’enseignants spécialisés, d’infirmiers et médecins scolaires, ainsi qu’un véritable service de santé pour tous les personnels de l’éducation.

Un plan d’urgence pour l’école de l’égalité contre le projet de destruction de l’école publique

Nous voulons une nouvelle ambition pour l’école.

En proposant la date du 11 mai, le gouvernement nous tend un piège. Il supprime sans le dire l’école commune à toutes les classes sociales en laissant le « choix » de scolarisation aux familles. Mais il ne crée pas les conditions sanitaires d’une bonne reprise le 11 mai, poussant au chacun pour soi selon la situation de la famille qui a le choix ou pas. Or, ce qui se met en place d’ici l’été est le brouillon de ce qui va se passer une bonne partie de l’année scolaire prochaine, jusqu’à trouver un vaccin. Ainsi, Macron et ses ministres laissent les uns décrocher, quand d’autres qui n’ont pas le choix iront dans une école publique au rabais avec moins d’enseignants pour accueillir un public réduit… et poussant ceux qui le peuvent à prendre des cours privés en ligne puis plus tard à quitter le public si dégradé. Les politiques capitalistes l’ont déjà fait sur la Sécurité sociale, sur l’hôpital public, sur la SNCF… on voit les dégâts dramatiques de leurs logiques.

Il ne faut donc pas attendre septembre, sinon ce projet néfaste va prendre corps. Dès maintenant, il faut réclamer et obtenir les conditions d’une bonne rentrée, celles du plan d’urgence que nous proposons.

La rentrée de septembre doit être marquée par un changement profond de politique, et la mise en œuvre de mesures permettant la réussite de tous les élèves et de combattre l’échec scolaire. Il faut en finir avec le dogme libéral de l’austérité et de l’individualisation des parcours scolaires.

Pour cela, il faudra des moyens, comme pour l’hôpital, pour l’école, pour les services publics. L’argent existe, les milliards dégottés pour sauver les profits des actionnaires le prouvent. Il faut s’attaquer à l’évasion fiscale et à la financiarisation de l’économie pour réorienter les richesses produites au service de l’intérêt général et donner à l’Etat et aux collectivités les moyens de répondre aux besoins des populations.

Le PCF, en cette période de crise historique, met en débat un plan d’urgence

Pour l’immédiat, pour que les établissements rouvrent au plus vite dans les conditions nécessaires, pour tous les élèves. Et un plan de décisions politiques à moyen et long terme pour répondre aux besoins de formation d’un pays comme le nôtre.

Ce plan a la forme d’un document que nous transmettons aux organisations, associations, élus, citoyens. Des idées circulent, mettons-les en commun. Rencontrons-nous. Confrontons nos idées, et peut-être nos divergences. Mais ne laissons pas faire. Inventons une sortie de progrès social. Portons une alternative au projet destructeur de Macron. Soyons ambitieux : si le système financier est capable de dégager des milliards pour sauver les profits des actionnaires, ces moyens peuvent être réorientés vers les services publics.

 

 

Plan d’urgence pour l’éducation

L’épidémie du Covid-19 a mis en avant le besoin d’une réorientation de notre société actuellement basée sur la marchandisation. L’école doit être reconnue comme un bien commun indispensable à tous.
En ce sens, l’attitude de Macron et de son gouvernement est encore plus irresponsable : l’annonce d’une date de réouverture des écoles ne s’accompagne d’aucune véritable politique pour rendre cette reprise possible ! L’État se défausse sur les collectivités territoriales et sur les familles. À chacun de bricoler avec les moyens du bord, quitte à provoquer une relance de l’épidémie…
Pourtant, l’argent existe : le gouvernement trouve des milliards pour renflouer les grands industriels, mais pas pour garantir de bonnes conditions d’enseignement et d’apprentissage pour tous les enfants ?

Pire, le gouvernement cherche à instrumentaliser la crise sanitaire pour imposer son projet pour l’éducation : une école à la carte, différente d’un territoire à l’autre, d’un élève à l’autre. Si le 11 mai, seuls les enfants qui n’ont pas d’autre choix retournent à l’école, comment croire qu’il en sera autrement en septembre ? Si nous ne faisons rien maintenant, si nous ne créons pas rapidement les conditions d’une rentrée de qualité pour toutes et tous, alors petit à petit, nous nous habituerons à considérer que le service public d’éducation nationale est une école au rabais, pour celles et ceux qui n’ont pas d’autre choix. Et toutes les familles qui le peuvent chercheront d’autres solutions, ailleurs, dans le privé, en mobilisant les ressources familiales ou en ayant recours à l’enseignement à distance.

Si, dans l’immédiat, les établissements scolaires doivent rouvrir, ce n’est que pour permettre de réels apprentissages et non pour être un mode de garde en direction des enfants des familles qui n’ont pas d’autre choix que de retourner travailler. C’est à l’école qu’on apprend et qu’on progresse, avec l’ensemble des élèves et des adultes dont c’est le métier.
La crise sanitaire a montré à quel point nous avons besoin d’un système éducatif de haut niveau, commun à tou·te·s les citoyen·ne·s de demain, pour faire face aux défis de l’avenir.
Notre école est en crise : l’interruption scolaire a mis en exergue et à amplifié les inégalités scolaires vécues depuis de longues années. Face à cette crise, Macron et son gouvernement proposent une réponse simple : en finir avec l’objectif d’égalité. Nous voulons au contraire construire un changement radical de politique, pour construire une école commune, pour toutes et tous : une école gratuite dans laquelle les enfants sont à égalité, faisant le pari que tous les jeunes sont capables d’atteindre un haut niveau de formation, de culture et de savoir, permettant à toutes et tous de maîtriser leur destin, individuel et collectif.
Cette période, qui a des conséquences sur l’ensemble de la société, dans tous les domaines, pose avec encore plus d’acuité la question centrale du rôle de l’école. Comment peut-elle donner aux citoyennes et aux citoyens de demain les moyens d’agir sur leur avenir, celui de leur pays, celui de la planète ? Cette réflexion ne peut être séparée de la lutte pour une société plus juste car cela, seulement, permettra d’une part aux apprentissages de ne plus être un enjeu de réussite et de survie personnelles et d’autre part, la construction d’une société du XXIe siècle au service de toutes et tous.

Nous proposons un plan d’urgence pour l’éducation à décliner en trois temps : des mesures nécessaires à la réouverture des écoles pour toutes et tous et qui doivent intervenir le plus vite possible ; des mesures à prendre d’ici la rentrée de septembre pour entamer une réorientation profonde des politiques éducatives ; et des mesures de moyen terme, visant à construire une politique éducative en rupture avec les logiques qui nous ont conduits à la crise.

Il se décline en 17 propositions que nous versons au débat.

L’éducation de toutes et tous est une responsabilité nationale.

1. Les conditions de la réouverture des écoles doivent être définies nationalement, en concertation avec l’ensemble des acteurs de l’éducation, et financées par un fonds national dédié. L’État ne peut pas se décharger de ses responsabilités sur les collectivités locales !

2. Débat au Parlement sur la réouverture des écoles et les leçons à tirer de la politique de confinement.

3. En finir avec la mise en concurrence des territoires et des établissements : cadrage national des horaires, fin de la politique d’« autonomie » des établissements.
La priorité est d’assurer la sécurité sanitaire de toutes et tous pour enrayer l’épidémie.

4. L’État doit fournir le matériel nécessaire pour suivre les préconisations du CHSCT : masques, savon et sèche-mains, gel hydro-alcoolique et tests de dépistage, thermomètres pour permettre la surveillance des enfants.

5. Il faut d’urgence reconstruire une médecine scolaire, pour les enfants et pour les personnels : recrutement d’infirmier·e·s, de psychologues et de médecins scolaires.
Nous demandons un véritable service de santé pour tous les personnels. Il faut être plus nombreux dans les établissements pour faire respecter les règles d’hygiène.

6. Groupes réduits : pas plus de 12 par classe. Reconnaître et s’appuyer sur l’expertise et la connaissance du terrain des professionnels au contact avec les enfants pour bâtir avec les collectivités les adaptations locales nécessaires pour assurer un réel retour à la scolarité de tous.La réduction des effectifs, dès maintenant et à la rentrée prochaine, exige des moyens matériels et humains.

7. Recrutement massif de personnels enseignants pour pérenniser ces dédoublements et assurer un volant large de remplaçants pour les mois qui viennent : ouverture des places au concours, titularisation des personnels précaires et des stagiaires ; puis mise en place dès le budget 2021 d’un plan pluriannuel de recrutement et de formation pour l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale. Il faut aussi des personnels spécialisés pour reconstruire les RASED. Ainsi que des personnels d’aide administrative et d’encadrement (ATSEM, vie scolaire).

8. Moratoire sur les suppressions de postes et les fermetures de classes. La rentrée 2020 doit être organisée selon un principe simple : rien de moins ! À partir de 2021, la carte scolaire devient pluriannuelle pour favoriser la stabilisation des équipes.

9. Plan national d’organisation, de rénovation et d’équipement des bâtiments scolaires, avec des normes sanitaires revues pour tirer les leçons de la crise et un plan de soutien financier aux collectivités, au même titre que celui qui a été décidé pour les entreprises.
Comment ne laisser personne sur le bord du chemin à l’issue de l’interruption scolaire ? Il ne suffit pas de réduire les effectifs, il va falloir aménager les programmes et les pratiques. Nous faisons pleinement confiance aux enseignant·e·s, à leur inventivité, à leur professionnalisme : encore faut-il leur donner les moyens de faire évoluer leurs pratiques pour permettre la réussite de tous les jeunes.

10. L’interruption scolaire et l’échec de la « continuité pédagogique » ont rendu visibles les graves inégalités matérielles face à l’école. Tirons-en les leçons en créant un fonds national pour fournir aux élèves et aux familles les outils indispensables aux apprentissages et garantir la gratuité de l’éducation.

11. L’école est irremplaçable ! Donnons aux enseignant·e·s et aux élèves le temps nécessaire à la reprise des apprentissages : augmentation du volume horaire d’enseignement qui a fortement baissé sous le coup des politiques libérales et prolongation de la scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans. Plus de temps scolaire, c’est le seul moyen pour cesser de déléguer aux familles les missions de l’école.

12. Aménagement des programmes scolaires, avec lissage sur deux ans, en particulier en fin de cycle.

13. Donnons aux enseignants le temps de faire évoluer leurs pratiques : un temps pour la concertation des équipes, la réflexion et la formation inclus dans leur service et un plan de relance de la formation continue.

14. Bâtir un dispositif de lutte contre la difficulté scolaire avec des équipes pluriprofessionnelles (RASED, psychologues de l’Éducation nationale, enseignants
spécialisés).

15. En finir avec le dogme de l’individualisation des parcours : abrogation de la reforme du lycée et de Parcoursup.

Après des années de mensonges, de mépris, de maltraitance, il n’y aura pas de mesures
d’urgence pour l’école sans l’implication de l’ensemble des acteurs : personnels, jeunes, familles, élus, associations partenaires…

16. Moratoire sur l’ensemble des réformes en cours (lycée, bac, enseignement supérieur et formation des enseignants) et ouverture d’états généraux de l’éducation.

17. Augmentation immédiate et durable de la dépense nationale d’éducation, de la maternelle à l’université et pour la formation tout au long de la vie. L’argent existe ! Les milliards de la BCE seront plus utiles dépensés dans les services publics qu’injectés dans les marchés financiers. Le renforcement de l’Éducation nationale comme de l’ensemble des services publics peut s’appuyer sur une fiscalité plus juste
(rétablissement de l’ISF, taxation des revenus financiers, abandon du CICE).

Après des années de crise, notre école a besoin d’un changement de politique autour de deux objectifs essentiels : égalité et émancipation. Nous invitons l’ensemble des acteurs de l’éducation, et plus largement l’ensemble de la société, à construire le système éducatif dont nous avons besoin : pour en finir avec les inégalités à l’école ; construire et transmettre une culture commune de haut niveau ; pour permettre aux citoyennes et aux citoyens de demain de maîtriser les choix qui engagent leur avenir et d’agir sur le monde.

PDF : Plan d’urgence, nos 17 propositions.

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère. 14/ L’étincelle: journal de la Résistance communiste de Concarneau.

L’étincelle: journal de la Résistance communiste de Concarneau, Mai 1944- Juin 1944.

Un document exceptionnel des archives Pierre Le Rose.

En mai 1944 paraît le premier numéro de L’étincelle, organe du Parti Communiste et des Jeunesses Communistes de Concarneau. Le simple fait de distribuer, de lire, et de faire connaître ce journal en période d’occupation est un acte de résistance qui exposait considérablement les intéressés.

Pierre Le Rose est un des rédacteurs de ce journal à titre bien choisi pour dire l’envie d’en découdre, la flamme qui anime les jeunes et moins jeunes résistants communistes de Concarneau. Le prototype du journal est écrit à la main, dans des conditions très artisanales.

Il y est question de justice rendue: on se félicite de l’exécution à Alger du traître Pucheu, responsable des fusillades de Châteaubriant, de la mort de Guy Môquet, de Pierre Guéguen, et Bourhis, mais aussi plus tard de l’exécution de Gabriel Péri. On demande justice pour Jean Chauvet, militant communiste tué par les miliciens de Darnand. On évoque le bilan du « règne de Vichy »: 400 000 arrestations par les Allemands, 80 000 patriotes exécutés ou déportés.

Au nom de l’unité des Français au service de la victoire et de l’insurrection nationale contre les tyrans, les traîtres, les profiteurs de guerre, on célèbre même Jeanne d’Arc: « Le 14 mai, les français de toutes opinions fêterons (sic) la jeune paysanne de Domrémy qui sauva son pays. L’Anti-France de Vichy va sans doute vouloir faire sienne notre héroïne nationale et comparer son sacrifice à la désinvolture avec laquelle Pétain a livré son pays. Les patriotes savent que Jeanne la lorraine personnifie la résistance de la France au joug de l’envahisseur. Les braves du maquis savent qu’aujourd’hui elle serait avec eux. Comme elle ils luttent pour chasser l’ennemi. Comme elle ils savent mourir quand il le faut sur le bûcher. Quant à Pétain, il ne ressemble pas à la française Jeanne d’Arc, mais à l’évêque Cauchon qui la condamna ».

On est confiant sur la prochaine libération, sur le prochain débarquement des anglo-américains: ainsi on dit que la situation alimentaire et la pénurie de pain continueront à s’aggraver et empireront jusqu’à la libération dans le Finistère. On prend appui sur le manque de pain pour encourager les Finistériens à lutter contre leurs autorités, soumises à Vichy et surtout aux réquisitions allemandes.

On se félicite que l’Assemblée d’Alger ait accordé le droit de vote aux femmes et on se demande pourquoi la majorité n’a pas été fixée à 18 ans. L’exemple de l’URSS, là encore, où le droit de vote et d’éligibilité est fixé à 18 ans, fait figure de marche à suivre.

On célèbre le courage de 250 travailleurs patriotes à Glomel qui ont célébré la Fête du Travail escortés de FTP avec leurs drapeaux tricolores, qui n’ont pas craint de chanter « La Marseillaise » et « l’Internationale ».

L’article le plus développé est dirigé contre Pétain, et sa visite prétendument compassionnelle à Paris après un bombardement:

« Pétain à Paris,

Pétain, au nom duquel les valets d’Hitler: Darnand, Déat, Laval… pourvoient les charniers de la Gestapo; Pétain, l’homme de la haute finance et de la grosse propriété; Pétain qui a livré la France au pillage et à la torture nazie; Pétain que le peuple exècre et châtiera un jour; a osé venir à Paris insulter par sa honteuse présence les malheureuses victimes du bombardement du 21 avril.

Il est venu et reparti furtivement encadré par ses miliciens traîtres, connaissant les sentiments du Paris populaire à son égard.

Il croyait mettre en valeur sa politique d’abandon, de trahison, de répression. Il a échoué.

Le peuple pleure ses morts; ceux des camps de prisonniers et de concentration, ceux qui tombent sous les balles allemandes; ceux qui périssent dans les bombardements, parce qu’une clique criminelle a permis à l’ennemi de transformer notre pays en un vaste objectif militaire.

Le peuple qui souffre ne permettra à personne de s’accaparer de ses morts héroïques à des fins politiques qui le livreraient pour toujours à l’esclavage nazi.

Il se prépare à l’insurrection nationale qui jettera bas ces fantoches sanglants et boutera hors de France l’envahisseur hitlérien

PATRIOTE! POUR LUTTER CONTRE HENRIOT PASSE ET FAIT LIRE CE JOURNAL DANS TON ENTOURAGE « .

Un slogan fait aussi écho à cette revendication: « des Armes pour le maquis! » Manière de dire qu’il en manque cruellement.

Sous le titre « Enfin! » , on évoque en page 2 le débarquement allié, « un premier débarquement plein de promesses ».

La défense des idées communistes n’est pas oubliée avec un article expliquant que Katyn, et ses 12 000 officiers polonais trouvés dans des fosses communes, est un crime nazi et non soviétique, ce qui, on l’a établi avec certitude plus tard, était malheureusement faux.

Enfin, un très bel article montre que dans les heures douloureuses de la fin de l’occupation, on trouve encore une source d’inspiration et de courage dans la Commune de Paris et le sacrifice de ses milliers de révolutionnaires tués, déportés ou bannis soixante-treize ans plus tôt.

« La Semaine Sanglante!

En ces jours anniversaires de la Commune de Paris, le peuple de France adresse aux morts de Mai 1871 l’hommage toujours vivace de son admiration. En luttant contre Hitler et les traîtres, il continue l’esprit des communards qui dans un mouvement d’indignation patriotique se levèrent contre l’envahisseur prussien et les traîtres à sa solde. Aujourd’hui, nos vichyssois et collaborateurs s’identifient aux versaillais de 71 et les dépassent par leur platitude devant l’ennemi et leur grande cruauté. Pétain est le digne héritier de Thiers, qui obtint de Bismark les 100 000 hommes nécessaires pour vaincre la bravoure patriotique des Communards. Ecrasés dans le sang de ses 55 000 martyrs, la commune est restée et restera pour chaque français le symbole d’un peuple qui n’abdique pas devant l’oppression et sait mourir pour la liberté. Dans le combat contre les cannibales nazis et leur clique de « Versaillais », nous seront dignes de nos grands ancêtres et nous lutterons jusqu’à la victoire.

Vive la Commune! VIVE LA FRANCE! »

 

Quimper : Réouverture des écoles et des crèches, l’élu communiste PIERO RAINERO s’adresse au maire.

Monsieur le Maire,

Le Conseil Scientifique recommandait une ouverture progressive des établissements scolaires à partir du mois de septembre en raison «… des risques de transmission importants dans les lieux de regroupement que sont les écoles, les mesures barrières y étant particulièrement difficiles à mettre en œuvre chez les jeunes ».
Le président Macron en a décidé autrement et a fixé la reprise de l’activité dans les crèches et les écoles primaires et maternelles au 11 mai.
Et cela sans aucun protocole précis, aucune garantie concrète quant aux moyens de protection, aucun accompagnement pour aider les municipalités ayant en charge ces lieux d’accueil.

La communauté éducative dans son ensemble, enseignants, parents, personnels municipaux, exprime légitimement ses préoccupations à cet égard, comme beaucoup de médecins, car le Premier Ministre n’a pas répondu aux nombreuses et légitimes questions qui se posent.

Comment devant un tel vide gouvernemental une municipalité peut-elle mettre en œuvre, pour les locaux relevant de sa responsabilité, un dispositif fiable assurant aux enseignants, élèves et agents territoriaux les garanties sanitaires indispensables, lesquelles n’ont pas été définies précisément par les autorités.
Le 11 mai c’est dans moins de 2 semaines maintenant, il s’agit là d’un délai dérisoire face à l’ampleur et à la complexité des problèmes à résoudre.
Tout indique que cette reprise précipitée et bien mal préparée par le gouvernement obéit à d’autres impératifs que l’intérêt pédagogique des enfants et la lutte contre les inégalités scolaires.

Pour assurer cette réouverture, des groupes de 15 élèves maximum par classe devraient être constitués, de 10 enfants pour les crèches.
Comment comprendre que les rassemblements sur la voie publique soient limités à 10 personnes, mais que, pour les élèves, en milieu clos, on aille jusqu’à 15 ?
Effectif d’ailleurs difficile à envisager compte tenu des distances à respecter et de la réalité des locaux scolaires.
Et que fera-t-on des enfants qui ne seront pas en classe avec leur enseignant? Où les mettra-t-on, avec quels personnels ? L’école n’est pas une garderie.
Ou bien les renverra-t-on chez eux, au détriment du droit à l’éducation pour tous, établissant alors une rupture de l’égalité républicaine, déjà mise à mal par le principe du volontariat ?

Comment assurer à l’intérieur des établissements ainsi qu’à leurs entrées et sorties, les gestes barrières et le respect de la distanciation physique ?

Qui va fournir dans la durée et financer les équipements de protection, masques homologués, gants et gel hydroalcoolique ? La mairie, l’Éducation Nationale ?
Quelles techniques pour assurer la désinfection des locaux, indispensable plusieurs fois par jour, avec quels moyens et personnels ?

Quant aux cantines, comment pourront-elles fonctionner dans le respect des mesures sanitaires de protection ?

Et les transports scolaires ?

Qu’est-il prévu pour les enfants en situation de handicap ?

Quid également des activités périscolaires, des garderies ?

Un accompagnement psychologique pourra s’avérer nécessaire, qui va s’en charger ?

Quel suivi médical dans ce dispositif d’ensemble pour les enfants, les enseignants, les personnels territoriaux ?

Quant au financement de toutes ces mesures, qui le prendra en charge ?

Je propose que les factures de toutes les dépenses auxquelles la ville aura été contrainte pour suppléer aux carences des autorités gouvernementales soient adressées pour remboursement intégral aux ministères concernés, Éducation Nationale, Santé… y compris celles concernant l’acquisition par QBO de 100 000 masques et 20 000 tests sérologiques.

En l’état actuel des choses, les défaillances du gouvernement, le flou, les approximations et les contradictions des discours, la volonté évidente dénoncée par toutes les oppositions de se défausser de ses responsabilités vers les collectivités territoriales, les enseignants et les parents d’élèves, ne sont pas de nature à permettre que soient prises les mesures les plus efficientes, ni à rétablir la confiance.

Les enseignants aspirent à reprendre leur travail en présence des élèves, les parents le souhaitent aussi, mais tous posent comme préalable la sécurité sanitaire des enfants et des personnels car une reprise précipitée, mal préparée, improvisée, ferait courir le risque d’une relance de cette terrible pandémie, tous les scientifiques le disent.
Le déconfinement éducatif doit pouvoir être construit avec toutes les parties concernées, en s’en donnant les moyens et sans précipitation, de la commune au niveau de l’État, à qui il appartient de définir un cadre national cohérent.

Des maires de plus en plus nombreux, de toutes sensibilités politiques, de gauche, écologistes, de droite, du centre, font savoir qu’en raison du flou dramatique entourant cette reprise scolaire, du manque de moyens et de garanties sanitaires, ils n’assumeront pas en l’état actuel des choses la responsabilité d’ouvrir les écoles de leurs communes à la date du 11 mai. Et vous, Monsieur le Maire, prendrez-vous cette responsabilité et dans quelles conditions ?

Je vous remercie de bien vouloir informer tous les élus et la population de la manière avec laquelle le déconfinement va pouvoir être engagé dans les écoles et les crèches de notre ville.
Le 4 mai, à l’occasion du conseil municipal que vous avez convoqué, pourriez-vous nous faire un point précis de la situation ?

Dans l’attente de vos réponses à ces questions non exhaustives, veuillez agréer, Monsieur le Maire, l’expression de mes salutations distinguées.

Piero Rainero, le 29 avril 2020

https://www.ouest-france.fr/bretagne/quimper-29000/quimper-pierre-rainero-s-interroge-sur-la-reouverture-des-ecoles-6821996

https://www.letelegramme.fr/finistere/quimper/piero-rainero-s-inquiete-des-conditions-de-la-reouverture-des-ecoles-30-04-2020-12545821.php