PCF Finistère

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Carte scolaire: le PCF demande un moratoire sur toutes les fermetures de postes dans les écoles publiques finistériennes du premier degré. Communiqué du PCF Finistère.

Communiqué du PCF Finistère – 16 avril 2020

Carte scolaire: le PCF demande un moratoire sur toutes les fermetures de postes dans les écoles publiques finistériennes du premier degré

Nous sommes en guerre, disent-ils… Nous réfutons bien sûr la pertinence de cette sémantique qui vise à étouffer le débat et préparer les sacrifices des libertés et des droits en instrumentalisant la crise, mais une chose est sûre: l’épidémie et les conséquences de la crise sanitaire amplifiée par les politiques libérales menées depuis des années impactent très fortement les enfants et l’éducation. Ce n’est pas à nos enfants d’en faire les frais! 

Sortir de cette crise avec un « monde d’après » meilleur, sortir mieux armés contre d’autres catastrophes suppose d’investir avec ambition dans le service public, et en particulier le service public d’éducation et la recherche.

C’est pourquoi, en cette période d’extrême fragilisation du service public d’éducation liée à la crise sanitaire du Covid-19, aux difficultés d’assurer la continuité pédagogique dans le confinement des élèves et enseignants, et pour ne pas réagir par l’indifférence à l’engagement très fort des enseignants du premier degré et des parents pour l’intérêt pédagogique des enfants, la fédération du Finistère du Parti communiste français demande un moratoire sur toutes les fermetures de postes liées au projet de carte scolaire.

Il ne faut pas fragiliser davantage nos écoles publiques et nos enfants.

Nous remarquons que l’évolution de la démographie scolaire en Bretagne révèle une accentuation des déséquilibres territoriaux au profit de l’est breton et de l’Ille-et-Vilaine, dans une logique de métropolisation, d’attirance vers la capitale et l’axe Rennes-Nantes, attirant l’essentiel des investissements, des emplois et des actifs, au détriment de l’ouest breton. Les annonces d’ouvertures et de fermetures de postes révèlent ce déséquilibre territorial qui s’aggrave: + 36 postes en Ille-et Vilaine, + 2 dans le Finistère,  moins 5 dans les Côtes d’Armor, moins 1/2 dans le Morbihan. 

L’hémorragie des postes qui été initialement programmée a été contenue grâce à la fronde légitime des élus du monde rural qui ont réussi à obtenir des moyens supplémentaires pour qu’il n’y ait pas de fermeture d’écoles en milieu rural sans accord du maire dans les communes de moins de 5000 habitants. La Bretagne devait perdre perdre au départ 41 postes dans le premier degré (et le Finistère 20 postes sur ces 41) mais finalement, les rectifications aux annonces initiales qui ont été faites en mars lui permettent de gagner 30 postes. C’est l’Ille-et-Vilaine qui bénéficie au final exclusivement de ce gain global de postes dans le premier degré, grâce à son plus fort dynamisme démographique.

Dans le Finistère,  la DASEN dans sa communication a trop tendance à opposer les filières les unes aux autres en faisant le lien entre les fermetures en filière monolingue et l’ouverture de classes en filière bilingue, ce qui n’est pas un service à rendre au développement de l’enseignement en breton, que nous défendons, tout particulièrement dans le cadre de l’enseignement public bilingue. 

Ainsi, la DASEN annonce trois transformations de postes en bilingue. Cette façon de tricher parait grossière, privant ces écoles du moratoire espéré sur les fermetures. C’est mal vécu, et on le comprend, par les écoles en question qui n’ont rien demandé.Cette mauvaise habitude de mettre en concurrence les filières est très dommageable pour le breton car beaucoup d’équipes sont maintenant très rétives aux filières bilingues, ce qui est évidemment très grave pour notre avenir commun à tous en Bretagne. La DASEN du Finistère porte sans scrupule cette énorme responsabilité.

Nous déplorons qu’il n’y ait que 3 ouvertures en monolingue alors qu’il restait des demandes d’écoles, justifiées par les prévisions d’effectifs sur l’année scolaire 2020-2021.

Un refus de création de poste en particulier à l’île Tudy où la DASEN refuse d’entendre que le recrutement s’est beaucoup accéléré (9 PS1 prévus à la rentrée) et les collègues vont se retrouver à 28 ou 29 de moyenne pour 2 classes. C’est inacceptable d’autant que tous les acteurs sont très soudés sur le développement de l’école et que la mairie investit beaucoup en logements sociaux. C’est la fuite sur l’école privée de Combrit assurée.

Nous regrettons surtout que l’approche gouvernementale tende à opposer des moyens sanctuarisés provisoirement dans les écoles de milieu rural tandis qu’on peut continuer à les réduire dans les écoles de quartiers urbains souvent défavorisés. 

Il y a ainsi des fermetures de postes et de classes difficiles à admettre.

Brest paie un lourd tribut à ces fermetures de postes avec 4 fermetures dans les écoles Sanquer, Jacquard, Jean Macé, Kérichen.

C’est le cas aussi de Douarnenez, avec une suppression à l’école publique Victor Hugo, école d’un centre ville qui continue une dégringolade qui profite au privé dans un contexte social très difficile. La mairie de Douarnenez porte deux responsabilités : Ne pas avoir défendu l’école publique par principe. Leur mollesse est évidente. Ne pas s’engager suffisamment dans une réflexion sur le centre ville et la mixité sociale.

Les dédoublements promis en Grande Section en REP (Réseau d’éducation prioritaire) se font finalement seulement dans trois écoles mais on y supprime les postes « plus de maitres que de classe ». Il n’y a donc aucun moyen supplémentaire en REP contrairement à ce qui avait été annoncé. Avec Macron et Blanquer, une promesse en chasse une autre et ce n’est que de la com. Nos enfants méritent mieux que des effets de manche.

Le manque de moyens dans les dispositifs d’accompagnement des allophones et des primo-arrivants reste criant. A ce titre on peut regretter et dénoncer la suppression de demi poste d’UPE2A à l’école Gambetta de Morlaix, une école populaire qui a déjà perdu des moyens sur les 4 dernières années, et qui est fortement concurrencée par le privé. Il manque encore des moyens pour faire réussir les enfants dont le français n’est pas la langue maternelle, notamment sur Morlaix et Landivisiau où l’industrie et l’agro-alimentaire recrutent, et sur Brest. C’est le même problème dans le second degré où les moyens pour les allophones et primo-arrivants ne sont clairement pas à la hauteur.

Parce que la qualité de l’éducation n’a pas de prix, le Parti communiste soutient et accompagne la lutte des parents d’élèves, des personnels, des citoyens et des élus pour la défense des moyens de leurs écoles publiques. 

Brest, le 16 avril 2020

« Agir », le journal des communistes à destination des salarié.e.s et des militants d’entreprises.

« Agir », le journal des communistes à destination des salarié.e.s et des militants d’entreprises.




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Annulation et report de la fête du Viaduc – communiqué du PCF pays de Morlaix et de l’association des Amis du Viaduc.

Annulation et report de la fête du Viaduc, qui devait se tenir le 1er mai place Allende

Suite aux annonces du Président de la République, l’association des Amis du Viaduc et la section PCF du Pays de Morlaix, organisant traditionnellement leur grande fête du 1er Mai à Morlaix, ne seront pas en mesure, au vu du contexte national lié à la crise sanitaire, d’assurer leur traditionnelle manifestation politique, la fête du Viaduc.

Cette fête devait comporter un banquet (180 personnes), des concerts (Le Théâtre de la Corniche, Claude Couamme et Patricia Paulus, Célestino Lopez, etc), une rétrospective artistique des photos de Jean-Marc Nayet, des stands divers (jeux, librairie, loterie, stand politique, crêperie, associations amies: AFPS, Morlaix-Wavel), une intervention politique d’un jeune dirigeant national du PCF, Guillaume Roubaud-Quashie, animateur des initiatives du centenaire du PCF, et de la maison Aragon et Elsa Triolet.

C’est une lourde décision mais nous n’avions pas le choix : la situation de crise sanitaire et le confinement imposé pour des raisons de santé publique ne nous permettent pas d’organiser l’évènement le 1er mai, le jour de la journée internationale de défense des droits des travailleurs.

Ce sera la première fois depuis 56 ans que la fête du Viaduc ne pourra pas se tenir le 1er mai. Mais beaucoup d’autres événements culturels, artistiques, sportifs ou politiques sont bien évidemment impactés par l’interdiction justifiée des rassemblements dans la période.

Nous tenons également par ce communiqué à remercier les bénévoles, militants et sympathisants, professionnels, habitants de la région de Morlaix, qui permettent chaque année la bonne tenue de cette fête populaire réunissant tous les ans plusieurs centaines de personnes et sans qui cette dernière n’existerait pas.

Nous n’abandonnons pas l’idée qu’une 56e « Fête du Viaduc » sous un autre format puisse se faire après l’été, par exemple à l’automne prochain.

L’association des amis du Viaduc et le PCF Pays de Morlaix souhaitent bon courage à tous dans cette période compliquée d’épidémie du Coronavirus et remercient l’ensemble des habitués de la fête du 1er mai pour leur soutien.

L’association des amis du Viaduc et le PCF Pays de Morlaix.

 

Fête du Viaduc 2019

Fête du Viaduc 2019

Fête du Viaduc 2019


 

 

Vidéo : « Précarité, pauvreté, exclusion un autre visage de nos territoires ».

JEUDIS ROUGES
Comprendre, Agir, Riposter !

Saison 2019/2020 et second du cycle La Bretagne en vrai.

La Bretagne en vrai, loin des cartes postales, d’une région en carton pâte dont on nous rebat les oreilles.
Loin des plages, du farniente,des menhirs, des calvaires…
Tiens au fait en parlant de calvaires qu’en est il des cohortes de travailleurs pauvres, des exclus, des réfugiés, de la misère dans notre département ?

Loin de nous l’idée de dresser un tableau apocalyptique mais d’aborder avec des spécialistes un sujet généralement ignoré ou à tous le moins minimisé.

Nous avons invité pour présenter ce dossier et en débattre des représentants de deux associations reconnues au plan national et départemental, le Secours Populaire Français et le Secours Catholique.

Regards croisés du Secours Populaire Français avec Françoise Le Lann et Yves Guiriec membres du comité départemental et du Secours Catholique avec Isabelle Biseau présidente de la délégation départementale et Ludovic Raulin délégué diocésain.

Plus d’information contactez : pcfpaysdequimperle@gmail.com

Organisé par le réseau d’initiatives « partage des savoirs » du PCF en Bretagne sud.

Liens :

Intervention d’Emmanuel Macron : assez de blabla, les Français veulent des actes. Communiqué du PCF Finistère – 13 avril 2020

Communiqué du PCF Finistère – 13 avril 2020

Intervention d’Emmanuel Macron : assez de blabla, les Français veulent des actes : l’annonce d’une date ne fait pas une politique efficace de réponse à la crise sanitaire et économique !

Pour les communistes finistériens, l’intervention d’Emmanuel Macron ce soir n’est pas à la hauteur.

Au delà de l’annonce d’un déconfinement le 11 mai, dont on peut se demander s’il n’est pas trop précoce, anticipé sans justification sanitaire, pour répondre d’abord à des besoins et pressions économiques, où sont les mesures fortes tant attendues ? Où est la rupture avec les politiques conduites ces dernières décennies ?

Le manque de matériel médical du plus basique au plus perfectionné exige immédiatement une conversion industrielle sous l’autorité de l’État français. Plus largement, un véritable renouveau industriel s’impose pour que ce qui est essentiel à la Nation soit désormais produit en France. Il n’est plus possible de voir des territoires entrer en compétition pour obtenir des masques, des blouses et de l’équipement. C’est à l’État de mettre en œuvre la planification médicale pour sauver davantage de vies et doter sans délai les hôpitaux, les EHPAD, l’aide à domicile, du matériel et des produits dont ils ont besoin.

Derrière les paroles, notre pays, parmi les premières puissances mondiales, ne dispose toujours pas d’une stratégie pour fournir toutes les protections nécessaires à la population et aux salariés. La priorité devrait porter sur la production et la mise à disposition de matériels de protection et de tests en grand nombre, permettant d’engager un processus de déconfinement maîtrisé ainsi qu’une grande politique de prévention.

Les activités économiques non essentielles devraient être arrêtées. Il n’est pas possible d’affirmer que l’on veut protéger les populations et laisser en même temps le patronat faire repartir la production dans des secteurs qui ne sont pas immédiatement vitaux pour le pays. Les activités de construction d’armement, dans notre département, en particulier, ne sont pas des activités vitales, ni celles liées au BTP. Rien ne justifie par ailleurs la poursuite des mesures dérogatoires au droit du travail : elles doivent être abrogées. Les réformes des retraites et de l’assurance chômage définitivement abandonnées.

Alors que notre système de santé a été considérablement fragilisé par trente ans d’une politique de casse de l’hôpital au nom de la rentabilité et de l’austérité qui ont conduit à supprimer 100 000 lits et de nombreux postes nécessaires, les moyens prévus pour le renforcer sont très insuffisants. Quant à l’aide financière annoncée pour les plus précaires, aucun montant précis n’est avancé alors même que les difficultés financières de nos concitoyens s’aggravent chaque jour.

Il faut en finir définitivement avec l’austérité budgétaire en France et en Europe et mettre un terme aux cadeaux sans limites aux actionnaires et aux grandes fortunes. Ce n’est pas à la France qui travaille de payer les conséquences de la crise sanitaire. L’impôt sur la fortune doit être rétabli. Les revenus financiers doivent cotiser à la protection sociale. L’évasion fiscale doit être combattue. L’austérité budgétaire érigée en règle des traités de l’Union européenne doit être définitivement abandonnée et la BCE doit se mettre au service des politiques d’investissements des Etats pour répondre à la crise économique, sociale et sanitaire. Pour ceux dont l’activité s’est arrêtée, le chômage partiel doit être pris en charge par l’Etat à 100%. Les prix des produits de première nécessité (carburant, énergie, alimentation, hygiène,…) doivent être encadrés par le Gouvernement, sans laisser les grandes surfaces augmenter leurs prix.

C’est le moment d’engager de vraies ruptures. En commençant par la mise en débat d’une nouvelle loi de santé publique construite avec les personnels, d’un plan de relance industrielle et de la recherche. Par le développement d’une politique de solidarité et de coopération en Europe et dans le monde pour faire face à l’épidémie mondiale, à ses conséquences sanitaires, sociales et économiques.

Fédération du Finistère du Parti communiste Français, 13 avril 2020.

Vidéo : Pourquoi ont-ils tué Jaurès? Une conférence d’Ismaël Dupont.

Pourquoi ont-ils tué Jaurès? – Mardi de l’éducation populaire à Morlaix – conférence d’Ismaël Dupont, 11 février 2020

« Jean Jaurès, une vie au service de l’émancipation humaine »

– La République, l’humanisme et la lutte des classes

– La révolution socialiste en construction

– Laïcité et combat anti-raciste

– La Paix, l’égalité et la coopération entre les peuples pour visée

Ismaël Dupont, auteur d’une maîtrise de philosophie sur l’œuvre de Jean Jaurès en 2001, a présenté la vie, l’œuvre, et le contexte historique des engagements du grand leader socialiste, idéaliste et marxiste, collectiviste et défenseur au cas par cas du rassemblement de la gauche pour conquérir des avancées d’étape pour les travailleurs, partisan d’un évolutionnisme révolutionnaire, défenseur de la laïcité et d’une politique des droits de l’homme, patriote et internationaliste, défenseur de la Paix. 40 personnes ont assisté à la conférence qui a duré deux heures ce mardi 11 février 2020. Elle s’est terminée par la lecture des comptes rendus féroces par la presse locale de droite catholique et de centre-gauche de la venue de Jaurès à Morlaix, le 5 avril 1900.

 

La foule devant le café du Croissant, à Paris, après l’assassinat de Jean Jaurès, le 31 juillet 1914.

 

Article paru dans l’Humanité :

« JAURÈS ASSASSINÉ »

Un jour dans l’Humanité. Au lendemain de la mort de son directeur-fondateur, le journal est partagé entre hommage, compte-rendu des manifestations pour la paix et appel à l’« Union sacrée »… (4/34)

Terrible nouvelle, reçue ainsi par Paul Desanges, médecin, écrivain et militant : « Le matin vers 7 heures, je me levais pour ramasser sur le paillasson la bouteille de lait et le journal. La première page de l’Humanité s’encadrait d’une large marge noire. Un titre énorme la barrait dans toute sa largeur : Jaurès assassiné.

Je reçus le coup en pleine figure, tellement brusque, inattendu, que je ne ressentis rien, qu’une immense stupeur… Nous lui avions laissé à lui seul, ou presque, la tâche surhumaine de résister aux forces qui précipitaient le monde vers la guerre. Nous n’avions pas su le protéger contre elles, ce qui aurait été nous protéger nous-mêmes… Lui abattu, aucune digue, aucun rempart ne se dressait plus entre nous et la guerre imminente. » (1)

Jean Jaurès a tout tenté pour fédérer les peuples d’Europe, empêcher le grand massacre. Devant la montée du péril, il déploie une intense activité. Le 25 juillet, Jaurès prononce un discours à Lyon-Vaise, presque une oraison funèbre : « Chaque peuple apparaît dans les rues de l’Europe avec sa petite torche à la main, et maintenant voilà l’incendie… Citoyens, je dis ces choses avec une sorte de désespoir, il n’y a plus, au moment où nous sommes menacés de meurtre et de sauvagerie, qu’une chance. C’est que le prolétariat rassemble toutes ses forces… que le battement des cœurs écarte l’horrible cauchemar. » Toujours en juillet, Jaurès est la cible d’appels explicites au meurtre de la part de Maurice de Waleffe dans l’Écho de Paris, de Léon Daudet et de Charles Maurras dans l’Action française.
Le 28 juillet 1914, l’Autriche-Hongrie entre en guerre
Devant ce déferlement de haine, il manifeste prescience et courage, lorsque rencontrant Paul Boncour, il lui confie : « Ah, voyez-vous, tout faire pour empêcher cette tuerie. Ce sera une chose affreuse… D’ailleurs on nous tuera d’abord, on le regrettera peut-être après. »

28 juillet : l’Autriche-Hongrie entre en guerre. Le 29, alors que l’empire tsariste mobilise, Jaurès se rend à Bruxelles à la réunion du Bureau socialiste international pour tenter d’organiser la résistance. De retour à Paris, le 31, paraît dans l’Humanité son dernier article où filtre une mince note d’espoir : « C’est le perpétuel éveil de la pensée et de la conscience ouvrières, là est la vraie sauvegarde, là est la garantie de l’avenir. » Ce même jour, la Belgique inquiète mobilise. Jaurès conduit en fin d’après-midi une délégation socialiste auprès du gouvernement. Abel Ferry, neveu de Jules Ferry et jeune sous-secrétaire d’État aux Affaires étrangères dans le gouvernement Viviani, le reçoit. Jaurès lui dit : « Vous êtes les victimes d’une intrigue russe : nous allons vous dénoncer, ministres à tête légères, dussions-nous être fusillés. » Abel témoigne : « Je mets en fait que si Jaurès avait pu le lendemain matin dans son journal la développer (cette thèse), elle eût eu, en Angleterre, un tel retentissement que peut-être celle-ci, au moins dans les premiers jours, ne se fût pas prononcée pour la France, et qu’elle eût brisé, en France même, cette unité nationale qui allait se faire autour de son cercueil. » (2)

Le 1er août, l’Allemagne décrète la mobilisation générale et déclare la guerre à la Russie. Le 2, la France mobilise. Le 3, l’Allemagne déclare la guerre à la France et ses armées amorcent l’invasion de la Belgique et du Luxembourg. Le 4, le Royaume-Uni, après la violation de la neutralité belge, déclare la guerre à l’Allemagne. La « bataille des Frontières » va commencer.

Dans l’Humanité du 1er août, Marcel Cachin retrace les démarches de Jaurès, mais non sans ambiguïté : « Notre pauvre ami… devait à cette table du journal écrire l’article décisif par lequel aurait été dégagée la responsabilité de notre parti. » Albert Thomas, futur ministre de l’Armement, appelle au calme, tandis que la CGT, emmenée par Léon Jouhaux, abdique ses engagements pacifistes.

Pourtant, toute une rubrique rend compte de « l’agitation contre la guerre ». Meetings et réunions sont annoncés pour nombre de sections socialistes et de comités syndicaux. Le journal cite les manifestations imposantes contre la guerre d’Ivry et de Tarare. Des réunions se tiennent pour imposer la paix : le comité ouvrier de l’alimentation parisienne, les ouvriers coiffeurs syndiqués, la fédération nationale des travailleurs du bâtiment, la 3e section socialiste, celles de Drancy et de Montrouge. Partout des foules se mobilisent. Mais comme l’a écrit Serge Wolikow, « Loin que tout ait été joué dans l’été 1914, l’ancien socialisme est progressivement englouti avec la disparition de l’internationalisme ouvrier, avec la perte d’identité de classe des partis socialistes ». Ainsi, Gustave Hervé, l’homme du drapeau dans le fumier, se métamorphose en superpatriote. La déferlante nationaliste et revancharde, à l’œuvre depuis des années, emporte les serments de grève générale.

Le président du Conseil, le socialiste René Viviani, afin de bien marquer vis-à-vis de l’opinion française et internationale que le kaiser est l’agresseur, a l’habileté de faire reculer les troupes de couverture à 10 kilomètres de la frontière. Et la brutalité des troupes allemandes dans les villages, autour de Longwy comme en Belgique, donne force au sentiment de défense nationale. Il faudra peu de temps pour que les ravages de la Grande Guerre engendrent la révolte.

(1) Récit autobiographique inédit, aimablement communiqué par Paul Recoursé.
(2) Carnets secrets 1914-1918, préfacede Nicolas Offenstadt, texte revu et notes établies par André Loez, éditions Grasset.
Dans l’Humanité du 1er août 1914 par la rédaction:

« À notre directeur, quelque crime toujours précède les grands crimes… L’hécatombe exécrable que préparent à cette heure, dans leurs ténèbres, les partis militaires et les nationalismes de tous les pays aura eu pour prélude un monstrueux assassinat. Le citoyen Jaurès, notre ami, notre père, notre maître… a été assassiné hier… Puisse le sang du juste qui vient de périr à son poste, victime de haines inexpiables, soulever dans le monde une si grande horreur que les peuples… y trouvent la force d’arrêter – il en est temps encore — le bras des égorgeurs. C’est le vœu que, devant le cadavre sanglant de son directeur, la rédaction de l’Humanité formule ici de toute la force de son cœur. »

Nicolas Devers-Dreyfus

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère. 10/ Denise Larzul (1922-2009): une grande résistante du pays quimpérois

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère.

10/ Denise Larzul (1922-2009): une grande résistante du pays quimpérois

Denise Larzul, Goyat de son nom de jeune fille, est née dans l’Orne en 1922 et demeurait à Ergué-Armel (commune rattachée à Quimper en 1960). Elle s’engagea dès sa majorité en 1943 dans la Résistance à l’occupant nazi et à ses collaborateurs. Elle fut intégrée dans la 1ère compagnie « Sous-marin Curie » du bataillon « La Tour d’Auvergne » des FTPF de Quimper et sa région.

Recherchée par la Gestapo, elle entra dans la clandestinité et eut la surprise de retrouver au maquis de Langolen son père Jean-Louis Goyat dont elle ignorait jusqu’alors l’engagement dans la Résistance.

Elle participa aux combats pour la libération du Sud-Finistère, notamment ceux de Concarneau, de la presqu’île de Crozon et de Quimper, sous la direction de Jean Mével son chef de compagnie. Le relevé officiel des actions de résistance de Denise Larzul recense notamment des attentats (au moins à 6 reprises) contre des trains de munitions, de ravitaillement pour les nazis, diverses actions contre les administrations vichystes au service de l’occupant.

C’est en reconnaissance de cette participation active à la lutte contre les nazis et leurs collaborateurs que le Lieutenant-Colonel Berthaud, chef départemental des FFI la nomme au grade d’adjudant en exécution des instructions du Gouvernement français d’Alger.

Dans le rapport qu’il établit le 19 novembre 1944, le capitaine Kervarec commandant du bataillon « la Tour d’Auvergne » notait que mademoiselle Denise Goyat était détentrice des archives secrètes du bataillon qui lui avaient été confiées, avait réalisé des liaisons nécessaires à la bonne marche de la Résistance et participé aux combats pour la Libération. Infirmière bénévole, elle a également soigné, relevait-il, les malades et blessés, tant à l’arrière qu’en 1ère ligne. Il notait enfin dans son rapport qu’elle avait secondé son chef de compagnie et même remplacé celui-ci pendant son internement à la prison Saint-Charles de Quimper, et cela mérite d’être relevé dans des fonctions rarement occupées par une jeune femme à cette époque.

La Croix de Guerre avec étoile d’argent lui a été décernée par les autorités après la Libération.

Denise Goyat se marie après la guerre avec Basile Larzul, instituteur bigouden rencontré dans la Résistance qui fut par la suite directeur au CIO de Quimper.

Elle a par ailleurs été une sportive émérite dans les années d’après guerre. Membre active de l’association gymnique « La Quimpéroise », elle se distinguait dans plusieurs disciplines : les agrès, les barres parallèles notamment, et le basket dont elle fut pendant une longue période capitaine de l’équipe féminine. Elle participa dans ces deux disciplines à des nombreuses compétitions dans la région quimpéroise et en Bretagne.

Denise Larzul avait adhéré au Parti Communiste Français en 1946, elle était membre de la section de Quimper, d’abord à la cellule Ambroise Croizat des organismes sociaux où elle travaillait, puis à la cellule Arthur Quéinec(1) qui rayonnait sur le quartier d’Ergué-Armel La Tourelle.

Elle est décédée le 18 juin 2009.

Une salle municipale porte son nom, « Espace Denise Larzul » dans son ancien quartier d’Ergué-Armel allée Louise Michel à Quimper.

Note biographique établi par Piero Rainero.

(1) résistant quimpérois fusillé par les nazis au Poulguen à Penmac’h en 1944.

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère. 9/ Pierre Le Rose

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère.

9/ Pierre Le Rose

Marie-Pierre Le Rose et sa sœur ont fait don à l’hiver 2015-2016 à la Fédération du Parti Communiste Français du Finistère des archives de leur père, ancien résistant et ancien secrétaire départemental du Parti Communiste du Finistère, puis adjoint au maire à Concarneau, un militant exceptionnel qui a consacré sa vie à ses idéaux de justice sociale et de progrès. Un homme que nous admirons beaucoup, d’une grande qualité humaine, en qui nous voyons un exemple et un modèle de rigueur politique et morale et de dévouement.

Ce fut une grande joie et un honneur pour nous de pouvoir explorer pendant plusieurs mois les traces d’un intérêt exceptionnel de ce passé de militant, ses documents issus de la Résistance, du CNR, ses lectures communistes, ses rapports, ses comptes rendus de réunions de cellules et de sections, et à travers cela, de restituer une époque passionnante et inspirante de notre histoire.

Nous avons commencé à lire les compte rendus de réunions de sections, de cellules, de comité de rédaction « d’Ouest-Matin », de comités fédéraux de Pierre Le Rose, alors secrétaire départemental du Parti Communiste, en 1955-1956, dans un contexte de guerre d’Algérie, de réorientation par rapport à l’héritage de Staline suite au XXe congrès, d’effort constant pour renforcer l’audience du parti communiste dans les masses et pour réaliser les conditions d’un rassemblement populaire à gauche.

On y découvre un PCF fort dans le Finistère (2533 adhérents, 2 sièges de députés, le 2e parti en nombre de voix aux élections législatives de début 1956), avec une implantation dans les quartiers, les entreprises. Un Parti qui est relativement serein, avec de forts consensus, sans beaucoup de débats idéologiques et politiques contradictoires, même si parfois on voit des doutes, des désaccords et des contradictions affleurer, mais avec un effort qui est dirigée surtout vers l’action, l’organisation, la « propagande » et l’explication auprès du grand public, et une très forte préoccupation pour les problèmes sociaux quotidiens de la population. Le Parti est organisé en cellules, plus ou moins active, il s’appuie sur une presse importante, y compris avec une dimension départementale et régionale (Ouest-Matin), et un travail collectif considérable, même si comme aujourd’hui, des problèmes d’organisation existent. Il est amusant de découvrir dans ces carnets le fonctionnement du Parti et son quotidien, il y a plus de 60 ans, avec des différences importantes de contexte mais aussi beaucoup de similitudes avec les préoccupations et discours actuels des adhérents du Parti Communiste.

Pierre Le Rose est le fils de Théophile Le Rose, né à Concarneau le 11 février 1900, qui était lui-même un militant communiste.

 

Engagé à 18 ans, Théophile Le Rose était au dépôt de Brest au moment des événements faisant suite aux révoltes de la Mer Noire. Il était ami avec Théo Le Coz qui sera plus tard directeur de La Bretagne ouvrière, paysanne et maritime.

Voilier, Théophile succéda à son père à la tête de la voilerie artisanale et familiale employant cinq ouvriers. Pierre Le Rose est l’un de ses deux fils, qui naît le 10 février 1923 à Concarneau.

Théophile participe au mouvement populaire qui se développe après février 1934. Il adhère au Parti Communiste en 1935 et est présent dans les différentes activités du Front Populaire (campagne électorale de 1934 où Pierre Guéguin entre au Conseil Général, de 1935 avec l’élection aux municipales de la liste de front commun, de 1936 avec la victoire aux législatives).

Il participe au soutien à l’Espagne Républicaine (accueil des réfugiés, organisation des Brigades Internationales).

Il organise la manifestation départementale du Front Populaire le 7 juin 1936 à Concarneau, prépare la première fête de la Bretagne du Parti Communiste à Concarneau en août 1936 avec Marcel Cachin, réceptionne et achemine Jacques Duclos en novembre 1937. Théophile Le Rose développe aussi des relations étroites avec Alain Signor, élu au Comité Central au Congrès d’Arles en 1937. Il décède après la fête de l’Humanité de Garches, le 8 juillet 1938.

Son fils, Pierre Le Rose, commence à s’intéresser à la vie politique à partir des événements de 1934 et de 1936, de la construction du Front Populaire. Il participe aux manifestations comme enfant, lit « l’Huma » à laquelle son père est abonné. Il vend des Bonnets phrygiens, insignes du Front Populaire, à la manifestation du 7 juin 1936: Pierre a alors 13 ans. Son père décède quand Pierre atteint sa quinzième année.

En 1940, à dix-sept ans, il quitte l’école pour prendre la direction de la Voilerie qu’avait conservée sa mère au décès de Théophile. Il conserve un contact avec le Parti, désormais clandestin après les accords germano-soviétiques, et il a connaissance des premiers tracts du Parti Communiste, alors plus que jamais persécuté: l’appel du 10 juillet 1940 notamment.

Au printemps 1943, avec une équipe de jeunes amis, il constitue les premiers groupes de FTP de la région de Concarneau. Parallèlement, en liaison avec Alphonse Duot, secrétaire de la section clandestine du Parti à Concarneau (reconstituée à la suite des arrestations de 1942), il organise les groupes de la J.C, le Front National et plus tard les F.U.J.P et le Front Patriotique de la Jeunesse. Il rédige et confectionne des tracts, des journaux écrits à la main (« L’étincelle », organe du Parti et des J.C, « l’Insurrectionnel », bulletin du Front National). Il participe aux diverses actions des FTP, à la propagande du Parti et des Jeunesses Communistes, au recrutement.

Au Printemps 1944, Pierre Le Rose participe à la création du Comité Local de Libération dont il devient le Secrétaire. Désigné par ses camarades de la Libération (le 15 août 1944 à Quimper, Concarneau n’est pas encore libérée), il devient membre du Comité Départemental de Libération pour représenter les « Forces Unies de la Jeunesse Patriotique ». Il contribue dans ce cadre à la mise en place des délégations spéciales en remplacement des institutions de Vichy et à la réintégration des Conseils Municipaux dissous en 1939 par Daladier: Concarneau, Guilvinec, Léchiagat, etc.

Il devient membre actif du Front National (l’organe unitaire de la Résistance créé par les Communistes pour fédérer largement la résistance intérieure) pour lequel il fait ses premiers meetings (Douarnenez, avec Albert Trévidic), à Concarneau aux rassemblements des J.C dont il est membre du Bureau Régional. Pierre le Rose est coopté au Comité Régional du Parti Communiste mi-décembre 1944.

Il prend la parole au Congrès du Front National présidé par Joliot-Curie en janvier 1945. Il est élu aux Etats généraux de la Renaissance Française le 14 juillet 1945. Pierre Le Rose était dans la délégation du Finistère au Congrès des JC constitutif de l’U.J.R.F début avril 1945.

Délégation du Finistère au Congrès de Strasbourg du PCF en 1947: Daniel Trellu, Gabriel Paul, Pierre Le Rose, Marie Lambert

En mai 1946, Pierre Le Rose est élu au secrétariat fédéral du Parti Communiste (dont Marie Lambert, première députée femme du Finistère à la Libération, devint première secrétaire). Il restera à cette fonction sous la direction de Daniel Trellu (1949-1952) et sera élu secrétaire fédéral en février 1953. En mars 1956, Pierre Le Rose devient permanent d’Ouest Matin à l’agence de Brest et il fait son retour à Concarneau la même année. Il est secrétaire de la section de Concarneau entre 1957 et 1968. Des raisons de santé ne lui permettront pas de militer pendant quelques années et il quittera le Comité fédéral en 1968, pour y revenir en 1970 lors de la division du PCF finistérien en deux fédérations. Il sera élu trésorier fédéral en 1979.

Pierre Le Rose, infatigable militant, s’est aussi investi à la présidence des parents d’élèves du lycée dans le cadre de la FCPE, à l’ANCR, il a été secrétaire du Comité du souvenir de Châteaubriant, secrétaire du comité de jumelage de Concarneau dans lequel il s’est beaucoup investi pour développer, par-delà les souvenirs douloureux de la guerre, la fraternité franco-allemande. En 1977, il devient conseiller municipal de Concarneau et responsable du groupe communiste de 1977 à 1983.

Ismaël Dupont

 

Marcel Cachin à la fête de la Bretagne avec le comité fédéral du Finistère et Pierre Le Rose

 

 

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère. 8/ Marie Salou née Cam (1914-2011)

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère.

8/ Marie Salou née Cam (1914-2011)

Marie Cam-Salou est née en 1914 à Saint-Marc, aujourd’hui un quartier de Brest, jadis une commune indépendante,  d’un père ouvrier à l’Arsenal de Brest (Finistère) et d’une mère travaillant à la Poudrerie de Saint-Nicolas au Le Releq-Kerhuon (Finistère). Marie Cam avait deux sœurs plus âgée qu’elle. Elle se maria le 4 juin 1932 avec Goulven Salou, ajusteur à l’arsenal. Ils eurent deux enfants.

Marie Salou milita au Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme où elle s’occupa notamment de l’aide aux enfants de républicains espagnols.

Elle adhéra au Parti communiste en 1939.

Après la déclaration de guerre et la mobilisation, le couple fut séparé. En 1940, son mari se retrouva à Dakar (Sénégal), puis Casablanca (Maroc), où il entra dans la Résistance. En avril 43 il intégra la 1re DFL et fut envoyé en Tunisie. Il participa à la libération de l’Italie, au débarquement de Provence, et l’avancée sur Marseille, Lyon, et Colmar.

Membre du P.C.F clandestin, elle héberge les résistants recherchés par la police ou les allemands. Début 1942 elle aide plusieurs prisonniers républicains espagnols à fuir la ville. Elle participe à la manifestation du 28 avril 1942. En Août 1942 elle saccage avec une amie la vitrine de la L.V.F rue de Siam. Arrêtée en octobre 1942 par des policiers français, elle est brutalisée. Internée, elle est finalement remise aux allemands qui la juge à Fresnes en 1943. Déportée, elle revient en 1945 très affaiblie. —– Angèle Kerlirzin-Le Nédelec, née en 1910 à Scrignac. Membre du P.C.F clandestin. A la débâcle elle cache des armes récupérés par son mari. Participe à la diffusion des tracts du P.C.F et F.N. Elle participe à la manifestation du 28 avril 1942 et à la tentative de manifestation patriotique du 14 juillet 1942. Arrêtée en octobre, elle est également internée à Brest, Vitré et Rennes. Libérée en Novembre 1943, elle gagne les Côtes-du-Nord et intègre les F.T.P.

Elle fut libérée le 28 avril 1945 à Mauthausen (Allemagne).

Revenue en France, tout en continuant à militer au Parti communiste, elle adhéra et milita, à l’Union des Femmes Française, à la FNDIRP, à l’ARAC.

On la décora de la Médaille de la déportation, de celle du Combattant volontaire de la Résistance, de la Croix de guerre 39-45, de la Médaille militaire. Elle fut fait Chevalier de la légion d’honneur.

Sources :

 

Photo Marie Salou (deuxième en partant de la gauche) provenant des Archives de Brest et vue sur la page Facebook Brest 44 – Journée internationale de lutte des femmes, pour l’égalité des droits] Le 27 avril 1975, au château de Brest, une plaque est inaugurée en mémoire des résistants et otages arrêtés et incarcérés en ce lieu avant d’être déportés ou fusillés. Sur la photo, trois résistantes que nous avons décidé de mettre à l’honneur en cette journée. De gauche à droite: —– Yvette Castel-Richard, née en 1913 à Brest, membre du P.C.F clandestin, intègre les F.T.P en 1942 comme agente de liaison. Organise la manifestation des brestois du 28 avril 1942 pour demander plus de nourritures aux autorités civiles. Arrêtée en octobre 1942, internée à Brest, Vitré et Rennes.

 

 

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère. 7/ René Vautier (1928-2015)

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère.

7/ René Vautier (1928-2015)

 

Né le 15 janvier 1928 à Camaret-sur-Mer (Finistère), mort le 4 janvier 2015 à Cancale où il vivait depuis des années, René Vautier est un cinéaste engagé, anticolonialiste, antimilitariste. René Vautier, jeune lycéen résistant dans le sud-Finistère dès 1943, décoré de la croix de guerre à 16 ans en 1945, adhère au PCF dans l’après-guerre.

Ses films et ses documentaires profondément novateurs sur le rapport au réel les plus connus sont « Afrique 50 » (1950), « Un homme est mort » (1950), « Anneau d’or » (1956), « Avoir vingt ans dans les Aurès » (1971), « Frontline » (1976), « Marée Noire, colère rouge » (1978).

Pendant la guerre d’Algérie, René Vautier eut le courage par conviction anti-colonialiste et par goût du témoignage inédit de suivre des fellagas du FLN pendant plusieurs mois à l’insu évidemment des autorités coloniales avant d’être arrêté par le FLN et de passer plus de deux ans dans ses prisons.

Ce fut aussi un adhérent communiste jusqu’à sa mort, et un militant du Mouvement de la Paix.

Dans le livre richement illustré Des enfants dans la Résistance (1939-1945) (édition Ouest-France), Philippe Chapleau nous fait revivre la naissance à l’engagement de René Vautier à Quimper, comme scout résistant, à travers la retranscription d’un interview passionnant.

René Vautier, le porteur de drapeau à droite, en 1945. Le scout de Quimper a effectué de nombreuses « missions », l’année où il préparait son bac: c’était lui qui représentait le clan des Eclaireurs lors des cérémonies officielles (collection René Vautier – repris par Philippe Chapleau et l’équipe du livre « Des enfants dans la Résistance », Ouest-France)

René Vautier revient sur son adolescence de résistant dans le Sud-Finistère et les blessures intimes que cela a engendré pour lui: 

 » Je suis né le 15 janvier 1928 à Camaret. A 9 ans, j’ai quitté Brest pour Quimper, où ma mère était institutrice dans une école de la ville, sur le bord de la route de Pont-l’Abbé. Elle était divorcée. Nous vivions à trois, avec mon frère aîné, Jean, qui avait 16 ans.

En 1939, mon père, que je n’avais pas vu depuis quelques temps, a été mobilisé. Il a été envoyé dans un casernement de Quimper, à 300 mètres de l’école de ma mère. Je suis allé lui rendre visite plusieurs fois; ça a été mon premier contact avec la guerre. Chez nous, on ne parlait pas beaucoup de la Grande Guerre. En revanche, dès que les Allemands sont arrivés, on a eu une réaction immédiate: il fallait faire quelque chose.

Mon frère et quelques-uns de ses copains des Éclaireurs de France ont échafaudé un plan: ils projetaient de quitter la France en allant prendre l’avion à Pluguffan pour gagner l’Angleterre. Nous, les plus jeunes des Éclaireurs, on était six ou sept: il y avait Bob, Jojo… On a décidé de retarder les Allemands en barrant la route et en faisant des barrages. On a commencé à creuser des trous, des tranchées… Il fallait qu’on donne du temps à nos aînés pour qu’ils puissent s’envoler de l’aérodrome de Pluguffan. C’était complètement dingue, mais ça nous a marqués parce qu’on s’est fait tirer dessus par les premiers soldats allemands qui sont arrivés; c’était en juillet 1940. Ils étaient en side-car, avec de grands cirés, un fusil-mitrailleur à l’avant du side-car. Impressionnant! On a quand même décidé de continuer à balancer des cailloux. Quand ils ont vu qu’ils étaient immobilisés par des rochers sur la route et par des gamins qui leur jetaient des pierres, ils ont tiré en l’air. On a couru très vite à l’abri…   Ce fait d’armes n’a guère impressionné les gens du coin qui nous en voulaient d’avoir creusé des tranchées: ça allait attirer les avions allemands. Certains d’entre nous se sont pris des gifles et on été condamnés à reboucher nos trous!

Les adultes n’étant pas d’accord avec nous, nous avons décidé que nous mènerions notre résistance nous-mêmes. Comme le lycée avait été réquisitionné par les Allemands, les élèves de 6e, 5e et 4e, suivaient les cours de l’autre côté de la ville, route de Brest. Tous les matins, il fallait donc que je traverse toute la ville. C’est alors qu’on a eu une idée. Au début, c’était comme une plaisanterie: on déplaçait les poteaux indicateurs mis en place par les Allemands. Mais, quand les Allemands ont placé des sentinelles près des fameux poteaux de signalisation, on s’est pris au jeu et on leur a compliqué la vie autant qu’on pouvait. C’est à cette époque que j’ai trouvé des poèmes de Victor Hugo; je me suis mis à les lire aux copains. C’était des poèmes de résistance, de lutte contre les Prussiens. Je trouvais ça bien.

Quand on partait camper avec le groupe des Éclaireurs de France qui continuait à fonctionner, je lisais aussi ces poèmes. Mon professeur de français m’a appelé un jour; il s’appelait Xavier Trélu. Il m’a demandé pourquoi je lisais ces textes. Je lui ai répondu qu’il fallait qu’on appelle les gens à la résistance contre l’occupant. Il s’est alors arrangé pour que je reçoive les premières éditions de littérature clandestine, des textes des Lettres françaises *. 

*Le journal du Front National pour la Libération de la France, à visée de rassemblement mais à base communiste, dont le responsable était Louis Aragon

Je lisais ça dans la cour. Le groupe des Éclaireurs a ainsi été un petit peu éduqué dans cet esprit. Un jour Xavier Trélu a disparu. On a appris qu’il était parti en Angleterre. C’était en 1942.

On a alors appris que les Allemands avaient tué des parachutistes qui avaient été largués le long de la côte. On n’a jamais su exactement ce qui s’était passé. Toujours est-il qu’on a pensé que ces paras étaient venus pour faire des relevés, dresser des plans de défense côtières, étudier les zones de tir… Pourquoi pas nous?

En tant qu’Éclaireurs, on avait le droit de marcher le long de la côte: on pouvait aussi faire du renseignement. On a commencé à faire des relevés des angles de tir de casemates. Jusqu’au jour où le responsable du groupe nous a convoqués. Il s’appelait Albert Philippot. Il était professeur à l’école Jules-Ferry, c’est-à-dire le cours complémentaire qui était juste en face du lycée. Philippot nous a fait la leçon: « Vous faites des bêtises qui risquent de se retourner contre vous et contre beaucoup de monde ».

On a eu beau expliquer nos activités, ça ne l’a pas convaincu. Il nous a demandé de lui remettre nos relevés. On a tout donné. Mais quinze jours plus tard, il est revenu nous voir: « Bon, vous pouvez continuer; soyez quand même plus discrets ». C’était en 1943. Philippot nous a même fourni du matériel, des compas par exemple. Ce qu’on ne savait pas, c’est qu’il allait devenir le chef des FFI du Sud-Finistère.

Un jour de mai 1944, tout le lycée a été fouillé par les Allemands. J’avais sur moi des relevés que je devais remettre à Philippot. Notre professeur de français, dont on apprendra qu’il était lieutenant dans les FFI, a protesté quand les soldats ont fait irruption dans la classe. Il a entraîné les officiers allemands chez le proviseur. Il est seulement resté un garde dans notre salle de classe, un vieux soldat. Les élèves ont commencé à chahuter. Moi, j’étais au premier rang. Je voulais me débarrasser des trois feuilles de relevés. J’ai plié deux feuilles pour en faire des bateaux et une pour en faire un avion. J’ai engagé la conversation avec le soldat en lui parlant des cuirassés allemands et de la Luftwaffe et en m’expliquant avec mes bateaux de papier. A la fin, j’en ai fait des boulettes que j’ai jetées par terre. Heureusement, car les officiers sont revenus et ont fouillé mon sac et celui d’André, un copain. Ils sont repartis les mains vides.

Nous, à partir de ce jour-là, on n’a plus remis les pieds au lycée. On s’est cachés prs d’Audierne, chez un certain Trividic. Comme on n’avait pas d’armes, on a projeté de piquer les revolvers des gendarmes locaux. A défaut, on a volé celui d’un Feldgendarm dans une salle de bal réservée aux Allemands. Un revolver et six balles qu’on n’a pas gardés longtemps puisque le frère de Jojo nous les a confisqués!

Près des casemates, on avait aussi repéré des dépôts de munitions. On s’est dit alors qu’il devait y en avoir d’autres en ville, que ça pouvait être utile d’avoir des munitions parce qu’on parlait de maquis… Nos aînés, dont Jean, mon frère, apprenaient déjà à se servir de mitraillettes, toujours grâce au fameux Philippot! On a donc commencé à piller des dépôts allemands en 1944. Au début, on piquait cinq ou six grenades; à la fin, on y allait carrément avec des sacs! On a ainsi pu fournir des grenades à Jean et ses copains Éclaireurs et Routiers.  On est devenus des pourvoyeurs pour d’autres groupes de résistants.

Fin 1944, on a failli se faire prendre, mon copain Bob et moi. Des Allemands nous ont pris en chasse, place de la Tour-d’Auvergne. Deux side-cars nous sont tombés dessus et nous ont coursés dans les rues. On a dû se séparer. J’ai réussi à me mettre à l’abri mais je n’avais pas de nouvelles de Bob. C’est alors qu’on m’a dit qu’un jeune homme avait été tué par des Allemands en side-car du côté de la gare. J’ai décidé de le venger.

Il y avait, à Quimper, des convois en transit. Des camions quittaient Concarneau pour se rendre vers Brest ou vers la presqu’île de Crozon. J’ai pris mes grenades et j’ai « marché au canon », vers la sortie de la ville où les résistants tentaient de bloquer ces convois. J’ai attaqué un camion allemand en stationnement. J’ai balancé une grenade dans la cabine par le toit ouvert. Au même moment, un soldat allemand s’est redressé; la grenade l’a touché à la poitrine avant d’exploser. J’ai vu ce que cela donnait… Du coup, je suis reparti.

Après, j’ai appris que Bob n’était pas mort du tout, qu’il me cherchait de son côté. J’avais conscience d’avoir tué. J’en ai parlé à Philippot. Lui et mon prof de français, André Monteil, qui commandait les FFI de Quimper et qui deviendra député MRP (Mouvement républicain populaire) du Finistère, ont décidé que nous, les plus jeunes, nous devions être épargnés, que nous devions éviter de tuer à 16 ans. Ils ont décidé de nous rattacher au commandement. Nous, c’était un groupe de de vingt et un gars des Éclaireurs de France. On a continué comme approvisionneurs. moi, de toute façon, je ne voulais plus du tout me servir d’une arme. Au total, sur les vingt et un jeunes du groupe, sept seront tués.

Je me suis fait coincer pour de bon pendant les combats pour la libération de Quimper. Au retour d’une expédition dans un dépôt, je m’étais réfugié avec un autre garçon dans un bâtiment de la préfecture auquel les Allemands ont mis le feu. On a été capturés. Je me suis retrouvé attaché à un tuyau dans la cave de la Kommandantur, passé à tabac (ils m’ont cassé deux dents) pour me faire taire! J’ai réussi à m’évader pendant mon transfert vers la gare: j’ai sauté du camion et j’ai rejoint les copains qui ont eu du mal à me reconnaître tant mon visage était tuméfié.

Quand Quimper a été libéré, on été rattaché à la 6e compagnie du bataillon FFI de Quimper, comme gardes de l’état-major. Philippot pouvait ainsi nous avoir à l’œil. C’était à l’époque où les combats se poursuivaient entre le Menez Hom et Brest. Les accrochages étaient fréquents entre FFI et Allemands. Un jour, le PC (poste de commandement) a été encerclé et investi. L’état-major a dû se replier. Nous, ce jour-là, on servait de vigies du haut d’un clocher. On est restés là-haut pendant toute une journée. Les copains nous avaient oubliés!

C’est pendant cette période de combat, en août, qu’a eu lieu le bombardement de Telgruc, près de Crozon. Les canons allemands qui tiraient vers l’intérieur des terres devaient être détruits. La mission a été confiée aux FFI, appuyés sur les chars américains. Le 3 septembre, ils ont progressé mais l’aviation américaine ne le savait pas. Il y a donc eu un bombardement de Telgruc. Nous, on était restés bloqués à 5 ou 6 kilomètres, à cause d’une panne de camion. Ce qui nous a sauvé la vie.

Les bombes des B-17 ont tué 52 civils, 25 FFI et 11 soldats américains. Trois éclaireurs, dont Roger Le Braz, le chef du clan, ont été tués ce jour-là au cours du bombardement, qui a fait beaucoup de victimes civiles. A partir de là, le clan des Éclaireurs a changé de nom. Il s’appelait le « clan René-Madec » et il est devenu le clan « Roger-Le Braz ». C’est sous ce nom qu’il a été cité à l’ordre de la Nation.

Pour moi, ce bombardement marque la fin de la guerre. On est rentrés pour enterrer les gars à Quimper. Le chien de Roger Le Braz a suivi le cercueil de son maître.

J’ai alors été démobilisé, cinq jours avant de passer les épreuves du premier bac. J’avais déjà passé deux épreuves, français et latin, le 6 juin 1944; j’ai été reçu avec la mention « bien ». Mon année de philo a été détestable. Je n’aimais pas les cours de philo. Je séchais souvent mais j’avais une bonne raison: j’étais en « mission ». En fait, j’étais le porte-drapeau du clan. On m’appelait dès qu’il y avait une inauguration d’une rue qui portait le nom d’un résistant.

Je suis ensuite entré à l’Institut des hautes études cinématographiques. J’avais passé le concours d’entrée en 1946. Je suis alors parti pour Paris. Sans jamais perdre de vue les copains du clan, j’ai commencé une carrière de cinéaste »

Propos recueillis par Philippe Chapleau, Des enfants dans la Résistance (1939-1945), Ouest-France.    

Retranscrits par Ismaël Dupont qui remercie vivement notre ami France Chapa de St Malo, qui a bien connu René Vautier au sein de la fédé PCF d’Ille-et-Vilaine et lors des fêtes de section, pour nous avoir fait découvrir ce texte.

Témoignage de René Vautier dans « Caméra en dissidence » sur sa Libération et sa résistance en Finistère:

 » Dans les vieilles rues de Quimper, le général de Gaulle a été acclamé par une foule en délires. Il était précédé par le groupe René Madec des éclaireurs de France de Quimper, entourant le drapeau du Clan décoré de la croix de Guerre avec l’étoile d’argent et le coussin sur lequel étaient épinglés les décorations des jeunes morts au combat ». On pouvait lire ces lignes dans « Le Télégramme de Brest et de l’Ouest », en 1944 ou 1945 (je ne me souviens plus très bien de la date de la première visite chez nous du Général, c’est grave?).

Le « Groupe René Madec » ou « corps-franc Vengeance », c’était nous. Le Général de Gaulle s’était fait expliquer les « hauts faits » de ces jeunes décorés en culottes courtes – et, laconiquement – peut-être un peu vexé aussi parce que nous avions été, à Quimper, au moins aussi applaudis que lui! – il avait laissé tomber, saluant le drapeau que tenait Jo Legrand: « Ces jeunes ont suivi avec honneur la pente naturelle qui les menait vers la Résistance ».

Bob, avec un certain irrespect, mais bombant fort la poitrine où brillait sa croix de guerre (je devais bomber tout autant de mon côté), Bob avait sussurré entre les dents: « C’est ça, mon con, on a eu qu’à se laisser glisser sur le cul! » Mais en fait, je crois qu’il avait raison, le Général: dans notre milieu, il y a bien eu « pente naturelle » de la résistance – « pente naturelle » beaucoup plus que choix réfléchi.  » …

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’après doit commencer maintenant ! Communiqué section PCF Carhaix-Huelgoat

Communiqué section PCF Carhaix-Huelgoat – 28 mars 2020

En ces temps de confinement et de combat contre un ennemi invisible nous assistons à des discours des plus surprenants de la part de ceux qui depuis tant d’années, prônent le néo-libéralisme.

Tous les jours à son lot de remerciements, de louanges envers celles et ceux qui combattent le virus. Faut-il rappeler que ces femmes et ces hommes, demandent, depuis des années les moyens humains et matériels pour accomplir leur mission de service public.

Il y a encore quelques semaines, Macron et son gouvernement gazaient et faisaient matraquer celles et ceux qu’ils encensent aujourd’hui !

La « guerre » que prétend mener le Président de la République vise-t-elle à lutter contre l’austérité qui a conduit l’hôpital public à l’asphyxie, au cruel manque de masques, de tests et de lits pour les assistances respiratoires.

Cette période confuse saura-t-elle mettre en évidence, pour toutes et tous, que l’action sociale d’un gouvernement ne doit pas être uniquement comptableOn voit chaque jour les effets sur notre système de santé publique, dont les personnels doivent aujourd’hui assumer toutes les carences, comme à travers les difficultés que rencontre notre appareil de production pour répondre au défi de la crise actuelle.

La solidarité nationale doit jouer ! Pourquoi alors avoir refusé le retour de l’ISF, proposé par les parlementaires communistes ? Pourquoi au prétexte de la préservation des entreprises et de l’emploi, les mesures annoncées en conseil des ministres, sécurisent surtout les employeurs avec force de dérogations aux droits du travail ? Sauvegarder le système avant tout !

Le Président Macron et son Premier ministre laissent au patronat le pouvoir de gérer la crise selon ses seuls critères. Ils ne mettent aucune limite de durée aux dispositions annoncées comme dérogatoires, mais dont le risque est qu’elle devienne la règle avec la crise économique qui s’annonce.

Alors que tout appelle à protéger les salariés, du public comme du privé, à confiner les salariés qui risquent la contamination dans des secteurs non indispensables, le gouvernement décide de s’en prendre à leurs droits et à leurs conditions de travail. Il encourage notamment les employeurs à recourir massivement aux heures supplémentaires, à remettre en cause les congés payés, à l’indemnisation partielle du chômage technique.
Nous ne voulons pas crier aux loups en cette période difficile pour toutes et tous. Nous voulons tout simplement dire que le moment venu, il nous faudra analyser les causes et les effets, quand les temps seront plus sereins, de cette politique néo-libérale. L’après doit commencer maintenant.

Covid_19 : les propositions du PCF

La pandémie de coronavirus place notre pays et l’ensemble de l’humanité face à d’immenses défis. A commencer par celui de sauver les vies menacées, de protéger toute la population. Elle révèle aussi une crise de civilisation profonde et les méfaits désastreux de décennies de libéralisme qui ont fragilisé nos services publics et notre industrie, et par conséquence notre capacité d’action face à la crise sanitaire.

La lutte contre le COVID-19 appelle à une mobilisation exceptionnelle immédiate. Elle exige aussi de transformer notre mode de développement, l’utilisation de l’argent et de créer de nouveaux pouvoirs d’intervention pour les travailleurs, afin d’éviter que cette situation ne se répète et de répondre aux immenses défis à relever.

C’est tout le sens des propositions que le Parti communiste français met en débat aujourd’hui.

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https://www.pcf.fr/contribution_du_pcf

 Communiqué PCF 29 : Violences intrafamiliales – Mise à l’abri des plus vulnérables, garantir la continuité du devoir de protection de l’Etat et des collectivités et de la solidarité pendant la crise du COVID-19

Communiqué : Violences intrafamiliales – Mise à l’abri des plus vulnérables : garantir la continuité du devoir de protection de l’Etat et des collectivités et de la solidarité pendant la crise du COVID-19.

Le PCF 29 demande que l’Etat, la préfecture, et les collectivités (département, communes, communautés de commune) se mobilisent pour garantir la réalité du droit à l’accueil d’urgence et la mise à l’abri des plus vulnérables dans ce contexte de crise sanitaire.

La crise du Covid-19 frappe durement l’ensemble du pays. Il revient aux services de l’Etat de veiller à ce qu’elle ne soit encore plus cruelle avec les personnes et les familles qui sont déjà en situation difficile (problèmes de violences et de conflits familiaux, enfance maltraitée, précarité et difficulté à se loger). Le nécessaire confinement augmente les risques de violences intrafamiliales. Il y a urgence à répondre concrètement à cette situation.

Alors qu’elle évoque elle-même la hausse des signalements annoncée par Monsieur Castaner, la ministre Marlène Schiappa ne semble pas prendre la mesure de la gravité de la situation ! Elle installe une « mission » pour « mesurer la prévalence des violences conjugales » pendant le confinement. Ce n’est pas d’une énième commission Théodule dont les victimes ont besoin mais bien de mesures concrètes, financées ! Or, sur ce point les annonces sont très loin d’être à la hauteur de la situation. De nombreux enfants étaient suivis par l’ASE en lien avec leur scolarité, d’autres étaient visités dans leur famille ou devaient être placés dans des familles d’accueil car ils/elles étaient en danger. La mise en place du confinement complique cet accompagnement indispensable pour protéger l’enfance mise en œuvre par les conseils départementaux. Il faut néanmoins mettre les moyens nécessaires pour que ces enfants puissent continuer à être protégés. Afin de répondre à l’urgence, le PCF demande que toutes les femmes et enfants identifiés par les services sociaux, l’ASE et les associations soient mis à à l’abri et en sécurité par l’Etat.

L’hébergement d’urgence doit aussi être garanti pour tou.tes, et sur tous les secteurs du département, notamment pour les familles, les parents avec des enfants. Le Covid-19 qui fragilise un peu plus les plus précaires ne doit pas s’accompagner d’une fermeture des possibilités d’accueil pour l’hébergement d’urgence. Plus que jamais notre société et notre département ont besoin de solidarité.

Nous sommes inquiets sur l’annonce de la création de 20 000 nuitées d’hôtel au niveau national. La réponse n’est pas à la hauteur des nouveaux besoins, notamment pour les femmes victimes de violences. De plus, quelle sera la mise en œuvre effective ? A quelle échéance sachant qu’actuellement l’offre de logement d’urgence tend à se raréfier ? Rapide calcul : cela correspond à environ 300 nuitées par département. De quoi mettre à l’abri 2 femmes pendant 90 jours. Cela nous semble très insuffisant, d’autant que les dispositifs d’hébergement d’urgence étaient déjà sous tension et ne garantissaient que partiellement le droit d’avoir un toit et la protection des sans-abris, notamment pour les migrant.es et les réfugié.es

Parti communiste français, Fédération du Finistère – Le avril 2020

Pétition : Des milliards pour l’hôpital pas pour le capital !

 

DE L’ARGENT POUR L’HOPITAL, PAS POUR LE CAPITAL !

Par deux fois, le 16 mars lors de son allocution télévisée et le 25 mars à Mulhouse, E Macron a fait les louanges de l’action des personnels de santé, leur annonçant des mesures exceptionnelles ainsi que pour tout l’Hôpital.

Mais à ce jour, les masques restent contingentés, la rallonge budgétaire de crise ne prévoit que 2 milliards pour l’Hôpital et, encore, le fléchage de cette somme demeure des plus obscurs alors qu’en France 300 milliards sont prévus pour garantir les prêts bancaires des entreprises, sans aucune condition sur l’emploi, 35 milliards pour faire face à leur défaillance fiscale et sociale et que l’on débranche tous les garde-fous sur le temps de travail. Au niveau européen 1.000 milliards sont prévus par la BCE pour soutenir la valeur des titres boursiers.

Au plus profond de la crise du coronavirus, les choix du Président Macron, relais du MEDEF et de la «Grande Finance», restent les mêmes : sauver le capital et les profits. A mille lieues de la réponse urgente et nécessaire aux besoins de la population. L’obsession de maintenir la chaîne des profits prévaut sur tout ! En face, conditions de travail et de vie des citoyens, détresse sanitaire et psychologique de masse pèsent bien peu. C’est dès maintenant qu’il faut commencer à faire autrement, sans attendre le « jour d’après ». Alors que droits sociaux et libertés publiques sont mis en cause, nous disons STOP et appelons à des mesures immédiates, précises et concrètes pour les salariés.ées et les populations ouvrant sur une alternative de progrès pour toutes et tous.

Nous exigeons :

  1. L’arrêt immédiat des activités non essentielles, en réaffectant aux hôpitaux les matériels de protection actuellement utilisés pour ces activités, et la mobilisation, la conversion, voire la réquisition de secteurs industriels pour la production massive de masques, de gel hydro-alcoolique, de tests, de matériels respiratoires afin de répondre aux besoins de toute la population.
  2. En urgence, des tests systématiques de dépistage. Il s’agit d’isoler et de soigner les malades pour lutter efficacement contre l’épidémie et permettre aux immunisés de s’impliquer concrètement dans une solidarité active.
  3. Le déblocage immédiat de 10 milliards d’euros pour la santé publique : rouvrir des lits, en les réhabilitant, y compris construire des hôpitaux en urgence, soutien à la création d’un pôle public du médicament afin de reprendre le contrôle de la production des traitements nécessaires, embauches immédiates de personnels soignants et de recherche, reconnaissance de leurs qualifications, et tout de suite une augmentation de salaires.
  4. L’organisation de la mobilisation totale de secteurs-clé comme les laboratoires d’analyse, et le renforcement des services publics d’Etat et locaux pour loger les sans-abri, pour apporter soins, aide, soutien et sécurité aux populations, ainsi que l’armée mais pas pour la répression.
  5. Démocratie sanitaire dans les territoires : des commissions départementales et régionales associant élus, professionnels de santé, représentants syndicaux, d’associations et d’organismes de prévention pour évaluer les besoins, suivre la mise en œuvre des mesures ci-dessus et assurer une prise de décision collective face aux enjeux de santé publique actuels et à venir, notamment en mobilisant tous les moyens financiers nécessaires (cotisations et fiscalité des entreprises et des revenus financiers, trésoreries des grands groupes, banques, assurances, liquidités de la BCE).

Premiers signataires :
Basset  Jean-Pierre, Militant associatif, secteur santé
Bellal Amar, Rédacteur en chef de Progressistes
  Boccara Frédéric, Economiste, membre du CESE, responsable politique
  Bodin Thierry, Syndicaliste, Sanofi
  Bonnery Stéphane, Professeur des universités, sciences de l’éducation
Cailletaud Marie-Claire, Syndicaliste, membre du CESE
Cohen Laurence, Sénatrice, Groupe citoyens, républicains et communistes
  Durand Denis, Economiste, directeur de la revue Economie & Politique
  Durand Jean-Marc, Fiscaliste, élu communal
  Gonçalves Anthony, Professeur de médecine, cancérologue
  Gravouil Denis, Syndicaliste
  Joly Pascal, Syndicaliste
  Lefèbvre Fabienne, Elue municipale, ingénieure en sciences sociales
  Leflon Michèle, Médecin
Limousin Michel, Médecin
Montangon Maryse, Soignante, militante politique
  Prudhomme Christophe, praticien hospitalier, porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France, Hôpital Avicenne Bobigny
  Rouchy Fabienne, Syndicaliste, Banque de France
  Stivala Mireille, Aide-soignante, Syndicaliste
  Talbot Baptiste, Syndicaliste services publics
  Téjas Patricia, Syndicaliste, finances
  Ternant Evelyne, Economiste, responsable politique

Parmi les signataires, nous relevons les noms suivants (nos excuses aux autres) :
– André Chassaigne, député communiste, président du groupe DGR à l’Assemblée nationale
– Henri Sterdyniak, Economiste, membre des économistes atterrés
– Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité, ancien député communiste européen, groupe GUE
– Pierre Barbancey, journaliste international
– Olivier Coux, chercheur en biologie cellulaire, CNRS
– Monica Passos, Chanteuse
– Jean-Luc Gibelin, directeur d’hôpital honoraire
– Evelyne Zarka, élue 3è arrondissement, Paris
– Romain Marchand, élu communiste, Ivry
– Claude Aufort, Ingénieur CEA retraité
– Alain Obadia, président de la Fondation Gabriel Péri
– Raphaëlle Primet, élue communiste conseil de Paris
– Gilles Alfonsi, Saint-Denis
– Fabienne Haloui, Avignon
– Rabah Balloul, Radio Arts-Mada

Lien pour signer :

http://chng.it/TCr6f4wsk8

 

 

Déclaration des communistes du Pays de Quimperlé : Protéger les salarié.es de la grande distribution.

Communiqué du PCF de Quimperlé

Déclaration des communistes du Pays de Quimperlé

Protéger les salarié.es de la grande distribution

Nos élites auto-proclamées découvrent subitement que si la France tient, dans ce moment de crise sanitaire profonde, c’est grâce à celles et ceux qui se faisaient matraquer, il y a peu ou à ces sans grades « ces gens qui ne sont rien », comme le disait élégamment Macron.

Les communistes tiennent à saluer les professionnels de santé, les forces de sûreté et de secours, les salariés du commerce et de la distribution, ceux de l’agro-alimentaire, ceux des transports, les postiers, les collecteurs de déchets ménagers que nous savons totalement mobilisés pour faire reculer la maladie,assurer la sécurité de tous et qui se battent pour nous permettre de vivre ce confinement dans des conditions les plus humaines possibles.

Les salariés dont l’activité est indispensable doivent bénéficier des mesures de protection les plus strictes et les plus contrôlées.

Et parmi eux celles et ceux qui travaillent dans la grande distribution.

Certaines des enseignes ont pris des mesures aux caisses et aux accueils des magasins. Le parcours des clients est organisé. Nous nous en félicitons.

Cependant peut être faut il aller plus loin pour réduire encore les risques d’exposition du personnel au virus.

Il faut réduire le périmètre des achats aux produits essentiels que sont les produits alimentaires et les produits d’hygiène et fermer temporairement tous les autres rayons.
Il faut réduire les horaires de travail du personnel en les limitant à 5 ou 6 heures par jour, sans diminution de salaire, et réduire les horaires d’ouverture des magasins en semaine et les fermer le dimanche

Quimperlé le 31 mars 2020.

Premiers enseignements des municipales dans le Finistère.

Dans un contexte particulièrement inquiétant et dramatique, avec le maintien du second tour, incertain à l’heure qu’il est du fait de la crise sanitaire particulièrement sérieuse que nous vivons avec la progression du Coronavirus, le 1er tour des élections municipales dans le Finistère a livré certains enseignements, notamment sur les listes où le Parti Communiste était engagé.

A Brest, la liste du maire sortant François Cuillandre « Brest au cœur » dont le PCF (11 candidats sur la liste) est partie prenante avec le PS et BNC est en première position avec 26,57%, contre 18,8% à B. Malgorn (LR), 15,8% à R. Pichon (EELV-Génération-s), 12,5% à Marc Coatanea (LREM).

A Quimper, la droite sortante de Jollivet est en ballotage défavorable, puisque la liste d’Isabelle Assih soutenue par le PCF (5 candidats sur la liste) est en tête avec 32% (contre 30% au maire sortant).

Un excellent résultat pour la liste citoyenne de gauche d’Hugues Tupin à Douarnenez soutenue par le PCF: 44% contre 33% au centre-droit avec des sympathisants LREM et 22,8% au maire sortant LR. 

Un très bon résultat de premier tour pour la liste Morlaix Ensemble (Morlaisiens engagé-e-s, PS-PCF-Génération-s) à Morlaix: 37% contre 36% à la maire sortante Agnès Le Brun (ex LR), et ceci malgré deux listes à gauche.

Au Relecq-Kerhuon, la liste PS-PCF de la majorité sortante est largement en tête avec 47% contre 27% à la LREM, 26% à EELV. Nous avons 12 candidats sur cette liste dont 8 en position éligible.

Nous aurions 8 élus PCF ou sympathisants à Rosporden-Kernevel sur la liste de Michel Loussouarn et Jacques Rannou, maire délégué PCF de Kernevel, qui fait 75% dans sa commune: victoire avec 72% au global.

A Plouigneau, nous nous félicitons de la très belle victoire de la liste d’union de la gauche PS-PCF sous la conduite de  Joëlle Huon et Roger Héré, élus d’opposition sortants, qui ont fait face à une campagne de très bas étage de la droite.

A Guimaëc, dans le pays de Morlaix toujours, nous aurons un élu dans la majorité (Jeremy Lainé), à St Thégonnec-Loc Eguiner aussi (Corentin Derrien, 18 ans). Nous aurons une jeune élue dans l’opposition à Sizun (Amélie Le Calvez).

Nous aurons aussi deux élus dans la majorité à Briec dans le pays de Quimper.

Il y a eu aussi des déceptions du 1er tour pour le PCF dans le Finistère:

A Landerneau, la liste que nous soutenions avec 4 candidats sur cette liste « Landerneau pour tous » a fait 30% et nous n’aurons pas d’élu-e communiste.

A Carhaix, la liste d’union de la gauche face à Troadec et la droite n’a pu faire mieux que 18,5%. Pierre-Yves Thomas, secrétaire de section PCF, n°2 sur la liste, sera élu d’opposition.

Martine Carn, tête de liste communiste d’une liste citoyenne de gauche à Plougonven a fait avec sa liste 42% et sera élue d’opposition.

Daniel Carduner, tête de liste communiste d’une liste d’union de la gauche à Scaër a fait avec sa liste 32% et sera élue d’opposition.

A Loctudy, la liste que nous soutenions a fait 22%.

A Pont L’Abbé, la liste que nous soutenions, avec une tête de liste Génération.s, a fait 17,4%.

A Moëlan, la liste de gauche alternative où se présentaient des camarades a fait 16,8%

Quoiqu’il en soit, à l’issue de ces élections municipales, si les résultats du 1er tour ne tombent pas, il est grandement probable que le PCF compte entre 30 et 42 élus sur le département, selon les résultats du 2nd tour, sans compter les sympathisants, où nous nous réjouissons de manière générale de voir une gauche plutôt dans une situation de résistance et de reconquête.

A l’échelle bretonne, nous nous réjouissons aussi des très bons résultats de nos camarades engagés sur des listes d’union à Saint-Brieuc, Rennes, Lorient, Lanester (élection de la liste d’union de la gauche soutenue par le PCF dès le premier tour).

Nous avons aussi la joie d’avoir un maire communiste qui administra une mairie pour la première fois depuis longtemps en Ille-et-Vilaine, à Pont-Péan, et d’avoir un maire PCF élu contre la droite dès le premier tour à Ploufragan dans les Côtes d’Armor avec 66% des voix, Remy Moulin, et à Callac (22).

Au plan national, 101 maires communistes ont été élus ou réélus dès le 1er tour (5 pertes et 9 conquêtes).

Ismaël Dupont

 

 

Premier tour des élections municipales : déclaration du Parti communiste français

Premier tour des élections municipales : déclaration du Parti communiste français

Le premier tour de ces élections municipales s’est tenu dans la situation exceptionnelle de la crise sanitaire du coronavirus.

Cela a évidemment pesé sur une abstention qui, à plus de 54%, s’avère historique.

Il faut, dans ce contexte particulièrement difficile, saluer l’engagement des élus municipaux et des personnels communaux, qui ont permis la continuité de cet exercice démocratique essentiel.

Cet engagement constitue un atout pour la mobilisation de toute la nation et pour la construction des solidarités populaires indispensables face à la menace pesant sur le pays.

La priorité est à l’amplification de la mobilisation nationale contre la pandémie.

Il appartient dans ce cadre à l’exécutif d’informer, sur la base des estimations des autorités sanitaires, sur l’évolution de la pandémie, et sur les conditions dans lesquelles les opérations de vote du second tour pourront ou non se tenir.

Parce que l’implication de chacun et chacune va être indispensable, les décisions à prendre ne peuvent relever du seul président de la République et de son gouvernement. Elles doivent être prises en concertation avec les partis représentés au Parlement, qui doivent être prochainement réunis.

Au-delà, les premiers résultats du scrutin font apparaître la bonne tenue des listes de large rassemblement à gauche, et tout particulièrement de celles que conduisent des communistes.

Ainsi, à cette heure, alors que l’on ne connaît pas encore tous les résultats, sont notamment remportées au premier tour des villes comme Montreuil-sous-Bois, Stains, Fontenay-sous-Bois, Bonneuil, Nanterre, Gennevilliers, Martigues, Vierzon, Dieppe, Tarnos, Saint-Amand-les-Eaux, Avion etc.

Au Havre, le Premier ministre subit la sanction de la politique de casse sociale et de régression démocratique de son gouvernement. Il perd 8 points sur son résultat de 2014, Jean-Paul Lecocq obtenant face à lui le score de 35 %.

Le Parti communiste français y voit une invitation à défendre les communes, pilier de notre République, et à consolider les politiques publiques qui font de celles-ci des laboratoires de progrès social et écologique au quotidien.

Plus que jamais, l ‘humain et la planète doivent être au cœur des politiques à mettre en œuvre pour répondre aux attentes des Françaises et des Français.

Ce soir, les communistes et leurs élus sont mobilisés pour poursuive la bataille engagée pour le premier tour de ces municipales. Partout où c’est possible, ils appellent au plus large rassemblement des forces de gauche et écologistes pour l’emporter face aux listes soutenues par le gouvernement, la droite et l’extrême droite.

Paris 15 mars 2020
Parti communiste français

8 MARS : Initiatives à Brest.

8 MARS

JOURNEE INTERNATIONALE DES LUTTES FEMINISTES

ON VEUT L’EGALITE !

Commission Féministe du PCF appelant à la mobilisation du 8 Mars.

Vendredi 6 mars

Le Patronage Laïque Le Gouill propose une soirée « cinéma & débat » dans ses locaux le vendredi 6 mars prochain à 20h.

Diffusion du film « Mélancolie ouvrière », réalisé par Gérard Mordillat suivi d’un débat.

Entrée libre et gratuite !

L’image contient peut-être : 9 personnes, personnes debout et plein air

Dimanche 8 mars

A l’appel du collectif “Brestoises pour les droits des femmes”, rendez-vous:

  • À partir de 11h, au marché Saint Louis pour une déambulation revendicative et festive avec la fanfare invisible.
  • À 16h aux Capucins, pour chanter et danser sur des chorégraphies feminists.

Le collectif et ses initiatives sont ouvert·es à tout·e.s. N’hésitez pas à les rejoindre !

Une image contenant texte Description générée automatiquement

Toutes les infos sur la page facebook:

https://www.facebook.com/collectifdesbrestoises/

En 2020, en France et dans le monde, l’ordre patriarcal, continue de prospérer : féminicides, violences sexistes et sexuelles, violences envers les enfants et infanticides, inégalités de salaires et de retraites, recul du droit réel à l’avortement, violences obstétricales, fermeture des services publics comme les maternités…

Tractage devant le Restaurant Universitaire du Bouguen.

Alors, l’égalité au boulot, et à la retraite, c’est pour quand ?

Nous, femmes, avons toujours travaillé, et avons toujours mené des luttes. Malgré 11 lois pour l’égalité professionnelle en France, malgré le fait d’être plus diplômées que les hommes, nous gagnons toujours 20% de salaire de moins que les hommes.

A la retraite, c’est pire, l’écart atteint 40% ! Et la Contre-Réforme « Macron – Philippe » des retraites va encore dégrader notre situation.

Notre travail continue d’être disqualifié : nous sommes souvent assignées à des taches stéréotypées, et nos voix peu entendues, voire raillées. Nous sommes les premières concernées par la précarité : temps partiels contraints, déroulements de carrières moindres, métiers moins valorisés, majoritairement en retrait à l’arrivée des enfants…tout en effectuant l’essentiel des tâches domestiques, des soins aux enfants et aux proches âgé·es !

Nos propositions

UNE RETRAITE DIGNE : garantir à tou·te·s de pouvoir bénéficier, sans exclusion, de cette immense conquête sociale, en bonne santé, et dans des conditions dignes avec la retraite au plus tard à 60 ans pour tou·te·s, un montant de retraite garantissant une vie digne, le maintien des départs pour pénibilité au travail.

Vendredi 6 Mars, centre ville de Brest.

OBTENIR L’ÉGALITÉ SALARIALE par l’application coercitive des lois sur l’égalité ; par une réelle mixité des métiers ; par la mise en place d’un cadre national pour l’équivalence des diplômes ; avec une équivalence des métiers techniques « qualifiés » / métiers administratifs « qualifiés ».

METTRE EN PLACE UN SERVICE PUBLIC DE HAUTE QUALITE DE LA PETITE ENFANCE, développer les crèches, le partage à égalité du congé parental et de l’Education des enfants, pour lever les freins à l’activité et à l’émancipation des femmes, ainsi que des hommes en situation de parentalité.

Contact Commission féministe PCF 29 : femmespcf29@gmail.com

Jeudi 05 Mars, diffusion de l’appel devant Segalen.

Brest, 7 mars : commémoration de l’assassinat de Pierre Sémard.

La section du Pays de Brest du PCF invite à participer à la commémoration de l’assassinat de Pierre Sémard livré par Vichy aux Nazis le 7 mas 1942.

Samedi 7 mars/ 10h30 /stèle du monument au mort de la gare.

La section du Pays de Brest du PCF invite à participer à la commémoration de l’assassinat de Pierre Sémard livré par Vichy aux nazis, qui l’ont fusillé le 7 mars 1942 .
Cette cérémonie aura lieu Samedi 7 mars à 10h30 devant la stèle du monument aux morts de la gare.
Pierre Sémard était  secrétaire général de la Fédération CGT des cheminots et dirigeant du Parti communiste français, dont il fut le premier secrétaire général.

Alors qu’Il coule dans les veines du continent européen un venin de couleur brune comme si aucune leçon n’avait été retenue de l’histoire,que l’Allemagne vient de subir une des attaques racistes et xénophobes parmi les plus meurtrières depuis 1945 ,il est important de rendre hommage à ceux qui se sont battus contre le fascisme.

Samedi 7 mars à 10 h 30 ,jour anniversaire de son assassinat les communistes participeront à l’hommage rendu à Pierre Semard qui fut secrétaire général du PCF puis de la CGT Cheminots devant la stèle de la gare de Brest.

Aussi il est important de manifester notre attachement à la Résistance et à se mobiliser pour une démocratie fraternelle et républicaine.

PCF Section du Pays de Brest
5 rue Henri Moreau 29200 Brest
Tramway : station St Martin
Tel 02 98 43 47 78
@ : pcf_brest@yahoo.fr

 

 

Pierre SEMARD, fusillé le 7 mars 1942, il y a 78 ans !

Né le 15 février 1887 à Bragny-sur-Saône (Saône-et-Loire), fusillé comme otage le 7 mars 1942 à la prison d’Évreux (Eure) ; secrétaire général de la Fédération des cheminots ; secrétaire général du Parti communiste (1924-1928).

Pierre Sémard est né le 15 février 1887 à Bragny-sur- Saône dans une famille de cheminots. Devenu cheminot lui-même, Pierre Sémard s’engage activement dans le syndicalisme. Il devient le secrétaire général de la Fédération des cheminots CGT en juin 1921, de la Fédération des cheminots CGTU après la scission, puis de nouveau avec la CGT réunifiée en 1936.

La famille Pierre Sémard habitait au 65 avenue Secrétan dans le 19èarrondissement où se trouve aujourd’hui un nouvel immeuble des HLM.

En 1939, à la déclaration de guerre, Pierre Sémard est réquisitionné comme cheminot et doit s’installer avec sa famille à Loches en Indre et Loire. C’est dans cette ville qu’il est arrêté, en octobre 1939, par le gouvernement de l’époque en vertu d’un décret qui interdit le Parti Communiste Français.

Alors que l’armée allemande envahit le pays, Pierre Sémard est maintenu en détention au camp de Gaillon dans l’Eure d’où les autorités de Vichy le livreront plus tard comme otage à l’occupant.
Durant sa captivité, Pierre Sémard, malgré son internement, réussit à garder le contact avec les syndicats clandestins, il sera un personnage-phare dans la mobilisation des Cheminots contre les nazis.
Il apporte ses conseils, rédige des appels au combat et dans sa dernier lettre avant d’être fusillé, il lance un ultime appel à ses amis cheminots :  » Je meurs avec la certitude de la libération de la France. Dites à mes amis cheminots qu’ils ne fassent rien qui puisse aider les nazis. Les cheminots me comprendront, ils m’entendront, ils agiront. Adieu chers amis, l’heure de mourir est proche. Mais je sais que les nazis qui vont me fusiller sont déjà des vaincus et que la France saura poursuivre le bon combat ».

Les cheminots joueront un rôle considérable dans ce qu’on a appelé « la bataille du rail ».
Le 6 mars 1942, Pierre Sémard est transféré à la prison d’Évreux et remis le lendemain aux autorités allemandes pour être fusillé comme otage, le lendemain.

Juliette, l’épouse de Pierre Sémard, fut elle aussi arrêtée le 7 août 1941, elle avait assuré durant l’internement de son mari la liaison avec la direction clandestine des cheminots. Jugée le 5 janvier 1942, elle fut condamnée à 8 ans de travaux forcés. Déportée à Ravensbrück, elle fut rapatriée le 24 juin 1945.

Avec la complicité de son épouse, Pierre Sémard avait, jusqu’à son exécution, tenu une place considérable dans la direction de la Résistance cheminote. Cette place lui a été reconnue officiellement au titre de la Résistance Intérieure Française. Pierre Sémard est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris.

En ce moment, on parle beaucoup des cheminots, de leur statut de privilégiés, du démantelement du reseau SNCF, alors aujourd’hui petite leçon d’histoire par devoir de mémoire.
Le 07 mars 1942, Pierre Semard tombait sous les balles des nazis à l’âge de 55 ans. La vie trop brève de ce militant d’exception fut d’une intensité remarquable, traversant des moments très forts de l’histoire sociale et politique de la première partie du 20ème siècle. Il reste le symbole de la résistance des cheminots à l’Occupation

Sa dernière lettre avant d’être exécuté :

« Chers amis,

Une occasion inespérée me permet de vous transmettre mon dernier mot, puisque dans quelques instants je serai fusillé.

J’attends la mort avec calme. Je démontrerai à mes bourreaux que les communistes savent mourir en patriotes et en révolutionnaires.

Ma dernière pensée est avec vous, camarades de lutte, avec tous les membres de notre Grand Parti, avec tous les Français patriotes, avec les héroïques combattants de l’Armée Rouge et son chef, le grand Staline. Je meurs avec la certitude de la libération de la France.

Dites à mes amis, les cheminots, que ma dernière volonté est qu’ils ne fassent rien qui puisse aider les nazis.

Les cheminots me comprendront ; ils m’entendront ; ils agiront; j’en suis convaincu.

Adieu, chers amis, l’heure de mourir approche. Mais je sais que les nazistes, qui vont me fusiller, sont déjà vaincus et que la France saura poursuivre le grand combat.

Vivent l’Union Soviétique et ses Alliés ! Vive la France.

Pierre SÉMARD. »

L’Humanité, 11mars1945

Fiche du Maitron

 

 

Samedi 29 février – Lucienne Nayet participait à l’inauguration du nouveau musée de la résistance de Champigny-sur-Marne.

Notre amie et camarade Lucienne Nayet a participé en tant que présidente du Réseau du Musée de la Résistance nationale à l’inauguration du nouveau Musée national de la Résistance de Champigny-sur-Marne ce matin, l’aboutissement d’un très long chemin, d’un gros travail.

Bravo à toute l’équipe et merci à Patrick Gambache et Jean-Luc Le Calvez, nos camarades du PCF pays de Morlaix présents aux côtés de Lucienne, les deux envoyés spéciaux à qui nous devons ces quelques photos témoignages de cet événement important pour la mémoire de la Résistance.







Plus de photos sur Le Chiffon Rouge Morlaix

Liens :

 

L’activité communiste finistérienne de Résistance vue et combattue par la préfecture du Finistère, rapport de juin-juillet 1942 – un document exceptionnel transmis par Piero Rainero

 

ÉTAT FRANCAIS

PREFECTURE DU FINISTERE

RAPPORT n°10 – Mois de juin-Juillet 1942

Chapitre D concernant la Police

Prudente, insidieuse, l’action communiste continue. Si l’efficacité n’en apparaît pas toujours – par suite notamment de la rareté ou de l’échec des manifestations extérieures ( 31 Mai – 22 Juin – 14 Juillet – 1er Août) – il serait peu sage de la croire inexistante. Constamment des distributions massives de tracts ont lieu (entre autres des exemplaires fort bien édités de « L’Humanité » clandestine, ou, sur papier plus mauvais, des manifestes d’inspiration locale, tendant à ruiner l’effort du Gouvernement et discréditer et menacer des personnes nommément désignées; à chaque occasion aussi des tentatives sont faites. En voici la liste:

– 11 juin – Lambezellec – explosion d’une bombe dans le sous-sol d’un café-tabacs

– 21 juin – Quimper – explosion au siège du M.S.R. *

– Le même jour à Plounéour-Lanvern: sabotage d’un transformateur

– Nuit du 17 au 28 juin à Quimper: Dépôt de quinze pétards de tolémite à la porte de M.Moreux, délégué départemental à la Propagande, qui habite avec sa famille une maison isolée de la banlieue. La charge d’explosif était considérable et suffisante pour détruire l’immeuble. Les siens et lui n’ont échappé que par suite d’un hasard; système d’allumage défectueux, seule la mèche de rela n’a pas pris feu.

– 28 juin à Beuzec-Conq – Sabotage d’un poteau en béton armé d’une ligne électrique à haute tension.

– Nuit du 12 au 13 juillet à Brest: Explosion d’une bombe au local du M.S.R

– Nuit du 14 au 15 juillet à Brest: à l’Arsenal, sabotage assez important dans différents ateliers, pour rendre les machines momentanément inutilisables.

– 21-22 juillet, toujours à l’Arsenal. Effervescence et cessation concertée du travail, etc. Les services de la Marine (Amiral Lenormand) ont évité de justesse l’intervention des Autorités d’occupation et obtenu que désormais des hommes (200 m’assure-t-on) de la gendarmerie maritime reçoivent armes et munitions.

Si à BREST, il ne semble pas que M.COURCOUX, Commissaire des Renseignements Généraux, ait été bien secondé par ses collaborateurs pour l’information ou la diligence dans l’exécution, par contre, à QUIMPER, j’enregistre avec satisfaction des résultats appréciables à l’actif de l’excellente brigade des Renseignements Généraux.

Le 14 Juillet, grâce à l’initiative de M. SOUTIF, le nouveau commissaire spécial – qui a de la police une longue expérience – une importante manifestation, organisée par les communistes au cimetière d’ERGUE-ARMEL, a pu être neutralisée. L’occasion, pour les perturbateurs, était cependant fort bien choisie. Ils comptaient exploiter l’émotion publique sur la tombe de deux jeunes communistes de la localité, fusillés, la veille, par les Autorités allemandes, pour diffusion de tracts du 1er Mai.

La liaison réalisée par M. MOREAU, prédécesseur immédiat de M. SOUTIF, et actuellement de la Brigade de la Police Judiciaire de RENNES, détaché à LORIENT auprès de l’excellent Inspecteur MITAINE, du Commissariat des Renseignements Généraux, d’une part, et de l’autre, par M. SOUTIF et ses très actifs inspecteurs, a permis l’arrestation du nommé DEREDEC Yves, 27 ans, employé de l’Enregistrement, responsable de l’organisation communiste pour la plus grande partie du Finistère et auteur de bien des factums et lettres de menace. Une perquisition au domicile de cet individu a permis la découverte et la saisie d’une grande quantité de tracts imprimés et ronéotypés, ainsi que celle de son matériel d’impression.

Ont été, en outre, arrêtés:

QUINIOU André, 24 ans, commis de perception, responsable des Jeunesses communistes, et agent de liaison du parti pour la région du Sud-Finistère, auteur de nombreuses distributions de tracts, notamment lors du 14 Juillet dernier,

CORCUFF Martial, 23 ans, employé de commerce, membre des Jeunesses communistes

BERNARD Louis, 22 ans, peintre, également membre des Jeunesses communistes, au même titre que le précédent,

Au cours de perquisitions effectuées préventivement dans les milieux communistes, le dénommé BAREL Marcel, 17 ans, apprenti de la SNCF, a été trouvé détenteur de tracts. Il est écroué.

Tous ces militants seront jugés par la Cour Spéciale de RENNES et on peut penser que l’appareil clandestin du parti communiste souffrira momentanément de la disparition d’agents d’exécution aussi zélés.

Mais si depuis leur arrestation un ralentissement s’observe en effet, il ne faut pas oublier qu’une telle activité demeure protéiforme et sans cesse renaissante. Les Troïka sont difficiles à déceler. Elles se multiplient et se recrutent souvent parmi les jeunes fanatisés, encore inconnus des services de police.

LISTE DES DIRIGEANTS DE L’EX-PARTI COMMUNISTE

BERNARD Louis, Joseph: né le 23 janvier 1920 à ERGUE ARMEL (Finistère), domicilié chez sa mère (veuve), rue Haute à Locmaria en Ergué Armel, QUIMPER. Peintre en bâtiment – sans fortune è ex-depositaire du journal « La Bretagne communiste ».

Signalement: Taille 1m66 environ – corpulence assez forte – cheveux chatains rejettés en arrière, sourcils chatains, front large et découvert, nez rectiligne, rasé, teint café au lait, visage ovale, légèrement voûté

COSQUERIC Guénolé: né le 13 février 1906 à PLONEIS (Finistère), menuisier, domicilié 26 bis rue des Reguaires à Quimper – actuellement employé par les Autorités occupantes, aux environs de Brest – ne possède aucune fortune – marié – 3 enfants (est en instance de séparation de corps)

Signalement: Taille 1m70 environ – voûté – cheveux châtains foncés – sourcils épais châtains foncés – front large – nez rectiligne – yeux marrons – bouche moyenne – menton rond – barbe rasée – moustache noire – teint mat – visage rond et plein – corpulence forte.

Ex-secrétaire du syndicat unitaire des ouvriers du bâtiment.

D’HERVE Jean: né le 4 Décembre 1897 à ERGUE ARMEL (Finistère), couvreur, domicilié 8 bis rue Pen ar Stang à Quimper, marié – 5 enfants. Actuellement employé par les Autorités occupantes et travaille dans les environs de BREST.

Ex-secrétaire de la cellule communiste de QUIMPER (aurait quitté vers 1933).

Signalement: Taille 1m68 environ – cheveux châtains clairs – sourcils chatains clairs – nez ordinaire légèrement concave et retroussé – yeux bleus – bouche moyenne – menton ordinaire – rasé – visage ovale – corpulence moyenne

ILLIOU François: né le 7 mars 1907 à Lambézellec (Finistère), cordonnier artisan, domicilié 17 rue de Rosmadec en Penhars, marié, 2 enfants. Sa femme est employée des PTT… Ne possède pas d’autres ressources que les gains du ménage. Ex-secrétaire du syndicat unitaire des galochiers à Rosporden.

Signalement: Taille 1 m70, cheveux châtains clairs – sourcils châtains clairs – front haut – nez rectiligne – yeux bleus – bouche moyenne – menton moyen – rasé – teint pâle – visage allongé assez fin – corpulence moyenne – santé précaire.

JAOUEN Albert: né le 4 mars 1904 à Quimper (Finistère), plombier zingueur artisan, domicilié avenue Kergoat ar Lez en Ergue Armel, marié un enfant – ne possède aucune fortune.

Ex – secrétaire de la cellule communiste de Quimper – Interné administrativement à Chartres.

Signalement: 1, 70 m – cheveux châtains clairs – sourcils châtains clairs – front haut – nez rectiligne – teint ordinaire – visage ovale petit –

Signe particulier: ne peut lever le bras par suite d’une blessure reçue en Espagne, en combattant dans les rangs de l’Armée Républicaine avec le grade de lieutenant.

* M.S.R: Mouvement social révolutionnaire d’Eugène Deloncle, parti fasciste, collaborateur, et pro-allemand issu de la Cagoule qui va fusionner ensuite avec le RNP de Marcel Déat

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère. 6/ Denise Firmin née Larnicol (1922-2019)

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère.

6/ Denise Firmin née Larnicol (1922-2019)

Voici des extraits de l’hommage qui lui a été rendu par son petit-fils Frédéric, lors de ses obsèques à Lesconil le 19 janvier 2019

https://bigouden1944.wordpress.com/tag/lesconil/

 

Hommage à Denise Larnicol

Elle était parmi les personnes les plus âgées de notre village. Elle était de ces grandes familles de Lesconil qui ont pour la plupart disparu. Denise, nous le savons tous, était une militante au sens le plus noble ; mais c’était aussi, par sa vie, un témoin privilégié du XXème siècle qui, s’il lui apporta tristesse et chagrin, sut lui donner aussi beaucoup de joie.

Morte à l’aube de ses 97 ans, Denise, par la longueur considérable de son existence, fut un témoin exceptionnel des grands bouleversements et plus particulièrement des moments les plus sombres que connurent la France et le monde au cours du XXème siècle.

Née le 5 février 1922 au pied de la butte de Ménez-Veil, elle était la fille de Louis Larnicol et de Victorine le Fur, tous deux issus de familles anciennement installées à Lesconil.

Louis, propriétaire d’un petit bateau dont le nom – « Egalité » – exprimait avec pertinence et simplicité les idées progressistes qu’il avait adoptées, était l’un des enfants du célèbre meunier conteur dont les récits inspirèrent et nourrirent les recueils de Marcel Divanach qui, originaire du quartier, avait eu le bonheur d’assister aux veillées qu’il animait dans sa chaumière. Victorine, quant elle, originaire de Kerandraon, haut de la grand’rue actuelle, était la fille d’un marin, Jean le Fur (Yann ar Fur) et de Anna Draoulec que tout le monde désignait par la forme bretonne de son prénom « Nagen Draoulec ».

Quelques années après sa naissance, Denise changea de quartier pour s’installer à proximité du Temple avant que ses parents ne décident d’entreprendre, non loin de là, au fond d’un chemin que l’on allait baptiser plus tard « rue du Temple », l’édification d’une maison qu’elle ne quittera plus.

A l’école, dès le début, Denise se passionna pour le savoir et, naturellement, se fit remarquer par l’excellence des résultats qu’elle obtenait dans toutes les disciplines comme en témoigneront toujours ses anciennes camarades de classe. Cela fut toujours l’objet pour ses parents d’une indéniable fierté. Ayant obtenu brillamment son certificat d’étude, sésame des enfants du peuple de cette Troisième république de la méritocratie, elle choisit pourtant, contre les conseils de son père, disposé à financer ses études secondaires, de travailler à l’usine pour demeurer dans la compagnie de ses amies. Elle se rendra cependant très rapidement compte de l’erreur commise et nous fera part, jusqu’à la fin de ses jours, des regrets de ne pas avoir suivi les sages conseils paternels.

Mais vinrent les heures sombres. La déclaration de guerre avec l’Allemagne d’Adolphe Hitler, en septembre 1939, allait constituer le commencement de la période la plus dramatique de sa vie. C’est devant le mur du Temple, en présence de ses parents et des habitants du quartier, qu’elle assista à l’entrée triomphale des troupes de la Wehrmacht à Lesconil, dans une atmosphère, comme elle le dira toujours, chargée d’un silence inquiétant. Cette angoisse était, à l’évidence, prémonitoire, car, les quatre années qui suivirent furent pour sa famille proche, comme pour bon nombre de Lesconilois, le temps de ce que l’on pourrait qualifier bibliquement d’une véritable Apocalypse.

Membres très actifs du Parti communiste et patriotes authentiques, son père et ses cousins de la famille Larnicol entrèrent immédiatement en résistance, refusant la politique de collaboration du maréchal Pétain et toute forme d’attentisme.

Les combles de l’antique chaumière des Larnicol au Ménez-Veil furent aussitôt choisis pour abriter les premières armes, les tracts et les journaux clandestins, au péril de la vie de ses oncles et tantes tandis que son cousin, Alain le Lay, révoqué de l’Éducation nationale pour ses opinions politiques, ne cessait de parcourir la Bretagne afin d’organiser et de structurer un vaste mouvement de résistance. Mais les missions dont il était chargé s’arrêtèrent brutalement en 1941 lorsqu’il fut arrêté dans le train, le 12 novembre, par des gendarmes français, abominables sicaires de Pétain et de sa clique de traîtres. Livré aux Allemands et déporté à Auschwitz, il y mourut le 4 octobre 1942 à Birkenau. Louis Larnicol, autre cousin, également chassé de l’Éducation nationale, fut, quant à lui, fusillé à l’école Saint-Gabriel de Pont-l’Abbé, le 12 juin 1944, après avoirs subi d’horribles sévices dont les traces physiques poussèrent sans doute les Allemands à faire disparaître son corps qui ne fut jamais retrouvé. Pierre Quéméner, un autre cousin, fut fusillé, avec d’autres camarades, dans les dunes de la Torche. Fille unique, Denise se retrouvait donc, lorsque la paix revint, privée d’une partie des parents de son âge et de ses amis les plus proches.

Il convenait de faire le deuil et de passer à autre chose. La vie continuait. Denise épousa René Firmin de Larvor et donna naissance à Louis-René et, un an plus tard, à Marie-Pierre. Il fallut agrandir la maison de Victorine pour y loger confortablement la petite famille. Les années passèrent ; chacun suivit son destin : René Firmin allait en mer et Denise travaillait chaque été dans les cuisines du centre de loisir de la SNCF. Cette activité lui plaisait car, lorsqu’elle fut en retraite, elle en parlait souvent, toujours avec émotion (…).

Une humaniste communiste militante

D’un bout à l’autre de sa longue vie, Denise ne cessa d’être une militante. Jamais elle ne s’arrêta de combattre activement aux côtés de sa famille idéologique, le Parti communiste.

Dès la fondation de ce mouvement, lors du congrès de Tours en décembre 1920, son père avait officiellement adhéré à ce courant révolutionnaire qui, dans le sillage tracé par la révolution d’octobre 1917, voulait mettre un terme à l’odieux système capitaliste fondé sur l’exploitation des travailleurs et des petits. Membre actif et incontournable du syndicat des marins, Louis Larnicol éleva donc sa fille dans une ambiance imprégnée de militantisme. C’est à cette époque qu’elle se familiarisa, comme tant d’autres enfants de Lesconil, avec les luttes sociales parfois intenses dont les ports bigoudens étaient le théâtre.

Devenue adulte et jusqu’à ce que ses forces le lui permirent, Denise fut de la plupart des manifestations que l’on organisait lorsqu’un acquis social obtenu durement par les anciens, comme l’on disait, était menacé. Ainsi, dans les années 1980, elle défila dans les rues de Pont-l’Abbé pour le maintient de l’usine Saupiquet et s’activa vigoureusement pour empêcher la fermeture de l’usine Raphalen de Plonéour-Lanvern et de la conserverie COOP du Guilvinec. A chaque fois qu’un membre du Comité central de la place du Colonel Fabien organisait une réunion dans la région, elle figurait au nombre des participants, généralement en compagnie de sa complice et fidèle cousine Anita Charlot. Je me souviens par exemple l’avoir accompagné à un meeting organisé à Brest, lors de la campagne présidentielle, en vue de soutenir la candidature d’André Lajoinie. Je pus mesurer, et j’en fus impressionné, à quel point l’esprit militant qui l’imprégnait, elle et ses camarades (Anita, Lita Quéméner, Marthe Brenn…), était puissant et quasiment religieux.

Pleinement dévouée aux idéaux d’égalité et de fraternité, c’est naturellement qu’elle s’investit très rapidement dans les causes relatives au pacifisme et, plus récemment, à l’écologie. Il s’agit d’ailleurs, sans nul doute, de la raison qui la poussa à prendre part à un rassemblement organisé en faveur de la disparition des armes nucléaires. Elle fut d’ailleurs enchantée d’y avoir rencontré le sulfureux monseigneur Gaillot dont elle me montrait régulièrement, non sans fierté, les photos qu’elle avait prises de lui.

Finalement, chers amis, une image suffit à résumer l’humaniste et la militante qu’elle fut : celle de Denise juchée sur sa bicyclette bleue à sacoches parcourant notre cher village de Lesconil et ses environs pour remettre aux camarades et aux sympathisants le journal qu’ils attendaient, Leur Journal, celui fondé par le Grand Jaurès : l’Humanité.

En somme, le communisme de Denise fut comme celui de la grande majorité des Français qui croyaient à l’avènement d’un monde meilleur, comme celui mis en poème par Aragon ou celui chanté par Jean Ferrat : un humanisme imprégné d’un profond patriotisme.

ACCUEIL MILITANT DU PDG DE LA POSTE A QUIMPER!

Ce vendredi Philippe Wahl PDG du groupe La Poste, était attendu de pied ferme par les postiers et usagers en colère devant la poste principale de Quimper. Après avoir annulé une première visite à la dernière minute, il était cette fois présent.

Les personnels qu’il avait appelés à la mobilisation pour leur entreprise l’avaient pris au mot , ils étaient en grève à l’appel de la CGT et mobilisés à Quimper pour leurs conditions de travail, leurs salaires et le service public. Bien mis à mal ces derniers mois à Quimper où la réorganisation – désorganisation de la distribution du courrier fin octobre avec les tournées « sacoche », privant les facteurs de la maîtrise de leur tournée, a entraîné une accumulation de près de 200 000 plis et colis non distribués!

Plusieurs fois interpellés par l’élu communiste Piero Rainero, présent parmi les manifestants, les dirigeants de La Poste et Philippe Wahl lui-même n’ont jamais daigné répondre à ses courriers. A l’initiative de notre élu, un vœu avait même été voté à l’unanimité par le conseil municipal de Quimper.


Pendant que Philippe Wahl recevait une délégation syndicale, les manifestants, qui avaient déposé colis factices et vêtements de travail devant la porte de la Poste principale sont restés attendre son retour sous la pluie et dans les rafales de vent, en chantant et même avec un flash mob des militantes de la FAPT CGT bien rôdées à cet exercice.

 


Isabelle Le Guillou secrétaire de la FAPT CGT du Sud-Finistère profita de cette attente pour lire la déclaration préparée pour la venue de Philippe Wahl, affirmant au passage que « nos vies valent plus que leurs profits » et concluant par « Nous ne laisserons pas le Finistère devenir un désert postal! »


A la sortie de la délégation, Anne-Marie Guillermou fit un compte-rendu de l’entrevue : non sur toute la ligne aux revendications des salariés, l’entreprise qui est pourtant largement bénéficiaire du CICE et autres cadeaux de l’État, n’en aurait pas les moyens! Philippe Wahl a dû quand même reconnaître que la mise en place de la nouvelle organisation de la distribution du courrier à Quimper avait été catastrophique, annonçant que les leçons en seraient tirées avant de passer à l’étape suivante, la région brestoise. Mais les mêmes propos lénifiants avaient été tenus par sa direction départementale au moment de passer du pays bigouden à la région quimpéroise…

Avant de filer discrètement dans l’automobile qui était venue le chercher à une autre entrée…

 

Quand la mairie d’Ergué Armel (rattachée à Quimper en 1960) dénonçait ses Etrangers, apatrides, juifs aux autorités allemandes en juillet 1941.

Piero Rainero nous a transmis ce document, triste témoignage de la collaboration d’une mairie finistérienne avec l’occupant, la mairie d’Ergué Armel dénonçant aux autorités d’occupation ses étrangers, apatrides, juifs de la commune, liste de réfugiés où figure le nom du père de Piero Rainero, Pierre Rainero, d’origine italienne, né en 1901, habitant cette commune rattachée à Quimper en 1960.

La persécution des juifs et des réfugiés en France pendant l’Occupation a été grandement facilitée par la collaboration des autorités officielles.

Municipales: le Parti communiste présentera au moins 85 candidats dans le Finistère.

A l’heure de la clôture du dépôt des listes dans les communes du Finistère, nous sommes en mesure d’annoncer que le Parti communiste français présentera sur des listes de rassemblement de la gauche dans des configurations dépendant d’une commune à l’autre au moins 85 candidats dans les communes du département, parmi lesquels, une douzaine de sympathisants environ.

Pas si mal pour un parti qui compte 900 adhérents dans le Finistère, même s’il y a eu des communes où il nous a été plus difficile, malgré notre volonté ou des opportunités, de bâtir des listes ou de trouver des candidats, ou parfois même des interlocuteurs à gauche.

Nous aurons des candidats sur des listes d’union de la gauche à Brest, Quimper, Briec, au Relecq-Kerhuon, Gouesnou, Morlaix, Pont l’Abbé, Loctudy, Carhaix, Rosporden-Kernevel, Scaër, Landerneau, Douarnenez, Plouigneau, Plougonven, Guimaëc, Saint Thégonnec-Loc Eguiner, l’Ile de Batz, Sizun, Moëlan-sur-Mer, voire Plomeur, Berrien si on compte de proches sympathisants .

Environ un tiers des électeurs du Finistère sera en mesure de voter pour une liste de gauche où figureront des militants communistes, en plus ou moins grand nombre.

Des camarades ou proches sympathisants se présentent aussi en tête de liste avec des possibilités réelles de gagner pour être maires à Scaër (Christian Carduner), Rosporden-Kernével (Jacques Rannou, maire délégué de Kernevel, avec Michel Loussouarn, maire de Rosporden), Plougonven (Martine Carn), Loctudy (Christine Corfmat), et Douarnenez (Hugues Tupin).

Nous présentons aussi beaucoup de jeunes candidats sur ces élections municipales, avec un renouvellement important de nos candidats et élus potentiels.

Merci à tous nos candidats pour leur investissement et leur prise de responsabilité au service des droits sociaux des citoyens, d’une démocratie vivante, de l’égalité, du partage, de l’écologie, du service public et d’une société de « l’humain d’abord » qui commence à se construire à l’échelle de la commune et des communautés de commune.

Nous espérons avoir de nombreux élus, adjoints, conseillers communautaires au sortir de ces élections municipales du 15 et 22 mars pour servir la population avec le souci de lui rendre des comptes régulièrement et de l’associer aux décisions.

Bonne chance à tous nos candidats sur ces listes d’union.

Nous espérons qu’ils contribueront à permettre à la gauche de sortir renforcée de ces élections municipales dans le Finistère, comme dans le reste du territoire breton et national.

Ismaël Dupont, secrétaire départemental du PCF

1920-2020 – 100 ans d’engagements communistes en Finistère. 5/ Fernand Jacq (1908-1941)

1920-2020 – 100 ans d’engagements communistes en Finistère.

5/ Fernand Jacq (1908-1941)

Né à Granville (Manche) le 12 janvier 1908Fernand Jacq est issu d’une famille de fonctionnaires (père douanier, mère employée des PTT). Ses parents quittent peu après sa naissance la Normandie pour la Bretagne et Fernand grandit en Finistère, dans la petite commune de Pleyber-Christ.

Élève studieux et brillant malgré une santé fragile, il s’oriente vers des études de médecine et sort diplômé de la faculté de Rennes, ville où il rencontre sa femme. En 1933, il revient dans le Finistère, d’abord à Querrien, puis s’installe au Huelgoat comme médecin, terminant sa thèse de doctorat en médecine en 1934.

Communiste, sa mère écrit en 1945 dans une brève biographie de son fils, qu’elle l’interrogea avant guerre sur son engagement politique. Il lui répondit : « Parce que j’ai eu faim ! et que je travaille pour qu’il n’y ait plus de misères ».

En effet, dès 1930, Fernand Jacq adhère au Parti Communiste Français alors qu’il est étudiant à Rennes. Il devient conseiller municipal au Huelgoat en 1935, puis participe à sa restructuration après son interdiction en septembre 1939.  Il fut élu municipal à Huelgoat de 1935 à 1939. En 1935, la liste communiste aux municipales, composée de huit artisans, quatre cultivateurs, un instituteur et deux retraités, avait devancé la liste SFIO, obtenant ainsi trois élus. En 1937, Fernand Jacq était candidat du PCF aux cantonales à Huelgoat ; il se désista en faveur de Pierre Blanchard (SFIO), élu au second tour avec 55 % des voix face au radical François Le Dilasser.

Fernand Jacq était en même temps secrétaire de la section de Huelgoat, membre du comité régional du PCF.

L’arrivée de la guerre

Lorsque la guerre éclate, Fernand Jacq est contrarié de n’être pas mobilisé. Il est réformé pour raison de santé mais adresse un courrier au préfet du Finistère par lequel il demande d’être incorporé dans un régiment quelconque. Il souhaite, d’après le témoignage de sa mère, être aux côtés de ses camarades dans le combat. Toutefois, sa demande est rejetée et il est contraint d’attendre l’arrivée des Allemands au Huelgoat.

A l’arrivée des troupes d’occupation à Pont-Aven, commune de résidence de ses parents, un notaire menace et rappelle les engagements politiques de Fernand Jacq au père de ce dernier. Il déclare espérer que le médecin sera bientôt fusillé. La famille vit alors dans une inquiétude perpétuelle. Le médecin est en effet déchu de son mandat politique par le Gouvernement de Vichy. Le médecin est empêché par les Allemands et sa mairie collaboratrice de circuler en voiture dès la fin 1940 (il n’a pas de bons d’essence pour ses déplacements).   » Qu’importe, il est allé de village en village, à pied ou à bicyclette, dans la boue ou la neige, apporter aux malades soins et réconfort moral. Sensible au courage quotidien des paysans des Monts d’Arrée arrachant à une terre ingrate une maigre subsistance, il en est aimé à cause de sa simplicité et de sa générosité » (Fernand Grenier).

Naturellement, Fernand Jacq rejoint la Résistance en adhérant en 1941 au Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France. Il procède à de nombreux recrutements et est l’un des organisateurs des premiers groupes de FTP (Francs-Tireurs et Partisans) dans le Finistère. En juin de la même année, il est désigné comme responsable départemental du Service Sanitaire et réussit rapidement à mettre sur pied les éléments d’une organisation qui rend de grands services à la Résistance.

Arrestation et internement

Fernand Jacq est arrêté le 3 juillet 1941, probablement victime d’une des innombrables lettres de délation envoyées aux autorités sous l’Occupation. Il est immédiatement conduit dans le camp d’internement de Choisel, à Châteaubriant (Loire-Inférieure), section politique, baraque 7. Voici son témoignage le lendemain de son arrivée (correspondance à ses parents) :

Dans les lettres suivantes adressées à sa famille, le Docteur Jacq ne renie jamais ses engagements et redit sa fierté de partager le sort de millions d’Hommes, d’être enfermé à Choisel au milieu de camarades constituant « l’élite de la France ». Il écrit aussi : « Il y a plus d’intelligence ici que dans n’importe quel lycée de France et nous vivons dans l’attente d’un avenir que nous sentons très proche, avec la certitude de la victoire ». Toutes ses lettres dénotent d’une grande foi en l’avenir et la victoire finale du camp de la Liberté.

L’abattement n’est donc pas de mise et Fernand Jacq est très actif dans le camp. Il dispense durant sa captivité des cours de breton pour les autres otages du camp et met en place une chorale bretonne.
Côté population, il faut aller chercher dans la correspondance préfectorale pour mesurer l’émoi suscité par l’arrestation du médecin. En décembre 1941, en effet, deux courriers du Sous-Préfet de Châteaulin sont transmis à son supérieur direct, le Préfet du Finistère.

Il demande la grâce du Docteur Jacq, assortie d’une mesure d’éloignement du département.

La raison de cette démarche volontariste du Sous-Préfet transparaît clairement dans ses écrits. La population « … commence à le (Fernand Jacq) considérer comme un héros ». La libération par les autorités à la période de Noël « … dissipera définitivement le malaise dont j’ai pu être témoin depuis quelques semaines au cours de mes tournées dans la région susvisée ».

L’arrestation de Fernard Jacq choque donc bien la population du Huelgoat, à tel point que le Sous-Préfet de Châteaulin semble craindre que son maintien en détention ne constitue un danger dans le rapport des autorités avec la population locale.

Cette initiative du Sous-Préfet restera toutefois lettre morte, intervenant trop tardivement

Dernière lettre de condamné de Fernand Jacq -document archives Départementales du Finistère

Les Neuf de la Blisière

En effet, à la suite d’attentats à Paris, les Allemands décident de fusiller 100 otages ; neuf seront pris dans le camp de Choisel. Parmi eux figure Fernand Jacq. Vers midi, le 15 décembre 1941, les feldgendarmes conduisent les neuf otages en plein cœur de la forêt de Juigné, au bord de l’étang de La Blisière où ils sont exécutés aux alentours de 15 heures.

Au moment du départ des otages pour le lieu de l’exécution, les prisonniers du camp de Choisel s’étaient mis à entonner la Marseillaise, certains chantèrent le Bro gozh ma zadoù (hymne national breton), d’autres enfin entonnèrent l’Internationale en breton.
L’espoir et la résistance à l’oppression ne quitta pas ces hommes comme en témoigne encore la dernière lettre de Fernand Jacq, lettre d’adieux rédigée à ses parents le jour même de l’exécution.

Fernand Jacq ne manque d’ailleurs pas de rappeler dans cet écrit que lui et ses camarades ne sont pas les premières victimes de l’occupant au camp de Choisel et commémore les fusillés du 22 octobre 1941. Ce jour là, en représailles à l’assassinat du commandant de Nantes, le Feldkommandant Fritz Holtz, les Allemands avaient fusillés 27 détenus du camp de Choisel dont le jeune Guy Môquet (17 ans).

L’émotion est grande à la mort du médecin du Huelgoat. Les premiers témoignages d’afflictions des proches de la famille en attestent bien sûr, mais c’est à la libération qu’on mesurera l’impact qu’eurent ces exécutions arbitraires de civils parmi la population française.

Médecin de campagne, médecin des pauvres, profondément humaniste, Fernand Jacq était considéré comme une sorte de « saint laïc » à Huelgoat, dans la montagne rouge de l’Arrée. Au camp de Châteaubriant, il avait ouvert des cours de breton et monté un groupe de chant choral. Il était très estimé dans toute la région d’Huelgoat où il fit campagne pour le développement de l’hygiène. Acquise aux communistes dès 1921, la mairie du Huelgoat fut marquée par la dissidence de Corentin Le Floch (ancien SFIO et PCF), avant de devenir le fief d’Alphonse Penven entre 1945 et 1989. Selon Pierre Guyomarh, ancien FTP, cité par Fernand Grenier (Ceux de Châteaubriant), la mort de Fernand Jacq va susciter « une vive recrudescence de l’activité patriotique dans tout le Finistère et fera lever de nombreux combattants décidés à venger Jacq et à chasser l’envahisseur ».

Extrait de l’ultime message de Fernand Jacq:

« La mort naturelle libère l’humanité de ses fragments usés; la mort violente donne par réaction une énergie nouvelle à cette humanité. Toute ma vie, j’ai lutté contre la guerre et pour une vie meilleure, pour le progrès. Les morts sont de grands convertisseurs. Ma mort sera utile… »

Fernand Jacq après l’exécution des 27 otages communistes et cégétistes à Châteaubriant le 22 octobre 1941 avait refusé, au camp de Choisel, avec la grande majorité des 700 détenus (seuls 20 firent exception), de signer une déclaration d’allégeance à Pétain qui aurait pu le sortir des listes d’otages potentiels à fusiller en cas d’attentat contre les troupes d’occupation allemandes.

Il est fusillé le 15 décembre alors qu’il n’a que 32 ans avec un autre docteur, Louis Babin, l’instituteur Paul Baroux, le charpentier Maurice Pillet, le secrétaire de la fédération CGT des Produits Chimiques René Perrouault, Adrien Agnès, agent technique, les métallos Raoul Gosset et Georges Vigor, le jeune ouvrier Georges Thoretton.

Quand son nom est prononcé pour l’appel des condamnés, Fernand Jacq travaille à une étude avec les médecins Ténine et Pesqué sur la médecine sociale.

« Les neuf appelés sont amenés devant le bureau. Ils sont aussitôt enchaînés. Ils montent dans les camions, la tête haute. Le 22 octobre se renouvelle avec la même émotion. La « Marseillaise » éclate puis le « Chant du Départ ». Tout le camp chante avec eux, jusqu’à ce que disparaissent au tournant de la route les deux véhicules… C’est aux abords de la forêt de Juigné, en un lieu enchanteur, La Blisière, que le crime va être consommé ». Les Allemands, rapporte le grand résistant communiste Fernand Grenier dans Ceux de Châteaubriant voulaient éviter de faire traverser Châteaubriant aux condamnés pour les emmener à la sablière comme les 27 fusillés du 22 octobre tant l’émotion était grande dans la ville de Loire-Inférieure après ce crime. Ils avait décidé d’assassiner au fond d’un bois, loin de toute agglomération. Les 9 condamnés à mort communistes furent attachés aux arbres dans la forêt. Le crépitement des balles fut entendu des fermes proches. Le même jour, Gabriel Péri tombe au Mont Valérien et Lucien Sampaix, secrétaire général de la rédaction de l’Humanité, à Caen.

 

Sources:

 

 

 

Ceux de Châteaubriant, Fernand Grenier (éditions sociales, 1961)

 

 

 

 

 

 

 

 

Retour sur le débat public sur les centres de santé au Binigou à St Martin des Champs avec le docteur Eric May, Yves Jardin et Martine Carn.

 

Un débat passionnant du comité de défense de l’hôpital des usagers de Morlaix au Binigou à Saint Martin des Champs ce samedi 22 février (salle mise à disposition gratuitement par la mairie, avec la présence du maire François Hamon et d’autres élus de son équipe).

Une introduction d’Eric May et un débat d’une très grande qualité sur la question du développement nécessaire des centres de santé. Le docteur Eric May est responsable d’un centre de santé à Malakoff et président de la coordination qui promet les centres de santé et conseille les collectivités et associations porteuses de projet en la matière, comme le ministère de la santé.

Martine Carn , Dr Eric May, Yves Jardin

Yves Jardin, animateur de la coordination nationale de défense des hôpitaux de proximité et du comité de Douarnenez, a aussi pris la parole pour parler des campagnes de la coordination pour le développement des centres de santé et des projets bretons en la matière, et Martine Carn, présidente de l’association comité de défense des usagers de l’hôpital public en pays de Morlaix qui a introduit la réunion.

Le propos d’Eric May montrait clairement la nécessité d’envisager la création de centres de santé communaux ou intercommunaux dans le pays de Morlaix, et à Morlaix tout particulièrement.

Les échanges ont été très nombreux et très intéressants au cours de cette réunion publique organisée par le Comité de défense des usagers de l’hôpital public en pays de Morlaix. 

De l’avis recueilli auprès de nombreux  participants à cette initiative (70 environ), ce temps de réflexion et de débat a été très riche d’enseignements, et aussi sans doute d’idées à avancer dans le débat municipal pour ce qui concerne les questions de l’offre de soins de ville de proximité et de leur organisation sur notre territoire en réponse aux besoins des usagers et de la population.
Le comité se félicite du succès de l’initiative. Il remercie vivement le Dr Eric May, médecin et directeur d’un centre de santé à Malakoff (92) pour son animation ainsi que Yves Jardin, membre de la Coordination nationales et du comité de Douarnenez.
Onze adhésions au comité de défense ont été réalisées à cette occasion.
Pour le comité de Morlaix.
Roger Héré.

Photos JL Le Calvez et PY Boisnard

Plus de photos sur le Chiffon Rouge de Morlaix.

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère. 4/ Corentine Tanniou (1896-1988)

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère.

4/ Corentine Tanniou (1896-1988)

Nous empruntons cet article à notre ami Gaston Balliot et à son excellent blog sur l’histoire sociale et politique du pays Bigouden.

 

Un couple de Résistants de la première heure
Marie-Corentine et Pierre Tanniou 

Tanniou Corentine, née Nicolas le 16 novembre 1896, à Combrit était brodeuse à l’origine. Mariée en première noces à Albert Dornic, militant communiste, elle l’aide dans ses tâches militantes. Celui-ci décède en 1928, atteint d’une tuberculose contractée au front durant la guerre 14-18.

Veuve, elle se remarie à Pierre Tanniou, né, quant à lui le 1er février 1888 à Pont-L’Abbé. Corentine et son mari adhérent au PCF dès le début de l’occupation allemande alors qu’ils sont déjà  « la boîte aux lettres » du PCF à Pont-L’Abbé depuis son interdiction par le gouvernement Daladier en septembre 1939..

Fin 1941 et en 1942, leur tâche était de recevoir à leur domicile, rue de la Gare à Pont-L’Abbé, des colis de tracts et de journaux ( «  l’Humanité » , « La vie ouvrière » et autres journaux et tracts du PCF clandestin et plus tard ceux du « Front National » ) venant de Paris par le train, via Quimper. Ils répartissaient tout ce matériel entre les groupes clandestins en Pays bigoudens. Qui pouvait imaginer que cette vieille petite bigoudenne transportait une telle « marchandise » dans son grand cabas ? Ils hébergent fréquemment des Résistants en mission. Fin 1942, Corentine et Pierre sont arrêtés en même temps par des policiers français. Corentine sera relâchée faute de preuves et d’aveux, après un séjour à la prison surpeuplée de Mesgloaguen à Quimper. Mais Pierre aura moins de chance et sera détenu à la prison de Quimper puis au camp de Pithiviers deux années durant, jusqu’à la Libération.

Biographie établie par Jean Kervision sur la base des biographies de l’ouvrage de Eugène Kerbaul : « 1918-1945 , 1640 militants du Finistère » 

Corentine est décédée à l’âge de 92 ans. En 1983, elle se présentait à Pont L’Abbé sur la liste municipale du Parti communiste, prouvant ainsi la fidélité à son engagement.

Gaston Balliot : J’ai très bien connu Corentine à Pont L’Abbé mais hélas à l’époque je n’ai pas recueilli ses récits passionnants. Elle utilisait la réserve de son magasin rue Victor Hugo, prés de la gare de Pont L’Abbé, comme cachette pour la Résistance, et dissimulait dans son sac de bigoudène certains « objets illicites ».

On m’a apporté une cassette audio dans laquelle Corentine raconte « sa Résistance ». Cet enregistrement date de décembre 1979 – Corentine avait 83 ans – et la qualité audio n’est pas très bonne, j’ai donc ajouté une transcription téléchargeable en PDF (seuls quelques petits bouts de phrases peu audibles manquent).

Téléchargement de la transcription.

 

Corentine Tanniou Dornic est la bigoudène située au centre, elle est entourée de Rol Tanguy (chef FFI qui a libéré Paris, ancien métalo né à Morlaix, ancien des Brigades Internationales), Paul Le Gall (futur secrétaire départemental du PCF Finistère Sud), Alain Signor, responsable communiste depuis l’avant guerre, résistant, député à la Libération, et Pierre Le Rose (archives Pierre Le Rose).

 

 

Le Rassemblement national absent des Municipales à Morlaix en 2020 – Une bonne nouvelle qui doit conduire à une mobilisation encore plus grande de l’électorat de gauche.


Ils avaient pourtant fixé la présence d’une liste à Morlaix comme objectif départemental et régional, Marine Le Pen faisant même une étape non annoncée publiquement le 30 janvier dernier à Morlaix, associée à sa visite aux militants brestois, pour soutenir la liste du Rassemblement National à Brest, conférence de presse contre laquelle 18 organisations de gauche et 250 personnes avaient manifesté, suscitant les propos menaçants de Gilles Pennelle, le leader régional du parti d’extrême-droite: « Au pouvoir, nous les mettrons hors d’état de nuire » . 

Nous savons depuis hier que le parti xénophobe et autoritaire des Le Pen ne sera pas en mesure de réunir 33 noms pour présenter une liste à Morlaix, une ville de 14 700 habitants dont les difficultés sociales pouvait en faire une « cible » de choix pour tester les capacités de progression du Rassemblement National qui avait fait 7,5% aux Municipales de 2014 où il avait pu présenter une liste, mais était en progrès, comme partout en France et Bretagne, avec 13%  des voix aux dernières européennes sur la ville (2% aux Régionales de 2010 pour le FN sur la ville).

Le RN n’avait pas distribué un seul tract pour les municipales et n’avait pas organisé une seule réunion publique. Il n’avait pas de programme et aurait été en peine de réunir suffisamment de candidats, surtout un tant soit peu « crédibles ».

Son absence au 1er tour des municipales à Morlaix est une bonne nouvelle dans la mesure où cela témoigne de sa faible implantation militante dans notre ville, même si une partie de ses idées sont partagées par des électeurs.

En 2014, déjà, ils n’avaient pas été en mesure de faire une campagne municipale locale digne de ce nom et avaient réuni leur liste à la hâte et dans des conditions pas très académiques (recrutement dans les bistrots, très vieilles personnes sur la liste, etc.).

Pour autant, il nous faut rester vigilants sur la progression des idées et préjugés racistes, xénophobes, intolérants, dans notre ville.

Le Rassemblement National, pour faire bonne figure, a tenté de maquiller la déconvenue de son incapacité à faire une liste à Morlaix en niant cette incapacité et en disant qu’ils n’en feraient pas « pour faire barrage à la gauche ».

Ce soutien à peine déguisé, et non voulu ni négocié par l’intéressée au demeurant, à la candidature de droite de la maire sortante Agnès Le Brun et de son équipe, doit conduire à un sursaut de l’électorat de gauche pour pouvoir mettre aux responsabilités et une équipe aux valeurs humanistes, sociales, écologistes.

Les citoyens peuvent encore faire en sorte qu’en donnant le maximum de voix à « Morlaix Ensemble » conduite par Jean-Paul Vermot (et soutenue par 220 citoyens actuellement, et les partis Génération.s, le PCF, le PS, les Radicaux de Gauche, avec 50% de citoyens engagés non adhérents de partis politiques sur la liste) au premier tour, la liste qui a une chance de l’emporter sur Agnès Le Brun et son équipe, un second tour soit gagnable pour la gauche, ce que souhaitent une grande partie des Morlaisiens, associations, personnels communaux.  

Retraites, d’autres choix sont possibles !

Le 18 février, à Brest, les représentants de 7 organisations de gauche et écologistes (PCF, EELV, Génération.s, UDB, les Radicaux de gauche, République et socialisme, et PS) se sont retrouvées pour présenter le tract commun qui sera diffusé lors des manifestations contre le projet de réforme des retraites qui se dérouleront jeudi dans le Finistère.

Cet appel unitaire départemental reprend les grandes lignes de la plateforme commune des forces de gauche et écologistes adopté le 22 janvier au niveau national.

Emmanuel Macron doit écouter le peuple et renoncer à son projet qui ne satisfait personne.

D’autres choix sont possibles. Nous pouvons garder et améliorer le système par répartition en mobilisant le fonds de réserves des retraites (127 milliards), en revenant sur les exonérations de cotisations sociales (66 milliards), en élargissant l’assiette de financement aux revenus du capital (30 milliards), en développant une politique au service de l‘emploi et en appliquant une réelle égalité salariale entre les femmes et les hommes (6 milliards).

Une réforme des retraites juste ne peut pas faire l’impasse sur la question de la pénibilité, ni sur un niveau de pensions minimum au niveau du SMIC.

Ces 7 organisations appellent les Finistériennes et Finistériens à continuer à se mobiliser fortement, contre ce projet de réforme, notamment jeudi 20 février, journée de mobilisation nationale.

Brest le 18 février 2020

 

1920-2020 – 100 ans d’engagements communistes en Finistère. 3/ Albert Rannou (1914-1943)

1920-2020 – 100 ans d’engagements communistes en Finistère.

3/ Albert Rannou (1914-1943)

Albert Rannou ancien lieutenant des brigades internationales en Espagne, a été fusillé au Mont-Valérien (Suresnes, Seine, Hauts-de-Seine) le 17 septembre 1943 en même temps que 18 autres communistes brestois ou résidant à Brest: Lucien Argouach, Albert Abalain, André Berger, Louis Departout, Yves Guilloux, originaire des Côtes-du-Nord, Eugène Lafleur, venu de Paris, Louis Le Bail, Paul Le Gent, Paul Monot, Henri Moreau, Jean-Louis Primas, un ancien des Brigades Internationales en Espagne, Jean Quintric, Albert Rolland, Etienne Rolland, Joseph Ropars, Jean Teuroc, Charles Vuillemin, et Louis Leguen

Fils de Jean Rannou, maçon, et de Marie-Anne Coat, couturière, Albert Rannou, ouvrier maçon, adhéra au Parti communiste en 1935. L’année suivante, il devint membre du comité de section à Brest (Finistère). Volontaire dans les Brigades internationales en Espagne, il y devint lieutenant du génie et fut grièvement blessé.
Dans la Résistance, il fut chef de groupe communiste, puis de l’Organisation spéciale (OS) et enfin d’un groupe de Francs-tireurs et partisans (FTP). Il se chargea de transports d’armes et participa à certaines actions, comme l’attentat contre la Kommandantur de Brest et celui contre la station électrique de l’Arsenal de Brest*.
Il fut arrêté le 2 octobre 1942, interné à la prison Jacques-Cartier de Rennes (Ille-et-Vilaine), transféré à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne) et condamné à mort par le tribunal allemand du Gross Paris, qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.), le 28 août 1943.

Jacques Guivarch, ancien adhérent du PCF comme son père Jean, tous les deux tour à tour anciens commerçants à Saint-Martin des Champs à la marbrerie Guivarch de la barrière de Brest, a fait lire et confié à Alain David et à Ismaël Dupont, ces doubles de lettres de prison d’Albert Rannou qui se trouvaient dans une commode du père de Jacques, ancien résistant du maquis de Morlaix, militant communiste, raflé dans un premier temps le 26 décembre 1943 à Morlaix avant d’être relâché (il cachait des tracts de la résistance sous le landau de Jacques Guivarch, qui avait quelques semaines à l’époque), ce dernier les ayant peut-être reçu de la famille de ces résistants condamnés à mort ou par un autre canal. Étaient-ils des connaissances? Des amis? Ou étaient-ce les parents de Jacques Rannou qui ont voulu confier ces lettres à un militant communiste et un ancien résistant?

 

Il y a dans le lot de 30 pages photocopiées les copies des dernières lettres de deux autres résistants condamnés à mort dont l’exécution a eu lieu en même temps que celle d’Albert Rannou, le 17 septembre 1943.

Les lettres originales d’Albert Rannou, s’étalant sur 6 mois du 20 mars 1943 au 17 septembre 1943, ont été remises il y a quelques années au frère d’Albert Rannou.

Il faut les lire dans leur intégralité, car au delà de l’apparente trivialité de certaines lettres et du caractère bouleversant et pleins de hauteur tragique de plusieurs autres, et notamment de la lettre écrite le jour de l’exécution, elles livrent beaucoup du quotidien des résistants prisonniers et de leurs préoccupations, ainsi que de l’état d’esprit, des informations et des espoirs d’un résistant arrêté en 1943.

Elles témoignent aussi d’une foi inébranlable dans les idéaux communistes et en la victoire prochaine.  

Ces lettres sont présentées dans l’ordre chronologique. Les fautes d’orthographe les plus évidentes ont été corrigées par souci de compréhension. Certains passages sont peu lisibles et dans ce cas indiqués comme tels.

 

Fais en Prison de Rennes le 20 mars 1943

Bien chers Parents,

Je suis bien content d’avoir eu du papier à lettres ce matin pour pouvoir vous donner de mes nouvelles qui sont toujours pour le mieux. Je m’habitue peu à peu à une vie de prisonnier. Si ce n’était l’insuffisance de nourriture et le manque de tabac, on arriverait peut-être à s’y faire à la longue.  J’ai reçu une lettre du 3 Février de Papa et 2 de maman du 15 Février et du 15 Mars, avec plaisir de vous savoir toujours en bonne santé. Mais je suis peiné de voir que vous vous faites du mauvais sang à mon égard. Il n’est point besoin de vous en faire pour moi, on n’est pas si malheureux que vous le supposez ici, on est bien couché. C’est déjà une bonne chose. Là il aurait fait froid autrement et je n’ai pas à me plaindre des gardiens, qui sont corrects envers nous. Ce matin, je suis bien heureux, car à partir d’aujourd’hui on peut m’envoyer des colis. Je ne sais toujours pas jusqu’à quel poids ni rien, mais la Croix Rouge vous l’a peut-être expliqué. Envoyez moi un peu de savon ainsi qu’un peigne et surtout à manger si vous trouvez quelque chose de nourrissant avec, tel que beurre ou fromage car on manque surtout de matière grasse. Crêpes, biscuit ou même du pain. Je ne crois pas avoir le droit à mon tabac. Mettez-moi un peu quand même, on verra bien. Je vous le dirai car j’aurai sans doute le droit de vous écrire toutes les semaines maintenant. Maman pourrait peut-être me faire une autre paire de chaussons car ceux-ci commencent à s’user. C’est embêtant de ne pas avoir de nouvelles de Yfic non plus ni de sa femme. Quand vous en aurez, ça sera peut-être pour vous annoncer que vous êtres grand-père et grande mère. Moi ça ne me déplairait pas que l’on m’appelle « tonton » un jour aussi, vous ne pouvez pas vous imaginer combien j’ai le loisir de penser à vous tous ici. J’ignorais l’affectueux sentiment dont était doué le coeur d’un homme vis-à-vis de ses proches mais seul tout le temps, on a que ça à faire du matin au soir. Revoir en pensée les êtres qui nous sont chers en attendant d’être parmi eux un jour. Je termine en vous embrassant de loin.

Votre fils Albert.

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Fais à la Prison de Rennes le 27 Mars 1943

Chers Parents,

Depuis bientôt trois semaines, je n’ai pas eu de vos nouvelles, mais je pense que la santé est bonne. Quand à moi, ça va aussi, surtout maintenant que je puis vous écrire. Je vous sais plus heureux. J’espère au moins que vous avez reçu ma lettre de samedi dernier vous annonçant que j’ai le droit de recevoir des colis. Avec quelle joie il sera reçu ce premier paquet. Double joie, d’abord la joie d’avoir quelque chose de vous, et ensuite, de pouvoir se mettre un peu plus sous la dent (illisible)… Si malgré ces temps de restriction, vous pouvez trouver encore de quoi m’envoyer tant soit peu, toutefois sans vous priver, je crois que de votre vie, il y a le temps pour m’écrire, ce n’est pas un reproche que je vous fais, loin de moi, parce que je sais ce que c’est, loin de moi, (illisible) mais seul, ici on s’ennuie, à défaut de nouveau, c’est qu’il ne doit rien avoir de sensationnel à raconter de Guimiliau… (illisible). J’ajoute que vous m’envoyez un peigne et du savon, et à maman de bien vouloir me préparer une paire de chausson. Car dans la cellule ici, je les use beaucoup ne mettant mes sabots que pour le quart d’heure de promenade dans la cour. En attendant de vous lire je finis cette missive en vous embrassant bien affectueusement tous les deux et en pensant à mon frère Yves et à Marie-Louise (je crois que c’est ça le prénom de sa femme). Bien le bonjour à toute la famille par ailleurs, et dites leurs que je ne les oublie pas.

Donc sur ceux je vous quitte. Votre fils Albert.

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Fais à la Prison de Rennes, le 3 Avril 1943 

Mes Chers Parents

Aujourd’hui je suis transporté d’allégresse, tous les bonheurs m’arrivent à la fois. Je viens de recevoir la lettre de Papa avec le message de mon frère et de ma belle-soeur. Jugez comme je suis heureux à présent de vous savoir tranquillisé sur leur sort. J’ai reçu la lettre de Maman aussi mardi datée du 18 mars (j’espère que vous recevrez la mienne toutes les semaines également) avec ça jeudi matin j’ai eu le plaisir de recevoir votre premier colis; comment (illisible) et le lard qu’est-ce qu’il est bon (illisible) poisson d’avril, c’était bien réussi. Et hier au soir, quand j’ai vu le gardien rentrer dans ma cellule avec un paquet, je n’en croyais pas mes yeux, quand je l’ai vu déballonner tout ça devant moi je me demandais si je ne rêvais pas. Aussi quand le soldat fut sorti, j’en pleurai de joie. Je me demandais par quoi commencer. Enfin j’ai mangé le pain avec du lard et des oeufs et bien entamé la crêpe avec le beurre (illisible) qui est toujours délicieux. Pour finir, une bonne pipe de tabac frais la dessus, rien de tel pour vous remonter un bonhomme. Aussi je vois qu’il est possible d’être heureux même en prison; quand on est choyé par les siens, comme je suis, et surtout d’avoir reçu des nouvelles d’Yfic; je n’ai plus d’inquiétude de ce côté là. J’ai assez de savon et de mouchoir comme ça, merci pour les chaussons et le peigne aussi car l’autre n’a plus que 3 dents. J’ai le droit de recevoir tout ce que je veux ici donc s’il est possible, et sans vous priver, profitez-en de m’envoyer car après on ne sait jamais si on pourra recevoir quelque chose, au premier mettez-moi une boîte d’allumette et un carnet de feuille et à chaque fois des journaux récents, car je ne sais absolument rien du dehors ici. J’ai droit au pinard aussi, mais ça je n’ai pas besoin, d’ailleurs j’ai une chopine le jeudi et le dimanche de la cantine en payant. J’ai même un quart de café tous les matins et une tranche de pâté et de la confiture le dimanche avec l’argent que j’ai en dépôt ici, la prochaine fois je vous retracerai mon emploi du temps quotidien en prison. Je comprends combien vous avez dû être malheureux avec tout ça depuis six mois, mais j’espère que le plus dur soit passé pour moi. J’ai le bon moral et je pense qu’il en est de même avec vous. Je termine ma lettre en vous embrassant de tout coeur. Votre fils Albert (dites-moi si vous recevez mes lettres).

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Fais à la Prison de Rennes, le 10 Avril 1943

Bien chers Parents

Encore huit jours de passés depuis que je vous ai écrit. La santé est toujours bonne, et j’espère qu’il en est de même avec vous, depuis lundi on m’a mis avec d’autres camarades, dans une plus grande cellule. Je m’ennuie moins à présent après avoir passé 65 jours tout seul, c’est drôle de pouvoir causer avec quelqu’un, avec ça j’avais juste fini mes colis, mais mes copains venaient d’en recevoir et en ont eu encore depuis, donc j’ai pu manger à ma faim à peu près depuis le (illisible) de ce mois, je regrette de ne pas vous avoir dit plus tôt de m’envoyer des pommes de terre cuites dans les colis, comme ça vous auriez pu m’envoyer davantage, il est vrai que le transport aussi doit être assez cher, mais quelques livres de patates en plus par semaine feraient du bien. J’espère recevoir quelque chose de vous sous peu. J’aurai le plaisir de pouvoir partager avec mes collègues de cellule à mon tour. Autrement, voici ce qu’on a ici: à peine un quart de jus avec la cantine et la ration de pain de la journée (350 grammes environ) qui est avalée tout de suite naturellement, après on a 1/4 d’heure de promenade dans une petite cour. Entre 9 heure et 10 heure la soupe, deux louches (d’un quart environ) de bouillon et de légumes. Carottes (illisible) avec des rutas et des navets. Après ça (illisible)… en supplément le soir, à 4 heures repas du soir, une louchée de bouillon ainsi qu’une louchée de patates, haricots ou pois cassés, sauf le dimanche où c’est nouille et un morceau de viande, donc vous voyez que quand il n’y avait rien à ajouter à ces plats cétait maigre. Heureusement qu’on peut recevoir des colis maintenant,  ça relève drôlement. En attendant de vous lire et de recevoir quelque chose de votre part, je finis ma lettre en vous embrassant de loin. Votre fils qui ne cesse de penser à vous ainsi qu’à mon frère et belle-soeur. Albert.

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Fais à la prison de Rennes, le 24 avril 1943

Mes Chers Parents

Je n’ai plus le droit de vous écrire que tous second samedi, donc vous devez sans doute attendre cette lettre depuis un moment. La santé est toujours bonne. J’ai eu un abcès à une dent au début de la semaine mais c’est guéri à présent. J’ai eu deux lettres de maman du 5 et du 12 avril, heureux de savoir que vous allez bien. J’ai également reçu un colis il y a 15 jours et un autre dimanche matin. Je devais écrire avec Jo Ropars mais depuis une huitaine on ne peut plus se voir, ils ne nous envoient plus ensemble à la promenade. J’espère que vous êtes en bonne santé mais que vous devez attendre impatiemment la fin de la guerre. Yfic et Marie-Louise doivent aussi avoir hâte à la victoire. Tout va bien pour le moment nous avions appris hier que Orel est pris par les Russes et que Palerme en Sicile par les Alliés (nouvelle de la radio). Si les anglo-saxons mettent un peu du leur les Allemands auront chaud cette année, n’importe comment. Je ne crois pas qu’ils passeront un autre hiver en Russie. Nous avons l’espoir d’être bientôt délivrés, à côté de nous il y a un gars de St Eutrope qui est condamné à mort depuis le mois d’avril. Mais il paraît qu’ils ne fusillent plus. Pourvu que ça soit vrai car autrement, si on est jugé, je ne me fais pas d’illusions. Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de mes 2 blessures où j’ai échappé à la mort. J’ai confiance d’échapper encore cette fois-ci. Sur une autre lettre, je vous ai demandé de m’expédier mes souliers bas et 100 ou 200 F car on dépense une moyenne de 100 F par mois pour la cantine. On a du café, du vin et de la charcuterie le dimanche. Comment que les crêpes sont appréciées par les copains et par moi-même. C’est à savoir lequel qui reçoit les meilleures choses, sitôt qu’un paquet nous arrive on le met sur la table et c’est moi qui est désigné pour faire les distributions entre nous six à mesure de nos besoins. Depuis le 1er avril, je peu dire que j’ai mangé à ma faim, on a tous repris un peu de graisses. J’aurais bien voulu pouvoir écrire à ses beaux parents à Yfic, vous n’avez qu’à leur souhaiter le bonjour de ma part, ainsi qu’à toute la famille et surtout aux cousins André, Henri, Thérèse et Célestin. Je finis ma lettre en vous embrassant de loin. Votre fils qui ne cesse de penser à vous ainsi qu’à mon frère et belle-sœur.

Albert.

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Fais à la prison de Rennes le 6 juin 1943,

Chers Papa et Maman

J’espère que cette lettre vous parviendra sans tarder. J’ai eu une occasion pour vous écrire sans passer par la censure. Je ne sais pas si vous avez reçu mes lettres (bi mensuelles). Car depuis le 5 mai je n’ai pas eu de vos nouvelles. Les copains n’en reçoivent pas non plus. Je pense qu’elles doivent être jetées au panier. Ma santé est toujours excellente. Je souhaite qu’il en est de même avec vous. Nous attendons toujours le jugement. Certains disent qu’il aura lieu à Paris et d’autres parlent qu’il aura lieu dans peu de temps à Rennes. Enfin, rien ne presse pour ce qu’on a à en tirer, de l’instruction. J’ai demandé à l’inspecteur allemand quelle serait ma peine. Il m’a dit que je pouvais espérer mais que la loi est dure. On cause aussi de nous envoyer dans un camp de travaux en Allemagne. Mais je prends ça pour un calmant qu’on donne à un malade sur le point de calancher. Quand j’ai fait mon boulot, je savais à chaque fois à quoi je m’exposais, et maintenant j’attends stoïque qu’on décide de mon sort. Les premiers camarades arrêtés ont été cravaché sur tout le corps, leurs fesses étaient rendu comme du pâté de foie par la police française au service de l’ennemi (c’est joli ça). Par ça ils ont dû avouer. Ce qui m’a fait arrêter, ainsi que beaucoup d’autres. Mais il y a des mouchards aussi dans la bande. Raoul D. de Landerneau qui doit être en liberté maintenant et René R.* de St Marc le frère à Gabi. De mauvais communistes quoi mais ils payeront tôt ou tard, ainsi que les policiers collaborateurs et vichyssois. Nous sommes ici 45 de Brest avec les 5 femmes, donc certains ont déjà été jugés par les Français, mais qui doivent encore l’être par un tribunal Allemand. La moitié d’entre nous risquons le grand paquet. Le pire, c’est qu’il y a beaucoup de mariés et de pères de famille. Pour moi, si ça m’arrive j’aurai seulement le grand désespoir de vous quitter ainsi que mon frère et sa femme. Mais rien ne m’inquiète à votre sujet, votre santé est bonne et rien ne vous manque par ailleurs. Donc s’il faut se résigner un jour ça sera avec calme et fierté que je marcherai. J’ai fait mon devoir de Français et de communiste. Je suis allé en Espagne parce que là-bas se jouait le sort de la France et que l’Espagne Républicaine vaincue, c’était la guerre pour notre Pays. A présent le capitalisme est en train de creuser sa propre tombe, malheureusement qu’avant de disparaître il peut encore faire beaucoup de mal. Je viens d’apprendre que 3 jeunes classes vont partir pour l’Allemagne sur ordre de Pétain-Laval. Une fois là-bas, ils seront déguisés en mannequins du 3ème Reich et envoyez sur le Front pour combattre leurs camarades Russes contre leur propre liberté. La bête agonise mais elle a du mal à crever. J’aurais bien voulu pouvoir assister à sa fin. Si je n’y suis pas, vous pourrez dire que votre fils a maintes fois risqué sa vie pour le triomphe de son idéal et pour la victoire de notre juste cause. La défense de la République française que nous voulons voir prospérer dans une union des Républiques mondiale. Peut-être que les Alliés arriveront à temps mais ils n’ont pas l’air de se presser, quoi qu’il advienne ils ne perdent pas pour attendre, car les peuples anglo-américains ont aussi compris que leur salut est aux côtés de leurs camarades bocheviques, qu’il faut qu’ils luttent, pour écraser à jamais le fascisme fauteur de guerre et de misère.

« Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage » (Karl Marx*)

Si Henri ou André plus tard ont l’intention d’apprendre le métier de maçon, Papa peut leur donner quelques-uns de nos outils pour commencer. Le bonjour à Thérèse aussi. J’espère que Baptiste va mieux à présent. S’il venait à manquer, ce serait triste pour mon filleul et sa petite sœur. Je me demande aussi ce qu’a pu devenir (illisible), sa femme et Riri là-bas en Tunisie pendant l’occupation, Célestin va probablement partir pour l’Allemagne. Dites lui de ma part qu’il fasse le mieux possible, car tout ce qu’il fera, c’est (illisible : contre lui?). Dites à Grand-mère et à toute la famille que j’ai bien pensé à eux pendant ma détention.

On a tous un moral extraordinaire ici. Je pense que de votre côté vous êtes bien courageux et le (prouverez?) bientôt car les temps sont durs mais il y aura des jours meilleurs bientôt. Si j’arrive à vous manquer, pas de prières ni surtout de service religieux, cette race là a déjà fait assez de mal à l’humanité. Lui donner un jour de plus, c’est un crime. Dans votre prochain colis, mettez des feuilles et des allumettes. J’aurais bien voulu goûter encore du (Churchill ?). Si vous voulez bien m’envoyer un peu dans un bock marqué (vinaigre) dessus. Sitôt reçu écrivez-moi en mettant (?). Reçu nouvelle du cousin René. Je vous embrasse.

Votre fils Albert Merci bien à vous

* Les noms figuraient dans la lettre mais nous ne voulions pas les reproduire.

** En réalité Jaurès.

***

Fais à la Prison de Rennes le 12 juillet 1943

Bien chers Parents

Il m’arrive d’avoir une occasion de vous écrire clandestinement donc je profite pour vous dire que je suis en bonne santé avec un moral épatant (suite illisible). J’ai reçu votre colis avec grand plaisir. Ne mettez pas de pain dedans car nous en avons largement, on en refuse même souvent. On est à 11 ensemble dans la même cellule et nous recevons une douzaine de colis par semaine. Hier matin j’ai reçu mon complet avec des chaussons et du beurre, et je vous ai retourné mon autre paletot et pantalon. Vous voudriez bien m’envoyer mes paires de souliers bas et une paire de chaussettes dans votre prochain paquet. Je n’ai pas eu le temps de réaliser hier matin. Sans ça je me serais dessaisi d’autres choses encore. Je continue à recevoir du tabac par la Croix-Rouge mais je ne sais pas d’où il vient. Je vois Jo Ropars tous les jours. Il est gros et gras signe qu’il se porte bien et que comme moi il ne s’en fait pas. Moi je n’ai jamais été aussi gros (illisible) J’ai presque un double menton comme un curé de campagne. Enfin les Alliés ont débarqué en Sicile. J’espère qu’ils arriveront bientôt à bout des (macaronis) et qu’ils débarqueront sans tarder ailleurs pour nous délivrer. Ma confiance augmente de jour en jour, car on n’est pas encore jugé et je commence à croire qu’on ne le sera jamais. Donc je crois que j’aurai bientôt le bonheur de vous voir, malgré que je ne suis pas trop sûr de moi tant que je serai entre leurs mains. La prison est archi-pleine, il y a des généraux, un (colonel?), un commissaire de police, un comte, un baron. Et aussi 3 ou 4 curés, il y a 8 Morlaisiens à côté pour vol d’huile d’aviation. On a appris aussi qu’il y a 2 trains de permissionnaires qui sont rentrés en collision près de Rennes. Il y aurait un millier de victimes. Je finis ma lettre en vous embrassant de loin, en espérant le faire bientôt de près si la chance me sourit, car la fin de la guerre est proche. Le bonjour à tous.

Votre fils Albert.

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Fais à la Prison de Rennes le 25 juillet 1943

Bien chers Parents

J’espère que vous recevez ces quelques mots que je vous envoie par des voies détournées. J’ai reçu votre colis hier encore, mais des lettres, je n’en ai pas eu depuis longtemps, les copains non plus d’ailleurs. Nous sommes à 11 ensemble et on ne s’ennuie pas, on a également assez à manger grâce aux colis que nous recevons. Inutile de nous envoyer du pain. La semaine dernière, on a eu 2 kilos de pêche. Je suis avec Ernest Mazé et son fils du Forestou en St Marc. Le Roux dont la femme est institutrice à Bolazec. Jean Nedellec. Charles Cadiou et Théo Drogou, ouvriers de l’arsenal. Charles Bénard de la rue Louis Pasteur qui nous amuse avec ses équilibres, des fois on s’instruit avec Albert Abalain du Pont-de-Buis qui a son Bac et René Claireaux de Brest qui n’est pas trop seul, malgré qu’il a raté trois fois son bachot. Avec toute cette équipe, on ne sent pas le temps passer car on a aussi des journaux et des revues, on a fait des jeux de cartes et de dominos. André et Henri seraient jaloux de nous. S’ils nous voyaient avec nos jeux de gosse, je pense que Thérèse et Célestin doivent s’amuser quand même aux pardons. Dimanche, j’ai pensé à celui de Guimiliau. Je pense bien le voir l’année prochaine. Je termine en vous embrassant bien fort avec l’espoir de vous voir un jour prochain.

Albert qui pense à vous.

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Fais à la Prison de Rennes le 28 juillet 1943

Chers Parents,

Je pars avec les copains pour une destination inconnue. Je vous embrasse bien fort.

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Fais à la Prison de Fresnes le 17 Août 1943

Bien chers Parents

Quelques mots pour vous dire que je suis en bonne santé et je pense que vous soyez de même ainsi que Yfic et ma belle-sœur et les parents. Vous pouvez m’envoyer un colis de 5 kilos toutes les quinzaines avec du tabac et un peu de savon. L’adresser à la Croix-Rouge Française – 16 boulevard Raspail pour Albert Rannou 3ème division prison de Fresnes, Seine-et-Oise. Le jugement est commencé depuis ce matin. Il y en a pour un moment. Je finis ma lettre en vous embrassant bien fort. Votre fils Albert qui pense à vous.

P.S. Vous pouvez m’envoyer des journaux aussi. Ecrivez-moi à la prison de Fresnes, section allemande. Seine-et-Oise.

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Fais à la Prison de Fresnes le 23 Août 1943

Bien Chers Parents

Je crois pouvoir vous écrire tous les mois ici. Pour le moment tout va bien et j’espère qu’il en est de même avec vous. Ne vous inquiétez pas pour ma santé car sur quatre que nous sommes dans la cellule il y a un docteur. J’ai eu la visite de tante Célestine jeudi qui m’a causé une grande joie. Elle m’a donné un paquet de tabac, des gâteaux et du raisin. J’ai reçu votre colis le lendemain, on peut en recevoir un par quinzaine. Tachez de m’avoir du tabac si cela est toujours possible. On est pas trop mal nourri donc ne vous privez pas de trop pour moi. J’aurai besoin d’une chemise, une serviette et quelques mouchoirs. Je termine en vous embrassant. Le bonjour à tous.

Votre fils Albert qui ne vous oublie pas.

Fais à la Prison de Fresnes le Mardi 31 août 1943

Biens chers Oncle et tante

Je suis en bonne santé et j’espère que ma lettre vous trouvera de même. J’ai été condamné à mort samedi matin et j’attends le dénouement de l’affaire avec calme. Mon avocat espère que je serai gracié, ce que je crois aussi tout en restant dans le doute. Je saurai le résultat définitif dans une quinzaine. Je pense avoir la visite de Maman cette semaine si au moins elle veut venir à Paris. Je suis dans la même cellule que Jo Ropars à présent ainsi que d’autres Brestois. Donc Tante Célestine , tu voudras bien mettre Papa et Maman au courant de ce qui est et que dans ce moment pénible je pense beaucoup à eux ainsi qu’à mon cher frère et belle-sœur et aussi à grand-mère et toute la famille. En attendant de te revoir je t’embrasse ainsi que tonton Henri et mon jeune cousin espérant que vous aurez bientôt de ses nouvelles.

Votre neveu.

Albert Rannou

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Dernière Lettre d’Albert Rannou avant son exécution le 17 septembre 1943.

Dernière Lettre d’Albert Rannou avant son exécution le 17 septembre 1943.

Fais à la Prison de Fresnes le 17 septembre 1943

Cher Papa et chère Maman

Il est 11 heures moins le quart, on vient de nous prévenir qu’on va être fusillés à 16 heures. Je vais donc donner ma vie à la France, pour ma patrie que j’ai toujours aimée et pour laquelle j’ai combattu. Je meurs content car mon sacrifice (j’en ai la certitude) n’aura pas été vain. J’ai lutté durant ma courte existence pour le bonheur des travailleurs et pour que la paix règne en ce monde.

(censuré)

Mes chers parents, vous savez que je vous ai toujours aimés et que vous me le rendez bien ainsi qu’Yfic. Ça me fait une peine immense de vous quitter à jamais. Je ne sais comment vous exprimer toute ma gratitude pour ce que vous avez fait pour moi. Vous m’avez choyé depuis mon enfance jusqu’à ma dernière heure. Si quelquefois je vous ai fait de la peine, vous m’avez pardonné. Je n’oublie pas non plus ma belle-sœur. Grand-mère et toute la famille auxquels vous voudrez bien envoyer mes amitiés dernières. Je pense à vous tous en ce moment qui est plus pénible pour vous que pour moi. Je viens de voir l’aumônier, j’ai refusé la communion. Donc aucun service religieux à mon intention. Mes amitiés aussi à tous les voisins et camarades, qu’ils sachent que j’ai fait mon devoir de Français et de communiste.

Papa, Maman, ma dernière pensée sera pour vous et pour mon frère. Je vous embrasse tous dans un même élan.

Soyez courageux.

Adieu tous.

Votre fils Albert.

Vive la France, Vive le parti communiste

Paix- Liberté- Justice

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A remettre à Madame Berard. Fresnes le 17 Septembre 1943

Chers oncle et tante

Je pars… d’où l’on ne revient pas. Dans 4 heures, je vous aurai tous quittés. Embrassez tous mes parents pour moi, et votre fils Henri quand vous aurez le bonheur de le trouver.

Recevez les derniers baisers de votre neveu

Albert Rannou

 

1920-2020 – 100 ans d’engagements communistes en Finistère. 2/ Marie Lambert (1913-1981)

Marie Lambert (1913-1981): la première femme députée du Finistère

Née le 26 octobre 1913 à Landerneau (Finistère), morte à Ivry-sur-Seine le 22 janvier 1981 ; secrétaire fédérale communiste du Finistère (1947-1949) ; députée PCF du Finistère (1948-1951).

 » Marie Lambert a été la première femme à représenter le Finistère à l’Assemblée nationale, il a fallu attendre 1962 pour en voir une autre avec l’élection de la gaulliste Suzanne Ploux, et ce n’est qu’en 1978 qu’une 3ème Finistérienne est devenue députée, la socialiste Marie Jacq » (Yvonne Rainero, secrétaire de section du PCF Quimper) 

« Il y a eu un article dans l’Huma sur son activité de journaliste . Elle a été la première à employer le mot guerre pour l’Algériehttps://www.humanite.fr/la-force-communiste-fut-lorigine…  » (Jean-Paul Cam, secrétaire de section du PCF Brest)

 

Congrès du PCF à Strasbourg en 1947 – Daniel Trellu, le premier à gauche: à ces côtés, Gabriel Paul, Pierre Le Rose, Marie Lambert (archives Pierre Le Rose)

Article de Christian Bougeard – pour le MAITRON

Originaire de la petite ville de Landerneau (Finistère), Marie Perrot avait un grand-père qui avait participé, contre son gré, à l’écrasement de la Commune de Paris mais aurait exprimé de la sympathie pour les Communards. Il aimait porter les jours de fêtes un chemise rouge pour manifester ses opinions.
Marie Lambert avait interrompues ses études après le brevet. Elle acquit par la suite, en autodidacte, une importante culture. Elle avait épousé jeune Henri Lambert , avec qui elle eut trois enfants : Jean-Paul en 1932 ( serge nt cassé pour refus d’être appelé en 1956), Henri en 1935 et Annie en 1944. Elle fut brièvement institutrice pendant la « drôle de guerre ».
Son mari fut un résistant FN et FTP. Arrêté en Ille-et-Vilaine en décembre 1943, torturé et déporté. Sous l’Occupation, Marie Lambert participa aux actions de résistance,diffusant tracts et journaux clandestins dans la région de Landerneau. Elle servit d’agent de liaison à Daniel Trellu chef des FTP du Finistère et organisa des groupes de « femmes patriotes », malgré une grossesse. Pour son action, elle obtint la médaille de la Résistance et la Croix de guerre.

Ayant adhéré au PCF en 1943, mettant en rapport ce geste et la lecture avec la lecture de Lyssagaray et de son Histoire de la Commune, « la ménagère » Marie Lambert fut élue conseillère municipale de Landerneau en mai 1945 (réélue en 1947) dans la municipalité dirigée par l’ancien maire révoqué et ancien député (réélu en 1945), le socialiste Jean-Louis Rolland.

Elle appartenait aussi en 1945 au bureau de l’UFF du Finistère.

N’ayant pas été candidate en octobre 1945, Marie Lambert figurait en 4e position sur la liste communiste du Finistère aux élections à la seconde Assemblée Constituante le 2 juin 1946 qui recueillit 95 343 voix en moyenne (24,6%) et deux élus, les députés sortants Pierre Hervé et Gabriel Paul. 

Le 10 novembre 1946, elle était toujours 4e alors que le PCF obtenait 27,8% des voix et trois députés (Alain Signor *en plus). Mais la démission de Pierre Hervé le 15 juin 1948, permit à Marie Lambert de lui succéder à l’Assemblée nationale en juillet. Inscrite à la commission de l’Agriculture, elle déposa plusieurs propositions de loi en faveur des ouvriers agricoles.

Auparavant, Marie Lambert était devenue une des principales dirigeantes du PCF. Elle entra au bureau fédéral élargi de 9 à 13 membres lors de la IXe conférence d’août 1946, devenant ensuite secrétaire fédérale, sans doute en 1947, lors du départ de l’instituteur Alain Cariou. En 1948 et au début 1949, Marie Lambert assura de manière transitoire la fonction de première secrétaire fédérale du Finistère. Elle en fut écartée à la suite de la XIIe conférence fédérale de février 1949 présidée par Jeannette Vermeersch, et remplacée par Daniel Trellu. Elle fut critiquée pour n’avoir pas su diriger sa fédération, en perte de vitesse, et éviter les graves conflits qui divisaient la CGT, peut-être aussi parce qu’il lui était difficile d’assurer ses tâches de direction avec son mandat de députée. Les critiques portaient sur la trop grande importance accordée par la fédération à la question de la laïcité sous l’impulsion de Pierre Hervé. Au total, 24 membres de la direction fédérale sur une quarantaine furent remplacés. Cette véritable « purge » permit un durcissement et une stalinisation de la fédération avec son lot de critiques, d’autocritiques, d’exclusions (même temporaires) et de chasse aux « titistes » et aux « mous ». En 1951-1952, le bureau politique lui-même fut contraint de reprendre les choses en main.

En mars et avril 1950, une série de grèves très dures secoua le Finistère, provoquant une forte mobilisation syndicale et de solidarité. Le 14 avril, une manifestation des femmes de l’UFF à la mairie de Brest se transforma en affrontement avec la police : la députée Marie Lambert (tabassée gravement pendant la manifestation) et deux dirigeants communistes furent arrêtés. Le 17 avril 1950, une manifestation de protestation de 5 000 personnes fut vivement réprimée provoquant la mort de l’ouvrier communiste Edouard Mazé, le frère du conseiller municipal PCF Pierre Mazé. Alain Signor fut lui aussi arrêté et Jacques Duclos interpella le gouvernement sur ces arrestations considérées comme illégales, en violation de l’immunité parlementaire. Plusieurs milliers de personnes participèrent aux obsèques d’Edouard Mazé. Rapidement libérés, Marie Lambert et Alain Signor furent condamnés à cinq et à six moi s de prison avec sursis. Comme en 1935, la violence des affrontements avec les forces de l’ordre allait marquer durablement la mémoire du mouvement ouvrier brestois.

Lors des élections législatives du 17 juin 1951, Marie Lambert , en 3e position sur la liste communiste qui obtint 20,9 % des suffrages ne fut pas réélue, le PCF ne conservant que les sièges d’Alain Signor et de Gabriel Paul. Il semble que l’ancienne députée communiste quitta rapidement le Finistère. De toute façon, en janvier 1953, elle ne figurait plus dans aucun organisme de la direction fédérale. On sait qu’elle devint journaliste à l’Humanité puis à France nouvelle et directrice de Femmes nouvelles, le journal de l’UFF, chargé de la culture, ce qui lui permit de connaître le principaux artistes communiste, notamment le couple Aragon-Triolet.. Le 8 novembre 1954, l’Humanité publia sous le titre « Des tortures dignes de la Gestapo », un reportage de Marie Perrot : « Les arrestations se poursuivent en Algérie et de nombreuses personnes à des sévices innommables dans les locaux de la police la bastonnade, le lavage d’estomac à l’aide d’un tuyau enfonce dans la bouche et le courant électrique ». Ces scènes lui rappelaient les tortures qu’avaient subies son premier mari en 1943. Elle participa en 1955 au premier voyage de journaliste au premier voyage de journalistes à Hanoi. Son statut de journaliste lui permit également de découvrir le Yougoslavie et laTunisie.

Marie Perrot, vécut avec Georges Gosnat à Saint-Ouen à partir de 1950. Elle l’épousa le 30 juillet 1970 (on trouve ailleurs le 30 décembre 1970) et habita avec lui à Ivry-sur-Seine. Georges Gosnat était député d’Ivry-sur-Seine et un des principaux responsables des finances du PCF. Elle décéda en 1981 dans ce bastion du communisme de la banlieue sud-est et fut enterrée au cimetière communal.

SOURCES : Arch. du comité national du PCF. Organigrammes des comités fédéraux du Finistère (1953-1968). — Arch. PPo., dossier Georges Gosnat. — Eugène Kerbaul, 1918-1945 : 1640 militants du Finistère, Bagnolet, 1988, notice Henri Lambert et Marie Perrot, p. 140 et 232-233. — Isabelle Picart, Le PCF à Brest de la Libération à la fin de la Quatrième République (1944-1958), maîtrise d’histoire, Université de Bretagne occidentale, Brest, 1989. — Le bande dessinée de Kris et Étinne Davodeau, Un homme est mort, Futuropolis, 2006. — Cédérom le Maitron. Notice Georges Gosnat par Jean Maitron et Claude Pennetier.
***

Dans une lettre datée du 16 octobre 1985, Pierre Le Rose donne à Pierre Crépel, un camarade de l’IRM (Institut de Recherche Marxiste) basé à Lanester, des renseignements complémentaires sur le Parti Communiste à la Libération, période qu’il a connue en tant que dirigeant et acteur. On trouve dans cette lettre des informations tout à fait importantes d’un point de vue historique qui justifient qu’on la publie, avec l’accord de la fille de Pierre Le Rose:

« L’audience du Parti était très grande dans le Finistère à la Libération. On évaluait les adhérents à 10 000 ou 12 000. Les cartes étaient placées aux réunions publiques au lendemain de la libération. L’organisation ne suivait pas. Mais dans les localités importantes (Brest, Morlaix, Quimper, Douarnenez, Concarneau), les cellules avaient des Bureaux et des activités réelles. Le premier pointage réel que j’ai pu faire en Avril 47 (je venais d’avoir la responsabilité de l’organisation fédérale) faisait apparaître plus de 7000 adhérents. Nous avons vu jusqu’à 12 000 personnes à nos fêtes fédérales (fête de la Bretagne, notre journal, avec Marcel Cachin; 40 000 personnes à Brest sur le cours d’Ajot avec Maurice Thorez le 6 juillet 1947). Parallèlement, les JC (44-45) puis l’UJRF (à partir d’avril 45) comptaient entre 9 et 10 000 adhérents (jeunes venus des FTP, jeunes filles très nombreuses). Les jeunes prenaient leurs responsabilités pour organiser les activités ( 400 Jeunes Communistes à Quimper, 200 à Concarneau, mêmes chiffre à Douarnenez; organisations existant dans les localités rurales du Centre Finistère, Riec sur Belon, etc…). Les meetings des JC rassemblaient autant et parfois plus d’auditeurs que le Parti. Ce sont les JC (garçons et filles) qui ont vite fourni les cadres du Parti (peut-être au détriment de l’organisation des jeunes).

L’audience du Parti est venue du combat clandestin, puis de l’activité des militants, des élus et des ministres communistes, activité qui continuait le combat national, le confirmait.

Dans des élections législatives à la proportionnelle, le Parti Communiste recueillait 70 000 voix en novembre 1945 (2 députés), 80 000 voix en mars 1946 (2 députés), 105 800 voix en novembre 1946 (3 députés sur 10 députés finistériens).

La part de la jeunesse et des femmes fut considérable dans cette période. Nous avions la première femme maire (Kernevel), des adjointes. Notre Parti faisait le plus confiance aux jeunes (Gabriel Paul, député et secrétaire fédéral à 26 ans), Marie Lambert, députée et secrétaire fédérale à 33 ans (idem dans les Côtes d’Armor avec Hélène Le Jeune). On retrouve des jeunes de nos fédérations bretonnes également à Ouest-Matin (sur Rennes comme correspondants).

La direction du PCF milite pour la reconnaissance politique des femmes: « Les femmes viennent de plus en plus à la vie politique. Il faut les organiser et laisser de côté les préjugés encore tenaces sur l’infériorité de la femme qui ne sont pas dignes de communistes ».  

La fédération vient de transférer son siège à Brest. Elle connaît déjà quelques difficultés financières qui l’ont contraint à réduire son nombre de permanents.  

* Note biographique de Jean-Claude Cariou sur Marie Lambert et Pierre Hervé

Marie Lambert remplaça ensuite à l’Assemblée Nationale Pierre Hervé (du secteur de Morlaix-Lanmeur), lequel quitta plus tard le PCF pour rejoindre la SFIO puis un groupuscule gaulliste. Il redevint professeur de philosophie, son métier initial en région parisienne. Sa femme, résistante, avait servi de modèle à Jacques Prévert, dont il était l’ami, pour son célèbre poème « Barbara ». Marie Lambert divorça ensuite de l’officier d’infanterie dont elle était l’épouse et quitta la Bretagne avec son nouveau mari, Georges Gosnat, trésorier national du PCF et membre du Bureau politique. 

Organisation d’un référendum sur les Retraites : démarches à suivre pour l’interpellation de votre député·e.

Si le projet gouvernemental de réforme des retraites était adopté, des millions de français.e·s devraient travailler plus longtemps sans même la garantie d’une retraite suffisante pour vivre dignement.

Après deux mois de mobilisation sociale contre ce projet, il est temps de le retirer et de donner la parole au peuple.

Un récent sondage indique que 67 % des Français souhaitent un référendum.

Nous vous invitons à interpeller directement votre député·e pour exiger l’organisation de ce référendum.

Vous pouvez télécharger un modèle de lettre à envoyer à votre député·e :

Lien : Modèle de lettre.

 

Ci-dessous les adresses mails des député·e·s de votre département.

Civilite Prénom Nom Groupe Circ.
M. Erwan Balanant MODEM 8 erwan.balanant@assemblee-nationale.fr
M. Richard Ferrand LaREM 6 richard.ferrand@assemblee-nationale.fr
M. Jean-Charles Larsonneur LaREM 2 jean-charles.larsonneur@assemblee-nationale.fr
Mme Sandrine Le Feur LaREM 4 sandrine.lefeur@assemblee-nationale.fr
M. Didier Le Gac LaREM 3 didier.legac@assemblee-nationale.fr
Mme Annaïg Le Meur LaREM 1 annaig.lemeur@assemblee-nationale.fr
Mme Graziella Melchior LaREM 5 graziella.melchior@assemblee-nationale.fr
Mme Liliana Tanguy LaREM 7 liliana.tanguy@assemblee-nationale.fr

Référendum Retraites : Modèle lettre à votre député·e

Madame la Députée, Monsieur le Député,

Si le projet gouvernemental de réforme des retraites était adopté, comme des millions de français.e·s, je devrais travailler plus longtemps sans même la garantie d’une retraite suffisante pour vivre dignement.

La France est secouée par l’un des plus grands mouvements sociaux de son histoire. Une majorité de syndicats est opposée au projet du gouvernement. Le Conseil d’État lui-même a émis un avis extrêmement critique. Et le texte sera complété de 29 ordonnances dont nous ne connaissons rien.

Dans cette situation, et alors qu’un récent sondage indique que 67 % des Français interrogés souhaitent un référendum, quelle que soit votre opinion propre, ce serait à votre honneur de permettre à chaque citoyen.ne de s’exprimer.

C’est pourquoi je vous demande de redonner la parole aux Français.e·s et de permettre aux citoyen.ne·s de se prononcer, par un référendum, au terme d’un large échange contradictoire, au cours duquel les divers projets en présence pourront être examinés.

D’autres choix existent pour financer un système qui améliore les pensions, tient mieux compte de la pénibilité des métiers, des carrières hachées, réparent les inégalités femmes hommes, sans pour autant nous demander de travailler plus longtemps. Ils doivent être débattus.

Vous remerciant par avance de prendre en considération cette exigence citoyenne, je vous prie d’agréer, Madame la Députée, Monsieur le Député, l’expression de mes salutations profondément républicaines.

1920-2020 – 100 ans d’engagements communistes en Finistère. 1/ Daniel Trellu (1919-1998)

1920-2020 – 100 ans d’engagements communistes en Finistère.

1- Daniel Trellu (Quéméneven 1919- Carhaix 1998)

Le témoignage d’Alain David sur Daniel Trellu:

 » Un homme exceptionnel. Libre, lucide et fidèle dans ses engagements. J’ai le souvenir impérissable d’un camp de voile à Lesconil où, un soir de navigation sur le Steir, des jeunes Français et Algériens ont chanté ensemble le chant des partisans… et cela en pleine guerre d’Algérie. Bien plus tard que cette première rencontre, qui a marqué l’adolescent que j’étais, j’ai à nouveau rencontré Daniel dans sa maison d’écluse au bord du cana . Je garde un souvenir fort et ému de la richesse de nos échanges ( pour être honnête de tout ce que Daniel y apportait). Nous y avons préparé une rencontre avec un groupe de jeunes communistes allemandes qui randonnaient en Bretagne à moto et qui voulaient évoquer avec lui la résistance dans notre région. La rencontre eut lieu au village de Trédudon sur la commune de Berrien. Au-delà de la narration de cette période cruciale dans la vie du jeune instituteur devenu chef de la résistance, les auditrices furent impressionnées par la culture, la profondeur humaine de Daniel. La qualité et la profondeur des liens qui subsistaient aussi avec la population de ce village de l’Arrée, ceux qui avaient connu Daniel à cette époque comme leurs descendants. Bien entendu, cela ne se termina pas sans une copieuse dégustation des produits locaux. C’est l’héritage que nous ont laissé au péril de leur liberté et de leur vie des gens de cette qualité (alors que les « élites  » se vautraient pour nombre d’entre elles dans la collaboration) que l’on voudrait aujourd’hui galvauder au sommet de l’état » .

Congrès du PCF à Strasbourg en 1947 – Daniel Trellu, le premier à gauche: à ces côtés, Gabriel Paul, Pierre Le Rose, Marie Lambert (archives Pierre Le Rose)

Né en 1919 à Quéménéven (29), Daniel Trellu, qui devient instituteur avant guerre, a joué sous le pseudonyme de «Colonel Chevalier», un rôle important dans la Résistance en tant que responsable départemental d’un des premiers maquis de Bretagne (Spézet, Laz, Saint-Goazec), puis de responsable de la résistance FTP de Bretagne.

Il était entré aux Jeunesses Communistes dès 1936, à l’époque de la montée des fascismes, puis il participa à la reconstitution du Parti Communiste clandestin en 1939.

Paul Le Gall, Piero Rainero, Daniel Trellu (ancien chef FTP du Finistère), Pierre Le Rose, Gaston Plissonnier (archives Pierre Le Rose)

« D’aucuns se souviennent de quelques faits d’arme de ce résistant intrépide: rapt d’uniformes d’officiers nazis dans un hôtel au bord de l’Aulne, déchargement d’armes au « Cap-Horn » (Quimper) » (témoignage d’André Buanic cité par Francis Favereau).
Après la guerre, il devient responsable départemental du parti communiste à Brest, puis réintègre l’enseignement en 1952.
Il sera successivement instituteur à Trégunc, puis professeur de français et d’histoire-géographie au lycée technique Chaptal à Quimper. Très lié à Dubcek (depuis 1949 – stages, rencontres), il fut très affecté par les évènements de 1968 en Tchécoslovaquie.

Il aura d’ailleurs comme élève un certain Daniel Le Braz (Dan ar Braz). Il prend sa retraite en 1975 et vient s’installer à Saint-Hernin où il décédera en avril 1998.

Daniel Trellu était un homme cultivé, lettré, l’auteur de nombreux poèmes:

Voici un poème remarquable de Daniel Trellu trouvé dans le tome 3 en français de l’anthologie de Favereau chez Skol Vreizh, sachant que l »original se trouve dans la version bretonne de l’anthologie.

Le poème en breton est peut-être encore supérieur à sa traduction, fût-elle de l’auteur lui-même comme c’est le cas ici. On considére le style poétique de Trellu assez proche de certains aspects de Char.

 

Ce poème nous a été transmis par Michel Kerninon et Kristian Keginer.

OMBRE

J’ai perdu mon ombre

Ma preuve par le soleil

A midi comme un mât

Planté en pleine terre

Voiles hautes

J’étais une évidence verticale

Confondue avec son double

Pouvais-je retenir les soleils

Quand je croyais ouvrir deux mains

J’ai creusé pour chercher mon ombre

J’ai navigué sur des faux équilibres

Mon tronc s’est vidé

L’écorce est transparente

Faux soleils fausses lueurs

Je tourne autour du vide

Je n’ai plus d’ombre

J’ai perdu le soleil.

 

Notre jeunesse, Avril 1945: congrès des Jeunesses Communistes (Archives Pierre Le Rose)

Maryse Le Roux nous raconte Daniel Trellu (Quémeneven 1919-1998 Carhaix) , ancien responsable de la Résistance Communiste bretonne et cadre du PCF à la Libération, qu’elle a rencontré à la fin des années 90:

 » Sa maison d’écluse au bord du canal de Nantes à Brest avait beaucoup de charme. Il avait fait à côté sous une terrasse un espace barbecue, et il en parlait comme de l’espace de l’amitié, qui semblait avoir pour lui une grande importance.
Il avait dans sa retraite un rôle proche de celui d’un assistant social bénévole, et débrouillait des dossiers pour des gens qui n’y arrivaient pas. (…) Dans l’entrée de sa maison, il y avait deux images côte à côte et de la même taille : une de Marx, je crois, une autre du Christ.
Il avait avec toi pas mal de points communs : c’était un communiste convaincu, et il était ouvert, tolérant, et lisait des textes sacrés. Parler avec lui ne donnait pas l’impression de parler à un homme enfermé dans un système de pensée. Il était humaniste, chaleureux. Il avait du recul sur ses choix. Il parlait de Marcel Cachin comme de quelqu’un qui avait compté pour lui, en tant que communiste, et en tant que défenseur de la langue et de la culture bretonnes.
La langue bretonne avait beaucoup de valeur à ses yeux, il écrivait des poème en breton, et les traduisait.
Voilà, c’est tout ce qui me revient… Ce n’est pas grand-chose, mais ce qui dominait quand je l’ai quitté, c’était le sentiment d’avoir rencontré quelqu’un d’une belle humanité, et un esprit libre. »

 » Concernant les « campagnes rouges » du Centre-Bretagne, Daniel Trellu avait répondu en breton aux questions de Ronan Le Coadic (Skol Vreizh, n°22, 1991):

« Dans ces régions, les ruraux étaient traités comme des bêtes sous le règne des riches et, peu à peu, ils sont parvenus à posséder leur lopin de terre, un champ ou deux ou trois; par la suite, ils ont mis un peu d’argent de côté, mais n’ont pas oublié d’où ils venaient… Certains sont partis travailler loin, à Paris. Des gens costauds pour des travaux pénibles. C’est ainsi que ceux-ci se sont trouvés à la tête des syndicats, et ainsi de suite; puis ils ont connu les communistes et ont adhéré (au PCF). Et c’est ainsi qu’ils ont ramené au pays ce qu’ils avaient appris à Paris… Marcel Cachin disait un jour: « Tiens, ceux-là, maintenant, ils ont vu les saints vivants et les ont vus mourir pour des idées ». Cela a été un peu un transfert de foi… Les Bretons, tu le sais bien, aiment à voir des saints; or, cet homme-là, c’était comme un saint dans le pays. Il s’occupait des pauvres. Et ils n’avaient pas d’argent, on ne leur en demandait pas. Il était toujours prêt, de jour comme de nuit, à rendre service, quoique ce soit… allez hop! on va trouver le docteur Jacq, le médecin des pauvres* ». (entretien avec Ronan Le Coadic cité par Francis Favereau, Anthologie de la littérature bretonne au XXe siècle, tome 3, Skol Vreizh, p. 463)

 

 

Délabrement du service public postal – Lettre ouverte de Piero Rainero conseiller municipal et communautaire PCF de Quimper.

Piero Rainero
Conseiller Municipal et Communautaire de Quimper.

Lettre ouverte à :
Monsieur Philippe Wahl Président Directeur Général du groupe La Poste.

Quimper le 11 février 2020.

Monsieur le Président,

Je veux profiter de votre passage à Quimper ce vendredi 14 février pour attirer votre attention sur les conséquences catastrophiques de la réorganisation de la distribution du courrier mise en place par la direction départementale de La Poste dans notre ville et certaines communes de son agglomération. Des milliers de foyers en sont, depuis plus de 3 mois maintenant, les victimes.

– plis remis à leurs destinataires avec plusieurs semaines de retard, voire non distribués à ce jour.
– quotidiens et hebdomadaires reçus par leurs abonnés de façon très anarchique, avec des retards de plusieurs jours, de plusieurs semaines parfois, certaines publications ne leur parvenant même pas.

Ces retards, totalement inadmissibles, provoquent un fort mécontentement qui vient s’ajouter à celui résultant des fermetures sporadiques et restrictions d’horaires d’ouverture des bureaux dans plusieurs quartiers de notre ville.

Cette dégradation du service public postal qui devrait être le cœur de métier de La Poste, perturbe la vie des habitants, le bon fonctionnement de nombreuses entreprises, celui des collectivités et des services de l’État, nous en avons de multiples témoignages.
Un vœu, présenté à mon initiative et interpellant votre direction départementale, le préfet et l’ARCEP, a d’ailleurs été voté à l’unanimité par le Conseil Municipal de Quimper.

Retards ou non-distribution peuvent en effet être très graves s’agissant de courriers médicaux, administratifs, de factures : examens de santé ne pouvant avoir lieu, pénalités financières (loyers, impôts…), difficultés de trésorerie pour les artisans et petites entreprises, non-présentation à un entretien d’embauche, perturbations du fonctionnement des tribunaux…

La non-distribution en temps et en heure de quotidiens menace l’existence de journaux qui contribuent au débat d’opinion et au pluralisme, indispensables à notre démocratie, alors que la direction de La Poste perçoit de l’État pour cela une compensation financière d’environ 100 millions d’euros par an.

Les conditions de travail des salariés sont elles aussi très dégradées par cette nouvelle organisation : tournées allongées, remplacements non assurés.
Les facteurs qui connaissent bien le terrain étant dessaisis de la préparation de leurs tournées, c’est une source d’erreurs, de temps perdu. L’on a vu des personnels contraints de trier du courrier, et même des lettres recommandées, dans la rue sur des bancs publics.

Ces salariés disent avec raison leur insatisfaction de ne pouvoir exercer correctement leur métier, constatant que jamais auparavant ils n’étaient rentrés sans avoir fini leur tournée et distribué tout leur courrier. Il y a aujourd’hui une vraie souffrance au travail à La Poste qui doit être prise au sérieux par vos services départementaux.

Malgré tous les signalements et interpellations effectués depuis plusieurs mois auprès de votre direction départementale, la situation n’a guère évolué. Des plis comportant des règlements par chèque, des cartes bancaires, des factures, postés en novembre et décembre à Quimper pour Quimper ne sont pas encore arrivés à leurs destinataires.

Laisser perdurer une telle gabegie est une marque de mépris à l’égard des personnels de La Poste et des usagers, et d’incompétence de vos directions.

Il y a toutes les raisons d’être inquiets pour la distribution des milliers de plis électoraux dans quelques semaines.

Ce délabrement du service de la distribution est d’autant plus inacceptable qu’il s’accompagne d’une augmentation incessante des tarifs postaux : le coût du timbre pour une lettre dite prioritaire a doublé en 10 ans et une nouvelle hausse des tarifs de plus de 10% a eu lieu au début de cette année. Dans le même temps La Poste affiche 798 millions d’euros de bénéfice net en 2018 et a touché 350 millions d’euros de l’État au titre du CICE sans la moindre contrepartie.

La distribution du courrier se doit de répondre à des normes de qualité dignes d’un service public moderne, c’est une question d’efficacité et de respect à l’égard des personnels de l’établissement et des usagers.
Le service postal est important pour le lien social, l’égalité territoriale et générationnelle, la vitalité économique.
Il ne doit pas être sacrifié à des choix financiers qui affectent le bon fonctionnement de l’entreprise.

La Poste a des engagements de continuité du service public, en tant que prestataire du service postal universel et dans le cadre du contrat qui la lie à l’État.

Par conséquent je vous demande, Monsieur le Président, de prendre à l’occasion de votre venue dans notre département, en concertation avec les personnels et leurs organisations syndicales, toutes les dispositions nécessaires pour un retour rapide à la normale de la distribution du courrier à Quimper et dans son agglomération et pour la résorption du retard accumulé.

En vous remerciant de l’attention que vous porterez à cette lettre que je vous adresse par courriel, un envoi par voie postale étant aléatoire en l’état actuel des choses, je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération distinguée.

Piero Rainero.

 

Le Président de La Poste, Philippe Wahl, sera en visite à Quimper, le vendredi 14 février .

A cette occasion, les syndicats CGT-FAPT 29 nord et 29 sud ont déposé un préavis de grève de 24 h et invitent les postiers, les usagers et les élus à participer nombreux au rassemblement :

Le vendredi 14 février à 9 heures

devant la Direction de La Poste

32 rue du président Sadate – Creach gwen

à QUIMPER

Nous comptons sur vous, nombreux pour soutenir  les postiers et signifier votre mécontentement en tant qu’usagers du service public postal.

***

Ce vendredi 14 février, Philippe Wahl, Président Directeur Général du groupe La Poste, sera en visite dans
le Finistère, à Quimper.
Les syndicats CGT des Activités Postales et de Télécommunications du Finistère invitent tous les
postiers, les usagers et les élus à se rassembler devant la Direction, rue du Président Sadate
(Creac’h Gwen) à Quimper, à partir de 9h pour exprimer leur mécontentement et exiger un service
public postal de qualité.
Les agents pourront ainsi exprimer leur ras-le-bol de travailler dans des conditions qui se
dégradent de jour en jour et de ne plus avoir les moyens d’assurer leurs missions de service
public telles qu’elles devraient être rendues aux usagers.
Les usagers, notamment les Quimpérois, pourront lui demander des comptes, quant aux retards
intolérables dans la distribution du courrier (retards qui ont entrainés pour beaucoup des difficultés
telles majoration de facture, non présentation à des rendez vous importants, etc…) mais
également quant aux diminutions d’horaires et/ou fermetures de bureau de poste partout en
Finistère.
Les élus pourront lui exprimer les difficultés rencontrées par leurs concitoyens, notamment sur
l’accessibilité à des bureaux de postes offrant la globalité des services et l’égalité de traitement de
la population dans les territoires. Ils pourront également lui rappeler l’obligation de la Poste de
distribuer le courrier en tout point du territoire 6 jours sur 7.
Dans son courrier adressé aux postiers, Mr Wahl appelait de ses vœux : « J’attends de vous
une forte mobilisation pour traduire au quotidien nos engagements vis-à-vis des clients par
notre qualité de service » NE LE DECEVONS PAS ! Offrons-lui une forte mobilisation pour porter
notre exigence d’un service public postal de qualité !

Hommage à Jean-Marc Nayet.

Il y avait foule hier à l’espace funéraire de Saint Thégonnec pour dire adieu à notre ami Jean-Marc, une foule d’amis et de parents de toute la France, et d’abord du Pas-de-Calais, et une foule d’amis, de copains, de connaissances, de camarades de la région de Morlaix et du Finistère, une fanfare magnifique avec Pierre Chanteau, une balade irlandaise bouleversante chantée par sa petite-fille, et bien sûr les mots poignants de ses petits-enfants et enfants. Ce fut une magnifique cérémonie d’hommage malgré la douleur. Voici les textes que j’y ai lus, quand Daniel Roussel rendait lui aussi un hommage très drôle et aérien à son ami Jean-Marc, comme Philippe Grincourt en reprenant les mots très profonds et sentis de Jean-Marc Nayet sur les racines de son goût pour l’art de la photographie.

Ismaël Dupont

Obsèques de Jean-Marc, 8 février

Hommage lu par Ismaël Dupont –

Les mots d’amitié et de soutien de Fabien Roussel

 

Jean-Marc, notre ami, malgré tout, malgré notre peine, je t’imagine très bien jeter un regard ironique et amusé sur ce moment.

Tu étais à l’affut du cocasse et de l’absurde, histoire d’en rire.

Tu préférais, je crois, la dérision à la sentimentalité.

Tu n’avais pas l’esprit de sérieux, tu aimais ce qui, dans la vie, était la marque du vivant, du créatif, contre le figé, l’abandon émotionnel ou la posture.

Tu étais du côté de la raison de sourire contre l’effusion facile. Du côté du bonheur malgré tout plutôt que de la plainte.

Tu étais un matérialiste généreux. Un homme lucide. La mort n’était sans doute pas un sujet d’étonnement et de scandale pour toi … Comme si nous ne savions pas !!!

Mais tu avais la sagesse d’entreprendre toujours sans y penser trop, sans angoisse, mais en sachant qu’elle était là qui pouvait survenir un jour ou l’autre. « Carpe diem ».

Tu avais la pudeur des sentiments même si au fond tu étais aussi un grand sensible, un écorché vif m’ont dit certains, le survivant surtout, comme Lucienne, ta compagne, d’une entrée dans l’existence par une drôle de porte pourrie.

Résilience…

Orphelin, tu sais que tout est fragile, qu’on ne peut être vraiment protégé de rien, que la vie et les hommes sont durs, orphelin, tes joies et ta soif de vivre sont rendus plus intenses sans doute par la connaissance du précipice à côté de toi et en toi, par le souvenir de la douleur et de la mort.

Tu tisses des liens, tu te récrées des familles avec tes amis, tes compagnons de lutte, les causes au service desquels tu te mets.

Tu disais « je n’aime pas le discours des racines, je ne suis pas un arbre mais un homme, libre »

Car tu craignais les politiques de l’identité, l’assignation communautaire, le racisme et le nationalisme, et étais partisan d’un véritable universalisme faisant la part de nos identités multiples et individuelles, .

Enraciné dans le réel oui, accueillant à ses surprises, son infinie diversité, mais pas enfermé dans les illusions et les prisons de la Terre Patrie.

Ton pays natal, c’était le Pas-de-Calais, le pays ch’ti, minier et ouvrier, un pays à l’identité forte nourrie paradoxalement d’exil, de cosmopolitisme et de « déracinement ».

Tu as aimé être un peu partout chez toi et partout un peu étranger aussi sans doute, être dans l’intensité des rencontres et la découverte de l’autre plutôt que la répétition. A Chevilly-la-Rue, à Champigny-sur-Marne, deux villes communistes de région parisienne, à Locquénolé et dans la région de Morlaix, avec toujours le vaste monde en ligne de mire : le monde et ses fractures, le monde et ses combats pour la liberté, l’égalité, la justice, la Palestine, le Liban, l’Irlande.

Tu t’es beaucoup battu pour le peuple palestinien, son droit à la dignité et à la terre.

Jean-Marc, en onze ans, nous avons appris à nous connaître, à nous apprécier et à nous aimer.

Tu étais très présent, dans nos manifestations, initiatives d’éducation populaire, campagnes électorales, fêtes du 1er mai, la fameuse fête du Viaduc où tu représentais Morlaix-Wavel, et apportais ta touche culturelle, artistique et internationaliste, en exposant souvent tes photos.

Ton arrivée avec Lucienne dans la région de Morlaix nous a apporté beaucoup, comme l’a écrit Alain David le jour de ton décès.

Tu n’étais plus adhérent du PCF, tu l’as été pendant une dizaine d’années de 1968 et 1978 – adhérant au moment de la « Tchéco », encore un pied de nez (!!!) et quittant le PC aussi sans doute en raison d’histoires « professionnelles » et syndicales compliquées sur ton lieu de travail, à Air France

Mais le Parti communiste, Lucienne nous l’a dit, était assurément le seul parti qui comptait pour toi, ta famille politique et idéologique même si tu n’avais pas forcément la fibre militante.

Trop indépendant, rétif aux disciplines et à toute forme de sectarisme, tu préférais rester compagnon de route, tout proche, solidaire et critique. Tu étais partisan du rassemblement de la gauche pour pouvoir exister et peser et tu ne voulais pas que le PCF se dissolve des constructions politiques nouvelles où son originalité et son apport spécifique disparaitraient.

Je me souviens très bien d’un repas avec Pierre Outteryck, historien du Nord, après une conférence sur Martha Desrumaux l’an passé, où vous étiez intarissables tous les deux sur la galaxie coco, dans le Nord et le Pas-de-Calais. Quelle joie aussi ce voyage et ce week-end ensemble en Touraine en mars dernier, avec nos camarades communistes finistériens, et ceux de St Pierre-des-Corps, cette inauguration de la fédé PCF de Tours avec notre nouveau secrétaire national, ton ami, Fabien Roussel. Un moment solaire de franches rigolades!

Tu as été le photographe de nos campagnes électorales, un des piliers assurés de nos comités de soutien, un ami, une aide toujours précieuse et discrète.

Nous aimions ton esprit, ta culture, ton humour, ta créativité et ton sens des bons mots et … plus encore des belles images. J’ai collaboré aussi avec toi et Philippe Grincourt dans un cadre professionnel pour des expositions sur la Grande Guerre et ses traces dans les collèges. Car tu étais aussi un passeur de mémoire, comme Lucienne.

Tu vas nous manquer énormément, Jean-Marc. Au nom des communistes du Finistère, et des communistes de la section du pays de Morlaix, en mon nom personnel, je voudrais dire combien je m’associe à la peine de Lucienne, de vos enfants, de tes amis dont nous sommes.

Je voudrais dire à Lucienne combien sa force morale, son expérience et sa hauteur de vues sont des balises pour nous et un moyen aussi de toujours hisser notre niveau politique pour rester le parti qui tient la gauche debout et maintient le combat historique d’émancipation humaine vivant en France.

Pour rester, ou plutôt redevenir le Parti de l’éducation populaire, de la politisation des dominés et exploités, le parti qui tient tête aux hydres de l’extrême-droite, du racisme et du fascisme, nos ennemis naturels, dont Lucienne a tant souffert, parmi d’autres dans sa jeunesse, et qui ont encore tout récemment empoisonné son existence avec des discours d’incitation à la haine antisémite.

Nous sommes à tes côtés Lucienne, dans cette épreuve et nous serons toujours à tes côtés. Tu peux compter sur nous. Notre parti est bien une grande famille humaniste et solidaire comme tu me l’as écrit hier.

Maintenant, je vais lire à sa demande le très vibrant hommage que notre secrétaire national du PCF, député du Nord, Fabien Roussel, a écrit pour notre et son ami, Jean-Marc Nayet :

Fabien Roussel:

Si pour beaucoup Jean Marc Nayet était un militant du bonheur, il était bien plus pour moi, il était également un membre de ma famille.

Son père a été tué dans le même bombardement que mon arrière grand-père et leurs deux noms figurent sur le même monument aux morts en hommage aux victimes civiles de la seconde guerre mondiale.

Jean Marc, avec mon parrain, mon père et d’autres, tous de Bethune et des environs ont fait les 400 coups ensemble, bons vivants, pêcheurs à la ligne comme devant l’Éternel, militants communistes comme de la CGT. Ils ont manifesté ensemble, écumés ensemble les bals, les discothèques et les étangs du bassin minier du Pas de Calais où j’ai grandi, avec eux comme horizon.

Ils rêvaient ensemble d’un autre monde, plus juste, plus fraternel. Ils ont mené tellement de combats, de campagnes électorales, défendu des salariés, des entreprises.

Vous imaginez dans quel environnement nous, leurs enfants, Flo, Delphine, mon frère et moi et tous les autres, avons grandi !!

A tel point qu’entre nous est né ce même lien de parenté, forgé par des liens d’une amitié de longue durée, exceptionnelle. C’est pourquoi je voudrai aussi associer Olivier, Christelle, Zouzou, Djo et tant d’autres qui pensent à toi, Lucienne et à vous Flo, Delphine, Patrick et Natacha.

Jean Marc était un homme toujours souriant et fier de son indépendance, de sa libre pensée. Cette liberté, il la voulait autant pour lui que pour les autres. Et c’est certainement pour cela qu’il a été de tous les combats pour l’indépendance et le respect de la souveraineté des peuples, comme le peuple palestinien.

Cette liberté il la défendait en partageant sa vie avec Lucienne. Deux caractères bien trempés mais unis par la même aspiration au bonheur de tous. Avec Dorothée, mon épouse, nous étions encore ensemble pour parler de tous nos combats communs lors de ma venue en décembre dans la région pour la fête de l’Huma Bretagne.

Cette liberté, il la défendait aussi  à travers l’objectif de son appareil photo, toujours admiratif devant la beauté de ce monde, de chaque être humain, de chaque regards d’enfants.

Au revoir Jean Marc

Fabien et Dorothée

 

Mardi 11 février, Morlaix : Jean Jaurès, une vie au service de l’émancipation humaine.

Dans le cadre des Mardis de l’éducation populaire du PCF Pays de Morlaix, le mardi 11 février, nous organiserons à 18h au local du PCF, 2 petite rue de Callac, une conférence sur le thème:

« Jean Jaurès, une vie au service de l’émancipation humaine »

– La République, l’humanisme et la lutte des classes

– La révolution socialiste en construction

– Laïcité et combat anti-raciste

– La Paix, l’égalité et la coopération entre les peuples pour visée

 

La conférence sera faite par Ismaël Dupont, qui a travaillé pour sa maîtrise de philosophie sur l’œuvre (thèses et cours de philosophie, Histoire socialiste de la révolution françaiseL’Armée nouvelleLes Preuves, discours et articles de 1886 à 1914 dans La DépêcheLa Nouvelle République, L’Humanité) et la pensée de Jean Jaurès, et sera suivie d’un échange et d’un apéritif convivial.

Samedi 8 Février, venue de Thomas Portes dans le cadre du Forum Social Brestois.

Une rencontre aura lieu avec Thomas Portes le Samedi 8 Février à 10H30 autour d’un café au local de section du PCF. 5 Rue Henri Moreau, 29200 Brest.

Thomas Portes occupe actuellement le poste de chef de cabinet du maire (PCF) de Champigny (Val-de-Marne), il est responsable national du PCF en charge du collectif des cheminots, syndicaliste CGT et auteur de « Au coeur de la haine ».

C’est au printemps 2018 que Thomas Portes s’est vu assigné en justice par Génération Identitaire suite à un tweet où il réagissait et l’opération anti migrants du col de l’Echelle. Cette assignation n’était pas un hasard, mais le fruit d’une démarche réfléchie et assumée visant pour Génération Identitaire, à se mettre en scène sous les feux des médias, en envoyant au tribunal et tentant de criminaliser une nouvelle fois les migrants et ceux qui leur portent assistance. Dans le cas de Thomas c’est également le syndicaliste cheminot qui est dans le viseur. « Ce n’est pas moi mais eux qui devraient être poursuivie pour appel à la haine ! » écrit-il fort justement quand il évoque son futur procès.

Programme du Forum Social :

 

https://www.facebook.com/ForumSocialBrestois/

 

Vidéo : Interview d’Ismaël Dupont sur Tébéo

Ismaël Dupont, secrétaire départemental du PCF dans le Finistère est l’invité politique de la semaine.
Le parti communiste est fortement mobilisé contre la réforme des retraites. Avec 900 adhérents dans le Finistère, le parti entend aussi peser lors des élections municipales prochaines, avec des alliances à gauche.
Interview de Julie Sicot pour Tébéo tv.

Morlaix, Mardi 10 déc : Comment faire face à l’urgence climatique et à l’urgence sociale? avec Gérard Le Puill.

Mardi de l’éducation populaire avec Gérard Le Puill, journaliste à L’Humanité, essayiste: Comment faire face à l’urgence climatique et à l’urgence sociale?

Mardi 10 décembre, 18 h – local PCF Morlaix.

2 Petite Rue Callac 29600 MORLAIX – tel : 02 98 88 30 35

Mel : pcf-morlaix@wanadoo.fr

Blog : http://le-chiffon-rouge-pcf-morlaix.over-blog.com/

 

Gérard LE PUILL est journaliste à l’Humanité et essayiste, spécialiste des questions d’environnement, d’agriculture et d’écologie.

Il interviendra sur le thème :

« Comment faire face à l’urgence climatique et à l’urgence sociale? ».

Il est l’auteur de différents ouvrages :

– Devant l’urgence climatique, bousculons les politiques (éditions du Croquant)

– Produire mieux pour manger tous d’ici 2050 et après

– L’écologie peut encore sauver l’économie

– Réinventons l’économie dans un monde fini

Ces conférences sont gratuites et ouvertes à tous.