PCF Finistère

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75e anniversaire de la Victoire sur le nazi-fascisme

 

Au nom de la liberté, de la paix et de la vérité — contre le fascisme et la guerre

 

La victoire sur le nazi-fascisme dans la Seconde Guerre Mondiale est un événement majeur de l’Histoire, dont la mémoire doit être préservée et défendue contre les tentatives répétées de falsification historique visant à faire oublier le rôle décisif qu’y ont joué l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, les communistes et les antifascistes du monde entier.

Généré par le capitalisme, le nazi-fascisme a été l’expression la plus terroriste du capital monopoliste. Il a été responsable du déclenchement de cette guerre d’agression et de rapine qui a causé près de 75 millions de morts, dont près de 27 millions de citoyens soviétiques, d’innombrables souffrances et l’horreur des camps de concentration nazis. Les peuples ne peuvent pas non plus oublier des pages noires telles que les bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki par les États-Unis, sans aucune justification militaire, qui représentaient une démonstration de leur puissance et de leurs objectifs hégémoniques au niveau mondial.

La Seconde Guerre Mondiale (1939-1945) a été le résultat de l’aggravation des contradictions inter-impérialistes et, simultanément, de l’objectif de détruire le premier État socialiste, l’URSS, exprimé, entre autres, par le soutien et la connivence du Royaume-Uni, de la France et des États-Unis avec le réarmement et l’ambition expansionniste de l’Allemagne nazie.

En commémorant le 75e anniversaire de la Victoire le jour historique du 9 mai 1945, les partis communistes et ouvriers soussignés, convaincus qu’ils interprètent les sentiments et les aspirations des travailleurs et des peuples du monde entier:

– Rendent hommage à tous ceux qui ont donné leur vie sur les champs de bataille contre les hordes nazi-fascistes, et en particulier aux résistants et combattants antifascistes héroïques et au peuple soviétique et à l’Armée rouge héroïques, dirigés par le Parti Communiste, dont la contribution, écrite sur des pages héroïques comme les batailles de Moscou, Leningrad ou Stalingrad, a été décisive pour la Victoire sur la barbarie;

– Considèrent que la victoire sur l’Allemagne nazie et ses alliés du Pacte Anti-Komintern a été obtenue grâce à la contribution décisive de l’URSS, à la nature de classe du pouvoir soviétique, avec la participation des masses populaires, au rôle dirigeant du Parti Communiste, à la supériorité démontrée par le système socialiste. Cette victoire constitue un énorme patrimoine historique du mouvement révolutionnaire;

– Apprécient les avancées extraordinaires dans le processus d’émancipation sociale et nationale des travailleurs et des peuples que la Victoire et l’avancée des forces du progrès social et de la paix ont rendus possibles, avec l’extension du camp des pays socialistes à l’Europe, l’Asie et l’Amérique latine, les conquêtes du mouvement ouvrier dans les pays capitalistes, le développement impétueux du mouvement de libération nationale et la liquidation conséquente des empires coloniaux;

– Dénoncent et condamnent les campagnes visant à diminuer, déformer et même nier le rôle de l’URSS et des communistes dans la défaite du nazi-fascisme et, en outre, même blâmer injustement et faussement l’Union soviétique pour le début de la Seconde Guerre Mondiale, à effacer les responsabilités du grand capital et des gouvernements à son service dans la promotion et la montée du fascisme et dans le déclenchement la guerre, et à blanchir et réhabiliter le fascisme, en même temps qu’on détruit les monuments et la mémoire de l’Armée soviétique libératrice, on promeut l’anticommunisme et on criminalise les communistes et autres antifascistes;

– Dénoncent et condamnent les résolutions anticommunistes de l’UE et la tentative de falsification historique et calomnieuse d’assimiler le socialisme au monstre du fascisme;

– Avertissent que l’impérialisme mise de plus en plus sur le fascisme et la guerre comme «issue» à l’approfondissement de la crise du système capitaliste, dont le caractère inhumain devient particulièrement évident lorsque, même face à la très grave épidémie de Covid-19, l’impérialisme, les États-Unis, l’OTAN, l’UE et les puissances capitalistes leurs alliés, poursuit une politique criminelle de blocus et d’agression contre des pays et des peuples;

– Considèrent que la lutte pour la paix, le progrès social et le socialisme sont inséparables; et s’engagent à contribuer au renforcement de l’action commune de la classe ouvrière, des travailleurs e des peuples du monde entier, des forces politiques intéressées à barrer la route au fascisme et à lutter contre l’impérialisme, les agressions impérialistes et une nouvelle guerre aux proportions tragiques.

La situation à laquelle les travailleurs et les peuples du monde sont confrontés souligne l’importance de renforcer la lutte anti-impérialiste, pour la souveraineté des peuples et l’indépendance des États, pour les droits des travailleurs et des peuples, sur la voie du dépassement révolutionnaire du système capitaliste, qui engendre le fascisme, la guerre, les injustices, les dangers et les contradictions d’aujourd’hui. Tout comme il y a 75 ans, c’est la lutte des communistes et de tous ceux qui combattent contre l’exploitation et l’oppression capitalistes qui ouvrira à l’Humanité les voies de l’avenir.

 

Signataires :

Communist Party of Argentina
Communist Party of Armenia
Communist Party of Australia
Party of Labour of Austria
Communist Party of Azerbaidjan
Communist Party of Bangladesh
Communist Party of Belarus
Communist Party of Belgium
Communist Party of Brazil
Communist Party of Britain
New Communist Party of Britain
Communist Party of Canada
Communist Party of Chile
Colombian Communist Party
Socialist Worker’s Party of Croatia
Communist Party of Cuba
Communist Party of Bohemia and Moravia
The Progressive Party of the Working People – AKEL
Communist Party in Denmark
Egyptian Communist Party
Communist Party of Finland
French Communist Party
Pole of Communist Revival in France
Communist Revolutionary Party of France
Unified Communist Party of Georgia
German Communist Party
Communist Party of Greece
Hungarian Worker’s Party
Communist Party of India (Marxist)
Communist Party of India
Tudeh Party of Iran
Iraqi Communist Party
Kurdistan Communist Party – Iraq
Communist Party of Ireland
Workers’ Party of Ireland
Communist Party of Israel
Italian Communist Party
Party of the Communist Refoundation – European Left (Italy)
Socialist Movement of Kazakhstan
Workers’ Party of Korea
Socialist Party (Lithuania)
Communist Party of Luxembourg
Communist Party of Malta
Popular Socialist Party – National Political Association (México)
Communist Party of Mexico
Party of the Communists (Mexico)
New Communist Party of the Netherlands
New Communist Party of Aotearoa (New Zealand)
Communist Party of Macedonia
Communist Party of Norway
Communist Party of Pakistan
Palestinian Communist Party
Paraguayan Communist Party
Peruan Communist Party
Philippine Communist Party (PKP – 1930)
Portuguese Communist Party
Communist Party of the Russian Federation
Union of Communist Parties – CPSU
Communist Party of the Soviet Union
New Communist Party of Yugoslavia
Communist of Serbia
Communist Party of Slovakia
South African Communist Party
Communist Party of Spain
Communist Party of the Peoples of Spain
Communists of Catalonia
Galizan People’s Union
Communist Party of the Workers of Spain
Galician Nationalist Bloc
Communist Party of Sri Lanka
Sudanese Communist Party
Communist Party of Swaziland
Communist Party (Switzerland)
Syrian Communist Party
Syrian Communist Party (Unified)
Communist Party of Turkey
Communist Party of Ukraine
Union of Communists of Ukraine
Communist Party USA
Communist Party of Venezuela

http://www.pcp.pt/en/name-freedom-peace-and-truth-against-fascism-and-war

1920-2020 – 100 ans d’engagements communistes en Finistère. 15/ Résistance et répression des communistes brestois de 1939 à 1943.

1920-2020 – 100 ans d’engagements communistes en Finistère. 15 / Résistance et répression des communistes brestois de 1939 à 1943 à partir des souvenirs et des enquêtes d’Eugène Kerbaul, résistant communiste.

Après la signature le 23 août 1939 du pacte germano-soviétique, une vague d’anti-communisme déferle sur la France, portée par la bourgeoisie, l’Etat et le gouvernement, les médias. Les organisations communistes sont dissoutes le 26 septembre. A ce moment, le PCF compte sur Brest environ 200 adhérents, mais beaucoup sont mobilisés.

Le Parti Communiste se réorganise de manière clandestine à Brest, sous la direction de l’interrégional Auguste Havez: les groupes de trois camarades responsables de ville ou de secteur contactent les militants que la mobilisation n’a pas touchés et qui n’ont pas « lâché » le PCF pour les regrouper par groupes de trois ou quatre militants. Ces groupes n’ont pas de contact entre eux. Les camarades choisis pour former le « triangle » responsable de Brest sont Jeanne Goasguen-Cariou, Roger Chaigneau et Eugène Kerbaul. Carlo De Bortoli et Jules Lesven, responsable du secteur syndical de l’Arsenal, font parti des cadres intermédiaires.

La répression contre les syndiqués communistes à l’Arsenal bat son plein du côté des dirigeants réformistes de la CGT, unifiée depuis 1935, et de la direction. Marcel Paul, futur ministre à la Libération, secrétaire général de la Fédération des Gaziers et Electriciens CGT, élu communiste déchu, vient prêter main forte aux ouvriers communistes de l’Arsenal. Des tracts sont imprimés et distribués clandestinement à des centaines d’exemplaires par les communistes avec une ronéo artisanale. Début novembre, le premier numéro de l’Humanité clandestine donne matière à continuer leur action auprès des citoyens et ouvriers aux militants communistes brestois. Le 28 novembre, Kerbaul part pour l’armée et Jeanne Goasguen-Cariou reste seule au triangle avec Jules Lesven. Les numéros de L’Humanité clandestines dénonçant « la guerre capitaliste » sont récupérées en gare de Brest par des femmes et distribués sous le manteau, de main en main.

Le 30 novembre 1939, la Chambre des Députés décide la levée de l’immunité parlementaire des députés communistes qui avaient formé après l’interdiction du PCF « un groupe ouvrier et paysan ». L’invasion de la Finlande le même jour va intensifier la répression contre les communistes et le climat d’anti-communisme. Déjà, tout le mois de novembre 1939, la propagande anti-communiste s’était déchaînée.

En février 1940, les députés communistes sont envoyés devant un tribunal militaire. Ils seront condamnés à 5 ans de prison et la privation de leurs droits civiques le 3 avril – Ambroise Croizat est du lot, qui ira moisir dans un bagne en Algérie. En mars, les perquisitions et les arrestations vont bon train contre les communistes. En avril 1940, Jeanne Goasguen-Cariou et Jules Lesven, qui a remplacé Chaigneau dans le triangle de direction, protestent énergiquement de l’absence de ronéo (la leur était partie dans le sud-Finistère avec Alain Signor) pour localiser leurs tracts.

L’armée allemande atteint Brest le 19 juin après que le 17 juin, Pétain ait appelé à la radio à cesser le combat. Début juillet, les militaires brestois ou stationnés à Brest sont appelés à régulariser leur situation auprès de l’occupant: le 5 juillet, 2000 hommes sont envoyés dans les stalags d’outre-Rhin, dont Henri Moreau, militaire de carrière et musicien du 2e Dépôt, communiste, qui se libérera et retrouvera Brest en fin d’année.

Le parti se restructure. « Tante Jeanne »- Jeanne Goasguen-Cariou, Jules Lesven, De Bortoli, Mathurin Le Gôf entreprennent de contacter un à un tous ces militants afin de restructurer l’organisation clandestine de la ville et les environs. A l’arsenal, des camarades s’interrogent: « Est-il juste d’aller travailler dans cet établissement mis totalement au service des Allemands par Pétain? ». Ils en concluent qu’il faut continuer à agir politiquement auprès des ouvriers qui s’y trouvent et contre l’occupant selon les moyens et méthodes à déterminer au gré des circonstances.

 

Le 17 juillet est connu le contenu de l’appel à la résistance de Maurice Thorez et Jacques Duclos:

« La France encore toute sanglante, veut vivre libre et indépendante… jamais un grand peuple comme le nôtre ne sera un peuple d’esclaves… La France, au passé si glorieux, ne s’agenouillera pas devant une équipe de valets prêts à toutes les besognes… C’est dans le peuple que résident les grands espoirs de libération nationale et sociale. Et c’est autour de la classe ouvrière, ardente et généreuse… que peut se constituer le front de la liberté, de l’indépendance, de la renaissance de la France » …

Il faudra attendre août 1940, précise Eugène Kerbaul, pour en avoir un paquet à distribuer à Brest. Et encore, ce n’était pas un gros paquet. Mais il avait été publié dans un numéro de « L’Humanité » clandestine.

En août 1940, des inscriptions sont faites sur les murs pour stigmatiser la trahison de Pétain  » A bas Pétain le traître, vive Thorez ». Les petits groupes qui les font sont emmenés par Lesven, Le Nédellec et des cheminots communistes. En août, les slogans de l’Humanité sont très méfiants vis-à-vis du général de Gaulle mais appellent à l’Union du peuple de France pour l’indépendance et la liberté de la France. Le 16 août, la CGT est dissoute par le traître Belin, ancien dirigeant réformiste de la CGT. Le droit de grève est supprimé à l’Arsenal en septembre 1940. Les communistes multiplient les inscriptions sur les murs, les papillons, ils cherchent à repérer des anti-fascistes dans les rangs militaires allemands.

En octobre 1940, alors que les Allemands commencent à mettre en oeuvre leurs gros travaux militaires sur Brest, un triangle de direction du bâtiment pour les opérations de résistance et de sabotage s’organise autour de Jean Goasguen, Jacob Mendrès et Germain Riou, secondé par Charles de Bortoli. La propagande contre Vichy se poursuit, s’intensifie en novembre 1940 contre les « traîtres de Vichy » et le pillage allemand. Le n°93 de L’Humanité clandestine explique:

« Le gouvernement de Vichy, c’est le gouvernement des trusts. Plus que jamais, les 200 familles sont maîtresses de l’économie et de la politique de la France, tandis que les ouvriers sont privés de tous les droits, que les chômeurs sont affamés, que les petits commerçants sont menacés de ruine et que les paysans sont traités comme au temps du servage ».

Le journal anglais « Daily Telegraph » reconnaît qu’en France:

« … le seul parti existant quoiqu’étant illégal est le Parti communiste et plus de mille de ses militants ont été arrêtés le mois dernier; ils distribuent des tracts anti-allemands qui font appel au sentiment patriotique des Français ».

En décembre, Venise Gosnat remplace Auguste Havez comme inter-régional du PCF clandestin et réside à Brest périodiquement sous un faux nom, « Pichard ». Ballanger et Gosnat considèrent que Brest et Nantes à l’une et l’autre des extrémités de la Bretagne sont les villes où la force de résistance du Parti communiste est la plus importante. Fin décembre, des tracts anti-nazis en langue allemande signés du PCF parviennent à Brest. En janvier 1941, Ballanger organise l’organisation spéciale à Brest, des groupes de communistes chargés d’abord de protéger les militants dans leurs actions de propagande, qui seront bientôt chargés des sabotages et des représailles contre les soldats allemands. Le 8 février 1941, on peut lire dans L’Humanité:

« En février 1934 le peuple de France fit échec aux fascistes, agents de l’étranger. En février 1941, ces mêmes hommes, profitant de la défaite qu’ils ont préparée, asservissent notre pays sous la protection des occupants (…)

UNISSONS-NOUS POUR LA GRANDE REVANCHE ».

Preuve que l’esprit de résistance du Parti Communiste précède de loin l’invasion de l’URSS par les nazis. Un soldat allemand est jeté à l’eau dans le port de Brest à l’hiver 1941. En mars 1941, trois soldats allemands sont tués par des membres armés de l’O.S à Brest suite à une bagarre dans un café de Saint-Marc.

Cinq militants communistes sont arrêtés en mars 1941 pour propagande subversive: Yves Jacotot du Bourg-Blanc, René Corre, Yves Labous, Louis Morvan de Brest et Jean Marc de Saint-Marc.

A la mi-mars, des jeunes de l’O.S du PCF tuent trois soldats allemands à la suite d’une bagarre. Leurs corps disparaissent dans la rade sur la suggestion de Jules Lesven.

D’autres soldats allemands sont molestés les fin mars après le couvre-feu alors qu’ils s’apprêtaient à arrêter des militants. Le 27 mars, un tract du PCF brestois appelle à la résistance pour l’indépendance de la France pour la première fois avec une visée d’union de classe patriotique et sans lier cet objectif de libération nationale à l’objectif de révolution sociale.

En avril 1941, le préfet du Finistère, dans son rapport mensuel sur l’état d’esprit de la population, pointe l’esprit de résistance des communistes:

« Parmi les adversaires de la Rénovation nationale, on peut distinguer:

1°) Les communistes qui sont aussi actifs qu’irréductibles. Ceux qui n’ont pas quitté le Parti après la signature du pacte germano-soviétique de 1939 doivent être considérés comme rebelles à toute propagande

2°) Les tenants de l’ancien régime (Front Populaire), ce sont les plus nombreux, ils sont guidés par l’intérêt, d’autres intoxiqués par l’idéologie. On y trouve pêle-mêle des francs-maçons, des politiciens, des membres des anciens partis qui ne peuvent s’habituer à la disparition de ceux-ci.

3°) Les gaullistes proprement dits. C’est une déviation du patriotisme. Ils oublient momentanément les anciennes querelles par haine de l’occupant. Anti-communistes, anti-maçons, beaucoup seraient sur le plan intérieur, très proches de la Révolution Nationale.

4°) Enfin un assez grand nombre d’hésitants… ».

Fin mars, les militants communistes brestois distribuent des tracts en langue allemande appelant à rejoindre le mouvement anti-nazi. Le tract est intitulé « Soldaten der Besatzungstruppen ». Les groupes O.S du Parti Communiste continuent leurs sabotages à Kerguillo, à la S.N.C.F, et à l’arsenal (une grue abattue à l’atelier des torpilles). Une locomotive déraille au port de commerce par un coin de fer bloquant un aiguillage. Des sabotages ont lieu aussi sur des chantiers du bâtiment.

Gosnat va à Pont-de-Buis et demande à Pierre Berthelot d’y former un groupe de l’Organisation Spéciale. L’intérêt est la récupération d’explosifs à la Poudrerie. Masson, le secrétaire du syndicat de la Poudrerie de Pont-de-Buis, licencié à la suite des grèves de novembre 1938, rejoint à ce moment le Parti Communiste clandestin Brest. Charles Cadiou prend la direction des opérations clandestines de résistance communiste à l’arsenal.

Venise Gosnat et Ballanger envoient fin mars des questionnaires aux groupes de base du Parti Communiste dans les départements bretons pour mesurer les effectifs et la structuration du Parti Communiste clandestin.

Avec le retour de ces questionnaires, on peut établir le nombre de groupes de base du Parti communiste clandestin au printemps 1941 à 300, soit environ 1200 à 1500 membres du Parti Communiste clandestin. « Il faut probablement compter, précise Eugène Kerbaul, sur un chiffre du même ordre pour les isolés et ceux que les péripéties du moment ont coupé de l’organisation ».

A Brest, « L »Huma » clandestine arrive en grandes quantités par la gare à partir d’avril 1941, en caissettes, récupérées par Yvette Richard-Castel, Jeanne Goasguen-Cariou, comme s’il s’agissait de colis ordinaires. Parallèlement, Jules Lesven et Pierre Corre ont terminé la presse nécessaire au tirage brestois de « La Bretagne ouvrière, paysanne et maritime » , le journal communiste, et l’amènent à Kerichen. C’est Kerbaul qui est chargé par Ballanger de la direction du journal.

De terribles bombardements détruisent l’hôpital civil de Brest le 14 avril 1941 (78 morts et 200 blessés) et peu avant l’Hôtel Continental où logeait l’Etat-major de la marine allemande le 4 avril. Au port de commerce, le groupe d’Ernest Mazé fait dérailler une locomotive après avoir bloqué un aiguillage avec un caillou. Au château de Kerguillo, les suites du sabotage d’un tableau électrique incitent Eugène Kerbaul à prendre le large. Il avait été vu par une des Françaises qui travaillaient pour la Luftwaffe, dont Kerguillo allait être le siège de l’état-major pour le Nord de la Bretagne.

Le 8 mai, Chaigneau, le chef des résistants communistes cheminots, est arrêté alors qu’il s’apprêtait à mettre le feu à un chargement militaire allemand, dans un wagon ouvert par des résistants communistes, qui n’avaient pas le temps de voler les armes et les effets. Il est arrêté avec Morvan. François Tournevache, qui avait pris la succession de Chaigneau immédiatement après son arrestation, est arrêté à son tour. On le conduit au commissariat de la place Anatole France où il retrouve Pierre Mazé, le fils d’Ernest Mazé, un autre militant arrêté alors qu’il cherchait à récupérer des plaquettes incendiaires non brûlées jetées par les bombardiers anglais. Le juge d’instruction Le Braz, qui sera abattu plus tard par un groupe de FTP, fait inculper Tournevache, poursuivi pour propagande au profit de la IIIe Internationale et action au service d’une puissance étrangère (l’URSS).

En mai, Eugène Kerbaul organise les sabotages à l’arsenal avec Jules Lesven, Le Nédellec, Pierre Corre et Mathurin Le Gôf. Des wagons prévus pour dix tonnes de fer en reçoivent vingt afin que leurs ressorts plient et que le matériel s’use très vite. De la poudre d’émeri est déposée dans les boîtes de graissage des essieux des wagons.

A la mi-mai 1941, le parti communiste diffuse un tract qui, une fois de plus, invite les travailleurs à résister à l’occupant et à Vichy dans le cadre de leurs organisations de classe en les mettant en garde contre les aspects réactionnaires des organisations se réclamant de de Gaulle. Les ouvriers sont appelés à combattre dans les organisations de Résistance qui veulent d’une libération nationale assortie de profondes réformes sociales. Ce qui ne signifie pas pour autant le refus de l’union, le parti reconnaît à la fois la pluralité de la Résistance et la nécessité de l’union dans la lutte.

« La Bretagne ouvrière, paysanne et maritime » n°3, qui sort en début mai, appelle ainsi à un:

« …véritable Front populaire de lutte qui demain fera flotter à nouveau sur notre pays et cette fois pour toujours, le grand drapeau du pain, de la liberté et de la paix, le drapeau de la France libre et indépendante »,

accompagné d’un appel aux socialistes et aux radicaux.

Dans la troisième semaine de mai 1941, Ballanger et Gosnat arrivent à Brest porteurs d’une grande nouvelle: le 15 mai, le Comité Central du Parti Communiste a lancé un appel à la formation d’un « Front National de Lutte pour le Salut et l’Indépendance de la France ». Ballanger et Gosnat recommandent aux militants communistes brestois la prise de contact avec toutes les formations patriotiques qui résistent, y compris de droite.

A la fin du mois de mai, 38 membres du groupe de résistance brestois « Elie » sont arrêtés quand le réseau est démantelé à la suite d’une dénonciation. Ce groupe était à l’origine d’une violente bagarre avec des militaires allemands, provoquée le 28 avril par plusieurs ouvriers de l’arsenal, membres de ce réseau.

En juin 1941, un tract clandestin du parti communiste brestois fait connaître la grande grève résistante et revendicative de 100 000 mineurs du Nord et du Pas-de-Calais, organisée et dirigée par le Parti Communiste, entre le 28 mai et le 9 juin. L’occupant se vengera de la perte de 500 000 tonnes de charbon en fusillant 50 travailleurs et en faisant décapiter à la hache à Cologne une des femmes qui participait à la direction du mouvement, Emilienne Mopty, une communiste.

Le 22 juin, l’Allemagne commence son invasion de l’URSS. Dans un supplément au numéro de juin de « La Bretagne ouvrière, paysanne et maritime » cette nouvelle est annoncée par l’interrégion du PCF, associée à l’appel du 15 mai pour la constitution d’un Front National de Lutte pour l’Indépendance:

« BRETONS, BRETONNES, de toutes conditions, de toutes opinions, de toutes croyances, répondez « présent » à l’appel que vous lance le Parti Communiste Français. UNISSEZ-VOUS dans chaque ville et chaque village pour que la France reste la France, pour qu’elle puisse vivre LIBRE et INDEPENDANTE, délivrée du joug de l’oppression nationale qui pèse sur elle.

VIVE LE FRONT NATIONAL DE LUTTE POUR L’INDEPENDANCE DE LA FRANCE!!

VIVE LA FRANCE LIBRE ET INDEPENDANTE!! »

Dans cet appel, le PCF se dit prêt:

« …à soutenir tout gouvernement français, toute organisation et tous les hommes dont les efforts seront orientés dans le sens d’une lutte véritable contre l’oppression nationale subie par la France et contre les traîtres au service de l’envahisseur ».

Au mois de juillet 1941, de grandes rafles de personnes suspectes d’être communistes ont lieu partout en France et amènent les militants dans des camps de concentration gentiment baptisés « camps de séjour surveillé » ou « d’internement administratif ».

A Landerneau, Lucien Kerouanton est arrêté, Henri Bénard à Brest, Fanch Paul, un sympathisant communiste, à Kérinou. Ils sont envoyés au camp de Châteaubriant, lequel ne va pas tarder à se voir préciser son véritable rôle: camp d’otages. Ils y retrouvent nombre de militants du Finistère et du Morbihan. Le docteur Jacq d’Huelgoat, Jean-Désiré Larnicol, Lucas, Marc Scouarnec, Albert Jaouen, Jean Coant, etc. Eugène Kerbaul est lui aussi arrêté, roué de coups au commissariat, et envoyé au camp de Châteaubriant. C’est la fin de l’imprimerie clandestine de Kerichen. François Prigent, ex-secrétaire de l’Union Départementale CGT, tout récemment rapatrié d’un camp de prisonniers de guerre, accepte de mettre l’Imprimerie Coopérative de la rue Kléber dont il a repris la direction au service de la presse de résistance du PCF. Il sera secondé par son ancien typographe au chômage, le communiste Albert Cadiou.

Le 14 juillet 1941, les ouvriers de l’arsenal, sous l’influence des résistants communistes, se mettent spontanément en grève dès le matin, brandissant des drapeaux français dans plusieurs ateliers. Les Allemands n’osent pas réprimer le mouvement le jour de la fête nationale et déclarent l’après-midi libérée de travail.

Les actions de résistance des militants communistes, l’invasion de l’URSS et le climat d’anti-communisme violent dans la presse et les milieux officiels, contribuent à un renouveau de l’influence communiste en milieu ouvrier. Des « Vive l’URSS », « Vive le P.C », « Vive Thorez » apparaissent sur les murs de Brest qui ne doivent rien aux militants du PCF.

Le 14 août, Vichy promulgue coup sur coup l’obligation de fidélité à Pétain et la création de tribunaux spéciaux où seront déférés les communistes. Le même jour, le haut commandement allemand annonce que l’activité communiste sera punie de mort. Le 22 août 1941, le haut commandement allemand promulgue la loi des otages: tous les Français arrêtés sont considérés comme otages et peuvent être fusillés en cas d’attentat contre l’armée allemande.

C’est à ce moment que la lutte terroriste du Parti Communiste contre l’occupant nazi va vraiment s’engager (en dehors des actes spontanés d’attentats par les O.S, comme à Brest) par des assassinats ciblés. Le futur colonel Fabien, Pierre Georges, abat ainsi un officier allemand à la station de métro Barbès à Paris le 23 août.

A Brest, depuis l’arrestation de Chaigneau et Kerbaul, ce sont Jeanne Goasguen-Cariou et Jules Lesven qui dirigent l’organisation communiste. Ils relancent un Secours Populaire clandestin avec Jean Le Nédellec, Pierre Corre, Marie Miry. Dès août 1941, les familles en difficulté recevront une aide. A l’arsenal, sur les chantiers, des quêteurs efficaces et discrets du Secours populaire reçoivent un bon accueil.

En juillet 1941, le triangle de direction brestois envisage un projet de libération des prisonniers du camp de Châteaubriant, gardé par quelques dizaines de gendarmes français. Venise Gosnat, sollicité pour accord par Jeanne Goasguen-Cariou, manifeste son opposition au projet, de crainte que les centaines de militants prisonniers venus de région parisienne ne parviennent pas à se repérer dans la campagne bretonne de nuit ni à bénéficier de caches. Néanmois, Venise Gosnat reprend l’organisation d’un projet d’évasion collective et l’infiltration des gardiens du camp de Châteaubriant.

A l’été 41, la jeunesse communiste se reconstitue avec Yves Prigent, « triangle » du Parti à l’Arsenal (et avec qui Kerautret récupère un pistolet sur un officier allemand préalablement assommé, ce sera la première arme du groupe), Guy Drogou, Jean Ansquer, André Berger.

Dans les derniers jours de septembre, à l’arsenal, Charles Cadiou, mécanien à l’usine distillatoire chargée du ravitaillement des accus de sous-marins, glisse du sel dans les cuves accompagné d’un groupe O.S qu’il dirige. Cela empêche l’apparaillage de cinq sous-marins de la Kriegsmarine. On signale aussi en cette fin septembre la distribution par un groupe de femmes communistes de tracts anti-allemands en français et de tracts anti-nazis en allemand effectuée aux abords de l’arsenal et de la pyrotechnie de Saint-Nicolas.

L’ex-secrétaire du syndicat de l’arsenal, Ernest Miry, est arrêté en octobre. L’imprimerie clandestine est rapatriée chez Henri Moreau, militaire de carrière de la Marine Nationale, communiste avec sa femme Simone. Pierre Berthelot à Pont-de-Buis fabrique aussi des tracts communistes alimentant les groupes clandestins du centre-Finistère. En octobre, Lucien Kerouanton est libéré – faute de preuves et d’aveux- du camp de Châteaubriant, et reprend du service pour le PCF à l’arsenal.

Après les massacres de 27 militants communistes et syndicalistes à Châteaubriant le 22 octobre 1941, de 21 à Nantes, et de 50 à Bordeaux, les communistes brestois organisent une grève de protestation à l’arsenal et un dépôt de gerbe au Monument aux Morts. C’est Jean Goasguen qui porte la gerbe à déposer, sa femme Jeanne Goasguen-Cariou marche à une vingtaine de mètres derrière lui avec dans son sac le ruban où est inscrit « Aux victimes de Châteaubriant ». Lesven donne l’alerte quand arrivent des policiers en civil et les militants parviennent à s’enfuir.

La grève des ouvriers de l’arsenal est organisée le 25 octobre. Des militants se laissent enfermer pendant la nuit pour coller papillons et affiches. Un soldat allemand est blessé grièvement par des militants communistes aux abords de l’arsenal.

En novembre 1941, à l’école navale, le groupe que dirige Charles de Bortoli crève les tuyauteries provoquant l’inondation des entrepôts.

Le 22 novembre, 11 condamnations à mort sont prononcées contre les résistants du groupe « Elie », dont 3 ouvriers de l’arsenal. Ces 11 condamnés à mort seront exécutés le 10 décembre 1941 au Mont Valérien.

Simone Bastien, dite « Monique », une jeune militante communiste champenoise envoyée dans le Finistère pour réorganiser départementalement les Jeunesses Communistes, travaille à Brest depuis le domicile de Jeanne Goasguen-Cariou.

Suite à l’exécution des onze membres du groupe Elie condamnés à mort, un nouveau mouvement de grève de protestation est organisé à l’arsenal et le maire de Brest, Victor Le Gorgeu, qui avait déjà refusé de voter les pleins pouvoirs à Pétain en 1940, refuse de voter une motion de confiance au Maréchal, ce qui lui vaut la suspension de ses fonctions de maire. A l’hiver 41, Simone Moreau prend la direction d’un groupe de « Femmes patriotes » organisé par le parti communiste.

En janvier 42, Venise Gosnat organise à Brest un nouveau « triangle militaire » composé de Jules Lesven, Pierre Corre et Lucien Kerouanton, chargé d’organiser et de coordonner l’activité des O.S.

En janvier 42, toujours, des femmes communistes brestoises, avec notamment Marie Salou et Jeanne Goasguen-Cariou, font évader des militants républicains espagnols enfermés au fort de Montbarrey sur le lieu de travail forcé, sur la base sous-marine qu’ils creusent dans des conditions terribles. Ceux-ci reçoivent de faux papiers d’identité et sont employés dans des entreprises du bâtiment avant leur départ grâce à Jacob Mendrès et Jean Jézéquel, deux militants du Parti. On sut que parmi ces évadés, il avait 3 membres du Comité Central du PC espagnol qui rejoindront l’Espagne.

Les femmes communistes sous la direction de Marie Miry, sage-femme, de Angèle Le Nédellec, de Marie Salou, de Simone Bastien, d’Aline de Bortoli, d’Yvette Richard-Castel, organisent des soins, des manifestations pour la libération des prisonniers de guerre et contre la fin des restrictions alimentaires.

Les stations électriques de l’arsenal sont sabotées en mars sous la direction de Pierre Corre et Lucien Kerouanton. Paul Monot, parmi d’autres militants, fait parti des saboteurs.

Le 28 avril 1942, Albert Abalain est arrêté avec des valises bourrées d’explosif qu’il a récupérées auprès de Pierre Berthelot à Pont-de-Buis. A leur tour, De Bortoli, Charles Cadiou, Mathurin Le Gôf, Yves Prigent sont arrêtés alors qu’ils devaient tenir une réunion de direction communiste chez Henri Moreau, rue André-Portail. Des policiers accompagnés de la Gestapo perquisitionnent chez les militants communistes, persuadés de l’imminence d’un sabotage accompagnant le 1er mai. Jeanne Goasguen-Cariou, Joséphine Le Roux, soeur du premier maire communiste de France, Daniel Le Flanchec, passé chez Doriot avant-guerre.

En mai 42, Robert Ballanger quitte la direction de l’interrégion de Bretagne, pour devenir interrégional du Centre, et cède la direction à Venise Gosnat.

Le 14 mai 1942, un des policiers français qui avait arrêté Charles Cadiou, De Bortoli, Yves Prigent et Le Gôf, cité comme témoin par le tribunal allemand devant lequel ils comparaissaient, déclare sous serment que ces hommes sont bien des terroristes. De Bortoli est celui sur lequel pèsent les plus graves menaces. Ce ressortissant italien à qui l’on avait refusé la naturalisation française, était celui qui portait la valise remplie de papier blanc destiné aux tracts clandestins. De Bortoli, devant l’acharnement montré contre lui, perd toutes ses illusions. Alors devant le tribunal, debout, il s’écrie « Vive le Parti Communiste ». Il sera condamné à mort, quand ses camarades s’en tireront avec des peines de prison. Les militants sont enfermés à la prison de Potaniou. Aline de Bortoli, apprenant qu’un service allemand embauche des femmes pour effectuer des travaux ménagers, s’y présente et est embauchée, mais elle ne parvient pas à établir le contact avec son mari, trop gardé.

Le 21 mai, le tribunal spécial (français!) de Rennes condamne Jean Goasguen à trois ans de prison et sa femme Jeanne Goasguen-Cariou à deux années de prison, Jeanne Le Roux-Le Flanchec est elle condamnée à un an de prison.

Sitôt connue, la condamnation à mort de De Bortoli provoque une réunion des responsables du PCF et des FTP à Brest. Albert Abalain rédige devant ses camarades le texte d’un tract dans lequel il est publiquement demandé au policier G… de se rétracter en avouant son faux témoignage devant le tribunal militaire allemand (il avait prétendu avoir vu les militants condamnés coller des affiches appelant à la lutte contre l’occupant), en l’avertissant que s’il ne le fait pas, il sera jugé, et probablement condamné à mort par le tribunal de la Résistance de Brest.

Rien ne se passe. Le policier est condamné à mort par Albert Abalain, Pierre Corre, Eugène Lafleur, le « tribunal » désigné par le PCF et la sentence est applicable en cas d’exécution de la condamnation à mort de De Bortoli.

En avril 42, Joseph Ropars et Albert Rolland, avec un groupe de FTP, font sauter le central téléphonique de la rue de Verdun à Saint-Marc. Albert Rannou et Jacob Mendrès parviennent à se faire embaucher à la base sous-marine pour des activités d’espionnage et de sabotage. Là ils apprendront que des réunions vont y rassembler des membres des états-majors allemand et italien. Il y a là aussi un sous-marin japonais. Ces camarades demandent des explosifs pour faire sauter l’immeuble où ces officiers doivent se réunir. Seulement, quand l’explosif arriva, la réunion était terminée depuis plusieurs jours. Alors les résistants communistes se rabattirent sur le sabotage de deux gros moteurs diesel de la base sous-marine. Les Allemands furieux arrêtèrent une trentaine d’ouvriers français qui travaillaient dans ce secteur. Rannou et Mendrès se séparèrent alors, par prudence. Quant aux ouvriers arrêtés, ils furent incarcérés et interrogés sans relâche pendant une semaine. Aucun d’entre eux ne parla.

Au début de l’été 42, Venise Gosnat nomme Pierre Corre responsable des FTP brestois, avec Pierre Berthelot comme adjoint. Henri Moreau est chargé de planquer chez lui la ronéo et le stock de papier.

En juillet 42, jusqu’au 14 juillet, les femmes communistes organisent de nouvelles manifestations de la faim de femmes à Brest contre les réquisitions et les restrictions. Des sabotages effectués par des groupes communistes sur les chantiers du bâtiment allemands dans et autour de Brest se multiplient.

Dans la nuit du 13 au 14 juillet 1942, un attentat touche le siège du parti pro-nazi M.S.R (Mouvement Social Révolutionnaire). C’est l’oeuvre d’un groupe de FTP dirigé par le Morbihannais Jean-Louis Primas, ancien des Brigades Internationales. La devanture est détruite mais la déflagration a aussi causé la perte des vitres aux alentours. Déjà un attentat avait été organisé en mai contre cette permanence de collabos par un groupe qu’animait Jean Kerautret. Mais la bombe, identifiée, avait pu être désamorcée. La propagande orale du PCF met en parallèle l’efficacité de ces sabotages qui n’ont coûté aucune vie humaine et le bombardement du 24 juillet 1941 qui a fait plus de cents morts, dont 40 à Recouvrance pour un résultat militaire nul ou presque. Les actes de résistance commencent à être de plus en plus approuvés par les Brestois.

Un groupe de femmes communistes emmenée avec Raymonde Vadaine, Angèle Le Nedellec, Yvette Richard-Castel et Marie Salou infiltrent l’arsenal pour servir de relais au niveau des consignes du Parti Communiste et de la propagande. Pierre Corre prend le titre de commandant des FTP de l’arsenal. Jean-Louis Primas et Louis Le Bail, deux militants communistes Morbihanais envoyés en Finistère, vont montrer un courage remarquable dans l’action directe des FTP contre les Allemands. Quand Jean-Louis Primas sera jugé par un tribunal allemand, il devra répondre de 47 inculpations pour attentats à main armée contre les troupes allemandes!

Charles De Bortoli est exécuté le 22 août 1942 au champ de tir d’Issy-les-Moulineaux, près de la porte de Versailles. C’est Jean-Louis Primat qui doit se charger d’exécuter le policier collaborateur, mais aucun de ses coups de feu ne sera mortel pour le brigadier G.

En août, la vitrine de la L.V..F (Ligue des Volontaires Français contre le bolchevisme) vole en éclat rue de Siam, à deux pas de la préfecture maritime occupée par la Kriegsmarine. Raymonde Vadaine, Marie Salou, Venise Gosnat, Pierre Corre, André Berger, Joseph Ropars, Albert Abalain, A. Rolland, Albert Rannou, Etienne Rolland, participent aux opérations.

Peu de temps après, le 31 août 42, Jean Kerautret, responsable des J.C brestois, et un autre J.C, Vincent Guivarc’h, se heurtent à un groupe de soldats allemands alors qu’ils étaient en opération. Ils tirent sur eux. Dans l’échange de tir, les résistants sont grièvement atteints et tombent aux mains des allemands. Ils seront fusillés le 14 octobre 1942 après avoir été abominablement torturés.

C’est à ce moment que paraissent sur les murs des affiches menaçant de représailles les parents des résistants. Ainsi, Albert Cadiou, oncle de Jean Kerautret et membre du Parti Communiste, est arrêté par la Gestapo qui menace de fusiller son beau-frère Bourhis s’il quitte Brest.

Le 3 septembre 1942, 3 transformateurs sautent à l’arsenal grâce à l’explosif fourni par le groupe FTP du Pont-de-Buis, composé des membres du groupe local du PCF. Ils feront eux-mêmes un sabotage important, celui du téléphérique qui dessert la poudrerie, le 5 septembre.

Peu après un groupe FTP de l’arsenal dirigé par François Joncour tente de provoquer un incendie à l’atelier de chaudronnerie et manque de peu de réussir. Albert Rannou et son groupe, Joseph Ropars, Albert Rolland, etc. tentent, eux, de faire sauter des bureaux allemands, 17 rue Jean Jaurès, et dont la vitrine affiche de grands portraits de dignitaires nazis, d’où son surnom de « Maison à Hitler »… mais le système de mise à feu ne fonctionne pas. Quelques jours plus tard le groupe a plus de chance en faisant sauter un pylône supportant une ligne de 120 000 volts.

Le 16 septembre, Yvette Richard-Castel , solidement encadrée par des FTP, prend la parole, place de l’Harteloire dans le flot des ouvriers sortant de l’arsenal qui s’arrêtent pour écouter ses exhortations à refuser tout départ pour l’Allemagne. Car on veut déporter des ouvriers de l’arsenal, notamment, dit-on, à Hambourg.

Les FTP à Brest en ce mois de septembre 1942 ne sont toujours composés que de communistes et de sympathisants très proches. J.L Primas et Pierre Corre mettent sur pied deux attentats, le premier contre le « Gasthaus », cercle pour officier allemands et « Maison de rendez-vous », un bordel fréquenté par les Allemands 93 rue Jean Jaurès, face à l’église Saint-Martin et qui avait déjà fait l’objet d’une tentative qui avorta en mai. La bombe est préparée au domicile tout proche d’Adolphe Le Roux et elle est déposée sur le rebord de la devanture principale par le groupe de Joseph Ropars, Adolphe Le Roux, Albert Rolland et J.P Le Rest. L’engin explose le 20 septembre à 0h30 quand à l’intérieur la soirée est des plus joyeuses. Les autorités allemandes vont nier contre toute vraisemblance qu’il y ait eu des victimes mais plusieurs ambulances sont nécessaires pour évacuer les corps qui gisent à l’intérieur. Il y eut peut-être 28 morts, Allemands et Françaises.

L’autre attentat (groupe Primas ou groupe Rannou?) a lieu au même moment et dans des conditions similaires contre l’hôtel abritant l’état-major de la Kriegsmarine. Il provoque aussi de gros dégâts et des pertes chez les Allemands, on parle de 12 officiers tués.

Quelques jours plus tard un groupe de FTP abat un major-général allemand dans sa voiture au bord de la route entre Landerneau et Landivisiau. Nous n’avons pas eu d’autres précisions.

Les communistes constatent un glissement très net dans l’attitude de la population brestoise en faveur des actions les plus dures de la Résistance.

L’exécution du juge d’instruction Le Bras à Nantes, qui était connu à Brest pour y avoir procédé à des interrogatoires de résistants, notamment du groupe « Elie » suivie de près par l’attentat contre le brigadier G qui avait porté un faux témoignage contre Charles De Bortoli, responsable de son exécution, va entraîner une formidable activité policière dans toute la Bretagne.

De juin à fin septembre 1942, on compte déjà 247 arrestations de communistes et de sympathisants très proches dans le seul département du Finistère. L’enquête est confiée à la SPAC (Section de Protection anticommuniste) et dure du 26 septembre 1942 à février 1943. Elle va porter des coups très durs à l’organisation communiste comme à ses FTP, notamment à Brest. Des policiers de la SPAC viennent à Brest, les policiers collaborateurs locaux leur remettent les rapports des enquêtes passées ou en cours.

Le premier arrêté dans cette affaire est Raoul Derrien, alors qu’il vient retirer à la consigne de la gare son vélo que Primas lui renvoie après l’avoir utilisé lors d’opération dans le Morbihan, où l’engin a été repéré. A peu près à la même heure, Albert Rolland, adjoint de Pierre Corre, reçoit la visite de la police à son domicile. Il est arrêté tandis que Eugène Lafleur (« Charpentier ») qui se trouve chez lui s’échappe pour être rattrapé peu de temps après par la meute des policiers et des gendarmes français qui ont investi les lieux. La police se présente au domicile de Jules Lesven, mais celui-ci a eu le temps de prendre la fuite. La police embarque sa femme, Mme Lesven, qui laisse dans l’appartement un enfant malade.

Pendant ce temps là, à Quimper, 700 personnes, dont des notables, suivent le convoi funéraire d’André Quiniou, ancien trésorier régional des J.C., mort en prison des tortures endurées de la part de policiers, français surtout. Et une planque d’explosifs est faite au domicile de Joseph Ropars, 28, rue Richelieu.

Dans la nuit du 1er au 2 octobre 1942, la police frappe un grand coup.

Ils sont cette nuit-là 17 militants arrêtés répartis dans trois commissariats de la ville pour être plus tard regroupés dans une cellule du commissariat de Saint-Martin. Parmi les arrêtés, André Vadaine qui a vu le matin Albert Rannou pour discuter d’une action projetée.

Adolphe Le Roux, Louis Le Guen sont arrêtés. Pierre Le Corre, sur qui les policiers tirent, parvient à s’échapper.

Les résistants communistes arrêtés sont conduits à Pontaniou. Les Allemands ont exigé que les « terroristes » soient amenés là. De là, ils sont transférés à la prison du Château, toujours à grand renfort de gendarmes. Une cinquantaine de résistants y sont détenus, communistes pour la plupart ou sympathisants très proches connus dans leurs activités militantes dans diverses organisations du Front Populaire. A la fin de ces opérations policières, le nombre total de détenus patriotes à la prison allemande du Château s’élèvera à 70 environ.

Beaucoup de ces détenus sont torturés par des policiers français. Certains abominablement tel Lafleur: pendu par les mains, il est frappé pendant cinq heures sans qu’il soit détaché une seule minute. Les policiers se relaient à la cravache en présence d’un commissaire qui encourage ses hommes. Les policiers menacent les résistants arrêtés de nuire à leurs proches, femmes et enfants.

Joseph Ropars est arrêté dans sa « planque » de la rue de Verdun à Saint-Marc, par cinq policiers français. Albert Rolland et Albert Rannou à Saint-Marc, Louis Departout à Kerhuon sont aussi arrêtés.

Le bilan de ces arrestations est très lourd, touchant des résistants très actifs:

le 1er octobre 42: Albert Abalain, Marie Salou, Charles Bénard, Théo Drogou, François Joncour, Pierre Le Bec, Adolphe Le Roux, Yves Lesteven, etc.

le 2 octobre: Yves Richard

le 3 octobre: Georges Abalain

le 4 octobre: Henri Moreau et sa femme Simone,

le 5 octobre: Armand Le Bihan. Et aussi Eugène Lafleur, Théo Salès, Yves Gourmelon, Raoul Derrien, André Vadaine, Albert Rannou, etc.

Jean Kerautret et V. Guivarc’h sont fusillés à Morlaix le 14 octobre 1942.

Ces arrestations massives vont gravement ralentir l’activité des FTP mais sans arriver totalement à l’éteindre. Le lundi 5 octobre, en pleine vague d’arrestations, J.L. Primas avec deux camarades, E. Rolland et J. Le Nédellec sauvent un dépôt d’armes de la Résistance. Un peu plus tard, une bombe fabriquée par Primas et déposée par Le Bail explose devant le siège de la Kommandantur. Elle avait été placée sur le rebord d’une fenêtre, rue d’Algésiras. Les autres organisations du PCF dans le Finistère sont durement touchées. Parmi celles qui ont eu des contacts avec Brest, citons: au Pont-de-Buis, Pierre Berthelot et son père, un invalide de la guerre 14-18, sont transférés en prison à Brest. A Quimper, le courageux cheminot Harré subit d’atroces tortures qui entraîneront sa mort le 13 octobre 1942, après huit jours de supplices.

Le Parti Communiste réussit tout de même à organiser une grande manifestation devant l’arsenal contre le départ de 600 ouvriers vers Hambourg, avec Yvette Richard-Castel qui harangue la foule. Les ouvriers partent mais les wagons sont saccagés et une partie des ouvriers parvient à s’enfuir en route. Selon un rapport du préfet, 6 000 personnes participaient à cette manifestation, criant entre autres « A bas Pétain » et « Aux chiottes le vieux ».

Un nouveau triangle de direction clandestine du PCF se met en place avec J.P Le Rest, Gabriel Paul, Jacob Mendrès.

Les arrestations sous l’égide de la SPAC vont se poursuivre jusqu’à fin novembre 1942. Sur les 127 personnes liés au Parti Communiste identifiés et poursuivis par la brigade anti-communiste, seuls 17 parviennent à échapper à la police.

Cela n’empêche pas les attentats FTP de se poursuivre: contre un train de permissionnaires allemands, contre des poteaux indicateurs allemands, le 19 novembre contre le Foyer de la Kriegsmarine. Le 30 novembre, une explosion retentit à 5h25 du matin contre des bureaux militaires allemands.

Après l’échec d’une tentative d’évasion avec la complicité de Mme Poitou-Duplessis, présidente de la Croix-Rouge, qui fait parvenir des scies à métaux aux prisonniers, et de nombreux sévices infligés par les policiers, les résistants arrêtés en octobre et en novembre 42 sont envoyés à Rennes pour y être jugés, puis à Paris.

En décembre 1942, Jean Le Nédellec, responsable départemental du Secours Populaire, est arrêté à son tour. Jean-Louis Primas et Jules Lesven sont contraints de quitter l’agglomération brestoise. Venise Gosnat, menacé d’arrestation, s’enfuit du Finistère par Morlaix et retrouve Robert Ballanger à Paris.

La direction des FTPF à Brest est désormais assumée par Charles Vuillemin et Yves Giloux.

Fin décembre, les FTP avec Charles Vuillemin, Louis Le Bail, J.P Le Rest, Yves Giloux, font exploser une bombe au cinéma « Eden » où beaucoup de soldats allemands se divertissaient.

J.L Primas et Yves Giloux sont arrêtés à Nantes en janvier 1943. Jules Lesven et Pierre Corre sont arrêtés en mars, et fusillés, après avoir encore descendu un collaborateur en janvier 43 au Mans.

Eugène Kerbaul s’évade lui du camp de concentration de Voves en janvier 43. L’année 1943 va être marquée par un redoublement des activités résistantes, par un redoublement de la répression aussi. Ainsi, dans l’été 1943 les Allemands pensant terroriser les communistes vont extraire de plusieurs lieux de détention 19 communistes brestois pour les amener au Mont-Valérien où ils sont fusillés le 17 septembre.

Voici la liste des résistants communistes brestois tombés en tout jusqu’en 1943:

32 fusillés: Albert Abalain, Lucien Argouac’h, Alex Auvinet, André Berger, Pierre Corre, Marcel Cosquer, Charles De Bortoli, Louis Departout, Yves Giloux, Vincent Guivarc’h, Alfred Jouan, Jean Kerautret, Eugène Lafleur, Bernard Laurent, Louis Le Bail, Ernest Le Borgne, Paul Le Gent, Louis Le Guen, Jean-Pierre Le Rest, Paul Lescop, Jules Lesven, Jean Loyen, Paul Monot, Henri Moreau, Jean-Louis Primas, Jean Quintric, Albert Rannou, Albert Rolland, Etienne Rolland, Joseph Ropars, Jean-Marie Teuroc, Charles Vuillemin

8 morts en déportation ou de la torture: Albert Cadiou, Georges Cadiou, Yves Gourmelen, Yvon Le Berre, Charles Le Bris, Jean Marc, Jean Masson, Ténénan Monot

7 tués en opérations dans les rangs des FTP: Marcel Boucher, Pierre Cariou, André Garrec, Jean-Pierre Gourlaouen, Georges Melou, Jean Nicolas, Guy Raoul.

Synthèse à partir du travail d’Eugène Kerbaul, ancien résistant et membre du PCF à Brest, dans « Chronique d’une section communiste de province. Brest, janvier 1935-janvier 1943 – publié en 1992) » reprises par Ismaël Dupont

– 1er avril 2017

 

 

 

Écoles : reprise en mode mineur et dégradé – Communiqué de la section PCF du pays de Quimper.

Écoles : reprise en mode mineur et dégradé

La décision d’Emmanuel Macron de fixer la réouverture des écoles au lundi 11 mai, prise d’en haut et sans aucune concertation, a provoqué à juste titre inquiétude et colère.

Parce qu’elle fait peu de cas des exigences de sécurité sanitaire et vise à faire endosser par les maires , les enseignants, les familles,  la responsabilité de ce qui pourrait advenir.

Parce qu’elle a été suivie d’une véritable cacophonie de déclarations contradictoires de ses ministres, de modalités sans cesse modifiées, de protocoles irréalisables, le dernier étant tombé dimanche 3 mai, ce qui ne contribue pas à établir le climat de sérénité et de confiance indispensable.

À Quimper, les écoles élémentaires rouvriront progressivement par niveaux à partir du jeudi 14 mai ainsi que  les écoles maternelles, uniquement pour les grandes sections,

C’est un pas dans la bonne direction, qui laisse un peu plus de temps pour la concertation et l’organisation, cela va dans le sens de ce qui était demandé par le conseiller municipal communiste de Quimper.

Pour autant, est-ce vraiment suffisant pour répondre aux multiples problèmes à résoudre au plan sanitaire d’autant que les moyens humains et matériels nécessaires ne sont pas donnés ?

Depuis le début du confinement, les enseignants n’ont pas négligé leurs efforts, malgré le manque d’accompagnement, et c’est peu dire, du ministère, malgré les difficultés résultant des inégalités sociales, pour maintenir le lien éducatif avec les élèves et leurs familles, et assurer au mieux la poursuite du travail scolaire.

Enseignants, familles, enfants, aspirent à la reprise de l’école « pour de vrai », à condition que cela se fasse dans un environnement sécurisé, ce qui est loin d’être acquis.

Car l’école fait partie de la vie des familles, des territoires ; lieu des apprentissages, d’acquisition de l’autonomie, elle participe à la socialisation, à l’émancipation, à l’épanouissement de chaque enfant.

Mais elle va reprendre en mode dégradé, sans inclure tous les élèves, sans satisfaire à l’exigence d’égalité et à l’ambition éducative pour tous qui devraient être les siennes.

Mode dégradé, cette expression est malheureusement familière aux personnels hospitaliers qui ont subi les déshabillages successifs de l’hôpital public, les suppressions de lits et de services, les non-recrutements de personnels au nom des politiques d’austérité.

Et c’est bien un fonctionnement en mode dégradé, abandonnant des élèves sur le bord du chemin,  qui est prévu par Macron, Philippe et Blanquer pour cette reprise scolaire.

Ce sera une école qui ne s’adressera qu’aux enfants de familles « volontaires », mot biaisé car elles n’ont pas toutes le choix.

Au-delà de 15 inscrits, les groupes seront dédoublés et n’auront classe que 2 jours sur 4. Faute de locaux et de maîtres supplémentaires, la directrice académique du Finistère vient d’ailleurs d’enterrer pendant le confinement le dispositif « plus de maîtres que de classes », ceux qui n’auront pas classe resteront sans doute chez eux. Compte-t-on que les enseignants qui n’ont pas le don d’ubiquité seront à la fois face aux élèves présents, avec la vigilance de tous les instants que requiert la situation sanitaire,  et en train d’assurer l’enseignement à distance pour les autres ?

C’est déraisonnable.

Enseignants, personnels territoriaux, familles, élus, se trouvent écartelés entre des contradictions insolubles.

Pas plus qu’ils ne répondent aux exigences de sécurité sanitaire, le président et son gouvernement n’assument la responsabilité qui est la leur en matière d’éducation, ils accentuent par leurs choix les inégalités sociales et territoriales.

Les communistes sont au côté des personnels et des familles pour exiger que soient satisfaites les conditions d’une reprise sécurisée pour tous, et que l’Éducation nationale soit dotée à la prochaine  rentrée des moyens humains et matériels permettant de travailler à la réussite de tous les élèves.

Ce qui coûte un « pognon de dingue », ce n’est pas l’éducation, c’est la financiarisation de l’économie, l’évasion fiscale, la flambée des dividendes versés aux actionnaires.

Le premier enseignement de cette crise est qu’il faut redonner à l’humain, à la planète, à l’intérêt général, aux services publics, la prépondérance sur les appétits privés, et l’éducation est au premier rang des dépenses utiles pour maintenant et pour le monde à venir qui ne doit plus être celui de la mondialisation capitaliste.

 

 

Quimper, le 7 mai 2020

Section PCF du pays de Quimper.

 

 

 

Le Travailleur Bigouden – Crise du coronavirus : le scandale de la pénurie de masques.

Lettre ouverte à Monsieur Raynald Tanter Président de la Communauté de Communes du Pays Bigouden Sud CCPBS.

A propos de la mise à disposition des masques pour la protection de la population.

 

Monsieur le Président,

Le Premier Ministre a annoncé le « déconfinement » pour le 11 mai. Or nombre de nos concitoyens sont inquiets pour leur santé, ne sachant si les conditions seront à cette date remplies pour se déplacer, travailler et envoyer leurs enfants à l’école en toute sécurité ; la question de la mise à disposition de masques que personne ne voit venir est donc au cœur de leur préoccupation.

La CCPBS a décidé récemment de distribuer gratuitement 39 000 masques à tous les habitants du Pays Bigouden-Sud, mais la livraison est prévue dans la semaine du 18 au 22 mai, à charge ensuite pour les communes d’organiser leur distribution.

Cette initiative va dans le bon sens, mais nous constatons que plus de 15 jours vont s’écouler à compter du 11 mai pendant lesquels beaucoup nos concitoyens pourraient ne disposer d’aucune protection. De plus cette disposition ne s’appliquerait qu’une seule fois, le temps que les circuits de distribution grand public soient garantis…

S’agissant justement de cette distribution grand public, on nous annonce que des millions de masques vont être mis sur le marché. Il est anormal que le secteur marchand profite de la pénurie actuelle de masques pour en faire un objet de spéculation et de profit sur le dos des citoyens, dont la santé des moins aisés serait mise en danger à cause d’un problème financier.

Au Pays Bigouden la grande distribution s’apprête à vendre des masques qui pourraient coûter parfois plus de 5 € l’unité ! mais aussi des enseignes comme Le Minor à Pont-l’Abbé (qui veut faire du masque un article de mode vendu à 8€ !) sont une parfaite illustration de cette recherche de profit à tout prix ! Alors que dans le même temps la solidarité s’organise et de nombreuses associations – à l’image de l’Amicale Laïque de Plobannalec-Lesconil – se mobilisent pour produire gratuitement des masques.

Actuellement ceux-ci sont toujours comptés dans les services hospitaliers, les EHPAD, les ADMR… et pour beaucoup de travailleurs de la santé. Le Parti Communiste Français du Pays Bigouden se joint à leur voix unanime pour dénoncer cette situation.

Monsieur le Président, forts de ces constats et dans la mesure où notre collectivité a été à l’initiative dans ce domaine de la santé publique, nous vous demandons en urgence d’intervenir auprès de Monsieur le Préfet du Finistère pour réquisitionner des stocks de masques prêts à être vendus par certaines enseignes et leur distribution gratuite aux personnels soignants à qui il en manque encore ainsi qu’à l’ensemble de nos concitoyens.

Les communistes du Pays Bigouden rappellent avec force que dans les circonstances dramatiques actuelles, la mission essentielle de l’Etat et des collectivités doit être d’assurer la protection de la vie et de la santé des citoyens.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, nos sincères salutations.

 

Section PCF du Pays Bigouden

Pont-l’Abbé, le 05 mai 2020

Lettre ouverte à la CCPBS

http://pcbigouden.over-blog.com/2020/05/crise-du-coronavirus-le-scandale-de-la-penurie-de-masques.html

Nous voulons d’une reprise d’école qui fasse sens. Communiqué du PCF Finistère – 6 mai 2020.

Nous voulons d’une école qui fasse sens, c’est pourquoi nous remettons en cause le bien-fondé d’une reprise de l’école prématurée, dans des conditions dégradées et inégalitaires, anxiogènes pour les enfants, les équipes éducatives et les familles.

L’épidémie du Covid-19 et la fermeture des établissements scolaires liées aux contraintes de confinement ont mis en avant toute l’importance de l’école. L’école doit être reconnue comme bien commun indispensable à tous, et doit faire l’objet d’investissements qui permettent de faire face aux inégalités d’accès à la réussite et à l’ambition collective d’une culture commune de bon niveau pour tous nos jeunes. Ce ne sont pas les choix budgétaires et économiques du gouvernement actuel.

En ce sens, l’attitude de Macron et de son gouvernement est irresponsable : l’annonce d’une date de réouverture des écoles ne s’accompagne d’aucune véritable politique pour rendre cette reprise possible dans des conditions acceptables et égales pour toutes et tous ! L’État se défausse sur les collectivités territoriales, les directions d’écoles, les enseignant.es, les familles et laisse les enseignant.e.s dans l’inquiétude la plus profonde. La situation est chaotique, dantesque: les préconisations se suivent et ne cessent de se contredire, à l’image d’un gouvernement qui a fait la preuve de son incompétence et qui confond communication à l’emporte pièce et action sérieuse dans toute cette crise du Covid-19.

A chacun de bricoler avec les moyens du bord, quitte à provoquer une relance de l’épidémie…

Les avis du Comité scientifique sur le caractère prématuré de la date du 12 mai pour une reprise de l’école n’ont pas été pris en compte, pas plus que l’avis des organisations syndicales enseignantes en France, en Bretagne et dans le Finistère, ou l’avis du CHSCT (comité hygiène et sécurité) et d’une association de parents importante comme la FCPE.

Les équipes éducatives se sentent trahies par l’éducation nationale et leur ministre. On ne répond à aucune de leurs interrogations, par exemple sur la comptabilité d’un maintien du travail à distance avec les temps d’apprentissage en présence des élèves. Les directeurs-ices d’école vivent une période très douloureuse où ils/elles sont balloté.es entre des discours très éloignées de leurs problématiques de terrain et des réalités pédagogiques.

Le retour des enfants en classe est avant tout pour le gouvernement un levier de la reprise générale de l’activité économique dans le pays et un moyen de contrainte sur les salariés. Mais il ne faut pas mentir aux parents, aux enfants et aux équipes éducatives… En vérité, ce n’est pas pour des raisons de lutte contre le décrochage scolaire, d’efficacité pédagogique, d’intérêt des enfants, que l’école reprend à la mi mai. Sinon, comment expliquer que ce gouvernement n’ait absolument rien fait en matière sociale pour les familles en situation de grande précarité et de fragilité depuis le début du confinement alors qu’il débloque des dizaines de milliards pour les acteurs économiques ? Il y a une imposture et un mensonge fondamental à vouloir investir l’école d’une fonction que l’Etat est incapable d’assumer.

Quelle mobilisation exceptionnelle des aides, des services sociaux, des éducateurs, des moyens de liens avec les familles et les jeunes par la puissance publique pour répondre à la question de l’isolement et de la précarité des familles ? L’État n’a même pas été capable de mobiliser des moyens contre la fracture numérique pour rendre possible pour tous les enfants, toute les familles, le travail à distance pendant la durée du confinement, par l’aide à la mise à disposition de matériel informatique.

Quel sens cela a t-il d’un point de vue éducatif de faire reprendre les plus jeunes et pas les 4e et 3e, les lycéens, les étudiants, dont la rentrée n’interviendra pas avant juin ou septembre ? Quelle liberté laisse t-on vraiment aux parents si l’ouverture de l’école de leurs enfants leur enlève toute possibilité de dérogation et d’aménagement de travail à distance pour garder leurs enfants ? Comment se propose t-on d’assurer une continuité de la prise en charge scolaire des enfants en situation de handicap ?

Le gouvernement, tout à sa volonté de ré-ouvrir au plus vite les écoles fait reposer sur les équipes pédagogiques et sur les parents d’élèves l’entière responsabilité de la reprise des cours.

Il se contente de faire circuler un protocole sanitaire de 54 pages qui montre bien à quel point la « rentrée » des classes pose, dans la situation actuelle, un problème majeur. Ce protocole sanitaire qui s’impose aux directions d’école et aux collectivités de référence est par bien des aspects inapplicable dans des conditions réelles, et il est basé sur l’hypothèse d’une reprise d’une partie des élèves seulement. Les moyens d’application ne sont aucunement garantis par l’État, par la mise à disposition de personnels et de locaux adaptés, de matériel de protection, ce qui fait que les dispositions prises localement, y compris sur l’offre de scolarité proposée aux enfants et aux familles d’une école à l’autre, vont être extrêmement disparates et inégalitaires.

Ce protocole sanitaire apparaît comme un  parapluie géant et illusoire dressé par l’État et le ministère de l’éducation nationale pour dire aux écoles, aux collectivités locales, confrontées aux injonctions les plus contradictoires : « c’est pas moi, c’est votre responsabilité, c’est votre faute ».

Et cela en dehors de tous moyens supplémentaires attribués encore une fois… Ce protocole sanitaire risque de conduire à vider de nombreux enseignements d’une grande part de leur sens, comme en EPS (éducation physique et sportive), et à brouiller le sens de l’école pour les enfants, les familles, les enseignant.es, particulièrement pour les classes du premier degré. 

En maternelle par exemple : distance d’un mètre entre les élèves, pas de jeux collectifs, pas de coins jeux pour les petits, pas de proximité physique possible, lavages de mains à répétition, désinfection des objets, de locaux… D’emblée, il apparaît évident que les conditions d’accueil seront impossibles à tenir quand on connait la vie réelle d’un établissement qui reçoit des enfants., ce que dénoncent les syndicats de l’enseignement dans une courrier adressé le 4 mai à la Directrice académique du Finistère (SNUIPP, SUD Éducation, CGT éduc-action, SNUDI-FO). Quelle empathie a t-on vis-vis des petits en leur imposant ces conditions de reprise stressantes qui ruinent les efforts de construction pédagogique inclusive des enseignant.es ?

L’école transformée en caserne ou colonie pénitentiaire, est-ce encore l’école? Les équipes éducatives ont besoin de temps pour organiser une rentrée pour tous les élèves, et qui fasse sens. Les conditions de la reprise à la mi mai vont encore accroître les inégalités et les déséquilibres sociaux et territoriaux face à l’école. Il se pourrait même que le gouvernement cherche à instrumentaliser la crise sanitaire pour imposer son projet néo-libéral pour l’éducation : une école à la carte, différente d’un territoire à l’autre, d’un élève à l’autre.

Le Parti communiste qui a proposé un plan d’urgence pour l’éducation en 17 propositions veut d’une reprise scolaire qui n’exclue pas plus de la moitié des élèves et ne conduise pas à une caricature d’ « école » , et d’une rentrée dans des conditions préparées par les acteurs de l’éducation qui savent ce qu’est un élève et une classe, discutées démocratiquement, sans exclure les familles, les personnels, les collectivités.

Les communes tentent de s’adapter comme elles le peuvent dans le Finistère, en se souciant d’impliquer les conseils d’école, les personnels éducatifs et les parents dans la réflexion sur la reprise des écoles dans le premier degré. Nous saluons l’effort actuel de nombre d’entre elles dans des conditions rendues complexes par les responsabilités que n’assume plus l’État. Il serait souhaitable qu’elles soient prochainement en mesure de débloquer des moyens, avec l’appui de l’État, pour l’organisation des temps périscolaires, la mobilisation des éducateurs et animateurs des villes, des locaux et infrastructures des activités culturelles et sportives, et l’intégration progressive du maximum d’enfants.

Fédération du Parti Communiste Français du Finistère.

Des masques gratuits pour tou.te.s ! : Communiqué PCF de Carhaix-Huelgoat

L’indignation est à la hauteur du scandale. La grande distribution a stocké depuis 5 semaines 500 millions de masques chirurgicaux.

Alors que les professionnel(le)s de santé en sont dépourvu il est ahurissant, violent, que ces enseignes, sans vergogne, les mettent sur le marché.

Le fric toujours le fric ! Où sont leurs belles envolées, remerciant ceux et celles qui sont en première ligne, les assurant de leur soutien.

Décidemment aujourd’hui est comme hier et augure mal de demain.

Les communistes de la section PCF de Carhaix Huelgoat appellent les consommateurs à boycotter l’achat de ces masques. L’État devrait intervenir et saisir ces stocks car le manque de masques est toujours d’actualité pour le personnel soignant.

Pour les communistes, face au risque sanitaire, la santé n’a pas de prix : L’Etat doit prendre en charge la gratuité des masques.

Le 04/05/2020,

Section PCF de Carhaix-Huelgoat.

https://www.letelegramme.fr/finistere/carhaix/masques-en-vente-dans-les-grandes-surfaces-le-pc-indigne-05-05-2020-12547980.php

 

 

Les conditions qu’il faut pour reprendre l’école et accroître l’égalité :  c’est tout le contraire de ce que fait le gouvernement !

Voici les conditions qu’il faut pour reprendre l’école et accroître l’égalité :  c’est tout le contraire de ce que fait le gouvernement

Personnels de l’Education nationale, élus, parents d’élèves, citoyens, nous sommes convaincus de l’utilité du service public d’éducation. La crise sanitaire a révélé aux yeux de tous les inégalités scolaires que nous dénonçons depuis tant d’années. Les élèves ont besoin d’école, d’être en classe avec des adultes formés, dans des conditions favorables aux apprentissages.

Nous voulons être entendus sur les questions d’urgence pour l’école. Si les agents des hôpitaux et des Ehpad avaient été entendus depuis tant d’années de luttes et de mobilisations, nous n’en serions certainement pas là.

Oui, l’école doit reprendre pour tous dès que les conditions le permettront. Si la date du 11 mai a été annoncée par le président de la République, nous avons des exigences fortes de vérité, de conditions sanitaires et de moyen pour permettre une réouverture qui ne soit ni la réouverture d’une école au rabais, ni de nouveaux foyers de développement de l’épidémie. Sans ces conditions indispensables à la sécurité des élèves, des personnels et de la société toute entière, cette date annoncée par E. Macron devra être repoussée.

Des conditions de sécurité sanitaire pour une vraie école

Le reprise de l’école doit être une reprise effective pour tous les élèves, pas seulement pour ceux et celles qui n’ont pas le choix.

Il faut dans les jours qui viennent entendre les personnels, leurs organisations syndicales, les associations de parents, les élus des territoires, les agents des collectivités et du périscolaire, experts du quotidien et garants d’un fonctionnement efficace du service public.

Comme tous nos concitoyens, nous voulons la vérité.

A quel prix pour les élèves et leurs familles l’école va-t-elle rouvrir quand on sait que le virus sera toujours là et que les classes sont des foyers de diffusion importante de toutes les épidémies ? A quel prix les personnels de l’éducation vont-ils reprendre le travail ? La réouverture des écoles a-t-elle pour objectif de s’attaquer réellement au décrochage scolaire, ou sera-t-elle un mode de garde pour permettre aux parents de reprendre le travail et satisfaire ainsi les intérêts du patronat ? Comme tous travailleurs, les personnels de l’éducation et agents territoriaux veulent reprendre le travail en toute sécurité et avec les moyens pour exercer leur métier. Nous voulons des masques, des tests pour tout le monde, des effectifs réduits par classe et des conditions d’accueil permettant de respecter au mieux les gestes barrières.

L’école pour toutes et tous, c’est indispensable

Le PCF met ses propositions avec celles de toutes les forces (syndicats, parents, lycéens, élus, etc.) qui veulent se rassembler pour trouver une issue.

Il va falloir dédoubler les classes. Les suppressions massives de postes de remplaçants suite à 30 ans de politiques d’austérité ne le permettent pas, c’est pourquoi il est nécessaire de lancer un plan massif de recrutement dès les concours 2020. Nous demandons également la titularisation de tous stagiaires, de tous les contractuels et personnels précaires ayant eu une appréciation positive et travaillant dans l’éducation depuis plus de deux ans.

Il va falloir des locaux, nettoyés et désinfectés régulièrement. Nous demandons que des moyens nouveaux soient alloués aux collectivités pour répondre à cette exigence sanitaire et pour trouver de nouveaux locaux nécessaires au dédoublement des classes.

Nous demandons l’abandon des nombreuses fermetures de classes ou de postes prévues à la carte scolaire de cette année.

Nous demandons le recrutement de psychologues, d’enseignants spécialisés, d’infirmiers et médecins scolaires, ainsi qu’un véritable service de santé pour tous les personnels de l’éducation.

Un plan d’urgence pour l’école de l’égalité contre le projet de destruction de l’école publique

Nous voulons une nouvelle ambition pour l’école.

En proposant la date du 11 mai, le gouvernement nous tend un piège. Il supprime sans le dire l’école commune à toutes les classes sociales en laissant le « choix » de scolarisation aux familles. Mais il ne crée pas les conditions sanitaires d’une bonne reprise le 11 mai, poussant au chacun pour soi selon la situation de la famille qui a le choix ou pas. Or, ce qui se met en place d’ici l’été est le brouillon de ce qui va se passer une bonne partie de l’année scolaire prochaine, jusqu’à trouver un vaccin. Ainsi, Macron et ses ministres laissent les uns décrocher, quand d’autres qui n’ont pas le choix iront dans une école publique au rabais avec moins d’enseignants pour accueillir un public réduit… et poussant ceux qui le peuvent à prendre des cours privés en ligne puis plus tard à quitter le public si dégradé. Les politiques capitalistes l’ont déjà fait sur la Sécurité sociale, sur l’hôpital public, sur la SNCF… on voit les dégâts dramatiques de leurs logiques.

Il ne faut donc pas attendre septembre, sinon ce projet néfaste va prendre corps. Dès maintenant, il faut réclamer et obtenir les conditions d’une bonne rentrée, celles du plan d’urgence que nous proposons.

La rentrée de septembre doit être marquée par un changement profond de politique, et la mise en œuvre de mesures permettant la réussite de tous les élèves et de combattre l’échec scolaire. Il faut en finir avec le dogme libéral de l’austérité et de l’individualisation des parcours scolaires.

Pour cela, il faudra des moyens, comme pour l’hôpital, pour l’école, pour les services publics. L’argent existe, les milliards dégottés pour sauver les profits des actionnaires le prouvent. Il faut s’attaquer à l’évasion fiscale et à la financiarisation de l’économie pour réorienter les richesses produites au service de l’intérêt général et donner à l’Etat et aux collectivités les moyens de répondre aux besoins des populations.

Le PCF, en cette période de crise historique, met en débat un plan d’urgence

Pour l’immédiat, pour que les établissements rouvrent au plus vite dans les conditions nécessaires, pour tous les élèves. Et un plan de décisions politiques à moyen et long terme pour répondre aux besoins de formation d’un pays comme le nôtre.

Ce plan a la forme d’un document que nous transmettons aux organisations, associations, élus, citoyens. Des idées circulent, mettons-les en commun. Rencontrons-nous. Confrontons nos idées, et peut-être nos divergences. Mais ne laissons pas faire. Inventons une sortie de progrès social. Portons une alternative au projet destructeur de Macron. Soyons ambitieux : si le système financier est capable de dégager des milliards pour sauver les profits des actionnaires, ces moyens peuvent être réorientés vers les services publics.

 

 

Plan d’urgence pour l’éducation

L’épidémie du Covid-19 a mis en avant le besoin d’une réorientation de notre société actuellement basée sur la marchandisation. L’école doit être reconnue comme un bien commun indispensable à tous.
En ce sens, l’attitude de Macron et de son gouvernement est encore plus irresponsable : l’annonce d’une date de réouverture des écoles ne s’accompagne d’aucune véritable politique pour rendre cette reprise possible ! L’État se défausse sur les collectivités territoriales et sur les familles. À chacun de bricoler avec les moyens du bord, quitte à provoquer une relance de l’épidémie…
Pourtant, l’argent existe : le gouvernement trouve des milliards pour renflouer les grands industriels, mais pas pour garantir de bonnes conditions d’enseignement et d’apprentissage pour tous les enfants ?

Pire, le gouvernement cherche à instrumentaliser la crise sanitaire pour imposer son projet pour l’éducation : une école à la carte, différente d’un territoire à l’autre, d’un élève à l’autre. Si le 11 mai, seuls les enfants qui n’ont pas d’autre choix retournent à l’école, comment croire qu’il en sera autrement en septembre ? Si nous ne faisons rien maintenant, si nous ne créons pas rapidement les conditions d’une rentrée de qualité pour toutes et tous, alors petit à petit, nous nous habituerons à considérer que le service public d’éducation nationale est une école au rabais, pour celles et ceux qui n’ont pas d’autre choix. Et toutes les familles qui le peuvent chercheront d’autres solutions, ailleurs, dans le privé, en mobilisant les ressources familiales ou en ayant recours à l’enseignement à distance.

Si, dans l’immédiat, les établissements scolaires doivent rouvrir, ce n’est que pour permettre de réels apprentissages et non pour être un mode de garde en direction des enfants des familles qui n’ont pas d’autre choix que de retourner travailler. C’est à l’école qu’on apprend et qu’on progresse, avec l’ensemble des élèves et des adultes dont c’est le métier.
La crise sanitaire a montré à quel point nous avons besoin d’un système éducatif de haut niveau, commun à tou·te·s les citoyen·ne·s de demain, pour faire face aux défis de l’avenir.
Notre école est en crise : l’interruption scolaire a mis en exergue et à amplifié les inégalités scolaires vécues depuis de longues années. Face à cette crise, Macron et son gouvernement proposent une réponse simple : en finir avec l’objectif d’égalité. Nous voulons au contraire construire un changement radical de politique, pour construire une école commune, pour toutes et tous : une école gratuite dans laquelle les enfants sont à égalité, faisant le pari que tous les jeunes sont capables d’atteindre un haut niveau de formation, de culture et de savoir, permettant à toutes et tous de maîtriser leur destin, individuel et collectif.
Cette période, qui a des conséquences sur l’ensemble de la société, dans tous les domaines, pose avec encore plus d’acuité la question centrale du rôle de l’école. Comment peut-elle donner aux citoyennes et aux citoyens de demain les moyens d’agir sur leur avenir, celui de leur pays, celui de la planète ? Cette réflexion ne peut être séparée de la lutte pour une société plus juste car cela, seulement, permettra d’une part aux apprentissages de ne plus être un enjeu de réussite et de survie personnelles et d’autre part, la construction d’une société du XXIe siècle au service de toutes et tous.

Nous proposons un plan d’urgence pour l’éducation à décliner en trois temps : des mesures nécessaires à la réouverture des écoles pour toutes et tous et qui doivent intervenir le plus vite possible ; des mesures à prendre d’ici la rentrée de septembre pour entamer une réorientation profonde des politiques éducatives ; et des mesures de moyen terme, visant à construire une politique éducative en rupture avec les logiques qui nous ont conduits à la crise.

Il se décline en 17 propositions que nous versons au débat.

L’éducation de toutes et tous est une responsabilité nationale.

1. Les conditions de la réouverture des écoles doivent être définies nationalement, en concertation avec l’ensemble des acteurs de l’éducation, et financées par un fonds national dédié. L’État ne peut pas se décharger de ses responsabilités sur les collectivités locales !

2. Débat au Parlement sur la réouverture des écoles et les leçons à tirer de la politique de confinement.

3. En finir avec la mise en concurrence des territoires et des établissements : cadrage national des horaires, fin de la politique d’« autonomie » des établissements.
La priorité est d’assurer la sécurité sanitaire de toutes et tous pour enrayer l’épidémie.

4. L’État doit fournir le matériel nécessaire pour suivre les préconisations du CHSCT : masques, savon et sèche-mains, gel hydro-alcoolique et tests de dépistage, thermomètres pour permettre la surveillance des enfants.

5. Il faut d’urgence reconstruire une médecine scolaire, pour les enfants et pour les personnels : recrutement d’infirmier·e·s, de psychologues et de médecins scolaires.
Nous demandons un véritable service de santé pour tous les personnels. Il faut être plus nombreux dans les établissements pour faire respecter les règles d’hygiène.

6. Groupes réduits : pas plus de 12 par classe. Reconnaître et s’appuyer sur l’expertise et la connaissance du terrain des professionnels au contact avec les enfants pour bâtir avec les collectivités les adaptations locales nécessaires pour assurer un réel retour à la scolarité de tous.La réduction des effectifs, dès maintenant et à la rentrée prochaine, exige des moyens matériels et humains.

7. Recrutement massif de personnels enseignants pour pérenniser ces dédoublements et assurer un volant large de remplaçants pour les mois qui viennent : ouverture des places au concours, titularisation des personnels précaires et des stagiaires ; puis mise en place dès le budget 2021 d’un plan pluriannuel de recrutement et de formation pour l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale. Il faut aussi des personnels spécialisés pour reconstruire les RASED. Ainsi que des personnels d’aide administrative et d’encadrement (ATSEM, vie scolaire).

8. Moratoire sur les suppressions de postes et les fermetures de classes. La rentrée 2020 doit être organisée selon un principe simple : rien de moins ! À partir de 2021, la carte scolaire devient pluriannuelle pour favoriser la stabilisation des équipes.

9. Plan national d’organisation, de rénovation et d’équipement des bâtiments scolaires, avec des normes sanitaires revues pour tirer les leçons de la crise et un plan de soutien financier aux collectivités, au même titre que celui qui a été décidé pour les entreprises.
Comment ne laisser personne sur le bord du chemin à l’issue de l’interruption scolaire ? Il ne suffit pas de réduire les effectifs, il va falloir aménager les programmes et les pratiques. Nous faisons pleinement confiance aux enseignant·e·s, à leur inventivité, à leur professionnalisme : encore faut-il leur donner les moyens de faire évoluer leurs pratiques pour permettre la réussite de tous les jeunes.

10. L’interruption scolaire et l’échec de la « continuité pédagogique » ont rendu visibles les graves inégalités matérielles face à l’école. Tirons-en les leçons en créant un fonds national pour fournir aux élèves et aux familles les outils indispensables aux apprentissages et garantir la gratuité de l’éducation.

11. L’école est irremplaçable ! Donnons aux enseignant·e·s et aux élèves le temps nécessaire à la reprise des apprentissages : augmentation du volume horaire d’enseignement qui a fortement baissé sous le coup des politiques libérales et prolongation de la scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans. Plus de temps scolaire, c’est le seul moyen pour cesser de déléguer aux familles les missions de l’école.

12. Aménagement des programmes scolaires, avec lissage sur deux ans, en particulier en fin de cycle.

13. Donnons aux enseignants le temps de faire évoluer leurs pratiques : un temps pour la concertation des équipes, la réflexion et la formation inclus dans leur service et un plan de relance de la formation continue.

14. Bâtir un dispositif de lutte contre la difficulté scolaire avec des équipes pluriprofessionnelles (RASED, psychologues de l’Éducation nationale, enseignants
spécialisés).

15. En finir avec le dogme de l’individualisation des parcours : abrogation de la reforme du lycée et de Parcoursup.

Après des années de mensonges, de mépris, de maltraitance, il n’y aura pas de mesures
d’urgence pour l’école sans l’implication de l’ensemble des acteurs : personnels, jeunes, familles, élus, associations partenaires…

16. Moratoire sur l’ensemble des réformes en cours (lycée, bac, enseignement supérieur et formation des enseignants) et ouverture d’états généraux de l’éducation.

17. Augmentation immédiate et durable de la dépense nationale d’éducation, de la maternelle à l’université et pour la formation tout au long de la vie. L’argent existe ! Les milliards de la BCE seront plus utiles dépensés dans les services publics qu’injectés dans les marchés financiers. Le renforcement de l’Éducation nationale comme de l’ensemble des services publics peut s’appuyer sur une fiscalité plus juste
(rétablissement de l’ISF, taxation des revenus financiers, abandon du CICE).

Après des années de crise, notre école a besoin d’un changement de politique autour de deux objectifs essentiels : égalité et émancipation. Nous invitons l’ensemble des acteurs de l’éducation, et plus largement l’ensemble de la société, à construire le système éducatif dont nous avons besoin : pour en finir avec les inégalités à l’école ; construire et transmettre une culture commune de haut niveau ; pour permettre aux citoyennes et aux citoyens de demain de maîtriser les choix qui engagent leur avenir et d’agir sur le monde.

PDF : Plan d’urgence, nos 17 propositions.

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère. 14/ L’étincelle: journal de la Résistance communiste de Concarneau.

L’étincelle: journal de la Résistance communiste de Concarneau, Mai 1944- Juin 1944.

Un document exceptionnel des archives Pierre Le Rose.

En mai 1944 paraît le premier numéro de L’étincelle, organe du Parti Communiste et des Jeunesses Communistes de Concarneau. Le simple fait de distribuer, de lire, et de faire connaître ce journal en période d’occupation est un acte de résistance qui exposait considérablement les intéressés.

Pierre Le Rose est un des rédacteurs de ce journal à titre bien choisi pour dire l’envie d’en découdre, la flamme qui anime les jeunes et moins jeunes résistants communistes de Concarneau. Le prototype du journal est écrit à la main, dans des conditions très artisanales.

Il y est question de justice rendue: on se félicite de l’exécution à Alger du traître Pucheu, responsable des fusillades de Châteaubriant, de la mort de Guy Môquet, de Pierre Guéguen, et Bourhis, mais aussi plus tard de l’exécution de Gabriel Péri. On demande justice pour Jean Chauvet, militant communiste tué par les miliciens de Darnand. On évoque le bilan du « règne de Vichy »: 400 000 arrestations par les Allemands, 80 000 patriotes exécutés ou déportés.

Au nom de l’unité des Français au service de la victoire et de l’insurrection nationale contre les tyrans, les traîtres, les profiteurs de guerre, on célèbre même Jeanne d’Arc: « Le 14 mai, les français de toutes opinions fêterons (sic) la jeune paysanne de Domrémy qui sauva son pays. L’Anti-France de Vichy va sans doute vouloir faire sienne notre héroïne nationale et comparer son sacrifice à la désinvolture avec laquelle Pétain a livré son pays. Les patriotes savent que Jeanne la lorraine personnifie la résistance de la France au joug de l’envahisseur. Les braves du maquis savent qu’aujourd’hui elle serait avec eux. Comme elle ils luttent pour chasser l’ennemi. Comme elle ils savent mourir quand il le faut sur le bûcher. Quant à Pétain, il ne ressemble pas à la française Jeanne d’Arc, mais à l’évêque Cauchon qui la condamna ».

On est confiant sur la prochaine libération, sur le prochain débarquement des anglo-américains: ainsi on dit que la situation alimentaire et la pénurie de pain continueront à s’aggraver et empireront jusqu’à la libération dans le Finistère. On prend appui sur le manque de pain pour encourager les Finistériens à lutter contre leurs autorités, soumises à Vichy et surtout aux réquisitions allemandes.

On se félicite que l’Assemblée d’Alger ait accordé le droit de vote aux femmes et on se demande pourquoi la majorité n’a pas été fixée à 18 ans. L’exemple de l’URSS, là encore, où le droit de vote et d’éligibilité est fixé à 18 ans, fait figure de marche à suivre.

On célèbre le courage de 250 travailleurs patriotes à Glomel qui ont célébré la Fête du Travail escortés de FTP avec leurs drapeaux tricolores, qui n’ont pas craint de chanter « La Marseillaise » et « l’Internationale ».

L’article le plus développé est dirigé contre Pétain, et sa visite prétendument compassionnelle à Paris après un bombardement:

« Pétain à Paris,

Pétain, au nom duquel les valets d’Hitler: Darnand, Déat, Laval… pourvoient les charniers de la Gestapo; Pétain, l’homme de la haute finance et de la grosse propriété; Pétain qui a livré la France au pillage et à la torture nazie; Pétain que le peuple exècre et châtiera un jour; a osé venir à Paris insulter par sa honteuse présence les malheureuses victimes du bombardement du 21 avril.

Il est venu et reparti furtivement encadré par ses miliciens traîtres, connaissant les sentiments du Paris populaire à son égard.

Il croyait mettre en valeur sa politique d’abandon, de trahison, de répression. Il a échoué.

Le peuple pleure ses morts; ceux des camps de prisonniers et de concentration, ceux qui tombent sous les balles allemandes; ceux qui périssent dans les bombardements, parce qu’une clique criminelle a permis à l’ennemi de transformer notre pays en un vaste objectif militaire.

Le peuple qui souffre ne permettra à personne de s’accaparer de ses morts héroïques à des fins politiques qui le livreraient pour toujours à l’esclavage nazi.

Il se prépare à l’insurrection nationale qui jettera bas ces fantoches sanglants et boutera hors de France l’envahisseur hitlérien

PATRIOTE! POUR LUTTER CONTRE HENRIOT PASSE ET FAIT LIRE CE JOURNAL DANS TON ENTOURAGE « .

Un slogan fait aussi écho à cette revendication: « des Armes pour le maquis! » Manière de dire qu’il en manque cruellement.

Sous le titre « Enfin! » , on évoque en page 2 le débarquement allié, « un premier débarquement plein de promesses ».

La défense des idées communistes n’est pas oubliée avec un article expliquant que Katyn, et ses 12 000 officiers polonais trouvés dans des fosses communes, est un crime nazi et non soviétique, ce qui, on l’a établi avec certitude plus tard, était malheureusement faux.

Enfin, un très bel article montre que dans les heures douloureuses de la fin de l’occupation, on trouve encore une source d’inspiration et de courage dans la Commune de Paris et le sacrifice de ses milliers de révolutionnaires tués, déportés ou bannis soixante-treize ans plus tôt.

« La Semaine Sanglante!

En ces jours anniversaires de la Commune de Paris, le peuple de France adresse aux morts de Mai 1871 l’hommage toujours vivace de son admiration. En luttant contre Hitler et les traîtres, il continue l’esprit des communards qui dans un mouvement d’indignation patriotique se levèrent contre l’envahisseur prussien et les traîtres à sa solde. Aujourd’hui, nos vichyssois et collaborateurs s’identifient aux versaillais de 71 et les dépassent par leur platitude devant l’ennemi et leur grande cruauté. Pétain est le digne héritier de Thiers, qui obtint de Bismark les 100 000 hommes nécessaires pour vaincre la bravoure patriotique des Communards. Ecrasés dans le sang de ses 55 000 martyrs, la commune est restée et restera pour chaque français le symbole d’un peuple qui n’abdique pas devant l’oppression et sait mourir pour la liberté. Dans le combat contre les cannibales nazis et leur clique de « Versaillais », nous seront dignes de nos grands ancêtres et nous lutterons jusqu’à la victoire.

Vive la Commune! VIVE LA FRANCE! »

 

Quimper : Réouverture des écoles et des crèches, l’élu communiste PIERO RAINERO s’adresse au maire.

Monsieur le Maire,

Le Conseil Scientifique recommandait une ouverture progressive des établissements scolaires à partir du mois de septembre en raison «… des risques de transmission importants dans les lieux de regroupement que sont les écoles, les mesures barrières y étant particulièrement difficiles à mettre en œuvre chez les jeunes ».
Le président Macron en a décidé autrement et a fixé la reprise de l’activité dans les crèches et les écoles primaires et maternelles au 11 mai.
Et cela sans aucun protocole précis, aucune garantie concrète quant aux moyens de protection, aucun accompagnement pour aider les municipalités ayant en charge ces lieux d’accueil.

La communauté éducative dans son ensemble, enseignants, parents, personnels municipaux, exprime légitimement ses préoccupations à cet égard, comme beaucoup de médecins, car le Premier Ministre n’a pas répondu aux nombreuses et légitimes questions qui se posent.

Comment devant un tel vide gouvernemental une municipalité peut-elle mettre en œuvre, pour les locaux relevant de sa responsabilité, un dispositif fiable assurant aux enseignants, élèves et agents territoriaux les garanties sanitaires indispensables, lesquelles n’ont pas été définies précisément par les autorités.
Le 11 mai c’est dans moins de 2 semaines maintenant, il s’agit là d’un délai dérisoire face à l’ampleur et à la complexité des problèmes à résoudre.
Tout indique que cette reprise précipitée et bien mal préparée par le gouvernement obéit à d’autres impératifs que l’intérêt pédagogique des enfants et la lutte contre les inégalités scolaires.

Pour assurer cette réouverture, des groupes de 15 élèves maximum par classe devraient être constitués, de 10 enfants pour les crèches.
Comment comprendre que les rassemblements sur la voie publique soient limités à 10 personnes, mais que, pour les élèves, en milieu clos, on aille jusqu’à 15 ?
Effectif d’ailleurs difficile à envisager compte tenu des distances à respecter et de la réalité des locaux scolaires.
Et que fera-t-on des enfants qui ne seront pas en classe avec leur enseignant? Où les mettra-t-on, avec quels personnels ? L’école n’est pas une garderie.
Ou bien les renverra-t-on chez eux, au détriment du droit à l’éducation pour tous, établissant alors une rupture de l’égalité républicaine, déjà mise à mal par le principe du volontariat ?

Comment assurer à l’intérieur des établissements ainsi qu’à leurs entrées et sorties, les gestes barrières et le respect de la distanciation physique ?

Qui va fournir dans la durée et financer les équipements de protection, masques homologués, gants et gel hydroalcoolique ? La mairie, l’Éducation Nationale ?
Quelles techniques pour assurer la désinfection des locaux, indispensable plusieurs fois par jour, avec quels moyens et personnels ?

Quant aux cantines, comment pourront-elles fonctionner dans le respect des mesures sanitaires de protection ?

Et les transports scolaires ?

Qu’est-il prévu pour les enfants en situation de handicap ?

Quid également des activités périscolaires, des garderies ?

Un accompagnement psychologique pourra s’avérer nécessaire, qui va s’en charger ?

Quel suivi médical dans ce dispositif d’ensemble pour les enfants, les enseignants, les personnels territoriaux ?

Quant au financement de toutes ces mesures, qui le prendra en charge ?

Je propose que les factures de toutes les dépenses auxquelles la ville aura été contrainte pour suppléer aux carences des autorités gouvernementales soient adressées pour remboursement intégral aux ministères concernés, Éducation Nationale, Santé… y compris celles concernant l’acquisition par QBO de 100 000 masques et 20 000 tests sérologiques.

En l’état actuel des choses, les défaillances du gouvernement, le flou, les approximations et les contradictions des discours, la volonté évidente dénoncée par toutes les oppositions de se défausser de ses responsabilités vers les collectivités territoriales, les enseignants et les parents d’élèves, ne sont pas de nature à permettre que soient prises les mesures les plus efficientes, ni à rétablir la confiance.

Les enseignants aspirent à reprendre leur travail en présence des élèves, les parents le souhaitent aussi, mais tous posent comme préalable la sécurité sanitaire des enfants et des personnels car une reprise précipitée, mal préparée, improvisée, ferait courir le risque d’une relance de cette terrible pandémie, tous les scientifiques le disent.
Le déconfinement éducatif doit pouvoir être construit avec toutes les parties concernées, en s’en donnant les moyens et sans précipitation, de la commune au niveau de l’État, à qui il appartient de définir un cadre national cohérent.

Des maires de plus en plus nombreux, de toutes sensibilités politiques, de gauche, écologistes, de droite, du centre, font savoir qu’en raison du flou dramatique entourant cette reprise scolaire, du manque de moyens et de garanties sanitaires, ils n’assumeront pas en l’état actuel des choses la responsabilité d’ouvrir les écoles de leurs communes à la date du 11 mai. Et vous, Monsieur le Maire, prendrez-vous cette responsabilité et dans quelles conditions ?

Je vous remercie de bien vouloir informer tous les élus et la population de la manière avec laquelle le déconfinement va pouvoir être engagé dans les écoles et les crèches de notre ville.
Le 4 mai, à l’occasion du conseil municipal que vous avez convoqué, pourriez-vous nous faire un point précis de la situation ?

Dans l’attente de vos réponses à ces questions non exhaustives, veuillez agréer, Monsieur le Maire, l’expression de mes salutations distinguées.

Piero Rainero, le 29 avril 2020

https://www.ouest-france.fr/bretagne/quimper-29000/quimper-pierre-rainero-s-interroge-sur-la-reouverture-des-ecoles-6821996

https://www.letelegramme.fr/finistere/quimper/piero-rainero-s-inquiete-des-conditions-de-la-reouverture-des-ecoles-30-04-2020-12545821.php

Du 1er au 11 mai, soutenez les batailles du Parti communiste en participant à la grande souscription du muguet virtuel !

La crise sanitaire, marquée par les mesures de confinement et de distanciation physique, conduit comme vous le savez à l’interdiction de la vente du muguet, des manifestations syndicales dans la rue le 1er mai, et des fêtes du Parti communiste de Morlaix et Brest qui permettent, en plus d’être de beaux moments festifs de fraternité, de débats politiques, de financer une partie de l’activité politique.

Pour tenter de compenser au mieux la perte financière que la vente représente pour les fédérations et les sections, le Parti communiste a donc réalisé un visuel symbolique, un brin de muguet virtuel, associé à une souscription. Cela permet aux adhérent·e·s, aux sympathisant·e·s, à toutes celles et ceux qui sont attaché·e·s à soutenir les combats sociaux, démocratiques et humains de notre parti le 1er mai de le faire à nouveau cette année, malgré le confinement.
Nous appelons tous ceux qui le souhaitent à participer à cette souscription mais bien sûr aussi à la partager auprès d’ami·e·s, de contacts, de collègues, de voisin·e·s, afin de permettre à toutes et tous celles et ceux qui nous sont proches de contribuer financièrement à nos actions pour défendre les droits des travailleur·euse·s.

Il ouvre droit à une réduction d’impôt de 66 % de la somme versée.

Cette souscription est ouverte entre le 1er mai et le 11 mai.

L’identification de l’adresse postale lors des dons en ligne permettra de reverser tout l’argent récolté de Finistériens à la fédération du PCF Finistère.

Aussi, pour financer cette activité militante nous te proposons cette année de soutenir nos actions par l’achat d’un brin de muguet virtuel en faisant un don en ligne en cliquant sur l’image ci-dessous :

 

Pour une participation à la souscription et un paiement par chèque, libellez le chèque à l’ordre de l’ADF PCF 29, et indiquez l’adresse de la fédération: PCF Finistère – 5 rue Henri Moreau – 29 200 Brest.

L’identification de l’adresse postale lors des dons en ligne permettra de reverser tout l’argent récolté de Finistériens à la fédération du PCF Finistère.

1er mai : confiné.e.s, mobilisé.e.s et en colère ! Déclaration du PCF Finistère- 29 avril 2020.

Parti communiste – 1er mai : confiné.e.s, mobilisé.e.s et en colère !

Déclaration du PCF Finistère- 29 avril 2020

Nous allons vivre un 1er mai inédit, avec l’impossibilité d’organiser les manifestations et rassemblements syndicaux et politiques (les fêtes du parti communiste à Brest et Morlaix). Les 900 adhérents de notre parti dans le Finistère et ses sympathisants étaient évidemment très impliqués dans les initiatives de cette journée et le seront encore, sous une autre forme, cette année.

Cette journée est, rappelons-le, avant d’être un férié, d’abord une journée de grève et de mobilisation, pour les droits sociaux et politiques des travailleuses et travailleurs, pour la limitation de la durée du travail et un meilleur partage des richesses. En France, la mystification de la « fête du Travail » sous Pétain est redevenu le jour férié de défense des droits des travailleurs en 1947, alors que le ministre du travail communiste était Ambroise Croizat, l’initiateur de la Sécurité Sociale et du système de retraite par répartition.

Même confiné.e.s, nous pouvons être actifs et actives, utiles à nos idées de justice sociale. Le 1er mai, contre Macron et son monde, celui du capitalisme, faisons-nous entendre sur les réseaux sociaux et à nos fenêtres avec nos revendications, nos colères, nos propositions !

Le covid-19 n’est pas, comme beaucoup voudraient nous le faire croire, le déclencheur de tous les maux auxquels nous sommes confrontés actuellement et que nous devrions subir demain, il n’en est que le révélateur. Si le nombre de malades et de morts a été si grand en France, et la crise si compliquée à gérer, c’est en grande partie la responsabilité d’un libéralisme économique aveugle qui a fragilisé les hôpitaux, les EHPAD, empêché la construction d’une réponse de santé publique organisée, rationnelle, efficace, avec des tests, des médicaments, du matériel de soins et de protection adaptés, une transparence et une cohérence de la politique de l’État.

Il ne fait que mettre en exergue les inégalités et l’importance des professions très féminisées et pour cela socialement et économiquement injustement dévalorisées : infirmières (87 % de femmes) et aides-soignantes (91 % de femmes), mais aussi des aides à domicile et des aides ménagères (97 % de femmes), des agentes d’entretien (73 % de femmes), des caissières et des vendeuses (76 % de femmes).

Les néo-libéraux au pouvoir en France et dans la plupart des pays voudront faire payer l’ardoise de la crise économique liée au Covid-19 aux travailleurs et aux travailleuses, à ceux et celles là-même qui ont été en première ligne pendant la crise du Covid-19 et qui ont été fragilisé.e.s par des décennies de casse des services publics, de la Sécu, des droits sociaux.

Lucides sur la « statégie du choc » des capitalistes pour continuer à imposer leur agenda par un discours de sacrifices nécessaires liés à la crise et à une « économie de guerre », nous ne voulons pas pour autant revenir au « monde d’avant », qui est le monde d’injustices intolérables d’aujourd’hui!

8 milliardaires qui détiennent autant de patrimoine que 3,6 milliards de femmes et d’hommes, des millions de pauvres dans la cinquième puissance mondiale, la France, des milliards de dividendes versés aux actionnaires en échange de la pression grandissante exercée sur les salarié.e.s, les salaires, la démocratie et le mouvement social muselés, ça ne peut plus durer !

La Sociale, la lutte des classes, le combat international pour la défense des travailleurs sont toujours à l’ordre du jour!

Le plan de déconfinement  annoncé le 28 avril par le premier ministre, sans consultation et construction démocratique préalable, et voté dans la foulée, juste après avoir été découvert par les parlementaires, avec la majorité étriquée constituée par les seules voix des groupes LREM et Modem est à la fois flou et dangereux.

Il ne comporte aucune mesure forte sur les moyens financiers à mobiliser: lutte contre l’évasion fiscale, rétablissement de l’ISF, taxation des revenus financiers. Alors que le nombre de personnes en-dessous du seuil de pauvreté dans notre pays pourrait augmenter de 9 millions à 12 ou 13 millions dans ce contexte de crise du Covid-19, qui voit le retour intolérable de la faim, le plan du gouvernement ne comprend aucun plan de lutte contre la pauvreté.

Dans une sorte de fausse décentralisation imposée par l’incompétence, l’État se défausse sur les mairies, les collectivités, les entreprises, les associations, les écoles, d’une grande partie des responsabilités qu’il n’assume plus, en termes de santé publique, de normes et de moyens d’une reprise d’activité dans des conditions minimales de sécurité.

C’est le grand flou sur l’accès aux tests, aux masques, sur les conditions effectives de la reprise de la scolarité. L’école « facultative » et « à la carte » met les parents, les enseignants et les communes et collectivités de référence devant des responsabilités difficiles à assumer sur le retour ou non de leurs enfants à l’école, alors qu’ils ne connaissent toujours pas les conditions effectives qui seront celles de la reprise après le 11 mai, ni le rôle qu’y jouera l’Etat.

L’exécutif étale ses défaillances dans tous les domaines tout en continuant à avancer sur son agenda de restriction des libertés publiques (prolongation de l’état d’urgence sanitaire jusqu’à mi-juillet) et de maintien dans le temps des dispositifs dérogatoires au droit social.

Les Français sont nombreux à ne pas faire confiance à ce gouvernement pour gérer la crise et ils ont raison.

Le PCF a porté des propositions précises à l’exécutif par la voix de ses députés :

– Le rétablissement de l’ISF, un grand plan de lutte contre l’évasion fiscale et le refus d’aider des grosses entreprises qui déclarent leurs bénéfices dans des paradis fiscaux.

– Le blocage des prix : produits de première nécessité en grande distribution, eau, électricité, gaz, télécommunications et assurances.

– Une loi de finance rectificative pour soutenir financièrement les collectivités qui sont en première ligne dans la gestion de la crise du Covid-19

– Un grand plan de lutte contre la pauvreté (gel des loyers, aides aux organismes HLM, aux associations de solidarité, aide directe aux familles les plus démunies, aux étudiants salariés précaires, soutien au PME en difficulté et aux auto-entrepreneurs).

– Un chômage partiel financé à 100 % de la rémunération, l’abandon de la réforme de l’assurance chômage, le maintien des droits et des allocations des chômeurs, l’abrogation de la réforme des retraites. L’augmentation du SMIC et des minima sociaux.

– Un plan massif d’embauches à l’hôpital et les EHPAD et la revalorisation des métiers, la mise en chantier d’une loi de santé publique et l’annulation de la dette des hôpitaux.


La crise sanitaire conduit à l’interdiction de la vente du muguet et des des fêtes du Parti communiste qui permettent, en plus d’être de beaux moments festifs de fraternité, de débats politiques, de financer une partie de l’activité politique.

Pour tenter de compenser en partie cette perte financière le Parti communiste a donc réalisé un visuel symbolique, un brin de muguet virtuel, associé à une souscription.

Cette souscription est ouverte entre le 1er mai et le 11 mai.

Pour une participation à la souscription et un paiement par chèque, libellez le chèque à l’ordre de l’ADF PCF 29, et indiquez l’adresse de la fédération: PCF Finistère – 5 rue Henri Moreau – 29 200 Brest.

Le PCF Finistère.

A Brest, le 29 avril 2020.

Cocos, confinés et actifs: Annie Bergot Le Calvez à Morlaix.

ANNIE BERGOT LE CALVEZ MORLAIX

Avec toute la générosité de son caractère, Annie Bergot Le Calvez n’est pas du genre à rester inactive.

Notre amie et camarade, retraitée des Finances publiques, militante de la CGT puis du Parti communiste, venait de passer cinq mois intenses de campagne électorale avec « Morlaix Ensemble » au moment où la crise du Covid-19 a fait pleine irruption dans nos consciences et nos vies avec le début du confinement imposé à toutes et tous. C’est elle avec Hervé Gouédard et Yvon Laurans qui avait organisé les tours de présence des assesseurs de « Morlaix Ensemble » dans les bureaux de vote le 15 mars, élection qui s’est déroulé dans un contexte inédit, étrange et anxiogène.

Bien que non éligible sur la liste (elle qui a déjà fait plusieurs mandats dans la majorité PS-PCF et l’opposition à Morlaix), Annie apportait, comme Hervé Gouédard, son expérience et son pragmatisme, son dynamisme et son franc-parler, à tel point qu’elle est devenue clairement un pilier et un repère de notre collectif uni par une belle fraternité, une sympathie et une complémentarité entre des personnalités différentes aux expériences et formations très diverses. Elle continue pendant ce mois et demi de confinement à beaucoup soutenir les uns et les autres, à réagir aux expressions de chacun et à témoigner des ressentis qui s’expriment chez les Morlaisiens sur la messagerie interne du groupe.

Mais surtout Annie s’investit comme tout au long de l’année pour la Ligue contre le Cancer, où elle milite comme bénévole depuis 11 ans, en tant qu’écoutante et bénévole à l’atelier travaux manuels.

Tous les jours, elle appelle des gens pour rompre l’isolement, discuter, elle garde le lien avec eux dans cette période angoissante où parfois on a l’impression qu’on ne meurt plus que du coronavirus et qu’il n’y a plus que ça qui existe.

Elle fait des courses aussi régulièrement pour une dame de 93 ans. Elle continue à militer pour la défense de l’hôpital public du pays de Morlaix et le comité des usagers dont elle est la trésorière adjointe en relayant des informations, allant les chercher à la source, en frappant les casseroles tous les soirs à vingt heures dans son quartier avec ses voisins, en confectionnant des banderoles pour soutenir l’hôpital public avec Jean-Luc, son mari. Elle s’occupe aussi de maintenir le lien avec ses enfants et petits-enfants, avec sa tante de Ploujean, personne âgée isolée, et, avec David Guyomar, autre colistier de Morlaix Ensemble, son voisin du quartier Penlan, ils discutent beaucoup et prennent les contacts avec les voisins pour créer les bases d’une association de quartier regroupant Coat Congar, l’Orée du Bois et Penlan, avec plein d’idées d’animations et de temps de vie sociaux pour faire vivre le quartier après le déconfinement.

Voici une expression d’Annie Bergot Le Calvez datant de ce jour qui dit la nécessité d’un engagement social durable et du bénévolat bien au-delà de l’urgence de la crise du Covid-19, à quoi l’on ne peut pas ramener non plus tous les défis sociaux du moment:

« Le début de l’annonce du Covid 19, aura vu surgir un grand élan de solidarité autour et parmi nous.

Des personnes se mettant tout de suite à la disposition des associations caritatives, pour venir en aide aux plus vulnérables et aux plus démunis. C’est beau, c’est généreux, c’est indispensable dans l’instant, mais n’oublions pas l’après.

Bénévole depuis plus de 10 ans, auprès de personnes atteintes du cancer ou de leurs proches, force est de constater que nous avons toujours de plus en plus de mal à trouver des personnes souhaitant donner un peu de leur temps, de leur bonne volonté et de l’écoute.

Confinée, je pense à Vous, que nous n’avons pas vues depuis bientôt 2 mois. Vous qui subissez la double peine, la maladie et le confinement. Vous qui souffrez de ne pouvoir nous rencontrer, d’échanger entre vous vos espoirs et vos angoisses, avec nous bénévoles de toujours, avant, pendant et après le confinement.

Des bénévoles, il y en a toujours eu et il en faudra encore plus. Dans tous les domaines, caritatif, culturel, sportif, social, scolaire…

Nous bénévoles sommes et seront toujours là, après que cette grave épidémie soit passée. Nous retrouverons la liberté , le droit et le pouvoir de se retrouver ensemble.

ANNIE BERGOT LE CALVEZ MORLAIX »

 

 

 

Vidéo : « La Bretagne en vrai au delà des cartes postales » une conférence de Florence Gourlay.

Jeudis Rouges – Florence Gourlay

« La Bretagne en vrai au delà des cartes postales »

 

Comprendre, Agir, Riposter !

Saison 2019/2020 et second du cycle La Bretagne en vrai.

Conférence de Florence Gourlay maître de conférence à l’université de Bretagne Sud de Lorient.

Le 25 août dernier dans son numéro dominical un quotidien Breton, présentait le diagnostic et les analyses de quatre chercheurs, géographes et urbanistes, sur la réalité des territoires à partir de la répartition de la richesse et de la fiscalité.

On découvre une Bretagne tiraillée, loin des cartes postales et des clichés par trop lisses, une Bretagne des inégalités, de la mise en concurrence, de la course à l’excellence policée. Une Bretagne pour partie interdite aux salariés, aux catégories populaires. Une Bretagne de l’étalement urbain, de long trajets domicile /travail.

Est-ce une fatalité ? Comment faire autrement ? Est-ce possible? Est-ce souhaitable ?

 

Plus d’information contactez : pcfpaysdequimperle@gmail.com

Organisé par le réseau d’initiatives « partage des savoirs » du PCF en Bretagne sud.

 

 

25 avril 1975 – Mort de Jacques Duclos – en 1972, le dirigeant communiste était à Quimper par Piero Rainero.

1972 – Jacques Duclos, Jean-Franois Hamon, secrétaire de section de Quimper, et Piero Rainero

Le 25 avril 1975 disparaissait l’une des grandes figures du mouvement communiste français et international : Jacques Duclos.

Ci-joint une photo de l’un de ses passages dans le Finistère en 1972 pour un meeting au théâtre de Quimper devant une salle archi-comble, et il y avait autant de monde dehors qui suivait son propos car nous avions sonorisé l’extérieur. Je me souviens qu’un ancien député de droite du Finistère, Hervé Nader qui avait connu Jacques Duclos à l’Assemblée, était venu au meeting pour rencontrer son ancien collègue qu’il avait interpellé publiquement à cette occasion de façon fort civile, ce qui avait conduit à un échange sans concession mais très courtois avec Jacques Duclos sous les applaudissements d’une salle enthousiaste.

La photo où l’on voit aux côtés de Jacques Duclos, Jean-François Hamon secrétaire de la section de Quimper et moi-même a été prise à l’Hôtel Pascal de Quimper lors du point de presse. Les propriétaires, Rosa et Jean Quéré, des amis que nous connaissions très bien gardèrent longtemps le souvenir de cette rencontre et ne manquaient jamais de rappeler combien ils avaient été honorés d’avoir accueilli Jacques Duclos en montrant le livre d’or portant sa signature aux côtés de bien d’autres prestigieuses.

Pour mémoire à l’élection présidentielle de 1969 Jacques Duclos avait obtenu 67 141 suffrages, 17% dans notre département.

Il y avait alors 2 926 adhérents à notre parti (1 202 dans ce qui allait devenir la Fédé-Nord l’année suivante et 1 724 ans la partie du Sud-Finistère) répartie en 190 cellules, 32 sections, 27 cellules isolées (localisées en secteur rural) et 282 adhésions avaient réalisées dans le département cette année là.

La JC et l’UEC étaient alors aussi des mouvements importants car pour le grand meeting national de jeunes qui s’était tenu à Saint-Ouen en mai 1969 dans le cadre de la campagne électorale de notre candidat nous avions organisé le déplacement de 7 cars, bien remplis, de jeunes finistériens pour s’y rendre au départ de Brest, Morlaix, du centre Finistère, de Quimper, du Pays Bigouden, de Concarneau et de Scaër-Roporden.

Cela ravivera sans doute de bons souvenirs aux camarades ayant participé à ces grands moments de la vie politique dans notre pays.

Piero Rainero

Adhérer au PCF, le choix du combat, de la solidarité et de l’Humain d’abord  !

Adhérer au PCF, le choix du combat, de la solidarité et de l’Humain d’abord  !

En 2019, 60 nouveaux adhérents ont rejoint le PCF dans le Finistère et une dizaine de jeunes ont rejoint la JC dans notre département parallèlement. Parce que les enjeux sociaux et politiques du moment sont cruciaux, nous voulons faire au moins aussi bien en 2020, année du centenaire du PCF.

Les enjeux sont énormes: on le voit avec la casse de l’hôpital public, les conséquences des ravages environnementaux sur la santé et la qualité de vie, la domination des logiques de privatisation et de rentabilité financière sur le secteur du médicament, l’aide sélective aux entreprises pour les gros du CAC 40, le niveau d’absence de planification des mesures de prévention et de protection sur la crise du coronavirus, l’incurie de l’État pour sauver nos vies, après qu’il soit passé en force pour les durcir considérablement avec la réforme des retraites, de l’assurance chômage, du droit du travail.

Combattre Macron et les forces capitalistes qu’il représente, opposer une alternative à la progression des idées de l’extrême-droite et au rejet de la politique, exigent un parti communiste fort, plus fort, actif, plus actif, en prise avec les attentes de la population.

Dans le Finistère, nous comptons environ 850 adhérents, dont près de 600 à jour de cotisation, une vingtaine de sections, et sans doute au moins une quarantaine d’élus au sortir des prochaines municipales.

Nous avons un lien avec le monde syndical et le monde associatif, et nous essayons d’être présents au maximum de nos possibilités dans les luttes pour la défense des services publics, des salariés, des déshérités, tout en offrant des perspectives en terme de solutions de long terme pour construire des alternatives, en tenant aussi une ligne de rassemblement dans la diversité de la gauche sur des objectifs de progrès sociaux et démocratiques.

Notre parti va fêter ses cent ans à la fin de l’année, c’est un parti bien vivant et démocratique que beaucoup de jeunes rejoignent pour agir contre la domination capitaliste et patriarcale, contre le racisme et la xénophobie, pour le paix, parce que le communisme est la jeunesse du monde.

L’humain d’abord est inscrit dans notre culture politique à travers nos fêtes de la fraternité comme nos actions concrètes. Des initiatives rassembleuses et porteuses politiquement qui sont progressivement suspendues malheureusement pendant la crise du Covid-19.

Nous avons la culture du militantisme au quotidien et du débat et refusons aussi bien la politique opportuniste, les dérives présidentialistes de personnalisation et de délégation du pouvoir que les stratégies populistes qui cherchent à diviser plutôt qu’à rassembler le camp de ceux qui ont intérêt à un vrai changement de système pour combattre et dépasser le capitalisme.

C’est donner de la force à nos élu.e.s. locaux et à nos parlementaires, qui dans les deux groupes à l’Assemblée et au Sénat,  proposent des alternatives aux politiques néo-libérales, luttent contre elles d’arrache-pied, construire aussi des propositions concrètes, dans un très grand respect de la dignité de leur fonction et des citoyens, se faisant bien souvent les porte-voix des attentes des classes populaires, des organisations syndicales, des partisans de la paix et de la solidarité internationale.

Adhérer au PCF, c’est se rendre acteur pour changer la société. C’est convertir sa révolte et son refus en action collective, c’est rejoindre le camp des gens qui se mettent debout contre l’injustice !

 https://www.pcf.fr/mon_pcf_adhesion

Fédération du Parti communiste français du Finistère – 5 rue Henri Moreau – 29 200 BREST

federation@29.pcf.fr

http://pcf29.org/

Le manque de masques et la casse de l’outil industriel – Par Christine Prunaud Sénatrice PCF des Côtes d’Armor (L’Humanité, 21 avril 2020)

Mardi, 21 Avril, 2020 – L’Humanité
Le manque de masques et la casse de l’outil industriel

Par Christine Prunaud Sénatrice PCF des Côtes d’Armor

Cette crise sanitaire illustre malheureusement les conséquences du déclin industriel de notre pays. Exemple le plus saisissant avec l’usine Honeywell de fabrique de masques à Plaintel (Côtes-d’Armor) pourtant rentable mais fermée en 2018.

200 millions de masques étaient produits dans cette entreprise qui a changé plusieurs fois de propriétaires mais qui ont toujours bénéficié des différentes aides publiques de l’état via le CIR ou le CICE pour laisser au final 300 salariés sur la touche.

La production a été délocalisée en Tunisie et en Chine et les outils de production ont été démantelés par un ferrailleur en février dernier alors que les signes d’une pandémie mondiale étaient plus que pressants.

Le syndicat Solidaires par son secrétaire général des Côtes d’Armor Serge Lequeau pointe très justement avec cette usine, « un condensé édifiant de tout ce que le capitalisme financier international, soutenu par des politiques néolibérales peut produire comme horreur, comme absurdité, comme aveuglement ».

En effet, des deniers publics ont servi à casser un outil industriel dont on ressent aujourd’hui l’impériosité. Ils ont aussi broyé des hommes et des femmes avec un savoir faire technique de haut niveau dans un domaine touchant à la sécurité sanitaire de tous.

Le gouvernement actuel disait encore au sujet des délocalisations il y a quelques mois : « Garder ces usines n’est pas un enjeu d’intérêt public. Laissons faire les lois du marché ! Si, un jour, nous avons des besoins, nous les importerons de Chine ! ». Mais aujourd’hui nous payons toutes et tous les prix de cette confiance aveugle dans le seul marché mondial. La France manque toujours de masques, plus de deux mois après le début de la crise. Les soignants manquent de tout et nos ministres nous demandent de faire preuve de solidarité en fabriquant des masques maison ou en faisant appel à des dons pour aider nos hôpitaux.

Comme toujours face à ce scandale, la solidarité prime avec le projet de créationd’une société coopérative industrielle qui reprendrait les activités. Cette structure reste la plus adaptée à la situation puisqu’elle permet d’associer tous les acteurs du territoire régional, à commencer par les salarié.es, mais aussi d’autres acteurs comme les structures sanitaires et médico-sociaux, ou tout collectif citoyen régionaux…. Le Conseil Départemental des Côtes d’Armor et le Conseil Régional de Bretagne ont fait part de tout leur soutien à ce projet de relance.

Mais le gouvernement par la voie de sa secrétaire d’état à l’industrie vient de doucher les espoirs en indiquant cyniquement « je sais que l’équipe est motivée. Le projet est peut-être une bonne idée mais il ya des alternatives ». Or nous constatons tous au quotidien les effets désastreux de ces alternatives.

Ainsi face au dogme néolibéral du gouvernement, c’est mon rôle de parlementaire d’accompagner cette appropriation collective des moyens de production. L’avenir est là, notre présent confiné nous le prouve bien.

https://www.humanite.fr/le-manque-de-masques-et-la-casse-de-loutil-industriel-688126

 

À propos de la réouverture de l’usine de fabrication de masques de Plaintel

Le contexte d’urgence sanitaire que nous connaissons au plan mondial met, aujourd’hui, particulièrement en lumière les responsabilités des décisions prises sur le plan économique et social par les États.

A l’instar de l’entreprise Luxfer dans le Puy de Dôme, unique fabricant de bouteilles d’oxygène médical en Europe, aujourd’hui en cessation d’activité, la fermeture de l’usine de fabrication de masques de Plaintel (Giffard, Dalloz puis Honeywell) en 2018 montre aujourd’hui les conséquences d’un abandon des savoir-faire et des outils industriels.

Comme pour d’autres entreprises malheureusement, ces abandons tiennent toujours à deux causes essentielles :
– la non-prise en compte des alertes des salarié·e·s et la non-anticipation des besoins industriels en matière médicale et sanitaire,
– la recherche du profit maximum et la loi du marché.

À ces causes, il faut ajouter le désengagement de l’État et des gouvernements successifs causant
irrémédiablement la chute de l’entreprise liée au marché sanitaire.

En effet, selon un article signé de Benoît Collombat et de la Cellule investigation de Radio France (1), « l’activité d’Honeywell de masques respiratoires jetables en Europe, dont celle de HSP (Honeywell Safety Products) Armor, est une activité rentable. » est-il écrit dans un rapport d’audit du groupe qui conclut : « la rentabilité économique est avérée mais trop faible pour les standards du groupe Honeywell ». D’où la délocalisation vers la Tunisie et la Chine. C’est à la lumière de ces causes et de ces responsabilités qu’il est nécessaire d’envisager la reprise d’une activité industrielle sur ce secteur d’activité.

– L’outil industriel est aujourd’hui cassé et inexistant. Certes, mais l’expérience montre la nécessité de « relocaliser » certaines productions « décisives » et « vitales » afin d’en garantir la maîtrise. Le savoir-faire détenu par les salariés de Plaintel est, de ce point de vue, un atout sur lequel il faut s’appuyer.

– Il est donc également nécessaire de penser un « modèle économique » qui ne soit pas sous la coupe de la seule « concurrence libre et non faussée » et de la loi du seul profit ainsi que la garantie d’une gestion des commandes et des stocks qui permettent la viabilité du projet.

– Enfin, l’expérience le montre avec une particulière acuité : cette production doit être mise sous « surveillance » démocratique afin que de telles situations ne puissent se reproduire. Cette surveillance devra être conférée aux salariés en tout premier lieu (si on les avait écoutés, nous n’en serions pas là…), mais également à la population et ses représentants au plan local (les réponses du ministère de l’Économie sur le caractère « non stratégique » de l’entreprise sont lourds de conséquences).

La relance de l’activité engage la responsabilité de l’État à qui une part essentielle des productions de la nouvelle entreprise sera destinée. Il doit veiller à la mise à disposition des financements nécessaires à la reprise de l’activité, par l’intermédiaire de Banque Publique d’Investissement France. La Banque de France doit déclarer cette avance de fonds éligible au refinancement de la Banque Centrale Européenne au taux de – 0,75 %, actuellement pratiqué pour ses refinancements de long terme ciblés.

Nous sommes déterminés à nous associer à la recherche de solutions avec toutes les parties qui s’engagent pour construire un projet répondant aux besoins sanitaires en France.

Christine Prunaud – Sénatrice des Côtes d’Armor
Cinderella Bernard – Présidente du groupe des élus communistes au Conseil départementall
Christiane Caro – Membre de la commission nationale santé du PCF
Yannick Le Cam – Secrétaire de la fédération du PCF des Côtes d’Armor

Saint-Brieuc, le 13 avril 2020

Cocos, confinés, et actifs: Jean Dréan, le militant infatigable d’une société plus humaine avec les personnes âgées et les EHPAD

Jean Dréan, le militant infatigable d’une société plus humaine avec les personnes âgées et les EHPAD

 

– par Ismaël Dupont

Jean Dréan – Photo Le Télégramme

La crise du Covid, c’est l’annulation des rendez-vous médicaux pour les personnes âgées et certains malades: pour Jean, endoscopie reportée, kiné vestibulaire annulée, opération de la hanche reportée, achalasie reportée… La santé de la personne âgée, ce n’est pourtant pas que la protection contre le Covid-19… A croire que l’on ne meurt plus que de ça!!!

Confiné, il l’est toujours depuis quatre ans… Coco et actif, il le sera toujours, jusqu’à ses dernières forces, il l’est en tout cas depuis cinq ans qu’il est « enfermé » en EHPAD, et maintenant que les personnes âgées résidant en EHPAD vivent avec des règles de confinement (absence de visites, de déplacements, annulations des rendez-vous médicaux importants) encore plus sévère, et l’angoisse d’une propagation du virus dans l’EHPAD, Jean plaide plus que jamais pour que le PCF soit à l’initiative d’un projet de loi complet pour que le « jour d’après » ne soit plus comme avant, que l’on abandonne plus les « vieux » à des conditions de vie indignes d’une société développée, qu’on s’intéresse au temps disponible des personnels à leur côté, aux temps de toilette, de douche, pour manger, à la qualité des repas. Jean le coco confiné et actif est le président du conseil de vie sociale de sa maison de retraite confessionnelle et mène la bataille pour l’amélioration de la qualité de l’alimentation en EHPAD, lui qui ne cesse de donner des coups de main à ses camarades d' »infortune » moins bien lotis que lui. J’ai pu le constater en allant le voir à la sortie de leur cantine collective l’an passé.

Il peut être surprenant de consacrer une page de cette rubrique à notre ami et camarade de Plouigneau et de la section PCF de Morlaix, Jean Dréan, dans un EHPAD associatif confessionnel à but non lucratif à Quimper depuis des années. Peut-on être actif dans un EHPAD? N’est-ce pas l’antichambre de la mort, le refuge de la sénilité et de la déchéance de la personne? Et bien non, on peut être militant, on peut être citoyen dans un EHPAD, et les résidents des EHPAD sont des femmes et des hommes avec les mêmes droits que les autres, c’est ce que s’évertue à clamer Jean Dréan depuis des années, alertant sa CGT, son Parti communiste, son Humanité, les ministres successifs de la santé, sur la situation intolérable qui est faite aux personnes âgées en perte d’autonomie dans notre pays, riche et dit civilisé, mais où le secteur de la « dépendance », un mot qu’il n’aime pas, ou de la « perte d’autonomie », souffre d’un énorme déficit de financement public et solidaire pour pouvoir assurer des conditions de vie dignes et épanouissantes à tous les âges de la vie, y compris au dernier. On pourrait en dire autant de manière générale avec la manière dont notre société traite les handicapés, physiques et mentaux…

Aujourd’hui, les personnes âgées en EHPAD sont nombreuses à décéder chaque jour du Covid-19. On ne les amène même pas à l’hôpital, on n’envisage pas de soins, jugés inutiles ou fatals pour eux… On n’a pas assez de médicaments pour soulager leur souffrance, de masques pour les empêcher d’être contaminés! Cette crise du Coronavirus qui braque les projecteurs sur les maisons de retraite et les EHPAD révèle sous une lumière crue l’inhumanité de notre société vis-à-vis des personnes âgées et du grand âge, et l’état de sous-investissement, d’insuffisance d’effectifs dans les EHPAD. La presse s’y intéresse, les politiques néo-libéraux au pouvoir font mine de découvrir et de s’en émouvoir alors qu’ils ont tout fait pour mettre le problème sous le tapis et reculer le temps de construire une vraie loi de prise en charge financière de la question de la perte d’autonomie, dans le cadre de la solidarité nationale et de la Sécurité sociale universelle, avec des normes contraignantes pour le ratio personnel-résidents comme en Suisse ou dans d’autres pays.

Il faut pour construire une société civilisée pour tous les âges un effort de rassemblement et d’inventivité, de prélèvement des richesses là où elles « fuient » – profits mirifiques des actionnaires et du capital, paradis fiscaux – qui soit digne de ce que le CNR a entrepris avec la création de la Sécu, du système de retraite, des Grandes nationalisations, des bases du droit du travail et d’une République rénovée. C’est cet exemple qui inspire Jean, le résistant.   Pour Jean Dréan, qui reconnaît et salue les efforts de Christiane Caro et de l’atelier citoyen santé Bretagne du PCF (http://croizat-pcf.blogspot.com/) pour inscrire la question des Ehpad, du vieillissement, des personnes âgées, des conditions de travail des « professionnelles » qui souvent travaillent avec elles, de l’aide à domicile, de l’âgisme, au cœur de notre travail de proposition et de documentation et dénonciation du réel existant, notre parti, le PCF, n’a pas encore mis assez cette question en exergue à un niveau de volontarisme, de priorité et de proposition suffisant. Il nous faut être digne, à gauche et au parti communiste, du souffle créateur et humaniste du C.N.R. C’est en parlant aussi avec sérieux et des propositions de changement du quotidien de millions de gens qui vivent le vieillissement que l’on pourra être écoutés davantage. Jean n’est pas oublié: Laurent Brun, le responsable de la CGT Cheminots, membre de la direction du PCF, est venu le voir dans son EHPAD à Quimper en marge d’une réunion publique pour les Européennes et a passé deux heures en sa compagnie, Christiane Caro, membre de la commission nationale santé, des Côtes d’Armor, est venue le voir aussi, Patrick Le Hyaric lui répond régulièrement, c’est le cas aussi d’autres dirigeants du PCF, et des cabinets du ministère de la santé, etc.

Mais quel effet concret jusqu’à présent? Il semble au contraire que la situation ne cesse de s’aggraver pour les personnes âgées en EHPAD et les personnels. L’état d’impréparation et d’abandon des EHPAD face au Covid-19 est à la limite de l’irresponsabilité criminelle. Depuis 5 ans en EHPAD, Jean Dréan n’a pas constaté la moindre progression dans la situation faite aux vieux, il me l’a rappelé dans un courrier pas plus tard qu’hier:

« Dans la presse de ce jour, les voilà qui se réveillent. Tous de la même équipe. Sarkozy a trahi la parole donnée aux vieux sur la dépendance. Hollande le défroqué et son équipe disloquée ont pondu une coquille vide. Compter sur la Macronie serait une profonde erreur. Ils se soucient peu de mettre en place la civilisation du grand âge. Cependant, concernant l’Humain d’abord, il y a urgence à avoir de l’audace. Vous êtes sur de bons rails. Le TGV peut rouler contre le virus. Il doit rouler pour donner sens à la retraite ».

Quand je suis arrivé à Morlaix, Annick, la femme de Jean, ancienne institutrice à l’école Jean Piaget de Kerfraval, était gravement malade déjà. Elle restait à domicile, lourdement handicapée, dans leur maison de Saint Didy, sous la protection aimante de Jean, qui m’interpellait sans cesse par courrier, en me remettant des brochures de presse, sur le scandale constituée par les retraits de financement du Conseil Départemental, pour les personnes reconnues dépendant et ayant besoin d’aides et de soins à domicile, liée à l’austérité imposée par Sarkozy, puis par Hollande.

Ensuite, par amour, quand Annick n’a plus été capable de rester à la maison, son état de santé et de perte d’autonomie nécessitant d’aller en maison de retraite médicalisée, Jean a fait le choix difficile, alors qu’il était encore très vaillant physiquement et intellectuellement, qu’il était très sociable et militant, d’accompagner son épouse en maison de retraite non loin de la maison d’une de leur fille à Quimper. Finalement, Annick est décédée il y a un peu moins de deux ans en août 2018 à Quimper, et Jean a eu beaucoup de mal à surmonter son départ.  Alain David, pour les obsèques d’Annick, avait écrit un très beau texte qui retraçait sa vie:

Le chiffon rouge de Moralix, 25 août 2018 : ALAIN DAVID : ANNICK S’EST ETEINTE

A son arrivée à la maison de retraite Thérèse Rondeau allée de Kernisy à Quimper, l’aumônier, Louis Biannic, est venu le saluer au bout de deux jours. « Tu es communiste, j’ai été curé à Huelgoat. Mon meilleur ami était le maire communiste Alphonse Penven, député-maire à la Libération. Une page d’histoire ».

En 2019, la mère supérieure de l’EHPAD remet à Jean, qui reçoit l’Humanité et le journal de la CGT, comme les lettres du Parti communiste, chez les religieuses, le journal du diocèse, sous l’égide de l’épiscopat, avec un entretien avec le père Louis Biannic, en EHPAD, sous le titre: « Je vis mon ministère avec le handicap ».

L’aumônier rend à Jean un vibrant hommage:

 » Comment votre ministère de prêtre a t-il évolué avec votre situation dans un EHPAD?

Jusqu’à présent, j’étais reconnu comme l’aumônier, je pouvais parler avec les gens, même ceux qui n’étaient pas chrétiens. Maintenant, je suis pensionnaire, je vis mon ministère avec le handicap. C’est d’abord une fraternité de misère. Ceux qui sont un peu plus valides viennent en aide. Mon grand copain est un ancien Cégétiste qui est là (* Jean note sur l’article du diocèse qu’il m’a envoyé: il est toujours cégétiste et communiste). Il est toujours attentif à la moindre personne qui a besoin. C’est lui qui apporte mon chariot jusqu’à ma chambre. Il est formidable. On découvre les gens quand on est soi-même atteint, on découvre des richesses qui passaient inaperçues avant » (le prêtre Louis Biannic).

C’est Louis Biannic qui a assuré les obsèques religieuses d’Annick en 2018, de belle façon. Il savait qu’elle était catholique, quoique également adhérente communiste.

Pour moi, Jean Dréan est un « Working class hero ». Quelqu’un qui ne s’est jamais arrêté de chercher, de lutter, d’agir pour contribuer à créer une société meilleure, et qui incarne aussi cet idéal dans des gestes de solidarité, d’humanité, de fraternité, ici et maintenant. Quelqu’un qui par son humanité, sa gouaille et son humour pouvait faire tomber toutes les barrières et être reconnu par des gens qui n’étaient pas forcément de son bord. Et pourtant, en tant que cheminot cégétiste et communiste, c’était un vrai lutteur, prêt à mettre en boîte les briseurs de grève, à jouer des mauvais tours aux directions pour affirmer le droit syndical et la défense du service public et des droits des salariés. Comme sur la perte d’autonomie et les EHPAD, Jean m’a envoyé des centaines d’articles par courrier, même une fois reclus en EHPAD, sur la nécessité de défendre le réseau ferroviaire français contre le démantèlement, la privatisation, la vente à la découpe, de promouvoir le ferroutage, la plateforme rail-route de St Martin, de défendre la ligne ferroviaire Morlaix-Roscoff. Ce n’est pas du passé, Jean continue à s’intéresser à toutes ces questions, à faire des revues de presse pour documenter ses indignations.

Depuis cinq ans au moins, les appels, les signaux d’alarme se sont multipliés, de la part des personnels des EHPAD, des directeurs d’EHPAD et de leurs associations et syndicats représentatifs, de personnalités morales, d’anciens employés, des familles et de certains usagers, mais les gouvernements restent obstinément sourds à la souffrance et à la colère des personnels et des usagers des EHPAD, mais plus largement, de toute la filière de la prise en charge des personnes âgées en perte d’autonomie: l’aide à domicile, etc. Insuffisance de moyens financiers et humains, bas salaires, précarité, absence de temps à accorder aux personnes âgées reviennent dans tous les témoignages.

En janvier 2018, Jean Dréan lançait lui aussi un appel, qui a même fait l’objet d’une pétition sur change.org:

Le Chiffon Rouge de Morlaix,13 janvier 2018: Appel de Jean Dréan: pour le droit à bien vieillir, stop à la maltraitance institutionnelle vis-à-vis des personnels et des usagers des maisons de retraite!

« L’enjeu d’accompagner avec des moyens de solidarité pour bien vivre à tous les âges le vieillissement de la population devrait être une grande cause nationale. Au lieu de ça, aucune prise en compte sérieuse de l’enjeu du vieillissement et des conditions de vie des personnes âgées de la part des politiques au pouvoir depuis des années, et des politiques libérales et d’austérité qui fragilisent encore des structures et des dispositifs déjà insuffisants par le passé.

Au lieu de ça, le secteur de l’aide à domicile est un lieu bien souvent de précarité, de bas salaire et d’exploitation pour les personnels, les financements par les départements sont fragilisés, il manque des places dans les maisons de retraite, leur financement, notamment celui des maisons de retraite publiques, est remis en cause par les nouvelles règles de tarification, et le personnel travaille bien souvent dans des conditions de sous-effectif dramatique, qui se répercutent sur les conditions d’accompagnement des personnes âgées.

La loi d’adaptation de la société au vieillissement de 2015 a fragilisé les EHPAD publics qui constituent 43% des maisons de retraite mais accueillent 70% des résidents. Les groupes financiers s’en frottent les mains, eux qui veulent se positionner sur le marché de l’or gris sans considération sociale autre que leurs profits: les Korian, Orpea, DomusVi, Colisée, Domidep, le Noble Age, Emera.

Le risque de la réforme du financement des établissements de santé et des maisons de retraite est de voir des départements fermer des lits dans les maisons de retraite publiques, faisant par là même des économies sur l’habilitation des Ehpad à l’aide sociale assurée par les conseils départementaux.

Gagner partout et pour tous le droit bien vieillir en rassemblant sur la base d’une considération du besoin humain primant sur les logiques de rentabilité les différents maillons de la chaîne de vie de la personne âgée dans une action, une réflexion, un service public et un financement solidaire communs, est une priorité: Maintien à domicile, Accueil en EHPAD, Prévention santé, Education continue et accès aux droits des personnes âgées (mobilité, culture, …).

La presse nationale et régionale se fait écho presque tous les jours du malaise et de la détresse des personnels des maisons de retraite, de leur sentiment de ne pas pouvoir faire leur travail dans des bonnes conditions, soucieuses de la dignité et du bien-être des personnes âgées. Il est temps de prendre au sérieux leurs cris d’alarme.

La situation est déjà mauvaise, quasi intenable: si les structures pour personnes âgées réduisent encore leur personnel, ce sera la catastrophe.

Le degré de civilisation d’une société se juge à la manière dont elle traite les plus vulnérables et les plus fragiles: le quasi abandon actuel du grand âge, absent des préoccupations des décideurs politiques, est inacceptable. Depuis quelques mois, il y a eu 14 suicides d’aide soignante, et personne ne semble s’en émouvoir.

Je suis bien placé, résidant par contrainte avec mon épouse handicapée en EHPAD dans une maison de retraite associative privée à but non lucratif, pour constater:

– que le service de semaine, c’est la course permanente

– le samedi et le dimanche, réduction du personnel oblige, c’est le marathon. Et l’épuisement en fin de journée pour les personnels.

– pas d’infirmier ou d’infirmière de nuit. Ne pas compter sur le somnifère

– le médecin coordinateur est contraint à la présence allégée

– il n’est pas évident que les urgences hospitalières nous réservent un accueil particulier

– qui s’inquiète du plaisir de manger ces résidents en maison de retraite? A quand le bio, les produits frais?

– qui s’inquiète de la malnutrition de certaines personnes âgées qui ne peuvent se nourrir qu’avec un encouragement patient, de l’aide et de la présence humaine?

– des douches qu’on ne fait qu’une fois la semaine ou tous les 15 jours?

Il est urgent de réagir, de se remettre à porter des solutions d’égalité et de solidarité pour garantir aux personnes âgées leur droit à être traités dignement, avec bienveillance, patience, professionnalisme, et une présence humaine à la hauteur.

La France est riche, on trouve des milliards pour supprimer l’ISF, faire des cadeaux aux actionnaires des grandes entreprises, aux sociétés d’autoroute, pour les bombes nucléaires, et on n’aurait pas les moyens de financer des conditions de prise en charge simplement humaine et digne pour les personnes âgées?

Jean Dréan, retraité Cheminot et CGT, militant communiste, résident en maison de retraite à Quimper »

 

Mais les pouvoirs publics, le gouvernement regardait ailleurs.

Comme en 2015, alors que Hollande était au pouvoir et que Marisol Touraine, comme sur l’hôpital public, a raté complètement le rendez-vous d’une réorientation de la politique de santé et vis-à-vis des personnes âgées dans le sens d’une véritable prise en compte de l’effort de solidarité à fournir. 

Sur une loi pas à la hauteur – contestée: adaptation de la société au vieillissement.

Pour la majorité des citoyens, cette loi passe à côté d’une ATTENTE MAJEURE: une prise en charge par la solidarité nationale.

Il y a urgence à remettre à l’ordre du jour les exigences exprimées sur un problème sociétal majeur que le pays doit affronter: le vieillissement.

En effet malgré les orientations politiques et les opérations d’enfumage, les Français ne voient rien venir. Il en est ainsi d’une loi qualifiée fourre-tout dite loi Macron, imposée par la force du 49/3

– Des chiffres du chômage: triturant les statistiques de pôle emploi. Voilà la nouvelle technique gouvernementale pour faire baisser le chômage.

Il risque d’en être ainsi de cette loi en gestation de longue date. Alors qu’il y a une extrême urgence: comme le clame sur les chaînes publiques le Président des Associations des Directeurs d’Etablissement, « la situation est dramatique et va devenir catastrophique ».

Il faut un plan d’urgence.

Par exemple sur le Finistère l’agitation des personnels en charge des 4 maillons de la chaîne de vie des personnes âgées a trouvé large écho dans la presse. Une multitude d’appels au secours et de témoignages souvent poignants.

Pour rappel les deux les plus significatifs pleins de conviction et de dignité.

– Ceux sous les propres fenêtres de l’ex- Président du Conseil Général Maille: « dignité pour les vieux – respect, considération pour les personnels, halte à la maltraitance institutionnelle qui s’installe ».

– Ceux de Morlaix: 800 personnes s’époumonant « Halte au travail à la chaîne. Néfaste pour la qualité de vie de la personne âgée, néfaste pour la sérénité, l’équilibre des personnels ».

Par le plus malheureux des hasards, Monsieur le Préfet du Finistère confirmait la nécessité, la justification de ce vent de révolte « avec la réduction des dépenses publiques nous aurons des choix douloureux à faire pour les personnes, les familles ».

Et voilà qu’en période estivale le calme serait revenu dans le monde du silence. N’est-on pas en droit de s’interroger sur ce « calme artificiel »?

Qu’en est-il de la rotation des personnels (service -aide-soignant) embauchés en remplacement des congés statutaires: sont-ils formés? Quel statut? Quelle expérience confirmée de la personne âgée? Pourquoi un service réduit les samedis, les dimanches? Quels moyens pour pallier aux incidents, aux accidents de la vie courante?

L’humain aurai-il des temps de relâche? Quelle réserve de personnels compétents?

A l’occasion de la canicule n’a t-on pas entendu des propos contradictoires confirmant la nécessité d’une vigilance absolue. Une situation à risques qui ne fera que s’aggraver. Pour confirmation s’imprégner des directives de Pierre Maille aux gestionnaires: « avec moins, faites plus ».

Pour décider d’une réflexion concertée devant conduire à l’action, « pour une loi de progrès social » analysons quelques propos de presse provoqués par le coup de chaleur de nos aînés. Et ceci malgré les « opérations d’enfumage » de Mmes Touraine et Rossignol.

– Dans les résidences on n’a pas un moment de répit. Avec un ratio de personnel médiocre on travaille à la chaîne.

– Madame la Ministre se veut rassurante: « situation maîtrisée »

– Le Président de Samu-Urgence n’est pas de cet avis: « situation critique, alarmante ».

– Le Président de A.D.P.A: L’essentiel des leçons du drame de 2003 n’a pas été tiré: l’inertie des pouvoirs publics face à la crise.

– VALLS dans sa superbe en appelle à la solidarité

– A.D.P.A l’a pris au mot et réitère la proposition de la création de 200 000 emplois. C’est un impératif éthique et ce serait en même temps une réponse à la crise économique.

La presse nous apprend qu’un délégué de A.D.P.A entamait « à pied » un tour de France de l’aide aux personnes âgées. Pour défendre leur cause. Faire émerger des points de convergence et de divergence. Tout en rappelant l’urgente nécessité de créer 200 000 emplois!

Il y a donc urgence à se rassembler, à travailler ensemble, à situer clairement les responsabilités d’une situation intolérable. Faisons notre coup de colère du président Chanvert: les politiques n’ont pas su ou voulu anticiper le vieillissement.

Ensemble, imposons-leur de voter enfin une loi de progrès social.

‘Gagner partout et pour tous le bien vieillir dignement en citoyen à part entière ».

Pour raison de santé de mon épouse nous avons rejoint une EHPAD en connaissance de cause. Je salue le courage de tous les personnels, leur engagement, leur dévouement pour un salaire qui n’est pas à la hauteur des exigences.

ENSEMBLE, USAGERS, FAMILLES, PERSONNELS, GENS DE PROGRES

TRAVAILLONS A L’ELABORATION D’UNE VERITABLE CIVILISATION DE LA PERSONNE AGEE, ou selon dernier congrès de la Gériatrie tout ou presque reste à inventer.

Jean Dréan (UL CGT Quimper – 9, allée Samuel Piriou, 29000 Quimper)

APPEL DU 27 AOUT 2015, toujours valable! 

 

 

 

 

 

Cocos, confinés et actifs: Fréderic L’aminot, morlaisien, élu CGT pour le groupe Celtys-Queguiner à Landivisiau.

Jusqu’au 15 mars, Fréderic L’aminot, militant du PCF et de l’UL CGT sur Morlaix, menait la campagne activement pour la liste d’union de la gauche « Morlaix Ensemble » (Génération.s, PCF, PS, Citoyens engagés morlaisiens) conduite par Jean-Paul Vermot qui est arrivée en tête du premier tour des élections Municipales, avec 37%, devant la liste de droite de la maire sortante Agnès Le Brun. Une campagne intense, avec une douzaine de réunions publiques organisées sous forme d’échanges participatifs (ateliers et forums participatifs) sur plusieurs thématiques (jeunesse, santé-social, vie des quartiers, monde associatif, économie, centre-ville, etc) puis dans les deux dernières semaines sous une forme plus classique, et des visites de quartiers avec une consultation des Morlaisiens.

Fréderic L’aminot aura des responsabilités dans la municipalité si notre liste arrive en tête au second tour quand les élections auront lieu à nouveau, soit fin juin, soit en septembre ou octobre prochain.

Fréderic a été membre de l’association des Anciens élèves et amis du Lycée Tristan Corbière, président de l’APE de l’école Jean Piaget à Kerfraval, membre du Conseil d’administration du collège Mendès France et de l’association de l’APE du collège Mendès France, et est toujours trésorier de l’association des Jardins Familiaux.

Des engagements nombreux dans l’associatif, le syndical, et le politique pour cet ouvrier travaillant à Celtys à Landivisiau depuis des années, habitant de le quartier de Kerfraval à Morlaix, et qui nous raconte ici la manière dont il a vécu depuis un mois et demi la crise du Covid-19 et le confinement imposé aux salariés en tant trésorier CSE chez Celtys, et représentant CGT (la CGT est ultra-majoritaire chez Celtys, où travaille Fréderic, 260 salariés) dans le comité de groupe Queguiner (1200 salariés) responsable de la mise en sécurité des salariés mais également des négociations avec la direction d’entreprise pour les conditions d’indemnisation, de reprise.

 

Propos recueillis par Ismaël Dupont

Fréderic, en tant que élu CGT pour CELTYS (groupe Quéguiner), quel a été ton rôle dans l’adaptation de ton entreprise à la crise du Covid-19? 

Depuis le début de la crise sanitaire, les élus de la société ont été associés à la fermeture de l’entreprise. Le PDG voulait mettre les salariés en confinement dès le 16 mars. Il a fallu expliquer à nos collègues la situation, le chômage partiel, les indemnités… Ça a été très particulier car on n’était pas préparé à cela. 

Il y a t-il eu des sujets de négociation particuliers pour négocier le chômage partiel, les congés, les conditions du retour à l’activité?

Pour le chômage partiel ça a été un peu compliqué car le gouvernement change régulièrement les règles.

Au départ, le gouvernement annonçait un chômage partiel a 100 %, puis on est passé à 84 % du net.

Puis le gouvernement, par le biais du préfet du Finistère, a mis la pression sur les entreprises du bâtiment pour éviter la mise au chômage des salariés.

Pour éviter un refus, l’entreprise a demandé aux salariés de prendre leurs congés qui leurs restaient et leurs heures supplémentaires.

Puis il a fallu rouvrir des dépôts pour alimenter les entreprises qui travaillaient encore.

Par contre, nous n’avons pas été d’accord sur le fait que la direction nous propose un accord sur une prise de congés anticipée.

Nous avons une à deux réunions de CSE par semaine. Les élus CGT se concertent régulièrement pour faire des propositions à la direction.

En ce moment, nous sommes consultés au sujet d’une reprise partielle de l’activité. Nous avons plusieurs réunions pour que les salariés reprennent en toute sécurité.
Comment allez-vous adapter les postes et conditions de travail pour mettre les salariés en sécurité, respecter les distances qui protègent?

Après un travail coopératif du responsable de l’hygiène et de la sécurité, des responsables et des membres du CSE, les membres de la CSSCT se sont rendus sur place pour faire le point, atelier par atelier, et régler les mesures de distanciation sociale, les approvisionnement en matériel sanitaire, les heures différées de début et fin de journée…

 

Tu es en lien quotidien avec les salariés du groupe, quel est l’état d’esprit de tes collègues? Quelles sont leurs craintes dans le contexte de crise du Covid et de la reprise d’activité?

Au départ, personne ne pouvait savoir combien de temps cela pourrait durer. Donc, j’ai commencé à donner des nouvelles aux adhérents, mais j’ai vite compris qu’il y avait une demande des salariés.

Donc, avec le secrétaire du CSE, nous donnons des nouvelles à tous les salariés qui ont bien voulu nous communiquer leurs adresses mails. Au début, ce virus ne faisait pas très peur, mais au fil des semaines beaucoup de salariés ont commencé à craindre l’agressivité de celui-ci. Les changements de cap quasi journaliers du gouvernement n’étaient pas non plus pour les rassurer.

Il est toujours nécessaire de continuer à soutenir nos collègues et nous les informons également de l’état d’esprit de notre direction.

 

Quel temps quotidien tes activités syndicales t’ont pris pendant le quotidien?

Au départ, il y avait pas mal de réunions en visioconférence, des réunion avec les élus de notre syndicat, des réunions téléphoniques avec le secrétaire du CSE qui a été également très sollicité durant cette période. Entre le CSE et mon rôle de délégué syndical, je passe à peu près 3 à 4 heures par jour avec des pics à 8 heures les jours de réunions car les salariés me téléphonent pour prendre des nouvelles.

 

As-tu eu d’autres gestes de solidarité pendant la période avec ton voisinage ?

Pendant le confinement, j’ai aussi fait les courses de personnes qui ne voulaient pas sortir de chez elles.

J’aurais voulu en faire plus, mais j’ai été très sollicité par mes collègues de travail.

 

Le 23 avril 2020

Emmanuel Macron bat la campagne ! -Déclaration du PCF Finistère – 23 avril 2020

Déclaration du PCF Finistère – 23 avril 2020

Emmanuel Macron bat la campagne !

On est prié de battre des mains et de s’esbaudir, le Président de la République a rencontré dans notre département un vaillant agriculteur et un courageux commerçant.

On aurait pu imaginer que l’homme de l’avenir- c’est ainsi qu’il se présente ,détourne ses attentions de l’ancien monde pour se projeter dans la monde d’après la crise que nous traversons.

Il n’en est rien. En guise de paysan, présenté par certains comme un maraîcher, il adoube un des plus grands patrons de agro-industrie, M.Roué, et le commerçant en question est à la tête d’une des plus importantes chaînes de distribution française : SUPER U.

Celui-ci et celui là n’auraient ils rien à voir avec la situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui ?

On attendait du Président qu’il vienne soutenir une vision novatrice de la société  et notamment de l’agriculture et du commerce.

On attendait du Président qu’il appuie l’agriculture de proximité, de qualité, libérée des pesticides, de la main prétendument invisible du marché, respectueuse de l’environnement et des hommes.

On espérait qu’il annonce la fin de la concurrence exacerbée, du tous contre tous, qu’il la remplace par une politique de coopération nationale, européenne, internationale, qu’il dénonce les traités du type CETA ou Mercosur.

On espérait qu’il affirme ces principes alors que s’annonce la négociation de la PAC (Politique Agricole Commune) et qu’il s’engage à défendre une agriculture relocalisée et des pratiques agronomiques réduisant le bilan carbone des chaque tonne de nourriture produite. On espérait qu’il se mobilise pour permettre à chaque agriculteur de vivre décemment de son travail.

On pouvait croire qu’il mette fin au rapport de force disproportionné entre la grande distribution et ses quatre centrales d’achat qui étranglent les paysans en toute impunité.

Enfin on aurait aimé qu’il s’intéresse de près aux conditions de travail, aux rémunérations des salarié.e.s de la grande distribution.

De tout cela il n’en a pas été question.

Il est vrai qu’il a semblé découvrir que si la France tient ce n’est pas grâce aux actionnaires. Il a mis de côté ses insultes et ses persiflages sur « ceux qui ne sont rien », « ceux qui ne sont pas premiers de cordée » autoproclamés. C’est toujours ça de pris.

Mais le soutien affiché qu’il a tenu à apporter aux tenants de l’agro-industrie et de la grande distribution qui ont une part non négligeable dans la crise multiforme que nous subissons est un signal inquiétant pour l’avenir.

On l’aura compris , mais on s’en doutait un peu, que l’évolution du modèle agricole que la société attend, la relocalisation des productions, les circuits courts, le respect et la reconnaissance du travail des agriculteurs et des salariés de la grande distribution ne passeront pas par les fondés du pouvoir du capitalisme.

Nous ne l’oublierons pas.

Brest le 23 04 2020

Fédération du Parti communiste français du Finistère – 5 rue Henri Moreau – 29 200 BREST

federation@29.pcf.fr

http://pcf29.org/

Appel à souscription de la fédération du Finistère du Parti communiste – pour se donner les moyens de nos luttes!

Appel à souscription – PCF Finistère

le 19 avril 2020

Cher-e-s camarades, cher-e-s sympathisant-e-s,

Tout d’abord, au nom de la fédération du PCF du Finistère, nous voulons témoigner de notre soutien et de notre solidarité à tous ceux pour qui cette période est difficile au plan matériel, au plan humain, ou des conditions de travail. Tout le monde, à un titre ou un autre, est touché et inquiet sur les conséquences de cette crise du coronavirus. Nous pensons en particulier à ceux qui vivent seuls, à ceux qui sont âgés, malades, à ceux qui se font du souci pour leurs proches, et aussi au plan financier, car certains ont des revenus amoindris voire pas de revenus du tout et des soucis pour l’avenir.

Le Parti communiste lance depuis quelques jours au niveau du Finistère un appel à souscription exceptionnelle pour faire face à trois défis majeurs :

– Le financement des élections : Le décalage du second tour ou l’obligation possible de rejouer le 1er tour, au moins dans les villes et communes où le 1er tour du 15 mars n’a pas suffi à faire élire un conseil municipal, pourrait avoir un impact financier supplémentaire pour le PCF. Pour l’instant, l’apport de la fédération du Finistère pour soutenir les campagnes de nos candidats sur différentes communes où les communistes étaient engagés avec d’autres forces et sensibilités dans des élections municipales est déjà significatif et la contribution pourrait encore augmenter avec le report des élections liée à la crise du COVID-19. Il nous faut donc assurer le financement de ces élections municipales, après le financement des élections européennes l’an passé où la contribution du PCF Finistère a dépassé les 20 000€. A moyen terme nous aurons d’autres rendez-vous électoraux à préparer en 2021: sénatoriales, départementales et régionales. Le Parti communiste est un des partis qui dépend le moins de l’aide public et dont le financement des activités repose essentiellement sur la cotisation des adhérents (le plus grand parti de France en nombre d’adhérents), le reversement des indemnités de ses élus (qui ne gagnent pas d’argent avec leur mandat), et les dons, nombreux et importants chaque année.

– Faire face au manque à gagner pour certaines sections lié à l’impossibilité, du fait du confinement et de la crise sanitaire, d’organiser des initiatives politiques traditionnelles qui faisaient aussi, en plus de leur intérêt festif et politique, rentrer de l’argent pour l’activité politique (banquets, fêtes et repas du 1er mai, …etc). Pour les fêtes et initiatives d’été, nous sommes encore dans le brouillard sur notre capacité ou non à les maintenir. Sans doute que celles du mois de juillet dans le Pays Bigouden devraient être annulées, ce qui aura des conséquences financières. Comme beaucoup d’autres associations, le PCF est fragilisé dans son financement par cette crise du Covid.

– Soutenir la direction nationale du PCF et financer les initiatives engagées dans le cadre du centenaire du PCF . C’est pourquoi nous demandons aux adhérents et sympathisants qui le souhaitent et le peuvent de nous aider à contribuer à cet effort pour financer nos actions afin de faire connaître et célébrer la belle histoire de 100 ans de combats pour l’émancipation humaine du Parti communiste français, une histoire qui continue bien sûr, et des batailles qui ont besoin de moyens financiers pour se déployer dans un contexte de lutte de classes toujours bien présent.

Notre parti à l’échelle départementale n’a plus de salariés, de permanents, mais nous avons des locaux à entretenir et dont les charges doivent être financés, et des frais liés à nos activités politiques (journaux, tracts, formations militantes, conférences d’éducation populaire, initiatives).

Nous vous rappelons que vos dons à l’ADF PCF 29, sont à envoyer au siège de la fédération – Fédération du Parti communiste du Finistère, 5 rue Henri Moreau, 29 200 BREST – et sont déductibles à 66 % de vos impôts.

 

Nous comptons sur vous! Cet engagement est d’autant plus important que, pour la bataille du jour d’après, le Parti communiste devra continuer à être à l’offensive pour peser afin que l’affrontement de classe intense qui devrait accompagner la crise sociale et économique liée au Coronavirus permette réellement de remettre en cause les orientations poursuivies depuis des décennies, de remises en cause de l’hôpital public, de la Sécurité Sociale, des services publics et solidarités. Pour que les défenseurs du capitalisme ne fassent pas payer à ceux qui sont en première ligne aujourd’hui, les travailleurs, l’addition de la crise, ce qui pourrait se traduire par une nouvelle dégradation des droits sociaux et syndicaux. Au contraire, cette période critique, qui montre l’épuisement d’un système qui nous mène dans le mur et amplifie les conséquences de l’épidémie, peut être propice pour construire un front majoritaire nouveau afin de bâtir une politique de développement humain et de progrès social remettant en cause les directives néo-libérales et capitalistes et les intérêts de la finance au niveau français, européen et mondial. Plus que jamais, nous avons besoin du Parti communiste pour mener avec d’autres ces combats. C’est pourquoi il nous faut aussi continuer à poser la question autour de nous, et c’est possible même en temps de confinement, d’une adhésion au Parti communiste.Depuis le 1er janvier 2020, nous comptons 12 nouveaux adhérents dans la fédération, sans compter les adhésions à la JC. L’objectif départemental est d’ici la fin de l’année du centenaire de faire aussi bien que en 2019, c’est à dire de faire adhérer au moins 60 nouveaux camarades de plus dans le département.

Portez-vous bien. Prenez soin de vous.

Ismaël Dupont, secrétaire départemental du PCF Finistère

Ronan Tanguy, trésorier du PCF Finistère

 

 Vos dons à l’ADF PCF 29, sont à envoyer au siège de la fédération – Fédération du Parti communiste du Finistère, 5 rue Henri Moreau, 29 200 BREST – et sont déductibles à 66 % de vos impôts.

Carte scolaire à Brest : la section PCF du pays de Brest demande un moratoire sur toutes les fermetures de classes et les suppressions de postes dans les écoles publiques de la ville.

Carte scolaire à Brest : la section PCF du pays de Brest demande un moratoire sur toutes les fermetures de classes et les suppressions de postes dans les écoles publiques de la ville.

Le comité technique spécial départemental du Finistère a entériné la nouvelle carte scolaire pour l’année 2020/2021.
Après la fermeture du collège Kerichen en 2016, de l’école Desnos en 2018, et des regroupements d’écoles de ces dernières années, une nouvelle fois, la ville de Brest paie un lourd tribut. 4 fermetures de classe sont prévues dans les écoles Sanquer, Jacquard, Jean Macé et Kérichen. Et aucun moyen supplémentaire pour les enfants en zone REP, ni pour le suivi des élèves allophones (classes UPE2A) ne sont alloués.

Le service public de l’Education nationale est une nouvelle fois fragilisé. Le service public est pourtant la seule richesse de celles et ceux qui ne possèdent rien.

Nous le rappelons, fermer des classes dans l’école publique :
– c’est dégrader les conditions d’apprentissage de nos enfants et mettre en danger leur avenir.
– c’est manquer l’occasion d’améliorer le taux d’encadrement dans toutes les écoles brestoises.
– c’est manquer l’occasion de rétablir la justice en donnant plus de chances aux enfants les plus fragiles.
– c’est faire un cadeau sur mesure aux écoles, collèges et lycées privés qui représentent jusqu’à 50 % des effectifs. En effet, pour la plupart, les enfants qui, suite à ces fermetures, intégreront une école privée, continueront l’ensemble de leur cursus dans le secteur privé, alimentant ainsi une spirale délétère pour l’ensemble du service public d’Education sur notre territoire.
– c’est aussi risquer une baisse d’attractivité de notre ville.

Parce que la qualité de l’éducation n’a pas de prix, les communistes de la section du pays de Brest soutiennent et accompagnent la lutte des parents d’élèves, des personnels, des enseignant.e.s , des brestois.es et des élu.e.s pour la défense des moyens de leurs écoles publiques.

Cocos, confinés et actifs! Témoignage de Pierre-Yves Liziar au Relecq-Kerhuon.


Secrétaire de section du PCF au Relecq-Kerhuon depuis deux ans (une section de 45 adhérents), Pierre-Yves Liziar venait d’achever une campagne de 1er tour dynamique avec « L’union pour le Relecq-Kerhuon » (PS, PCF, UDB, Citoyens) conduite par Laurent Péron, campagne qui a permis à l’équipe renouvelée de la majorité sortante de faire un score de 47%, contre 27% à la LREM, et 26% à la liste soutenue par EELV. Sans l’abstention liée au Coronavirus, la liste serait sans doute passée au 1er tour, avec plus de 50%, ce qui aurait permis d’installer le nouveau conseil municipal fin mai probablement. Là, les cartes sont un peu rebattues mais la liste d’union de la gauche, avec des forces politiques qui gèrent la ville ensemble à gauche depuis plusieurs mandats dans cette belle commune littorale active de 12 000 habitants, limitrophe de Brest, où le PCF est bien implanté – le père de Pierre-Yves, Guy, ayant d’ailleurs lui-même été élu maire du Relecq en 77  devrait être réélue quand les élections seront à nouveau organisées.

Les communistes y auront entre six et huit élus en fonction des scenarii, dont trois adjoints, des conseillers délégués, un mandat communautaire, comme dans le mandat qui se termine.

Cette présence communiste est utile pour consolider la politique sociale, mais aussi associative et culturelle (Isabelle Mazelin à la culture a eu par exemple une action très reconnue depuis plusieurs mandats, avec de nombreuses réalisations). Le Relecq-Kerhuon par exemple, dans cette période de Coronavirus, a décidé assez vite, à l’exemple de Brest, de verser un chèque bon d’achat alimentaire de 150€ par enfant (225€ en comptant mars/avril), pouvant être dépensé dans les magasins locaux du Relecq-Kerhuon, pour faire des courses alimentaires, à destination des familles les moins favorisés qui bénéficiaient de tarifs dégressifs à la cantine.

Pierre-Yves Liziar, 48 ans, exerce par ailleurs la profession d’enseignant. Il est professeur des écoles à Guipavas. Dans ce cadre, dès le 16 mars, il a assuré pendant un mois la continuité pédagogique et l’enseignement à distance avec ses élèves par temps de confinement. Il s’est porté volontaire pour encadrer les enfants de soignants dans son école un jour par semaine et sinon, son temps a été bien occupé, à préparer ses leçons, exercices, révisions, à mettre en ligne pour que les parents et enfants y aient accès, à éviter que l’enseignement à distance n’aggrave les inégalités scolaires, à gérer l’hétérogénéité des élèves, entre ceux qu’il ne faut pas submerger de travail et ceux qui sont demandeurs et ont plus de facilités, à qui il faut donner du grain à moudre. Répondre aux questions des enfants, des familles, communiquer avec les familles des enfants qui allaient moins travailler, ou avaient plus de difficultés, fut son lot quotidien pendant un mois. Le travail sur informatique impose à tous du matériel à disposition, pas évident quand on partage son poste d’ordinateur avec ses enfants, pas évident non plus pour bon nombre de familles qui ne sont pas tous bien équipées (ordinateur, imprimante). Il a fallu s’habituer à un nouveau rythme et à des nouvelles contraintes de travail, avec des préparations différentes, plus de suivi individualisé.

Parallèlement, en tant que conseiller municipal délégué, au handicap, Pierre-Yves a pris contact avec les associations en lien avec le handicap, leur demandant si elles avaient besoin d’une spécifique, et comme ses collègues élus, en lien aussi avec les services municipaux du Relecq-Kerhuon, ils ont organisé la solidarité vis-à-vis des personnes âgées les plus isolées ou les plus fragiles, dans un premier temps celles qui avaient été déjà identifiées lors du plan canicule, puis toutes les personnes âgées volontaires. Concrètement, cela consiste à appeler environ 3 à 4 fois par semaine 2 à 3 personnes pour vérifier qu’elles aillent bien et à faire les courses aussi pour les anciens qui ne peuvent le faire. Pierre-Yves fait ainsi les courses pour deux ou trois personnes tous les vendredis. Il apprécie ce rapport d’élu de terrain et ce lien de proximité avec les personnes âgées et assure qu’avec la majorité municipale, ils réfléchissent à comment garder le lien avec eux après le confinement. Le travail municipal est quelque peu perturbé évidemment par le confinement mais l’équipe se réunit quand même avec les services par viséoconférence toutes les semaines pour s’adapter à l’évolution des directives et aux problématiques de vie quotidienne liées au Covid-19, au confinement et à la continuité du service public.

C’est aussi par viséoconférence que Pierre-Yves Liziar a participé en tant qu’élu de la CGT Educ’action au CTSD le premier mercredi des vacances, le 15 avril, sur la carte scolaire, ne votant pas le projet de la DASEN et se disant très déçu par le peu d’écoute que l’institution a pour la parole des représentants syndicaux, toutes tendances confondues. Une parodie de démocratie sociale, regrette-t-il de constater. La rentrée des élèves le 11 mai? Cela lui parait très problématique. Comment gérer les distances barrières avec une classe entière, comment assurer les distances et les gestes qui protègent contre la propagation du virus à la cantine, à la récré quand il pleut, en maternelle, quand les gamins vont aux toilettes? Pierre-Yves est donc interrogatif sur le bien-fondé et les modalités de la sortie du confinement pour l’école le 11 mai alors que les étudiants ne reprendront qu’en septembre. Évidemment, il fera tout pour que les enfants continuent à apprendre dans des conditions les plus protectrices possibles.

D’ici là, ce sont des vacances scolaires en famille, qui vont continuer à être rythmées par le travail municipal et le lien aux adhérents car la période nécessite beaucoup de communication, de réflexion et d’échanges.
 

 

 

 

 

 

 

 

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère. 13/ Guy Liziar (1937-2010)

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère.

13/ Guy Liziar (1937-2010)

Notice biographique du Maitron en ligne – Jacques Girault et Alain Prigent

Né le 7 février 1937 à Quimerch (Finistère), mort le 14 novembre 2010 à Brest (Finistère) ; instituteur ; militant communiste dans le Finistère, maire du Relecq-Kerhuon.

Fils d’un ajusteur mécanicien et d’une future couturière d’opinions communistes, Guy Liziar reçut les premiers sacrements catholiques. Il obtint le baccalauréat « Mathématiques élémentaires » et devint instituteur. Après avoir travaillé comme surveillant dans un collège technique, il enseigna à Treffiagat et à Lesconil, à l’école primaire Kergoat dans la ZUP de Brest, puis à partir de 1970, au Relecq-Kerhuon. Il se maria en août 1963 au Relecq-Kerhuon avec Marie-Louise Léost, assistante sociale, communiste, fille d’un maçon socialiste. Le couple eut trois enfants puis divorça. Liziar se remaria en mai 1992 au Relecq-Kerhuon, avec Marie-Hélène Aubert, fille d’un secrétaire comptable à l’arsenal maritime de Brest.

Membre du Syndicat national de l’enseignement technique en 1958, Liziar devint membre du Syndicat national des instituteurs.

Liziar adhéra au Parti communiste français et aux Jeunesses communistes en mars 1959. Il entra au bureau de la fédération des JC, puis fut membre du secrétariat de la section communiste du Relecq-Kerhuon, chargé de l’organisation et de la commission des fêtes. Responsable de l’organisation départementale de Loisirs et vacances de la Jeunesse, il entra au comité de la fédération communiste en 1966, puis de la fédération Finistère-Nord à partir de 1972, responsable de la commission « vie municipale et cantonale » à la fin des années 1970, et y resta jusqu’en 1987, année où il demanda à être libéré pour s’investir davantage dans les associations.

 

 

Il était en effet membre du conseil d’administration du patronage laïque et militait dans le comité local de l’association de parents d’élèves. Depuis 1964, il avait créé des centres nautiques (Esquibien près d’Audierne, puis Lechiagat-Le Guilvinec, puis du Relecq-Kerhuon et de Camfrout). Il créa en 1977 une association TUL qui se transforma après des difficultés, à partir de 1990, en « Association vacances, évasions, loisirs » qui acheta la « Résidence-club Le Savoy » au Grand-Bornand (Haute-Savoie) dont il s’occupa avec d’autres bénévoles.

Liziar fut le suppléant du candidat communiste Yves Cam aux élections législatives dans la troisième circonscription (Landerneau) en 1967 et en 1968. Candidat aux élections législatives dans cette circonscription (Brest II) en 1973, il obtint 3 392 voix sur 64 760 inscrits (6, 18 % des suffrages exprimés au premier tour). Candidat aux élections législatives de 1978 dans la même circonscription (5 402 voix au premier tour, 77 410 inscrits), au Conseil général en 1970 (canton de Landerneau), en 1973, en 1976 (canton de Brest 2, Guipavas-Kerhuon-Guesnou), en 1982 dans le septième canton de Brest, il fut également candidat aux élections régionales.

Candidat sur la liste présentée par le PCF aux élections municipales de 1971 au Relecq-Kerhuon, chef de file des communistes sur la liste d’union de la gauche en 1977, Liziar fut élu et devint maire de la commune. Pendant son mandat, il réalisa des aménagements de logements sociaux, une maison des associations et une salle des fêtes.

Vice-président de la communauté urbaine de Brest, il fut chargé des questions des eaux, de l’assainissement, de la collecte des déchets et du service public de ramassage. Il présidait aussi le syndicat mixte de l’aménagement hydraulique de l’Elorn et de la rivière de Daoulas (construction du barrage de Drennec). Il fut élu, le 25 novembre 1979 au congrès de Pantin, au conseil national de l’association des élus communistes et républicains. La liste qu’il conduisait fut battue en 1983 par la droite mais il resta conseiller municipal minoritaire jusqu’en 2008. Il apporta son soutien à la liste d’union conduite par un militant socialiste qui l’emporta contre la droite qui administrait la commune depuis 1983.

Liziar mourut à la clinique Pasteur de Brest. La presse régionale et diverses personnalités de tendances politiques différentes lui rendirent hommage.

Sources :

 

Les émissions et journaux en langue bretonne sur France Bleu Breizh Izel doivent reprendre !-PCF Finistère- Communiqué du 19 avril 2020.

 

 

Communiqué du 19 avril 2020

Les émissions et journaux en langue bretonne sur France Bleu Breizh Izel doivent reprendre !

Le service public d’information est un vecteur essentiel pour une information de qualité et une conception démocratique de la culture impliquant sa dimension populaire et vivante, et donc l’existence publique, la promotion des langues et cultures régionales, ainsi que la mise en avant des activités de créations et des activités sociales porteuses de sens sur tout le territoire, en dehors d’une vision uniforme et standardisée de la culture.

C’est pourquoi nous regrettons que France 3, dans le sens d’une recentralisation dictée par des règles d’austérité et d’une réduction des postes, ait réduit sa voilure il y a trois ans dans les territoires et ait moins de moyens et de temps d’information locale pour le Finistère.

C’est pourquoi aussi, aujourd’hui, à l’instar du syndicat SNJ CGT des journalistes, la fédération PCF du Finistère dénonce la suspension des émissions bretonnantes sur France Bleu Breizh Izel depuis le début de la crise du Covid-19.

Pourquoi les émissions et rendez-vous d’information en langue bretonne devraient-ils s’arrêter sur la radio publique régionale dépendant du réseau France Bleu de Radio France? C’est la première fois depuis 1982 que l’on n’entend plus de breton sur le service public. Les locuteurs bretons et les habitués de ces émissions ont-ils disparu pour autant pendant la crise du coronavirus? Veut-on nous habituer à des renoncements plus durables?

Pourtant, le lien aux langues et cultures régionales fait partie des obligations de service public de Radio France depuis la décentralisation. Pourquoi ne plus permettre en Bretagne aux journalistes bilingues de faire leur métier alors que les émissions en langue basque, par exemple, sur France Bleu pays basque, ont été maintenues?

Le PCF Finistère demande un rétablissement rapide des émissions et journaux en langue bretonne sur France Bleu Breizh Izel.

Nous voulons des garanties de long terme sur la représentation des langues et cultures régionales dans le service public d’information qui doit être partiellement décentralisé et avoir les moyens de produire une information et des contenus culturels de qualité. Notre langue bretonne est un patrimoine commun précieux qu’il est du devoir des médias publics de faire entendre et connaître.

PCF – Fédération du Finistère

 

Les grèves de 1950 à Brest, la mort d’Edouard Mazé et l’amputation de Pierre Cauzien – excellent dossier dans la Lettre aux adhérents du collectif finistérien de l’IHS CGT Bretagne

Nous mettons en ligne en pièce jointe le très beau dossier réalisé par le collectif finistérien de l’IHS CGT sur les grèves de 1950 et la répression ayant causé la mort de notre camarade Édouard Mazé, l’amputation de notre camarade Pierre Cauzien.

En complément de ce dossier vous pourrez trouver des articles consacrés à nos camarades publié sur Rouge Finistère.




PDF lettre-aux-adherents-n-11-3

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère. 12/ Pierre Cauzien (1922-2009)

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère.

12/ Pierre Cauzien (1922-2009)

 » Pierre Cauzien, figure du militantisme brestois, s’est éteint samedi matin, à l’âge de 86 ans. Lors de la manifestation du 17 avril 1950, Pierre Cauzien avait perdu une jambe. Il avait alors 27 ans, délégué de la CGT, il travaillait à l’arsenal. La manifestation avait coûté la vie à Edouard Mazé. À 86 ans, Pierre Cauzien n’avait oublié aucun détail de cette triste journée où la manifestation d’ouvriers s’était traduite par cette mort par balle. Pierre Cauzien s’est alors beaucoup battu pour faire la lumière sur ce qu’il qualifiait de « drame social ». Il était toujours adhérent du Parti communiste. Il faisait aussi partie de la section CGT des retraités » (Ouest-France, 13 avril 2009)

Notice du Maitron (établie par Claude Pennetier):

Né en 1922 à Lesneven (Finistère), mort le 11 avril 2009 ; ouvrier à l’Arsenal de Brest ; grièvement blessé lors la manifestation du 17 avril 1950.

Le père de Pierre Cauzien mourut peu après sa naissance. Il fut élevé par sa tante au Cléguer, à Plougastel, où il alla à l’école. Une bourse lui a permis de poursuivre ses études et de rentrer à l’arsenal comme traceur de coques. Syndicaliste CGT, il participa à la grève et à la manifestation de soutien aux ouvrièrs du bâtiment le 17 avril 1950. En arrivant à la sous-préfecture les policiers entreprirent de disperser le cortège. Les pavés volèrent et la police tira, tuant l’ouvrier Édouard Mazé et blessant au mollet Cauzien. À l’hôpital, le chirurgien retira la « balle de gradé » qui lui avait coûté la jambe. Une vingtaine d’autre manifestants furent blessés.

Il resta handicapé. L’enquête après ces événements s’était conclue par un non-lieu, estimant impossible d’établir qui avait tiré. Cauzien chercha longtemps à faire reconnaître qu’il n’avait pas été victime d’un accident.

Josiane Mazé, la fille de Pierre Cauzien, raconte: «Il se défendait de la gloire d’avoir fait partie de la Résistance», malgré son rôle de passeur, de porteur de messages… Pour lui, cela n’avait rien à voir avec ceux qui «avaient risqué leur vie». ( photo publié par le Télégramme lors de la mort de Pierre Cauzien, en 2009)

 

 

 

Article Télégramme :

Publié le 29 mai 2007

https://www.letelegramme.fr/ar/viewarticle1024.php?aaaammjj=20070529&article=952345&type=ar

Kris, l’un des auteurs de la BD « Un homme est mort » était aux côtés de Pierre Cauzien, lors de la conférence donnée à la médiathèque.

Pierre Cauzien, mémoire de la BD de Kris et Davodeau

En clôture de l’exposition « Un homme est mort », bande dessinée de Kris et Davodeau, relatant une page sombre de la reconstruction de Brest, la médiathèque de Bellevue a organisé, mercredi 23 mai, une rencontre avec Pierre Cauzien, témoin et victime des événements dramatiques évoqués dans la bande dessinée. l’époque des faits, qui aboutirent à la mort d’Édouard Mazé, le 17 avril 1950, Pierre Cauzien était jeune ouvrier de l’arsenal et simple militant CGT. Il a lui-même été blessé par balle et amputé d’une jambe quelques jours plus tard. À 85 ans, Pierre Cauzien a conservé intact dans sa mémoire le souvenir de ces événements dramatiques. Kris et Davodeau ont fait appel à lui pour reproduire les faits, au travers de la bande dessinée « Un homme est mort » qui a, depuis sa sortie en octobre 2006, reçu plusieurs prix.

Une BD de combat

« Je n’aurais jamais imaginé que la BD puisse traiter ce sujet , souligne Pierre Cauzien. Compte tenu des circonstances actuelles, je trouve que les auteurs font preuve d’un grand courage, en se lançant dans une BD de combat. Je les en remercie. Le comportement des années 50 s’explique par ce qui s’est passé quelque temps auparavant, avec la guerre, l’Occupation. Il y a des analogies avec ce qui se passe actuellement. J’en ai connu des trahisons et des changements de vestes. Ce n’est pas une démarche personnelle. Quand la gauche était au pouvoir, j’aurais voulu que l’on en fasse une affaire collective ».

 

 

Source :


 

 

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère. 11/ Edouard Mazé (1924-1950)

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère:

38/ Edouard Mazé (1924-1950)

Ouvrier du bâtiment ; militant de la CGT à Brest (Finistère).

Frère du secrétaire général du syndicat CGT du bâtiment de Brest (manoeuvre chez Sainrapt et Brice), Édouard Mazé fut tué par les forces de l’ordre d’une balle en pleine tête lors de la manifestation du 17 avril 1950 à Brest.

Presque entièrement détruite en 1944, encore un énorme chantier de reconstruction en 1950, Brest vit de plein fouet les tensions de la guerre froide en pleine guerre d’Indochine.

Au mois de janvier avait déjà eu lieu dans le Finistère la grève des carriers d’Huelgoat, rejoints par les marins-pêcheurs qui protestent contre les importations de poissons puis par les fonctionnaires de Brest qui réclament le maintien de l’indemnité qui leur est versée au titre de « ville sinistrée ».

« Le 19 mars, ce sont plus de 5 000 ouvriers du bâtiment qui entrent à leur tour en grève, afin d’obtenir une augmentation de salaire. Ils sont bientôt suivis par les dockers du port de Brest et, peu à peu, la cité finistérienne prend des allures de forteresse assiégée par la grève générale.  Elle durera plus d’un mois et sera sanglante.

Les manifestations se succèdent devant un impressionnant déploiement de forces de police jusqu’à la tragique journée du 17 avril 1950 : une fusillade éclate et Edouard Mazé, 26 ans, frère du secrétaire du syndicat du bâtiment, affilié à la CGT, s’effondre. Au final, le bilan est très lourd : un mort, de nombreux blessés dont certains gravement, à l’image de Pierre Cauzien, qui est amputé d’une jambe cinq jours plus tard. Edouard Mazé devient instantanément un emblème de la répression policière et se forge autour de lui une mémoire d’autant plus vive que l’enquête diligentée aboutit à un non-lieu » (Erwan Le Gall, site internet En Envor).

Sa mort provoqua un grande émotion et fait partie de la mémoire ouvrier de la ville et de la région. Ses obsèques ont lieu le 19 avril 1950. Un cortège accompagne les proches de l’ouvrier sur la tombe duquel figure l’épitaphe « Mort pour le pain, la paix et la liberté ». L’enquête lancée à la suite de ce drame, au cours duquel un autre militant, Pierre Cauzien, est grièvement blessé, a abouti à un non-lieu.

Le cinéaste finistérien René Vautier, 20 ans, communiste, tout jeune auteur du brûlot anti-colonial « Afrique 50 »,  se rend clandestinement à Brest à la demande de la CGT pour relater cette fin tragique dans son film Un Homme est mort (film disparu, mais à l’époque projeté 88 fois dans les rues de Brest, la 89e projection lui ayant été fatale), dont le titre et l’histoire ont été repris par une belle bande dessinée de Kris et Davodeau (Futuropolis, 2006), base d’un long métrage d’animation de Olivier Cossu sorti en 2017.

Ce titre « Un homme est mort » est emprunté à un poème d’Eluard en hommage au journaliste de L’Humanité et militant communiste Gabriel Péri, fusillé par les Nazis:

Un homme est mort qui n’avait pour défense
Que ses bras ouverts à la vie
Un homme est mort qui n’avait d’autre route
Que celle où l’on hait les fusils
Un homme est mort qui continue la lutte
Contre la mort contre l’oubli

Car tout ce qu’il voulait
Nous le voulions aussi
Nous le voulons aujourd’hui
Que le bonheur soit la lumière
Au fond des yeux au fond du cœur
Et la justice sur la terre

Il y a des mots qui font vivre
Et ce sont des mots innocents
Le mot chaleur le mot confiance
Amour justice et le mot liberté
Le mot enfant et le mot gentillesse
Et certains noms de fleurs et certains noms de fruits
Le mot courage et le mot découvrir
Et le mot frère et le mot camarade
Et certains noms de pays de villages
Et certains noms de femmes et d’amies
Ajoutons-y Péri
Péri est mort pour ce qui nous fait vivre
Tutoyons-le sa poitrine est trouée
Mais grâce à lui nous nous connaissons mieux
Tutoyons-nous son espoir est vivant.

Paul Éluard

Après les grèves du bâtiment de 1950 et la mort d’Edouard Mazé le 17 avril 1950, le député communiste de Brest Gabriel Paul, ami  de Pierre Cauzien, a accompagné la grande grève des travailleurs de l’Etat en 1951 et joué un rôle décisif à l’Assemblée Nationale pour la promulgation du décret du 22 mai 1951 qui alignait les salaires des travailleurs de l’Etat sur ceux des métallurgistes de la région parisienne. 1950 fut, dans le contexte de la lutte contre la guerre d’Indochine, des mouvements ouvriers et populaires dans un climat d’exaspération sociale liée à la misère, et de guerre froide, une période d’anti-communisme d’État très violent: ainsi les députés communistes du Finistère, Alain Signor et Marie Lambert, furent emprisonnés cette année-là pour avoir manifesté contre la guerre d’Indochine, comme Jacques Duclos, lui-même, pourtant figure de la résistance.

 

Cocos, confinés et actifs ! – Témoignage de Christian Beaumanoir dans la presqu’île de Crozon.

A l’image d’autres militants communistes finistériens, comme Martine Le Nozerh, qui s’occupe d’une jeune réfugiée syrienne à Plozévet, plusieurs autres étant aussi engagés avec le Secours Populaire ou dans d’autres réseaux de solidarité, notre camarade Christian Beaumanoir, secrétaire de section du PCF sur la presqu’île de Crozon, ancien cheminot et responsable de la CGT Cheminots, ancien élu municipal et qui milite toujours à la CGT Finistère ainsi qu’au Secours Populaire, ne chôme pas en ces temps de Corona virus.

Il y a d’abord l’engagement au Secours Populaire pour cet homme qui a bien connu Julien Lauprêtre, « un communiste d’envergure et un mec extraordinaire ».

Un engagement au Secours populaire de Crozon, dont il est le trésorier, plutôt du côté logistique et organisation que distribution alimentaire, même s’il lui arrive de livrer des personnes isolées, et d’aller chercher des aliments. Le comité Secours populaire de Crozon travaille avec 45 bénévoles, dont 20 ou 25 sont actifs régulièrement, les autres s’engageant dans les collectes alimentaires deux fois dans l’année. Il peut compter sur l’apport de deux véhicules, une camionnette et un camion. 110 à 120 familles reçoivent des produits alimentaires.

Le secours populaire de Crozon ne s’est pas arrêté de distribuer des aliments pendant le Covid-19: les usagers viennent à heure fixe, une fois par semaine, mais le Secours populaire est ouvert tous les jours de semaine, le matin. L’équilibre financier est plus précaire en ces temps de corona virus avec la fermeture imposée du vestiaire à vêtements où l’on peut trouver des fringues pas chères dont la vente permet de trouver des recettes pour le Secours pop.

A l’année, pour le secours populaire de Crozon, cela représente 50 000€ de recettes. Le comité ne travaille qu’avec 3000€ de subventions, 5000 à 6000€ de dons annuels, il reçoit l’équivalent de 240 000€ de nourriture à date limite d’un supermarché comme Leclerc qui valorise ensuite ses dons par un procédé de défiscalisation. 4 ou 5 passages au Leclerc sont faits chaque jour pour aller chercher de la nourriture. Les FAED, fonds d’aides européens, représentent des produits de première nécessité comme le sucre, la farine, poisson congelé, etc: c’est à peu près 25% de ce que distribue le comité du secours populaire de Crozon pendant l’année.  Mais on les reçoit de plus en plus tard.

Ces aides européennes menacées et dont le maintien avait été défendu ardemment à l’époque par le député européen communiste Patrick Le Hyaric, devraient être sérieusement amputées dans le cadre de la réforme de la PAC et des orientations libérales de l’UE, sauf virage contraire. Tous les ans, le comité du Secours populaire de Crozon achète aussi pour 7000 ou 8000€ de produits frais à des agriculteurs locaux pour compléter les produits proposés aux usagers. Christian Beaumanoir y travaille comme bénévole au côté de Claude Boulic, l’ancien secrétaire général du comité, devenu aussi adhérent du PCF à la dernière fête de l’Humanité. L’augmentation de la pauvreté sur la presqu’île de Crozon se ressent. « Des gens qu’on avait pas vus depuis des années reviennent. La fréquentation du Secours populaire est aussi tributaire des cycles économiques. Mais on a pas mal de travailleurs pauvres que l’on aide. Des gens qui doivent faire des kilomètres en voiture pour bosser dans l’agro-alimentaire et qui n’ont pas les moyens de faire le plein. Tous les ans, on dépense environ 8000€ pour l’aide aux travailleurs (pleins d’essence, aides pour payer les formations, les déplacements) et pour financer des aides aux sorties des enfants organisées avec le comité départemental du Secours Populaire ».

Comme militant du secours populaire, et en partenariat avec des bénévoles d’un collectif qui regroupe aussi des enseignants, des militants de la LDH, Christian Beaumanoir s’occupe aussi d’une famille tchétchène installée sur la presqu’île de Crozon pour lui livrer de la nourriture, l’aider dans ses déplacements, rencontrer le principal et les profs du collège pour assurer la continuité pédagogique avec les enfants, prendre leurs livres et leurs cours. Il salue à cet égard l’engagement formidable des enseignants et personnels du collège public de Crozon pour assurer la continuité pédagogique et le lien scolaire avec la famille. Avec une copine, il a aussi suivi et porté toute la procédure pour la demande d’asile de cette famille, avec pour l’instant des portes qui ne cessent de se fermer alors que le père est en danger en Tchétchénie: OFPRA, CNDA, et maintenant une OQTF. Malgré tout, 300 personnes soutiennent cette famille sur la presqu’île et continuent à se battre et à travailler pour faire valoir ses droits et la réalité du droit d’asile sur notre territoire français et breton. Ce collectif assure aussi l’aide minimale dans cette période particulière du confinement.

Après avoir suivi de très près la grève des cheminots contre la réforme des retraites et avoir aidé à remplir la caisse de solidarité pour les grévistes, Christian Beaumanoir, même confiné, continue à agir pour les causes qui lui sont chères, à commencer par celle de la solidarité.

 

SECOURS POPULAIRE FRANÇAIS – COMITE DE LA PRESQU’ILE DE CROZON

APPEL AUX DONS

Depuis l’obligation de confinement pour combattre la propagation du coronavirus, le comité de Crozon ne dispose plus des ressources financières de son boutique solidaire qui lui permettaient de répondre à tous les besoins de solidarité pour les habitants de tous âges de la Presqu’ile.

La solidarité alimentaire n’a jamais été interrompue, les locaux du 38 rue de la Marne sont ouverts de 10H00 à 11H00 tous les jours de la semaine à l’exception du vendredi et du dimanche. De nombreux bénévoles maintiennent leurs engagements pour répondre aux besoins alimentaires et autres, y compris en livrant les colis alimentaires et sanitaires à domicile quand les bénéficiaires ne peuvent pas se déplacer. Nous assurons cette solidarité dans ce contexte difficile en complémentarité des actions du secours catholique et des restaurants du cœur de la presqu’Ile.

Pour continuer à assumer cette solidarité indispensable à de nombreuses familles et personnes en difficulté sur les 7 communes de la Presqu’ile, nous sollicitons votre générosité financière par l’envoi de dons de tout ordre à l’adresse suivante :

Secours populaire Comité de Crozon

38, rue de La Marne 29160 Crozon

Par avance nous vous remercions de votre générosité qui nous permettra de répondre à tous les besoins cruciaux durant la durée de ce confinement.

 

 

 

 

 

le PCF de Carhaix-Huelgoat réclame plus de solidarité nationale (Le Télégramme, Carhaix)

Selon la section du Parti communiste français de Carhaix-Huelgoat, « l’allocution d’Emmanuel Macron de lundi soir n’est pas à la hauteur des attentes des Français et Françaises. Rien sur la solidarité nationale concernant le retour de l’ISF, la taxation des revenus financiers et une politique volontariste pour récupérer les milliards placés dans les paradis fiscaux. Rien sur la demande de paiement à 100 % pour les salariés en chômage dû au confinement ». Dans un communiqué, le porte-parole de la section, Pierre-Yves Thomas, estime aussi que « les activités économiques non essentielles devraient être arrêtées. Il n’est pas possible d’affirmer que l’on veut protéger les populations et laisser en même temps le patronat faire repartir la production dans des secteurs qui ne sont pas immédiatement vitaux pour le pays. Rien ne justifie par ailleurs la poursuite des mesures dérogatoires au droit du travail : elles doivent être abrogées. Les réformes des retraites et de l’assurance chômage définitivement abandonnées.

Toujours pas de distribution de masque à la population ni de tests. Toujours un manque de matériels pour celles et ceux qu’il nomme des héros ! » Le PCF dit par ailleurs son « incompréhension concernant la reprise des cours scolaires à la mi-mai. Comment comprendre que l’on pourra envoyer nos enfants en classe et dans quelles conditions ? Avec ce que cela sous-entend, au-delà des enseignants, réouverture des cantines, mise au travail des Asem, des services de nettoyage, des cars scolaires… Il faut rester confiné ! Et dans le même temps les salariés sont remis au boulot. En cela il répond positivement au vœu du Medef. Le fric avant la vie », conclut-il.

Le Télégramme, 17 avril 2020

https://www.letelegramme.fr/finistere/carhaix/le-pcf-reclame-plus-de-solidarite-nationale-17-04-2020-12540716.php

Carte scolaire: le PCF demande un moratoire sur toutes les fermetures de postes dans les écoles publiques finistériennes du premier degré. Communiqué du PCF Finistère.

Communiqué du PCF Finistère – 16 avril 2020

Carte scolaire: le PCF demande un moratoire sur toutes les fermetures de postes dans les écoles publiques finistériennes du premier degré

Nous sommes en guerre, disent-ils… Nous réfutons bien sûr la pertinence de cette sémantique qui vise à étouffer le débat et préparer les sacrifices des libertés et des droits en instrumentalisant la crise, mais une chose est sûre: l’épidémie et les conséquences de la crise sanitaire amplifiée par les politiques libérales menées depuis des années impactent très fortement les enfants et l’éducation. Ce n’est pas à nos enfants d’en faire les frais!

Sortir de cette crise avec un « monde d’après » meilleur, sortir mieux armés contre d’autres catastrophes suppose d’investir avec ambition dans le service public, et en particulier le service public d’éducation et la recherche.

C’est pourquoi, en cette période d’extrême fragilisation du service public d’éducation liée à la crise sanitaire du Covid-19, aux difficultés d’assurer la continuité pédagogique dans le confinement des élèves et enseignants, et pour ne pas réagir par l’indifférence à l’engagement très fort des enseignants du premier degré et des parents pour l’intérêt pédagogique des enfants, la fédération du Finistère du Parti communiste français demande un moratoire sur toutes les fermetures de postes liées au projet de carte scolaire.

Il ne faut pas fragiliser davantage nos écoles publiques et nos enfants.

Nous remarquons que l’évolution de la démographie scolaire en Bretagne révèle une accentuation des déséquilibres territoriaux au profit de l’est breton et de l’Ille-et-Vilaine, dans une logique de métropolisation, d’attirance vers la capitale et l’axe Rennes-Nantes, attirant l’essentiel des investissements, des emplois et des actifs, au détriment de l’ouest breton. Les annonces d’ouvertures et de fermetures de postes révèlent ce déséquilibre territorial qui s’aggrave: + 36 postes en Ille-et Vilaine,, moins 2 postes dans le Finistère,  moins 5 dans les Côtes d’Armor, moins 1/2 dans le Morbihan.

L’hémorragie des postes qui été initialement programmée a été contenue grâce à la fronde légitime des élus du monde rural qui ont réussi à obtenir des moyens supplémentaires pour qu’il n’y ait pas de fermeture d’écoles en milieu rural sans accord du maire dans les communes de moins de 5000 habitants. La Bretagne devait perdre perdre au départ 41 postes dans le premier degré (et le Finistère 20 postes sur ces 41) mais finalement, les rectifications aux annonces initiales qui ont été faites en mars lui permettent de gagner 30 postes. C’est l’Ille-et-Vilaine qui bénéficie au final exclusivement de ce gain global de postes dans le premier degré, grâce à son plus fort dynamisme démographique.

Dans le Finistère, la DASEN dans sa communication a trop tendance à opposer les filières les unes aux autres en faisant le lien entre les fermetures en filière monolingue et l’ouverture de classes en filière bilingue, ce qui n’est pas un service à rendre au développement de l’enseignement en breton, que nous défendons, tout particulièrement dans le cadre de l’enseignement public bilingue.

Ainsi, la DASEN annonce trois transformations de postes en bilingue. Cette façon de tricher parait grossière, privant ces écoles du moratoire espéré sur les fermetures. C’est mal vécu, et on le comprend, par les écoles en question qui n’ont rien demandé.Cette mauvaise habitude de mettre en concurrence les filières est très dommageable pour le breton car beaucoup d’équipes sont maintenant très rétives aux filières bilingues, ce qui est évidemment très grave pour notre avenir commun à tous en Bretagne. La DASEN du Finistère porte sans scrupule cette énorme responsabilité.

Nous déplorons qu’il n’y ait que 3 ouvertures en monolingue alors qu’il restait des demandes d’écoles, justifiées par les prévisions d’effectifs sur l’année scolaire 2020-2021.

Un refus de création de poste en particulier à l’île Tudy où la DASEN refuse d’entendre que le recrutement s’est beaucoup accéléré (9 PS1 prévus à la rentrée) et les collègues vont se retrouver à 28 ou 29 de moyenne pour 2 classes. C’est inacceptable d’autant que tous les acteurs sont très soudés sur le développement de l’école et que la mairie investit beaucoup en logements sociaux. C’est la fuite sur l’école privée de Combrit assurée.

Nous regrettons surtout que l’approche gouvernementale tende à opposer des moyens sanctuarisés provisoirement dans les écoles de milieu rural tandis qu’on peut continuer à les réduire dans les écoles de quartiers urbains souvent défavorisés.

Il y a ainsi des fermetures de postes et de classes difficiles à admettre.

Brest paie un lourd tribut à ces fermetures de postes avec 4 fermetures dans les écoles Sanquer, Jacquard, Jean Macé, Kérichen.

C’est le cas aussi de Douarnenez, avec une suppression à l’école publique Victor Hugo, école d’un centre ville qui continue une dégringolade qui profite au privé dans un contexte social très difficile. La mairie de Douarnenez porte deux responsabilités : Ne pas avoir défendu l’école publique par principe. Leur mollesse est évidente. Ne pas s’engager suffisamment dans une réflexion sur le centre ville et la mixité sociale.

Les dédoublements promis en Grande Section en REP (Réseau d’éducation prioritaire) se font finalement seulement dans trois écoles mais on y supprime les postes « plus de maitres que de classe ». Il n’y a donc aucun moyen supplémentaire en REP contrairement à ce qui avait été annoncé. Avec Macron et Blanquer, une promesse en chasse une autre et ce n’est que de la com. Nos enfants méritent mieux que des effets de manche.

Le manque de moyens dans les dispositifs d’accompagnement des allophones et des primo-arrivants reste criant. A ce titre on peut regretter et dénoncer la suppression de demi poste d’UPE2A à l’école Gambetta de Morlaix, une école populaire qui a déjà perdu des moyens sur les 4 dernières années, et qui est fortement concurrencée par le privé. Il manque encore des moyens pour faire réussir les enfants dont le français n’est pas la langue maternelle, notamment sur Morlaix et Landivisiau où l’industrie et l’agro-alimentaire recrutent, et sur Brest. C’est le même problème dans le second degré où les moyens pour les allophones et primo-arrivants ne sont clairement pas à la hauteur.

Parce que la qualité de l’éducation n’a pas de prix, le Parti communiste soutient et accompagne la lutte des parents d’élèves, des personnels, des citoyens et des élus pour la défense des moyens de leurs écoles publiques.

Brest, le 16 avril 2020

Décès de camarades et sympathisants de la fédération du PCF Finistère – l’hommage de la Fédération.

Plusieurs camarades et sympathisants du PCF Finistère nous ont quittés ces derniers jours.

– Suzanne Douarinou, membre du Parti depuis 1972 et âgée de 91 ans.

– Bernadette Champon, qui habitait Fouesnant mais était désormais en maison de retraite. Elle avait 96 ans et était adhérente depuis au moins une quarantaine d’années (Denise Blanche l’a connue à son arrivée en 86). Elle était institutrice à Pleuven avant d’être en retraite.

– Jessie Charlot. Ancienne secrétaire de la cellule Alain Le Lay de Lesconil jusqu’en 2010, elle fut conseillère municipale PCF de Plobannalec Lesconil. Elle avait adhéré au PCF en 1955 et était le fer de lance des fêtes d’été du PCF Pays Bigouden, surtout celle du Travailleur de la mer.

– Michel Larzul décédé en mars d’une longue maladie. Michel, médecin psychiatre et avait travaillé notamment à l’hôpital Gourmelen de Quimper, était le fils de Denise et Basile Larzul, le frère de l’avocat Claude Larzul. Il n’était pas adhérent mais avait toujours apporté son soutien au PCF, le parti de ses parents, par des souscriptions tous les ans.

Je voudrais exprimer toute la reconnaissance des communistes du Finistère à ces camarades pour leurs décennies d’engagement pour la cause d’une société plus égalitaire, plus juste et fraternelle.

 

Nous transmettons notre sympathie aux membres des sections du Cap Sizun, de Fouesnant, de Quimper, du Pays Bigouden, aux familles et amis de Suzanne Douarinou, Bernadette Champon, Jessie Charlot, Michel Larzul.

 

Fraternellement,

 

Ismaël Dupont, secrétaire départemental du PCF Finistère.

 

Hommage à Jessie Charlot, militante communiste et cégétiste du Pays Bigouden, décédée début avril 2020 à 87 ans.

Ce matin, jeudi 16 avril 2020, des camarades du PCF Pays Bigouden nous ont informé du décès la semaine dernière, samedi 11 avril, de notre camarade de Plobannalec Lesconil Jessie Charlot, à l’âge de 87 ans.

Elle souffrait d’une maladie et de problèmes respiratoires depuis plusieurs années.
Une cérémonie sera organisée avec la famille et ses camarades du pays bigouden pour un hommage après le confinement à la salle de l’amicale laïque à Lesconil.
 

Jessie Charlot à une réunion du PCF dans le Pays Bigouden au côté de Guy Laurent (photo Patrick Gloaguen)

Ancienne secrétaire de la cellule Alain Le Lay de Lesconil jusqu’en 2010, où elle fut alors remplacée par Patrick Gloaguen, ancien pêcheur, elle fut adjointe et conseillère municipale PCF de Plobannalec Lesconil. C’était « Madame la Rouge » de Lesconil, nous dit Patrick Gloaguen, très connue et reconnue par tout le monde, une combattante.

 

Embauchée à 14 ans à l’usine Billet de Lesconil où l’on « traitait » la langoustine, le thon, le maquereau, le crabe, elle est devenue déléguée syndicale CGT et a participé au congrès national de l’alimentation à Paris en 1951. Elle est restée 7 ans dans cette conserverie jusqu’à ce que des problèmes de santé l’obligent à cesser, à 21 ans. Ensuite, elle a fait de la couture et de la broderie, des poupées de petits marins, des bigoudènes qui étaient ensuite commercialisées.

 

Elle avait adhéré au PCF en 1955 et était le fer de lance des fêtes d’été du PCF Pays Bigouden, surtout celle du Travailleur de la mer. Elle s’occupait aussi de la loterie de la CGT.

 

Toute la reconnaissance des camarades communistes du Finistère pour ses décennies d’engagement, son dévouement à la cause d’une société plus égalitaire et fraternelle.

 

Nous transmettons notre sympathie à Nelly, sa fille, bénévole sur nos fêtes d’été, à nos camarades de la section PCF du Pays Bigouden et de la cellule de Lesconil, aux bénévoles des fêtes d’été du PCF pays bigouden, toutes nos condoléances à sa famille et ses amis.
 

Hommage d’Alain Vigouroux, ancien élu communiste de Plobannalec-Lesconil, à Jessie Charlot, lui qui avait enregistré son témoignage de vie très riche en 2017: Jessie était quelqu’un de très ouvert qui avait fait des émissions avec Roger Gicquel

Carte scolaire: le PCF demande un moratoire sur toutes les fermetures de postes dans les écoles publiques finistériennes du premier degré. Communiqué du PCF Finistère.

Communiqué du PCF Finistère – 16 avril 2020

Carte scolaire: le PCF demande un moratoire sur toutes les fermetures de postes dans les écoles publiques finistériennes du premier degré

Nous sommes en guerre, disent-ils… Nous réfutons bien sûr la pertinence de cette sémantique qui vise à étouffer le débat et préparer les sacrifices des libertés et des droits en instrumentalisant la crise, mais une chose est sûre: l’épidémie et les conséquences de la crise sanitaire amplifiée par les politiques libérales menées depuis des années impactent très fortement les enfants et l’éducation. Ce n’est pas à nos enfants d’en faire les frais! 

Sortir de cette crise avec un « monde d’après » meilleur, sortir mieux armés contre d’autres catastrophes suppose d’investir avec ambition dans le service public, et en particulier le service public d’éducation et la recherche.

C’est pourquoi, en cette période d’extrême fragilisation du service public d’éducation liée à la crise sanitaire du Covid-19, aux difficultés d’assurer la continuité pédagogique dans le confinement des élèves et enseignants, et pour ne pas réagir par l’indifférence à l’engagement très fort des enseignants du premier degré et des parents pour l’intérêt pédagogique des enfants, la fédération du Finistère du Parti communiste français demande un moratoire sur toutes les fermetures de postes liées au projet de carte scolaire.

Il ne faut pas fragiliser davantage nos écoles publiques et nos enfants.

Nous remarquons que l’évolution de la démographie scolaire en Bretagne révèle une accentuation des déséquilibres territoriaux au profit de l’est breton et de l’Ille-et-Vilaine, dans une logique de métropolisation, d’attirance vers la capitale et l’axe Rennes-Nantes, attirant l’essentiel des investissements, des emplois et des actifs, au détriment de l’ouest breton. Les annonces d’ouvertures et de fermetures de postes révèlent ce déséquilibre territorial qui s’aggrave: + 36 postes en Ille-et Vilaine, + 2 dans le Finistère,  moins 5 dans les Côtes d’Armor, moins 1/2 dans le Morbihan. 

L’hémorragie des postes qui été initialement programmée a été contenue grâce à la fronde légitime des élus du monde rural qui ont réussi à obtenir des moyens supplémentaires pour qu’il n’y ait pas de fermeture d’écoles en milieu rural sans accord du maire dans les communes de moins de 5000 habitants. La Bretagne devait perdre perdre au départ 41 postes dans le premier degré (et le Finistère 20 postes sur ces 41) mais finalement, les rectifications aux annonces initiales qui ont été faites en mars lui permettent de gagner 30 postes. C’est l’Ille-et-Vilaine qui bénéficie au final exclusivement de ce gain global de postes dans le premier degré, grâce à son plus fort dynamisme démographique.

Dans le Finistère,  la DASEN dans sa communication a trop tendance à opposer les filières les unes aux autres en faisant le lien entre les fermetures en filière monolingue et l’ouverture de classes en filière bilingue, ce qui n’est pas un service à rendre au développement de l’enseignement en breton, que nous défendons, tout particulièrement dans le cadre de l’enseignement public bilingue. 

Ainsi, la DASEN annonce trois transformations de postes en bilingue. Cette façon de tricher parait grossière, privant ces écoles du moratoire espéré sur les fermetures. C’est mal vécu, et on le comprend, par les écoles en question qui n’ont rien demandé.Cette mauvaise habitude de mettre en concurrence les filières est très dommageable pour le breton car beaucoup d’équipes sont maintenant très rétives aux filières bilingues, ce qui est évidemment très grave pour notre avenir commun à tous en Bretagne. La DASEN du Finistère porte sans scrupule cette énorme responsabilité.

Nous déplorons qu’il n’y ait que 3 ouvertures en monolingue alors qu’il restait des demandes d’écoles, justifiées par les prévisions d’effectifs sur l’année scolaire 2020-2021.

Un refus de création de poste en particulier à l’île Tudy où la DASEN refuse d’entendre que le recrutement s’est beaucoup accéléré (9 PS1 prévus à la rentrée) et les collègues vont se retrouver à 28 ou 29 de moyenne pour 2 classes. C’est inacceptable d’autant que tous les acteurs sont très soudés sur le développement de l’école et que la mairie investit beaucoup en logements sociaux. C’est la fuite sur l’école privée de Combrit assurée.

Nous regrettons surtout que l’approche gouvernementale tende à opposer des moyens sanctuarisés provisoirement dans les écoles de milieu rural tandis qu’on peut continuer à les réduire dans les écoles de quartiers urbains souvent défavorisés. 

Il y a ainsi des fermetures de postes et de classes difficiles à admettre.

Brest paie un lourd tribut à ces fermetures de postes avec 4 fermetures dans les écoles Sanquer, Jacquard, Jean Macé, Kérichen.

C’est le cas aussi de Douarnenez, avec une suppression à l’école publique Victor Hugo, école d’un centre ville qui continue une dégringolade qui profite au privé dans un contexte social très difficile. La mairie de Douarnenez porte deux responsabilités : Ne pas avoir défendu l’école publique par principe. Leur mollesse est évidente. Ne pas s’engager suffisamment dans une réflexion sur le centre ville et la mixité sociale.

Les dédoublements promis en Grande Section en REP (Réseau d’éducation prioritaire) se font finalement seulement dans trois écoles mais on y supprime les postes « plus de maitres que de classe ». Il n’y a donc aucun moyen supplémentaire en REP contrairement à ce qui avait été annoncé. Avec Macron et Blanquer, une promesse en chasse une autre et ce n’est que de la com. Nos enfants méritent mieux que des effets de manche.

Le manque de moyens dans les dispositifs d’accompagnement des allophones et des primo-arrivants reste criant. A ce titre on peut regretter et dénoncer la suppression de demi poste d’UPE2A à l’école Gambetta de Morlaix, une école populaire qui a déjà perdu des moyens sur les 4 dernières années, et qui est fortement concurrencée par le privé. Il manque encore des moyens pour faire réussir les enfants dont le français n’est pas la langue maternelle, notamment sur Morlaix et Landivisiau où l’industrie et l’agro-alimentaire recrutent, et sur Brest. C’est le même problème dans le second degré où les moyens pour les allophones et primo-arrivants ne sont clairement pas à la hauteur.

Parce que la qualité de l’éducation n’a pas de prix, le Parti communiste soutient et accompagne la lutte des parents d’élèves, des personnels, des citoyens et des élus pour la défense des moyens de leurs écoles publiques. 

Brest, le 16 avril 2020

« Agir », le journal des communistes à destination des salarié.e.s et des militants d’entreprises.

« Agir », le journal des communistes à destination des salarié.e.s et des militants d’entreprises.




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Annulation et report de la fête du Viaduc – communiqué du PCF pays de Morlaix et de l’association des Amis du Viaduc.

Annulation et report de la fête du Viaduc, qui devait se tenir le 1er mai place Allende

Suite aux annonces du Président de la République, l’association des Amis du Viaduc et la section PCF du Pays de Morlaix, organisant traditionnellement leur grande fête du 1er Mai à Morlaix, ne seront pas en mesure, au vu du contexte national lié à la crise sanitaire, d’assurer leur traditionnelle manifestation politique, la fête du Viaduc.

Cette fête devait comporter un banquet (180 personnes), des concerts (Le Théâtre de la Corniche, Claude Couamme et Patricia Paulus, Célestino Lopez, etc), une rétrospective artistique des photos de Jean-Marc Nayet, des stands divers (jeux, librairie, loterie, stand politique, crêperie, associations amies: AFPS, Morlaix-Wavel), une intervention politique d’un jeune dirigeant national du PCF, Guillaume Roubaud-Quashie, animateur des initiatives du centenaire du PCF, et de la maison Aragon et Elsa Triolet.

C’est une lourde décision mais nous n’avions pas le choix : la situation de crise sanitaire et le confinement imposé pour des raisons de santé publique ne nous permettent pas d’organiser l’évènement le 1er mai, le jour de la journée internationale de défense des droits des travailleurs.

Ce sera la première fois depuis 56 ans que la fête du Viaduc ne pourra pas se tenir le 1er mai. Mais beaucoup d’autres événements culturels, artistiques, sportifs ou politiques sont bien évidemment impactés par l’interdiction justifiée des rassemblements dans la période.

Nous tenons également par ce communiqué à remercier les bénévoles, militants et sympathisants, professionnels, habitants de la région de Morlaix, qui permettent chaque année la bonne tenue de cette fête populaire réunissant tous les ans plusieurs centaines de personnes et sans qui cette dernière n’existerait pas.

Nous n’abandonnons pas l’idée qu’une 56e « Fête du Viaduc » sous un autre format puisse se faire après l’été, par exemple à l’automne prochain.

L’association des amis du Viaduc et le PCF Pays de Morlaix souhaitent bon courage à tous dans cette période compliquée d’épidémie du Coronavirus et remercient l’ensemble des habitués de la fête du 1er mai pour leur soutien.

L’association des amis du Viaduc et le PCF Pays de Morlaix.

 

Fête du Viaduc 2019

Fête du Viaduc 2019

Fête du Viaduc 2019


 

 

Vidéo : « Précarité, pauvreté, exclusion un autre visage de nos territoires ».

JEUDIS ROUGES
Comprendre, Agir, Riposter !

Saison 2019/2020 et second du cycle La Bretagne en vrai.

La Bretagne en vrai, loin des cartes postales, d’une région en carton pâte dont on nous rebat les oreilles.
Loin des plages, du farniente,des menhirs, des calvaires…
Tiens au fait en parlant de calvaires qu’en est il des cohortes de travailleurs pauvres, des exclus, des réfugiés, de la misère dans notre département ?

Loin de nous l’idée de dresser un tableau apocalyptique mais d’aborder avec des spécialistes un sujet généralement ignoré ou à tous le moins minimisé.

Nous avons invité pour présenter ce dossier et en débattre des représentants de deux associations reconnues au plan national et départemental, le Secours Populaire Français et le Secours Catholique.

Regards croisés du Secours Populaire Français avec Françoise Le Lann et Yves Guiriec membres du comité départemental et du Secours Catholique avec Isabelle Biseau présidente de la délégation départementale et Ludovic Raulin délégué diocésain.

Plus d’information contactez : pcfpaysdequimperle@gmail.com

Organisé par le réseau d’initiatives « partage des savoirs » du PCF en Bretagne sud.

Liens :

Intervention d’Emmanuel Macron : assez de blabla, les Français veulent des actes. Communiqué du PCF Finistère – 13 avril 2020

Communiqué du PCF Finistère – 13 avril 2020

Intervention d’Emmanuel Macron : assez de blabla, les Français veulent des actes : l’annonce d’une date ne fait pas une politique efficace de réponse à la crise sanitaire et économique !

Pour les communistes finistériens, l’intervention d’Emmanuel Macron ce soir n’est pas à la hauteur.

Au delà de l’annonce d’un déconfinement le 11 mai, dont on peut se demander s’il n’est pas trop précoce, anticipé sans justification sanitaire, pour répondre d’abord à des besoins et pressions économiques, où sont les mesures fortes tant attendues ? Où est la rupture avec les politiques conduites ces dernières décennies ?

Le manque de matériel médical du plus basique au plus perfectionné exige immédiatement une conversion industrielle sous l’autorité de l’État français. Plus largement, un véritable renouveau industriel s’impose pour que ce qui est essentiel à la Nation soit désormais produit en France. Il n’est plus possible de voir des territoires entrer en compétition pour obtenir des masques, des blouses et de l’équipement. C’est à l’État de mettre en œuvre la planification médicale pour sauver davantage de vies et doter sans délai les hôpitaux, les EHPAD, l’aide à domicile, du matériel et des produits dont ils ont besoin.

Derrière les paroles, notre pays, parmi les premières puissances mondiales, ne dispose toujours pas d’une stratégie pour fournir toutes les protections nécessaires à la population et aux salariés. La priorité devrait porter sur la production et la mise à disposition de matériels de protection et de tests en grand nombre, permettant d’engager un processus de déconfinement maîtrisé ainsi qu’une grande politique de prévention.

Les activités économiques non essentielles devraient être arrêtées. Il n’est pas possible d’affirmer que l’on veut protéger les populations et laisser en même temps le patronat faire repartir la production dans des secteurs qui ne sont pas immédiatement vitaux pour le pays. Les activités de construction d’armement, dans notre département, en particulier, ne sont pas des activités vitales, ni celles liées au BTP. Rien ne justifie par ailleurs la poursuite des mesures dérogatoires au droit du travail : elles doivent être abrogées. Les réformes des retraites et de l’assurance chômage définitivement abandonnées.

Alors que notre système de santé a été considérablement fragilisé par trente ans d’une politique de casse de l’hôpital au nom de la rentabilité et de l’austérité qui ont conduit à supprimer 100 000 lits et de nombreux postes nécessaires, les moyens prévus pour le renforcer sont très insuffisants. Quant à l’aide financière annoncée pour les plus précaires, aucun montant précis n’est avancé alors même que les difficultés financières de nos concitoyens s’aggravent chaque jour.

Il faut en finir définitivement avec l’austérité budgétaire en France et en Europe et mettre un terme aux cadeaux sans limites aux actionnaires et aux grandes fortunes. Ce n’est pas à la France qui travaille de payer les conséquences de la crise sanitaire. L’impôt sur la fortune doit être rétabli. Les revenus financiers doivent cotiser à la protection sociale. L’évasion fiscale doit être combattue. L’austérité budgétaire érigée en règle des traités de l’Union européenne doit être définitivement abandonnée et la BCE doit se mettre au service des politiques d’investissements des Etats pour répondre à la crise économique, sociale et sanitaire. Pour ceux dont l’activité s’est arrêtée, le chômage partiel doit être pris en charge par l’Etat à 100%. Les prix des produits de première nécessité (carburant, énergie, alimentation, hygiène,…) doivent être encadrés par le Gouvernement, sans laisser les grandes surfaces augmenter leurs prix.

C’est le moment d’engager de vraies ruptures. En commençant par la mise en débat d’une nouvelle loi de santé publique construite avec les personnels, d’un plan de relance industrielle et de la recherche. Par le développement d’une politique de solidarité et de coopération en Europe et dans le monde pour faire face à l’épidémie mondiale, à ses conséquences sanitaires, sociales et économiques.

Fédération du Finistère du Parti communiste Français, 13 avril 2020.

Vidéo : Pourquoi ont-ils tué Jaurès? Une conférence d’Ismaël Dupont.

Pourquoi ont-ils tué Jaurès? – Mardi de l’éducation populaire à Morlaix – conférence d’Ismaël Dupont, 11 février 2020

« Jean Jaurès, une vie au service de l’émancipation humaine »

– La République, l’humanisme et la lutte des classes

– La révolution socialiste en construction

– Laïcité et combat anti-raciste

– La Paix, l’égalité et la coopération entre les peuples pour visée

Ismaël Dupont, auteur d’une maîtrise de philosophie sur l’œuvre de Jean Jaurès en 2001, a présenté la vie, l’œuvre, et le contexte historique des engagements du grand leader socialiste, idéaliste et marxiste, collectiviste et défenseur au cas par cas du rassemblement de la gauche pour conquérir des avancées d’étape pour les travailleurs, partisan d’un évolutionnisme révolutionnaire, défenseur de la laïcité et d’une politique des droits de l’homme, patriote et internationaliste, défenseur de la Paix. 40 personnes ont assisté à la conférence qui a duré deux heures ce mardi 11 février 2020. Elle s’est terminée par la lecture des comptes rendus féroces par la presse locale de droite catholique et de centre-gauche de la venue de Jaurès à Morlaix, le 5 avril 1900.

 

La foule devant le café du Croissant, à Paris, après l’assassinat de Jean Jaurès, le 31 juillet 1914.

 

Article paru dans l’Humanité :

« JAURÈS ASSASSINÉ »

Un jour dans l’Humanité. Au lendemain de la mort de son directeur-fondateur, le journal est partagé entre hommage, compte-rendu des manifestations pour la paix et appel à l’« Union sacrée »… (4/34)

Terrible nouvelle, reçue ainsi par Paul Desanges, médecin, écrivain et militant : « Le matin vers 7 heures, je me levais pour ramasser sur le paillasson la bouteille de lait et le journal. La première page de l’Humanité s’encadrait d’une large marge noire. Un titre énorme la barrait dans toute sa largeur : Jaurès assassiné.

Je reçus le coup en pleine figure, tellement brusque, inattendu, que je ne ressentis rien, qu’une immense stupeur… Nous lui avions laissé à lui seul, ou presque, la tâche surhumaine de résister aux forces qui précipitaient le monde vers la guerre. Nous n’avions pas su le protéger contre elles, ce qui aurait été nous protéger nous-mêmes… Lui abattu, aucune digue, aucun rempart ne se dressait plus entre nous et la guerre imminente. » (1)

Jean Jaurès a tout tenté pour fédérer les peuples d’Europe, empêcher le grand massacre. Devant la montée du péril, il déploie une intense activité. Le 25 juillet, Jaurès prononce un discours à Lyon-Vaise, presque une oraison funèbre : « Chaque peuple apparaît dans les rues de l’Europe avec sa petite torche à la main, et maintenant voilà l’incendie… Citoyens, je dis ces choses avec une sorte de désespoir, il n’y a plus, au moment où nous sommes menacés de meurtre et de sauvagerie, qu’une chance. C’est que le prolétariat rassemble toutes ses forces… que le battement des cœurs écarte l’horrible cauchemar. » Toujours en juillet, Jaurès est la cible d’appels explicites au meurtre de la part de Maurice de Waleffe dans l’Écho de Paris, de Léon Daudet et de Charles Maurras dans l’Action française.
Le 28 juillet 1914, l’Autriche-Hongrie entre en guerre
Devant ce déferlement de haine, il manifeste prescience et courage, lorsque rencontrant Paul Boncour, il lui confie : « Ah, voyez-vous, tout faire pour empêcher cette tuerie. Ce sera une chose affreuse… D’ailleurs on nous tuera d’abord, on le regrettera peut-être après. »

28 juillet : l’Autriche-Hongrie entre en guerre. Le 29, alors que l’empire tsariste mobilise, Jaurès se rend à Bruxelles à la réunion du Bureau socialiste international pour tenter d’organiser la résistance. De retour à Paris, le 31, paraît dans l’Humanité son dernier article où filtre une mince note d’espoir : « C’est le perpétuel éveil de la pensée et de la conscience ouvrières, là est la vraie sauvegarde, là est la garantie de l’avenir. » Ce même jour, la Belgique inquiète mobilise. Jaurès conduit en fin d’après-midi une délégation socialiste auprès du gouvernement. Abel Ferry, neveu de Jules Ferry et jeune sous-secrétaire d’État aux Affaires étrangères dans le gouvernement Viviani, le reçoit. Jaurès lui dit : « Vous êtes les victimes d’une intrigue russe : nous allons vous dénoncer, ministres à tête légères, dussions-nous être fusillés. » Abel témoigne : « Je mets en fait que si Jaurès avait pu le lendemain matin dans son journal la développer (cette thèse), elle eût eu, en Angleterre, un tel retentissement que peut-être celle-ci, au moins dans les premiers jours, ne se fût pas prononcée pour la France, et qu’elle eût brisé, en France même, cette unité nationale qui allait se faire autour de son cercueil. » (2)

Le 1er août, l’Allemagne décrète la mobilisation générale et déclare la guerre à la Russie. Le 2, la France mobilise. Le 3, l’Allemagne déclare la guerre à la France et ses armées amorcent l’invasion de la Belgique et du Luxembourg. Le 4, le Royaume-Uni, après la violation de la neutralité belge, déclare la guerre à l’Allemagne. La « bataille des Frontières » va commencer.

Dans l’Humanité du 1er août, Marcel Cachin retrace les démarches de Jaurès, mais non sans ambiguïté : « Notre pauvre ami… devait à cette table du journal écrire l’article décisif par lequel aurait été dégagée la responsabilité de notre parti. » Albert Thomas, futur ministre de l’Armement, appelle au calme, tandis que la CGT, emmenée par Léon Jouhaux, abdique ses engagements pacifistes.

Pourtant, toute une rubrique rend compte de « l’agitation contre la guerre ». Meetings et réunions sont annoncés pour nombre de sections socialistes et de comités syndicaux. Le journal cite les manifestations imposantes contre la guerre d’Ivry et de Tarare. Des réunions se tiennent pour imposer la paix : le comité ouvrier de l’alimentation parisienne, les ouvriers coiffeurs syndiqués, la fédération nationale des travailleurs du bâtiment, la 3e section socialiste, celles de Drancy et de Montrouge. Partout des foules se mobilisent. Mais comme l’a écrit Serge Wolikow, « Loin que tout ait été joué dans l’été 1914, l’ancien socialisme est progressivement englouti avec la disparition de l’internationalisme ouvrier, avec la perte d’identité de classe des partis socialistes ». Ainsi, Gustave Hervé, l’homme du drapeau dans le fumier, se métamorphose en superpatriote. La déferlante nationaliste et revancharde, à l’œuvre depuis des années, emporte les serments de grève générale.

Le président du Conseil, le socialiste René Viviani, afin de bien marquer vis-à-vis de l’opinion française et internationale que le kaiser est l’agresseur, a l’habileté de faire reculer les troupes de couverture à 10 kilomètres de la frontière. Et la brutalité des troupes allemandes dans les villages, autour de Longwy comme en Belgique, donne force au sentiment de défense nationale. Il faudra peu de temps pour que les ravages de la Grande Guerre engendrent la révolte.

(1) Récit autobiographique inédit, aimablement communiqué par Paul Recoursé.
(2) Carnets secrets 1914-1918, préfacede Nicolas Offenstadt, texte revu et notes établies par André Loez, éditions Grasset.
Dans l’Humanité du 1er août 1914 par la rédaction:

« À notre directeur, quelque crime toujours précède les grands crimes… L’hécatombe exécrable que préparent à cette heure, dans leurs ténèbres, les partis militaires et les nationalismes de tous les pays aura eu pour prélude un monstrueux assassinat. Le citoyen Jaurès, notre ami, notre père, notre maître… a été assassiné hier… Puisse le sang du juste qui vient de périr à son poste, victime de haines inexpiables, soulever dans le monde une si grande horreur que les peuples… y trouvent la force d’arrêter – il en est temps encore — le bras des égorgeurs. C’est le vœu que, devant le cadavre sanglant de son directeur, la rédaction de l’Humanité formule ici de toute la force de son cœur. »

Nicolas Devers-Dreyfus

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère. 10/ Denise Larzul (1922-2009): une grande résistante du pays quimpérois

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère.

10/ Denise Larzul (1922-2009): une grande résistante du pays quimpérois

Denise Larzul, Goyat de son nom de jeune fille, est née dans l’Orne en 1922 et demeurait à Ergué-Armel (commune rattachée à Quimper en 1960). Elle s’engagea dès sa majorité en 1943 dans la Résistance à l’occupant nazi et à ses collaborateurs. Elle fut intégrée dans la 1ère compagnie « Sous-marin Curie » du bataillon « La Tour d’Auvergne » des FTPF de Quimper et sa région.

Recherchée par la Gestapo, elle entra dans la clandestinité et eut la surprise de retrouver au maquis de Langolen son père Jean-Louis Goyat dont elle ignorait jusqu’alors l’engagement dans la Résistance.

Elle participa aux combats pour la libération du Sud-Finistère, notamment ceux de Concarneau, de la presqu’île de Crozon et de Quimper, sous la direction de Jean Mével son chef de compagnie. Le relevé officiel des actions de résistance de Denise Larzul recense notamment des attentats (au moins à 6 reprises) contre des trains de munitions, de ravitaillement pour les nazis, diverses actions contre les administrations vichystes au service de l’occupant.

C’est en reconnaissance de cette participation active à la lutte contre les nazis et leurs collaborateurs que le Lieutenant-Colonel Berthaud, chef départemental des FFI la nomme au grade d’adjudant en exécution des instructions du Gouvernement français d’Alger.

Dans le rapport qu’il établit le 19 novembre 1944, le capitaine Kervarec commandant du bataillon « la Tour d’Auvergne » notait que mademoiselle Denise Goyat était détentrice des archives secrètes du bataillon qui lui avaient été confiées, avait réalisé des liaisons nécessaires à la bonne marche de la Résistance et participé aux combats pour la Libération. Infirmière bénévole, elle a également soigné, relevait-il, les malades et blessés, tant à l’arrière qu’en 1ère ligne. Il notait enfin dans son rapport qu’elle avait secondé son chef de compagnie et même remplacé celui-ci pendant son internement à la prison Saint-Charles de Quimper, et cela mérite d’être relevé dans des fonctions rarement occupées par une jeune femme à cette époque.

La Croix de Guerre avec étoile d’argent lui a été décernée par les autorités après la Libération.

Denise Goyat se marie après la guerre avec Basile Larzul, instituteur bigouden rencontré dans la Résistance qui fut par la suite directeur au CIO de Quimper.

Elle a par ailleurs été une sportive émérite dans les années d’après guerre. Membre active de l’association gymnique « La Quimpéroise », elle se distinguait dans plusieurs disciplines : les agrès, les barres parallèles notamment, et le basket dont elle fut pendant une longue période capitaine de l’équipe féminine. Elle participa dans ces deux disciplines à des nombreuses compétitions dans la région quimpéroise et en Bretagne.

Denise Larzul avait adhéré au Parti Communiste Français en 1946, elle était membre de la section de Quimper, d’abord à la cellule Ambroise Croizat des organismes sociaux où elle travaillait, puis à la cellule Arthur Quéinec(1) qui rayonnait sur le quartier d’Ergué-Armel La Tourelle.

Elle est décédée le 18 juin 2009.

Une salle municipale porte son nom, « Espace Denise Larzul » dans son ancien quartier d’Ergué-Armel allée Louise Michel à Quimper.

Note biographique établi par Piero Rainero.

(1) résistant quimpérois fusillé par les nazis au Poulguen à Penmac’h en 1944.

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère. 9/ Pierre Le Rose

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère.

9/ Pierre Le Rose

Marie-Pierre Le Rose et sa sœur ont fait don à l’hiver 2015-2016 à la Fédération du Parti Communiste Français du Finistère des archives de leur père, ancien résistant et ancien secrétaire départemental du Parti Communiste du Finistère, puis adjoint au maire à Concarneau, un militant exceptionnel qui a consacré sa vie à ses idéaux de justice sociale et de progrès. Un homme que nous admirons beaucoup, d’une grande qualité humaine, en qui nous voyons un exemple et un modèle de rigueur politique et morale et de dévouement.

Ce fut une grande joie et un honneur pour nous de pouvoir explorer pendant plusieurs mois les traces d’un intérêt exceptionnel de ce passé de militant, ses documents issus de la Résistance, du CNR, ses lectures communistes, ses rapports, ses comptes rendus de réunions de cellules et de sections, et à travers cela, de restituer une époque passionnante et inspirante de notre histoire.

Nous avons commencé à lire les compte rendus de réunions de sections, de cellules, de comité de rédaction « d’Ouest-Matin », de comités fédéraux de Pierre Le Rose, alors secrétaire départemental du Parti Communiste, en 1955-1956, dans un contexte de guerre d’Algérie, de réorientation par rapport à l’héritage de Staline suite au XXe congrès, d’effort constant pour renforcer l’audience du parti communiste dans les masses et pour réaliser les conditions d’un rassemblement populaire à gauche.

On y découvre un PCF fort dans le Finistère (2533 adhérents, 2 sièges de députés, le 2e parti en nombre de voix aux élections législatives de début 1956), avec une implantation dans les quartiers, les entreprises. Un Parti qui est relativement serein, avec de forts consensus, sans beaucoup de débats idéologiques et politiques contradictoires, même si parfois on voit des doutes, des désaccords et des contradictions affleurer, mais avec un effort qui est dirigée surtout vers l’action, l’organisation, la « propagande » et l’explication auprès du grand public, et une très forte préoccupation pour les problèmes sociaux quotidiens de la population. Le Parti est organisé en cellules, plus ou moins active, il s’appuie sur une presse importante, y compris avec une dimension départementale et régionale (Ouest-Matin), et un travail collectif considérable, même si comme aujourd’hui, des problèmes d’organisation existent. Il est amusant de découvrir dans ces carnets le fonctionnement du Parti et son quotidien, il y a plus de 60 ans, avec des différences importantes de contexte mais aussi beaucoup de similitudes avec les préoccupations et discours actuels des adhérents du Parti Communiste.

Pierre Le Rose est le fils de Théophile Le Rose, né à Concarneau le 11 février 1900, qui était lui-même un militant communiste.

 

Engagé à 18 ans, Théophile Le Rose était au dépôt de Brest au moment des événements faisant suite aux révoltes de la Mer Noire. Il était ami avec Théo Le Coz qui sera plus tard directeur de La Bretagne ouvrière, paysanne et maritime.

Voilier, Théophile succéda à son père à la tête de la voilerie artisanale et familiale employant cinq ouvriers. Pierre Le Rose est l’un de ses deux fils, qui naît le 10 février 1923 à Concarneau.

Théophile participe au mouvement populaire qui se développe après février 1934. Il adhère au Parti Communiste en 1935 et est présent dans les différentes activités du Front Populaire (campagne électorale de 1934 où Pierre Guéguin entre au Conseil Général, de 1935 avec l’élection aux municipales de la liste de front commun, de 1936 avec la victoire aux législatives).

Il participe au soutien à l’Espagne Républicaine (accueil des réfugiés, organisation des Brigades Internationales).

Il organise la manifestation départementale du Front Populaire le 7 juin 1936 à Concarneau, prépare la première fête de la Bretagne du Parti Communiste à Concarneau en août 1936 avec Marcel Cachin, réceptionne et achemine Jacques Duclos en novembre 1937. Théophile Le Rose développe aussi des relations étroites avec Alain Signor, élu au Comité Central au Congrès d’Arles en 1937. Il décède après la fête de l’Humanité de Garches, le 8 juillet 1938.

Son fils, Pierre Le Rose, commence à s’intéresser à la vie politique à partir des événements de 1934 et de 1936, de la construction du Front Populaire. Il participe aux manifestations comme enfant, lit « l’Huma » à laquelle son père est abonné. Il vend des Bonnets phrygiens, insignes du Front Populaire, à la manifestation du 7 juin 1936: Pierre a alors 13 ans. Son père décède quand Pierre atteint sa quinzième année.

En 1940, à dix-sept ans, il quitte l’école pour prendre la direction de la Voilerie qu’avait conservée sa mère au décès de Théophile. Il conserve un contact avec le Parti, désormais clandestin après les accords germano-soviétiques, et il a connaissance des premiers tracts du Parti Communiste, alors plus que jamais persécuté: l’appel du 10 juillet 1940 notamment.

Au printemps 1943, avec une équipe de jeunes amis, il constitue les premiers groupes de FTP de la région de Concarneau. Parallèlement, en liaison avec Alphonse Duot, secrétaire de la section clandestine du Parti à Concarneau (reconstituée à la suite des arrestations de 1942), il organise les groupes de la J.C, le Front National et plus tard les F.U.J.P et le Front Patriotique de la Jeunesse. Il rédige et confectionne des tracts, des journaux écrits à la main (« L’étincelle », organe du Parti et des J.C, « l’Insurrectionnel », bulletin du Front National). Il participe aux diverses actions des FTP, à la propagande du Parti et des Jeunesses Communistes, au recrutement.

Au Printemps 1944, Pierre Le Rose participe à la création du Comité Local de Libération dont il devient le Secrétaire. Désigné par ses camarades de la Libération (le 15 août 1944 à Quimper, Concarneau n’est pas encore libérée), il devient membre du Comité Départemental de Libération pour représenter les « Forces Unies de la Jeunesse Patriotique ». Il contribue dans ce cadre à la mise en place des délégations spéciales en remplacement des institutions de Vichy et à la réintégration des Conseils Municipaux dissous en 1939 par Daladier: Concarneau, Guilvinec, Léchiagat, etc.

Il devient membre actif du Front National (l’organe unitaire de la Résistance créé par les Communistes pour fédérer largement la résistance intérieure) pour lequel il fait ses premiers meetings (Douarnenez, avec Albert Trévidic), à Concarneau aux rassemblements des J.C dont il est membre du Bureau Régional. Pierre le Rose est coopté au Comité Régional du Parti Communiste mi-décembre 1944.

Il prend la parole au Congrès du Front National présidé par Joliot-Curie en janvier 1945. Il est élu aux Etats généraux de la Renaissance Française le 14 juillet 1945. Pierre Le Rose était dans la délégation du Finistère au Congrès des JC constitutif de l’U.J.R.F début avril 1945.

Délégation du Finistère au Congrès de Strasbourg du PCF en 1947: Daniel Trellu, Gabriel Paul, Pierre Le Rose, Marie Lambert

En mai 1946, Pierre Le Rose est élu au secrétariat fédéral du Parti Communiste (dont Marie Lambert, première députée femme du Finistère à la Libération, devint première secrétaire). Il restera à cette fonction sous la direction de Daniel Trellu (1949-1952) et sera élu secrétaire fédéral en février 1953. En mars 1956, Pierre Le Rose devient permanent d’Ouest Matin à l’agence de Brest et il fait son retour à Concarneau la même année. Il est secrétaire de la section de Concarneau entre 1957 et 1968. Des raisons de santé ne lui permettront pas de militer pendant quelques années et il quittera le Comité fédéral en 1968, pour y revenir en 1970 lors de la division du PCF finistérien en deux fédérations. Il sera élu trésorier fédéral en 1979.

Pierre Le Rose, infatigable militant, s’est aussi investi à la présidence des parents d’élèves du lycée dans le cadre de la FCPE, à l’ANCR, il a été secrétaire du Comité du souvenir de Châteaubriant, secrétaire du comité de jumelage de Concarneau dans lequel il s’est beaucoup investi pour développer, par-delà les souvenirs douloureux de la guerre, la fraternité franco-allemande. En 1977, il devient conseiller municipal de Concarneau et responsable du groupe communiste de 1977 à 1983.

Ismaël Dupont

 

Marcel Cachin à la fête de la Bretagne avec le comité fédéral du Finistère et Pierre Le Rose