Category: Mémoire PCF

7 mars 2024, Gare de Brest – Hommage de la section PCF de Brest à Pierre Sémard fusillé par les Nazis le 7 mars 1942

La section du Pays de Brest du PCF invite à participer à la commémoration de l’assassinat de Pierre Sémard livré par Vichy aux nazis, qui l’ont fusillé le 7 mars 1942 .
Cette cérémonie aura lieu Jeudi 7 mars à 11 h 30 devant la stèle de la gare de Brest.
Pierre Sémard était  secrétaire général de la Fédération CGT des cheminots et dirigeant du Parti communiste français, dont il fut le premier secrétaire général.

Alors qu’il coule dans les veines du continent européen un venin de couleur brune comme si aucune leçon n’avait été retenue de l’histoire, il est important de rendre hommage à ceux qui se sont battus contre le fascisme et pour la paix.

 

Comptant sur votre présence
Bien cordialement
Jean-Paul Cam
 

Pierre SEMARD, fusillé le 7 mars 1942. 
Pierre Sémard est né le 15 février 1887 à Bragny-sur- Saône dans une famille de cheminots. Devenu cheminot lui-même, Pierre Sémard s’engage activement dans le syndicalisme. Il devient le secrétaire général de la Fédération des cheminots CGT en juin 1921, de la Fédération des cheminots CGTU après la scission, puis de nouveau avec la CGT réunifiée en 1936.
La famille Pierre Sémard habitait au 65 avenue Secrétan dans le 19èarrondissement où se trouve aujourd’hui un nouvel immeuble des HLM.
En 1939, à la déclaration de guerre, Pierre Sémard est réquisitionné comme cheminot et doit s’installer avec sa famille à Loches en Indre et Loire. C’est dans cette ville qu’il est arrêté, en octobre 1939, par le gouvernement de l’époque en vertu d’un décret qui interdit le Parti Communiste Français.
Alors que l’armée allemande envahit le pays, Pierre Sémard est maintenu en détention au camp de Gaillon dans l’Eure d’où les autorités de Vichy le livreront plus tard comme otage à l’occupant.
Durant sa captivité, Pierre Sémard, malgré son internement, réussit à garder le contact avec les syndicats clandestins, il sera un personnage-phare dans la mobilisation des Cheminots contre les nazis.
Il apporte ses conseils, rédige des appels au combat et dans sa dernier lettre avant d’être fusillé, il lance un ultime appel à ses amis cheminots :  » Je meurs avec la certitude de la libération de la France. Dites à mes amis cheminots qu’ils ne fassent rien qui puisse aider les nazis. Les cheminots me comprendront, ils m’entendront, ils agiront. Adieu chers amis, l’heure de mourir est proche. Mais je sais que les nazis qui vont me fusiller sont déjà des vaincus et que la France saura poursuivre le bon combat ».
Les cheminots joueront un rôle considérable dans ce qu’on a appelé « la bataille du rail ».
Le 6 mars 1942, Pierre Sémard est transféré à la prison d’Évreux et remis le lendemain aux autorités allemandes pour être fusillé comme otage, le lendemain.
Juliette, l’épouse de Pierre Sémard, fut elle aussi arrêtée le 7 août 1941, elle avait assuré durant l’internement de son mari la liaison avec la direction clandestine des cheminots. Jugée le 5 janvier 1942, elle fut condamnée à 8 ans de travaux forcés. Déportée à Ravensbrück, elle fut rapatriée le 24 juin 1945.
Avec la complicité de son épouse, Pierre Sémard avait, jusqu’à son exécution, tenu une place considérable dans la direction de la Résistance cheminote. Cette place lui a été reconnue officiellement au titre de la Résistance Intérieure Française. Pierre Sémard est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris.

 
Attention, nouvelle adresse mail de la section : pcf.sectionbrest@gmail.com

 

Entrée au panthéon de Missak et Mélinée Manouchian: l’hommage du PCF Morlaix du 21 février 2024 dans la presse

Le Télégramme, 22 février 2024

 

Ouest-France, 22 février 2024

Panthéonisation de Manouchian: Communiqué du PCF Quimper

 

Ouest-France, 23 février 2024

 

À Manouchian, la France reconnaissante.

Les communistes du pays de Quimper saluent avec émotion l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian et de sa femme Mélinée, et à travers eux celle des résistants communistes de l’Affiche rouge et de la FTP-MOI, Arméniens, Polonais, Roumains, Hongrois, Tchèques, Espagnols, Italiens, et même des Bretons… Beaucoup étaient juifs. Avec cet hommage national c’est la Résistance communiste et celle des « Étrangers et nos frères pourtant » qui sont enfin reconnues dans leur rôle essentiel pour la Libération de notre pays.

Nous nous félicitons que la ville de Quimper participe à cette reconnaissance nationale par la décision de ses élus lors du conseil municipal du 1er février de donner le nom de Missak et Mélinée Manouchian à un rond-point du Boulevard de France, c’était une demande portée de longue date par les communistes de notre ville.

La France, ce pays qu’ils avaient fait leur pour ses idéaux issus de la Révolution française, mais qui ne leur a pas accordé sa nationalité.

Face à la montée du fascisme, Missak et Mélinée Manouchian s’engagent en 1934 au parti communiste. C’est aussi l’année de leur mariage.

Front Populaire, écrasement de la République espagnole, invasion de la France par les armées nazies…

Interné comme communiste, puis libéré, Missak reprend ses activités clandestines.

En février 1943 il prend sous la direction de Joseph Epstein, la tête d’un détachement de résistants communistes FTP -MOI, Francs-tireurs et partisans Main d’œuvre immigrée.

Sabotages, exécution du colonel allemand Ritter responsable en France du STO…leurs actions font mal à l’Occupant.

Mais ce sont des policiers français des brigades spéciales qui vont mener la traque pendant de longs mois et faire tomber tout le groupe.

Joseph Epstein arrêté en même temps que Manouchian ne sera jamais identifié et sera fusillé plus tard sous le nom de Joseph Estain.

Torturés par la police française, remis à la Gestapo, à nouveau torturés, les 23 membres du groupe sont condamnés à mort par un tribunal de guerre allemand, 22 fusillés le 21 février 1944 au Mont Valérien, Olga Bancic sera guillotinée en Allemagne.

Les nazis veulent en faire une opération de propagande en désignant avec l’Affiche rouge la Résistance comme l’Armée du crime, aux mains des étrangers, des judéo-bolcheviques…

Opération qui échoue lamentablement.

L’histoire du groupe Manouchian popularisée par le poème d’Aragon mis en musique ensuite par Léo Ferré fait résonner encore aujourd’hui les valeurs de liberté, de fraternité, d’engagement.

Les lettres qu’ils ont laissées parlent de paix et de bonheur pour ceux qui vont survivre.

En ces temps où la question de la nationalité fait l’objet de graves remises en cause, où les traditions d’accueil et de solidarité sont battues en brèche, pour le plus grand profit des porteurs des idées de haine et de xénophobie, écoutons Manouchian devant le tribunal de guerre allemand, s’adressant aux collaborateurs français présents :

« Nous avons combattu pour la France, pour sa Libération. Vous avez hérité de la nationalité française, nous nous l’avons méritée »

Comme ils ont mérité leur place au Panthéon.

Le 11 avril prochain, aux Halles St François , les communistes du pays de Quimper auront le plaisir de recevoir pour une conférence publique Gérard Streiff auteur du livre « Missak et Mélinée Manouchian. Un couple en Résistance » préfacé par Didier Daeninckx. »

Yvonne Rainero

co-secrétaire de la section PCF du pays de Quimper, élue communiste de la ville

Discours d’hommage d’Ismaël Dupont pour le PCF Finistère à Missak et Mélinée Manouchian et aux 23 FTP-MOI du groupe Manouchian le 21 février 2024 à Brest et Morlaix pour l’entrée au Panthéon de Missak et Mélinée

 

« Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes

Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants

L’affiche qui semblait une tache de sang

Parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles

Y cherchait un effet de peur sur les passants »

Sur l’AFFICHE ROUGE de la Propagande Nazie, au-dessus des images d’attentats, d’un corps criblé de balles, de déraillements, et d’armes censées identifier les résistants à des criminels, les visages et les noms de dix camarades arrêtés à la mi-novembre 1943.

Dix sur vingt-trois du groupe Manouchian qui furent condamnés à mort, dont 21 exécutés avec Missak, leur commandant militaire, le 21 février 1944, au Mont Valérien, il y a 80 ans, jour pour jour.

A l’affiche en haut, de gauche à droite:

Szlama Grzywacz : 35 ans, juif polonais, de Wolomin, communiste depuis 1925, qui logeait chez les Krasucki avant guerre, de la même ville que la famille de Henri Krasucki.

Thomas Elek : 20 ans, juif hongrois, né à Budapest, dans une famille d’intellectuels communistes qui émigre en France en 1930. Il quitte le lycée Louis Le Grand pour s’engager dans la Résistance en 1941.

Wolf Wajsbrot: 19 ans, juif polonais né à Krasnik. Apprenti mécanicien engagé dans les FTP-MOI en 1942.

Robert Witchitz, 20 ans, né dans le département du Nord, d’une famille juive polonaise. Le jeune homme milite à la Jeunesse communiste et travaille comme ajusteur.

Moska ou Maurice Fingercweig dit « Marius ». Né à Varsovie en 1923. Ouvrier tapissier, militant de la Jeunesse communiste, il s’engage dans le 2e détachement juif des FTP-MOI et prend part à des actions armées.

Son père et ses deux frères sont morts en déportation.

Plus bas :

Joseph Boczov: 38 ans. Juif hongrois, c’est un chimiste, spécialiste des explosifs. Communiste depuis longue date, ancien des Brigades Internationales, il devient chef du détachement FTP-MOI, qui se spécialise dans le déraillement de trains transportant des troupes et du matériel de guerre allemands.

A sa droite :

Spartaco Fontano, 22 ans, fils d’antifascistes italiens réfugiés en France après sa naissance. Il interrompt ses études à l’École des arts et métiers en 1942 pour rejoindre les FTP.

A son père, sa mère, sa sœur, il écrit : « Ma mort n’est pas un cas extraordinaire, il faut qu’elle n’étonne personne et que personne ne me plaigne, car il en meurt tellement sur les fronts et dans les bombardements qu’il n’est pas étonnant – que moi, un soldat, je tombe aussi. »

Célestino Alfonso, 28 ans, menuisier, espagnol, responsable des Jeunesses Communistes à Ivry, Combattant et commissaire politique dans les Brigades Internationales où il a dû croiser notre Henri Tanguy, devenu Rol-Tanguy suite à la mort de son copain Rol pendant la Guerre d’Espagne.

« La mort n’éblouit pas les yeux des partisans », le vers des Strophes pour ce souvenir d’Aragon, poème chanson sous le nom de l’Affiche Rouge avec Léo Ferré, s’applique si bien à sa dernière lettre de condamné à mort, écrite le 21 février 1944 à ses parents, ses frères et sœurs, sa femme et son fils :

« Je ne suis qu’un soldat qui meurt pour la France.

Je vous demande beaucoup de courage comme j’en ai moi-même: ma main ne tremble pas, je sais pourquoi je meurs et j’en suis très fier.

Ma vie a été un peu courte, mais j’espère que la vôtre sera plus longue.

Je ne regrette pas mon passé, si je pouvais revivre, je serais encore le premier. »

et Marcel Rajman, 21 ans, juif polonais, ouvrier du textile, tricoteur, jeune communiste engagé dans la Résistance depuis le début de l’occupation dans les « Bataillons de la Jeunesse » sous la direction d’Albert Ouzoulias, qui écrit ses paroles étranges et pleines d’euphorie à sa mère dans sa dernière lettre, lui l’auteur de « 13 attentats » de la Résistance (mettons des guillemets), et de l’exécution du Patron SS du STO Julius Ritter :

« Excuse-moi de ne pas t’écrire plus longuement, mais nous sommes tous tellement joyeux que cela m’est impossible quand je pense à la peine que tu ressens. Je ne puis te dire qu’une chose, c’est que je t’aime plus que tout au monde et que j’aurais voulu vivre rien que pour toi. Je t’aime, je t’embrasse, mais les mots ne peuvent dépeindre ce que je ressens. »

Sa maman sera gazée à Auschwitz.

Et enfin

Missak MANOUCHIAN, arménien, qui signe sa dernière lettre à Mélinée, son orpheline bien aimée, une lettre signée « Manouchian, Michel ».

Missak le poète, l’animateur d’une revue culturelle et politique arménienne, Zangou, l’ouvrier, l’amoureux, le militant communiste infatigable depuis 1934, le rescapé du Génocide arménien, qui a grandi dans des orphelinats, en Syrie et au Liban, avant d’arriver en France, à Marseille, à 18 ans, comme son amour, Mélinée Soukémian, née à Constantinople (Istanbul) et ayant été éduquée dans des orphelinats à Smyrne, et à Thessalonique et Corinthe en Grèce, après le massacre de ses parents dans le Génocide de 1915, qui coûta la vie à 1,200 000 Arméniens au moins.

Avec eux, et ils ne figurent pas sur l’Affiche Rouge, furent arrêtés, jugés, et  moururent:

Roger Rouxel, ouvrier tourneur, 18 ans, réfractaire du STO

Georges Cloarec, 21 ans, d’origine bretonne, mais né en Eure-et-Loir, ouvrier agricole, refractaire du STO

Rino della Negra, 21 ans, footballeur talentueux du Red Star né dans le Pas-de-Calais et d’origine italienne

Jonas Geduldig, juif polonais, ancien des Brigades Internationales, 25 ans

Emeric Glasz, juif hongrois, mécanicien, 22 ans

Léon Goldberg, juif polonais, 20 ans

Stanislas Kubacki, bûcheron communiste polonais, ancien des Brigades Internationales, 36 ans

Cesare Luccarini, italien, 22 ans

Antonio Salvadori, ouvrier du bâtiment, 23 ans

Amadeo Ussiglio, terrassier carreleur, 32 ans

Willy Schapino, juif polonais, 33 ans

Arpene Tavitian, arménien soviétique, 49 ans, l’aîné du groupe.

Et la belle Olga Bancic seule femme du groupe Manouchian des 23, même si les femmes étaient très nombreuses dans la FTP MOI, dont beaucoup d’autrichiennes, de polonaises, de tchèques, de hongroises, de roumaines germanophones, qui faisaient du renseignements et un travail de propagande auprès des troupes d’occupation.

Elle fait partie du groupe des 23 de Manouchian, mais n’a pas fusillée le 21 février 1944 contrairement à ses camarades mais est décapitée le jour de son trente-deuxième anniversaire, le 10 mai 1944 en Allemagne, à Stuttgart, après avoir été affreusement torturée.

Olga Bancic est une juive roumaine née en 1912 en Bessarabie, alors province russe, ouvrière et communiste depuis ses 16 ans, qui fut arrêtée et maltraitée par la dictature fasciste en Roumanie avant d’arriver en France et de reprendre le combat avec la MOI, le PCF, et la Résistance.

Sous le pseudonyme de « Pierrette », elle était chargée de l’assemblage des bombes et des explosifs, de leur transport et de l’acheminement des armes avant et après les opérations. Elle a ainsi participé indirectement à une centaine d’attaques contre des allemands et des collaborateurs.

A sa fille Dolorès, appelée ainsi en hommage à la passionaria Dolores Ibarruri, elle écrit :

« Je meurs avec la conscience tranquille et avec toute la conviction que demain tu auras une vie et un avenir plus heureux que ta mère. Tu n’auras plus à souffrir. Sois fière de ta mère, mon petit amour. J’ai toujours ton image devant moi. »

On ne peut pas ne pas citer non plus Joseph Epstein, communiste juif polonais, « Colonel Gilles, arrêté avec Missak Manouchian à la sortie de la gare d’Evry Petit-Bourg le mardi 16 novembre 1943. C’était le grand chef politique des FTP-MOI.

Le 16 novembre 1943, 68 partisans FTP-MOI sont arrêtés par la police française, ses brigades spéciales et renseignements généraux, qui les traquaient depuis des mois.

En tout, en quatre rafles l’année 1943, 200 résistants de la FTP MOI auront été arrêtés en région parisienne entre mars et début décembre. L’organisation combattante qui organisait des attentats à Paris est très affaiblie et la lutte armée dans la capitale ne reprendra vraiment qu’au moment de l’insurrection.

Cette histoire vient de loin :

Les résistants d’origine étrangère engagés dans les FTP MOI pour beaucoup fuient des pays où ils ont été persécuté par le racisme, l’antisémitisme, le fascisme, et lui ont parfois mener la guerre aussi, une guerre qu’ils reprennent en France. Avant d’être des patriotes français, ce sont des antifascistes, des communistes, des militants internationalistes, des révolutionnaires. Leur combat est politique au sens plein.

Manouchian meurt sans « haine en lui contre le peuple allemand » comme il l’écrit dans sa lettre à Mélinée parce qu’il est anti-nazi et pas anti-allemand. Il est pour l’union des travailleurs et des peuples dans un objectif de révolution et d’émancipation sociale et humaine. Voir des nationalistes d’extrême-droite héritiers de la collaboration s’associer à l’hommage national à Missak et Mélinée Manouchian, deux militants qui ont sacrifié leur vie à combattre ces idées racistes et xénophobes, et autoritaires, est un scandale !

Beaucoup des militants FTP-MOI ont milité dans un PCF et une JC alors que les militants communistes étaient traqués, arrêtés, après la Pacte Germano-Soviétique, avant même l’installation de Vichy, puis après la débâcle, les communistes étant la cible privilégiée de Vichy avec les Juifs et les Franc-maçons. Cela a été le cas du jeune Guy Môquet, livré ensuite aux allemands comme « otage » subversif et interné politique et fusillé à Châteaubriant le 22 octobre 41.

La MOI – Main d’œuvre Immigrée – est une des structures créée par le PCF dans les années 1920 (d’abord sous le nom de Main d’œuvre étrangère) pour organiser par groupe de langues les ouvriers immigrés appelés en nombre pour la reconstruction de la France après la première guerre mondiale.

La MOI dépendait directement de la direction centrale du PCF et visait à faire progresser son influence dans le prolétariat d’origine étrangère afin de favoriser les objectifs révolutionnaires et d’émancipation.

Dans la clandestinité, la MOI joue un rôle important dans la participation des immigrés et étrangers – juifs persécutés et entrés dans la clandestinité et la résistance, anciens des Brigades internationales, arméniens, exilés antinazis allemands et autrichiens, prisonniers de guerre soviétiques – à la Résistance.

La MOI a également édité en France une presse en langue étrangère et de nombreuses publications communautaires et antiracistes.

A partir de l’été 1941, sur la base d’une Organisation Spéciale et d’un entraînement militaire déjà donnés à des Jeunesses Communistes clandestins, le Parti communiste s’engage dans la lutte armée contre l’occupant nazi et ses collaborateurs à Paris et dans tout le pays. Le signal de ce déclenchement de la lutte armée contre l’occupant est donné sur le sol de France par Pierre Georges, Colonel Fabien, quand il tue l’officier de marine Allemand Moser à la station Barbès-Rochechouart en août 1941 pour venger à la fois les crimes abominables de l’armée nazie en Union Soviétique et l’exécution de ses camarades de la jeunesse communiste, Henri Gautherot et Samuel Tyszelmann, fusillés le 19 août 1941 par les Allemands suite à la manifestation patriotique du 11 août 1941.

Auparavant les communistes, et singulièrement les communistes juifs de la FTP MOI avaient dénoncé les rafles dites du billet vert des juifs étrangers d’Ile-de-France en mai 1941 – plus de 4000 juifs étrangers raflés et qui iront presque tous en déportation à Auschwitz quelques mois plus tard.

Et beaucoup de jeunes ouvriers juifs, notamment originaires d’Europe centrale et de l’est, ont à ce moment rejoint la rejoint la Résistance communiste.

Et parmi les 522 otages fusillés d’août 1941 à juin 1942 par les Allemands, 124 étaient juifs, soit 20%, et la plupart étaient communistes. Parmi ces résistants juifs MOI figuraient notamment le père du chanteur Jean-Jacques Goldman, Albert Goldman.

Les MOI comptent environ 300 militants d’origine juive étrangère, mais aussi de nombreux italiens, espagnols, polonais, et arméniens, etc.

Ce sont ces résistants d’origine étrangère organisés dans l’action directe contre l’occupant et ses collaborateurs par le Parti Communiste qui sont honorés par la Nation avec l’entrée de Missak et Mélinée Manouchian au Panthéon, Mélinée décédée en 1989 à qui l’on doit la publication des œuvres poétiques de Missak Manouchian qui était une grande âme « ivre de liberté » et d’amour en même temps qu’un grand Résistant, le premier honoré d’une entrée au Panthéon parmi d’autres résistants communistes qui auraient pu y prétendre aussi :

Marie-Claude Vaillant Couturier, Martha Desrumaux, Danielle Casanova, Rol-Tanguy, Henri et Cécile, Guy Môquet, Croizat, Marcel Paul, etc. Cela viendra peut-être un jour. Il ne faut désespérer.

En tout cas c’est un oubli et une injustice réparés, celui infligés au combat des communistes pour le progrès humain et social en France, se traduisant par de grandes conquêtes sociales (La Sécurité Sociale et les retraites par répartition, les congés payés, la limitation du temps de travail, les services publics, EDF, le statut de la fonction publique), un héritage que tente de détruire et d’effacer le président Macron et l’idéologie néo-libérale qu’il sert, comme celui de la tradition d’accueil de notre pays, et du droit d’asile, battu en brèche par la récente loi immigration.

C’est ce qui rend cet hommage à Missak et Mélinée Manouchian si important, au moment où la peste brune, le racisme et la guerre reviennent dans le monde, en Europe, et où l’extrême-droite est banalisée et plus forte que jamais en France.

« Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement ». écrivait Manouchian dans sa dernière lettre. Soyons dignes de lui et de son sacrifice !

Ismaël Dupont, secrétaire départemental du PCF Finistère.

Morlaix – Photos de l’hommage à Missak et Mélinée Manouchian et aux résistants des FTP MOI à Morlaix, place Rol Tanguy, ce mercredi 21 février 2024

 

Hommage à Missak et Mélinée Manouchian et aux combattants de la Résistance des FTP MOI et du parti communiste et des jeunesses communistes à Morlaix place Rol Tanguy à la gare de Morlaix à l’occasion de l’entrée de Missak et Melinee Manouchian au Panthéon, qui accueille pour la première fois des ouvriers et des personnalités communistes en son sein.

Un moment d’une grande intensité avec Roger Heré chantant l’affiche rouge avec sa voix magnifique, Patricia Paulus lisant la lettre à Mélinee, les discours de Marc Corbel pour la CGT, de Daniel Ravasio pour la section PCF pays de Morlaix, de Taran Marec pour les jeunesses communistes du Finistère, et celui d’Ismaël Dupont sur l’histoire du groupe Manouchian et des FTP Moi pour le PCF Finistère.

Merci à tous les participants à ce bel hommage, notamment nos camarades du PCF Carhaix Huelgoat et des Jeunesses communistes et à Pierre-Yvon Boisnard et Daniel Laporte pour leur reportage photo.

Une cinquante de personnes était présente à cet hommage qui s’est terminé en déposant une gerbe et des fleurs en l’honneur de Missak et Mélinée Manouchian et en chantant la Marseillaise et l’Internationale.


Morlaix le PCF rend hommage à Missak et Mélinée Manouchian mercredi 21 février 2024 – photos Pierre-Yvon Boisnard
https://youtu.be/KgC7zzFEK0k

A Brest, ce 21 février, on célébrait la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian

Panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian
La date de ce mardi 21 février 2024 restera gravée par l’entrée au Panthéon de Missak et Mélinée Manouchian, héros et héroïne de la Résistance durant la Seconde Guerre Mondiale. A côté de leur caveau au sein de la nécropole républicaine, sont aussi inscrits en lettre d’or le nom des 22 communistes arméniens FTP-MOI et celui de Joseph Epstein, chef des FTP-MOI, toutes et tous fusillés par les nazis au Mont-Valérien en 1944. 80 ans plus tard, cette panthéonisation marque la juste reconnaissance de la Nation à la Résistance communiste et étrangère, à son apport dans l’histoire nationale de notre pays.
Aux côtés des organisations politiques et syndicales, dont le PCF, le MJCF et la CGT, des associations patriotiques, du député de la circonscription de Brest centre et de plusieurs collègues élus et élues de la majorité municipale, les élus communistes de Brest et du Relecq-Kerhuon étaient présents au rassemblement organisé ce mercredi midi  à Brest au Monument aux Morts pour rendre hommage à l’engagement héroïque des Manouchian, résistant et résistante communiste, militant et militante internationalistes et antifascistes.
Une cérémonie d’hommage émouvante ponctuée de discours, chant et lecture, qui s’est conclue par le dépôt d’une gerbe et de roses.
Au travers ces gestes mémoriels essentiels, c’est une certaine idée de la France, celle des Droits de l’Homme, celle d’un projet politique d’émancipation et universel hérité de la Révolution et des Lumières, celle d’une France de l’accueil, qui est aujourd’hui consacré.
Plus de cent personnes à l’hommage brestois en l’honneur de Missak et Mélinee Manouchian, de leur entrée au panthéon et plus généralement en hommage au combat pour la Libération nationale et contre le nazisme et Vichy des combattants communistes étrangers des FTP MOI.
Un très bel hommage organisé par la section PCF de Brest et où sont venues plusieurs personnalités politiques (Jean-Charles Larsonneur le député de Brest, Pierre-Yves Cadalen de la FI), syndicales, associatives, des militants de la JC et du PCF, de la CGT, d’autres organisations de gauche, que nous remercions pour leur présence.
Jean-Paul Cam, pour la section PCF de Brest, Ismaël Dupont pour la fédération PCF du Finistère, Taran Marec pour la Jeunesse Communiste, Fabienne Bodin pour la CGT ont pris la parole. Guy Abgrall a lu la lettre a Mélinee et Hervé Thomas a magnifiquement chanté l’Affiche Rouge, la chanson de Ferre avec les paroles des Strophes pour se souvenir d’Aragon.
Photos groupe des élus communistes de Brest – et Ismaël Dupont

Mercredi 21 février à 10h30 à la Maison des services publics de Penhars – 2 rue de l’Île de Man – la ville de Quimper invite à un hommage à Missak et Mélinée Manouchian – l’ANACR et le PCF s’y associent

 

 

Mercredi 21 février à 10h30 à la Maison des services publics de Penhars – 2 rue de l’Île de Man – la ville de Quimper invite à un hommage à Missak et Mélinée Manouchian avec l’inauguration de l’exposition « Missak Manouchian, Art Histoire Mémoire » que la ville a acquise auprès du Musée de la Résistance Nationale de Champigny.
Cet hommage est aussi l’occasion de la présentation de la plaque aux noms de Missak et Mélinée Manouchian qui prendra place sur un nouveau rond-point du Boulevard de France comme l’ont décidé unanimement les élus de la ville lors du conseil municipal du 1er février dernier.
L’ANACR s’associe et fera un dépôt de gerbe.
Les communistes qui portaient cette demande depuis de très nombreuses années se félicitent qu’elle ait enfin abouti.
NOUS SERONS PRÉSENTS pour celles et ceux qui ont combattu dans les rangs des FTP MOI pour la Libération de la France du joug nazi, pour la Liberté, l’Égalité, la Fraternité, toutes et tous communistes, la plupart « Étrangers et nos frères pourtant », beaucoup juifs ou considérés comme tels par le régime de Vichy et l’Occupant, et furent exécutés si près de la Libération après une longue traque par la police de Pétain, qui les remit aux Allemands, torturés à nouveau et condamnés à mort après un simulacre de procès.
Pour Missak et Mélinée Manouchian, pour ceux de l’Affiche Rouge, pour les 23 condamnés à mort du groupe Manouchian, les 22 fusillés du mont Valérien et Olga Bancic guillotinée à Stuttgart, pour leur chef Joseph Epstein qui ne parla pas sous la torture et fut fusillé en avril sous le nom de Joseph Estain, la Gestapo n’avait pu l’identifier ni remonter jusqu’à la direction des FTP MOI.
Pour ceux qui ont survécu comme Henri Krasucki qui fut l’un des grands dirigeants syndicaux de notre pays.
Pour Eva Golgevit, présente à Quimper lors d’une commémoration de la Libération de la ville, qui transportait des armes dans le landau de son fils Jean. Elle fut déportée et revint. C’est le chant qui lui avait permis de tenir dans les camps de concentration.
Pour la famille Aznavourian engagée elle aussi dans la MOI qui protégea Mélinée après l’arrestation de Missak.
Pour tous ceux qui participèrent à ce combat et que j’ai eu la chance de connaître quand ils étaient encore là.
Et tant d’autres.
Et j’ai une pensée pour Julien Lauprêtre que Piero et moi rencontrions régulièrement lorsqu’il venait en vacances – très discrètement et modestement – à l’Île de Groix, nous racontant que, jeune résistant de Belleville, arrêté lui aussi par des policiers français, il avait partagé quelques heures la cellule de Missak Manouchian à la Préfecture de police de Paris. Manouchian dont il a compris plus tard l’identité, et qui lui avait dit « Moi je vais mourir, mais toi petit tu vas t’en sortir, il faut continuer le combat. »
Avec la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian, c’est la Résistance communiste, c’est aussi la Résistance de ces Étrangers ayant choisi la France, pays des Lumières, qui entre au Panthéon.
Ce sont tous les FTP, comme les deux jeunes postiers communistes de 19 et 20 ans, Émile Le Page et Pierre Jolivet, premiers résistants fusillés par les nazis à Quimper, au champ de tir de la Tourelle, en juin et juillet 1942.
Ce sont les résistants communistes de la région quimpéroise, du pays bigouden, de Brest, Morlaix, du centre Finistère… qui figurent sur le long martyrologue de la Résistance finistérienne.
En ces temps où la haine de l’étranger, la xénophobie, les idées nauséabondes de l’extrême-droite trouvent une oreille complaisante à droite et dans la Macronie avec sa loi asile-immigration, où la nationalité est remise en cause,  pensons à la phrase prononcée par Manouchian devant le tribunal militaire allemand, s’adressant aux collabos français présents :

« Nous avons combattu pour la France, pour sa Libération. Vous avez hérité de la nationalité française, nous nous l’avons méritée »

Manouchian qui écrit dans sa dernière lettre « Je n’ai aucune haine contre le peuple allemand ».

Et aussi « Bonheur à ceux qui vont nous survivre ».

Yvonne Rainero, co-secrétaire de la section PCF du pays de Quimper
Ci-joint les panneaux de l’expo, l’affiche rouge et aussi le tract diffusé par les nazis pour accompagner la campagne d’affichage sur « L’armée du crime ».

21 février 2024 – Morlaix, 17h Place Rol-Tanguy: hommage à Missak et Mélinée Manouchian pour leur entrée au Panthéon

Manouchian, le 21 février, pour leur entrée au Panthéon

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Missak et Mélinée Manouchian, deux résistants du groupe Manouchian, durant la Seconde Guerre mondiale, entreront au Panthéon, le 21 février 2024. Un hommage est prévu à Morlaix (Finistère).

Le panthéon à Paris.

Le panthéon à Paris. | DANIEL FOURAY / ARCHIVES OUEST FRANCE

Le Parti communiste français (PCF) appelle au rassemblement à Morlaix (Finistère), mercredi 21 février 2024, à 17 h, sur l’esplanade de la gare, pour un dépôt de gerbes, devant la plaque Rol Tanguy.

Un « héros de la Résistance »

Ce jour-là, Missak et Mélinée Manouchian entreront au Panthéon. Missak Manouchian, « héros de la Résistance », écrit le PCF, a été chef militaire des Francs-tireurs et partisans de la main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI) de la région parisienne. Il a été fusillé en 1944, le 21 février. Mélinée Manouchian, son épouse, a été résistante des FTP-MOI. Elle est décédée en 1989.

Lire aussi : Comment va se dérouler l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian, prévue le 21 février ?

Missak Manouchian, qui est né en Turquie, est « le premier résistant étranger à accéder au Temple des grandes figures de la République que représente le Panthéon », indique le PCF. Il précise : « Le groupe Manouchian était membre de la FTP-MOI, une organisation créée par le Parti communiste français. Ils étaient italiens, hongrois, polonais, arméniens, espagnols… ».

Le Parti relie cet événement à l’actualité et conclut : « Ne laissons pas la place à celles et ceux qui voudraient nous vendre le mythe de l’intégration à la française mais qui, sous la dictée de la droite extrême, n’ont pas hésité à adopter le projet de loi Asile et immigration. »

https://www.ouest-france.fr/bretagne/morlaix-29600/a-morlaix-un-hommage-a-missak-et-melinee-manouchian-le-21-fevrier-pour-leur-entree-au-pantheon-94fa1644-cd85-11ee-ae65-ae2b32b20025

Diaporama Le Homard Enchaîné : Hommage à Rol Tanguy Morlaix le 12 juin 2019

Rassemblement d’hommage à Missak et Mélinée Manouchian à Brest à 11h30 à l’invitation de la section PCF de Brest

Missak et Mélinée Manouchian des FTP MOI au Panthéon: mercredi 21 avril à 11 h 30 une cérémonie et un dépôt de gerbe au monument aux morts de Brest organisé par la section PCF de BREST

Le 21 février 2024 sera marqué par l’entrée de Missak et Mélinée Manouchian au Panthéon. Missak, héros de la résistance, chef militaire des Francs-Tireurs et Partisans de la main d’œuvre immigrée (FTP-MOI) de la région parisienne. Mélinée, sa femme, commissaire militaire des FTP-MOI, décédée en 1989.
A cette occasion la section du pays de Brest du PCF organisera le mercredi 21 avril à 11 h 30 une cérémonie et un dépôt de gerbe au monument aux morts de Brest .
Nous serions heureux de vous associer à l’évènement
En pièce jointe l’affiche unitaire parisienne

Georges Cadiou dans Le Télégramme (février 2024): il y avait un breton, George Cloarec, dans le groupe Manouchian

Mémoire et révisionnisme – réaction d’Yvonne Rainero, élue communiste de Quimper, à une conférence à la gloire de l’Abbé Perrot

Mémoire et révisionnisme

Il est choquant, en ces temps où une extrême-droite décomplexée trouve un écho complaisant pour ses discours de haine et de xénophobie, d’apprendre que, sous le patronage de l’évêché, va se tenir dans une chapelle de Quimper, ville qui porte jusque dans sa préfecture le souvenir de Jean Moulin, une conférence dont l’objet est clairement de réhabiliter la collaboration et de salir la Résistance.

Le site d’extrême-droite Breizh-info qui la sponsorise ne s’y est pas trompé.

Il ne s’agit pas ici d’apaiser la mémoire, mais bien de revisiter l’histoire.

Ce n’est pas un hasard si la sinistre milice armée bretonne constituée pour combattre la Résistance a pris en 1943 le nom de Bezen Perrot en hommage à cet abbé qui exprimait sa sympathie pour les régimes amis d’Hitler en Europe centrale et dont la proximité avec la collaboration ne fait aucun doute.

La Bezen Perrot incorporée dans la SS hitlérienne a semé la terreur et la mort en Bretagne, poursuivant son parcours sanglant jusque dans sa fuite avec les armées nazies à la Libération.

L’un des acteurs de cette réécriture de l’histoire n’hésite pas à traiter d’assassins les résistants communistes.

C’est la résistance au nazisme dans son ensemble qu’il prend pour cible.

La résistance communiste y a joué un rôle essentiel, le Finistère en a été un bel exemple.

La tenue de cette conférence est une insulte à la mémoire des deux jeunes communistes Pierre Jolivet et Émile Le Page, premiers résistants fusillés à Quimper par les Allemands, ils avaient 19 et 20 ans, cela s’est passé au champ de tir de La Tourelle, à proximité de la chapelle Saint-Laurent.

Elle est une insulte à la mémoire de tous les résistants communistes de ce département, et dont beaucoup étaient bretonnants.

Elle est aussi une insulte à la mémoire de ceux qui se sont engagés dans les combats de la Résistance au nom de leur foi comme le frère Joseph Salaün du Likès.

Ne laissons pas les héritiers des mouvements racistes et antisémites qui proclamaient dès 1938 « La France aux Juifs, la Bretagne aux Bretons » répandre leurs idées malsaines.

Yvonne Rainero

élue communiste de Quimper

Francette Lazard, dirigeante du PCF et suivi de la fédération du Finistère, nous a quittés – nous lui rendons hommage

Francette Lazard nous a quittés

C’est une perte majeure pour le parti communiste tant Francette Lazard n’aura cessé d’apporter son énergie, son intelligence et sa longue expérience pour que vive et grandisse une perspective communiste en France et dans le monde. Elle l’aura fait continûment, avec discrétion souvent mais une inébranlable détermination.

Issue d’une lignée de la grande bourgeoisie, elle avait tôt plongé dans le combat communiste. À 15 ans, elle rejoint le PCF et l’Union des jeunes filles de France côtoyant chez elle Benoît Frachon, secrétaire général de la CGT que la guerre froide contraignit un temps à la clandestinité et accueilli dans ce cadre par la famille Lazard. Agrégée d’histoire, elle veut tout comprendre pour tout changer, dévore Le Capital, rejoint une section économique du PCF en pleine ébullition théorique, découvre Paul Boccara avec lequel une amitié durable se nouera vite. Appelée à la tête de la section du 6e arrondissement de Paris, peuplée de nombreux ouvriers mais aussi d’étudiants et d’intellectuels, elle est de plain-pied dans les combats du temps. Bientôt chargée de responsabilités dans l’univers de la presse communiste, elle met sa plume et sa vivacité d’esprit au service d’Économie et politique, France nouvelle, L’Humanité.

En 1979, elle entre au Bureau politique avec la mission de réorganiser le pôle d’analyse et d’élaboration théorique communiste. Elle préside ainsi à la création de l’institut de recherches marxistes et s’affirme, en ces temps de grandes difficultés pour le communisme, comme une dirigeante de premier plan, alliant une boussole fermement fixée sur l’ambition communiste et un sens de la mobilité, de l’ouverture. C’est elle qui, avec Georges Marchais, initie ce mouvement pionnier pour un parti politique national : l’ouverture des archives du PCF. Ce sera aussi l’annulation solennelle des exclusions brutales opérées en des temps révolus.

Au mitan des années 1990, elle fut de celles qui accompagnèrent la transformation de l’IRM en Espaces Marx avant de quitter ses responsabilités nationales. Depuis lors, elle demeurait toujours disponible pour un conseil, une conférence, un échange, les yeux grands ouverts sur notre monde avec la volonté intacte de le voir changer pour de bon.

Au nom des communistes, je salue sa mémoire avec une vive peine. J’adresse mes sincères condoléances à sa famille, à ses proches, aux nombreux camarades qui ont eu la chance de la connaître et de partager leur engagement avec elle.

Fabien Roussel,
Secrétaire national du PCF

Francette Lazard dont je viens d’apprendre le décès avait avec la Bretagne et le Finistère en particulier des liens étroits.

Par sa maison de famille surplombant la mer à Morgat où elle aimait séjourner quand ses responsabilités au PCF le lui permettaient, et où j’ai eu le plaisir de la rencontrer plusieurs fois.

C’est dans cette villa que Benoît Frachon, secrétaire général de la CGT, trouva refuge de mars à novembre 1953, il était poursuivi par le gouvernement de l’époque en raison de son engagement auprès des salariés de la Fonction Publique d’État en grève pour défendre leur statut acquis en octobre 1946 grâce au ministre communiste, Maurice Thorez.

Par aussi sa présence active auprès des communistes de toute notre région dans les années 80-90.

Elle était chargée, comme membre du Bureau Politique du PCF, d’apporter son concours aux fédérations communistes bretonnes, puis parallèlement à celle du Finistère-nord jusqu’à sa réunification, en mai 1986, avec celle du Sud du département. Secrétaire régional et fédéral, j’ai eu le bonheur de militer à ses côtés pendant toutes ces années. C’était une dirigeante à l’écoute des autres, attentive, bienveillante, n’imposant jamais mais argumentant toujours avec patience et passion. C’était une intellectuelle intimidante malgré sa modestie et sa présence sur le terrain auprès des militants, toujours disponible malgré ses multiples activités pour répondre aux sollicitations que nous ne manquions pas de lui adresser.

Dans cette période politique complexe, elle plaçait en toutes circonstances le débat d’idées sur les questions de fond.

Les communistes bretons lui doivent beaucoup et garderont longtemps le souvenir de cette grande dame qui fut une dirigeante nationale de leur parti.

Piero Rainero, ancien secrétaire départemental du PCF dans le Finistère, membre du CN et conseiller régional, adjoint au maire à Quimper.

Le 6 novembre 2023.

Francette Lazard est morte.
Petite-fille de Max Lazard, le fondateur de la banque Lazard, Francette Lazard, née en 1937, est issue d’une famille de la grande bourgeoisie: son grand père Max Lazard est le fondateur de la banque Lazard.
En 1940, et dès l’occupation de la zone libre par la Wehrmacht, son père rejoint la France combattante en Afrique du Nord. Réfugiée dans un premier temps à Carpentras (Vaucluse), la famille fuit les persécutions contre les juifs. Francette Lazard et sa grande sœur Claudine sont cachées au village cévenol du Chambon-sur-Lignon, devenu Juste parmi les nations. Quelques années après la Libération, les deux parents adhèrent au Parti communiste français (PCF). Elle-même milite à l’Union des jeunes filles de France (UJFF) et au PCF dès 1952.
Professeure agrégée d’histoire et géographie en 1960, Francette Lazard enseigne à Orléans, puis au Lycée Fénelon à Paris. Fortement impliquée dans l’activité de la Section économique de son parti, elle est élue au Comité central en 1969. Elle apporte sa contribution à la revue Économie & Politique dont elle devient rédactrice en chef adjointe en 1966.
Elle participe à la direction de l’hebdomadaire France nouvelle (1970-1976) avant d’être nommée rédactrice en chef adjointe de L’Humanité (1976-1979). Élue membre du bureau politique de 1979 à 1996, elle est chargée de créer l’Institut de recherches marxistes, dont elle est en 1979 la première directrice, puis anime le lancement d’Espaces Marx en 1995.
Une grande figure du PCF disparaît.
Catherine Vieu-Charier
Triste de cette nouvelle, la disparition de Francette Lazard. Je me souviens il y a une dizaine d’années d’avoir accompagné Francette et René Piquet autre grand dirigeant du PCF lors de la sortie de leur livre d’échanges : Les vérités du matin comme ils avaient choisi, non sans humour, de l’intituler était un regard croisé, un dialogue revenant sur leur parcours et leur engagement communiste respectif, échangeant sur les constats et enseignements du passé, ses échecs aussi comme sur la nécessité de poursuivre avec vigueur le combat pour l’émancipation. Ils se projetaient ainsi ensemble vers l’énergie d’un avenir qu’il nous revient de réenchanter. Ils n’étaient pas toujours d’accord, loin de là mais leurs débats étaient fraternels et si joyeux, un hymne à la vie et à l’engagement
Laurence Patrice

Hommage aux fusillés de Châteaubriant du 22 octobre 1941 le dimanche 22 octobre 2023 à la Sablière

Fabien Roussel représentera le PCF à la cérémonie d’hommage aux fusillés de Châteaubriant le dimanche 22 octobre prochain et prendra la parole dans la carrière.

À Brest, les 19 Résistants communistes fusillés en 1943 honorés – Le Télégramme, 19 septembre 2023

À Brest, les 19 Résistants communistes fusillés en 1943 honorés

Il y a 80 ans, dix-neuf résistants communistes de Brest et Lanester étaient fusillés au Mont Valérien. La ville a rendu hommage hier à ces hommes en majorité ouvriers, en présence de leurs descendants.

Le maire de Brest François Cuillandre a rappelé qu’une gerbe avait aussi été déposée au Mont Valérien le 14 septembre par Éric Guellec, second adjoint. (Le Télégramme/Sophie Joubert Nevière)

« La mort paraît douce quand on songe au bonheur que connaîtront les tout-petits grâce à nous », écrit Albert Abalain juste avant son exécution. Des mots qui résonnent face à une foule essentiellement composée d’enfants, dont certains sont les descendants des martyrs bretons.

14 septembre: les élus communistes brestois rendent hommage avec Guillaume Roubaud Quashié pour la direction du Parti communiste aux 19 résistants communistes finistériens et brestois fusillés au Mont Valérien le 17 septembre 1943, il y a 80 ans

Guillaume Roubaud Quashié, Eric Guellec et Taran Marec ont rendu hommage à nos camarades le 14 septembre 2023, 80 après leur exécution

18 septembre 2023: Brest rend hommage aux résistants et victimes de la guerre (Groupe des élu.e.s communistes de Brest)

Il y a 79 ans, Brest était libérée du joug nazi.
Aujourd’hui, nous commémorions en plusieurs lieux de la ville la Libération de Brest.
Au jardin des 19 fusillés dans le quartier de Saint-Marc, nous avons notamment rendu hommage aux 19 communistes FTP brestois fusillés par les nazis, il y a tout juste 80 ans, le 17 septembre 1943, au Mont-Valérien. Après un discours de François Cuillandre, maire de Brest, et d’Anne Friant-Mendrès, représentante de l’ANACR, les 19 noms de nos camarades tombés ont été énoncés en présence de leurs familles, des autorités et des associations patriotiques.
Un hommage particulièrement émouvant auquel les élèves des écoles, des collèges et des lycées brestois se sont associés par leur présence.
Eric Guellec, adjoint au maire de Brest en charge des anciens combattants et des associations patriotiques, était également, il y a quelques jours, au mémorial du Mont-Valérien, pour rendre hommage à ces 19 FTP fusillés brestois et déposer une gerbe de fleurs, au nom de la Ville de Brest.
La Ville de Brest, collectivité médaillée la résistance française, est reconnaissante envers toutes celles et ceux qui se sont levés et qui ont lutté, parmi lesquels des communistes, contre le fascisme pour faire triompher la Liberté et la Paix, pour libérer Brest.
Nous n’oublions pas leur sacrifice.

Le lundi 18 septembre 2023, Brest rend hommage aux 19 resistants FTP, communistes et cégétistes, fusillés au Mont Valérien il y a 80 ans, le 17 septembre 1943

Lundi 18 septembre 2023

Cérémonies d’hommage organisées par la ville de Brest, l’ANACR, l’ARAC, le comité du souvenir.

Pour nos camarades tombés au Mont Valérien il y a 80 ans:

Jardin des 19 fusillés – Rue Georges Mélou, à 11h30

et Rue Coat ar Gueven, devant la plaque en hommage aux FTPF, 14h30

Plus de mille résistants tombèrent dans la clairière du mont Valérien, parmi eux de très nombreux résistants communistes.

Ces 19 héros, ces 19 camarades communistes brestois et finistériens fusillés au Mont Valérien par l’armée allemande le 17 septembre 1943, étaient:

Albert Abalain

Lucien Argouarc’h

André Berger

Louis Departout

Yves Giloux

Eugène Lafleur

Louis Le Bail

Paul Le Gent

Louis Leguen

Paul Monot

Henri Moreau

Jean-Louis Primas

Jean Quintric

Albert Rannou

Albert Rolland

Etienne Rolland

Joseph Ropars

Jean Teuroc

Charles Vuillemin

Il faut relire les biographies et les dernières lettres de condamnés à mort de ces fusillés, résistants exécutés par l’armée allemande d’occupation le 17 septembre 1943, il y a 80 ans, des militants communistes finistériens (ou originaires de Lanester pour Louis Le Bail et Jean-Louis Primas, mais actifs dans le Finistère au moment de leur arrestation) qui furent ne l’oublions pas, traqués, arrêtés, et interrogés et torturés par la police française de la collaboration:

Résistance finistérienne – l’inauguration du monument aux 19 fusillés – résistants communistes brestois – du Mont Valérien (17 septembre 1943) à Brest au jardin du Guelmeur en présence de François Tournevache, du maire de Brest, et de Marie Salou

Résistance communiste finistérienne – la dernière lettre de Joseph Ropars, fusillé au Mont Valérien le 17 septembre 1943 avec 18 autres camarades finistériens

Albert Rannou: Lettres de prison d’un résistant communiste brestois né à Guimiliau fusillé le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien

Dernière lettre de Paul Monot, résistant brestois fusillé au Mont-Valérien le 17 septembre 1943 avec Albert Rannou et 17 autres résistants brestois dont André Berger et Henri Moreau

Dernière lettre à sa femme de Jules Lesven, dirigeant de la résistance communiste brestoise, ouvrier et syndicaliste à l’Arsenal, fusillé le 1er juin 1943,

Résistance et répression des communistes brestois de 1939 à 1943 (à partir des souvenirs et des enquêtes d’Eugène Kerbaul, résistant communiste)

Résistance: les derniers écrits d’un guimilien, Albert Rannou, dévoilés par Jacques Guivarc’h, de Pleyber-Christ (Le Télégramme, 3 mai 2017) – des lettres bouleversantes et une histoire de la résistance communiste de Brest à connaître à lire sur Le Chiffon Rouge

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère: 13/ Albert Abalain (1915-1943)

Lettre à ses parents de la prison de Rennes du résistant communiste brestois Albert Abalain, fusillé au Mont-Valérien le 17 septembre 1943 (fonds d’archives ANACR 29)

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère: 32/ Jean-Louis Primas (1911-1943)

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère: 105/ Charles Vuillemin (1918-1943)

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère: 22/ André Berger (1922-1943)

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère: 36/ Henri Moreau (1908-1943)

Louis Le Bail, de Lanester à Brest, ce résistant communiste a été fusillé au Mont-Valérien à 21 ans avec 18 autres camarades le 17 septembre 1943 (Maitron des fusillés)

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère: 104/ Louis Le Guen (1907-1943)

http://www.le-chiffon-rouge-morlaix.fr/2020/05/1920-2020-100-ans-d-engagements-communistes-en-finistere-106/louis-departout-1916-1943.html

 

Triste nouvelle: décès de notre camarade du PCF Fouesnant Denise Blanche

La fédération du FINISTÈRE du PCF rend hommage à notre camarade DENISE BLANCHE, dont nous avons appris avec peine le décès, intervenu le dimanche 2 juillet.

Denise Blanche avait 88 ans. Nous voulons dire notre amitié et notre soutien à son mari, Fernand Blanche, à ses enfants, Jean-Marc et Brigitte, et à leurs conjoints, à ses petits-enfants, ainsi qu’à toute la famille de Denise, à ses camarades de la section PCF de Fouesnant, à ses amis.

Denise était une militante convaincue et aguerrie, elle a eu des responsabilités syndicales à la CGT de la Banque de France. Elle a adhéré au PCF dans les années 60 avec Marie-Claude Vaillant Couturier qui lui a remis sa première carte, c’était une femme qu’elle admirait profondément et qui a contribué à la former politiquement.

Elle est arrivée en 1986 à Fouesnant, et n’a cessé d’y militer, animant la section PCF de Fouesnant pendant plusieurs décennies. Et restant jusqu’au bout très impliquée politiquement.

C’était une femme déterminée et chaleureuse, admirable à plus d’un titre.

Nous ne l’oublierons pas !

L’enterrement de Denise Blanche aura lieu le jeudi 6 juillet:

Rendez-vous à 13h au funérarium de Fouesnant (situé à l’entrée basse du cimetière de Fouesnant).

Départ vers le cimetière à 14h

Inhumation au cimetière de La Forêt-Fouesnant à 14h30

Tous les camarades sont les bienvenus pour adresser un dernier adieu à Denise.

René Vautier dans le Finistère – le témoignage de Piero Rainero

 

Beaucoup de choses sont dites et écrites concernant les rapports du cinéaste anticolonialiste René Vautier avec le Parti Communiste Français. Je veux donner mon témoignage portant sur plus de 40 ans de rencontres, d’échanges, d’amitié.

Je fis la connaissance de René Vautier en 1972, alors que j’étais l’un des responsables des Jeunesses communistes du Finistère. Il nous avait sollicités pour apporter notre soutien à la diffusion de son film « Avoir 20 ans dans les Aurès » qui venait de sortir et déclenchait la colère de ceux qui n’avaient pas accepté l’indépendance algérienne.

Ce film, qui reçut le prestigieux Prix de la Critique Internationale du Cinéma à Cannes, était l’objet de manifestations violentes de la part de nostalgiques des guerres coloniales.

Les JC participèrent avec enthousiasme, avec le concours de militants de la JOC, à sa popularisation.

Le 1er janvier 1973, René Vautier engagea une grève de la faim dans les locaux de l’UPCB (Union de Production Cinématographique de Bretagne) qu’il avait créée et dont le siège était situé à Plomelin près de Quimper dans le Finistère.

Il voulait ainsi protester contre la censure dont était l’objet le film documentaire de son ami Jacques Panigel, « Octobre à Paris », qui témoignait du massacre des Algériens le 17 octobre 1961 à Paris par la police agissant sous les ordres du Préfet Maurice Papon ; plus de 300 morts et disparus selon le FLN.

Dès le 2 janvier il téléphona au siège de la fédération du PCF du Sud-Finistère à Quimper pour me faire part de sa décision, et de sa détermination, me demandant d’en informer Roland Leroy, alors responsable de la politique culturelle à la direction nationale du PCF.

Le jour même, j’avertis le secrétaire de la fédération communiste du Sud-Finistère, Paul le Gall, qui prit aussitôt contact  avec Roland Leroy.

Roland Leroy nous demanda de faire savoir à René qu’il avait le plein soutien du PCF dans sa dénonciation de la censure, et de lui transmettre ses amitiés.

Il souhaitait aussi que nous assurions  un contact amical permanent avec lui.

Ce contact fut établi par Jean-François Hamon, alors secrétaire de la section de Quimper du PCF et moi-même. C’est ainsi que nous nous rendîmes le jour même à Plomelin pour assurer René Vautier du soutien et de l’amitié des communistes.

Il apprécia particulièrement cette démarche, nous disant : « Je sais que je peux compter sur le parti ».

Plusieurs fois par semaine, tout au long de sa grève de la faim, Jean-François et moi allèrent donc le rencontrer. Nos échanges étaient parfois brefs, il était souvent entouré de beaucoup de monde, mais il arrivait que nous puissions, lorsqu’il était seul, parler plus longtemps ensemble ; de cinéma, de ses films, de la censure, de son passé de jeune lycéen résistant à Quimper, de son soutien à la résistance algérienne, « avec des  copains du coin comme Michel Mazéas »

Michel Mazéas, élu maire de Douarnenez en 1971, me raconta plus tard qu’il recevait à l’époque de la guerre d’Algérie des lettres sur lesquelles étaient dessinées des cercueils portant son nom. Si ces missives étaient courageusement anonymes, leur contenu signait l’identité de leurs auteurs : l’extrême-droite et les terroristes de l’OAS.

René aimait aussi à évoquer la projection mouvementée en décembre 1950, « en première mondiale » , de son film anticolonialiste « Afrique 50 » au gymnase municipal de Quimper rue Jean Jaurès, dans une salle archi-comble, avec le concours de plusieurs organisations de jeunesse  – JC, JOC, Scouts de France – sous la protection des militants communistes. « On avait prévu une seule projection mais comme la salle était trop petite pour accueillir tout le monde on en fit 2 dans la même soirée » rapportait-il. Il nous apprit aussi que le commentaire du film devait être porté par le grand comédien Gérard Philippe mais que des contraintes de tournage ne lui permirent pas d’ y participer .

« Afrique 50 », réalisé sur commande de la Ligue Française de l’Enseignement, qui prit ensuite ses distances, avait été, dès sa sortie,  interdit de diffusion en France et valut à son réalisateur d’être condamné à 1 an de prison. Le ministre de la France d’Outremer était alors François Mitterrand.

Le film n’obtint son visa de distribution qu’en 1996.

J’ai entendu par la suite plusieurs communistes quimpérois, Jean le Berre, Louise Tymen, Étienne Perchec, qui avaient participé à cette « première mondiale », raconter le déferlement de violence ce soir-là d’une poignée de parachutistes de la caserne de la ville qui voulaient empêcher la diffusion du film.

Mais force était restée à la démocratie et à la liberté d’information.

Nos visites à René se faisaient d’abord dans les locaux de l’UPCB à Plomelin puis au siège d’une association d’artisans à Quimper, située rue de la Fontaine, où il avait souhaité poursuivre son mouvement.

Parmi les proches qui l’entouraient il y avait Nicole et Félix le Garrec, très attentionnés, ainsi que son frère Jean avec qui Jean-François et moi eurent plusieurs échanges.

Alors que les jours passaient nous constations combien son organisme s’affaiblissait, il s’amaigrissait, il nous dit un jour souffrir de crampes à l’estomac, mais il restait toujours déterminé, allongé sur un lit de camp, des bouteilles d’eau posées près de lui. Son état était tel que Nicole et Félix le Garrec voulaient le faire hospitaliser.

Paul le Gall informa Roland Leroy de sa santé qui se dégradait.

Roland lui dit alors son inquiétude car il connaissait  bien René Vautier, son courage et sa détermination : « René a encore trop de choses à créer, il ne doit pas se laisser partir, le monde de la culture et du cinéma ont besoin d’un homme de cette qualité. »

Jean-François et moi en firent part dans la journée à René, Jean Vautier était présent. Il y fut très sensible et nous dit: « Ces gens là ne me feront pas crever, je vais gagner»

Quelques jours plus tard, le Ministre de la culture, Jacques Duhamel, dans un courrier au député de Quimper, Marc Bécam, écrivit que « les critères politiques n’entreraient plus en ligne de compte dans les décisions de la commission de contrôle du cinéma. »

René Vautier arrêta alors sa grève de la faim , elle avait duré 31 jours, et « Octobre à Paris » obtint peu après son visa d’exploitation.

René fut accueilli, au terme de cette épreuve, chez des amis dans une villa proche de Quimper, au bord de la mer à l’Ile-Tudy, où nous lui rendions visite, et où il reprit très rapidement des forces.

A partir de cet évènement nos relations devinrent plus fréquentes et des liens d’amitiés se nouèrent entre nous.

J’ai toujours les lettres qu’il m’adressait alors.

René répondait toujours présent à nos sollicitations, pour un débat, une conférence, une projection, un appel, une pétition à signer où à écrire, un conseil, une demande d’information.

En décembre 1979 avec 6 autres militants communistes je fus traduit devant le tribunal  de Quimper, pour avoir avec de nombreux amis stoppé des trains afin de défendre les lignes et gares de proximité de Bretagne sud. Nous étions poursuivis au titre d’une loi de 1942 édictée pour réprimer les résistants.

René Vautier fut l’un des témoins cités par les avocats de la défense, Roland Weyl et Claude Larzul.

Il déclara sa surprise de voir traîner devant un tribunal en application d’une loi de Pétain, « un collabo condamné à mort », des jeunes qui avaient manifesté pacifiquement dans une gare alors que ses amis résistants avaient été décorés pour avoir fait sauter des trains ! Il ponctua son propos, tourné vers nous, en disant : « vous devriez être remerciés et félicités », provoquant l’ire du Procureur de la République.

Il fut également le président de mon comité de soutien lorsque je fus candidat aux élections législatives en 1988 et en 1993 dans la 1ère circonscription du Finistère.

Quelques années plus tard, alors que j’étais engagé dans des missions de solidarité aux côtés du peuple palestinien, en Israël, au Liban et en Palestine occupée, il avait évoqué le projet d’un film sur la situation dans les camps de réfugiés. Il était enthousiasmé par cette idée. Mais sa santé ne lui permit pas de la réaliser.

René Vautier s’est éteint le 4 janvier 2015 à Cancale des suites d’une maladie implacable. Il me fut demandé de prononcer une allocution lors de ses obsèques, le 8 janvier, à la Maison Funéraire de Saint-Malo. Un témoignage d’amitié de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, empêché d’être présent, fut lu lors de la cérémonie. L’Ambassadeur de la République Algérienne en France M. Amar Bendjama lut des messages du Président Abdelaziz Bouteflika ainsi que du Ministre des Moudjahidines, M. Tayeb Zitouni.

Un hommage fut rendu à René Vautier par la direction nationale du PCF, place du Colonel Fabien à Paris, les 25 et 26 mars 2016 avec la participation de l’historien Alain Ruscio, de Jean Salem (le fils d’Henri Alleg), de Dominique Noguères de la LDH, de plusieurs cinéastes. Je fus invité à témoigner lors de cet hommage sur le parcours en Bretagne de René Vautier.

René Vautier, avant d’être le cinéaste mondialement connu, avait été un jeune élève du Lycée la Tour d’Auvergne à Quimper, résistant à 15 ans.

Il avait participé, dès décembre 1940, avec son groupe des Éclaireurs de France à de nombreux actes de résistance aux nazis et à leurs collaborateurs : aide à l’évasion d’aviateurs tombés dans la région, sabotages (rail, lignes téléphoniques et électriques…), renseignements divers (notamment sur la localisation précise des blockhaus du mur de l’Atlantique).

La ville de Quimper, pour rendre hommage à ces jeunes résistants, dont René et son frère aîné Jean, a érigé  en 2008 une stèle à proximité du lieu où ils avaient étudié.

À noter que le Clan des Éclaireurs de Quimper est la seule unité scout à avoir été décorée de la Croix de guerre.

En octobre 2011 René Vautier avait fait don aux archives de la ville de Quimper de divers documents cinématographiques dont l’un de ses films : « Et le mot frère, et le mot camarade » inspiré d’un poème de Paul Eluard.

Piero Rainero.

22 / 06 / 2023

Lire aussi:

Un témoignage exceptionnel de René Vautier: une enfance héroïque – avoir 13-16 ans dans la Résistance à Quimper (Des enfants dans la Résistance, Philippe Chapleau, Ouest-France)

Disparition de René Vautier, cinéaste militant communiste et anti-colonialiste: article du Monde

1920-2020: 100 ans d’engagements communistes en Finistère: 7/ René Vautier (1928-2015)

 

René Vautier, le porteur de drapeau à droite, en 1945. Le scout de Quimper a effectué de nombreuses « missions », l’année où il préparait son bac: c’était lui qui représentait le clan des Eclaireurs lors des cérémonies officielles (collection René Vautier – repris par Philippe Chapleau et l’équipe du livre « Des enfants dans la Résistance », Ouest-France)

 

 

Décès de notre camarade Jean-Claude Le Naour, ancien élu communiste brestois – Hommage de la section de Brest du PCF, du groupe des élus communistes, et de la fédération du Finistère du PCF

C’est avec une immense tristesse que nous avons appris le décès de notre camarade Jean-Claude Le Naour le 23 mai à l’âge de 84 ans . Cadre  bancaire et syndicaliste CGT à la Banque Populaire.Jean-Claude a rejoint le parti en 1972 .Il participe à la création de la cellule Lénine sur le quartier St Martin et sera candidat du PCF à plusieurs élections cantonales et législatives.

A la création de la Communauté Urbaine de Brest il sera désigné par les élu.e.s communistes Conseiller communautaire. Après la victoire de la gauche en 1989 il sera Adjoint au Maire chargé des travaux et conseiller communautaire. De 1995 à 2001 il sera conseiller communautaire et vice président de la Communauté Urbaine de Brest en charge des mobilités.Il sera aussi président du groupe des élu.e.s communistes de 1989 à 1997.

Attaché à faire vivre le souvenir et les valeurs de la résistance il sera président du comité du souvenir des fusillés de Châteaubriant.

Fidèle dans ses convictions il sera membre du comité de soutien à Fabien Roussel.

 

Conformément à ses volontés, un hommage lui a été rendu dans la plus stricte intimité.

La fédération du Finistère et la section du Pays de Brest du Parti Communiste Français,le groupe des élues et élus communistes de la Ville de Brest et de Brest métropole,ainsi que le Comité brestois du Souvenir des Fusillés de Châteaubriant présentent à son fils et à toute la famille leurs sincères condoléances

Triste nouvelle – décès de notre camarade de la section de Morlaix René Bertré

Notre camarade René BERTRE nous a quitté le mercredi 10 mai à près de 104 ans.

Les obsèques se sont déroulées dans l’intimité familiale.

J’ai eu un contact téléphonique avec sa fille adoptive pour lui présenter mes condoléances, nos condoléances.

Il s’est retiré dans le Finistère tardivement et, vu son âge, a peu participé à l’activité de notre section.

Mais il a un passé militant important (voir ci-dessous un article du Maitron, dictionnaire du mouvement ouvrier français)

Né le 26 septembre 1919 à Crespin (Nord) ; photographe puis technicien du cinéma ; militant marxiste, antifasciste puis communiste en Belgique et en France ; maire adjoint de Saint-Quentin (Aisne) de 1977 à 1983.

Fils d’Albert Bertré, herboriste, et de Anne Tellier native de Bruxelles, René Bertré avait deux frères nés en 1909 (Albert) et 1911 (Henri). Il eut à l’école de Crespin, comme instituteur, Eugène Thomas, qui fut ministre socialiste. Il vécut à Vendeuil-Caply dans l’Oise puis après l’impasse professionnelle de son père qui devint jardinier, à Bruxelles (Belgique) de 1929 à 1939. Il fréquenta l’Athénée communal d’Uccle, « véritable creuset de libres penseurs » dit-il. En 1935, il étudia le marxisme, le matérialisme dialectique et historique à de l’Université ouvrière de Bruxelles (UOB). Il suivit notamment les cours de dialectique donnés par le mathématicien Jean Gorren. Il fut dès lors, selon ses termes, un « militant pour la défense de la conception matérialiste de l’histoire, interdite à l’Université comme subversive ». Auditeur au cours du soir de l’Académie royale des Beaux-arts de Bruxelles, il dessinait et peignait des paysages et des portraits.
Militant antifasciste, soutien de l’Union soviétique et des républicains espagnols, le Pacte germano-soviétique ne modifia pas sa position vis-à-vis de l’URSS, estimant que l’échec des négociations tripartites France-Garande-Bretagne-Union soviétique incombait « à l’anticommunisme des gouvernements anglais et français ». Il revint en France en novembre 1939. En 1941, il était à Saint-Quentin où il exerça sa profession de photographe. Isolé politiquement, sans amis ni connaissances, il ne répondit à aucune des convocations allemandes pour l’organisation Todt. Il écrit : « Pendant l’occupation, j’ai été comme tous les citoyens, dans l’attente ».

En août 1944, marié à Madeleine Vrebos, il milita au Front national de Libération dirigé localement par Jean Cailluyer et par Paule Cailluyer qui devinrent ses amis. Il adhéra au PCF début 1945, milita avec Achille Borgniet et Robert Monfourny. Secrétaire de la cellule Wolf, membre du comité de section, il fut chargé de la diffusion de la presse communiste. Secrétaire du Comité de défense de l’Humanité (CDH) il vendit lui-même le journal dans la rue et au porte-à-porte jusqu’en 1977. Il écrivait des articles dans la rubrique départementale.

René Bertré s’est toujours préoccupé de la « faiblesse idéologique » des militants aussi participa-t-il aux écoles fédérales ou il enseigna les données essentielles du marxisme. En 1970, à son initiative personnelle et bénévolement, il ouvrit durant une saison un cours de sociologie et de philosophie marxiste. au premier étage du restaurant « Le Faisan doré », place de l’Hôtel de ville.

Daniel Lemeur devenu député, Émile Tournay, secrétaire fédéral et Joseph Leroux, lui demandèrent d’entrer au secrétariat de la section de Saint-Quentin et, en 1977, d’être adjoint à la mairie de la ville.

Technicien de l’industrie cinématographique, il réalisait des courts métrages destinés à l’enseignement. Il participait à des colloques sur l’homme et la nature et fonda avec Serge Boutinot, ornithologue, un Institut des sciences de l’environnement qui s’intéressait notamment à l’étude de la Réserve naturelle des marais de d’Isle de Saint-Quentin.
Approuvant le Programme commun mais réservé par rapport à son application de l’époque, réservé quant à l’abandon de la thèse de la « dictature du prolétariat », hostile à l’entrée des communiste dans les gouvernements socialistes, René Bertré, au-delà de ses cent ans, resta au Parti communiste tout en étant “critique”. Il approuva le Front de gauche, regretta son échec et se rallia avec le PCF à la candidature de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle de 2012 et 2017.
Il se retira ensuite dans le Finistère avec sa fille adoptive Sylvie Druart-Bertré.

Madeleine Marzin, bretonne, résistante – Une conférence débat avec Alain Prigent – Mardi 23 mai à Quimper, 18h aux Halles Saint-François – Les conférences de Quimper Rouge

Mardi 18 avril 2023 – Mardi de l’éducation populaire du PCF Morlaix avec Alain Prigent sur Madeleine Marzin

 

Avec Alain Prigent, historien, ce mardi 18 avril, un très beau Mardi de l’éducation populaire sur l’histoire du PCF dans les années 30 et pendant l’occupation, ainsi que dans les années 50, autour des parcours de Madeleine Marzin, amie de Louis Guilloux et Renée Guilloux, institutrice rouge, résistante communiste, torturée, condamnée a mort, évadée, femme la plus recherchée de France, députée communiste du quartier de Belleville de 1951 a 1958, première présidente femme d’un groupe politique au conseil municipal de Paris (le groupe communiste bien sûr), de Francis Marzin, son frère aîné, responsable régional du PCF breton dans les années 30, qui signait les éditoriaux de la « Bretagne ouvrière, paysanne et maritime », et luttait contre les ventes-saisies de fermes de petits paysans a l’ouest de la Bretagne, mais aussi de Gustave Marzin, résistant communiste déporté, rescapé d’un terrible naufrage à la fin de la guerre, ou deux bateaux remplis de déportés ont été coulés par l’aviation anglaise dans la baie de Lubeck, avec près de 10 000 morts …

 Une conférence et un livre passionnants…

Ismaël Dupont

 

Mardi de l’éducation populaire – 18 avril 2023 – Conférence-débat sur Madeleine Marzin, bretonne, résistante, députée communiste du Paris populaire, avec l’historien costarmoricain Alain Prigent à Morlaix, 2 petite rue de Callac, 18h

« La conférence-débat des mardis de l’éducation populaire avec Alain Prigent, sur la base de son livre, et sur Madeleine et François Marzin, deux figures de la résistance communiste qui ont compté pour le département (pour François Marzin chef FTP) et de la région et du pays (Madeleine, députée communiste de Paris 20e, amie de Louis Guilloux et de sa femme), aura lieu le mardi 18 avril à 18h au local du PCF Pays de Morlaix, 2 petite rue de Callac à Morlaix
Entrée gratuite et ouverte à tous – 18h/20h, suivi d’un pot convivial.
« Madeleine Marzin, née au début du siècle dernier, commence sa carrière d’institutrice dans le Trégor au nord-ouest des côtes d’Armor. Militante syndicaliste et communiste, elle organise pendant l’Occupation la mobilisation des femmes contre la vie chère. Sa participation, dans ce cadre, à une action rue de Bucci en 1942, se termine tragiquement et lui vaut d’être condamnée à mort. Elle réussit à s’évader.
Élue députée dans les quartiers populaires de Paris après-guerre, c’est une élue reconnue et respectée défendant avec passion le droit des milieux les plus modestes au logement, à l’éducation, et à la culture.
Cette combattante de terrain était aussi une femme de culture.
En retraçant l’itinéraire exceptionnel de Madeleine Marzin, Alain Prigent rend ici un hommage à toutes ces femmes qui jouèrent un rôle si essentiel dans la Résistance et l’histoire du monde ouvrier »

 

Exposition Willy Ronis à Pont-Aven et conférence de Renaud Faroux au port de Brigneau sur ce grand photographe humaniste compagnon de route des communistes et de L’Humanité et Regards – C’est le samedi 6 mai au matin, à l’initiative du PCF Finistère: pensez à réserver

 

Exposition Willy Ronis, au Musée de Pont-Aven.
Samedi 6 mai, à partir de 10h:
Dans le cadre de ses sessions de formation et d’éducation populaire autour de l’art et de ses enjeux politiques et sociaux, le PCF Finistère organise deux visites commentées d’une heure de l’exposition Willy Ronis à la suite, de 10h15 à 11h15 puis de 11h15 à 12h15 pour deux groupes constitués de 20 personnes maximum, soit 40 places en tout.
Réception des inscriptions: papin.sylviane@orange.fr
Cette visite de l’exposition Willy Ronis sera suivie par une Conférence de Renaud Faroux au port de Brigneau à Moëlan sur Mer
Renaud Faroux notre conférencier historien et critique d’art préféré nous éclairera sur les thèmes Photographie et Humanisme – Les communistes et la photographie – la photographie dans les journaux progressistes et communistes: Regard, Vu, Ce Soir, L’Humanité…
Chacun amène son pique-nique et on partagera.
Pour l’inscription il faudra préciser impérativement l’heure choisie pour la visite guidée à Pont Aven

Gare de Brest: rassemblement d’hommage à Pierre Sémard, résistant, dirigeant de la CGT Cheminots et du PCF le 7 mars 2023

Le jour d’une mobilisation historique pour défendre le système de retraite par répartition créé grâce aux combats et au projet de progrès social du Conseil National de la Résistance, CGT, PCF et Mouvement de la Jeunesse communiste de France ont rendu hommage à Pierre Sémard, dirigeant cheminot, cégétiste et communiste, fusillé par les forces d’occupation allemande le 7 mars 1942. Ses combats sont toujours les nôtres.

Le PCF Brest a décidé lors de son congrès de section de verser 500 euros à la caisse de grève des cheminots.

Avec le PCF Finistère – Visite guidée de l’exposition Willy Ronis, au Musée de Pont-Aven. Samedi 6 mai, à partir de 10h- Suivie d’une conférence avec Renaud Faroux

Exposition Willy Ronis, au Musée de Pont-Aven.

Samedi 6 mai, à partir de 10h:

Dans le cadre de ses sessions de formation et d’éducation populaire autour de l’art et de ses enjeux politiques et sociaux, le PCF Finistère organise deux visites commentées d’une heure de l’exposition Willy Ronis à la suite, de 10h15 à 11h15 puis de 11h15 à 12h15 pour deux groupes constitués de 20 personnes maximum, soit 40 places en tout.

Réception des inscriptions: papin.sylviane@orange.fr

Cette visite de l’exposition Willy Ronis sera suivie par une Conférence de Renaud Faroux au port de Brigneau à Moëlan sur Mer

Renaud Faroux notre conférencier historien et critique d’art préféré nous éclairera sur les thèmes Photographie et Humanisme – Les communistes et la photographie – la photographie dans les journaux progressistes et communistes: Regard, Vu, Ce Soir, L’Humanité…

Chacun amène son pique-nique et on partagera.

Pour l’inscription il faudra préciser impérativement l’heure choisie pour la visite guidée à Pont Aven

 

Rose Zehner , militante CGTU , membre du PCF . Photographie prise en mars 1938 par Willy Ronis dans l’atelier de sellerie des Usines Citroën , Quai de Javel , à Paris

Décès de notre camarade du Pays Bigouden Maxime Le Brun: ses obsèques auront lieu à Quimper le lundi 30 janvier 2023

 

Nous avons eu la tristesse d’apprendre le décès il y a quelques jours de notre camarade Maxime Le Brun.

Un hommage aura lieu lundi 30 janvier, à 13h30, au crématorium de Quimper.

Maxime Le Brun qui milite depuis ses 14 ans au Parti Communiste. C’est un ancien marin-pêcheur, qui a été aussi éducateur. Né en résistance. car son père, Jean Le Brun, ancien maire du Guilvinec, était à l’époque un résistant très actif. il organisa des transmissions radios avec Londres, allant chercher le poste émetteur avec sa femme et son fils, Maxime, né en 41…
Maxime était un bébé de la Résistance: la direction clandestine sachant que son père était un radio venu chercher un émetteur à Paris au retour les allemands contrôlent les identités à Quimper heureusement ses parents avaient caché l’appareil dans le landau sous Maxime.

Jean Le Brun a contribué de sauver du four crématoire Marcel Dassault, aussi l’un de ses fils vient régulièrement chez Maxime.
La fédération du PCF Finistère exprime sa peine par rapport au décès de notre camarade, sa sympathie pour sa famille, ses amis, ses proches, et sa reconnaissance pour son engagement au service des idées communistes de partage et de justice sociale.
Sur la photo en pièce jointe à droite Maxime Le Brun (au côté de Claude de Lunardo le 23 février 2019 au Banquet du PCF Pays Bigouden au Guilvinec)

 

Maxime Le Brun, à droite, qui milite depuis ses 14 ans au Parti Communiste, ancien éducateur spécialisé, ancien marin-pêcheur, né en résistance. Son père, Jean Le Brun, maire du Guilvinec jusqu’en 1983, fut radio sur les cargos. Communiste, il aida à acheminer des armes à l’Espagne Républicaine et avec un poste émetteur remis par la France Libre, il organisa des transmissions radios avec Londres, allant chercher le poste avec sa femme et son fils, Maxime, né en 41, alors tout bébé. Dénoncé, Jean Le Brun fut déporté à Buchenwald où il intégra la résistance du camp. On lui doit notamment d’avoir protégé et sauvé Marcel Bloch (Marcel Dassault) selon la décision prise par le Parti communiste clandestin pour la reconstruction de la France.
Jean Le Brun, animateur du journal Le Travailleur Bigouden avec Jean Kervision et Gaston Balliot, fut, aux dires mêmes du maire actuel du Guilvinec, de droite, un super maire, très humain, très respecté pour ses valeurs, sa proximité, son exemplarité, en plus d’être un héros de la résistance.

2 millions de personnes dans la rue contre la réforme des retraites -Tous ensemble jusqu’au retrait – Communiqué du PCF – 19 janvier 2023

 

Tous et toutes ensemble jusqu’au retrait !
Plus de 2 millions de personnes ont déferlé dans toute la France ce 19 janvier en participant aux manifestations contre la réforme des retraites.
Le PCF salue les organisations syndicales qui ont organisé cette mobilisation historique qui marque un immense succès pour cette première étape dans la riposte au projet du gouvernement.
Emmanuel Macron a mis le pays au défi. La réponse des Français·es est puissante et claire : « Nous ne voulons pas de cette reforme des retraites ! »
Les salariés n’ont pas besoin de davantage de pédagogie, ils ont compris la nocivité et l’inefficacité de cette réforme.
Le PCF appelle le Président de la République à retirer son projet dès maintenant ou à le soumettre à referendum. Il appelle les Français·es à amplifier la mobilisation jusqu’à ce que le message du pays soit entendu en participant à la journée d’action du 23 janvier et à la nouvelle journée de manifestations du 31 janvier. Et notre parti fera de la semaine du 23 janvier une semaine de déploiement des communistes dans tout le pays pour révéler le contenu du projet qui sera presenté au Conseil des ministres, porter nos propositions alternatives pour une retraite à 60 ans à taux plein et mobiliser le plus grand nombre pour les manifestations du 31 janvier. Et il poursuivra partout en France l’organisation de réunions publiques et de meetings avec toutes les forces de gauche et écologistes pour faire grandir un front social et politique inédit !
Paris, le 19 janvier
Parti communiste français.
Pétitions à signer 👇
➡️ Pour un grand débat national
➡️ Retraites : non à cette réforme injuste et brutale ! (intersyndicale)

Châteaubriant, dimanche 23 octobre – 1941/2022 – Hommage aux fusillés de Châteaubriant, de Nantes et du Mont-Valérien

 100 ans d’engagements communistes en Finistère – Pierre Jaouen (1924-2016)

 100 ans d’engagements communistes en Finistère

Pierre Jaouen (1924-2016)

Des adhérents du PCF de Huelgoat en 2014: Pierre Jaouen, avant-dernier à droite de la photo, aux côtés de Jean-Jacques Penven, secrétaire de section

Pierre JAOUEN est décédé en 2016 Berrien. Il avait 92 ans.

Pierre Jaouen avait adhéré au parti en 1946, il a été membre du comité fédéral de 1953 à 1964, du bureau fédéral de 1954 à 1961 et du secrétariat fédéral de 1954 à 1959 il avait en charge ce que l’on appelait à l’époque « le travail parmi les paysans ». Il a été pendant quelques années secrétaire de la section d’Huelgoat et de la cellule de Berrien.

Il a exercé plusieurs activités professionnelles, cultivateur, carrier et aussi abonneur au journal « La Terre »: c’était le meilleur vendeur de « La terre » au niveau national pendant plusieurs années.

C’est au titre de cette dernière activité qu’il s’est fait connaître et apprécier par les camarades et bien au delà dans toute la Bretagne; il connaissait en effet tous les petits villages de la campagne bretonne et finistérienne et le monde paysan. Cette fine connaissance nous était très précieuse pour contribuer au développement de nos idées. Pierre Jaouen a eu une influence déterminante pour l’implantation du PCF et des idées de transformation sociale en Centre-Bretagne.

« Je garde d’un militant discret, modeste, politiquement très fin et d’une grande efficacité » écrit Piero Rainero, ancien secrétaire départemental.

C’était un vieil homme malicieux et chaleureux qui avait encore toute sa tête, la fraîcheur des idées et sa motivation politique.

C’est un exemple du dévouement et de la chaleur humaine, du sens des réalités, qui ont permis le développement du communisme rural, particulièrement dans les terres de résistance qu’ont été les Monts d’Arrée.

Témoignage de Jean-Claude Cariou sur Pierre Jaouen:

 » J’ai bien connu Pierre à deux périodes :dans mon enfance , il passait chez mes parents à Plogoff ,puis un peu à Brest, en tant que démarcheur »pro »de « La Terre » , mais que mon père le voyait surtout à la Fédé ,alors en baraque ,rue Duquesne à Brest , en face de l’emplacement occupé maintenant par l’hôtel des impôts.

Mon père n’avait plus de responsabilité fédérale quand Pierre a démarré ,en 1954. Il y avait 9 ans d’écart entre eux. Mes parents auraient eu 101 ans cette année. A propos de l’hebdo « La Terre » ,je me souviens du titre surmontant un dessin d’un cheval tirant une charrue. A l’époque,

ce n’était pas du folklore , mes grands-parents petits-paysans(fermes de 5/6 ha) dans le sud-Finistère, travaillaient ainsi dans les années 50. Mon père a « bossé » dans le secteur agraire à la fédé ;il y avait une influence réelle à la campagne (sauf dans le Léon) et le journal était bien fait, avec des rubriques pointues comme les droits juridiques , le bricolage ,…Je me souviens que le directeur était Waldeck Rochet , plus tard André Lajoinie il me semble..Mais ensuite ,les lecteurs non paysans ont plutôt choisi un hebdo polyvalent comme l‘Huma- Dimanche , et La Terre a disparu avec la perte de l’électorat agricole (les petits)….et la crise de la presse écrite.

Plus tard ,j’ai vraiment rencontré Pierre dans des assemblées départementales du Parti ,à mon retour dans le Finistère… Il a envoyé une lettre très sympa à ma mère pour le décès de mon père en avril 1998. Enfin j’ai participé avec lui à plusieurs déplacements,encore il y a7/8ans, fin octobre, à la cérémonie annuelle en souvenir des fusillés de Châteaubriant,à la carrière . Il montait dans le car brestois à Morlaix (parking du Géant) parfois le seul !  »

Témoignage de Jean-Victor Gruat (ancien maire de Brennilis et adhérent de la section PCF de Huelgoat, membre du Conseil Départemental du PCF) sur Pierre Jaouen:

 » Pierre Jaouen était un grand bonhomme et un grand camarade, que j’ai eu le plaisir et l’honneur de côtoyer depuis de très nombreuses années – une bonne quarantaine – notamment par l’intermédiaire de son fils Jean-Pierre à qui va toute mon amitié et toute ma sympathie attristée.
Jean-Victor Gruat  »

Témoignage de Piero Rainero, ancien secrétaire départemental du PCF:

« Je viens d’apprendre le décès d’un camarade qui a été l’un des dirigeants de la fédération il y a bien longtemps; Pierre JAOUEN de Berrien et que j’ai personnellement bien connu. Il avait 92 ans.

Ce camarade avait adhéré au parti en 1946, il a été membre du comité fédéral de 1953 à 1964, du bureau fédéral de 1954 à 1961 et du secrétariat fédéral de 1954 à 1959 il avait en charge ce que l’on appelait à ‘époque « le travail parmi les paysans ». Il a été pendant quelques années secrétaire de la section d’Huelgoat et de la cellule de Berrien.

Il a exercé plusieurs activités professionnelles, cultivateur, carrier et aussi abonneur au journal « La Terre ». C’est au titre de cette dernière activité qu’il s’est fait connaitre et apprécier par les camarades et bien au delà dans toute la Bretagne; il connaissait en effet tous les petits villages de la campagne bretonne et finistérienne et le monde paysan. Cette fine connaissance nous était très précieuse pour contribuer au développement de nos idées. Je garde de lui le souvenir d’un militant discret, modeste, politiquement très fin et d’une grande efficacité.

Piero Rainero ».

Jean-Jacques Penven a prononcé ce discours d’hommage très poignant à Pierre Jaouen mercredi 9 mars au funérarium de Carhaix, où « Ma France » de Jean Ferrat, l’Internationale et les paroles de Rafael Alberti ont donné une profondeur historique et émotionnelle à ces obsèques très émouvantes.

Voici l’hommage de Jean-Jacques Penven à Pierre Jaouen en mars 2016:

« Nous perdons un ami, un camarade, Pierre Jaouen

Sa prise de conscience politique commence le 6 janvier 1934 à 11 ans, au coup de force des fascistes contre la 3ème République de triste mémoire et qui allait déboucher sur 1936, ainsi qu’il le raconte dans quelques lignes qu’il a tracées sur son enfance. A ses dires, cette date allait être déterminante pour la suite de ses activités et de son engagement.

En effet Pierre était un homme politique engagé depuis la 2e guerre mondiale. Il adhère en 1945, à 21 ans, à l’Union des Jeunesses Républicaines de France, ancêtre de la Jeunesse Communiste, et ce, à l’insu de sa famille.

Il n’a pas fait le S.T.O. Service de Travail Obligatoire, pour soutien de famille suite au décès de son père.

Il existait encore des poches de résistance car l’armée allemande était encore présente par petits groupes sur notre territoire, ce qui l’a marqué pour son engagement futur.

De retour de son service militaire en 1946, il prend des responsabilités au Parti Communiste Français. Et c’est là qu’il rencontrera sa future femme Huguette. C’est aussi à cette époque qu’il commence à lire la presse communiste engagée (l’Humanité pas seulement) qui forgera son parcours, il lisait encore l’huma il y a à peine plus d’une semaine.

Pour des raisons familiales il quitte la ferme pour prendre une exploitation agricole à Camaret avec Huguette. Pour se moderniser en matériel agricole les banques (commices agricoles) tergiversent et refusent des emprunts en raison de son engagement politique, pour les mêmes raisons il n’arrive pas à écouler sa production. Cela le contraint à quitter la ferme de Camaret pour vivre à Berrien. Et là, il travaille dans les carrières de granit locales.

Pour ses engagements militants, il utilisait son vélo pour se rendre après son travail, la nuit, à des réunions, à des assemblées ou toutes autres manifestations. Il faisait souvent 20 à 30 kilomètres pour y participer.

Il a contribué à organiser, les ouvriers et surtout les carriers, en syndicat C.G.T. pour défendre leurs revendications et leurs acquis.

A cette époque il a bien sûr connu Alphonse Penven, maire de Huelgoat et ensembles ils menèrent des actions militantes.

Vers 1958 les conséquences de son engagement contre la guerre d’Algérie lui ont valu d’être poursuivi, perquisitionné, avec mise sous scellés de son automobile pendant 1 an. Heureusement cette période a coïncidé avec son embauche au journal La Terre, ce qui lui permit d’avoir une voiture de fonction, une 2 CV, et de démarcher de nombreux petits paysans et agriculteurs pour les abonner au journal. Il y est resté jusqu’à sa retraite en 1989.

Durant cette période, il organise et participe à organiser des fêtes populaires de La Terre à Berrien, Huelgoat. Il participe activement aux fêtes de l’Humanité à Paris avec son épouse Huguette avant son décès prématuré. Il est aussi membre du Bureau Fédéral du Parti Communiste du Finistère dans les années 60, avec Louis Leroux et Gabriel Paul de Brest qui nous a quitté il y a peu, et qui a été député communiste du Finistère avec Alphonse.

Pendant sa retraite il continue à militer au P.C.F. et à l’Union Locale C.G.T. de Huelgoat. Il a été responsable de la section Multiprofessionnelle des retraités C.G.T. ainsi qu’au Conseil Départemental du Finistère.

Pierre était de tous les combats et de toutes les luttes. Nul doute qu’il aurait battu le pavé ce midi, et demain 10 mars pour la défense des intérêts des retraités, comme il le faisait il y a à peine plus d’un an au lendemain des massacres de Charlie.

Nous t’adressons un dernier salut fraternel Pierre ».

100 ans d’engagements communistes en Finistère: André Berger (1922-1943)

Fusillé le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien ; Photo Eugène Kerbaul, Chronique d’une section communiste de province, p 275

André Berger (1922-1943)

100 ans d’engagements communistes en Finistère

La rue du local de la section PCF de Brest porte son nom… Juste retour des choses pour le diffuseur de la presse et des tracts clandestins de résistance du PCF, de la JC, et du Front National de Libération, organisateur d’attentats contre l’occupant et les collaborateurs, fusillé à 20 ans le 17 septembre 1943 avec 18 autres résistants communistes brestois.

Né le 30 décembre 1922 à La Rochelle (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), fusillé le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; monteur en chauffage ; communiste ; résistant, FTPF.

Selon Eugène Kerbaul, monteur en chauffage, André Berger aurait adhéré à la Jeunesse communiste clandestine à Brest, en août 1941, à l’occasion de sa reconstitution par Jean Kérautret. Il fut diffuseur de la propagande résistante, du PCF, de la JC et du FN. Il aurait peut-être travaillé comme mécanicien dans les chemins de fer, en 1940 et 1941, car un A. Berger faisait partie de l’organisation communiste clandestine des cheminots de Brest à cette époque, et un Berger était le mécanicien de Roger Chaigneau, membre du triangle de direction de la section du PCF de Brest, le 8 mai 1941, le jour de l’arrestation de ce dernier, alors que le train de marchandise qu’il conduisait venait d’arriver au port de commerce.
À la fin 1941 et au début 1942, André Berger assura les liaisons départementales de la Jeunesse communiste. Il entra au PCF clandestin et aux FTPF en mai 1942.
Il effectua de nombreux sabotages et participa à plusieurs attentats contre l’armée allemande. Il prit part à la protection de Raymonde Vadaine et Marie Salou, lorsqu’elles saccagèrent la vitrine de la LVF, rue de Siam, en août 1942, à deux pas de la préfecture maritime, occupée par la Kriegsmarine.
Il participa à de nombreuses autres opérations, dont certaines très importantes : il fut l’acteur principal de l’attentat contre un immeuble occupé par les officiers allemands près du « Petit-Paris » en Saint-Marc, près de Brest. Accompagné de Jean-Louis Prima, il fit sauter la voie ferrée Paris-Brest, au Rody (Anse du Moulin-Blanc, en Kerhuon). Avec Jean-Marie Teurroc et Paul Monot, il fit sauter le tableau de commande électrique du trafic ferroviaire en gare de Brest.
Il fut arrêté le 22 février 1943 à Nantes, en même temps que Jean-Louis Prima, Yves Gilloux, et Charles Vuillemin. Il fut transféré à Brest le 27 février, puis à Rennes-Jacques-Cartier le 3 mars. Il fut transféré à la prison de Fresnes le 28 juillet. Il fut jugé le 28 août 1843, par le tribunal allemand du Gross Paris, 11 rue Boissy-d’Anglas à Paris, et condamné à mort pour actes de franc-tireur.
Il a été fusillé le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien, en même temps que 18 autres résistants communistes brestois.
Il fut inhumé au cimetière d’Ivry-sur-Seine.

SOURCES : fichier des fusillés, FNDIRP du Finistère Nord à Brest. – 1918-1945, 1 640 militants du Finistère, d’Eugène Kerbaul, Presses de l’imprimerie commerciale de Rennes, 1988. – Chronique d’une section communiste de province, Brest, janvier 1935-janvier 1943, d’Eugène Kerbaul, Presses de l’imprimerie commerciale de Rennes, 1992, ISBN 2-950 7016-0-4. – Biger Brewalan, René-Pierre Sudre, Les fusillés du Finistère 1940-1944, Master 1, dir. Christian Bougeard, Université de Bretagne occidentale, 2009-2010. – Site Internet Mémoire des Hommes.

Gilles Pichavant, Maitron des fusillés

http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/spip.php?article151741

 

100 ans d’engagements communistes en Finistère – Joseph Ropars (1912-1943)

Fonds ANACR 29 – Lettre de Joseph Ropars à sa mère et à sa soeur (le 17 septembre 1943)

Joseph Ropars (1912-1943)

100 ans d’engagements communistes en Finistère

Né le 8 décembre 1912 à Guisseny (Finistère), fusillé le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; ouvrier à l’Arsenal de Brest ; militant communiste ; résistant au sein des FTPF.

Marié, sans enfant, Joseph Ropars entra aux pupilles de la Marine à l’âge de quatorze ans, puis poursuivit dans la Marine nationale avant d’intégrer l’Arsenal de Brest (Finistère). Il était membre du Parti communiste français (PCF) clandestin.
Au mois de mai 1942, il rejoignit les groupes de combattants d’Yves Giloux et participa au sabotage de la station électrique de l’Arsenal de Brest le 26 mars 1942, puis à la destruction du central téléphonique allemand de Brest.
Arrêté le 1er octobre 1942 avec Charles Cadiou à son domicile de Saint-Marc (Finistère) par la police française et le Service de police anticommuniste (SPAC) pour « activité de franc-tireur », il fut incarcéré à la citadelle de Brest puis à la prison Jacques-Cartier à Rennes (Ille-et-Vilaine), enfin remis aux autorités allemandes et transféré le 28 juillet à Fresnes (Seine, Val-de-Marne). Il fut condamné à mort par le tribunal militaire du Gross Paris le 28 août 1943 et fusillé le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien.
http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/
(notice rédigée par Jean-Pierre Besse et Delphine Le Neveu)

100 ans d’engagements communistes en Finistère – Paul Monot (1921-1943)

Né le 1er juin 1921 à Brest (Finistère), fusillé le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; électricien à l’Arsenal de Brest ; syndicaliste CGT.

Paul Monot adhéra au Parti communiste français en 1938, à dix-sept ans. Mobilisé en 1939, et démobilisé en fin 1940, il reprit aussitôt le contact avec le Parti communiste. Il diffusa alors les tracts clandestins du PCF, des Jeunesses communistes (JC), puis du Front national à sa création. Il fit des inscriptions sur les murs, et fut aussi collecteur du Secours populaire clandestin.
D’après Eugène Kerbaul, au début de 1941, il commença de premiers sabotages, avec son groupe communiste dirigé par Pierre Corre. On pense qu’il faisait partie du premier groupe Organisation spéciale (OS) du PCF, qui organisa en mars 1941 une embuscade, au cours de laquelle plusieurs militaires allemands furent tués et leurs corps dénudés, immergés en rade.
Paul Monot participa à la préparation et au déroulement de grèves organisées à l’Arsenal de Brest par le PCF clandestin en octobre et décembre 1941, dont l’un des aspects était la protestation contre les exécutions des otages de Chateaubriand et des condamnés du groupe Élie par les Allemands.
Il prit part à des actions de sabotage de sous-stations électriques à l’Arsenal de Brest le 27 mars 1942. De même il pratiqua des sabotages destinés à marquer, le 14 juillet 1942, la fête nationale dont la célébration avait été interdite par les autorités allemandes avec l’accord de Pétain.
Parmi les attentats attribués avec certitude à Paul Monot, citons celui à la dynamite contre le Gasthaus de la rue Jean-Jaurès, lieu de rendez-vous et de débauche pour les officiers allemands, qui fut perpétré avec Lucien Argouarc’h et quelques autres Francs-tireurs et partisans français (FTPF). Autre attentat, celui de la « Maison de Hitler » située au bas de la rue Jean-Jaurès, appelée comme telle par les Brestois parce qu’il s’y trouvait en permanence dans la vitrine des portraits des principaux dirigeants du IIIe Reich. Passé aux FTP dès leur création fin avril 1942, il participa à plusieurs de leurs actions, y compris à des missions de sabotage et coups de main, à Lorient et dans divers secteurs du Morbihan. Il fabriquait des bombes chez lui.
Le 1er octobre 1942, Paul Monot fut arrêté à Brest par des policiers français du Service de police anticommuniste (SPAC) et abominablement torturé. Le 11 novembre 1942, il fit une tentative d’évasion qui échoua en raison de l’intervention d’un policier français. En représailles, du 13 novembre 1942 au 28 janvier 1943, Paul Monot et ses camarades de cellule, dans le château de Brest, eurent les fers aux mains et aux pieds. Il fut transféré à Rennes le 28 janvier 1943, où il fut à nouveau torturé, mais il supporta ces supplices avec un courage admirable. Il fut transféré à la prison de Fresnes le 28 juillet, jugé le 28 août 1943 par le tribunal allemand du Gross Paris, 11 rue Boissy-d’Anglas à Paris, et condamné à mort pour sabotages et actes de franc-tireur.
Il a été fusillé le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien, en même temps que dix-huit autres résistants communistes brestois. Il fut inhumé au cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne).
Il reçut la mention « Mort pour la France » attribuée par le ministère des Anciens Combattants en date du 16 juin 1949 et fut cité à l’ordre du régiment no 419, Rennes, 30 août 1946, comportant Croix de guerre avec étoile de bronze.

SOURCES :DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Fichier des fusillés, FNDIRP du Finistère Nord à Brest. – Eugène Kerbaul, 1918-1945, 1640 militants du Finistère, Presses de l’imprimerie commerciale de Rennes, 1988. – Eugène Kerbaul, Chronique d’une section communiste de province, Brest, janvier 1935 – janvier 1943, Presses de l’imprimerie commerciale de Rennes, 1992. – Site Mémoire des Hommes.

Gilles Pichavant

 

Lettre copiée après qu’elle ait été transmise par Jacques Guivarch et Annie sa femme, de Pleyber-Christ. Lettre accompagnant celles beaucoup plus nombreuses, d’Albert Rannou, tué avec Paul Monot.

Paul Monot était  né le 1er juin 1921 à Brest,  il a été fusillé à 22 ans, il était ouvrier à l’arsenal de Brest, membre du Parti communiste français (PCF) et des Francs-tireurs et partisans français (FTPF) dans la région de Brest

(Sur le coin de la page à grand carreau du cahier d’écolier ou est écrit cette dernière lettre de Paul Monot, le marteau et la faucille).

 

Fresnes, le 17 septembre 1943

Chers Grand-mère, oncle, tante et cousine !

Je vous envoie un mot pour vous donner une bien triste nouvelle : il est près de 11h et on vient de me prévenir que mon recours en grâce a été rejeté et que je serai fusillé cette après-midi à 16h. Mais je saurai mourir en vrai Français.

Je demande pardon à Grand-mère et à vous tous car je n’ai pas toujours été chic et je ne savais pas ce que je faisais. Mais depuis le temps que je suis ramassé j’ai eu le temps de réfléchir à tout cela et de me mordre les doigts bien des fois.

N’oubliez pas surtout les policiers français et il faut qu’ils payent ce qu’ils ont fait, car je les déteste bien plus que l’occupant et ceux-là oui sont les vrais traîtres à la patrie.

Pour moi, je suis (difficile à lire), je pars et c’est la loi, je trouve cela régulier. Il y en a qui meurent dans leur lit, d’autres au champ d’honneur, moi je meurs au poteau. Qu’est-ce que vous voulez, c’est la destinée, je ne suis pas jaloux de ceux qui restent et comme il y a déjà des monceaux de cadavres avant moi, j’espère que je serai dans les derniers à payer de la vie la joie de voir enfin la victoire qui approche à grand pas.

L’unité communiste réalisée pour un monde sans guerre. Car n’oubliez jamais que vous n’aurez cela qu’avec un régime où tous les prolétaires seront unis.

Participation du PCF à la rénovation de la stèle de Trédudon-le-Moines

Dimanche 8 mai 2022, suites à la dégradation de la stèle de Trédudon-le-Moine en hommage aux résistants communistes, une forte délégations de militants et d’élus ainsi qu’un représentant du PCF National ont participé à une cérémonie qui fut l’occasion d’annoncer que le PCF 29 participera à la rénovation de la stèle.

Décès de Paul Le Gall (né en 1925), ancien secrétaire départemental du PCF Finistère et Sud-Finistère, ancien membre du Comité central du PCF, ancien résistant

Décès de Paul Le Gall, ancien secrétaire départemental du PCF dans le Finistère pendant 23 ans, membre du comité central du PCF pendant 18 ans, ancien résistant FTP à Concarneau.
Nous sommes très attristés aujourd’hui d’apprendre avec un coup de téléphone de Christian Collimard le décès ce matin d’un grand militant et dirigeant historique du parti communiste finistérien et breton: Paul Le Gall, qui est parti ce matin à l’âge de 95 ans après plusieurs jours d’hospitalisation.
Adhérant au PCF à la Libération, Paul Le Gall a succédé a son ami et camarade Pierre Le Rose comme secrétaire départemental du PCF en 1956.
Il a été secrétaire de la fédération jusqu’en 1979 et membre du comité central du PCF de 1964 à 1982. Élu local pendant plusieurs années aussi à Concarneau.
Il fut résistant FTPF à Concarneau dès 1943, à 18 ans. Il participa aux combats de la libération de la poche de Lorient en septembre 1944.
Il quitta le parti au moment d’une grave crise interne dans le Finistère en 1987.
Mais il a tout dernièrement repris sa carte au PCF – il y a 3 ans, en décembre 2017 – 30 ans après son départ, symbole de l’attachement qui l’animait pour le communisme et son avenir, lui qui est décédé le jour même du centenaire du parti communiste, tout un symbole.
J’ai eu l’occasion de le rencontrer et de me familiariser avec sa malice, sa gentillesse et sa culture politique impressionnante a l’occasion de fêtes du parti à Fouesnant.
Adieu Paul.
Nous pensons fort à tous ceux que tu laisses en chemin, ton épouse Marie-Annick, ta fille, toute ta famille et tes proches.
Nous avons pour ton engagement très fort au service de nos idéaux communs une très grande reconnaissance. Salut à toi camarade!!! Soyons dignes de votre volontarisme et de votre dévouement.
Ismaël Dupont, secrétaire départemental du PCF Finistère 
30 décembre 2020

Décès de notre camarade Michel DERRIEN, élu communiste à Morlaix pendant 4 mandats, ancien dirigeant du PCF, de la CGT et du Secours Populaire à Morlaix

Alain David – Annie Bergot – et Michel Derrien au local de section de Morlaix. C’était pendant le mandat de 83 à 89, du temps de Jean-Jacques Cléac’h, maire PS. Il y avait à l’époque 7 élus communistes dans la majorité. Marie-Paul Kerebel Adjointe aux affaires Sociales, Alain David Adjoint aux affaires scolaires, Lucien Le Leuc’h Adjoint aux Travaux, Michel Derrien Adjoint aux Transports, Jean-Luc Le Calvez à la commission logement et urbanisme, Annie Bergot aux Affaires Sociales, Scolaires et Culturelles, et Jean-Charles Le Naour à la commission Travaux.

Notre camarade Michel DERRIEN vient de décéder à l’âge de 90 ans le 27 décembre 2020.

Michel a été un militant de longue date de notre parti : il a été responsable de la section de Morlaix ; élu à la Mairie de Morlaix.

Comme élu, son premier mandat date de 1976-1983. Il a accompli notamment un gros travail comme adjoint aux transports à Morlaix. Michel Derrien a été élu pendant 4 mandats. Michel Derrien est resté jusqu’au bout très impliqué dans la vie politique et militante. Il y a quelques mois, il avait participé pour soutenir financièrement la campagne de Morlaix Ensemble aux élections municipales. Il est resté un militant communiste concerné jusqu’à la fin de sa vie, attaché à l’union de la gauche. Tout un symbole: il est décédé la semaine du centenaire du Parti communiste français né lors du Congrès de Tours.

Cet habitant du quartier de la Boissière était un sage, quelqu’un de très pondéré et réfléchi. Michel Derrien était secrétaire de la section du PCF pays de Morlaix au moment de la création de la fête du Viaduc en 1964 et de l’achat d’un premier local de la section de Morlaix. Alain David lui a ensuite succédé comme secrétaire de section en 1968 (jusqu’en 1976). La première fête du Viaduc a eu lieu en septembre 1964 à Kernéguès. Avec François Paugam, Louis Ollivier, Alain David, et bien d’autres encore, Michel Derrien faisait partie des artisans de la montée en puissance de la section de Morlaix dans les années 60-70.

Michel n’a pas ménagé sa peine dans bien d’autres activités au service de la population et des plus fragiles en particulier : responsable du Secours Populaire Morlaix ; responsable syndical ; …

Au nom de la section, comme en mon nom personnel, je présente nos sincères condoléances à toute sa famille.

Michel repose à l’espace funéraire rue du Docteur Kergaradec à Plourin les Morlaix de 14 h à 17 h.

Un hommage lui sera rendu le jeudi 31 décembre à 10 h 15, au pôle funéraire de Saint Thégonnec.

Merci à chacun de s’associer à la peine de la famille.

Bien cordialement.

Daniel RAVASIO, secrétaire de section du PCF pays de Morlaix

Voici une partie de l’émouvant hommage que Alain David a dédié  à ses obsèques à Saint-Thégonnec à son camarade et ami Michel Derrien, dont il avait pris la suite à la tête de la section de Morlaix en 1968. Un grand homme, un grand militant vient de nous quitter! Merci à Alain d’avoir su mettre en relief sa vie d’engagement et de solidarité avec des mots si justes.

HOMMAGE A MICHEL DERRIEN

Avec la disparition de Michel le parti communiste perd un militant aux qualités humaines unanimement reconnues qui s’est investi sans relâche dans toutes ses activités pendant des années. Mais la ville de Morlaix et ses habitants perdent aussi un élu, un soutien qui n’a ménagé ni son temps ni son énergie pour améliorer la vie de ses concitoyens particulièrement les plus fragiles.
J’ai connu Michel en 1968, l’année de mon adhésion au Parti. J’ai tout de suite été frappé par la qualité de sa réflexion, de son apport à la réflexion collective en tant que secrétaire de section de Morlaix et au rayonnement des idées communistes. De la qualité et de la bienveillance de son écoute aussi Cette année- là Michel, qui militait déjà syndicalement au SNI y prit des responsabilités départementales et je me retrouvai propulsé au secrétariat de section. Il avait pris soin de rassurer le néophyte que j’étais en disant qu’il ne laisserait pas tomber la section …et contrairement à ce qui arrive parfois , il tint bien entendu parole et continua à participer activement à notre vie.
Michel avait beaucoup lu et avait donc une culture très étendue, même s’il ne l’étalait pas. Il avait un souci permanent d’ouverture du Parti invitant à participer aux réunions, au-delà de nos rangs sur des sujets divers, de l’éducation populaire sans en dire le nom au 5, rue haute donc.
Parmi les activités qu’il ne manquait jamais il y avait, comme temps fort, la préparation des congrès. Michel tenait à ce que le maximum de camarades puisse participer aux échanges, à la réflexion et aux propositions. Là encore sa réflexion, son expérience, sa rigueur étaient précieuses .Il était toujours soucieux de la précision des choses et de l’accessibilité des formulations. Je l’entends encore me dire : « tu sais, nous les communistes, il faut que nous soyons compris par tout le monde. S’il y a plusieurs façons de dire les choses, sans en altérer le sens, choisis toujours la plus simple, la plus compréhensible ». A une période où le jargon étant loin d’être absent de notre expression le conseil était particulièrement pertinent.
C’est aussi ce qui motivait son attachement à ce que nous appelions à cette époque les écoles du parti qui ont été développées à Morlaix. C’est de cet « intellectuel collectif « que nous tirions notre efficacité .Je me souviendrai de ces leçons lorsque j’aurai la responsabilité de la Formation des militants au niveau départemental.
Bien sûr je ne saurais oublier tout ce que Michel nous a apporté en ce qui concerne la réflexion sur l’enseignement et la défense de l’école publique. Utilisation précieuse de son expérience syndicale. Même si ses voyages vers Châteaulin n’étaient pas sans danger dans les Monts d’Arrée en hiver, la nuit par temps de brouillard.
Me reviennent à l’esprit les ventes exceptionnelles de l’Huma Dimanche que nous faisions tous les deux à Plourin ,les échanges riches avec la population et les discussions enrichissantes pendant le trajet entre les fermes dont Michel connaissait tous les occupants et leur histoire: ainsi allaient les choses en ce temps-là.
Mais l’apport de Michel n’était pas qu’intellectuel. Il ne rechignait jamais à mettre la main à la pâte. Dans les deux sens du terme. Beaucoup se souviennent encore de ses talents de cuisinier lors des fêtes du parti.
Et puis il y eut 1977 : depuis des dizaines d’années il n’y avait pas eu d’élus communistes à Morlaix et bien entendu nous n’avions pas d’expérience en ce domaine. Michel effectua quatre mandats successifs. Apportant dans le domaine dont il avait la charge (la circulation, le transport et le stationnement) son sérieux, son travail, sa connaissance des dossiers. Mais aussi sa volonté de tenir compte des avis de la population, de prioriser avant toute chose le service au public. Pendant toutes ces années Michel a apporté beaucoup plus que sa compétence ; il a été pour beaucoup dans la cohésion et dans la cohérence du groupe que nous formions y compris lorsque soufflaient sur l’union des vents mauvais.
Le 3ème mandat a été particulier, puisque la majorité sortante ayant été battue, nous nous sommes retrouvés dans l’opposition. A deux communistes sur 8 élus. Une nouvelle expérience où il s’agissait plus de contrôler et de s’opposer que de construire. Avec Michel nous jouions notre rôle même si je voyais bien que ce n’était pas celui qu’il préférait. Il fut certainement plus à l’aise lorsqu’il put à nouveau construire dans la nouvelle municipalité.
Ce mandat terminé, Michel ne resta pas pour autant l’arme au pied. Il s’investit encore davantage au Secours Populaire qui, du coup, prit de l’ampleur. D’autres, diraient mieux que moi tout ce qu’il y a apporté à la fois comme rigueur et comme chaleur humaine avec toujours la volonté de préserver la dignité des personnes accueillies. Car, évidemment, Michel ne faisait rien à moitié.
En cette année où l’on fête le 100ème anniversaire du PCF, on célèbre beaucoup et c’est bien normal, les grandes avancées sociales à son actif et toutes celles et tous ceux qui y ont joué un grand rôle. Mais le rôle du PCF c’est aussi le résultat du combat de centaines de milliers de militants et d’élus qui, comme Michel, ont toute leur vie lutté pour bâtir cette France fraternelle que chantait Jean FERRAT.
A l’heure où l’humanité est confrontée à des défis colossaux pour dépasser cette société d’exploitation, de domination et d’aliénation qui sème tant de drames et de misère, à l’heure où la vie même est menacée sur la planète, il est temps que les choses changent. Cela a été le combat de la vie de Michel.
Nous, ses camarades, prenons l’engagement de le poursuivre sans relâche.
Alain DAVID

Décès de notre camarade du Relecq-Kerhuon et de Brest José Corre

José Corre – Photo Le Télégramme
Nous avons eu la tristesse il y a trois jours d’apprendre le décès de notre camarade José Corre, membre de la section du Relecq-Kerhuon.
José était un camarade chaleureux, et d’un grand volontarisme, un militant de très grande valeur.
Soutien indéfectible de l’Humanité, il avait fait un virement mensuel important à l’Humanité il y a deux ans et nous recommandait de mettre le paquet dans la bataille pour la survie de notre journal. Il avait aussi l’Espagne au coeur, comme l’a écrit Jean-Paul Cam, le secrétaire de la section de Brest. Il avait pris la parole et avait été très applaudi lors du meeting des Européennes de Ian Brossat, Cinderella Bernard et Glenn Le Saout au Relecq-Kerhuon il y a deux ans.
Au nom de la fédération du PCF Finistère, je veux adresser un message d’amitié et de condoléances à sa famille, ses amis, ses camarades de Brest et du Relecq-Kerhuon. José était de des militants charismatiques et ouverts sur l’avenir et la jeunesse qui nous servent de modèle pour construire à nouveau les jours heureux du communisme.

Ismaël Dupont, secrétaire départemental de la fédération du PCF Finistère.

***

Les mauvaises nouvelles se suivent. Notre camarade José Corre est décédé jeudi 1er octobre.
Adhérent du Parti communiste depuis 1956, José fut longtemps membre du comité fédéral du Finistère . Secrétaire départemental puis fédéral des jeunesses communistes (UJCF) il fut secrétaire de la section de Brest-centre du PCF. José participait régulièrement à la vie de notre section et était présent malgré la maladie aux AG .
Toujours soucieux de l’unité des communistes José était un acharné défenseur de l’Humanité et avait l’Espagne au cœur
Les obsèques ont eu lieu lundi 5 octobre à 16 h 30 à la salle de cérémonie du Vern à Brest

La section de BREST présente à Christiane et à ses enfants et petits enfants ses fraternelles condoléances.

Voici parmi beaucoup d’autres quelques témoignages d’émotion et de sympathie de nos camarades que la mort de José peine:

Pierre-Yves Liziar, secrétaire de section du PCF Relecq-Kerhuon:

 » José était l’ami de mon père, Guy Liziar et le mien. C’était un militant communiste. Parmi les facettes de son engagement, il y avait la promotion du tourisme social, pour une solidarité respectueuse qui permet de proposer des vacances de qualité pour tous. Son action bénévole et militante à TVL puis AVEL, a d’ailleurs permis à de nombreux enfants de « respirer un peu d’ailleurs », ce en partenariat avec le Secours Populaire ».

José Fort, journaliste à l’Humanité:

« J’ai connu José dans les années 1970 chez lui où il m’hébergeait lorsque je « suivais » la fédération de la JC. Puis, bien plus tard, je l’ai retrouvé en Espagne pas loin où vivait ma mère. C’était un chouette copain, un camarade fidèle, un homme sur lequel on pouvait compter.

Jean-François Philippe, du PCF Saint-Brieuc:

« Mes sincères condoléances à ses potes, ses camarades, sa famille. La fête de l’huma Bretagne est orpheline et pleure son ami. Repose en paix ».

Jean-Claude Cariou (section de BREST, militant à l’ANACR):

« J’ai connu José en ….. janvier 1960 , cela fera bientôt 61 ans, au moment de mon adhésion à la J.C. dont il était responsable .J’étais alors en 1ère au lycée de Kerichen à Brest, et c’était bien sûr la lutte pour la paix en Algérie ,mais aussi contre l’OAS, et ses crimes qui commençaient alors : une période très militante , que j’ai continué ensuite à l’UEC et au Parti plus tard à l’Université . J’ai quitté le Finistère pendant 12 ans pour le travail , mais je n’ai jamais vraiment perdu de vue José,ne serait-ce que dans les manifs :un excellent camarade , qui savait trouver les mots pour expliquer la situation avec un naturel optimiste et chaleureux » .

Jeannine Daniel (section de Scaër):
« Respect pour cet infatigable camarade qui s’en va et nous laisse un peu orphelins ».

Yvonne Rainero, secrétaire de la Section PCF du Pays de Quimper  ,
Conseillère municipale déléguée chargée de la santé, de la prévention et de la nutrition à la ville de Quimper : 

Ismaël, Jean-Paul

C’est une très triste nouvelle que vous m’avez apprise.

Même si je savais par sa fille Patricia que la santé de José se dégradait, je finissais par croire que sa force de caractère, son courage, pouvaient éloigner la maladie.

J’ai partagé avec José et quelques camarades dont certains ne sont plus là aujourd’hui des moments intenses au début des années 70 quand nous militions ensemble à la section Brest-Centre qui était alors l’une des 3 sections de Brest. Pour moi c’était mes premières années au parti, c’est à Brest que j’ai adhéré, José au contraire était un militant expérimenté qui avait déjà assumé beaucoup de responsabilités, sur lesquelles il était d’ailleurs très discret. Cela ne créait aucune distance, José était attentif aux autres et n’était pas du genre donneur de leçons.

Ses engagements de communiste étaient importants pour lui et il est resté fidèle toute sa vie à ses valeurs de solidarité, de fraternité, mais il savait aussi rire et partager avec les camarades de forts moments de convivialité, d’amitié, ce lien aux autres était essentiel.

Même de loin, quand j’ai quitté Brest, on se voyait moins souvent d’autant qu’il y avait 2 fédés à ce moment-là, cette amitié avec José, avec Christiane, a résisté aux années et nous avions toujours du plaisir à nous retrouver.

Ma peine est grande aujourd’hui et elle l’est d’autant plus que je ne pourrai être présente à la cérémonie d’adieu à José car j’ai une rencontre en mairie avec une association d’aide aux migrants.

José l’aurait compris, pour qui la question des réfugiés espagnols en France à l’issue de la guerre d’Espagne a été si importante.

Quand nous avions reçu Alain Mila à Quimper, il lui avait d’ailleurs envoyé son livre dédicacé.

J’adresse à Christiane, Patricia et à toute la famille de José mes condoléances émues, je partage leur chagrin.

Fraternellement

Yvonne

 

Ronan Tanguy, ancien secrétaire de section du Relecq-Kerhuon – Trésorier fédéral

Texte lu lors des obsèques :

La vieillesse est venue petit à petit, par délicatesse, pour ne pas froisser le vieux musicien. Ces paroles sont empruntées à la chanson, Les Cerisiers, de Jean Ferrat que José chantait en toutes occasions, qui faisait naître l’émotion dans l’auditoire, et correspondait parfaitement à la vie d’engagements qui fut la sienne.

Dès l’enfance, quand il trainait ses galoches entre les baraques du quartier du Bouguen, José a vécu la solidarité ouvrière qui permettait de dépasser à peine la pauvreté dans ces années d’après- guerre. Il a vite compris la nécessité de se serrer les coudes et de se battre aux côtés de ceux de sa condition pour la dignité, la justice sociale, la satisfaction de revendications améliorant le quotidien.

A l’âge de 17 ans, en 1956, José adhère au Parti Communiste Français. De 1961 à 1964, il fut secrétaire départemental des jeunesses communistes, membre du comité fédéral de 1961 1968. Pépé est longtemps resté membre du comité de section de BREST.

Cet engagement s’est également traduit par son adhésion à la CGT dès qu’il commença sa vie de travail, notamment à EDF où il endossa plusieurs responsabilités différentes, non sans se trouver fréquemment en face des tracasseries de la direction.

Personnellement je me suis engagé aux jeunesses communistes en 1968. J’ai donc fréquenté José et Christiane depuis longtemps, manif après manif, une campagne électorale chassant l’autre et toujours dans l’expression de fraternité chaleureuse. Il a même réussi à me glisser une licence au club de tennis de table d’EDF, LUMINA Sport, où l’on participait au championnat FSGT.

On s’est tellement peu quittés que nous nous sommes retrouvés citoyens au Relecq-Kerhuon à l’époque où Guy LIZIAR en était le maire, communiste bien sûr. José s’est investi aux côtés de Guy, qu’il remplaça à la présidence après son décès.

La seconde patrie de José et Christiane, l’Espagne, a beaucoup compté dans l’organisation de leur vie et à travers leur soutien indéfectible aux républicains espagnols ayant fui le Franquisme, réfugiés en France avant de retourner dans leur pays.

Pépé, le surnom que José s’était choisi, est le diminutif espagnol de José, diminutif lui-même de Josepe. La maison de la rue des poudriers porte d‘ailleurs fièrement le nom de CASA PEPE.

Il est un autre combat que José a mené toute sa vie, c’est la défense de son journal, l’Humanité. Il ne ratait aucune occasion de vanter les mérites du journal de JAURES afin d’éveiller l’intérêt et pousser à l’abonnement.

Nous allons devoir nous passer de José désormais et ce ne sera pas facile. Surtout pour Christiane, Patricia, Paola et ses petits enfants qui pourrons compter sur le soutien de tous les amis et camarades rencontrés au fil de la vie.

Gérard et Stéphane sont ici aujourd’hui, dans nos pensées et dans nos cœurs.

C’est à l’automne que le vieux musicien a fini par claquer sur son tambourin. A chaque printemps, le temps des cerises nous remettra en mémoire cet engagement de José de rester fidèle à l’esprit qu’on a vu paraître avec la Commune et qui souffle encore au cœur de Paris.

Le moment est venu de te saluer une dernière fois, José, mon camarade, mon ami. Merci de nous avoir gratifiés de ton humanisme et de ta fraternité. Nous avons croisé ton chemin avec bonheur. Il est donc normal que nous te quittions le cœur rempli de chagrin.

Companero Jose, Presente !

Décès de notre camarade du PCF Brest, Eric Pelennec, responsable de la CGT des agents communaux à Brest.

Eric Pelennec, sur la photo l’homme au béret à l’étoile rouge, entouré de ses copains du stand du PCF 29 à la fête de l’Huma.

Nous avons eu la grande peine d’apprendre de nos camarades drestois la mort d’Eric Pelennec.
Malgré son combat face à la maladie celle-ci l’a emporté hier après-midi.

Jean-Paul Cam, secrétaire de section du PCF à Brest, présente ainsi cet homme au grand cœur qui va nous manquer, vraiment, avec son humour et sa générosité:
« Responsable syndical de la CGT des agents communaux, militant communiste de premier plan, défenseur du journal l’Humanité , militant associatif, sportif de haut niveau Eric alliait la fraternité et la pertinence de l’analyse politique. Jusqu’au bout Eric s’est mobilisé pour son idéal. La section du Pays de Brest présente à Aline, à ses enfants et toute la famille ses condoléances fraternelles ».

C’est une nouvelle qui nous émeut beaucoup. Eric est quelqu’un que nous avons eu l’occasion de beaucoup apprécier et admirer dans son volontarisme, sa joie de vivre, son fort caractère mêlé à une vraie gentillesse, perçue notamment à la fête de l’Huma, grand moment de fraternité.
Eric s’est dépensé pour notre stand du Finistère à la fête de l’Huma Paris, réaménageant une caravane bénévole avec des copains, stand dont il était une des âmes et des piliers. Il part beaucoup trop tôt. On a l’impression que des gens comme lui sont invincibles, et pourtant!

Nous pensons fort à sa femme, Aline, à ses enfants, ses nombreux et chers amis et camarades de la CGT et du PCF.
Avec le décès d’Eric Pelennec, c’est un militant haut en couleur, très compétent, dévoué et sympathique qui nous quitte, un rassembleur et un entraîneur. Il va beaucoup manquer au stand du Finistère de la Fête de l’Huma et aussi aux Bretons de Paris, et à toute l’équipe des bénévoles bretons.

Des dons pour la recherche contre le cancer seront préférés aux fleurs

La fédération du Finistère présente à Aline , à ses enfants et toute la famille  ses condoléances fraternelles.

Les obsèques d’Eric auront lieu jeudi ,à 14 h 30 à la salle de Cérémonie du Vern à Brest.